{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/l-exageration.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/l-exageration.html", "title": "L'exag\u00e9ration", "date_published": "2021-09-28T23:38:19Z", "date_modified": "2025-07-16T06:57:36Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "
Une l\u00e9g\u00e8re tendance \u00e0 l’exag\u00e9ration m’entraine parfois \u00e0 utiliser certains mots \u00e0 tort et \u00e0 travers m’a t’on d\u00e9clar\u00e9 solennellement il y a peu.<\/p>\n
Je me sens donc oblig\u00e9 de revenir sur celui de catastrophe<\/em> dont j’aurais abus\u00e9 parait ’il.<\/p>\n C’est \u00e9videmment exag\u00e9r\u00e9 pour une exposition de peinture. C’est placer l’importance n’importe comment.<\/p>\n Est-ce dont une trag\u00e9die qui se joue ici et dont le cinqui\u00e8me acte apporterait la sanction finale , le fameux d\u00e9nouement ?<\/p>\n Tout d\u00e9pend encore une fois de l’id\u00e9e que l’on s’en fait par rapport au point de vue que l’on veut adopter.<\/p>\n Gilles Deleuze y est pour beaucoup quant \u00e0 l’abus.<\/p>\n Plus finement encore, mon interpr\u00e9tation personnelle sur ce que d\u00e9clare Gilles Deleuze sur la peinture et notamment sur les peintres de la catastrophe.<\/em><\/p>\n Lorsque Paul C\u00e9zanne d\u00e9truit 3 fois minimum sa toile avant de commencer \u00e0 songer \u00e0 peindre vraiment, on ne peut plus vraiment parler de catastrophe.<\/p>\n On parle de d\u00e9viance, d’acharnement, de t\u00e9nacit\u00e9. Et si on ne parlait pas de C\u00e9zanne le mot b\u00eatise nous viendrait plus facilement en t\u00eate.<\/p>\n Ou le mot po\u00e9sie <\/em>en pensant \u00e0 Tarkovski et \u00e0 ce type qui d\u00e9vaste une foret pour se frayer un chemin vers une inaccessible \u00e9toile.<\/p>\n Ou \u00e0 Cervantes et son Don Quichotte.<\/p>\n La trag\u00e9die n’est plus \u00e0 la mode.<\/p>\n La grecque.<\/p>\n On ne comptait d\u00e9j\u00e0 plus le nombre de spectateurs endormis durant la repr\u00e9sentation de Britannicus en Avignon avant Covid, \u00e7a ne s’est surement pas am\u00e9lior\u00e9 depuis.<\/p>\n D’ailleurs qui lit encore Jean Racine lorsqu’il n’y est pas oblig\u00e9 pour \u00e9chapper \u00e0 un z\u00e9ro point\u00e9 ?<\/p>\n J’ai \u00e9t\u00e9 tent\u00e9 d’utiliser le mot d\u00e9sastre, mais on ne le rencontre plus gu\u00e8re dans la langue vernaculaire d’aujourd’hui. Presque personne ne se soucie des astres, sauf entre deux pubs, lorsqu’il s’agit d’atteindre la plan\u00e8te mars ou d’exp\u00e9dier en orbite une brochette de milliardaires attard\u00e9s. Et encore...<\/p>\n J’aurais du dire accident<\/em> j’aurais tout de suite \u00e9t\u00e9 contemporain pour de vrai.<\/p>\n D’ailleurs c’est ce mot l\u00e0 pr\u00e9cis\u00e9ment que j’utilise en cours. Soyez attentifs aux accidents<\/em> je dis.<\/p>\n Soyez attentifs aux catastrophes, j’aurais l’air de quoi ?<\/p>\n Bref revenons au titre : cette exag\u00e9ration<\/strong> maladive, ce r\u00e9flexe prioritaire, ce pr\u00e9ambule \u00e0 toute pens\u00e9e raisonnable.<\/p>\n On n’exag\u00e8re plus autant qu’avant. Et c’est bien dommage.<\/p>\n Reste encore quelques traces dans les p\u00e9ninsules, Italienne, ou ib\u00e9rique, peut-\u00eatre en Russie, mais discr\u00e8tement.<\/p>\n Et me voil\u00e0 presque aussit\u00f4t atteint de nostalgie \u00e0 force d’exag\u00e9rer sur l’exag\u00e9ration.<\/p>\n Je peux renifler les odeurs de linge frais qui montent depuis les rues accompagn\u00e9es de celles de pates \u00e0 pizza croustillantes tirant la bourre au pepp\u00e9roni, puis se m\u00e9langeant encore \u00e0 des effluves de pa\u00eblla et de pirojkis.<\/p>\n Ainsi l’exag\u00e9ration est t’elle une sorte de crois\u00e9e des chemins , un carrefour olfactif en tout premier lieu et contre toute attente.<\/p>\n Je ne sais pas si l’expression « avoir du flair » ou « avoir du nez » ne vient pas de l’exag\u00e9ration finalement.<\/p>\n Peut-\u00eatre qu’autrefois certains individus ayant \u00e0 la fois la casquette de timbr\u00e9 local et de devin levaient t’il le nez au vent et se mettaient \u00e0 exag\u00e9rer abondamment peut-\u00eatre m\u00eame en bavant l\u00e9g\u00e8rement, pour pr\u00e9venir leurs cong\u00e9n\u00e8res affair\u00e9s \u00e0 leurs affaires des catastrophes \u00e0 venir.<\/p>\n Avoir l’exag\u00e9ration dans le sang ce n’est pas rien. C’est renouer intimement avec la trag\u00e9die du monde et son cort\u00e8ge de catastrophes en tous genres qui, si discr\u00e8te se ferait t’elle d\u00e9sormais n’en est pas moins r\u00e9elle. D’ailleurs quand je pense \u00e0 l’exag\u00e9ration je pense facilement aux volcans, \u00e0 des \u00e9coulements de lave, \u00e0 la fois bouillants, lents, tranquilles, inexorables, une impatience mont\u00e9e par un cadre de Saumur qui ne perd jamais de vue son axe.<\/p>\n On parle plus volontiers donc de scandale ou d’accidents, voire de drame.<\/p>\n Exit la trag\u00e9die et son exag\u00e9ration, exit la magie.<\/p>\n Et je ne suis pas bien loin de croire dur comme fer qu’au point de vue olfactif nous sommes parvenus au z\u00e9ro absolu.<\/p>\n Peut-\u00eatre en va t’il aussi du gout et de bien d’autres choses encore.<\/p>\n C’est la monnaie rendue scrupuleusement par l’absence d’exag\u00e9ration comme transe, comme outil pour rejoindre le sacr\u00e9.<\/p>\n Ce que l’on connait de l’exag\u00e9ration aujourd’hui ne se situe gu\u00e8re qu’en politique, c’est dire \u00e0 quel point le terme s’est d\u00e9voy\u00e9.<\/p>\n Encore que... \u00e9coutez bien les discours des politiques, cette insistance sur la prononciation, ce silence entre les mots, ces intonations parfois bizarres, ce « JEEAAAAN MOUUUULIN » de Malraux, hein ....<\/p>\n bah ce sont les reliefs d’un banquet extraordinaire qu’on n’imagine pas.<\/p>\n La d\u00e9clamation est une branche de l’exag\u00e9ration, que l’on retrouve encore parfois en po\u00e9sie, encore que la mode du minimalisme oblige \u00e0 ne plus en faire des tartines de ce cot\u00e9 l\u00e0. Sans oublier les nouvelles th\u00e9ories sur le jeu de l’acteur.<\/p>\n On nous emp\u00eache d’exag\u00e9rer voil\u00e0 ! C’est une censure qui s’est mise en place progressivement sans loi ni d\u00e9cret.<\/p>\n Rien dans le journal officiel.<\/p>\n Et \u00e0 mon avis tout \u00e0 du commencer en m\u00eame temps que les cong\u00e9s pay\u00e9s, les fameuses vacances. C’est toujours \u00e0 ce moment l\u00e0 qu’on passe les r\u00e9formes les plus importantes si vous avez remarqu\u00e9.<\/p>\n Il auront pris le temps, de d\u00e9cennie en d\u00e9cennie. Qui donc ? Mais les avides de pouvoir, les affam\u00e9s de l’ordre, les obs\u00e9d\u00e9s de la gestion tout azimuts.<\/p>\n Et comme ils sont malins, ils ont cantonn\u00e9 l’exag\u00e9ration dans un p\u00e9rim\u00e8tre facilement contr\u00f4lable.<\/p>\n Les actualit\u00e9s t\u00e9l\u00e9vis\u00e9es, les « talk Show » le jeu des milles francs de feu Lucien Jeunesse, le feu d’artifice du 14 juillet et le Tour de France, sans oublier les grands messes du football.<\/p>\n Autant de petits camps retranch\u00e9s mais totalement administrables.<\/p>\n Donc oui c’est vrai j’ai une l\u00e9g\u00e8re tendance \u00e0 l’exag\u00e9ration mais comprenez bien que cela fait partie d’un processus global de r\u00e9sistance au m\u00eame titre que de s’emparer du pinceau et de barbouiller du papier ou de la toile.<\/p>\n Certains disent encore je pense donc je suis<\/em>, je les plains.<\/p>\n Ils devraient essayer j’exag\u00e8re donc je vibre j’\u00e9l\u00e8ve ma fr\u00e9quence<\/em> !<\/p>\n \u00e7a ne rapporte pas plus, soyons clairs ! mais c’est plus fun<\/em> comme on disait encore y a pas si longtemps.<\/p>",
"content_text": "Une l\u00e9g\u00e8re tendance \u00e0 l'exag\u00e9ration m'entraine parfois \u00e0 utiliser certains mots \u00e0 tort et \u00e0 travers m'a t'on d\u00e9clar\u00e9 solennellement il y a peu.\n\nJe me sens donc oblig\u00e9 de revenir sur celui de catastrophe dont j'aurais abus\u00e9 parait 'il.\n\nC'est \u00e9videmment exag\u00e9r\u00e9 pour une exposition de peinture. C'est placer l'importance n'importe comment. \n\nEst-ce dont une trag\u00e9die qui se joue ici et dont le cinqui\u00e8me acte apporterait la sanction finale , le fameux d\u00e9nouement ?\n\nTout d\u00e9pend encore une fois de l'id\u00e9e que l'on s'en fait par rapport au point de vue que l'on veut adopter.\n\nGilles Deleuze y est pour beaucoup quant \u00e0 l'abus. \n\nPlus finement encore, mon interpr\u00e9tation personnelle sur ce que d\u00e9clare Gilles Deleuze sur la peinture et notamment sur les peintres de la catastrophe.\n\nLorsque Paul C\u00e9zanne d\u00e9truit 3 fois minimum sa toile avant de commencer \u00e0 songer \u00e0 peindre vraiment, on ne peut plus vraiment parler de catastrophe.\n\nOn parle de d\u00e9viance, d'acharnement, de t\u00e9nacit\u00e9. Et si on ne parlait pas de C\u00e9zanne le mot b\u00eatise nous viendrait plus facilement en t\u00eate.\n\nOu le mot po\u00e9sie en pensant \u00e0 Tarkovski et \u00e0 ce type qui d\u00e9vaste une foret pour se frayer un chemin vers une inaccessible \u00e9toile.\n\nOu \u00e0 Cervantes et son Don Quichotte.\n\nLa trag\u00e9die n'est plus \u00e0 la mode. \n\nLa grecque. \n\nOn ne comptait d\u00e9j\u00e0 plus le nombre de spectateurs endormis durant la repr\u00e9sentation de Britannicus en Avignon avant Covid, \u00e7a ne s'est surement pas am\u00e9lior\u00e9 depuis.\n\nD'ailleurs qui lit encore Jean Racine lorsqu'il n'y est pas oblig\u00e9 pour \u00e9chapper \u00e0 un z\u00e9ro point\u00e9 ?\n\nJ'ai \u00e9t\u00e9 tent\u00e9 d'utiliser le mot d\u00e9sastre, mais on ne le rencontre plus gu\u00e8re dans la langue vernaculaire d'aujourd'hui. Presque personne ne se soucie des astres, sauf entre deux pubs, lorsqu'il s'agit d'atteindre la plan\u00e8te mars ou d'exp\u00e9dier en orbite une brochette de milliardaires attard\u00e9s. Et encore... \n\nJ'aurais du dire accident j'aurais tout de suite \u00e9t\u00e9 contemporain pour de vrai.\n\nD'ailleurs c'est ce mot l\u00e0 pr\u00e9cis\u00e9ment que j'utilise en cours. Soyez attentifs aux accidents je dis.\n\nSoyez attentifs aux catastrophes, j'aurais l'air de quoi ?\n\nBref revenons au titre: cette exag\u00e9ration maladive, ce r\u00e9flexe prioritaire, ce pr\u00e9ambule \u00e0 toute pens\u00e9e raisonnable. \n\nOn n'exag\u00e8re plus autant qu'avant. Et c'est bien dommage.\n\nReste encore quelques traces dans les p\u00e9ninsules, Italienne, ou ib\u00e9rique, peut-\u00eatre en Russie, mais discr\u00e8tement.\n\nEt me voil\u00e0 presque aussit\u00f4t atteint de nostalgie \u00e0 force d'exag\u00e9rer sur l'exag\u00e9ration. \n\nJe peux renifler les odeurs de linge frais qui montent depuis les rues accompagn\u00e9es de celles de pates \u00e0 pizza croustillantes tirant la bourre au pepp\u00e9roni, puis se m\u00e9langeant encore \u00e0 des effluves de pa\u00eblla et de pirojkis. \n\nAinsi l'exag\u00e9ration est t'elle une sorte de crois\u00e9e des chemins , un carrefour olfactif en tout premier lieu et contre toute attente.\n\nJe ne sais pas si l'expression \"avoir du flair\" ou \"avoir du nez\" ne vient pas de l'exag\u00e9ration finalement.\n\nPeut-\u00eatre qu'autrefois certains individus ayant \u00e0 la fois la casquette de timbr\u00e9 local et de devin levaient t'il le nez au vent et se mettaient \u00e0 exag\u00e9rer abondamment peut-\u00eatre m\u00eame en bavant l\u00e9g\u00e8rement, pour pr\u00e9venir leurs cong\u00e9n\u00e8res affair\u00e9s \u00e0 leurs affaires des catastrophes \u00e0 venir. \n\nAvoir l'exag\u00e9ration dans le sang ce n'est pas rien. C'est renouer intimement avec la trag\u00e9die du monde et son cort\u00e8ge de catastrophes en tous genres qui, si discr\u00e8te se ferait t'elle d\u00e9sormais n'en est pas moins r\u00e9elle. D'ailleurs quand je pense \u00e0 l'exag\u00e9ration je pense facilement aux volcans, \u00e0 des \u00e9coulements de lave, \u00e0 la fois bouillants, lents, tranquilles, inexorables, une impatience mont\u00e9e par un cadre de Saumur qui ne perd jamais de vue son axe. \n\nOn parle plus volontiers donc de scandale ou d'accidents, voire de drame.\n\nExit la trag\u00e9die et son exag\u00e9ration, exit la magie.\n\nEt je ne suis pas bien loin de croire dur comme fer qu'au point de vue olfactif nous sommes parvenus au z\u00e9ro absolu.\n\nPeut-\u00eatre en va t'il aussi du gout et de bien d'autres choses encore. \n\nC'est la monnaie rendue scrupuleusement par l'absence d'exag\u00e9ration comme transe, comme outil pour rejoindre le sacr\u00e9.\n\nCe que l'on connait de l'exag\u00e9ration aujourd'hui ne se situe gu\u00e8re qu'en politique, c'est dire \u00e0 quel point le terme s'est d\u00e9voy\u00e9.\n\nEncore que... \u00e9coutez bien les discours des politiques, cette insistance sur la prononciation, ce silence entre les mots, ces intonations parfois bizarres, ce \" JEEAAAAN MOUUUULIN\" de Malraux, hein ....\n\nbah ce sont les reliefs d'un banquet extraordinaire qu'on n'imagine pas. \n\nLa d\u00e9clamation est une branche de l'exag\u00e9ration, que l'on retrouve encore parfois en po\u00e9sie, encore que la mode du minimalisme oblige \u00e0 ne plus en faire des tartines de ce cot\u00e9 l\u00e0. Sans oublier les nouvelles th\u00e9ories sur le jeu de l'acteur.\n\nOn nous emp\u00eache d'exag\u00e9rer voil\u00e0 ! C'est une censure qui s'est mise en place progressivement sans loi ni d\u00e9cret.\n\nRien dans le journal officiel. \n\nEt \u00e0 mon avis tout \u00e0 du commencer en m\u00eame temps que les cong\u00e9s pay\u00e9s, les fameuses vacances. C'est toujours \u00e0 ce moment l\u00e0 qu'on passe les r\u00e9formes les plus importantes si vous avez remarqu\u00e9.\n\nIl auront pris le temps, de d\u00e9cennie en d\u00e9cennie. Qui donc ? Mais les avides de pouvoir, les affam\u00e9s de l'ordre, les obs\u00e9d\u00e9s de la gestion tout azimuts.\n\nEt comme ils sont malins, ils ont cantonn\u00e9 l'exag\u00e9ration dans un p\u00e9rim\u00e8tre facilement contr\u00f4lable.\n\nLes actualit\u00e9s t\u00e9l\u00e9vis\u00e9es, les \"talk Show\" le jeu des milles francs de feu Lucien Jeunesse, le feu d'artifice du 14 juillet et le Tour de France, sans oublier les grands messes du football. \n\nAutant de petits camps retranch\u00e9s mais totalement administrables.\n\nDonc oui c'est vrai j'ai une l\u00e9g\u00e8re tendance \u00e0 l'exag\u00e9ration mais comprenez bien que cela fait partie d'un processus global de r\u00e9sistance au m\u00eame titre que de s'emparer du pinceau et de barbouiller du papier ou de la toile.\n\nCertains disent encore je pense donc je suis, je les plains.\n\nIls devraient essayer j'exag\u00e8re donc je vibre j'\u00e9l\u00e8ve ma fr\u00e9quence !\n\n\u00e7a ne rapporte pas plus, soyons clairs ! mais c'est plus fun comme on disait encore y a pas si longtemps.",
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"title": "Exposition",
"date_published": "2021-09-17T01:15:43Z",
"date_modified": "2025-09-18T17:06:44Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " Dans quelques jours, \u00e0 la fin du mois de septembre j\u2019exposerai au centre culturel de Champvillard \u00e0 Irigny pr\u00e8s de Lyon. J\u2019ai envie de partager quelques id\u00e9es sur ce mot : exposition.<\/p>\n Tout de suite, je pense \u00e0 la photographie. A la quantit\u00e9 de lumi\u00e8re n\u00e9cessaire qu\u2019il faudra laisser passer au travers de l\u2019objectif pour qu\u2019elle restitue une image plus ou moins fid\u00e8le d’une r\u00e9alit\u00e9.<\/p>\n Autrefois l\u2019image ainsi captur\u00e9e s’imprimait en n\u00e9gatif sur une couche argentique et il fallait ensuite l\u2019inverser au moyen d\u2019un agrandisseur. C\u2019\u00e9tait une suite d\u2019op\u00e9rations alchimiques dans laquelle le facteur temps \u00e9tait l\u2019un des \u00e9l\u00e9ments clefs.<\/p>\n Le temps de la prise de vue<\/p>\n Le temps de d\u00e9veloppement des films<\/p>\n Le temps d\u2019exposition sous l\u2019agrandisseur<\/p>\n Et enfin le temps n\u00e9cessaire \u00e0 r\u00e9v\u00e9ler l\u2019\u00e9preuve dans diff\u00e9rents bains de produits chimiques.<\/p>\n D\u00e9sormais avec la photographie num\u00e9rique la notion de temps n\u2019est plus tout \u00e0 fait la m\u00eame. Une imm\u00e9diatet\u00e9, une simultan\u00e9it\u00e9 font que le clich\u00e9 pour moi a un peu perdu son aura magique. Happ\u00e9 presque aussit\u00f4t dans les collections, dans des dossiers, des sous dossiers informatiques, la photographie finit par p\u00e9n\u00e9trer dans une zone trouble.<\/p>\n J’ai le sentiment de lui accorder moins d\u2019importance m\u00eame si la photo est bonne. Presque aussit\u00f4t ce qui jadis ressemblait \u00e0 une jouissance, presque de l\u2019ordre de l\u2019orgasme\u2026d\u00e9sormais appartient au domaine des satisfactions rapides, \u00e0 quelque chose de souill\u00e9 par une mentalit\u00e9 de consommateur.<\/p>\n Une fausse satisfaction puisque aval\u00e9e par la banalit\u00e9 ayant envahit le regard. Un regard appauvrit toujours en qu\u00eate de sensationnel exigeant toujours plus comme un drogu\u00e9 force m\u00e9caniquement la dose, en vain.<\/p>\n Exposer de la peinture. Exposer un travail de peintre qu\u2019est ce que cela signifie d\u00e9sormais ?<\/p>\n A la fois pour les personnes qui ont l\u2019amabilit\u00e9 d\u2019accueillir cette exposition et pour moi-m\u00eame ?<\/p>\n Puisqu’il s’agit d’obtenir une image finalement de ce travail de peinture, il est clair qu’il ne suffit pas d’aligner les toiles les unes \u00e0 cot\u00e9 des autres. M\u00eame en s’appuyant sur les crit\u00e8res habituels d’harmonie de couleur, de format, de th\u00e9matique. Tout cela me parait tellement d\u00e9suet, sans doute pour l’avoir trop souvent r\u00e9alis\u00e9 ainsi.<\/p>\n Il faudrait autre chose d\u00e9sormais.<\/p>\n Au moment o\u00f9 l’on m’a invit\u00e9 \u00e0 exposer on m’a presque aussit\u00f4t demander un titre. Et j’ai d\u00e9cid\u00e9 d’appeler cette exposition « Voyage int\u00e9rieur ». Au d\u00e9but j’ai eu l’impression de me d\u00e9barrasser de cette difficult\u00e9 \u00e0 titrer ainsi et j’en conserve encore un malaise. En fait je n’ai fait que reprendre le nom d’une collection r\u00e9alis\u00e9e entre 2018 et 2021. Le nom g\u00e9n\u00e9rique d’une quantit\u00e9 de toiles plac\u00e9es p\u00e8le m\u00eale en tant qu’images dans un dossier.<\/p>\n En m\u00eame temps que si je regarde les choses froidement, avec le plus de sang froid possible, ce titre refl\u00e8te assez justement ce que je traverse avec la peinture.<\/p>\n A quoi peut bien faire penser ce titre pour une personne ext\u00e9rieure ? Sans doute \u00e0 un cheminement spirituel, \u00e0 un voyage imaginaire, \u00e0 une qu\u00eate.<\/p>\n Ce n’est dans le fond pas si \u00e9loign\u00e9 de ce que je pense.<\/p>\n Ce voyage int\u00e9rieur cependant est un voyage de peintre. La qu\u00eate n’est pas vraiment celle d’une divinit\u00e9, mais de ce que peut repr\u00e9senter la peinture le plus « r\u00e9ellement » possible. Or c’est cette r\u00e9alit\u00e9 la plus grande difficult\u00e9 puisque je pressens depuis toujours qu’elle se d\u00e9robe presque aussit\u00f4t la toile achev\u00e9e. C’est d’ailleurs ce qui me pousse essentiellement \u00e0 en commencer une nouvelle.<\/p>\n En fait c’est un jeu entre le peintre et la r\u00e9alit\u00e9, quelque chose qui se pr\u00e9sente parfois sous une forme ludique lorsqu’on se souvient qu’il s’agit d’un jeu, ou bien de dramatique, de tragique sit\u00f4t qu’on l’oublie.<\/p>\n Et tout l’enjeu de ce voyage int\u00e9rieur serait d’apprendre \u00e0 naviguer pour ne pas sombrer dans une sorte d’addiction st\u00e9rile \u00e0 l’amusement ni non plus se faire happer par le d\u00e9sespoir.<\/p>\n Ce que les sages orientaux appellent la voie du milieu.<\/em><\/p>\n Il faudrait que cette quantit\u00e9 de lumi\u00e8re que j’ai pour tache de faire p\u00e9n\u00e9trer dans les salles d’exposition o\u00f9 mes tableaux la refl\u00e8teront explique cela sans qu’il n’y ait besoin de longs discours.<\/p>\n Les \u00e9cueils qui se dressent devant moi pour parvenir \u00e0 ce but sont \u00e0 peu pr\u00e8s tous encore reli\u00e9s au doute.<\/p>\n doute sur la valeur de mon travail essentiellement.<\/p>\n Car je regarde mes tableaux comme je regarde ces photographies num\u00e9riques. Je veux dire qu’une fois achev\u00e9s ils disparaissent presque aussit\u00f4t de mon champ de vision tant l’obsession d’en r\u00e9aliser de nouveaux est pressante.<\/p>\n Il faudrait aussi que cette exposition parle de cela. De cette urgence \u00e0 rechercher la satisfaction en vain.<\/p>\n S’exposer c’est aussi une exhibition. Le malaise surgit aussi de cette confusion je crois. Entre les termes anglais et fran\u00e7ais. Une aura d’impudeur flotte ais\u00e9ment dans ma cervelle et s’empare ainsi de tout mon travail comme le m\u00e9tamorphosant en quelque chose de proche de la masturbation. Et d’une certaine honte comme d’un certain orgueil qui vont de pair.<\/p>\n Pourtant il n’y a rien d’obsc\u00e8ne \u00e0 la surface des toiles.<\/p>\n Il y a seulement des traces de plus en plus visibles pour moi de cette impuissance chronique \u00e0 rendre compte de la r\u00e9alit\u00e9 de la peinture au travers de la peinture elle-m\u00eame.<\/p>\n Il y a toujours cette question sans r\u00e9ponse et ce sur chaque tableau : Qu’est ce que peindre ?<\/p>\n Qu’est ce que peindre surtout sans s’appuyer sur le connu, sur le clich\u00e9, sur le d\u00e9j\u00e0 fait le d\u00e9j\u00e0 vu.<\/p>\n Il est aussi hors de question d’exposer pour montrer une habilet\u00e9 d\u00e9sormais. J’ai mille fois plus envie de d\u00e9signer justement la maladresse comme une source f\u00e9conde de l’ensemble de mon travail.<\/p>\n Maladresse \u00e0 m’exprimer par la parole, par l’\u00e9crit, par la peinture, dans la vie en g\u00e9n\u00e9rale. Et ce en mimant souvent l’habilet\u00e9 telle qu’elle est ordinairement identifi\u00e9e par la plupart des gens.<\/p>\n Sans doute est ce encore beaucoup trop compliqu\u00e9. Sans doute faut il \u00e9laguer encore dans tout \u00e7a pour ne conserver que le plus simple, ce qui ne peut \u00eatre \u00f4t\u00e9 et que ma pens\u00e9e souvent alambiqu\u00e9e me masque.<\/p>\n Parfois aussi je me dis que je m’impose des choses inutiles, dont tout le monde se fiche g\u00e9n\u00e9ralement.<\/p>\n Les gens veulent voir des tableaux du peintre, ils p\u00e9n\u00e8trent ainsi dans les expositions, puis ils regardent si \u00e7a leur parle ou pas. Surtout si \u00e7a les touche ou pas. Ils font un tour puis ressortent avant de se rendre \u00e0 une autre occupation, un restaurant, un cin\u00e9ma, une randonn\u00e9e en v\u00e9lo. De cette exposition ils ne retiendront peut-\u00eatre pas grand chose parfois sinon d’avoir coch\u00e9 une activit\u00e9 \u00e0 accomplir dans leur journ\u00e9e.<\/p>\n voil\u00e0 comment proche d’un but on s’en d\u00e9tourne. voil\u00e0 comment le tragique prend le pas soudain sur le jeu.<\/p>\n Pour exposer convenablement la pellicule c’est tout un art d\u00e9j\u00e0, il faut trouver la bonne ouverture, la bonne vitesse, se concentrer surtout l\u00e0 dessus sans doute. De toute fa\u00e7on l’image \u00e0 venir ne sera pas la r\u00e9alit\u00e9 on le sait d\u00e9j\u00e0.<\/p>\n C’est hier qu’une phrase a surgit bizarrement : le fameux « tout ce qui se ressemble s’assemble »<\/p>\n Je l’ai cru durant longtemps. D\u00e9sormais je n’ai pas vraiment besoin d’\u00eatre rassur\u00e9 par le message qu’elle propose.<\/p>\n Non ce n’est pas parce que \u00e7a se ressemble que \u00e7a s’assemble, c’est peut-\u00eatre m\u00eame souvent le contraire.<\/p>\n Huiles sur toile 2018-2020 Patrick Blanchon<\/p>",
"content_text": "Dans quelques jours, \u00e0 la fin du mois de septembre j\u2019exposerai au centre culturel de Champvillard \u00e0 Irigny pr\u00e8s de Lyon. J\u2019ai envie de partager quelques id\u00e9es sur ce mot : exposition. \n\nTout de suite, je pense \u00e0 la photographie. A la quantit\u00e9 de lumi\u00e8re n\u00e9cessaire qu\u2019il faudra laisser passer au travers de l\u2019objectif pour qu\u2019elle restitue une image plus ou moins fid\u00e8le d'une r\u00e9alit\u00e9.\n\nAutrefois l\u2019image ainsi captur\u00e9e s'imprimait en n\u00e9gatif sur une couche argentique et il fallait ensuite l\u2019inverser au moyen d\u2019un agrandisseur. C\u2019\u00e9tait une suite d\u2019op\u00e9rations alchimiques dans laquelle le facteur temps \u00e9tait l\u2019un des \u00e9l\u00e9ments clefs.\n\nLe temps de la prise de vue\n\nLe temps de d\u00e9veloppement des films \n\nLe temps d\u2019exposition sous l\u2019agrandisseur\n\nEt enfin le temps n\u00e9cessaire \u00e0 r\u00e9v\u00e9ler l\u2019\u00e9preuve dans diff\u00e9rents bains de produits chimiques.\n\nD\u00e9sormais avec la photographie num\u00e9rique la notion de temps n\u2019est plus tout \u00e0 fait la m\u00eame. Une imm\u00e9diatet\u00e9, une simultan\u00e9it\u00e9 font que le clich\u00e9 pour moi a un peu perdu son aura magique. Happ\u00e9 presque aussit\u00f4t dans les collections, dans des dossiers, des sous dossiers informatiques, la photographie finit par p\u00e9n\u00e9trer dans une zone trouble.\n\nJ'ai le sentiment de lui accorder moins d\u2019importance m\u00eame si la photo est bonne. Presque aussit\u00f4t ce qui jadis ressemblait \u00e0 une jouissance, presque de l\u2019ordre de l\u2019orgasme\u2026d\u00e9sormais appartient au domaine des satisfactions rapides, \u00e0 quelque chose de souill\u00e9 par une mentalit\u00e9 de consommateur.\n\nUne fausse satisfaction puisque aval\u00e9e par la banalit\u00e9 ayant envahit le regard. Un regard appauvrit toujours en qu\u00eate de sensationnel exigeant toujours plus comme un drogu\u00e9 force m\u00e9caniquement la dose, en vain.\n\nExposer de la peinture. Exposer un travail de peintre qu\u2019est ce que cela signifie d\u00e9sormais ? \n\nA la fois pour les personnes qui ont l\u2019amabilit\u00e9 d\u2019accueillir cette exposition et pour moi-m\u00eame? \n\nPuisqu'il s'agit d'obtenir une image finalement de ce travail de peinture, il est clair qu'il ne suffit pas d'aligner les toiles les unes \u00e0 cot\u00e9 des autres. M\u00eame en s'appuyant sur les crit\u00e8res habituels d'harmonie de couleur, de format, de th\u00e9matique. Tout cela me parait tellement d\u00e9suet, sans doute pour l'avoir trop souvent r\u00e9alis\u00e9 ainsi.\n\nIl faudrait autre chose d\u00e9sormais.\n\nAu moment o\u00f9 l'on m'a invit\u00e9 \u00e0 exposer on m'a presque aussit\u00f4t demander un titre. Et j'ai d\u00e9cid\u00e9 d'appeler cette exposition \"Voyage int\u00e9rieur\". Au d\u00e9but j'ai eu l'impression de me d\u00e9barrasser de cette difficult\u00e9 \u00e0 titrer ainsi et j'en conserve encore un malaise. En fait je n'ai fait que reprendre le nom d'une collection r\u00e9alis\u00e9e entre 2018 et 2021. Le nom g\u00e9n\u00e9rique d'une quantit\u00e9 de toiles plac\u00e9es p\u00e8le m\u00eale en tant qu'images dans un dossier.\n\nEn m\u00eame temps que si je regarde les choses froidement, avec le plus de sang froid possible, ce titre refl\u00e8te assez justement ce que je traverse avec la peinture.\n\nA quoi peut bien faire penser ce titre pour une personne ext\u00e9rieure ? Sans doute \u00e0 un cheminement spirituel, \u00e0 un voyage imaginaire, \u00e0 une qu\u00eate.\n\nCe n'est dans le fond pas si \u00e9loign\u00e9 de ce que je pense.\n\nCe voyage int\u00e9rieur cependant est un voyage de peintre. La qu\u00eate n'est pas vraiment celle d'une divinit\u00e9, mais de ce que peut repr\u00e9senter la peinture le plus \"r\u00e9ellement\" possible. Or c'est cette r\u00e9alit\u00e9 la plus grande difficult\u00e9 puisque je pressens depuis toujours qu'elle se d\u00e9robe presque aussit\u00f4t la toile achev\u00e9e. C'est d'ailleurs ce qui me pousse essentiellement \u00e0 en commencer une nouvelle.\n\nEn fait c'est un jeu entre le peintre et la r\u00e9alit\u00e9, quelque chose qui se pr\u00e9sente parfois sous une forme ludique lorsqu'on se souvient qu'il s'agit d'un jeu, ou bien de dramatique, de tragique sit\u00f4t qu'on l'oublie.\n\nEt tout l'enjeu de ce voyage int\u00e9rieur serait d'apprendre \u00e0 naviguer pour ne pas sombrer dans une sorte d'addiction st\u00e9rile \u00e0 l'amusement ni non plus se faire happer par le d\u00e9sespoir.\n\nCe que les sages orientaux appellent la voie du milieu.\n\nIl faudrait que cette quantit\u00e9 de lumi\u00e8re que j'ai pour tache de faire p\u00e9n\u00e9trer dans les salles d'exposition o\u00f9 mes tableaux la refl\u00e8teront explique cela sans qu'il n'y ait besoin de longs discours.\n\nLes \u00e9cueils qui se dressent devant moi pour parvenir \u00e0 ce but sont \u00e0 peu pr\u00e8s tous encore reli\u00e9s au doute.\n\ndoute sur la valeur de mon travail essentiellement.\n\nCar je regarde mes tableaux comme je regarde ces photographies num\u00e9riques. Je veux dire qu'une fois achev\u00e9s ils disparaissent presque aussit\u00f4t de mon champ de vision tant l'obsession d'en r\u00e9aliser de nouveaux est pressante. \n\nIl faudrait aussi que cette exposition parle de cela. De cette urgence \u00e0 rechercher la satisfaction en vain.\n\nS'exposer c'est aussi une exhibition. Le malaise surgit aussi de cette confusion je crois. Entre les termes anglais et fran\u00e7ais. Une aura d'impudeur flotte ais\u00e9ment dans ma cervelle et s'empare ainsi de tout mon travail comme le m\u00e9tamorphosant en quelque chose de proche de la masturbation. Et d'une certaine honte comme d'un certain orgueil qui vont de pair.\n\nPourtant il n'y a rien d'obsc\u00e8ne \u00e0 la surface des toiles.\n\nIl y a seulement des traces de plus en plus visibles pour moi de cette impuissance chronique \u00e0 rendre compte de la r\u00e9alit\u00e9 de la peinture au travers de la peinture elle-m\u00eame.\n\nIl y a toujours cette question sans r\u00e9ponse et ce sur chaque tableau : Qu'est ce que peindre ?\n\nQu'est ce que peindre surtout sans s'appuyer sur le connu, sur le clich\u00e9, sur le d\u00e9j\u00e0 fait le d\u00e9j\u00e0 vu.\n\nIl est aussi hors de question d'exposer pour montrer une habilet\u00e9 d\u00e9sormais. J'ai mille fois plus envie de d\u00e9signer justement la maladresse comme une source f\u00e9conde de l'ensemble de mon travail.\n\nMaladresse \u00e0 m'exprimer par la parole, par l'\u00e9crit, par la peinture, dans la vie en g\u00e9n\u00e9rale. Et ce en mimant souvent l'habilet\u00e9 telle qu'elle est ordinairement identifi\u00e9e par la plupart des gens.\n\nSans doute est ce encore beaucoup trop compliqu\u00e9. Sans doute faut il \u00e9laguer encore dans tout \u00e7a pour ne conserver que le plus simple, ce qui ne peut \u00eatre \u00f4t\u00e9 et que ma pens\u00e9e souvent alambiqu\u00e9e me masque.\n\nParfois aussi je me dis que je m'impose des choses inutiles, dont tout le monde se fiche g\u00e9n\u00e9ralement.\n\nLes gens veulent voir des tableaux du peintre, ils p\u00e9n\u00e8trent ainsi dans les expositions, puis ils regardent si \u00e7a leur parle ou pas. Surtout si \u00e7a les touche ou pas. Ils font un tour puis ressortent avant de se rendre \u00e0 une autre occupation, un restaurant, un cin\u00e9ma, une randonn\u00e9e en v\u00e9lo. De cette exposition ils ne retiendront peut-\u00eatre pas grand chose parfois sinon d'avoir coch\u00e9 une activit\u00e9 \u00e0 accomplir dans leur journ\u00e9e.\n\nvoil\u00e0 comment proche d'un but on s'en d\u00e9tourne. voil\u00e0 comment le tragique prend le pas soudain sur le jeu.\n\nPour exposer convenablement la pellicule c'est tout un art d\u00e9j\u00e0, il faut trouver la bonne ouverture, la bonne vitesse, se concentrer surtout l\u00e0 dessus sans doute. De toute fa\u00e7on l'image \u00e0 venir ne sera pas la r\u00e9alit\u00e9 on le sait d\u00e9j\u00e0. \n\nC'est hier qu'une phrase a surgit bizarrement : le fameux \"tout ce qui se ressemble s'assemble\" \n\nJe l'ai cru durant longtemps. D\u00e9sormais je n'ai pas vraiment besoin d'\u00eatre rassur\u00e9 par le message qu'elle propose.\n\nNon ce n'est pas parce que \u00e7a se ressemble que \u00e7a s'assemble, c'est peut-\u00eatre m\u00eame souvent le contraire.Huiles sur toile 2018-2020 Patrick Blanchon ",
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