{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/carnet-40.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/carnet-40.html", "title": "Carnet 40", "date_published": "2022-12-19T11:19:56Z", "date_modified": "2025-09-21T06:46:38Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

Derni\u00e8re proposition de ce cycle de 40 jours. La r\u00e9daction d’un mode d’emploi personnel. Presque comme ceux qu’on utilise pour les cafeti\u00e8res, les aspirateurs autonomes, les toupies derviches, et les anachor\u00e8tes de tout poil. Une sorte de table des commandements<\/em> du litt\u00e9rateur. Et, un peu normal ou logique qu’apr\u00e8s 40 jours, on se tienne dans cet \u00e9tat propice pour s’inventer aussi un buisson ardent. Toute foi n’est-elle pas b\u00e2tie que sur ce genre de miracles que l’on se prodigue \u00e0 soi-m\u00eame- par pure d\u00e9cision et simultan\u00e9ment toute inconscience. Les imaginer suffit que de les voir.<\/p>\n

Est-ce la fin du d\u00e9sert. Il serait sot d’y croire. Mais juste observer l’heure ou l’heur de ce miracle , se pencher soudain pour trouver mani\u00e8re ou fa\u00e7on de mieux s’ adapter au fil des jours, voire l’appr\u00e9cier. Du reste rien de nouveau sous le soleil. Et n’est-ce pas ce que nous essayons tous, litt\u00e9rateurs ou pas. Cr\u00e9er \u00e0 un moment dans la modestie inou\u00efe de l’attribuer \u00e0 un Tiers, tel mode d’emploi Et qu’importe qu’il appartienne \u00e0 la cat\u00e9gorie des baumes, des plac\u00e9bos- pas \u00e0 d\u00e9nigrer un seul instant- s’il nous entraine \u00e0 nous fabriquer un genre de consolation ou d’entrain qui ne soit pas rem\u00e8de pire que la maladie.<\/p>\n

Voir cette proposition et les 39 autres plus un prologue sur le site du Tiers livre <\/a><\/p>\n

Pourquoi pas 10 \u00e9tapes , et surtout les laisser venir comme elles d\u00e9cideront. Comme toujours.<\/p>\n

  1. Sans une premi\u00e8re fois il ne peut en exister de seconde. Cependant que toute les fois o\u00f9 l’on reprendra le clavier ou le stylo il est souhaitable de se souvenir de cette premi\u00e8re fois. De son d\u00e9sir d’aller vers les tous les autres nombres, vers l’infini. Qu’importe la raison pour laquelle ce d\u00e9sir se met en branle. Il s’agit simplement de se souvenir et d’allumer une bougie virtuelle ou pas, de lui attribuer durant quelques minutes, une offrande. Et aussi quelque soit le nombre de fois que l’on aura r\u00e9it\u00e9r\u00e9 cette action d’\u00e9crire s’obliger \u00e0 se tenir par tout moyen possible -dans une gratitude. Probable que ce soit le plus ridicule, le plus fou, et c’est justement pour cela qu’il faut le faire. C’est \u00e0 dire \u00e0 se tenir aussi loin du jugement qu’il nous en sera possible.<\/li>
  2. Ne pas confondre l’un et le deux. Mais observer ce que chacun doit \u00e0 l’autre de leurs existences d\u00e9sormais. Une fois que le deux surgit l’illusion aussi. Et de l’accepter comme socle \u00e0 l’\u00e9criture le plus rapidement possible, non par rumination, pens\u00e9e, discernement, mais par foi. La plus vraie des raisons pour cette fois. Autrement dit quand tu prends la position si particuli\u00e8re, assez peu naturelle finalement de t’asseoir \u00e0 une table pour \u00e9crire, sache que tu te tiens au centre de cette illusion. Le meilleur indicateur qui t’aidera \u00e0 mesurer ta progression c’est ton rapport \u00e0 l’ennui. Pas besoin de le chercher, l’ennui est aussi pr\u00e9sent que le d\u00e9sir. Ils sont l\u00e0 par essence. L’un te tire vers l’immobile et l’autre vers le mouvement. Ainsi en \u00e9tant plus attentif \u00e0 ces deux forces contradictoires en apparence tu pourras noter les divers solutions ou moyens que tu t’inventes pour les fuir ou leur c\u00e9der en te tenant \u00e9trangement disponible \u00e0 la moindre sollicitation du monde.<\/li>
  3. Le fruit c’est le 3. C’est ce qui ressort de la confrontation du d\u00e9sir et de l’ennui, et ce que tu fais pour essayer autant que possible pour rester neutre vis \u00e0 vis de ces deux-l\u00e0. A ce point les manifestions d’humeur, les pens\u00e9es lumineuses ou pas, joie ou tristesse ne sont que des objets de constructions, des briques. Et chacune se valent. L’important \u00e0 conserver \u00e0 l’esprit est qu’un fruit est l\u00e0 en devenir dont tu dois t’occuper. Ce fruit doit occuper toute la place en toi, \u00e0 ce point que cette notion d’\u00eatre toi s’\u00e9vanouisse. Cela peut prendre du temps, des ann\u00e9es et le temps n’existe qu’\u00e0 cette fin d’effectuer ce parcours au travers de r\u00e9sistances qui sont comme une main \u00e0 un jeu de cartes \u00e0 jouer. La p\u00e9riode du trois s’ach\u00e8ve quand tu ressens que le fruit est l\u00e0, qu’il remue dans tes entrailles.<\/li>
  4. Le quatre est un moment de r\u00e9capitulation. L’\u0153uvre est l\u00e0 c’est d\u00e9sormais un fait concret. C’est carr\u00e9. Cependant comme tout enfant elle demande attention, elle mobilise encore plus l’attention, elle permet aussi de revisiter toutes nos zones d’ombres une fois encore. Il faudra alors \u00e9liminer tout ce qui est confus, flou, aspirer \u00e0 une plus grande pr\u00e9cision et ce sans perdre de vue que tous les \u00e9v\u00e9nements ne sont qu’une suite concr\u00e8te pour en revenir \u00e0 la source- c’est \u00e0 dire au chiffre 1. Dans le quatre plus encore que jamais ennui et d\u00e9sir seront des outils d\u00e8s lors qu’on aura mieux appris \u00e0 les utiliser. La pens\u00e9e, les \u00e9motions, les actes, les r\u00eaves forment les quatre cot\u00e9s du carr\u00e9 de l’intuition. La vitesse \u00e0 laquelle on per\u00e7oit le juste ou le faux est d\u00e9multipli\u00e9e. D\u00e9sormais on peut percevoir toute chose \u00e0 sa juste valeur. Toutes les illusions s’effondrent comme celle surtout de vouloir contr\u00f4ler l’enfant, de la prot\u00e9ger, de la garder pour soi. On apprend alors que la nature m\u00eame de cette \u0153uvre est en relation avec l’autonomie qu’on lui accorde.<\/li>
  5. Tout est d\u00e9sormais pr\u00eat pour qu’une main poss\u00e8de vraiment 5 doigts et qu’on puisse se la serrer soi-m\u00eame. Vous voici au milieu. Entre 1 et 10. Mais beaucoup plus serein, ce qui favorise de mieux r\u00e9soudre les contradictions. Ou plut\u00f4t d’en prendre un peu plus conscience ce qui aide aussi \u00e0 les aplanir. Ou \u00e0 les prendre comme elles sont tout bonnement sans se morfondre. Voire en rire. On prendra conscience comme jamais auparavant de la quintessence des choses qui nous entoure comme de celles que l’on produit soi-m\u00eame et surtout de ce qui la produit depuis l’origine.. Mais attention prendre conscience ne signifie pas poss\u00e9der. Il s’agit d’observer tout ce qui est en ce moment m\u00eame en train de se d\u00e9voiler. Le vent vient de tomber, la mer est calme. C’est aussi l\u00e0 que le risque sera le plus grand de vouloir s’inventer des mirages, des anges, des sir\u00e8nes. Autrement dit des raisons, des \u00e9cueils probablement utiles pour ne pas sombrer dans la b\u00e9atitude. C’est \u00e0 dire revenir la case du 1 d\u00e9sormais qu’on en saisit intuitivement sa raison d’\u00eatre et qui est une parfaite absence de raison. Ce qui est loin d’\u00eatre rien si on y pense.<\/li>
  6. Retour \u00e0 la bagarre entre l’identique et le distinct. N\u00e9cessaire pour comprendre la g\u00e9om\u00e9trie, les lois secr\u00e8tes de l’\u00e9quilibre. Un mensonge de sym\u00e9trie propos\u00e9 dans la foul\u00e9e de la s\u00e9r\u00e9nit\u00e9 comme pour l’\u00e9prouver. On ne peut qu’\u00eatre admiratif \u00e0 ce point chiffr\u00e9 du chemin de voir comment le 1 continue \u00e0 pousser l’\u00eatre le litt\u00e9rateur ou l’homme \u00e0 gravir des paliers de plus en plus escarp\u00e9s. Une fus\u00e9e qui largue ses r\u00e9servoirs de carburants au fur et \u00e0 mesure de sa progression vers l’espace intersid\u00e9ral. Avec le 6 vient l’id\u00e9e de l’organisation du temps. On se demande comment y parvenir. Comment parvenir \u00e0 organiser une temporalit\u00e9 alors qu’au fond de soi on sait pertinemment qu’elle n’existe pas. Cela demande encore des ressources de ruse, de patience, d’abn\u00e9gation. Car il existe une jouissance de l’ennui comme une jouissance du d\u00e9sir. Et peu importe les souffrances encore que cette jouissance produit. C’est peut-\u00eatre alors la d\u00e9couverte de nouveaux types d’\u00e9quilibres bas\u00e9s cette fois sur l’asym\u00e9trie. Une meilleure organisation du temps c’est avant tout tenir \u00e0 l’\u0153il ennui et d\u00e9sir pour que l’autre ne prenne pas le pas sur l’un. Le 6 c’est aussi le surgissement du cercle de l’horloge, avec ses deux aiguilles et la journ\u00e9e de 24 heures. Comment mieux s’organiser \u00e0 l’int\u00e9rieur de cette boucle perp\u00e9tuelle. A ce point du parcours on fait des tests, on peaufine. L’\u00e9criture est devenue laboratoire. Est-ce la naissance de quelque chose de nouveau ? D’un homme d’une femme, d’un \u00eatre qui r\u00e9unit dans l’un tous les genres. M\u00e9tamorphose qui ne s’op\u00e8re que par le labeur dans le temps de la journ\u00e9e d\u00e9sormais reflet de celui d’une vie enti\u00e8re et sans doute m\u00eame encore au-del\u00e0.<\/li>
  7. D\u00e9sormais la musique est audible. Les sept notes qui la composent sont de plus en plus distinctes. On per\u00e7oit l’ach\u00e8vement de quelque chose m\u00eame si l’on n’est pas encore en mesure de trouver les bons mots pour le dire. Si le monde ext\u00e9rieur est de plus en plus limpide il faut encore faire un petit effort de conversion pour faire tomber une barri\u00e8re. Celle cr\u00e9er par l’observateur perp\u00e9tuel qui nous aura conduit jusqu’ici. Jamais la distance entre l’observateur et la raison pour laquelle il observe n’aura \u00e9t\u00e9 aussi t\u00e9nue qu’\u00e0 cette \u00e9tape du parcours. On pourrait voir ce tableau de Michel-Ange, ces deux mains qui s’effleurent dans un ciel laiteux. Serait-on dans l’ach\u00e8vement de l’\u0153uvre, on pourrait facilement le croire ; ce qui nous sauve est toute la modestie accumul\u00e9e par le labeur travers\u00e9 dans les \u00e9tapes pr\u00e9c\u00e9dentes ; Quelle gloire, quelle satisfaction qui ne soit pas vaine \u00e0 ce point de reposer le stylo et qui nous fasse r\u00eaver d’une petite sieste bien m\u00e9rit\u00e9e sur nos lauriers. Et d’ailleurs c\u00e9der \u00e0 la sieste n’est certainement pas le pire des maux \u00e0 traverser.<\/li>
  8. Sieste de courte dur\u00e9e car d\u00e9j\u00e0 l’infini est l\u00e0 debout au pied du lit. L’infini ou la mort -on distingue mal ses traits et une fois encore d\u00e9sir et peur s’affrontent comme pour nous remettre en train. Donc on s’occupe, on ne se laisser pas aller. Il faut mettre en \u0153uvre des strat\u00e9gies. Mais on a d\u00e9j\u00e0 vu tout \u00e7a avec le 4, on r\u00e9vise, on se relit encore plus attentivement que jamais tout en riant bien sur de toutes ces pens\u00e9es qui arrivent par flots et qui concerne la post\u00e9rit\u00e9. Rire d’en revenir encore \u00e0 cela. Et \u00e7a fait du bien de rire, on devrait se fabriquer des protocoles destin\u00e9s uniquement \u00e0 cela au moins deux ou trois fois par jour, et si possible aussi de nuit quant on se lancer dans l’\u00e9criture comme dans ce bon vieux J\u00e9sus dans sa Passion. 8 Se souvenir de cette horloge octogonale cr\u00e9e par les Ath\u00e9niens et donc chaque cot\u00e9 \u00e9tait d\u00e9di\u00e9 \u00e0 l’un des dieux du vent. Le 8 est l’ \u00e9tape ou seul l’apprentissage du rire m\u00e8ne \u00e0 la d\u00e9livrance finale. Mais apprendre \u00e0 rire est aussi un vrai travail, il serait tout \u00e0 fait inconvenant de l’oublier.<\/li>
  9. C’est souvent l\u00e0 que tout se joue. Triple buse, triple andouille, c’est trois fois trois. Ou la b\u00e9atitude absolue. Celle qui ne sert pas \u00e0 grand chose lorsqu’on \u00e9crit. Qui est m\u00eame souvent ennemie. On ne voudrait pas se transformer en saint, pas plus qu’en proph\u00e8te, pas plus que devenir non plus aussi vieux que Mathusalem et \u00e9viter la mort, \u00eatre emport\u00e9 illico presto au ciel par une main divine. Il faut pr\u00e9voir nez au vent l’arriv\u00e9e du 9 et se carapater le plus vite possible quand \u00e7a sent un peu trop la Myrte ou l’encens.<\/li>
  10. Et nous voici arriv\u00e9s. Quel voyage. Il y a toujours le un et \u00e0 cot\u00e9 un joli 0 on pourrait de demander qui est qui . Mais comme je n’en suis pas du tout arriv\u00e9 l\u00e0 encore, je me permet donc de me taire ( enfin) pour ne pas influencer le destin qui je l’ai souvent remarqu\u00e9 est parfois assez chatouilleux<\/li><\/ol>

    ( Nous avons trois jours pour murir ce texte ou en \u00e9crire d’autres sur la m\u00eame id\u00e9e c’est aussi la consigne) Donc je vais laisser reposer. Si \u00e7a se trouve en relisant demain je trouverai tout cela compl\u00e8tement con- comme souvent. Ce qui ne m’emp\u00eache pas de le publier pour autant. Car le jugement est une chose mais l’\u0153uvre est autre.<\/p>", "content_text": "Derni\u00e8re proposition de ce cycle de 40 jours. La r\u00e9daction d'un mode d'emploi personnel. Presque comme ceux qu'on utilise pour les cafeti\u00e8res, les aspirateurs autonomes, les toupies derviches, et les anachor\u00e8tes de tout poil. Une sorte de table des commandements du litt\u00e9rateur. Et, un peu normal ou logique qu'apr\u00e8s 40 jours, on se tienne dans cet \u00e9tat propice pour s'inventer aussi un buisson ardent. Toute foi n'est-elle pas b\u00e2tie que sur ce genre de miracles que l'on se prodigue \u00e0 soi-m\u00eame- par pure d\u00e9cision et simultan\u00e9ment toute inconscience. Les imaginer suffit que de les voir.\n\nEst-ce la fin du d\u00e9sert. Il serait sot d'y croire. Mais juste observer l'heure ou l'heur de ce miracle , se pencher soudain pour trouver mani\u00e8re ou fa\u00e7on de mieux s' adapter au fil des jours, voire l'appr\u00e9cier. Du reste rien de nouveau sous le soleil. Et n'est-ce pas ce que nous essayons tous, litt\u00e9rateurs ou pas. Cr\u00e9er \u00e0 un moment dans la modestie inou\u00efe de l'attribuer \u00e0 un Tiers, tel mode d'emploi Et qu'importe qu'il appartienne \u00e0 la cat\u00e9gorie des baumes, des plac\u00e9bos- pas \u00e0 d\u00e9nigrer un seul instant- s'il nous entraine \u00e0 nous fabriquer un genre de consolation ou d'entrain qui ne soit pas rem\u00e8de pire que la maladie.\n\nVoir cette proposition et les 39 autres plus un prologue sur le site du Tiers livre \n\nPourquoi pas 10 \u00e9tapes , et surtout les laisser venir comme elles d\u00e9cideront. Comme toujours.Sans une premi\u00e8re fois il ne peut en exister de seconde. Cependant que toute les fois o\u00f9 l'on reprendra le clavier ou le stylo il est souhaitable de se souvenir de cette premi\u00e8re fois. De son d\u00e9sir d'aller vers les tous les autres nombres, vers l'infini. Qu'importe la raison pour laquelle ce d\u00e9sir se met en branle. Il s'agit simplement de se souvenir et d'allumer une bougie virtuelle ou pas, de lui attribuer durant quelques minutes, une offrande. Et aussi quelque soit le nombre de fois que l'on aura r\u00e9it\u00e9r\u00e9 cette action d'\u00e9crire s'obliger \u00e0 se tenir par tout moyen possible -dans une gratitude. Probable que ce soit le plus ridicule, le plus fou, et c'est justement pour cela qu'il faut le faire. C'est \u00e0 dire \u00e0 se tenir aussi loin du jugement qu'il nous en sera possible.Ne pas confondre l'un et le deux. Mais observer ce que chacun doit \u00e0 l'autre de leurs existences d\u00e9sormais. Une fois que le deux surgit l'illusion aussi. Et de l'accepter comme socle \u00e0 l'\u00e9criture le plus rapidement possible, non par rumination, pens\u00e9e, discernement, mais par foi. La plus vraie des raisons pour cette fois. Autrement dit quand tu prends la position si particuli\u00e8re, assez peu naturelle finalement de t'asseoir \u00e0 une table pour \u00e9crire, sache que tu te tiens au centre de cette illusion. Le meilleur indicateur qui t'aidera \u00e0 mesurer ta progression c'est ton rapport \u00e0 l'ennui. Pas besoin de le chercher, l'ennui est aussi pr\u00e9sent que le d\u00e9sir. Ils sont l\u00e0 par essence. L'un te tire vers l'immobile et l'autre vers le mouvement. Ainsi en \u00e9tant plus attentif \u00e0 ces deux forces contradictoires en apparence tu pourras noter les divers solutions ou moyens que tu t'inventes pour les fuir ou leur c\u00e9der en te tenant \u00e9trangement disponible \u00e0 la moindre sollicitation du monde.Le fruit c'est le 3. C'est ce qui ressort de la confrontation du d\u00e9sir et de l'ennui, et ce que tu fais pour essayer autant que possible pour rester neutre vis \u00e0 vis de ces deux-l\u00e0. A ce point les manifestions d'humeur, les pens\u00e9es lumineuses ou pas, joie ou tristesse ne sont que des objets de constructions, des briques. Et chacune se valent. L'important \u00e0 conserver \u00e0 l'esprit est qu'un fruit est l\u00e0 en devenir dont tu dois t'occuper. Ce fruit doit occuper toute la place en toi, \u00e0 ce point que cette notion d'\u00eatre toi s'\u00e9vanouisse. Cela peut prendre du temps, des ann\u00e9es et le temps n'existe qu'\u00e0 cette fin d'effectuer ce parcours au travers de r\u00e9sistances qui sont comme une main \u00e0 un jeu de cartes \u00e0 jouer. La p\u00e9riode du trois s'ach\u00e8ve quand tu ressens que le fruit est l\u00e0, qu'il remue dans tes entrailles.Le quatre est un moment de r\u00e9capitulation. L'\u0153uvre est l\u00e0 c'est d\u00e9sormais un fait concret. C'est carr\u00e9. Cependant comme tout enfant elle demande attention, elle mobilise encore plus l'attention, elle permet aussi de revisiter toutes nos zones d'ombres une fois encore. Il faudra alors \u00e9liminer tout ce qui est confus, flou, aspirer \u00e0 une plus grande pr\u00e9cision et ce sans perdre de vue que tous les \u00e9v\u00e9nements ne sont qu'une suite concr\u00e8te pour en revenir \u00e0 la source- c'est \u00e0 dire au chiffre 1. Dans le quatre plus encore que jamais ennui et d\u00e9sir seront des outils d\u00e8s lors qu'on aura mieux appris \u00e0 les utiliser. La pens\u00e9e, les \u00e9motions, les actes, les r\u00eaves forment les quatre cot\u00e9s du carr\u00e9 de l'intuition. La vitesse \u00e0 laquelle on per\u00e7oit le juste ou le faux est d\u00e9multipli\u00e9e. D\u00e9sormais on peut percevoir toute chose \u00e0 sa juste valeur. Toutes les illusions s'effondrent comme celle surtout de vouloir contr\u00f4ler l'enfant, de la prot\u00e9ger, de la garder pour soi. On apprend alors que la nature m\u00eame de cette \u0153uvre est en relation avec l'autonomie qu'on lui accorde.Tout est d\u00e9sormais pr\u00eat pour qu'une main poss\u00e8de vraiment 5 doigts et qu'on puisse se la serrer soi-m\u00eame. Vous voici au milieu. Entre 1 et 10. Mais beaucoup plus serein, ce qui favorise de mieux r\u00e9soudre les contradictions. Ou plut\u00f4t d'en prendre un peu plus conscience ce qui aide aussi \u00e0 les aplanir. Ou \u00e0 les prendre comme elles sont tout bonnement sans se morfondre. Voire en rire. On prendra conscience comme jamais auparavant de la quintessence des choses qui nous entoure comme de celles que l'on produit soi-m\u00eame et surtout de ce qui la produit depuis l'origine.. Mais attention prendre conscience ne signifie pas poss\u00e9der. Il s'agit d'observer tout ce qui est en ce moment m\u00eame en train de se d\u00e9voiler. Le vent vient de tomber, la mer est calme. C'est aussi l\u00e0 que le risque sera le plus grand de vouloir s'inventer des mirages, des anges, des sir\u00e8nes. Autrement dit des raisons, des \u00e9cueils probablement utiles pour ne pas sombrer dans la b\u00e9atitude. C'est \u00e0 dire revenir la case du 1 d\u00e9sormais qu'on en saisit intuitivement sa raison d'\u00eatre et qui est une parfaite absence de raison. Ce qui est loin d'\u00eatre rien si on y pense.Retour \u00e0 la bagarre entre l'identique et le distinct. N\u00e9cessaire pour comprendre la g\u00e9om\u00e9trie, les lois secr\u00e8tes de l'\u00e9quilibre. Un mensonge de sym\u00e9trie propos\u00e9 dans la foul\u00e9e de la s\u00e9r\u00e9nit\u00e9 comme pour l'\u00e9prouver. On ne peut qu'\u00eatre admiratif \u00e0 ce point chiffr\u00e9 du chemin de voir comment le 1 continue \u00e0 pousser l'\u00eatre le litt\u00e9rateur ou l'homme \u00e0 gravir des paliers de plus en plus escarp\u00e9s. Une fus\u00e9e qui largue ses r\u00e9servoirs de carburants au fur et \u00e0 mesure de sa progression vers l'espace intersid\u00e9ral. Avec le 6 vient l'id\u00e9e de l'organisation du temps. On se demande comment y parvenir. Comment parvenir \u00e0 organiser une temporalit\u00e9 alors qu'au fond de soi on sait pertinemment qu'elle n'existe pas. Cela demande encore des ressources de ruse, de patience, d'abn\u00e9gation. Car il existe une jouissance de l'ennui comme une jouissance du d\u00e9sir. Et peu importe les souffrances encore que cette jouissance produit. C'est peut-\u00eatre alors la d\u00e9couverte de nouveaux types d'\u00e9quilibres bas\u00e9s cette fois sur l'asym\u00e9trie. Une meilleure organisation du temps c'est avant tout tenir \u00e0 l'\u0153il ennui et d\u00e9sir pour que l'autre ne prenne pas le pas sur l'un. Le 6 c'est aussi le surgissement du cercle de l'horloge, avec ses deux aiguilles et la journ\u00e9e de 24 heures. Comment mieux s'organiser \u00e0 l'int\u00e9rieur de cette boucle perp\u00e9tuelle. A ce point du parcours on fait des tests, on peaufine. L'\u00e9criture est devenue laboratoire. Est-ce la naissance de quelque chose de nouveau ? D'un homme d'une femme, d'un \u00eatre qui r\u00e9unit dans l'un tous les genres. M\u00e9tamorphose qui ne s'op\u00e8re que par le labeur dans le temps de la journ\u00e9e d\u00e9sormais reflet de celui d'une vie enti\u00e8re et sans doute m\u00eame encore au-del\u00e0. D\u00e9sormais la musique est audible. Les sept notes qui la composent sont de plus en plus distinctes. On per\u00e7oit l'ach\u00e8vement de quelque chose m\u00eame si l'on n'est pas encore en mesure de trouver les bons mots pour le dire. Si le monde ext\u00e9rieur est de plus en plus limpide il faut encore faire un petit effort de conversion pour faire tomber une barri\u00e8re. Celle cr\u00e9er par l'observateur perp\u00e9tuel qui nous aura conduit jusqu'ici. Jamais la distance entre l'observateur et la raison pour laquelle il observe n'aura \u00e9t\u00e9 aussi t\u00e9nue qu'\u00e0 cette \u00e9tape du parcours. On pourrait voir ce tableau de Michel-Ange, ces deux mains qui s'effleurent dans un ciel laiteux. Serait-on dans l'ach\u00e8vement de l'\u0153uvre, on pourrait facilement le croire; ce qui nous sauve est toute la modestie accumul\u00e9e par le labeur travers\u00e9 dans les \u00e9tapes pr\u00e9c\u00e9dentes; Quelle gloire, quelle satisfaction qui ne soit pas vaine \u00e0 ce point de reposer le stylo et qui nous fasse r\u00eaver d'une petite sieste bien m\u00e9rit\u00e9e sur nos lauriers. Et d'ailleurs c\u00e9der \u00e0 la sieste n'est certainement pas le pire des maux \u00e0 traverser.Sieste de courte dur\u00e9e car d\u00e9j\u00e0 l'infini est l\u00e0 debout au pied du lit. L'infini ou la mort -on distingue mal ses traits et une fois encore d\u00e9sir et peur s'affrontent comme pour nous remettre en train. Donc on s'occupe, on ne se laisser pas aller. Il faut mettre en \u0153uvre des strat\u00e9gies. Mais on a d\u00e9j\u00e0 vu tout \u00e7a avec le 4, on r\u00e9vise, on se relit encore plus attentivement que jamais tout en riant bien sur de toutes ces pens\u00e9es qui arrivent par flots et qui concerne la post\u00e9rit\u00e9. Rire d'en revenir encore \u00e0 cela. Et \u00e7a fait du bien de rire, on devrait se fabriquer des protocoles destin\u00e9s uniquement \u00e0 cela au moins deux ou trois fois par jour, et si possible aussi de nuit quant on se lancer dans l'\u00e9criture comme dans ce bon vieux J\u00e9sus dans sa Passion. 8 Se souvenir de cette horloge octogonale cr\u00e9e par les Ath\u00e9niens et donc chaque cot\u00e9 \u00e9tait d\u00e9di\u00e9 \u00e0 l'un des dieux du vent. Le 8 est l' \u00e9tape ou seul l'apprentissage du rire m\u00e8ne \u00e0 la d\u00e9livrance finale. Mais apprendre \u00e0 rire est aussi un vrai travail, il serait tout \u00e0 fait inconvenant de l'oublier.C'est souvent l\u00e0 que tout se joue. Triple buse, triple andouille, c'est trois fois trois. Ou la b\u00e9atitude absolue. Celle qui ne sert pas \u00e0 grand chose lorsqu'on \u00e9crit. Qui est m\u00eame souvent ennemie. On ne voudrait pas se transformer en saint, pas plus qu'en proph\u00e8te, pas plus que devenir non plus aussi vieux que Mathusalem et \u00e9viter la mort, \u00eatre emport\u00e9 illico presto au ciel par une main divine. Il faut pr\u00e9voir nez au vent l'arriv\u00e9e du 9 et se carapater le plus vite possible quand \u00e7a sent un peu trop la Myrte ou l'encens.Et nous voici arriv\u00e9s. Quel voyage. Il y a toujours le un et \u00e0 cot\u00e9 un joli 0 on pourrait de demander qui est qui . Mais comme je n'en suis pas du tout arriv\u00e9 l\u00e0 encore, je me permet donc de me taire ( enfin) pour ne pas influencer le destin qui je l'ai souvent remarqu\u00e9 est parfois assez chatouilleux\n\n( Nous avons trois jours pour murir ce texte ou en \u00e9crire d'autres sur la m\u00eame id\u00e9e c'est aussi la consigne) Donc je vais laisser reposer. Si \u00e7a se trouve en relisant demain je trouverai tout cela compl\u00e8tement con- comme souvent. Ce qui ne m'emp\u00eache pas de le publier pour autant. Car le jugement est une chose mais l'\u0153uvre est autre. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/01-sistine-chapel-opener.adapt_.1900_1.webp?1758437198", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/carnet-37.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/carnet-37.html", "title": "carnet 37", "date_published": "2022-12-16T06:06:46Z", "date_modified": "2025-09-21T06:47:44Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "

    cath\u00e9drale d’Amiens toute une m\u00e9moire dans la pierre. En pensant \u00e0 Fulcanelli.<\/p>\n

    phrases retenues de m\u00e9moire. un genre d’autobiographie par les phrases dont on se souvient.<\/p>\n

    de 0 \u00e0 10 ans : t\u00e9lescopages entre les slogans familiaux, amicaux et scolaires.<\/p>\n

    Mais Jacques Pr\u00e9vert r\u00e9sume assez bien la p\u00e9riode, une des premi\u00e8res r\u00e9citations apprises \u00e0 l’\u00e9cole communale de Vallon-en Sully. La grasse matin\u00e9e.<\/p>\n

    -Il est terrible<\/p>\n

    le petit bruit de l’\u0153uf dur cass\u00e9 sur un comptoir d’\u00e9tain il est terrible ce bruit<\/p>\n

    quand il remue dans la m\u00e9moire de l’homme qui a faim<\/p>\n

    mon p\u00e8re :<\/p>\n

    -un bon tiens vaut mieux que deux tu l’auras.<\/p>\n

    Mon meilleur ami de l’\u00e9poque \u00e0 propos des filles.<\/p>\n

    -il suffit d’y penser, de le vouloir, tu peux toutes les avoir.<\/p>\n

    10 \u00e0 20 ans.<\/p>\n