sac à main
Un sac à main qu’elle trimballe partout, dedans je n’ose pas savoir ce qu’elle y fourre. Des fois surgissent des images de têtes coupées, de mains tranchées quand je vois le sac à main. Je crois que ça la rassure et l’effraie en même temps de tenir contre elle ou au bout du bras son sac à main.
Elle ne trouve jamais ce qu’elle y cherche avant longtemps. Les clefs de la maison, de la voiture, les clefs qui ouvrent le coffre où d’autres clefs sont rangées dans d’autres coffres, etc. Et les appels téléphoniques, jamais elle ne répond : il est au fond du sac à main le portable, et moi aussi tout au fond du sac à main qui appelle et qui tombe sur le répondeur, systématiquement. "Laissez un message et appuyez sur la touche dièse pour le valider."
C’est un peu comme un chapeau de magicien, un sac à main : on ne sait jamais ce qui va en sortir. Est-ce une envie d’être magicienne qui l’oblige à porter ce sac à main ? En plus, il faut voir quand soudain il n’est plus là, on dirait que le monde s’est écroulé : "Mazette, où donc est-ce que j’ai fichu mon sac à main, bordel de merde, oh nom de Dieu, je vais devenir folle !" Et là, malheur à toi si tu rigoles.