{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/photofictions.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/photofictions.html", "title": "Photofictions", "date_published": "2025-04-11T20:20:50Z", "date_modified": "2025-09-30T05:43:57Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>
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Sommaire<\/h2>\n

01<\/a> \u00b7 02<\/a> \u00b7 03<\/a> \u00b7 04<\/a> \u00b7 05<\/a> \u00b7 06<\/a> \u00b7 07<\/a> \u00b7 08<\/a> \u00b7 09<\/a><\/p>\n

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01<\/h2>\n

Carr\u00e9 noir et blanc.\nUn homme assis au fond d\u2019une \u00e9choppe, un enfant debout devant lui.\nTous deux regardent droit l\u2019objectif.\nL\u2019homme sourit \u00e0 peine. L\u2019enfant, s\u00e9rieux, retient quelque chose.\nAutour, des v\u00eatements suspendus comme des rideaux. Des plis. Des ombres.\nLa lumi\u00e8re vient de gauche, plate, douce, granuleuse.\nPas d\u2019arri\u00e8re-plan net. Pas d\u2019ouverture vers l\u2019ext\u00e9rieur.\nJuste cette frontalit\u00e9.\nL\u2019homme compose, l\u2019enfant refl\u00e8te.\nSilence des gris. Rien ne bouge.\nIls sont l\u00e0, pos\u00e9s, dans ce rectangle de pr\u00e9sence.<\/p>\n

Quetta, 1986. Pakistan.\nJe cherche de l\u2019aspirine dans un bazar. J\u2019ai chaud. Je porte un pantalon de toile, une chemise claire, un vieux sac \u00e0 dos r\u00e2p\u00e9.\n\u00c0 l\u2019int\u00e9rieur, un Leica M4 achet\u00e9 \u00e0 temp\u00e9rament. Des bobines Tri-X-Pan que je recharge moi-m\u00eame dans une bo\u00eete noire.\nJ\u2019ai revendu tout le reste. Nikon, zoom, superflu. Gard\u00e9 seulement un 35 mm. Me rapprocher. Me forcer \u00e0 entrer.\nC\u2019est aussi une mode, le grand-angle. Une th\u00e9rapie. Une id\u00e9e de modernit\u00e9.\nJe tombe sur eux, comme \u00e7a. Une \u00e9choppe de v\u00eatements. Un homme. Un enfant.\nJe m\u2019arr\u00eate. Quelque chose m\u2019aimante.\nJe cadre, j\u2019approche, je d\u00e9clenche.\nIls me regardent sans bouger. Ils posent.\nEt dans cette pose, quelque chose se joue. Un jeu d\u2019\u00e9cho, de face-\u00e0-face.\n\u00c0 l\u2019\u00e9poque je pensais que c\u2019\u00e9tait rat\u00e9. Trop fig\u00e9, trop frontal.\nAujourd\u2019hui je revois l\u2019image. Et je pense : non. C\u2019est \u00e7a, peut-\u00eatre. Cette forme de pr\u00e9sence offerte, tenue, tenue pour l\u2019image.\nRecadr\u00e9e plus tard, au format carr\u00e9. Pour nettoyer le d\u00e9cor, resserrer.\nJe suis rest\u00e9 plusieurs jours \u00e0 attendre un convoi s\u00fbr pour Kandahar.\nJ\u2019ai parl\u00e9 avec des photographes de rue. J\u2019ai vu comment ils retouchaient leurs n\u00e9gatifs \u00e0 la main. Lumi\u00e8re, peau, grain.\nDes heures sur chaque visage.\nMoi, je n\u2019ai fait qu\u2019appuyer.<\/p>\n


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02<\/h2>\n