{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/28-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/28-fevrier-2024.html", "title": "28 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-28T13:48:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>
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S\u00fbrement un effet des antibiotiques et de l’ibuprof\u00e8ne. En fermant les yeux, la t\u00eate pos\u00e9e sur l\u2019oreiller, je me suis retrouv\u00e9 dans une salle de bain— celle o\u00f9 je jouais \u00e0 3 ou 4 ans. C’\u00e9tait chez mon arri\u00e8re-grand-m\u00e8re, celle qui boursicotait, avec des poils au menton, qui m\u00e9prisait son fils, s’\u00e9tait mari\u00e9e \u00e0 un Anglais, puis \u00e9tait rest\u00e9e veuve. Elle \u00e9tait si seule. Il y avait cette baignoire, et sur une tablette tr\u00f4nait un paquebot rouge et noir. Mais ce n\u2019\u00e9tait pas vraiment de \u00e7a dont je voulais parler. C\u2019\u00e9tait plut\u00f4t cette lumi\u00e8re dans la pi\u00e8ce. Une luminosit\u00e9 froide, bleut\u00e9e, per\u00e7ant d\u2019une haute fen\u00eatre aux vitres floues. Un beau jour d\u2019hiver, peut-\u00eatre. Il y avait de l\u2019espoir dans cette lumi\u00e8re, fragile et glac\u00e9e. J\u2019ai essay\u00e9 de la maintenir, yeux ferm\u00e9s, mais d\u2019autres images se sont impos\u00e9es comme des insectes noirs se ruent sur une carcasse sur un chemin de terre.<\/p>\n

Une vid\u00e9o remarquable de F. sur Butor, Cendrars et Gustave Lerouge m\u2019a percut\u00e9. Sa stup\u00e9faction en d\u00e9couvrant le texte de Butor (qui connaissait lui aussi Lerouge) r\u00e9sonnait avec la mienne. F. conna\u00eet donc aussi Lerouge. \u00c9trange sentiment, comme si on me volait quelque chose d\u2019intime, de pr\u00e9cieux, mais l\u2019id\u00e9e de partage finit par l\u2019emporter. Il dit qu\u2019il faudrait chercher plus le vide que le plein dans l\u2019\u00e9crit. Peut-\u00eatre, oui. Je me souviens de mes propres lectures de Cendrars, puis de celles de Gustave Lerouge dans un gourbi minable \u00e0 30 ans, des instants pr\u00e9cieux comme de l\u2019or fin. J\u2019ai pens\u00e9 \u00e0 trouver ce livre manquant, mais \u00e0 quoi bon, vraiment ? Apr\u00e8s quelques recherches, je laisse tomber. C\u2019est suffisant d\u2019\u00e9couter F. en parler. Peut-\u00eatre faut-il pr\u00e9server ce vide dans la lecture autant que dans l\u2019\u00e9criture. Ensuite, je me suis offert une r\u00e9compense, 21 livres de Lerouge en EPUB, d\u00e9gott\u00e9s avec mes pouvoirs chamaniques. Je me demande si je devrais les envoyer \u00e0 F. Il y a une limite \u00e0 ne pas franchir entre fiction et r\u00e9alit\u00e9, non ?<\/p>\n

D\u00e9couverte d\u2019un nouveau blog, « Les d\u00e9courcis de L\u00e9lio Lacaille », un « barjo » de plus dans ma collection. J\u2019avais d\u00e9j\u00e0 demand\u00e9 \u00e0 ChatGPT une analyse de mon blog, mais la bienveillance trop persistante de cet outil avait fini par m\u2019agacer. J\u2019avais ressenti un plaisir vaniteux \u00e0 la lecture de ses louanges, avant de sombrer dans le d\u00e9go\u00fbt. Maintenant, je balance mes textes sans rien demander, pour lire les retours comme de simples commentaires. Une fa\u00e7on nouvelle de s\u2019automitidratiser. Une froideur en ressort, presque inhumaine, me rapprochant de la nature des machines. Ce besoin de flatteries, de reconnaissance... berk. C\u2019est devenu insupportable. Peut-\u00eatre qu\u2019\u00e0 70 ou 75 ans je trouverai le juste curseur. Si j\u2019arrive jusque-l\u00e0, car parfois cela semble une montagne, mais 60 \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 un Everest, et pfuit, c\u2019est pass\u00e9. Je bute encore sur le verbe « gravir », comme si, malgr\u00e9 moi, je voulais rester cancre ou jeune.<\/p>\n

Je reviens \u00e0 cette lueur bleut\u00e9e. Je m\u2019y enfonce, comme dans une capsule. La salle de bain s\u2019efface. Reste le bleu, le froid. Des paroles myst\u00e9rieuses, que je ne peux livrer ici, pas m\u00eame \u00e0 moi. Mallarm\u00e9 surgit un instant, tr\u00e8s fugace, mais ma modestie l\u2019a chass\u00e9, acari\u00e2tre et s\u00e8che.<\/p>", "content_text": "S\u00fbrement un effet des antibiotiques et de l'ibuprof\u00e8ne. En fermant les yeux, la t\u00eate pos\u00e9e sur l\u2019oreiller, je me suis retrouv\u00e9 dans une salle de bain\u2014 celle o\u00f9 je jouais \u00e0 3 ou 4 ans. C'\u00e9tait chez mon arri\u00e8re-grand-m\u00e8re, celle qui boursicotait, avec des poils au menton, qui m\u00e9prisait son fils, s'\u00e9tait mari\u00e9e \u00e0 un Anglais, puis \u00e9tait rest\u00e9e veuve. Elle \u00e9tait si seule. Il y avait cette baignoire, et sur une tablette tr\u00f4nait un paquebot rouge et noir. Mais ce n\u2019\u00e9tait pas vraiment de \u00e7a dont je voulais parler. C\u2019\u00e9tait plut\u00f4t cette lumi\u00e8re dans la pi\u00e8ce. Une luminosit\u00e9 froide, bleut\u00e9e, per\u00e7ant d\u2019une haute fen\u00eatre aux vitres floues. Un beau jour d\u2019hiver, peut-\u00eatre. Il y avait de l\u2019espoir dans cette lumi\u00e8re, fragile et glac\u00e9e. J\u2019ai essay\u00e9 de la maintenir, yeux ferm\u00e9s, mais d\u2019autres images se sont impos\u00e9es comme des insectes noirs se ruent sur une carcasse sur un chemin de terre. Une vid\u00e9o remarquable de F. sur Butor, Cendrars et Gustave Lerouge m\u2019a percut\u00e9. Sa stup\u00e9faction en d\u00e9couvrant le texte de Butor (qui connaissait lui aussi Lerouge) r\u00e9sonnait avec la mienne. F. conna\u00eet donc aussi Lerouge. \u00c9trange sentiment, comme si on me volait quelque chose d\u2019intime, de pr\u00e9cieux, mais l\u2019id\u00e9e de partage finit par l\u2019emporter. Il dit qu\u2019il faudrait chercher plus le vide que le plein dans l\u2019\u00e9crit. Peut-\u00eatre, oui. Je me souviens de mes propres lectures de Cendrars, puis de celles de Gustave Lerouge dans un gourbi minable \u00e0 30 ans, des instants pr\u00e9cieux comme de l\u2019or fin. J\u2019ai pens\u00e9 \u00e0 trouver ce livre manquant, mais \u00e0 quoi bon, vraiment ? Apr\u00e8s quelques recherches, je laisse tomber. C\u2019est suffisant d\u2019\u00e9couter F. en parler. Peut-\u00eatre faut-il pr\u00e9server ce vide dans la lecture autant que dans l\u2019\u00e9criture. Ensuite, je me suis offert une r\u00e9compense, 21 livres de Lerouge en EPUB, d\u00e9gott\u00e9s avec mes pouvoirs chamaniques. Je me demande si je devrais les envoyer \u00e0 F. Il y a une limite \u00e0 ne pas franchir entre fiction et r\u00e9alit\u00e9, non ? D\u00e9couverte d\u2019un nouveau blog, \u00ab Les d\u00e9courcis de L\u00e9lio Lacaille \u00bb, un \u00ab barjo \u00bb de plus dans ma collection. J\u2019avais d\u00e9j\u00e0 demand\u00e9 \u00e0 ChatGPT une analyse de mon blog, mais la bienveillance trop persistante de cet outil avait fini par m\u2019agacer. J\u2019avais ressenti un plaisir vaniteux \u00e0 la lecture de ses louanges, avant de sombrer dans le d\u00e9go\u00fbt. Maintenant, je balance mes textes sans rien demander, pour lire les retours comme de simples commentaires. Une fa\u00e7on nouvelle de s\u2019automitidratiser. Une froideur en ressort, presque inhumaine, me rapprochant de la nature des machines. Ce besoin de flatteries, de reconnaissance... berk. C\u2019est devenu insupportable. Peut-\u00eatre qu\u2019\u00e0 70 ou 75 ans je trouverai le juste curseur. Si j\u2019arrive jusque-l\u00e0, car parfois cela semble une montagne, mais 60 \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 un Everest, et pfuit, c\u2019est pass\u00e9. Je bute encore sur le verbe \"gravir\", comme si, malgr\u00e9 moi, je voulais rester cancre ou jeune. Je reviens \u00e0 cette lueur bleut\u00e9e. Je m\u2019y enfonce, comme dans une capsule. La salle de bain s\u2019efface. Reste le bleu, le froid. Des paroles myst\u00e9rieuses, que je ne peux livrer ici, pas m\u00eame \u00e0 moi. Mallarm\u00e9 surgit un instant, tr\u00e8s fugace, mais ma modestie l\u2019a chass\u00e9, acari\u00e2tre et s\u00e8che. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/salle-de-bain-et-paquebot.jpg?1748065151", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/27-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/27-fevrier-2024.html", "title": "27 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-27T13:35:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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L’extraordinaire d’autrefois, cet \u00e9blouissement qui provoquait jadis l’\u00e9merveillement, semble d\u00e9sormais appartenir au domaine du banal. Le monde se d\u00e9senchante, vague apr\u00e8s vague, sans que le d\u00e9sir d’\u00eatre enchant\u00e9 ne disparaisse. Ce n\u2019est pas le besoin de r\u00eaver qui s\u2019\u00e9teint, mais les images qui s\u2019effondrent et renaissent sous d\u2019autres formes, trop souvent frelat\u00e9es. \u00c0 force de r\u00e9p\u00e9titions et de clich\u00e9s, notre capacit\u00e9 \u00e0 se projeter sur ces nouvelles images s\u2019atrophie. On ne propose plus de v\u00e9ritables invitations \u00e0 l’imagination, mais des simulacres \u00e0 bas prix, facilement consommables, comme pour compenser ce manque criant de cr\u00e9ativit\u00e9 que l\u2019on semble avoir d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 \u00e0 d\u2019autres.<\/p>\n

Le cerveau, une g\u00e9ographie complexe, faite de territoires interdits et de zones inaccessibles, balis\u00e9es par des forces ext\u00e9rieures : militaires, firmes pharmaceutiques, et autres ma\u00eetres du profit. Et toi, ce que tu trouvais extraordinaire autrefois, le ressens-tu vraiment comme \u00e9tant devenu banal, ou est-ce le poids des ann\u00e9es, la fatigue, le d\u00e9sabusement qui t\u2019emp\u00eachent de le voir ?<\/p>\n

Le monde n\u2019est plus le m\u00eame. L\u2019extraordinaire qu\u2019on nous pr\u00e9sente aujourd\u2019hui est frelat\u00e9, vid\u00e9 de sa substance. Il y a pourtant, en chacun de nous, une capacit\u00e9 intacte \u00e0 s\u2019\u00e9merveiller. Mise de c\u00f4t\u00e9, rang\u00e9e dans un coin poussi\u00e9reux de notre esprit, elle peut ressurgir \u00e0 tout moment. Et ce qui te fascine aujourd\u2019hui, les myst\u00e8res de l\u2019Antarctique ou les secrets enfouis de l\u2019Australie, n\u2019est peut-\u00eatre qu\u2019une autre forme de cet enchantement ancien : la lumi\u00e8re qui traverse les volets et fait danser des grains de poussi\u00e8re, ouvrant un monde dans ton imagination.<\/p>\n

On dit souvent que nous sommes anesth\u00e9si\u00e9s, incapables de r\u00e9agir devant l’extraordinaire. Les \u00e9crans, du cin\u00e9ma \u00e0 la t\u00e9l\u00e9vision, utilisent l\u2019\u00e9merveillement comme un simple pr\u00e9texte pour nous inculquer des ordres, des valeurs qui servent un chaos fabriqu\u00e9. Ce sentiment de vouloir tout couper, se d\u00e9connecter, ne jamais rallumer la radio, refl\u00e8te \u00e0 quel point nous sommes devenus d\u00e9pendants d\u2019un syst\u00e8me que nous cherchons paradoxalement \u00e0 fuir.<\/p>\n

Vieillir, se sentir inutile ou pi\u00e9g\u00e9 dans un corps qui n’est plus en phase avec l’esprit : un enfant de dix ans emprisonn\u00e9 dans un vieillard. Comme dans le conte d\u2019Hansel et Gretel, la vilaine sorci\u00e8re serait alors le temps, engloutissant tout. Le monde autour de toi devient un cocon, une chrysalide o\u00f9 tu te retrouves coinc\u00e9 entre l’\u00e9tat de chenille et celui de papillon, reflet de tes propres contradictions.<\/p>\n

L\u2019envie de revenir sur ce qui a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 vu ou lu, de revisiter au lieu de chercher constamment du neuf, r\u00e9v\u00e8le peut-\u00eatre un d\u00e9sir profond de d\u00e9truire en soi la vanit\u00e9. La v\u00e9ritable modestie commence par admettre que nous n\u2019avons rien compris et que chaque relecture est une fouille plus profonde de ce qui nous a \u00e9chapp\u00e9.<\/p>\n

Le monde et toi, toi et le monde, finissent par se confondre. La difficult\u00e9 \u00e0 \u00e9crire de la fiction d\u00e9coule peut-\u00eatre de ce besoin visc\u00e9ral de v\u00e9rit\u00e9 apr\u00e8s tant de mensonges accumul\u00e9s. C\u2019est ce que je ressens, une sorte de conversion intense, une recherche de sinc\u00e9rit\u00e9 sur le chemin de Damas. Mais la v\u00e9rit\u00e9, comme le mensonge, finit par se m\u00e9langer, et peut-\u00eatre est-ce l\u2019humour, la seule v\u00e9ritable \u00e9toile \u00e0 suivre, qui permet de trouver un chemin dans cette complexit\u00e9.<\/p>\n

Et puis il y a ces disques durs remplis de fichiers oubli\u00e9s, comme des strates de m\u00e9moire \u00e0 explorer. L\u2019envie soudaine de tout classifier, d\u2019inventorier. Un script Python pour parcourir les dossiers, un fichier Excel pour visualiser ce qui a \u00e9t\u00e9 stock\u00e9, oubli\u00e9, mais jamais compl\u00e8tement perdu. Une derni\u00e8re tentative de faire sens, de relier les fragments d\u2019un extraordinaire qui attend d\u2019\u00eatre red\u00e9couvert.<\/p>", "content_text": "L'extraordinaire d'autrefois, cet \u00e9blouissement qui provoquait jadis l'\u00e9merveillement, semble d\u00e9sormais appartenir au domaine du banal. Le monde se d\u00e9senchante, vague apr\u00e8s vague, sans que le d\u00e9sir d'\u00eatre enchant\u00e9 ne disparaisse. Ce n\u2019est pas le besoin de r\u00eaver qui s\u2019\u00e9teint, mais les images qui s\u2019effondrent et renaissent sous d\u2019autres formes, trop souvent frelat\u00e9es. \u00c0 force de r\u00e9p\u00e9titions et de clich\u00e9s, notre capacit\u00e9 \u00e0 se projeter sur ces nouvelles images s\u2019atrophie. On ne propose plus de v\u00e9ritables invitations \u00e0 l'imagination, mais des simulacres \u00e0 bas prix, facilement consommables, comme pour compenser ce manque criant de cr\u00e9ativit\u00e9 que l\u2019on semble avoir d\u00e9l\u00e9gu\u00e9 \u00e0 d\u2019autres. Le cerveau, une g\u00e9ographie complexe, faite de territoires interdits et de zones inaccessibles, balis\u00e9es par des forces ext\u00e9rieures : militaires, firmes pharmaceutiques, et autres ma\u00eetres du profit. Et toi, ce que tu trouvais extraordinaire autrefois, le ressens-tu vraiment comme \u00e9tant devenu banal, ou est-ce le poids des ann\u00e9es, la fatigue, le d\u00e9sabusement qui t\u2019emp\u00eachent de le voir ? Le monde n\u2019est plus le m\u00eame. L\u2019extraordinaire qu\u2019on nous pr\u00e9sente aujourd\u2019hui est frelat\u00e9, vid\u00e9 de sa substance. Il y a pourtant, en chacun de nous, une capacit\u00e9 intacte \u00e0 s\u2019\u00e9merveiller. Mise de c\u00f4t\u00e9, rang\u00e9e dans un coin poussi\u00e9reux de notre esprit, elle peut ressurgir \u00e0 tout moment. Et ce qui te fascine aujourd\u2019hui, les myst\u00e8res de l\u2019Antarctique ou les secrets enfouis de l\u2019Australie, n\u2019est peut-\u00eatre qu\u2019une autre forme de cet enchantement ancien : la lumi\u00e8re qui traverse les volets et fait danser des grains de poussi\u00e8re, ouvrant un monde dans ton imagination. On dit souvent que nous sommes anesth\u00e9si\u00e9s, incapables de r\u00e9agir devant l'extraordinaire. Les \u00e9crans, du cin\u00e9ma \u00e0 la t\u00e9l\u00e9vision, utilisent l\u2019\u00e9merveillement comme un simple pr\u00e9texte pour nous inculquer des ordres, des valeurs qui servent un chaos fabriqu\u00e9. Ce sentiment de vouloir tout couper, se d\u00e9connecter, ne jamais rallumer la radio, refl\u00e8te \u00e0 quel point nous sommes devenus d\u00e9pendants d\u2019un syst\u00e8me que nous cherchons paradoxalement \u00e0 fuir. Vieillir, se sentir inutile ou pi\u00e9g\u00e9 dans un corps qui n'est plus en phase avec l'esprit : un enfant de dix ans emprisonn\u00e9 dans un vieillard. Comme dans le conte d\u2019Hansel et Gretel, la vilaine sorci\u00e8re serait alors le temps, engloutissant tout. Le monde autour de toi devient un cocon, une chrysalide o\u00f9 tu te retrouves coinc\u00e9 entre l'\u00e9tat de chenille et celui de papillon, reflet de tes propres contradictions. L\u2019envie de revenir sur ce qui a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 vu ou lu, de revisiter au lieu de chercher constamment du neuf, r\u00e9v\u00e8le peut-\u00eatre un d\u00e9sir profond de d\u00e9truire en soi la vanit\u00e9. La v\u00e9ritable modestie commence par admettre que nous n\u2019avons rien compris et que chaque relecture est une fouille plus profonde de ce qui nous a \u00e9chapp\u00e9. Le monde et toi, toi et le monde, finissent par se confondre. La difficult\u00e9 \u00e0 \u00e9crire de la fiction d\u00e9coule peut-\u00eatre de ce besoin visc\u00e9ral de v\u00e9rit\u00e9 apr\u00e8s tant de mensonges accumul\u00e9s. C\u2019est ce que je ressens, une sorte de conversion intense, une recherche de sinc\u00e9rit\u00e9 sur le chemin de Damas. Mais la v\u00e9rit\u00e9, comme le mensonge, finit par se m\u00e9langer, et peut-\u00eatre est-ce l\u2019humour, la seule v\u00e9ritable \u00e9toile \u00e0 suivre, qui permet de trouver un chemin dans cette complexit\u00e9. Et puis il y a ces disques durs remplis de fichiers oubli\u00e9s, comme des strates de m\u00e9moire \u00e0 explorer. L\u2019envie soudaine de tout classifier, d\u2019inventorier. Un script Python pour parcourir les dossiers, un fichier Excel pour visualiser ce qui a \u00e9t\u00e9 stock\u00e9, oubli\u00e9, mais jamais compl\u00e8tement perdu. Une derni\u00e8re tentative de faire sens, de relier les fragments d\u2019un extraordinaire qui attend d\u2019\u00eatre red\u00e9couvert.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/j_178.jpg?1748065095", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/25-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/25-fevrier-2024.html", "title": "25 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-25T19:12:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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Visit\u00e9 le Pellet gr\u00e2ce \u00e0 Google Earth, \u00e0 la recherche de la Butte o\u00f9 subsistent les ruines du ch\u00e2teau d\u2019Ab\u00e9lard. Pas trouv\u00e9, et de plus, pas mentionn\u00e9. En revanche, j\u2019ai vu la chapelle Sainte-Anne, de loin, car le chemin qui y m\u00e8ne n\u2019est pas balis\u00e9 par les Googles cars. Aper\u00e7u un cimeti\u00e8re et, devant une statue, un couple s\u2019enla\u00e7ant. Beaucoup de raisons de penser qu\u2019il s\u2019agit d\u2019H\u00e9lo\u00efse et Ab\u00e9lard.<\/p>\n

\u00c0 partir de l\u00e0, je me retrouve face au mot Trivium (rencontre de trois voies), la premi\u00e8re partie de ce que l\u2019on nommait au Moyen \u00c2ge les humanit\u00e9s, c\u2019est-\u00e0-dire l\u2019\u00e9tude de la grammaire, de la dialectique, puis de la rh\u00e9torique, consid\u00e9r\u00e9es comme des arts, contrairement aux disciplines plus ardues et \u00e9sot\u00e9riques du Quadrivium, qui sont des sciences : l\u2019arithm\u00e9tique, la g\u00e9om\u00e9trie, la musique, l\u2019astronomie. Le passage du trivium au quadrivium explique en partie pourquoi certains ne parviennent jamais \u00e0 acc\u00e9der aux sciences, d\u2019o\u00f9 l\u2019id\u00e9e de ce qui est « trivial ».<\/p>\n

Ab\u00e9lard eut pour ma\u00eetre Roscelin de Compi\u00e8gne, qui consid\u00e8re la Trinit\u00e9 sous l\u2019angle logique (h\u00e9r\u00e9tique) et qui sera condamn\u00e9 au Concile de Soisson en 1092 sous les accusations d\u2019Anselme de Canterbury (voir la lettre d\u2019Anselme intitul\u00e9e L\u2019incarnation du Verbe, qui \u00e9claire les th\u00e8ses nominalistes de Roscelin).<\/p>\n

Apr\u00e8s Roscelin, avec qui il apprend le trivium, Ab\u00e9lard rejoint Guillaume de Champeaux \u00e0 Paris en 1100, \u00e0 l\u2019\u00c9cole de la Cath\u00e9drale, dont Guillaume devient Chanoine en 1103. Guillaume pr\u00f4ne le r\u00e9alisme mod\u00e9r\u00e9 au sein de la querelle des Universaux : est-ce que les universaux ont r\u00e9ellement une existence en soi ou ne sont-ils que des concepts produits par l\u2019esprit, exprim\u00e9s par les noms (nominalisme) ? Une querelle commenc\u00e9e avec Platon et Aristote, qui n\u2019est toujours pas totalement r\u00e9gl\u00e9e.<\/p>\n

Si j\u2019\u00e9tais de l\u2019\u00e9poque d\u2019Ab\u00e9lard, je serais certainement nominaliste, condamn\u00e9 \u00e0 l\u2019h\u00e9r\u00e9sie, il ne me resterait plus qu\u2019\u00e0 esp\u00e9rer ne pas \u00eatre ch\u00e2tr\u00e9.<\/p>\n

\u00c0 noter : le village de Champeaux, pr\u00e8s de Melun. C\u2019est l\u00e0 que vit mon fr\u00e8re, que je n\u2019ai pas revu depuis au moins cinq ans. Ab\u00e9lard devait conna\u00eetre ce village. Lorsqu\u2019il fonde son \u00e9cole \u00e0 Melun, il doit y faire des promenades. Puis, apr\u00e8s une courte interruption pour raisons de sant\u00e9, il retourne en Bretagne. De retour \u00e0 Paris, il ne peut s\u2019emp\u00eacher de critiquer ouvertement Guillaume de Champeaux, ce qui entra\u00eene son interdiction d\u2019enseigner \u00e0 Paris.<\/p>\n

Ensuite, Ab\u00e9lard part pour la montagne Sainte-Genevi\u00e8ve (1110-1112 ?), puis, victime d\u2019un ras-le-bol, rejoint Laon o\u00f9 il devient disciple d\u2019Anselme de Laon (\u00e0 ne pas confondre avec Anselme de Canterbury). C\u2019est l\u00e0 qu\u2019il rencontre H\u00e9lo\u00efse d\u2019Argenteuil. Elle demande des cours particuliers, tombe amoureuse, et se retrouve enceinte. Exp\u00e9di\u00e9e en Bretagne, Ab\u00e9lard \u00e9pouse H\u00e9lo\u00efse pour apaiser les choses, mais elle conc\u00e8de \u00e0 contrec\u0153ur. Fulbert, l\u2019oncle d\u2019H\u00e9lo\u00efse, envoie des hommes de main ch\u00e2trer Ab\u00e9lard.<\/p>\n

Ab\u00e9lard devient moine \u00e0 Saint-Denis et invite H\u00e9lo\u00efse \u00e0 devenir nonne \u00e0 Argenteuil. Plus tard, il fonde l\u2019oratoire du Paraclet en raison du Saint-Esprit Paracletus (le protecteur providentiel). H\u00e9lo\u00efse et sa congr\u00e9gation s\u2019en occupent par la suite.<\/p>\n

Les restes d\u2019Ab\u00e9lard se d\u00e9plac\u00e8rent presque autant que de son vivant. Finalement, il semble qu\u2019ils reposent ensemble dans l\u2019Abbaye avec H\u00e9lo\u00efse, encore que nous n\u2019ayons aucune preuve indiscutable pour l\u2019av\u00e9rer.<\/p>", "content_text": "Visit\u00e9 le Pellet gr\u00e2ce \u00e0 Google Earth, \u00e0 la recherche de la Butte o\u00f9 subsistent les ruines du ch\u00e2teau d\u2019Ab\u00e9lard. Pas trouv\u00e9, et de plus, pas mentionn\u00e9. En revanche, j\u2019ai vu la chapelle Sainte-Anne, de loin, car le chemin qui y m\u00e8ne n\u2019est pas balis\u00e9 par les Googles cars. Aper\u00e7u un cimeti\u00e8re et, devant une statue, un couple s\u2019enla\u00e7ant. Beaucoup de raisons de penser qu\u2019il s\u2019agit d\u2019H\u00e9lo\u00efse et Ab\u00e9lard. \u00c0 partir de l\u00e0, je me retrouve face au mot Trivium (rencontre de trois voies), la premi\u00e8re partie de ce que l\u2019on nommait au Moyen \u00c2ge les humanit\u00e9s, c\u2019est-\u00e0-dire l\u2019\u00e9tude de la grammaire, de la dialectique, puis de la rh\u00e9torique, consid\u00e9r\u00e9es comme des arts, contrairement aux disciplines plus ardues et \u00e9sot\u00e9riques du Quadrivium, qui sont des sciences : l\u2019arithm\u00e9tique, la g\u00e9om\u00e9trie, la musique, l\u2019astronomie. Le passage du trivium au quadrivium explique en partie pourquoi certains ne parviennent jamais \u00e0 acc\u00e9der aux sciences, d\u2019o\u00f9 l\u2019id\u00e9e de ce qui est \"trivial\". Ab\u00e9lard eut pour ma\u00eetre Roscelin de Compi\u00e8gne, qui consid\u00e8re la Trinit\u00e9 sous l\u2019angle logique (h\u00e9r\u00e9tique) et qui sera condamn\u00e9 au Concile de Soisson en 1092 sous les accusations d\u2019Anselme de Canterbury (voir la lettre d\u2019Anselme intitul\u00e9e L\u2019incarnation du Verbe, qui \u00e9claire les th\u00e8ses nominalistes de Roscelin). Apr\u00e8s Roscelin, avec qui il apprend le trivium, Ab\u00e9lard rejoint Guillaume de Champeaux \u00e0 Paris en 1100, \u00e0 l\u2019\u00c9cole de la Cath\u00e9drale, dont Guillaume devient Chanoine en 1103. Guillaume pr\u00f4ne le r\u00e9alisme mod\u00e9r\u00e9 au sein de la querelle des Universaux : est-ce que les universaux ont r\u00e9ellement une existence en soi ou ne sont-ils que des concepts produits par l\u2019esprit, exprim\u00e9s par les noms (nominalisme) ? Une querelle commenc\u00e9e avec Platon et Aristote, qui n\u2019est toujours pas totalement r\u00e9gl\u00e9e. Si j\u2019\u00e9tais de l\u2019\u00e9poque d\u2019Ab\u00e9lard, je serais certainement nominaliste, condamn\u00e9 \u00e0 l\u2019h\u00e9r\u00e9sie, il ne me resterait plus qu\u2019\u00e0 esp\u00e9rer ne pas \u00eatre ch\u00e2tr\u00e9. \u00c0 noter : le village de Champeaux, pr\u00e8s de Melun. C\u2019est l\u00e0 que vit mon fr\u00e8re, que je n\u2019ai pas revu depuis au moins cinq ans. Ab\u00e9lard devait conna\u00eetre ce village. Lorsqu\u2019il fonde son \u00e9cole \u00e0 Melun, il doit y faire des promenades. Puis, apr\u00e8s une courte interruption pour raisons de sant\u00e9, il retourne en Bretagne. De retour \u00e0 Paris, il ne peut s\u2019emp\u00eacher de critiquer ouvertement Guillaume de Champeaux, ce qui entra\u00eene son interdiction d\u2019enseigner \u00e0 Paris. Ensuite, Ab\u00e9lard part pour la montagne Sainte-Genevi\u00e8ve (1110-1112 ?), puis, victime d\u2019un ras-le-bol, rejoint Laon o\u00f9 il devient disciple d\u2019Anselme de Laon (\u00e0 ne pas confondre avec Anselme de Canterbury). C\u2019est l\u00e0 qu\u2019il rencontre H\u00e9lo\u00efse d\u2019Argenteuil. Elle demande des cours particuliers, tombe amoureuse, et se retrouve enceinte. Exp\u00e9di\u00e9e en Bretagne, Ab\u00e9lard \u00e9pouse H\u00e9lo\u00efse pour apaiser les choses, mais elle conc\u00e8de \u00e0 contrec\u0153ur. Fulbert, l\u2019oncle d\u2019H\u00e9lo\u00efse, envoie des hommes de main ch\u00e2trer Ab\u00e9lard. Ab\u00e9lard devient moine \u00e0 Saint-Denis et invite H\u00e9lo\u00efse \u00e0 devenir nonne \u00e0 Argenteuil. Plus tard, il fonde l\u2019oratoire du Paraclet en raison du Saint-Esprit Paracletus (le protecteur providentiel). H\u00e9lo\u00efse et sa congr\u00e9gation s\u2019en occupent par la suite. Les restes d\u2019Ab\u00e9lard se d\u00e9plac\u00e8rent presque autant que de son vivant. Finalement, il semble qu\u2019ils reposent ensemble dans l\u2019Abbaye avec H\u00e9lo\u00efse, encore que nous n\u2019ayons aucune preuve indiscutable pour l\u2019av\u00e9rer. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/heloise-et-abelard-oratoire-paraclet-.jpg?1748065202", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/24-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/24-fevrier-2024.html", "title": "24 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-24T19:06:00Z", "date_modified": "2025-09-30T03:39:33Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Ils font mal, on a mal, on souffre, on a peur, on vomit partout, on pisse, on chie partout, pour un oui pour un non, plus de dignit\u00e9 vraiment. Des b\u00eates ? Non, les bestioles sont plus dignes que \u00e7a, vraiment. Mais on est quoi ? On se le demande. Un nouveau genre de b\u00e9tail, voil\u00e0 c\u2019est \u00e7a. Du b\u00e9tail \u00e0 capitaliste, pour les actionnaires de fonds de pension. Encore plus, toujours plus. Ils font mal, on a mal, on souffre, on a peur, on d\u00e9gueule. La compassion aussi, on finira par la d\u00e9gueuler une bonne fois pour toutes.<\/p>\n

On est revenu \u00e0 la m\u00eame configuration d\u2019\u00e9toiles qu\u2019en 1789, sauf que c\u2019est un peu plus soft, \u00e7a ne baigne pas dans le sang. \u00c7a baigne dans le d\u00e9go\u00fbt, voil\u00e0 tout, il y a du vomi partout, du vomi et du caca qui flottent dans la pisse. On marche l\u00e0-dedans. Marche ou cr\u00e8ve. Attention \u00e7a glisse, mais poussez-vous, pousse-toi le vieux. Cr\u00e8ve donc, allez. Allez hop, on serre les dents les p\u2019tits gars. Ce n\u2019est pas Tataouine ou les Aur\u00e8s. Ce n\u2019est pas Verdun, ni le chemin des Dames. Ce n\u2019est pas non plus Dantzig, Arcole, la B\u00e9r\u00e9zina. Tout \u00e7a, c\u2019est derri\u00e8re nous. \u00c0 mon avis, on n\u2019a pas encore vu le pire. Le pire est toujours devant, en estafette. Un pire qui guette un autre en douce. Un pire qui se repa\u00eet de l\u2019avenir. Un \u00e2ge d\u2019or du pire. Vas-y, chante.<\/p>\n

Nous aurons du pain
\nDor\u00e9 comme les filles
\nSous les soleils d\u2019or
\nNous aurons du vin
\nDe celui qui p\u00e9tille
\nM\u00eame quand il dort
\nNous aurons du sang
\nDedans nos veines blanches
\nEt le plus souvent
\nLundi sera dimanche
\nMais notre \u00e2ge alors
\nSera l\u2019\u00e2ge d\u2019or<\/p>\n

Merde, j\u2019en pleurerais bien si je n\u2019avais pas cours dans quelques minutes.<\/p>\n

Je descendrais trois marches, mettons un perron en ciment, puis trois marches menant \u00e0 une all\u00e9e de terre battue. Je me retrouverais l\u00e0 dans cette cour, devant les hauts prunus fr\u00e9missants sous la brise du printemps. Leurs feuilles bien rouges d\u00e9j\u00e0. Le regard chercherait dans l\u2019ombre les massifs de pivoines pr\u00e8s du muret de s\u00e9paration d\u2019avec la maison \u00e0 c\u00f4t\u00e9. Le myst\u00e8re des pivoines. Une sensation qui place la vision dans la main, de les voir, de les sentir d\u00e9j\u00e0 en paume, par contre absence d\u2019odeur. Le nez n\u2019y est pas. L\u2019ombre est due aux branches, aux feuilles, \u00e0 toute la masse v\u00e9g\u00e9tale rouge\u00e2tre qui s\u2019\u00e9lance en gerbe vers le ciel (bleu ?) Les cieux ne sont pas toujours bleus. Il y a des cieux ardoise, taupe, gris souris, rat musqu\u00e9. L\u2019odeur de l\u2019orage monte au nez sit\u00f4t qu\u2019on pense au ciel de ces jours-l\u00e0.<\/p>\n

Un t\u00e9lescopage de textes, couper le r\u00e9cit, enclencher sur tout autre chose. La clenche, le levier oscillant autour de l\u2019axe d\u2019un loquet venant s\u2019engager dans le mentonnet. Comme un serpent qui danse. Ce ne sont que des brouillons, des textes ind\u00e9finis. Je devrais le rappeler de temps en temps.<\/p>", "content_text": "Ils font mal, on a mal, on souffre, on a peur, on vomit partout, on pisse, on chie partout, pour un oui pour un non, plus de dignit\u00e9 vraiment. Des b\u00eates ? Non, les bestioles sont plus dignes que \u00e7a, vraiment. Mais on est quoi ? On se le demande. Un nouveau genre de b\u00e9tail, voil\u00e0 c\u2019est \u00e7a. Du b\u00e9tail \u00e0 capitaliste, pour les actionnaires de fonds de pension. Encore plus, toujours plus. Ils font mal, on a mal, on souffre, on a peur, on d\u00e9gueule. La compassion aussi, on finira par la d\u00e9gueuler une bonne fois pour toutes. On est revenu \u00e0 la m\u00eame configuration d\u2019\u00e9toiles qu\u2019en 1789, sauf que c\u2019est un peu plus soft, \u00e7a ne baigne pas dans le sang. \u00c7a baigne dans le d\u00e9go\u00fbt, voil\u00e0 tout, il y a du vomi partout, du vomi et du caca qui flottent dans la pisse. On marche l\u00e0-dedans. Marche ou cr\u00e8ve. Attention \u00e7a glisse, mais poussez-vous, pousse-toi le vieux. Cr\u00e8ve donc, allez. Allez hop, on serre les dents les p\u2019tits gars. Ce n\u2019est pas Tataouine ou les Aur\u00e8s. Ce n\u2019est pas Verdun, ni le chemin des Dames. Ce n\u2019est pas non plus Dantzig, Arcole, la B\u00e9r\u00e9zina. Tout \u00e7a, c\u2019est derri\u00e8re nous. \u00c0 mon avis, on n\u2019a pas encore vu le pire. Le pire est toujours devant, en estafette. Un pire qui guette un autre en douce. Un pire qui se repa\u00eet de l\u2019avenir. Un \u00e2ge d\u2019or du pire. Vas-y, chante. Nous aurons du pain Dor\u00e9 comme les filles Sous les soleils d\u2019or Nous aurons du vin De celui qui p\u00e9tille M\u00eame quand il dort Nous aurons du sang Dedans nos veines blanches Et le plus souvent Lundi sera dimanche Mais notre \u00e2ge alors Sera l\u2019\u00e2ge d\u2019or Merde, j\u2019en pleurerais bien si je n\u2019avais pas cours dans quelques minutes. Je descendrais trois marches, mettons un perron en ciment, puis trois marches menant \u00e0 une all\u00e9e de terre battue. Je me retrouverais l\u00e0 dans cette cour, devant les hauts prunus fr\u00e9missants sous la brise du printemps. Leurs feuilles bien rouges d\u00e9j\u00e0. Le regard chercherait dans l\u2019ombre les massifs de pivoines pr\u00e8s du muret de s\u00e9paration d\u2019avec la maison \u00e0 c\u00f4t\u00e9. Le myst\u00e8re des pivoines. Une sensation qui place la vision dans la main, de les voir, de les sentir d\u00e9j\u00e0 en paume, par contre absence d\u2019odeur. Le nez n\u2019y est pas. L\u2019ombre est due aux branches, aux feuilles, \u00e0 toute la masse v\u00e9g\u00e9tale rouge\u00e2tre qui s\u2019\u00e9lance en gerbe vers le ciel (bleu ?) Les cieux ne sont pas toujours bleus. Il y a des cieux ardoise, taupe, gris souris, rat musqu\u00e9. L\u2019odeur de l\u2019orage monte au nez sit\u00f4t qu\u2019on pense au ciel de ces jours-l\u00e0. Un t\u00e9lescopage de textes, couper le r\u00e9cit, enclencher sur tout autre chose. La clenche, le levier oscillant autour de l\u2019axe d\u2019un loquet venant s\u2019engager dans le mentonnet. Comme un serpent qui danse. Ce ne sont que des brouillons, des textes ind\u00e9finis. Je devrais le rappeler de temps en temps. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/dallc2b7e-2024-02-23-06.07.00-create-a-close-up-hyperrealistic-image-focusing-on-the-central-figure-inspired-by-franz-kafkas-characters-or-kafka-himself-embodying-the-theme-of-l.jpg?1748065237", "tags": ["bistrot de la B\u00e9r\u00e9zina"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/23-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/23-fevrier-2024.html", "title": "23 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-23T19:01:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Partir bien libre, sans regret, calme face \u00e0 ces situations dans lesquelles on s\u2019engouffre. Pas malgr\u00e9 soi, mais \u00e0 cause, ou par mollesse de nerfs, peut-\u00eatre pas, ni par bonhomie. On aurait dit oui pour un non, voil\u00e0. La difficult\u00e9 de dire non, jamais tout \u00e0 fait r\u00e9gl\u00e9e. Renoncer \u00e0 r\u00e9pondre aux courriels, puis au t\u00e9l\u00e9phone, faire le mort. Puis, \u00e0 force, inverser le mouvement, crier merde au harc\u00e8lement. Au paroxysme de l\u2019abrutissement, dire enfin non, non, NON.<\/p>\n

Comment font-ils ? Pour collaborer, comment font-ils ? Et voil\u00e0 qu\u2019on s\u2019empoigne, qu\u2019on se flatte dans tous les sens comme une masseuse attentionn\u00e9e. Comment font-ils ? Ils dorment, ils r\u00eavent. Tout va bien, le monde est merveilleux. Je t\u2019aime, tu m\u2019aimes, nous nous aimons. Comment font-ils pour ne pas voir, au-del\u00e0 du bout de leur nez, l\u2019absence totale de pixel ?<\/p>\n

La difficult\u00e9 majeure de la journ\u00e9e sera d\u2019accepter le fait (ind\u00e9niable) que je suis incapable d\u2019\u00e9crire la moindre chronique litt\u00e9raire. J\u2019ai v\u00e9rifi\u00e9. Il me manque tous les outils. Et le temps de m\u2019\u00e9quiper (au Lidl du coin, \u00e0 l\u2019angle de la rue), c\u2019est foutu. Ce qui est dur, ce n\u2019est pas de se retrouver face \u00e0 l\u2019impossible, c\u2019est de l\u2019accepter, voil\u00e0 tout. Petite nuance, mais de taille. Ce serait comment ? Eh bien justement, on ne pourrait pas dire comment. Ce serait l\u00e0 le probl\u00e8me.<\/p>\n

On chercherait une explication, mais impossible de mettre le doigt dessus. Il ne resterait alors qu\u2019\u00e0 accepter le fait de ne pas savoir comment certaines choses arrivent. \u00c0 mon humble avis, des entit\u00e9s d\u2019un autre monde se sont immisc\u00e9es dans le n\u00f4tre, l\u2019influencent, ce qui produit cette vague de froid, cette glaciation des neurones, ces paroles gel\u00e9es qui restent fig\u00e9es car l\u2019id\u00e9e m\u00eame de vouloir les r\u00e9chauffer nous a d\u00e9sert\u00e9s.<\/p>\n

Parfois, on file dans des tubes d\u2019acier, sous terre, et l\u2019on peut voir un mot pris dans la r\u00e9sine bouger imperceptiblement, ou du moins on peut le croire, l\u2019esp\u00e9rer, voire le craindre. Mais ce ne sont que des ph\u00e9nom\u00e8nes purement optiques, dus au d\u00e9placement du v\u00e9hicule automatis\u00e9 dans le cylindre m\u00e9tallis\u00e9 : la vitesse, le reflet sur les vitres souvent sales du wagon. Le mot est immobile, il faut se rentrer \u00e7a dans la t\u00eate. Ne pas se laisser influencer par la publicit\u00e9.<\/p>\n

Et si toutefois il bouge, c\u2019est qu\u2019il est manipul\u00e9, qu\u2019on nous fait croire \u00e0 l\u2019impossible, mais un impossible de supermarch\u00e9, \u00e0 bas co\u00fbt. L\u2019impossible subit lui aussi la loi du segment, du saucissonnage. L\u2019impossible des uns n\u2019est jamais en phase avec l\u2019impossible des autres.<\/p>", "content_text": "Partir bien libre, sans regret, calme face \u00e0 ces situations dans lesquelles on s\u2019engouffre. Pas malgr\u00e9 soi, mais \u00e0 cause, ou par mollesse de nerfs, peut-\u00eatre pas, ni par bonhomie. On aurait dit oui pour un non, voil\u00e0. La difficult\u00e9 de dire non, jamais tout \u00e0 fait r\u00e9gl\u00e9e. Renoncer \u00e0 r\u00e9pondre aux courriels, puis au t\u00e9l\u00e9phone, faire le mort. Puis, \u00e0 force, inverser le mouvement, crier merde au harc\u00e8lement. Au paroxysme de l\u2019abrutissement, dire enfin non, non, NON. Comment font-ils ? Pour collaborer, comment font-ils ? Et voil\u00e0 qu\u2019on s\u2019empoigne, qu\u2019on se flatte dans tous les sens comme une masseuse attentionn\u00e9e. Comment font-ils ? Ils dorment, ils r\u00eavent. Tout va bien, le monde est merveilleux. Je t\u2019aime, tu m\u2019aimes, nous nous aimons. Comment font-ils pour ne pas voir, au-del\u00e0 du bout de leur nez, l\u2019absence totale de pixel ? La difficult\u00e9 majeure de la journ\u00e9e sera d\u2019accepter le fait (ind\u00e9niable) que je suis incapable d\u2019\u00e9crire la moindre chronique litt\u00e9raire. J\u2019ai v\u00e9rifi\u00e9. Il me manque tous les outils. Et le temps de m\u2019\u00e9quiper (au Lidl du coin, \u00e0 l\u2019angle de la rue), c\u2019est foutu. Ce qui est dur, ce n\u2019est pas de se retrouver face \u00e0 l\u2019impossible, c\u2019est de l\u2019accepter, voil\u00e0 tout. Petite nuance, mais de taille. Ce serait comment ? Eh bien justement, on ne pourrait pas dire comment. Ce serait l\u00e0 le probl\u00e8me. On chercherait une explication, mais impossible de mettre le doigt dessus. Il ne resterait alors qu\u2019\u00e0 accepter le fait de ne pas savoir comment certaines choses arrivent. \u00c0 mon humble avis, des entit\u00e9s d\u2019un autre monde se sont immisc\u00e9es dans le n\u00f4tre, l\u2019influencent, ce qui produit cette vague de froid, cette glaciation des neurones, ces paroles gel\u00e9es qui restent fig\u00e9es car l\u2019id\u00e9e m\u00eame de vouloir les r\u00e9chauffer nous a d\u00e9sert\u00e9s. Parfois, on file dans des tubes d\u2019acier, sous terre, et l\u2019on peut voir un mot pris dans la r\u00e9sine bouger imperceptiblement, ou du moins on peut le croire, l\u2019esp\u00e9rer, voire le craindre. Mais ce ne sont que des ph\u00e9nom\u00e8nes purement optiques, dus au d\u00e9placement du v\u00e9hicule automatis\u00e9 dans le cylindre m\u00e9tallis\u00e9 : la vitesse, le reflet sur les vitres souvent sales du wagon. Le mot est immobile, il faut se rentrer \u00e7a dans la t\u00eate. Ne pas se laisser influencer par la publicit\u00e9. Et si toutefois il bouge, c\u2019est qu\u2019il est manipul\u00e9, qu\u2019on nous fait croire \u00e0 l\u2019impossible, mais un impossible de supermarch\u00e9, \u00e0 bas co\u00fbt. L\u2019impossible subit lui aussi la loi du segment, du saucissonnage. L\u2019impossible des uns n\u2019est jamais en phase avec l\u2019impossible des autres. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/dallc2b7e-2024-02-23-05.58.01-maximize-the-hyperrealistic-depiction-by-zooming-in-even-closer-on-the-central-figure-inspired-by-franz-kafkas-characters-or-kafka-himself-while-ma.jpg?1748065217", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/22-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/22-fevrier-2024.html", "title": "22 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-22T18:56:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Pas d\u2019\u00e9change, rien, sinon quelques onomatop\u00e9es. Tatouage. Je repense au confinement. Hier, j\u2019ai essay\u00e9 d\u2019\u00e9crire quelques lignes sur ce qui surgit de ce mot. Mais d\u00e8s que c\u2019est du souvenir, c\u2019est fatiguant tout de suite. En revanche, ce qui est int\u00e9ressant, c\u2019est cette difficult\u00e9 m\u00eame \u00e0 \u00e9crire sur le confinement. En y repensant, c\u2019\u00e9tait, au-del\u00e0 d\u2019un simple fait historique, une exp\u00e9rience vraiment partag\u00e9e collectivement, qu\u2019on le veuille ou non. Partag\u00e9e, et en m\u00eame temps si singuli\u00e8re.<\/p>\n

J\u2019ai continu\u00e9 sur SPIP, tout allait bien pendant une heure. Puis, je ne sais pas comment je m\u2019y suis pris, tout s\u2019est emm\u00eal\u00e9. Oblig\u00e9 de supprimer le dossier squelettes. De revenir \u00e0 la configuration d\u2019origine. Trop compliqu\u00e9. En m\u00eame temps, l\u2019informatique oblige \u00e0 reconsid\u00e9rer ses ambitions plus rapidement qu\u2019avec l\u2019\u00e9criture — \u00e7a fonctionne ou pas, voil\u00e0 tout. Faire et d\u00e9faire, je passe ma vie \u00e0 \u00e7a. \u00c0 croire que \u00e7a m\u2019amuse. Que dans ce mouvement, j\u2019apprends.<\/p>\n

Lu quelques pages sur le site de Pierre Vinclair, ce qu\u2019il dit des barques dans la vague d\u2019Hokusai. Je me rappelle l\u2019avoir \u00e9crit dans un carnet (1982, 83 ?). Sur le fait qu\u2019on d\u00e9couvre toujours de nouvelles choses dans ce que l\u2019on croit conna\u00eetre, voir, savoir. Et je me demande si c\u2019est une affaire de configuration stellaire ou bien d\u2019humilit\u00e9. Lu aussi quelques pages sur Remue.net \u00e0 propos de Pierre Ivar, alias Ch\u2019Vavar. Puis nous sommes partis chez B&B, \u00e0 Pont d\u2019Is\u00e8re. Mes yeux se remettent \u00e0 couler. Pollen, peut-\u00eatre. Ou li\u00e9 \u00e0 une sinusite. Pas besoin de parler beaucoup, c\u2019est bien. On boit un caf\u00e9, d\u00e9guste une part de g\u00e2teau fait par B., un clafoutis aux poires. D\u00e9licieux. On regarde les gamins sauter sur le trampoline dans le jardin. Jardin entour\u00e9 de plantations, poiriers et p\u00eachers (ces derniers d\u00e9j\u00e0 en fleurs, incroyable). Une immensit\u00e9 agricole balay\u00e9e par les pesticides, nous dit B.<\/p>\n

La sensation que la vie est comme l\u2019Is\u00e8re, un fleuve cach\u00e9 au pied de la colline, dissimul\u00e9 derri\u00e8re un bouquet de peupliers. Un fleuve qu\u2019on peut entendre si l\u2019on tend l\u2019oreille, mais qui reste invisible parce que si l\u2019on s\u2019en approche, on voit \u00e0 quel point l\u2019eau est trouble, sale, le d\u00e9cor insipide. Rester \u00e0 distance pour r\u00eaver le fleuve, plut\u00f4t que de l\u2019approcher.<\/p>\n

J\u2019\u00e9cris, et il manque toujours quelque chose \u00e0 la fin. Peut-\u00eatre que j\u2019\u00e9cris le jour suivant pour essayer de comprendre ce qui manque. C\u2019est comme un jeu. S\u00fbrement plus s\u00e9rieux que je ne le veux. Parfois, j\u2019ai l\u2019impression que mon avis n\u2019a aucune importance. Que plus vite je m\u2019en d\u00e9barrasse, mieux c\u2019est. Ou plut\u00f4t, moins j\u2019ai d\u2019avis, moins j\u2019ai d\u2019entrave. Tout \u00e0 fait comme en peinture.<\/p>\n

En fin de journ\u00e9e, j\u2019ai lu quelques pages de L\u2019Usage du monde de N. Bouvier, pioch\u00e9 au hasard sur la tablette. En lisant, je me souvenais de bons moments pass\u00e9s avec D. et S. \u00e0 Lyon, ces soir\u00e9es dans leur cuisine \u00e0 parler litt\u00e9rature, \u00e0 s\u2019\u00e9changer des titres d\u2019ouvrages, des noms d\u2019auteurs. Des ann\u00e9es qu\u2019on ne s\u2019est pas vus comme \u00e7a. Depuis le Covid. 2019. Impression que c\u2019est hier, alors que si je compte sur mes doigts, cinq ans sont pass\u00e9s.<\/p>\n

Un journal pendant qu\u2019on peint un tableau, pendant qu\u2019on construit un site sur SPIP, un journal pendant qu\u2019on \u00e9crit un journal. Se tenir \u00e0 l\u2019\u0153il. Surtout quand plus personne ne regarde.<\/p>", "content_text": "Pas d\u2019\u00e9change, rien, sinon quelques onomatop\u00e9es. Tatouage. Je repense au confinement. Hier, j\u2019ai essay\u00e9 d\u2019\u00e9crire quelques lignes sur ce qui surgit de ce mot. Mais d\u00e8s que c\u2019est du souvenir, c\u2019est fatiguant tout de suite. En revanche, ce qui est int\u00e9ressant, c\u2019est cette difficult\u00e9 m\u00eame \u00e0 \u00e9crire sur le confinement. En y repensant, c\u2019\u00e9tait, au-del\u00e0 d\u2019un simple fait historique, une exp\u00e9rience vraiment partag\u00e9e collectivement, qu\u2019on le veuille ou non. Partag\u00e9e, et en m\u00eame temps si singuli\u00e8re. J\u2019ai continu\u00e9 sur SPIP, tout allait bien pendant une heure. Puis, je ne sais pas comment je m\u2019y suis pris, tout s\u2019est emm\u00eal\u00e9. Oblig\u00e9 de supprimer le dossier squelettes. De revenir \u00e0 la configuration d\u2019origine. Trop compliqu\u00e9. En m\u00eame temps, l\u2019informatique oblige \u00e0 reconsid\u00e9rer ses ambitions plus rapidement qu\u2019avec l\u2019\u00e9criture \u2014 \u00e7a fonctionne ou pas, voil\u00e0 tout. Faire et d\u00e9faire, je passe ma vie \u00e0 \u00e7a. \u00c0 croire que \u00e7a m\u2019amuse. Que dans ce mouvement, j\u2019apprends. Lu quelques pages sur le site de Pierre Vinclair, ce qu\u2019il dit des barques dans la vague d\u2019Hokusai. Je me rappelle l\u2019avoir \u00e9crit dans un carnet (1982, 83 ?). Sur le fait qu\u2019on d\u00e9couvre toujours de nouvelles choses dans ce que l\u2019on croit conna\u00eetre, voir, savoir. Et je me demande si c\u2019est une affaire de configuration stellaire ou bien d\u2019humilit\u00e9. Lu aussi quelques pages sur Remue.net \u00e0 propos de Pierre Ivar, alias Ch\u2019Vavar. Puis nous sommes partis chez B&B, \u00e0 Pont d\u2019Is\u00e8re. Mes yeux se remettent \u00e0 couler. Pollen, peut-\u00eatre. Ou li\u00e9 \u00e0 une sinusite. Pas besoin de parler beaucoup, c\u2019est bien. On boit un caf\u00e9, d\u00e9guste une part de g\u00e2teau fait par B., un clafoutis aux poires. D\u00e9licieux. On regarde les gamins sauter sur le trampoline dans le jardin. Jardin entour\u00e9 de plantations, poiriers et p\u00eachers (ces derniers d\u00e9j\u00e0 en fleurs, incroyable). Une immensit\u00e9 agricole balay\u00e9e par les pesticides, nous dit B. La sensation que la vie est comme l\u2019Is\u00e8re, un fleuve cach\u00e9 au pied de la colline, dissimul\u00e9 derri\u00e8re un bouquet de peupliers. Un fleuve qu\u2019on peut entendre si l\u2019on tend l\u2019oreille, mais qui reste invisible parce que si l\u2019on s\u2019en approche, on voit \u00e0 quel point l\u2019eau est trouble, sale, le d\u00e9cor insipide. Rester \u00e0 distance pour r\u00eaver le fleuve, plut\u00f4t que de l\u2019approcher. J\u2019\u00e9cris, et il manque toujours quelque chose \u00e0 la fin. Peut-\u00eatre que j\u2019\u00e9cris le jour suivant pour essayer de comprendre ce qui manque. C\u2019est comme un jeu. S\u00fbrement plus s\u00e9rieux que je ne le veux. Parfois, j\u2019ai l\u2019impression que mon avis n\u2019a aucune importance. Que plus vite je m\u2019en d\u00e9barrasse, mieux c\u2019est. Ou plut\u00f4t, moins j\u2019ai d\u2019avis, moins j\u2019ai d\u2019entrave. Tout \u00e0 fait comme en peinture. En fin de journ\u00e9e, j\u2019ai lu quelques pages de L\u2019Usage du monde de N. Bouvier, pioch\u00e9 au hasard sur la tablette. En lisant, je me souvenais de bons moments pass\u00e9s avec D. et S. \u00e0 Lyon, ces soir\u00e9es dans leur cuisine \u00e0 parler litt\u00e9rature, \u00e0 s\u2019\u00e9changer des titres d\u2019ouvrages, des noms d\u2019auteurs. Des ann\u00e9es qu\u2019on ne s\u2019est pas vus comme \u00e7a. Depuis le Covid. 2019. Impression que c\u2019est hier, alors que si je compte sur mes doigts, cinq ans sont pass\u00e9s. Un journal pendant qu\u2019on peint un tableau, pendant qu\u2019on construit un site sur SPIP, un journal pendant qu\u2019on \u00e9crit un journal. Se tenir \u00e0 l\u2019\u0153il. Surtout quand plus personne ne regarde.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/ob_6d6c3e_p1020093r.jpg?1748065138", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/21-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/21-fevrier-2024.html", "title": "21 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-21T11:12:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Toujours. Jamais. Parfois. Non, hier. Hier, j\u2019ai pass\u00e9 un bon moment, enfin beaucoup de temps, \u00e0 explorer l\u2019architecture de SPIP. Dit comme \u00e7a, on dirait que c\u2019est une ville, une antique cit\u00e9 slov\u00e8ne ou bosniaque — il n\u2019en est rien. SPIP est un CMS (Content Management System en anglais ou SGC, Syst\u00e8me de Gestion de Contenu en fran\u00e7ais). \u00c0 ne pas confondre avec le Service P\u00e9nitentiaire d\u2019Insertion et de Probation, qui s\u2019orthographie pareillement (SPIP).<\/p>\n

Tout \u00e7a pour quoi ? Je ne le sais plus. Perdu le fil.<\/p>\n

Donc, quel atout tout de m\u00eame que cette intelligence artificielle ! En lui pr\u00e9sentant mes codes, elle sait les corriger, les r\u00e9\u00e9crire, souvent plus \u00e9l\u00e9gamment que je ne saurais le faire. De plus, avec la version 3.5 de ChatGPT, la conversation peut s\u2019\u00e9tendre beaucoup plus qu\u2019avec la version 4 (limit\u00e9e \u00e0 40 questions environ toutes les trois heures).<\/p>\n

Re\u00e7u deux commentaires pour mon dernier texte publi\u00e9 sur la plateforme des ateliers. Et cette fois-l\u00e0, j\u2019ai pris la peine de r\u00e9pondre, mais par retour de mail, pas sur la plateforme. Toujours dans le doute, mais poli. D\u00e9couverte de Henri Calet. Lu quelques pages. La Belle Lurette. Le ton est bien, comme j\u2019appr\u00e9cie. \u00c7a change de mes derniers textes, bien alambiqu\u00e9s.<\/p>\n

Sinon, quelque chose de terrifiant continue de planer, faisant trembler la r\u00e9alit\u00e9. Comme si un manque de pixels par-ci par-l\u00e0 laissait appara\u00eetre un autre monde, d\u2019une noirceur effroyable. Hier, en versant la petite monnaie dans ma main, la boulang\u00e8re avait les yeux vides. Et puis quelqu\u2019un avait plant\u00e9 des pens\u00e9es dans un parterre bordant le parking de la place centrale ; en m\u2019approchant pour les regarder de plus pr\u00e8s, j\u2019ai eu l\u2019impression qu\u2019il s\u2019agissait de tout petits visages d\u2019enfants mort-n\u00e9s. Et \u00e0 noter aussi l\u2019absence d\u2019oiseaux, d\u2019insectes. C\u2019est pourquoi j\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 de prendre clique et claque — d\u2019emmener l\u2019a\u00een\u00e9 des deux petits-enfants au buffet \u00e0 volont\u00e9 chinois de Chasse. Il faut avaler quand on est \u00e0 ce point angoiss\u00e9. Apr\u00e8s avoir ingurgit\u00e9 une incroyable quantit\u00e9 de nourriture, tout \u00e0 fait calm\u00e9s, nous sommes repartis. M. a vomi discr\u00e8tement dans la haie de tro\u00e8nes devant le restaurant. Cela m\u2019a un peu g\u00ean\u00e9 ; c\u2019est dans ces moments-l\u00e0 qu\u2019on r\u00e9alise qu\u2019on vieillit.<\/p>\n

Ensuite, quelques emplettes au Lidl qui se trouve juste en face, pas besoin de bouger la Dacia. Pour aller plus vite, j\u2019y vais seul. M. ne peut plus se tra\u00eener. J\u2019ai achet\u00e9 du caf\u00e9, un morceau de filet mignon en pr\u00e9vision des nems \u00e0 faire demain. La bouffe prend une place consid\u00e9rable quand les petits-enfants sont l\u00e0. Rentr\u00e9 \u00e0 la maison, je me suis tout de suite attaqu\u00e9 \u00e0 la farce. Ensuite, je me suis occup\u00e9 de SPIP. En p\u00e9n\u00e9trant dans ce temple de la consommation pour pauvres, j\u2019ai repens\u00e9 bien s\u00fbr \u00e0 Annie Ernaux. \u00c0 la fa\u00e7on de m\u00ealer r\u00e9cit de fiction ou d\u2019autofiction avec des \u00e9l\u00e9ments tr\u00e8s concrets d\u00e9crivant une r\u00e9alit\u00e9 politique, \u00e9conomique, soci\u00e9tale. Ce qui me fait penser aussi que dans ce restaurant chinois, buffet \u00e0 volont\u00e9, un local immense, l\u2019essentiel de la client\u00e8le \u00e9tait constitu\u00e9e de seniors, peut-\u00eatre de retrait\u00e9s. Des groupes entiers avaient r\u00e9serv\u00e9 leur table. Tr\u00e8s peu de jeunes. Tr\u00e8s peu de cadres en costume, surtout des ouvriers. L\u2019ensemble baignait dans des tons gris, sans beaucoup de couleurs.<\/p>\n

Dans le Lidl que je ne connais pas, c\u2019est la premi\u00e8re fois que j\u2019y entre, j\u2019essaie de surveiller mes pens\u00e9es, mes \u00e9motions, mon envie d\u2019acheter. Par r\u00e9flexe, je n\u2019ai pas pris de chariot, pas de panier \u00e0 roulettes non plus, juste un cabas en plastique pr\u00e9vu pour l\u2019occasion. On commence par le rayon des primeurs, des l\u00e9gumes, station prolong\u00e9e devant l\u2019\u00e9talage des carottes. Ce sont les prix que je regarde en premier, puis l\u2019origine, et enfin la gueule des carottes. Je n\u2019en prendrai pas. Au rayon des salades, juste une bo\u00eete de carottes r\u00e2p\u00e9es, pas besoin de plus. Je vois que je r\u00e9siste assez bien \u00e0 l\u2019envie d\u2019aller fl\u00e2ner dans les rayons o\u00f9 les gadgets sont \u00e9tal\u00e9s, une des particularit\u00e9s de la cha\u00eene de magasins. La plupart de mes outils ont \u00e9t\u00e9 achet\u00e9s ainsi, certains jours de fl\u00e2nerie : scie sabre, machine \u00e9lectrique \u00e0 aiguiser les couteaux, pistolet \u00e0 colle, tournevis \u00e9lectrique, compresseur, pompe \u00e0 huile. J\u2019esquive, non sans fiert\u00e9, la force d\u2019attraction des deux ou trois rayons pour me diriger vers le caf\u00e9 ; pas beaucoup de choix, pour une fois ce sera du Carte Noire. Puis vite j\u2019arrive aux caisses, j\u2019attends peu, c\u2019est un soulagement. La fille derri\u00e8re le plexiglas mettait les bouch\u00e9es doubles, deux sorties pour les marchandises scann\u00e9es, elle pouvait traiter deux clients en m\u00eame temps pour ainsi dire. Par contre, il faut attendre que le premier ait pay\u00e9 pour payer soi-m\u00eame. Et non, je ne veux pas le ticket de caisse. Sur la route du retour, vers Revantin Vaugris, aper\u00e7u dans un champ deux \u00e9normes oiseaux de proie sur une souche. Sans doute des buses, ce serait \u00e9tonnant de voir des vautours ici.<\/p>\n

Vu aussi que Google a encore sorti sa bistouquette, Gemini 1.5, 1 million de tokens — la course \u00e0 l\u2019\u00e9chalote continue. Qui va gagner ? Celui qui a le plus de pognon, peut-\u00eatre, ou celui qui a le plus de nerf. Si c\u2019est vrai, car pour le moment beaucoup de blablabla de pub, les autres seront dans les choux pour un bon moment. ChatGPT 3.5 sera le Lidl de l\u2019intelligence artificielle ou son buffet \u00e0 volont\u00e9 chinois.<\/p>", "content_text": "Toujours. Jamais. Parfois. Non, hier. Hier, j\u2019ai pass\u00e9 un bon moment, enfin beaucoup de temps, \u00e0 explorer l\u2019architecture de SPIP. Dit comme \u00e7a, on dirait que c\u2019est une ville, une antique cit\u00e9 slov\u00e8ne ou bosniaque \u2014 il n\u2019en est rien. SPIP est un CMS (Content Management System en anglais ou SGC, Syst\u00e8me de Gestion de Contenu en fran\u00e7ais). \u00c0 ne pas confondre avec le Service P\u00e9nitentiaire d\u2019Insertion et de Probation, qui s\u2019orthographie pareillement (SPIP). Tout \u00e7a pour quoi ? Je ne le sais plus. Perdu le fil. Donc, quel atout tout de m\u00eame que cette intelligence artificielle ! En lui pr\u00e9sentant mes codes, elle sait les corriger, les r\u00e9\u00e9crire, souvent plus \u00e9l\u00e9gamment que je ne saurais le faire. De plus, avec la version 3.5 de ChatGPT, la conversation peut s\u2019\u00e9tendre beaucoup plus qu\u2019avec la version 4 (limit\u00e9e \u00e0 40 questions environ toutes les trois heures). Re\u00e7u deux commentaires pour mon dernier texte publi\u00e9 sur la plateforme des ateliers. Et cette fois-l\u00e0, j\u2019ai pris la peine de r\u00e9pondre, mais par retour de mail, pas sur la plateforme. Toujours dans le doute, mais poli. D\u00e9couverte de Henri Calet. Lu quelques pages. La Belle Lurette. Le ton est bien, comme j\u2019appr\u00e9cie. \u00c7a change de mes derniers textes, bien alambiqu\u00e9s. Sinon, quelque chose de terrifiant continue de planer, faisant trembler la r\u00e9alit\u00e9. Comme si un manque de pixels par-ci par-l\u00e0 laissait appara\u00eetre un autre monde, d\u2019une noirceur effroyable. Hier, en versant la petite monnaie dans ma main, la boulang\u00e8re avait les yeux vides. Et puis quelqu\u2019un avait plant\u00e9 des pens\u00e9es dans un parterre bordant le parking de la place centrale ; en m\u2019approchant pour les regarder de plus pr\u00e8s, j\u2019ai eu l\u2019impression qu\u2019il s\u2019agissait de tout petits visages d\u2019enfants mort-n\u00e9s. Et \u00e0 noter aussi l\u2019absence d\u2019oiseaux, d\u2019insectes. C\u2019est pourquoi j\u2019ai d\u00e9cid\u00e9 de prendre clique et claque \u2014 d\u2019emmener l\u2019a\u00een\u00e9 des deux petits-enfants au buffet \u00e0 volont\u00e9 chinois de Chasse. Il faut avaler quand on est \u00e0 ce point angoiss\u00e9. Apr\u00e8s avoir ingurgit\u00e9 une incroyable quantit\u00e9 de nourriture, tout \u00e0 fait calm\u00e9s, nous sommes repartis. M. a vomi discr\u00e8tement dans la haie de tro\u00e8nes devant le restaurant. Cela m\u2019a un peu g\u00ean\u00e9; c\u2019est dans ces moments-l\u00e0 qu\u2019on r\u00e9alise qu\u2019on vieillit. Ensuite, quelques emplettes au Lidl qui se trouve juste en face, pas besoin de bouger la Dacia. Pour aller plus vite, j\u2019y vais seul. M. ne peut plus se tra\u00eener. J\u2019ai achet\u00e9 du caf\u00e9, un morceau de filet mignon en pr\u00e9vision des nems \u00e0 faire demain. La bouffe prend une place consid\u00e9rable quand les petits-enfants sont l\u00e0. Rentr\u00e9 \u00e0 la maison, je me suis tout de suite attaqu\u00e9 \u00e0 la farce. Ensuite, je me suis occup\u00e9 de SPIP. En p\u00e9n\u00e9trant dans ce temple de la consommation pour pauvres, j\u2019ai repens\u00e9 bien s\u00fbr \u00e0 Annie Ernaux. \u00c0 la fa\u00e7on de m\u00ealer r\u00e9cit de fiction ou d\u2019autofiction avec des \u00e9l\u00e9ments tr\u00e8s concrets d\u00e9crivant une r\u00e9alit\u00e9 politique, \u00e9conomique, soci\u00e9tale. Ce qui me fait penser aussi que dans ce restaurant chinois, buffet \u00e0 volont\u00e9, un local immense, l\u2019essentiel de la client\u00e8le \u00e9tait constitu\u00e9e de seniors, peut-\u00eatre de retrait\u00e9s. Des groupes entiers avaient r\u00e9serv\u00e9 leur table. Tr\u00e8s peu de jeunes. Tr\u00e8s peu de cadres en costume, surtout des ouvriers. L\u2019ensemble baignait dans des tons gris, sans beaucoup de couleurs. Dans le Lidl que je ne connais pas, c\u2019est la premi\u00e8re fois que j\u2019y entre, j\u2019essaie de surveiller mes pens\u00e9es, mes \u00e9motions, mon envie d\u2019acheter. Par r\u00e9flexe, je n\u2019ai pas pris de chariot, pas de panier \u00e0 roulettes non plus, juste un cabas en plastique pr\u00e9vu pour l\u2019occasion. On commence par le rayon des primeurs, des l\u00e9gumes, station prolong\u00e9e devant l\u2019\u00e9talage des carottes. Ce sont les prix que je regarde en premier, puis l\u2019origine, et enfin la gueule des carottes. Je n\u2019en prendrai pas. Au rayon des salades, juste une bo\u00eete de carottes r\u00e2p\u00e9es, pas besoin de plus. Je vois que je r\u00e9siste assez bien \u00e0 l\u2019envie d\u2019aller fl\u00e2ner dans les rayons o\u00f9 les gadgets sont \u00e9tal\u00e9s, une des particularit\u00e9s de la cha\u00eene de magasins. La plupart de mes outils ont \u00e9t\u00e9 achet\u00e9s ainsi, certains jours de fl\u00e2nerie : scie sabre, machine \u00e9lectrique \u00e0 aiguiser les couteaux, pistolet \u00e0 colle, tournevis \u00e9lectrique, compresseur, pompe \u00e0 huile. J\u2019esquive, non sans fiert\u00e9, la force d\u2019attraction des deux ou trois rayons pour me diriger vers le caf\u00e9 ; pas beaucoup de choix, pour une fois ce sera du Carte Noire. Puis vite j\u2019arrive aux caisses, j\u2019attends peu, c\u2019est un soulagement. La fille derri\u00e8re le plexiglas mettait les bouch\u00e9es doubles, deux sorties pour les marchandises scann\u00e9es, elle pouvait traiter deux clients en m\u00eame temps pour ainsi dire. Par contre, il faut attendre que le premier ait pay\u00e9 pour payer soi-m\u00eame. Et non, je ne veux pas le ticket de caisse. Sur la route du retour, vers Revantin Vaugris, aper\u00e7u dans un champ deux \u00e9normes oiseaux de proie sur une souche. Sans doute des buses, ce serait \u00e9tonnant de voir des vautours ici. Vu aussi que Google a encore sorti sa bistouquette, Gemini 1.5, 1 million de tokens \u2014 la course \u00e0 l\u2019\u00e9chalote continue. Qui va gagner ? Celui qui a le plus de pognon, peut-\u00eatre, ou celui qui a le plus de nerf. Si c\u2019est vrai, car pour le moment beaucoup de blablabla de pub, les autres seront dans les choux pour un bon moment. ChatGPT 3.5 sera le Lidl de l\u2019intelligence artificielle ou son buffet \u00e0 volont\u00e9 chinois.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/le-nouveau-lidl-a-ouvert-1518646020.jpg?1748065173", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/20-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/20-fevrier-2024.html", "title": "20 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-20T11:01:00Z", "date_modified": "2025-05-28T06:50:17Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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Est-ce de la paresse de ne pas en parler, de ne rien \u00e9crire ici \u00e0 ce sujet ? Le voyage \u00e0 Paris effectu\u00e9 il y a maintenant deux semaines. La veille, nous avions dormi chez C., \u00e0 la Croix-Rousse. Puis, nous sommes partis t\u00f4t le dimanche matin, h\u00e9sitant entre bus et m\u00e9tro pour nous rendre \u00e0 La Part-Dieu, au train, comme disent les provinciaux. Il bruinait et nous v\u00eemes les d\u00e9buts d\u2019installation du march\u00e9 le long du boulevard.<\/p>\n

Dans le train, lecture de Mourir de Houellebecq, une seconde lecture car je m\u2019imaginais l\u2019avoir lu trop vite. C\u2019est assez court, mais il ne me laisse finalement que peu d\u2019impressions. Peut-\u00eatre ensuite un retour aux Contr\u00e9es du R\u00eave de Lovecraft, pour contrebalancer un malaise ind\u00e9finissable. Et puis s\u2019assoupir enfin. S\u2019extraire.<\/p>\n

Arriv\u00e9s \u00e0 Paris, temps assez maussade puis cette marche depuis la gare de Lyon jusqu\u2019au Louvre, en passant par la Bastille, l\u2019ancien quartier, par la rue Saint-Antoine qui devient Rivoli. Ils ont compl\u00e8tement transform\u00e9 la place. On peut s\u2019approcher de la colonne d\u00e9sormais. Et revoir l\u2019immeuble, les fen\u00eatres o\u00f9 nous vivions. Peut-\u00eatre que \u00e7a ne peut pas sortir, et voil\u00e0 tout. En tout cas, sensation assez nette d\u2019\u00eatre \u00e9tranger \u00e0 la ville d\u00e9sormais. Ce n\u2019est plus du tout celle que je pensais avoir connue. Pens\u00e9e de vieillard. Ai-je vraiment connu Paris ? Une cartographie totalement imaginaire si j\u2019y repense. Ce serait int\u00e9ressant d\u2019aller fouiller dans les vieux journaux, les vieux cahiers des ann\u00e9es 80 pour voir \u00e0 quel point ce que je disais de la ville \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 une parfaite invention, une fiction.<\/p>\n

Vers l\u2019heure de d\u00e9jeuner, un bistrot \u00e9trange, quasi vide, autant que roumain, ce qui est bien \u00e9tonnant \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de Beaubourg, juste en face de la fontaine de Tinguely. Prix d\u00e9risoire, tr\u00e8s \u00e9patant aussi.<\/p>\n

Au bout du compte, j\u2019ai le m\u00eame probl\u00e8me avec la photographie qu\u2019avec les mots, la peinture, tout. C\u2019est toujours beaucoup trop. Pl\u00e9thorique ou excessif. L\u2019embarras du choix.<\/p>\n

Cette nuit, comme ces derni\u00e8res, des pens\u00e9es, des images, provenant d\u2019une zone sans doute parmi les plus noires de la cervelle. Aucun espoir. Comme si le fait de me rendre compte progressivement, jour apr\u00e8s jour, que la vie \u00e9tait pass\u00e9e, qu\u2019il n\u2019y a pas de pi\u00e8ce \u00e0 y remettre. Et au bout du compte, l\u2019aventure encore de se laisser glisser dans cette obscurit\u00e9-l\u00e0. Comme beaucoup de monde actuellement, sans m\u00eame nous en rendre toujours bien compte. Cette histoire d\u2019arc r\u00e9publicain — qui comprend ou non le R.N, et avec lequel on minaude, on trafique pour savoir si oui ou non on en est ou pas — est un scandale de plus \u00e0 ajouter \u00e0 la longue suite d\u2019avanies de ce gouvernement. Vous les entendez — pour reprendre un titre de Sarraute, ces bruits de bottes accompagnant toute la chienlit guerri\u00e8re de ce minable ex\u00e9cutif. Et ce foutage de gueule permanent, insupportable, que l\u2019on supporte encore, jusqu\u2019\u00e0 quand ? Comment aussi la fa\u00e7on de laisser pourrir les situations est tout \u00e0 fait typique d\u2019un style de management. Ces gens sont des comptables, des employ\u00e9s \u00e0 la solde. Cadres d\u00e9faillants d\u2019un syst\u00e8me en train de crever qui veut tout emporter avec lui dans sa chute.<\/p>\n

Et puis, est-ce bien s\u00e9rieux qu\u2019un ministre de l\u2019Int\u00e9rieur condamne publiquement l\u2019expression malencontreuse d\u2019un imam, le mena\u00e7ant d\u2019expulsion apr\u00e8s qu\u2019il eut trait\u00e9 le drapeau fran\u00e7ais de satanique ? Franchement, ne se croirait-on pas dans Ubu de Jarry ? La phrase de Voltaire me revenant tout \u00e0 coup qui dit : je me battrai jusqu\u2019\u00e0 la mort pour qu\u2019en France vous puissiez dire ce que vous avez \u00e0 dire, m\u00eame si je ne suis pas d\u2019accord avec vous. \u00c0 moins que ce ne soit justement Voltaire la caricature soudain. Catastrophe collat\u00e9rale due \u00e0 la fabrique de l\u2019ignorance de ces cinquante derni\u00e8res ann\u00e9es. Plus aucune certitude. Rien que des opinions. Au fait extraordinaire que d\u00e9sormais chacun peut dire son opinion \u00e0 condition que cette opinion soit pr\u00e9sente dans la liste \u00e0 puce des r\u00e9ponses pr\u00e9format\u00e9es du sondage perp\u00e9tuel. La question ouverte est bannie.<\/p>\n

\u00c9crire ce genre de choses m\u00e9ritera bien s\u00fbr — t\u00f4t ou tard — une sanction. Mais j\u2019en suis rendu \u00e0 un tel point de fatigue que \u00e7a ne me fait plus rien d\u2019y penser. M\u00eame avoir peur serait une chance. La seule libert\u00e9, ce reliquat, \u00e9tant de s\u2019essayer \u00e0 conserver le courage de dire encore le plus clairement possible ce que l\u2019on pense. Chacun son quoiqu\u2019il en co\u00fbte.<\/p>\n

Puis me reprenant, relisant, tout ce que je dis n\u2019est que coup d\u2019\u00e9p\u00e9e dans l\u2019eau bien s\u00fbr, \u00e7a ne sert \u00e0 rien, c\u2019est superflu. Nous sommes tous au courant. J\u2019allais dire impuissants. Tant que nous nous sentons seuls face au d\u00e9sastre.<\/p>", "content_text": "Est-ce de la paresse de ne pas en parler, de ne rien \u00e9crire ici \u00e0 ce sujet ? Le voyage \u00e0 Paris effectu\u00e9 il y a maintenant deux semaines. La veille, nous avions dormi chez C., \u00e0 la Croix-Rousse. Puis, nous sommes partis t\u00f4t le dimanche matin, h\u00e9sitant entre bus et m\u00e9tro pour nous rendre \u00e0 La Part-Dieu, au train, comme disent les provinciaux. Il bruinait et nous v\u00eemes les d\u00e9buts d\u2019installation du march\u00e9 le long du boulevard. Dans le train, lecture de Mourir de Houellebecq, une seconde lecture car je m\u2019imaginais l\u2019avoir lu trop vite. C\u2019est assez court, mais il ne me laisse finalement que peu d\u2019impressions. Peut-\u00eatre ensuite un retour aux Contr\u00e9es du R\u00eave de Lovecraft, pour contrebalancer un malaise ind\u00e9finissable. Et puis s\u2019assoupir enfin. S\u2019extraire. Arriv\u00e9s \u00e0 Paris, temps assez maussade puis cette marche depuis la gare de Lyon jusqu\u2019au Louvre, en passant par la Bastille, l\u2019ancien quartier, par la rue Saint-Antoine qui devient Rivoli. Ils ont compl\u00e8tement transform\u00e9 la place. On peut s\u2019approcher de la colonne d\u00e9sormais. Et revoir l\u2019immeuble, les fen\u00eatres o\u00f9 nous vivions. Peut-\u00eatre que \u00e7a ne peut pas sortir, et voil\u00e0 tout. En tout cas, sensation assez nette d\u2019\u00eatre \u00e9tranger \u00e0 la ville d\u00e9sormais. Ce n\u2019est plus du tout celle que je pensais avoir connue. Pens\u00e9e de vieillard. Ai-je vraiment connu Paris ? Une cartographie totalement imaginaire si j\u2019y repense. Ce serait int\u00e9ressant d\u2019aller fouiller dans les vieux journaux, les vieux cahiers des ann\u00e9es 80 pour voir \u00e0 quel point ce que je disais de la ville \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 une parfaite invention, une fiction. Vers l\u2019heure de d\u00e9jeuner, un bistrot \u00e9trange, quasi vide, autant que roumain, ce qui est bien \u00e9tonnant \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de Beaubourg, juste en face de la fontaine de Tinguely. Prix d\u00e9risoire, tr\u00e8s \u00e9patant aussi. Au bout du compte, j\u2019ai le m\u00eame probl\u00e8me avec la photographie qu\u2019avec les mots, la peinture, tout. C\u2019est toujours beaucoup trop. Pl\u00e9thorique ou excessif. L\u2019embarras du choix. Cette nuit, comme ces derni\u00e8res, des pens\u00e9es, des images, provenant d\u2019une zone sans doute parmi les plus noires de la cervelle. Aucun espoir. Comme si le fait de me rendre compte progressivement, jour apr\u00e8s jour, que la vie \u00e9tait pass\u00e9e, qu\u2019il n\u2019y a pas de pi\u00e8ce \u00e0 y remettre. Et au bout du compte, l\u2019aventure encore de se laisser glisser dans cette obscurit\u00e9-l\u00e0. Comme beaucoup de monde actuellement, sans m\u00eame nous en rendre toujours bien compte. Cette histoire d\u2019arc r\u00e9publicain \u2014 qui comprend ou non le R.N, et avec lequel on minaude, on trafique pour savoir si oui ou non on en est ou pas \u2014 est un scandale de plus \u00e0 ajouter \u00e0 la longue suite d\u2019avanies de ce gouvernement. Vous les entendez \u2014 pour reprendre un titre de Sarraute, ces bruits de bottes accompagnant toute la chienlit guerri\u00e8re de ce minable ex\u00e9cutif. Et ce foutage de gueule permanent, insupportable, que l\u2019on supporte encore, jusqu\u2019\u00e0 quand ? Comment aussi la fa\u00e7on de laisser pourrir les situations est tout \u00e0 fait typique d\u2019un style de management. Ces gens sont des comptables, des employ\u00e9s \u00e0 la solde. Cadres d\u00e9faillants d\u2019un syst\u00e8me en train de crever qui veut tout emporter avec lui dans sa chute. Et puis, est-ce bien s\u00e9rieux qu\u2019un ministre de l\u2019Int\u00e9rieur condamne publiquement l\u2019expression malencontreuse d\u2019un imam, le mena\u00e7ant d\u2019expulsion apr\u00e8s qu\u2019il eut trait\u00e9 le drapeau fran\u00e7ais de satanique ? Franchement, ne se croirait-on pas dans Ubu de Jarry ? La phrase de Voltaire me revenant tout \u00e0 coup qui dit : je me battrai jusqu\u2019\u00e0 la mort pour qu\u2019en France vous puissiez dire ce que vous avez \u00e0 dire, m\u00eame si je ne suis pas d\u2019accord avec vous. \u00c0 moins que ce ne soit justement Voltaire la caricature soudain. Catastrophe collat\u00e9rale due \u00e0 la fabrique de l\u2019ignorance de ces cinquante derni\u00e8res ann\u00e9es. Plus aucune certitude. Rien que des opinions. Au fait extraordinaire que d\u00e9sormais chacun peut dire son opinion \u00e0 condition que cette opinion soit pr\u00e9sente dans la liste \u00e0 puce des r\u00e9ponses pr\u00e9format\u00e9es du sondage perp\u00e9tuel. La question ouverte est bannie. \u00c9crire ce genre de choses m\u00e9ritera bien s\u00fbr \u2014 t\u00f4t ou tard \u2014 une sanction. Mais j\u2019en suis rendu \u00e0 un tel point de fatigue que \u00e7a ne me fait plus rien d\u2019y penser. M\u00eame avoir peur serait une chance. La seule libert\u00e9, ce reliquat, \u00e9tant de s\u2019essayer \u00e0 conserver le courage de dire encore le plus clairement possible ce que l\u2019on pense. Chacun son quoiqu\u2019il en co\u00fbte. Puis me reprenant, relisant, tout ce que je dis n\u2019est que coup d\u2019\u00e9p\u00e9e dans l\u2019eau bien s\u00fbr, \u00e7a ne sert \u00e0 rien, c\u2019est superflu. Nous sommes tous au courant. J\u2019allais dire impuissants. Tant que nous nous sentons seuls face au d\u00e9sastre.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_2500.jpg?1748065083", "tags": ["Lovecraft"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/19-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/19-fevrier-2024.html", "title": "19 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-19T10:54:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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Lu lentement, attentivement cette lettre re\u00e7ue \u00e0 intervalles r\u00e9guliers (hebdomadaire ? mensuelle ?) et je me suis demand\u00e9 si elle \u00e9tait vraiment hebdomadaire ou mensuelle, quand bien m\u00eame possible que ce ne soit pas d\u2019une p\u00e9riodicit\u00e9 si classique. Peu \u00e0 peu, d\u2019une interrogation \u00e0 l\u2019autre, je me suis rendu compte d\u2019une lacune, d\u2019un oubli, d\u2019une inattention. Peut-\u00eatre que cette lettre, je ne la lisais pas toujours attentivement, peut-\u00eatre la survolais-je, en diagonale, et pourquoi pas, peut-\u00eatre ne la lisais-je pas du tout. Peut-\u00eatre s\u2019empilait-elle avec l\u2019ensemble monumental de toutes les pi\u00e8ces jointes jamais ouvertes, enfouies dans les profondeurs d\u2019un disque dur d\u2019un de ces T\u00e9ra gigaoctets, baptis\u00e9 Data, ou encore disque des donn\u00e9es, en accompagnement de celui nomm\u00e9 encore, sans doute de fa\u00e7on d\u00e9su\u00e8te : Syst\u00e8me.<\/p>\n

Il y a de cela quelques semaines, \u00e0 l\u2019occasion d\u2019un court \u00e9change de mails, l\u2019id\u00e9e de la lettre avait d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 \u00e9voqu\u00e9e. Une lettre d\u2019information, une newsletter. Sorte de passerelle entre les autres et soi, aidant \u00e0 r\u00e9sumer, gr\u00e2ce \u00e0 la possibilit\u00e9 de liens bleus hypertextes, une avanc\u00e9e dans l\u2019\u00e9criture, la d\u00e9couverte d\u2019auteurs, un blog, une lecture, une s\u00e9rie d\u2019\u00e9v\u00e9nements travers\u00e9s au quotidien. Le r\u00e9sum\u00e9 d\u2019une activit\u00e9 qui, pour certains, est tr\u00e9pidante, ce qui est loin d\u2019\u00eatre le cas de la mienne. D\u2019o\u00f9 le doute sur l\u2019utilit\u00e9 de r\u00e9diger une telle lettre. Et puis, j\u2019ai bott\u00e9 en touche, j\u2019ai oubli\u00e9. Comme toujours, pris dans le jeu sournois des comparaisons, je me suis senti navr\u00e9 de me demander ce que je pourrais bien y mettre. La premi\u00e8re chose qui me vient \u00e0 l\u2019esprit : il n\u2019y aurait pas grand-chose \u00e0 mettre.<\/p>\n

Enfin, rien qui puisse int\u00e9resser qui que ce soit, \u00e0 part moi. Par volont\u00e9 de discr\u00e9tion, exc\u00e8s de modestie, timidit\u00e9 (pourquoi irais-je importuner les gens avec une newsletter ?), l\u2019id\u00e9e a \u00e9t\u00e9 mise de c\u00f4t\u00e9, sous une pile d\u2019autres, dans un recoin de ma cervelle. J\u2019ai continu\u00e9 \u00e0 progresser au jour le jour, sans trop m\u2019interroger, sauf \u00e0 la r\u00e9ception d\u2019une nouvelle lettre accompagnant un nouveau mail.<\/p>\n

Mais n\u2019est-ce pas un peu ce que je fais chaque matin ? J\u2019\u00e9cris des lettres, je les publie, elles n\u2019int\u00e9ressent probablement personne d\u2019autre que moi. Et d\u2019ailleurs, est-ce que je m\u2019y int\u00e9resse vraiment ? C\u2019est une sorte de livraison quotidienne, comme on livre une bouteille de lait ou un journal, quelque chose dont j\u2019ai l\u2019impression de me d\u00e9barrasser. Un job alimentaire, parfois. L\u2019obligation est proche d\u2019\u00eatre semblable. Pour me sentir plus l\u00e9ger, pour ne rien faire ensuite, ne rien dire, paresser, d\u00e9barrass\u00e9 de tout scrupule, savourant cet anonymat, autant que des millions de personnes, j\u2019imagine. J\u2019avais \u00e9crit il y a plus d\u2019un demi-si\u00e8cle que le seul refuge tangible \u00e0 venir serait cet anonymat. O\u00f9 en suis-je de cette hypoth\u00e8se ? De ce point de vue, c\u2019est une assez belle r\u00e9ussite.<\/p>\n

Une lettre d\u2019information ne vaut que si l\u2019on se sent impliqu\u00e9 dans une communaut\u00e9, et j\u2019ai toujours du mal avec cette id\u00e9e. En fait, je n\u2019accepte pas de croire \u00e0 la notion de communaut\u00e9. Peut-\u00eatre parce que je l\u2019ai esp\u00e9r\u00e9e autrefois — ou peut-\u00eatre ai-je seulement invent\u00e9 cette esp\u00e9rance. Le fait est que l\u2019id\u00e9e de communaut\u00e9 me d\u00e9sesp\u00e8re par mon incapacit\u00e9 \u00e0 y appartenir plus de quelques jours, quelques minutes. Une fatigue inou\u00efe a remplac\u00e9 l\u2019ancienne v\u00e9h\u00e9mence. Une torpeur insupportable, jug\u00e9e inutile, contre laquelle je ne r\u00e9agis que par instinct, vivement, comme un animal. En fuyant, en me cachant loin de toute communaut\u00e9. Bien s\u00fbr, je sais donner le change pour mes cours, mes stages, et mon urbanit\u00e9 n\u2019est m\u00eame pas feinte. Si c\u2019est en journ\u00e9e, \u00e7a va, mais l\u2019id\u00e9e d\u2019en faire plus ne me vient pas. Je me complais dans la solitude, ce qui est probablement une autre belle r\u00e9ussite quand je me souviens d\u2019o\u00f9 je suis parti. Les gens qui ne peuvent \u00eatre seuls sont souvent ennuyeux. C\u2019est le souvenir qui m\u2019en reste.<\/p>\n

Essai de texte pour atelier d\u2019\u00e9criture. Lecture d\u2019Annie Ernaux, trouv\u00e9 le m\u00eame ouvrage en t\u00e9l\u00e9chargement. Quelque chose m\u2019attire autant que me g\u00eane ; un aspect clinique, peut-\u00eatre. Une froideur dans la description, une touche de m\u00e9pris. En m\u00eame temps, cela r\u00e9active de nombreux souvenirs. Ce premier travail en supermarch\u00e9, au Grisot de l\u2019Isle Adam. Au rayon lessive, la premi\u00e8re ann\u00e9e. Lyc\u00e9en \u00e0 l\u2019\u00e9poque, je ne prenais pas ce travail au s\u00e9rieux, j\u2019observais beaucoup. Et puis cette femme, encore assez jolie, tour \u00e0 tour caissi\u00e8re et manutentionnaire, une amie de ma m\u00e8re. Elle voulait \u00eatre chanteuse. Elle venait boire le caf\u00e9 et nous chantait du Michel Sardou avec des larmes aux yeux. On buvait du vin blanc, elle apportait des petits g\u00e2teaux. Elle avait une tr\u00e8s grande bouche. Elle fumait des blondes qu\u2019elle laissait se consumer presque enti\u00e8rement dans le cendrier en cristal sur la table basse. Sur le rebord de la tasse et sur le filtre, il y avait des traces de rouge \u00e0 l\u00e8vres. C\u2019\u00e9tait un peu \u00e9c\u0153urant. Elle avait de vilaines mains.<\/p>\n

Fa\u00e7ons d\u2019aborder la nourriture.<\/p>\n

M., par la fa\u00e7on dont elle sert les convives — ce mouvement qu\u2019elle effectue depuis la casserole vers l\u2019assiette — provoque en moi une r\u00e9action \u00e9pidermique. Comme un rejet. Car c\u2019est avec ce que l\u2019on peut interpr\u00e9ter comme du m\u00e9pris qu\u2019elle laisse choir de la louche la soupe dans un bol. C\u2019est ce geste, qu\u2019elle affiche ostensiblement, qui trahit son amertume, sa lassitude de femme d\u00e9\u00e7ue. Il y a tout \u00e7a dans la louche qui va \u00e0 l\u2019assiette creuse au bol en attente, immobiles sur la table. \u00c0 l\u2019autre bout de la table, P. place un pouce sur la molette d\u2019un briquet jetable puis par un tic nerveux fait crisser la molette. Une \u00e9tincelle jaillit, puis s\u2019\u00e9teint. Il recommence. La fa\u00e7on de A. de pr\u00e9senter une pomme \u00e0 L. me la rend soudain bien chaleureuse. Fa\u00e7on bonne p\u00e2te. Elle place sa paume sous le fruit, on voit l\u2019axe traverser la Golden comme un rayon de lumi\u00e8re. Tremblotement de p\u00e9pins. On sait que la chair sera farineuse mais pas trop, un peu sucr\u00e9e. B. tient sa fourchette comme un ma\u00e7on sa truelle, elle mange en silence, mastique chaque bouch\u00e9e, regarde \u00e0 gauche, \u00e0 droite, discr\u00e8tement avant d\u2019avaler, de petites quantit\u00e9s. On per\u00e7oit le transit des aliments dans sa gorge, son cou est maigre et plat entre les clavicules. H. porte la nourriture \u00e0 la bouche comme un paysan au bout d\u2019une fourche. Il incline le buste pour rapprocher la t\u00eate de la table, ce qui lui permet d\u2019avaler en trois cuiller\u00e9es \u00e0 pot la ration de rago\u00fbt que lui sert maman. Puis il prend la serviette, tapote un coin de tissu \u00e0 la commissure des l\u00e8vres, laisse retomber la serviette. Rouge et blanc, Vichy. On peut l\u2019imaginer \u00e0 table avec les Allemands. C. tend le bras, attrape le plat, se sert, plante la fourchette dans le r\u00f4ti. Une, deux, trois tranches, sanguinolentes. Puis il laisse \u00e0 regret la fourchette dans le plat et passe \u00e0 la cuill\u00e8re pour se servir du gratin.<\/p>", "content_text": "Lu lentement, attentivement cette lettre re\u00e7ue \u00e0 intervalles r\u00e9guliers (hebdomadaire ? mensuelle ?) et je me suis demand\u00e9 si elle \u00e9tait vraiment hebdomadaire ou mensuelle, quand bien m\u00eame possible que ce ne soit pas d\u2019une p\u00e9riodicit\u00e9 si classique. Peu \u00e0 peu, d\u2019une interrogation \u00e0 l\u2019autre, je me suis rendu compte d\u2019une lacune, d\u2019un oubli, d\u2019une inattention. Peut-\u00eatre que cette lettre, je ne la lisais pas toujours attentivement, peut-\u00eatre la survolais-je, en diagonale, et pourquoi pas, peut-\u00eatre ne la lisais-je pas du tout. Peut-\u00eatre s\u2019empilait-elle avec l\u2019ensemble monumental de toutes les pi\u00e8ces jointes jamais ouvertes, enfouies dans les profondeurs d\u2019un disque dur d\u2019un de ces T\u00e9ra gigaoctets, baptis\u00e9 Data, ou encore disque des donn\u00e9es, en accompagnement de celui nomm\u00e9 encore, sans doute de fa\u00e7on d\u00e9su\u00e8te : Syst\u00e8me. Il y a de cela quelques semaines, \u00e0 l\u2019occasion d\u2019un court \u00e9change de mails, l\u2019id\u00e9e de la lettre avait d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 \u00e9voqu\u00e9e. Une lettre d\u2019information, une newsletter. Sorte de passerelle entre les autres et soi, aidant \u00e0 r\u00e9sumer, gr\u00e2ce \u00e0 la possibilit\u00e9 de liens bleus hypertextes, une avanc\u00e9e dans l\u2019\u00e9criture, la d\u00e9couverte d\u2019auteurs, un blog, une lecture, une s\u00e9rie d\u2019\u00e9v\u00e9nements travers\u00e9s au quotidien. Le r\u00e9sum\u00e9 d\u2019une activit\u00e9 qui, pour certains, est tr\u00e9pidante, ce qui est loin d\u2019\u00eatre le cas de la mienne. D\u2019o\u00f9 le doute sur l\u2019utilit\u00e9 de r\u00e9diger une telle lettre. Et puis, j\u2019ai bott\u00e9 en touche, j\u2019ai oubli\u00e9. Comme toujours, pris dans le jeu sournois des comparaisons, je me suis senti navr\u00e9 de me demander ce que je pourrais bien y mettre. La premi\u00e8re chose qui me vient \u00e0 l\u2019esprit : il n\u2019y aurait pas grand-chose \u00e0 mettre. Enfin, rien qui puisse int\u00e9resser qui que ce soit, \u00e0 part moi. Par volont\u00e9 de discr\u00e9tion, exc\u00e8s de modestie, timidit\u00e9 (pourquoi irais-je importuner les gens avec une newsletter ?), l\u2019id\u00e9e a \u00e9t\u00e9 mise de c\u00f4t\u00e9, sous une pile d\u2019autres, dans un recoin de ma cervelle. J\u2019ai continu\u00e9 \u00e0 progresser au jour le jour, sans trop m\u2019interroger, sauf \u00e0 la r\u00e9ception d\u2019une nouvelle lettre accompagnant un nouveau mail. Mais n\u2019est-ce pas un peu ce que je fais chaque matin ? J\u2019\u00e9cris des lettres, je les publie, elles n\u2019int\u00e9ressent probablement personne d\u2019autre que moi. Et d\u2019ailleurs, est-ce que je m\u2019y int\u00e9resse vraiment ? C\u2019est une sorte de livraison quotidienne, comme on livre une bouteille de lait ou un journal, quelque chose dont j\u2019ai l\u2019impression de me d\u00e9barrasser. Un job alimentaire, parfois. L\u2019obligation est proche d\u2019\u00eatre semblable. Pour me sentir plus l\u00e9ger, pour ne rien faire ensuite, ne rien dire, paresser, d\u00e9barrass\u00e9 de tout scrupule, savourant cet anonymat, autant que des millions de personnes, j\u2019imagine. J\u2019avais \u00e9crit il y a plus d\u2019un demi-si\u00e8cle que le seul refuge tangible \u00e0 venir serait cet anonymat. O\u00f9 en suis-je de cette hypoth\u00e8se ? De ce point de vue, c\u2019est une assez belle r\u00e9ussite. Une lettre d\u2019information ne vaut que si l\u2019on se sent impliqu\u00e9 dans une communaut\u00e9, et j\u2019ai toujours du mal avec cette id\u00e9e. En fait, je n\u2019accepte pas de croire \u00e0 la notion de communaut\u00e9. Peut-\u00eatre parce que je l\u2019ai esp\u00e9r\u00e9e autrefois \u2014 ou peut-\u00eatre ai-je seulement invent\u00e9 cette esp\u00e9rance. Le fait est que l\u2019id\u00e9e de communaut\u00e9 me d\u00e9sesp\u00e8re par mon incapacit\u00e9 \u00e0 y appartenir plus de quelques jours, quelques minutes. Une fatigue inou\u00efe a remplac\u00e9 l\u2019ancienne v\u00e9h\u00e9mence. Une torpeur insupportable, jug\u00e9e inutile, contre laquelle je ne r\u00e9agis que par instinct, vivement, comme un animal. En fuyant, en me cachant loin de toute communaut\u00e9. Bien s\u00fbr, je sais donner le change pour mes cours, mes stages, et mon urbanit\u00e9 n\u2019est m\u00eame pas feinte. Si c\u2019est en journ\u00e9e, \u00e7a va, mais l\u2019id\u00e9e d\u2019en faire plus ne me vient pas. Je me complais dans la solitude, ce qui est probablement une autre belle r\u00e9ussite quand je me souviens d\u2019o\u00f9 je suis parti. Les gens qui ne peuvent \u00eatre seuls sont souvent ennuyeux. C\u2019est le souvenir qui m\u2019en reste. Essai de texte pour atelier d\u2019\u00e9criture. Lecture d\u2019Annie Ernaux, trouv\u00e9 le m\u00eame ouvrage en t\u00e9l\u00e9chargement. Quelque chose m\u2019attire autant que me g\u00eane ; un aspect clinique, peut-\u00eatre. Une froideur dans la description, une touche de m\u00e9pris. En m\u00eame temps, cela r\u00e9active de nombreux souvenirs. Ce premier travail en supermarch\u00e9, au Grisot de l\u2019Isle Adam. Au rayon lessive, la premi\u00e8re ann\u00e9e. Lyc\u00e9en \u00e0 l\u2019\u00e9poque, je ne prenais pas ce travail au s\u00e9rieux, j\u2019observais beaucoup. Et puis cette femme, encore assez jolie, tour \u00e0 tour caissi\u00e8re et manutentionnaire, une amie de ma m\u00e8re. Elle voulait \u00eatre chanteuse. Elle venait boire le caf\u00e9 et nous chantait du Michel Sardou avec des larmes aux yeux. On buvait du vin blanc, elle apportait des petits g\u00e2teaux. Elle avait une tr\u00e8s grande bouche. Elle fumait des blondes qu\u2019elle laissait se consumer presque enti\u00e8rement dans le cendrier en cristal sur la table basse. Sur le rebord de la tasse et sur le filtre, il y avait des traces de rouge \u00e0 l\u00e8vres. C\u2019\u00e9tait un peu \u00e9c\u0153urant. Elle avait de vilaines mains. Fa\u00e7ons d\u2019aborder la nourriture. M., par la fa\u00e7on dont elle sert les convives \u2014 ce mouvement qu\u2019elle effectue depuis la casserole vers l\u2019assiette \u2014 provoque en moi une r\u00e9action \u00e9pidermique. Comme un rejet. Car c\u2019est avec ce que l\u2019on peut interpr\u00e9ter comme du m\u00e9pris qu\u2019elle laisse choir de la louche la soupe dans un bol. C\u2019est ce geste, qu\u2019elle affiche ostensiblement, qui trahit son amertume, sa lassitude de femme d\u00e9\u00e7ue. Il y a tout \u00e7a dans la louche qui va \u00e0 l\u2019assiette creuse au bol en attente, immobiles sur la table. \u00c0 l\u2019autre bout de la table, P. place un pouce sur la molette d\u2019un briquet jetable puis par un tic nerveux fait crisser la molette. Une \u00e9tincelle jaillit, puis s\u2019\u00e9teint. Il recommence. La fa\u00e7on de A. de pr\u00e9senter une pomme \u00e0 L. me la rend soudain bien chaleureuse. Fa\u00e7on bonne p\u00e2te. Elle place sa paume sous le fruit, on voit l\u2019axe traverser la Golden comme un rayon de lumi\u00e8re. Tremblotement de p\u00e9pins. On sait que la chair sera farineuse mais pas trop, un peu sucr\u00e9e. B. tient sa fourchette comme un ma\u00e7on sa truelle, elle mange en silence, mastique chaque bouch\u00e9e, regarde \u00e0 gauche, \u00e0 droite, discr\u00e8tement avant d\u2019avaler, de petites quantit\u00e9s. On per\u00e7oit le transit des aliments dans sa gorge, son cou est maigre et plat entre les clavicules. H. porte la nourriture \u00e0 la bouche comme un paysan au bout d\u2019une fourche. Il incline le buste pour rapprocher la t\u00eate de la table, ce qui lui permet d\u2019avaler en trois cuiller\u00e9es \u00e0 pot la ration de rago\u00fbt que lui sert maman. Puis il prend la serviette, tapote un coin de tissu \u00e0 la commissure des l\u00e8vres, laisse retomber la serviette. Rouge et blanc, Vichy. On peut l\u2019imaginer \u00e0 table avec les Allemands. C. tend le bras, attrape le plat, se sert, plante la fourchette dans le r\u00f4ti. Une, deux, trois tranches, sanguinolentes. Puis il laisse \u00e0 regret la fourchette dans le plat et passe \u00e0 la cuill\u00e8re pour se servir du gratin.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img243.jpg?1748065156", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/17-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/17-fevrier-2024.html", "title": "17 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-17T08:36:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

J\u2019ai peu de souvenirs de la gare de Pontoise. Mais je me souviens assez bien du petit chemin qui longe \u00e0 main droite la voie ferr\u00e9e avec sa haute cl\u00f4ture grillag\u00e9e, et \u00e0 main gauche ce bois, ce bosquet, ces taillis, sans charme ni noblesse. Ah, ce petit chemin de terre battue, entre Parmain et Valmondois. Le temps qu\u2019il me fallait pour rejoindre \u00e0 pied, chaque lundi matin, le quai, \u00e9tait souvent variable. Comme le temps qu\u2019il fait. Tr\u00e8s peu de jours ensoleill\u00e9s dans mon souvenir, plut\u00f4t maussades, comme moi, quoi.<\/p>\n

Que se passait-il \u00e0 la gare de Pontoise pour que si peu de souvenirs m\u2019en restent ? Il devait certainement y avoir une correspondance, mais laquelle ? \u00c9tait-ce une micheline ou bien un autobus affr\u00e9t\u00e9 par la pension tout sp\u00e9cialement pour les \u00e9l\u00e8ves les moins chanceux, ceux qui n\u2019\u00e9taient pas conduits par des parents, des bonnes, des majordomes, des chauffeurs de ma\u00eetres, employ\u00e9s de maison, salari\u00e9s, domestiques, jusqu\u2019\u00e0 la cour du ch\u00e2teau ? Et ils aidaient \u00e0 porter les bagages, parfois nombreux, de ceux parmi les plus fortun\u00e9s, dans les escaliers et les \u00e9tages du grand dortoir surplombant de toute sa hauteur le terrain de tennis et la toiture en ardoise d\u2019un gymnase.<\/p>\n

L\u2019histoire serait trop insipide, inutile de la raconter. Ces ann\u00e9es de pension, ces ann\u00e9es perdues. \u00c0 quoi bon. En revanche, j\u2019aimerais me souvenir mieux de la gare de Pontoise. \u00c9tait-elle vaste ou bien m\u2019en donnait-elle l\u2019impression, comme un jour la gare du Nord, mais des ann\u00e9es plus tard ? \u00c9tait-ce une gare \u00e0 l\u2019atmosph\u00e8re de province, o\u00f9 ce sont toujours les m\u00eames voyageurs qu\u2019on y croise \u00e0 force de prendre le train, de se retrouver ballott\u00e9 sur l\u2019un de ses quais \u00e0 attendre en raison de force majeure, d\u2019atermoiements ou de retards ?<\/p>\n

Il suffit que je dise la gare de Pontoise et tout de suite, de Pontoise surgit l\u2019Oise et ses eaux sales, pour ne pas dire troubles. Car le seul trouble \u00e9prouv\u00e9 \u00e0 voir cette grande masse d\u2019eau s\u2019\u00e9couler le lundi en amont, le samedi en aval, est toujours associ\u00e9 \u00e0 la salet\u00e9 de ses eaux. \u00c0 ces p\u00e9niches charg\u00e9es presque \u00e0 s\u2019y enfoncer dans sa vase, \u00e0 ses d\u00e9chets rejet\u00e9s sur ses berges, aux ronds et yeux de son bouillon cr\u00e9\u00e9s par les moteurs en tout genre, vedettes, corvettes, allant jusqu\u2019\u00e0 tirer au bout d\u2019un \u00e9lastique un skieur nautique path\u00e9tique — souvent m\u00eame ridicule — vu depuis les vitres du train passant sur le pont entre Valmondois et M\u00e9riel, peut-\u00eatre.<\/p>\n

On ne devrait pas penser \u00e0 la gare de Pontoise, surtout quand on ne se souvient de rien, ou presque. On a beau penser qu\u2019en faisant quelques efforts quelque chose peut revenir, mais non, rien. Un coup d\u2019\u00e9p\u00e9e dans l\u2019eau, et rien de plus. Et puis c\u2019est samedi, et s\u2019il ne pleut pas encore, c\u2019est que \u00e7a ne va pas tarder, vu le ciel bas, ce bleu trouble, ce bleu troubl\u00e9 de gris.<\/p>\n

J\u2019imaginais ce matin faire la liste de tous les moments o\u00f9 la chatte m\u2019a mordu. En tenir une sorte de comptabilit\u00e9. Un agenda. Avec \u00e0 chaque fois, si possible, l\u2019inscription des raisons plausibles pour lesquelles elle le ferait, et puis toutes celles qui, \u00e0 ces moments-l\u00e0, nous passent par la t\u00eate et qui font appel presque aussit\u00f4t \u00e0 ce capital de d\u00e9veine qu\u2019on amasse depuis toujours, qu\u2019on ch\u00e9rit comme des louis d\u2019or, avares que nous sommes. C\u2019\u00e9tait extr\u00eamement clair dans le demi-sommeil o\u00f9 cette r\u00e9flexion m\u2019a trouv\u00e9. Puis, une fois le pied pos\u00e9 par terre, il ne m\u2019en reste plus grand-chose, comme d\u2019habitude. Mais c\u2019est intriguant tout de m\u00eame, donc je le note, on ne sait jamais.<\/p>", "content_text": "J\u2019ai peu de souvenirs de la gare de Pontoise. Mais je me souviens assez bien du petit chemin qui longe \u00e0 main droite la voie ferr\u00e9e avec sa haute cl\u00f4ture grillag\u00e9e, et \u00e0 main gauche ce bois, ce bosquet, ces taillis, sans charme ni noblesse. Ah, ce petit chemin de terre battue, entre Parmain et Valmondois. Le temps qu\u2019il me fallait pour rejoindre \u00e0 pied, chaque lundi matin, le quai, \u00e9tait souvent variable. Comme le temps qu\u2019il fait. Tr\u00e8s peu de jours ensoleill\u00e9s dans mon souvenir, plut\u00f4t maussades, comme moi, quoi. Que se passait-il \u00e0 la gare de Pontoise pour que si peu de souvenirs m\u2019en restent ? Il devait certainement y avoir une correspondance, mais laquelle ? \u00c9tait-ce une micheline ou bien un autobus affr\u00e9t\u00e9 par la pension tout sp\u00e9cialement pour les \u00e9l\u00e8ves les moins chanceux, ceux qui n\u2019\u00e9taient pas conduits par des parents, des bonnes, des majordomes, des chauffeurs de ma\u00eetres, employ\u00e9s de maison, salari\u00e9s, domestiques, jusqu\u2019\u00e0 la cour du ch\u00e2teau ? Et ils aidaient \u00e0 porter les bagages, parfois nombreux, de ceux parmi les plus fortun\u00e9s, dans les escaliers et les \u00e9tages du grand dortoir surplombant de toute sa hauteur le terrain de tennis et la toiture en ardoise d\u2019un gymnase. L\u2019histoire serait trop insipide, inutile de la raconter. Ces ann\u00e9es de pension, ces ann\u00e9es perdues. \u00c0 quoi bon. En revanche, j\u2019aimerais me souvenir mieux de la gare de Pontoise. \u00c9tait-elle vaste ou bien m\u2019en donnait-elle l\u2019impression, comme un jour la gare du Nord, mais des ann\u00e9es plus tard ? \u00c9tait-ce une gare \u00e0 l\u2019atmosph\u00e8re de province, o\u00f9 ce sont toujours les m\u00eames voyageurs qu\u2019on y croise \u00e0 force de prendre le train, de se retrouver ballott\u00e9 sur l\u2019un de ses quais \u00e0 attendre en raison de force majeure, d\u2019atermoiements ou de retards ? Il suffit que je dise la gare de Pontoise et tout de suite, de Pontoise surgit l\u2019Oise et ses eaux sales, pour ne pas dire troubles. Car le seul trouble \u00e9prouv\u00e9 \u00e0 voir cette grande masse d\u2019eau s\u2019\u00e9couler le lundi en amont, le samedi en aval, est toujours associ\u00e9 \u00e0 la salet\u00e9 de ses eaux. \u00c0 ces p\u00e9niches charg\u00e9es presque \u00e0 s\u2019y enfoncer dans sa vase, \u00e0 ses d\u00e9chets rejet\u00e9s sur ses berges, aux ronds et yeux de son bouillon cr\u00e9\u00e9s par les moteurs en tout genre, vedettes, corvettes, allant jusqu\u2019\u00e0 tirer au bout d\u2019un \u00e9lastique un skieur nautique path\u00e9tique \u2014 souvent m\u00eame ridicule \u2014 vu depuis les vitres du train passant sur le pont entre Valmondois et M\u00e9riel, peut-\u00eatre. On ne devrait pas penser \u00e0 la gare de Pontoise, surtout quand on ne se souvient de rien, ou presque. On a beau penser qu\u2019en faisant quelques efforts quelque chose peut revenir, mais non, rien. Un coup d\u2019\u00e9p\u00e9e dans l\u2019eau, et rien de plus. Et puis c\u2019est samedi, et s\u2019il ne pleut pas encore, c\u2019est que \u00e7a ne va pas tarder, vu le ciel bas, ce bleu trouble, ce bleu troubl\u00e9 de gris. J\u2019imaginais ce matin faire la liste de tous les moments o\u00f9 la chatte m\u2019a mordu. En tenir une sorte de comptabilit\u00e9. Un agenda. Avec \u00e0 chaque fois, si possible, l\u2019inscription des raisons plausibles pour lesquelles elle le ferait, et puis toutes celles qui, \u00e0 ces moments-l\u00e0, nous passent par la t\u00eate et qui font appel presque aussit\u00f4t \u00e0 ce capital de d\u00e9veine qu\u2019on amasse depuis toujours, qu\u2019on ch\u00e9rit comme des louis d\u2019or, avares que nous sommes. C\u2019\u00e9tait extr\u00eamement clair dans le demi-sommeil o\u00f9 cette r\u00e9flexion m\u2019a trouv\u00e9. Puis, une fois le pied pos\u00e9 par terre, il ne m\u2019en reste plus grand-chose, comme d\u2019habitude. Mais c\u2019est intriguant tout de m\u00eame, donc je le note, on ne sait jamais.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/gare-de-pontoise.jpg?1748065079", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/14-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/14-fevrier-2024.html", "title": "14 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-14T20:44:00Z", "date_modified": "2024-12-19T11:09:42Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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Presque r\u00e9ussi \u00e0 la faire respirer \u00e0 ma place. En tout cas, c\u2019est OK pour le jus, et aussi le supermarch\u00e9. \u00c0 c\u00f4t\u00e9 de cela, nuits agit\u00e9es. Comme si, tout doucement, on me poussait vers l\u2019ab\u00eeme. Pour le moment, ce n\u2019est que tomber du lit. Je me rel\u00e8ve, me recouche, me rendors. Mais j\u2019appr\u00e9hende la suite. Est-ce que je l\u2019appr\u00e9hende tant que \u00e7a ? Non, peut-\u00eatre que tout cela est dans l\u2019ordre des choses. Que tout cela soit naturel. Elle est notre enfant, notre avenir. Il faut savoir s\u2019effacer devant la force des choses.<\/p>\n

En attendant, suis malade. Une grippe. Quelques hallucinations. Ferm\u00e9 les \u00e9coutilles. Incroyable : je ne suis m\u00eame pas all\u00e9 travailler aujourd\u2019hui. C\u2019est vers 16h30 que je me rends compte qu\u2019il fait beau. Un beau ciel bleu. \u00c0 chaque fois que les vacances s\u2019am\u00e8nent, \u00e7a ne loupe pas.<\/p>\n

J\u2019ai tout de m\u00eame align\u00e9 quelques mots, petite victoire. Une vraie course avec les chiens sur le cercle arctique. 166 jours, toujours pas \u00e2me qui vive. Quelques fant\u00f4mes parfois.<\/p>", "content_text": "Presque r\u00e9ussi \u00e0 la faire respirer \u00e0 ma place. En tout cas, c\u2019est OK pour le jus, et aussi le supermarch\u00e9. \u00c0 c\u00f4t\u00e9 de cela, nuits agit\u00e9es. Comme si, tout doucement, on me poussait vers l\u2019ab\u00eeme. Pour le moment, ce n\u2019est que tomber du lit. Je me rel\u00e8ve, me recouche, me rendors. Mais j\u2019appr\u00e9hende la suite. Est-ce que je l\u2019appr\u00e9hende tant que \u00e7a ? Non, peut-\u00eatre que tout cela est dans l\u2019ordre des choses. Que tout cela soit naturel. Elle est notre enfant, notre avenir. Il faut savoir s\u2019effacer devant la force des choses. En attendant, suis malade. Une grippe. Quelques hallucinations. Ferm\u00e9 les \u00e9coutilles. Incroyable : je ne suis m\u00eame pas all\u00e9 travailler aujourd\u2019hui. C\u2019est vers 16h30 que je me rends compte qu\u2019il fait beau. Un beau ciel bleu. \u00c0 chaque fois que les vacances s\u2019am\u00e8nent, \u00e7a ne loupe pas. J\u2019ai tout de m\u00eame align\u00e9 quelques mots, petite victoire. Une vraie course avec les chiens sur le cercle arctique. 166 jours, toujours pas \u00e2me qui vive. Quelques fant\u00f4mes parfois. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_1023.jpg?1748065098", "tags": ["\u00e9criture fragmentaire"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/13-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/13-fevrier-2024.html", "title": "13 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-13T20:39:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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Il est normal d\u2019h\u00e9siter entre Nicolas Farouchard et Thomas Frissonard si l\u2019on veut qu\u2019un nom de personnage ait l\u2019air vrai. De m\u00eame, on ne peut accorder qu\u2019un cr\u00e9dit m\u00e9diocre \u00e0 l\u2019\u00e9crivain qui affuble un personnage du patronyme d\u00e9solant de Zo\u00e9 Craintif, Th\u00e9o Fugitif, Arthur Fr\u00e9missant, Camille Timidoux ou, pire encore, Eva Rugissant. Tout \u00e7a pour dire que ce n\u2019est pas facile de trouver un nom de personnage — surtout quand on n\u2019a pas d\u2019imagination.<\/p>\n

Andr\u00e9 Plumard aurait bien voulu trouver un nom de personnage, un nom dont les qualit\u00e9s principales ressemblent aux siennes : couardise, timidit\u00e9, sauvagerie. Durant un bref instant, Plumard avait fond\u00e9 des espoirs sur la constitution de listes. Il avait trouv\u00e9 (assez p\u00e9niblement) une trentaine de noms.<\/p>\n

Liste des noms :<\/strong><\/p>\n

  1. Lucas Fuyard<\/li>
  2. Emma Hurlante<\/li>
  3. Nathan Frissonneau<\/li>
  4. L\u00e9a Sauvageon<\/li>
  5. Hugo Tremblantin<\/li>
  6. Jade Peurcieux<\/li>
  7. Arthur Fr\u00e9missant<\/li>
  8. Manon Fugueur<\/li>
  9. Gabriel Sauvaget<\/li>
  10. Camille Timidoux<\/li>
  11. Griffon L\u00e9chopatte<\/li>
  12. Hurlevent Fr\u00e9missant<\/li>
  13. Tremblay Fauvecoeur<\/li>
  14. \u00c9corce Fr\u00e9misseuse<\/li>
  15. Craintif Rugissant<\/li>
  16. Louvard Tremblant<\/li>
  17. Frisson Pelagefer<\/li>
  18. T\u00e9m\u00e9raire Hurlombre<\/li>
  19. Sauvageot Frisquet<\/li>
  20. Farouche Fugitif<\/li>
  21. Lucas Peurson<\/li>
  22. Manon Frissonneau<\/li>
  23. Nathan Sauvageaux<\/li>
  24. Emma Tremblantin<\/li>
  25. Hugo Fuyard<\/li>
  26. L\u00e9a Craintiveau<\/li>
  27. Thomas Sauvagelin<\/li>
  28. Camille Timidet<\/li>
  29. Clara Frissonneau<\/li>
  30. Maxime Fugitifiaux<\/li><\/ol>\n

    Puis il lut, relut, et une fois encore, chaque nom de la liste \u00e0 haute voix. Mais non, \u00e7a n\u2019allait pas.<\/p>\n

    Au bout de cette liste d\u00e9sesp\u00e9rante, Andr\u00e9 Plumard se dit : je ne peux plus me faire d\u2019illusion. Et il se tira une balle en pleine poitrine. (Il avait longuement h\u00e9sit\u00e9 entre le cr\u00e2ne et le c\u0153ur pour en finir une bonne fois pour toutes.) Au bout du compte, ce fut le c\u0153ur qui l\u2019emporta. Pas de d\u00e9tails suppl\u00e9mentaires sur l\u2019arme, son calibre, ni sur la pi\u00e8ce, l\u2019immeuble, ou le quartier o\u00f9 le fait divers s\u2019est d\u00e9roul\u00e9. Juste un encart laconique : un homme de 60 ans se suicide en se tirant une balle en plein c\u0153ur.<\/p>\n

    De l\u00e0 une admiration encore plus grande pour les \u00e9crivains dignes de ce nom. Ceux qui prennent le temps d\u2019imaginer un nom de personnage d\u2019une fa\u00e7on r\u00e9solument artisanale, sans imagination, mais \u00e0 la sueur de leur front ou de leurs doigts.<\/p>\n

    \u00c0 moins que ce ne soit tout simplement de la pudeur. Ne plus oser nommer les choses et les \u00eatres, m\u00eame vaguement, est in\u00e9dit. Comme apprendre qu\u2019on est frapp\u00e9 par une maladie incurable. \u00catre condamn\u00e9 \u00e0 errer pour cette raison dans un monologue perp\u00e9tuel. C\u2019est d\u00e9j\u00e0 presque toute une histoire.<\/p>\n

    Lu quelques pages de Caprice de la Reine de Jean Echenoz. Ces r\u00e9cits sont des m\u00e9canismes d\u2019horlogerie d\u2019une grande pr\u00e9cision. Tr\u00e8s admiratif des descriptions, notamment celles des statues du Jardin du Luxembourg. Quant \u00e0 Nelson, apr\u00e8s avoir lu son Ravel, formidable de comprendre — ou d\u2019imaginer — les allers-retours. Ces textes ont \u00e9t\u00e9 \u00e9crits entre 2002 et 2013 pour divers supports, le recueil de la Reine est publi\u00e9 chez Minuit en 2014 et Ravel \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 paru en 2006. Ce qui donne un peu d\u2019espoir finalement, \u00e9crire tous les jours, m\u00eame des petits riens, peut servir t\u00f4t ou tard \u00e0 quelque chose. Encore que chez Echenoz, ce ne sont pas de petits riens, \u00e9videmment, c\u2019est quelque chose.<\/p>\n

    La rapidit\u00e9 avec laquelle il m\u2019arrive d\u2019\u00e9crire, comme si je courais apr\u00e8s un bus, tout en sachant d\u00e9j\u00e0, par avance, qu\u2019il ne m\u2019attendra pas, qu\u2019il repartira sans moi. Et l\u2019agacement, juste apr\u00e8s, d\u2019avoir encore c\u00e9d\u00e9 \u00e0 cette volont\u00e9 des doigts de cavaler en toute autonomie sur un clavier me navre encore plus. Mais, quand j\u2019essaie d\u2019\u00e9crire lentement, de peser chaque mot, impression de me tra\u00eener. Un vermisseau rampant entre deux pieds de salade avec en prime l\u2019embarras du choix.<\/p>\n

    Tout \u00e0 coup \u00e7a lui revient. Il se souvient d\u2019avoir \u00e9t\u00e9 si d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9 qu\u2019il s\u2019\u00e9tait mis \u00e0 recopier des pages enti\u00e8res de Proust pour se punir d\u2019\u00eatre tellement d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9. Pourtant, ce qui le d\u00e9sesp\u00e9ra le plus ne fut pas de se souvenir de cette anecdote, mais que l\u2019illusion n\u2019offre jamais les fruits convoit\u00e9s. Le talent manquait, il manque, il manquerait toujours, m\u00eame s\u2019il recopiait tous les bouquins de la Pl\u00e9iade. De plus, cela lui prendrait certainement plusieurs vies. Des vies qu\u2019il n\u2019avait plus. Andr\u00e9 Plumard, au moment de passer de vie \u00e0 tr\u00e9pas, eut tout de m\u00eame le temps de dessiner sur son visage un petit sourire coquin comme les gens satisfaits d\u2019avoir d\u00e9cel\u00e9 puis d\u00e9jou\u00e9 on ne sait quelle entourloupette. Et il tr\u00e9passa.<\/p>\n

    Hier lundi, achet\u00e9 une plante verte pour la Saint-Valentin. Lorgn\u00e9 les sachets de graines au magasin. Aper\u00e7u des serres de format modeste, mais report\u00e9 les emplettes \u00e0 une autre fois. L\u2019id\u00e9e de semis persiste. Notamment pour les oignons, les poireaux, peut-\u00eatre un espoir de poivrons et de concombres. \u00c0 suivre. Parfois il faut attendre plusieurs jours pour se d\u00e9faire totalement d\u2019une envie d\u2019acheter. La patience paie ; enfin, la patience permet de faire des \u00e9conomies.<\/p>\n

    Il sait qu\u2019il est profond\u00e9ment ridicule, mais il persiste. Persister consciemment, c\u2019est d\u00e9j\u00e0 un bel exploit, se dit-il pour se donner du cran. Puis l\u2019Eccl\u00e9siaste s\u2019am\u00e8ne au pied du lit. Vanit\u00e9, etc. \u00c0 la fin, claqu\u00e9 comme une moule ou comme une moule claqu\u00e9e, il s\u2019assoit, biffe le passage o\u00f9 il se tire une balle en plein c\u0153ur<\/p>\n


    \nApr\u00e8s assez peu de recherches finalement, il est facile de convertir tous les documents Word d\u2019un r\u00e9pertoire en PDF gr\u00e2ce \u00e0 un script python. Il suffit d\u2019importer ( si ce n\u2019est pas d\u00e9j\u00e0 fait) la biblioth\u00e8que pywin32 et de surveiller les chemins des r\u00e9pertoires input et output. Car il vaut mieux ne pas \u00e9craser ou d\u00e9truire les fichiers d\u2019origine.\n

    <\/span>import os\r\n\r\nimport comtypes.client\r\n\r\n\r\n\r\ndef convert_to_pdf(input_folder, output_folder):\r\n\r\n    # V\u00e9rifie si le r\u00e9pertoire de sortie existe, sinon le cr\u00e9e\r\n\r\n    if not os.path.exists(output_folder):\r\n\r\n        os.makedirs(output_folder)\r\n\r\n\r\n\r\n    # Boucle \u00e0 travers tous les fichiers dans le r\u00e9pertoire d'entr\u00e9e\r\n\r\n    for filename in os.listdir(input_folder):\r\n\r\n        if filename.endswith(".doc") or filename.endswith(".docx"):  # V\u00e9rifie si le fichier est un document Word\r\n\r\n            input_path = os.path.join(input_folder, filename)\r\n\r\n            output_path = os.path.join(output_folder, os.path.splitext(filename)[0] + ".pdf")  # Change l'extension en .pdf\r\n\r\n\r\n\r\n            # Ouvre Word\r\n\r\n            word = comtypes.client.CreateObject("Word.Application")\r\n\r\n\r\n\r\n            # Ouvre le document Word\r\n\r\n            doc = word.Documents.Open(input_path)\r\n\r\n\r\n\r\n            # Enregistre le document au format PDF\r\n\r\n            doc.SaveAs(output_path, FileFormat=17)  # 17 est le code pour le format PDF\r\n\r\n\r\n\r\n            # Ferme le document Word\r\n\r\n            doc.Close()\r\n\r\n\r\n\r\n            # Quitte Word\r\n\r\n            word.Quit()\r\n\r\n\r\n\r\n            print(f"Conversion de {filename} termin\u00e9e.")\r\n\r\n\r\n\r\n# Chemin vers le r\u00e9pertoire contenant les documents Word \u00e0 convertir\r\n\r\ninput_directory = "chemin\/vers\/le\/repertoire\/contenant\/les\/documents\/word"\r\n\r\n\r\n\r\n# Chemin vers le r\u00e9pertoire o\u00f9 les fichiers PDF seront sauvegard\u00e9s\r\n\r\noutput_directory = "chemin\/vers\/le\/repertoire\/de\/sortie\/pour\/les\/pdf"\r\n\r\n\r\n\r\nconvert_to_pdf(input_directory, output_directory)<\/code><\/span>
    \nL\u2019input et l\u2019output. A m\u00e9diter certainement.<\/p>", "content_text": "Il est normal d\u2019h\u00e9siter entre Nicolas Farouchard et Thomas Frissonard si l\u2019on veut qu\u2019un nom de personnage ait l\u2019air vrai. De m\u00eame, on ne peut accorder qu\u2019un cr\u00e9dit m\u00e9diocre \u00e0 l\u2019\u00e9crivain qui affuble un personnage du patronyme d\u00e9solant de Zo\u00e9 Craintif, Th\u00e9o Fugitif, Arthur Fr\u00e9missant, Camille Timidoux ou, pire encore, Eva Rugissant. Tout \u00e7a pour dire que ce n\u2019est pas facile de trouver un nom de personnage \u2014 surtout quand on n\u2019a pas d\u2019imagination. Andr\u00e9 Plumard aurait bien voulu trouver un nom de personnage, un nom dont les qualit\u00e9s principales ressemblent aux siennes : couardise, timidit\u00e9, sauvagerie. Durant un bref instant, Plumard avait fond\u00e9 des espoirs sur la constitution de listes. Il avait trouv\u00e9 (assez p\u00e9niblement) une trentaine de noms. {{Liste des noms :}} -# Lucas Fuyard -# Emma Hurlante -# Nathan Frissonneau -# L\u00e9a Sauvageon -# Hugo Tremblantin -# Jade Peurcieux -# Arthur Fr\u00e9missant -# Manon Fugueur -# Gabriel Sauvaget -# Camille Timidoux -# Griffon L\u00e9chopatte -# Hurlevent Fr\u00e9missant -# Tremblay Fauvecoeur -# \u00c9corce Fr\u00e9misseuse -# Craintif Rugissant -# Louvard Tremblant -# Frisson Pelagefer -# T\u00e9m\u00e9raire Hurlombre -# Sauvageot Frisquet -# Farouche Fugitif -# Lucas Peurson -# Manon Frissonneau -# Nathan Sauvageaux -# Emma Tremblantin -# Hugo Fuyard -# L\u00e9a Craintiveau -# Thomas Sauvagelin -# Camille Timidet -# Clara Frissonneau -# Maxime Fugitifiaux Puis il lut, relut, et une fois encore, chaque nom de la liste \u00e0 haute voix. Mais non, \u00e7a n\u2019allait pas. Au bout de cette liste d\u00e9sesp\u00e9rante, Andr\u00e9 Plumard se dit : je ne peux plus me faire d\u2019illusion. Et il se tira une balle en pleine poitrine. (Il avait longuement h\u00e9sit\u00e9 entre le cr\u00e2ne et le c\u0153ur pour en finir une bonne fois pour toutes.) Au bout du compte, ce fut le c\u0153ur qui l\u2019emporta. Pas de d\u00e9tails suppl\u00e9mentaires sur l\u2019arme, son calibre, ni sur la pi\u00e8ce, l\u2019immeuble, ou le quartier o\u00f9 le fait divers s\u2019est d\u00e9roul\u00e9. Juste un encart laconique : un homme de 60 ans se suicide en se tirant une balle en plein c\u0153ur. De l\u00e0 une admiration encore plus grande pour les \u00e9crivains dignes de ce nom. Ceux qui prennent le temps d\u2019imaginer un nom de personnage d\u2019une fa\u00e7on r\u00e9solument artisanale, sans imagination, mais \u00e0 la sueur de leur front ou de leurs doigts. \u00c0 moins que ce ne soit tout simplement de la pudeur. Ne plus oser nommer les choses et les \u00eatres, m\u00eame vaguement, est in\u00e9dit. Comme apprendre qu\u2019on est frapp\u00e9 par une maladie incurable. \u00catre condamn\u00e9 \u00e0 errer pour cette raison dans un monologue perp\u00e9tuel. C\u2019est d\u00e9j\u00e0 presque toute une histoire. Lu quelques pages de Caprice de la Reine de Jean Echenoz. Ces r\u00e9cits sont des m\u00e9canismes d\u2019horlogerie d\u2019une grande pr\u00e9cision. Tr\u00e8s admiratif des descriptions, notamment celles des statues du Jardin du Luxembourg. Quant \u00e0 Nelson, apr\u00e8s avoir lu son Ravel, formidable de comprendre \u2014 ou d\u2019imaginer \u2014 les allers-retours. Ces textes ont \u00e9t\u00e9 \u00e9crits entre 2002 et 2013 pour divers supports, le recueil de la Reine est publi\u00e9 chez Minuit en 2014 et Ravel \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 paru en 2006. Ce qui donne un peu d\u2019espoir finalement, \u00e9crire tous les jours, m\u00eame des petits riens, peut servir t\u00f4t ou tard \u00e0 quelque chose. Encore que chez Echenoz, ce ne sont pas de petits riens, \u00e9videmment, c\u2019est quelque chose. La rapidit\u00e9 avec laquelle il m\u2019arrive d\u2019\u00e9crire, comme si je courais apr\u00e8s un bus, tout en sachant d\u00e9j\u00e0, par avance, qu\u2019il ne m\u2019attendra pas, qu\u2019il repartira sans moi. Et l\u2019agacement, juste apr\u00e8s, d\u2019avoir encore c\u00e9d\u00e9 \u00e0 cette volont\u00e9 des doigts de cavaler en toute autonomie sur un clavier me navre encore plus. Mais, quand j\u2019essaie d\u2019\u00e9crire lentement, de peser chaque mot, impression de me tra\u00eener. Un vermisseau rampant entre deux pieds de salade avec en prime l\u2019embarras du choix. Tout \u00e0 coup \u00e7a lui revient. Il se souvient d\u2019avoir \u00e9t\u00e9 si d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9 qu\u2019il s\u2019\u00e9tait mis \u00e0 recopier des pages enti\u00e8res de Proust pour se punir d\u2019\u00eatre tellement d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9. Pourtant, ce qui le d\u00e9sesp\u00e9ra le plus ne fut pas de se souvenir de cette anecdote, mais que l\u2019illusion n\u2019offre jamais les fruits convoit\u00e9s. Le talent manquait, il manque, il manquerait toujours, m\u00eame s\u2019il recopiait tous les bouquins de la Pl\u00e9iade. De plus, cela lui prendrait certainement plusieurs vies. Des vies qu\u2019il n\u2019avait plus. Andr\u00e9 Plumard, au moment de passer de vie \u00e0 tr\u00e9pas, eut tout de m\u00eame le temps de dessiner sur son visage un petit sourire coquin comme les gens satisfaits d\u2019avoir d\u00e9cel\u00e9 puis d\u00e9jou\u00e9 on ne sait quelle entourloupette. Et il tr\u00e9passa. Hier lundi, achet\u00e9 une plante verte pour la Saint-Valentin. Lorgn\u00e9 les sachets de graines au magasin. Aper\u00e7u des serres de format modeste, mais report\u00e9 les emplettes \u00e0 une autre fois. L\u2019id\u00e9e de semis persiste. Notamment pour les oignons, les poireaux, peut-\u00eatre un espoir de poivrons et de concombres. \u00c0 suivre. Parfois il faut attendre plusieurs jours pour se d\u00e9faire totalement d\u2019une envie d\u2019acheter. La patience paie ; enfin, la patience permet de faire des \u00e9conomies. Il sait qu\u2019il est profond\u00e9ment ridicule, mais il persiste. Persister consciemment, c\u2019est d\u00e9j\u00e0 un bel exploit, se dit-il pour se donner du cran. Puis l\u2019Eccl\u00e9siaste s\u2019am\u00e8ne au pied du lit. Vanit\u00e9, etc. \u00c0 la fin, claqu\u00e9 comme une moule ou comme une moule claqu\u00e9e, il s\u2019assoit, biffe le passage o\u00f9 il se tire une balle en plein c\u0153ur Apr\u00e8s assez peu de recherches finalement, il est facile de convertir tous les documents Word d\u2019un r\u00e9pertoire en PDF gr\u00e2ce \u00e0 un script python. Il suffit d\u2019importer ( si ce n\u2019est pas d\u00e9j\u00e0 fait) la biblioth\u00e8que pywin32 et de surveiller les chemins des r\u00e9pertoires input et output. Car il vaut mieux ne pas \u00e9craser ou d\u00e9truire les fichiers d\u2019origine. `import os import comtypes.client def convert_to_pdf(input_folder, output_folder): # V\u00e9rifie si le r\u00e9pertoire de sortie existe, sinon le cr\u00e9e if not os.path.exists(output_folder): os.makedirs(output_folder) # Boucle \u00e0 travers tous les fichiers dans le r\u00e9pertoire d'entr\u00e9e for filename in os.listdir(input_folder): if filename.endswith(\".doc\") or filename.endswith(\".docx\"): # V\u00e9rifie si le fichier est un document Word input_path = os.path.join(input_folder, filename) output_path = os.path.join(output_folder, os.path.splitext(filename)[0] + \".pdf\") # Change l'extension en .pdf # Ouvre Word word = comtypes.client.CreateObject(\"Word.Application\") # Ouvre le document Word doc = word.Documents.Open(input_path) # Enregistre le document au format PDF doc.SaveAs(output_path, FileFormat=17) # 17 est le code pour le format PDF # Ferme le document Word doc.Close() # Quitte Word word.Quit() print(f\"Conversion de {filename} termin\u00e9e.\") # Chemin vers le r\u00e9pertoire contenant les documents Word \u00e0 convertir input_directory = \"chemin\/vers\/le\/repertoire\/contenant\/les\/documents\/word\" # Chemin vers le r\u00e9pertoire o\u00f9 les fichiers PDF seront sauvegard\u00e9s output_directory = \"chemin\/vers\/le\/repertoire\/de\/sortie\/pour\/les\/pdf\" convert_to_pdf(input_directory, output_directory)` L\u2019input et l\u2019output. A m\u00e9diter certainement. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/mg_2913.jpg?1748065239", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/12-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/12-fevrier-2024.html", "title": "12 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-12T20:28:00Z", "date_modified": "2024-12-19T11:06:59Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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    R\u00e9veill\u00e9 depuis 4h. Mais frais comme un gardon, car couch\u00e9 la veille \u00e0 21h. Lu quelques pages de Char. J\u2019ai d\u00fb m\u2019endormir avec cette phrase sur le ventre : « Ce qui gonfle ma sympathie, ce que j\u2019aime, me cause bient\u00f4t presque autant de souffrance que ce dont je me d\u00e9tourne, en r\u00e9sistant, dans le myst\u00e8re de mon c\u0153ur : appr\u00eats voil\u00e9s d\u2019une larme. » Hier ou avant-hier, j\u2019allais \u00e9crire un commentaire, mais je me suis tu. F.B bravant les lois, disant qu\u2019il en avait un nombre quasi infini de ces Epub, Ebook et autres PDF r\u00e9cup\u00e9r\u00e9s plus ou moins illicitement. J\u2019en ai beaucoup aussi de mon c\u00f4t\u00e9, j\u2019en ai partag\u00e9 avec des proches. Des collections de la Pl\u00e9iade en num\u00e9rique sur mes auteurs pr\u00e9f\u00e9r\u00e9s et dont j\u2019ai achet\u00e9 jadis les originaux. Mais ils sont dans le bureau au rez-de-chauss\u00e9e. Et puis c\u2019est pour les voyages, les avoir accessibles dans l\u2019iPad, pouvoir faire aussi des recherches. En fait, tout pareil de ce que F. dit. donc j\u2019allais pas surench\u00e9rir, ni opiner du chef rien que pour dire j\u2019opine du chef. Je n\u2019ai donc pas \u00e9crit de commentaire.<\/p>\n

    Je suis \u00e9tonn\u00e9 par l\u2019habitude d\u00e9sormais adopt\u00e9e de m\u2019en passer, de ne plus y r\u00e9pondre. Finalement, c\u2019est assez simple. Au moment de le faire, penser que l\u2019on est en train de lire un livre. Est-ce qu\u2019on \u00e9crit des commentaires \u00e0 la maison d\u2019\u00e9dition ou \u00e0 l\u2019auteur, mort ou vivant ? Moi, non. D\u2019ailleurs, la chose \u00e9crite n\u2019appartient plus gu\u00e8re \u00e0 personne, \u00e0 quoi bon s\u2019adresser \u00e0 celle-ci. Sinon la plupart du temps pour se faire mousser. Les cris du c\u0153ur sont si rares qu\u2019il vaut mieux, dans le doute, les balayer d\u2019un revers de silence. Le prix \u00e0 payer pour \u00e7a, on n\u2019en parle pas. Mais par les temps actuels, ces temps de fin de monde, on a bien le droit de choisir son trou. Enterrer le monde qu\u2019on a connu. Il n\u2019existe plus. Peut-\u00eatre m\u00eame n\u2019a-t-il jamais exist\u00e9 que dans l\u2019imagination. Ce qui apr\u00e8s coup oblige \u00e0 la prudence, voire \u00e0 la fuite.<\/p>\n

    Il est possible que des \u00e9v\u00e9nements tr\u00e8s lointains, recouverts d\u2019un voile \u00e9dulcor\u00e9 jadis afin de me permettre la survie, remontent d\u00e9sormais \u00e0 leur \u00e9tat brut, sans fard. Toute cette cruaut\u00e9 imb\u00e9cile qui m\u2019aura tant de fois d\u00e9sarm\u00e9. Que j\u2019ai voulu transmuter en vain. Elle me saute aux yeux. La b\u00eatise surtout me devient de plus en plus insupportable. L\u2019\u00e9nergie manque pour maintenir l\u2019illusion d\u2019empathie, de bienveillance. Donc je me tais, je me retiens de dire, je tourne les talons. Il n\u2019y a que durant ces trois heures du matin, parfois quatre, quand j\u2019\u00e9cris, que je retrouve un peu d\u2019humanit\u00e9 v\u00e9ritable. Pour le reste du temps, je donne le change. \u00c0 force de repousser en soi l\u2019\u00e9nergie de m\u00e9chancet\u00e9, elle ne fait que se renforcer. Je m\u2019imagine assez bien vieillard, \u00e9cumant de rage \u00e0 tout bout de champ. R\u00e9cup\u00e9rer tout ce temps perdu \u00e0 vouloir m\u00e9nager la ch\u00e8vre et le chou. Ce temps perdu idiotement. Et d\u2019y aller d\u2019une vol\u00e9e de jurons bien verts souffl\u00e9s par Gilles de la Tourette.<\/p>\n

    Parfois, j\u2019exag\u00e8re. Comme lorsque je cherche \u00e0 dessiner une ressemblance : il suffit d’exag\u00e9rer le trait pour en d\u00e9couvrir les points les plus saillants. Je n\u2019ai plus personne \u00e0 qui parler vraiment, je m\u2019en suis fait la r\u00e9flexion hier. On ne se parle plus, on r\u00e9cite des rituels. Peut-\u00eatre que cette s\u00e9ance d\u2019\u00e9criture du matin est aussi un rituel. Un programme qui ne fait que ressasser ses boucles, ses it\u00e9rations. En tous cas, petite victoire : j\u2019ai r\u00e9ussi \u00e0 cr\u00e9er un script Python qui me permet d\u2019aller r\u00e9colter tous les articles d\u2019une cat\u00e9gorie de mon blog, page par page, et de les r\u00e9unir dans l\u2019ordre chronologique o\u00f9 ils ont \u00e9t\u00e9 publi\u00e9s dans un document Word. Au bout du compte, j\u2019ai laiss\u00e9 tomber les docs, car n\u00e9cessitait une API Google, et donc encore des sous. La difficult\u00e9 est la suivante : d\u2019avoir encore \u00e0 effectuer quelques v\u00e9rifications sur le site m\u00eame afin de conna\u00eetre le nombre de pages de la rubrique pour l\u2019entrer manuellement dans le script.<\/p>\n

    Les imports pr\u00e9alables sont : import requests\/from bs4 import BeautifulSoup\/from docx import Document\/import os\/import re. Il faut aussi nettoyer le texte pour \u00e9viter les erreurs li\u00e9es aux caract\u00e8res sp\u00e9ciaux employ\u00e9s parfois dans les titres. Inverser aussi l\u2019ordre chronologique des textes copi\u00e9s par Python dans Word. Du coup, je pense que je peux encore am\u00e9liorer le script pour convertir le docx en fichier PDF, et l\u2019enregistrer dans un sous-r\u00e9pertoire. Suite aux diff\u00e9rentes avaries caus\u00e9es par les fuites d\u2019eau, l\u2019assurance prend en charge les travaux. Nous avons d\u00e9j\u00e0 choisi notre nouveau parquet pour la cuisine, nous attendions l\u2019argent sur le compte pour pouvoir aller l\u2019acheter, c\u2019est fait. La date limite de validit\u00e9 du devis approchant \u00e0 grands pas, nous d\u00e9cidons de nous rendre ce matin au magasin pour r\u00e9gler la somme. Par contre, pas chaud pour trimballer dix-huit paquets de parquet. J\u2019ai dit \u00e0 S. que je paierai la livraison pour \u00e9viter les palabres.<\/p>", "content_text": "R\u00e9veill\u00e9 depuis 4h. Mais frais comme un gardon, car couch\u00e9 la veille \u00e0 21h. Lu quelques pages de Char. J\u2019ai d\u00fb m\u2019endormir avec cette phrase sur le ventre : \u00ab Ce qui gonfle ma sympathie, ce que j\u2019aime, me cause bient\u00f4t presque autant de souffrance que ce dont je me d\u00e9tourne, en r\u00e9sistant, dans le myst\u00e8re de mon c\u0153ur : appr\u00eats voil\u00e9s d\u2019une larme. \u00bb Hier ou avant-hier, j\u2019allais \u00e9crire un commentaire, mais je me suis tu. F.B bravant les lois, disant qu\u2019il en avait un nombre quasi infini de ces Epub, Ebook et autres PDF r\u00e9cup\u00e9r\u00e9s plus ou moins illicitement. J\u2019en ai beaucoup aussi de mon c\u00f4t\u00e9, j\u2019en ai partag\u00e9 avec des proches. Des collections de la Pl\u00e9iade en num\u00e9rique sur mes auteurs pr\u00e9f\u00e9r\u00e9s et dont j\u2019ai achet\u00e9 jadis les originaux. Mais ils sont dans le bureau au rez-de-chauss\u00e9e. Et puis c\u2019est pour les voyages, les avoir accessibles dans l\u2019iPad, pouvoir faire aussi des recherches. En fait, tout pareil de ce que F. dit. donc j\u2019allais pas surench\u00e9rir, ni opiner du chef rien que pour dire j\u2019opine du chef. Je n\u2019ai donc pas \u00e9crit de commentaire. Je suis \u00e9tonn\u00e9 par l\u2019habitude d\u00e9sormais adopt\u00e9e de m\u2019en passer, de ne plus y r\u00e9pondre. Finalement, c\u2019est assez simple. Au moment de le faire, penser que l\u2019on est en train de lire un livre. Est-ce qu\u2019on \u00e9crit des commentaires \u00e0 la maison d\u2019\u00e9dition ou \u00e0 l\u2019auteur, mort ou vivant ? Moi, non. D\u2019ailleurs, la chose \u00e9crite n\u2019appartient plus gu\u00e8re \u00e0 personne, \u00e0 quoi bon s\u2019adresser \u00e0 celle-ci. Sinon la plupart du temps pour se faire mousser. Les cris du c\u0153ur sont si rares qu\u2019il vaut mieux, dans le doute, les balayer d\u2019un revers de silence. Le prix \u00e0 payer pour \u00e7a, on n\u2019en parle pas. Mais par les temps actuels, ces temps de fin de monde, on a bien le droit de choisir son trou. Enterrer le monde qu\u2019on a connu. Il n\u2019existe plus. Peut-\u00eatre m\u00eame n\u2019a-t-il jamais exist\u00e9 que dans l\u2019imagination. Ce qui apr\u00e8s coup oblige \u00e0 la prudence, voire \u00e0 la fuite. Il est possible que des \u00e9v\u00e9nements tr\u00e8s lointains, recouverts d\u2019un voile \u00e9dulcor\u00e9 jadis afin de me permettre la survie, remontent d\u00e9sormais \u00e0 leur \u00e9tat brut, sans fard. Toute cette cruaut\u00e9 imb\u00e9cile qui m\u2019aura tant de fois d\u00e9sarm\u00e9. Que j\u2019ai voulu transmuter en vain. Elle me saute aux yeux. La b\u00eatise surtout me devient de plus en plus insupportable. L\u2019\u00e9nergie manque pour maintenir l\u2019illusion d\u2019empathie, de bienveillance. Donc je me tais, je me retiens de dire, je tourne les talons. Il n\u2019y a que durant ces trois heures du matin, parfois quatre, quand j\u2019\u00e9cris, que je retrouve un peu d\u2019humanit\u00e9 v\u00e9ritable. Pour le reste du temps, je donne le change. \u00c0 force de repousser en soi l\u2019\u00e9nergie de m\u00e9chancet\u00e9, elle ne fait que se renforcer. Je m\u2019imagine assez bien vieillard, \u00e9cumant de rage \u00e0 tout bout de champ. R\u00e9cup\u00e9rer tout ce temps perdu \u00e0 vouloir m\u00e9nager la ch\u00e8vre et le chou. Ce temps perdu idiotement. Et d\u2019y aller d\u2019une vol\u00e9e de jurons bien verts souffl\u00e9s par Gilles de la Tourette. Parfois, j\u2019exag\u00e8re. Comme lorsque je cherche \u00e0 dessiner une ressemblance : il suffit d'exag\u00e9rer le trait pour en d\u00e9couvrir les points les plus saillants. Je n\u2019ai plus personne \u00e0 qui parler vraiment, je m\u2019en suis fait la r\u00e9flexion hier. On ne se parle plus, on r\u00e9cite des rituels. Peut-\u00eatre que cette s\u00e9ance d\u2019\u00e9criture du matin est aussi un rituel. Un programme qui ne fait que ressasser ses boucles, ses it\u00e9rations. En tous cas, petite victoire : j\u2019ai r\u00e9ussi \u00e0 cr\u00e9er un script Python qui me permet d\u2019aller r\u00e9colter tous les articles d\u2019une cat\u00e9gorie de mon blog, page par page, et de les r\u00e9unir dans l\u2019ordre chronologique o\u00f9 ils ont \u00e9t\u00e9 publi\u00e9s dans un document Word. Au bout du compte, j\u2019ai laiss\u00e9 tomber les docs, car n\u00e9cessitait une API Google, et donc encore des sous. La difficult\u00e9 est la suivante : d\u2019avoir encore \u00e0 effectuer quelques v\u00e9rifications sur le site m\u00eame afin de conna\u00eetre le nombre de pages de la rubrique pour l\u2019entrer manuellement dans le script. Les imports pr\u00e9alables sont : import requests\/from bs4 import BeautifulSoup\/from docx import Document\/import os\/import re. Il faut aussi nettoyer le texte pour \u00e9viter les erreurs li\u00e9es aux caract\u00e8res sp\u00e9ciaux employ\u00e9s parfois dans les titres. Inverser aussi l\u2019ordre chronologique des textes copi\u00e9s par Python dans Word. Du coup, je pense que je peux encore am\u00e9liorer le script pour convertir le docx en fichier PDF, et l\u2019enregistrer dans un sous-r\u00e9pertoire. Suite aux diff\u00e9rentes avaries caus\u00e9es par les fuites d\u2019eau, l\u2019assurance prend en charge les travaux. Nous avons d\u00e9j\u00e0 choisi notre nouveau parquet pour la cuisine, nous attendions l\u2019argent sur le compte pour pouvoir aller l\u2019acheter, c\u2019est fait. La date limite de validit\u00e9 du devis approchant \u00e0 grands pas, nous d\u00e9cidons de nous rendre ce matin au magasin pour r\u00e9gler la somme. Par contre, pas chaud pour trimballer dix-huit paquets de parquet. J\u2019ai dit \u00e0 S. que je paierai la livraison pour \u00e9viter les palabres.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/pascale1.jpg?1748065103", "tags": ["\u00e9criture fragmentaire"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/11-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/11-fevrier-2024.html", "title": "11 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-11T20:23:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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    \n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

    Lev\u00e9 aux aurores. Il me vient aussit\u00f4t la pens\u00e9e qu\u2019il faut se d\u00e9charger d\u2019un poids de phrases verbeuses. De laisser sortir tout \u00e7a d\u2019un coup, tout en \u00e9tant scribe tout en carton, et se laisser ainsi conduire par cette absurde dict\u00e9e. Garder par devers soi ce fameux droit de r\u00e9serve pour plus tard. Quand il s\u2019agira de peindre ou de peigner la girafe. Je ne sais jamais. Les monuments de la ville ne sont pas l\u00e0 par hasard. Se souvenir que Paris fut \u00e0 un moment la ville du Parisis. Isis allant en qu\u00eate des morceaux dispers\u00e9s d\u2019Osiris tu\u00e9 par Seth. Deux voies sont ainsi visibles si on commence \u00e0 l\u00e9viter, \u00e0 prendre de l\u2019altitude au-dessus de la ville. Ainsi, par exemple, cette ligne qui rejoint l\u2019Arche de la D\u00e9fense cubique \u00e0 Al\u00e9sia (Guillon) o\u00f9 se trouve la pyramide romaine des couards. Les Gaulois n\u2019\u00e9taient pourtant pas des couards face aux l\u00e9gionnaires capara\u00e7onn\u00e9s comme des insectes.<\/p>\n

    Malraux, heureusement, interrompt les travaux de d\u00e9molition du site d\u2019Al\u00e9sia qu\u2019on cherchait dans les ann\u00e9es 70 \u00e0 rayer compl\u00e8tement des cartes mn\u00e9moniques. Et c\u2019est le m\u00eame Malraux qui est \u00e0 l\u2019origine de la Tour Montparnasse en \u00e9cho de la disparition d\u2019une bonne partie du site sacr\u00e9 par les bulldozers de Seth, comme la r\u00e9surrection phallique de la colline aux 9 druidesses. La tour Eiffel est de 7, Les Invalides de 9. Comme Notre-Dame. Et la colonne de Cergy et l\u2019axe Majeur, neuf neuf neuf. Mitterrand en connaissait un rayon. Il avait lu Ren\u00e9 Gu\u00e9non. C\u2019\u00e9tait un Jedi \u00e0 sa fa\u00e7on, d\u2019ailleurs il ne voulait pas non plus en \u00eatre de trop, contrairement aux apparats, aux apparences. Il v\u00e9cut, aima, rusa aussi au neuf sur l\u2019axe, au 9 Avenue Fr\u00e9d\u00e9ric Le Play, 75007 Paris, France — avec ses amours cach\u00e9es. On a beau dire, et toute la salet\u00e9 qu\u2019on d\u00e9vers\u00e2t jadis, c\u2019\u00e9tait un bonhomme. Il devait n\u00e9cessairement \u00eatre initi\u00e9 aux codes les plus secr\u00e8tement gard\u00e9s depuis bien avant les pyramides. Il savait les vertus des pyramides et de quel bois sont faits les cubes.<\/p>\n

    Apr\u00e8s sa mort, le monde se recouvre d\u2019un voile sombre comme cette statue d\u2019Isis sise aux Am\u00e9riques qui ne parle qu\u2019aux Fran\u00e7ais. Et voil\u00e0 o\u00f9 aujourd\u2019hui nous en sommes. Noir presque total. Et bient\u00f4t mars, l\u2019\u00e9quinoxe, qui nous trouvera encore une fois dans la lune. Je me souviens encore assez clairement de la place de la Bastille, noire de monde, ce 10 mai 1981. Tous les espoirs que l\u2019\u00e9lection de Fran\u00e7ois Mitterrand procurait au pays. J\u2019habitais l\u00e0, dans une chambre de bonne. Au septi\u00e8me \u00e9tage du 5 place de la Bastille, accessoirement l\u2019immeuble de la Banque de France. Ensuite, se demander si Mitterrand \u00e9tait ou non un homme de gauche : il faudrait une d\u00e9finition claire de ce qu\u2019est la gauche, de ce qu\u2019elle fut. Sans doute ses motivations profondes rencontr\u00e8rent-elles \u00e0 un moment de l\u2019histoire celles d\u2019une certaine gauche. C\u2019est possible. Mais quelque chose de beaucoup plus profond \u00e9mane de son parcours d\u2019homme politique, malgr\u00e9 toutes les salissures que les arm\u00e9es de Seth ont voulu l\u2019entacher. Il a toujours eu les qualit\u00e9s, les faiblesses. Et la mission. Chacun fait comme il peut. Rien \u00e0 dire l\u00e0-dessus.<\/p>\n

    Oh ces \u00e9mois, ces bisous, ces baisers, ces embrassades, ces papouilles, ces \u00e9treintes, presque une orgie dionysiaque ce jour-l\u00e0. Puis ensuite mazette tu passes \u00e0 la caisse, trop de plaisir d\u2019un coup nuit. Les ann\u00e9es 80, je n\u2019aimerais pas y revenir. La mis\u00e8re noire, la solitude indigeste, l\u2019insupportable pourrissement du monde autour de soi, dans les regards devenant vitreux, les conversations pleines de mots d\u2019ordre. La seule issue alors \u00e9tait de marcher sans rel\u00e2che dans les rues de la ville, abandonnant m\u00e9tro et transports en commun. Marche ou cr\u00e8ve. Et j\u2019allais, innocent encore, m\u2019installer sur une chaise de fer face au S\u00e9nat, dont tout crie chez lui dans sa mesure et d\u00e9mesure qu\u2019il est de Seth et pas de neuf. Et les femmes. Des Isis \u00e0 suivre dans leur d\u00e9ambulation guerri\u00e8re, ramassant des morceaux de ce qui a \u00e9t\u00e9 bris\u00e9.<\/p>\n

    Ce qui m\u2019a sauv\u00e9 toujours, c\u2019est ma na\u00efvet\u00e9. Inoxydable malgr\u00e9 tout le savoir, la connaissance ingurgit\u00e9e. Comme si tout cela n\u2019\u00e9tait pas vraiment s\u00e9rieux. Comme si moi, le monde, les gens, tout cela c\u2019\u00e9tait pour du beurre. Du th\u00e9\u00e2tre, du cin\u00e9ma. Et qu\u2019on allait tirer sa r\u00e9v\u00e9rence \u00e0 la fin en se tapant une bonne bi\u00e8re. Mais pas une Guinness bien nourrissante, pas moussue ni onctueuse, non, une bi\u00e8re froide, glac\u00e9e, destin\u00e9e au 6 de 6 pieds sous terre.<\/p>", "content_text": "Lev\u00e9 aux aurores. Il me vient aussit\u00f4t la pens\u00e9e qu\u2019il faut se d\u00e9charger d\u2019un poids de phrases verbeuses. De laisser sortir tout \u00e7a d\u2019un coup, tout en \u00e9tant scribe tout en carton, et se laisser ainsi conduire par cette absurde dict\u00e9e. Garder par devers soi ce fameux droit de r\u00e9serve pour plus tard. Quand il s\u2019agira de peindre ou de peigner la girafe. Je ne sais jamais. Les monuments de la ville ne sont pas l\u00e0 par hasard. Se souvenir que Paris fut \u00e0 un moment la ville du Parisis. Isis allant en qu\u00eate des morceaux dispers\u00e9s d\u2019Osiris tu\u00e9 par Seth. Deux voies sont ainsi visibles si on commence \u00e0 l\u00e9viter, \u00e0 prendre de l\u2019altitude au-dessus de la ville. Ainsi, par exemple, cette ligne qui rejoint l\u2019Arche de la D\u00e9fense cubique \u00e0 Al\u00e9sia (Guillon) o\u00f9 se trouve la pyramide romaine des couards. Les Gaulois n\u2019\u00e9taient pourtant pas des couards face aux l\u00e9gionnaires capara\u00e7onn\u00e9s comme des insectes. Malraux, heureusement, interrompt les travaux de d\u00e9molition du site d\u2019Al\u00e9sia qu\u2019on cherchait dans les ann\u00e9es 70 \u00e0 rayer compl\u00e8tement des cartes mn\u00e9moniques. Et c\u2019est le m\u00eame Malraux qui est \u00e0 l\u2019origine de la Tour Montparnasse en \u00e9cho de la disparition d\u2019une bonne partie du site sacr\u00e9 par les bulldozers de Seth, comme la r\u00e9surrection phallique de la colline aux 9 druidesses. La tour Eiffel est de 7, Les Invalides de 9. Comme Notre-Dame. Et la colonne de Cergy et l\u2019axe Majeur, neuf neuf neuf. Mitterrand en connaissait un rayon. Il avait lu Ren\u00e9 Gu\u00e9non. C\u2019\u00e9tait un Jedi \u00e0 sa fa\u00e7on, d\u2019ailleurs il ne voulait pas non plus en \u00eatre de trop, contrairement aux apparats, aux apparences. Il v\u00e9cut, aima, rusa aussi au neuf sur l\u2019axe, au 9 Avenue Fr\u00e9d\u00e9ric Le Play, 75007 Paris, France \u2014 avec ses amours cach\u00e9es. On a beau dire, et toute la salet\u00e9 qu\u2019on d\u00e9vers\u00e2t jadis, c\u2019\u00e9tait un bonhomme. Il devait n\u00e9cessairement \u00eatre initi\u00e9 aux codes les plus secr\u00e8tement gard\u00e9s depuis bien avant les pyramides. Il savait les vertus des pyramides et de quel bois sont faits les cubes. Apr\u00e8s sa mort, le monde se recouvre d\u2019un voile sombre comme cette statue d\u2019Isis sise aux Am\u00e9riques qui ne parle qu\u2019aux Fran\u00e7ais. Et voil\u00e0 o\u00f9 aujourd\u2019hui nous en sommes. Noir presque total. Et bient\u00f4t mars, l\u2019\u00e9quinoxe, qui nous trouvera encore une fois dans la lune. Je me souviens encore assez clairement de la place de la Bastille, noire de monde, ce 10 mai 1981. Tous les espoirs que l\u2019\u00e9lection de Fran\u00e7ois Mitterrand procurait au pays. J\u2019habitais l\u00e0, dans une chambre de bonne. Au septi\u00e8me \u00e9tage du 5 place de la Bastille, accessoirement l\u2019immeuble de la Banque de France. Ensuite, se demander si Mitterrand \u00e9tait ou non un homme de gauche : il faudrait une d\u00e9finition claire de ce qu\u2019est la gauche, de ce qu\u2019elle fut. Sans doute ses motivations profondes rencontr\u00e8rent-elles \u00e0 un moment de l\u2019histoire celles d\u2019une certaine gauche. C\u2019est possible. Mais quelque chose de beaucoup plus profond \u00e9mane de son parcours d\u2019homme politique, malgr\u00e9 toutes les salissures que les arm\u00e9es de Seth ont voulu l\u2019entacher. Il a toujours eu les qualit\u00e9s, les faiblesses. Et la mission. Chacun fait comme il peut. Rien \u00e0 dire l\u00e0-dessus. Oh ces \u00e9mois, ces bisous, ces baisers, ces embrassades, ces papouilles, ces \u00e9treintes, presque une orgie dionysiaque ce jour-l\u00e0. Puis ensuite mazette tu passes \u00e0 la caisse, trop de plaisir d\u2019un coup nuit. Les ann\u00e9es 80, je n\u2019aimerais pas y revenir. La mis\u00e8re noire, la solitude indigeste, l\u2019insupportable pourrissement du monde autour de soi, dans les regards devenant vitreux, les conversations pleines de mots d\u2019ordre. La seule issue alors \u00e9tait de marcher sans rel\u00e2che dans les rues de la ville, abandonnant m\u00e9tro et transports en commun. Marche ou cr\u00e8ve. Et j\u2019allais, innocent encore, m\u2019installer sur une chaise de fer face au S\u00e9nat, dont tout crie chez lui dans sa mesure et d\u00e9mesure qu\u2019il est de Seth et pas de neuf. Et les femmes. Des Isis \u00e0 suivre dans leur d\u00e9ambulation guerri\u00e8re, ramassant des morceaux de ce qui a \u00e9t\u00e9 bris\u00e9. Ce qui m\u2019a sauv\u00e9 toujours, c\u2019est ma na\u00efvet\u00e9. Inoxydable malgr\u00e9 tout le savoir, la connaissance ingurgit\u00e9e. Comme si tout cela n\u2019\u00e9tait pas vraiment s\u00e9rieux. Comme si moi, le monde, les gens, tout cela c\u2019\u00e9tait pour du beurre. Du th\u00e9\u00e2tre, du cin\u00e9ma. Et qu\u2019on allait tirer sa r\u00e9v\u00e9rence \u00e0 la fin en se tapant une bonne bi\u00e8re. Mais pas une Guinness bien nourrissante, pas moussue ni onctueuse, non, une bi\u00e8re froide, glac\u00e9e, destin\u00e9e au 6 de 6 pieds sous terre. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/axe-majeur_5.jpg?1748065159", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/09-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/09-fevrier-2024.html", "title": "09 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-09T20:08:00Z", "date_modified": "2025-09-18T14:13:12Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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    \n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

    Narrer n\u2019est pas parler. Souffler n\u2019est pas jouer. Il faut sortir des mots du quotidien pour raconter. Celle qui dit : passe-moi le sel, comment a \u00e9t\u00e9 ta journ\u00e9e, sors donc les poubelles. Embrasse-moi, idiot. Et pourquoi donc cet \u00e9cart, me dis-je soudain, au moment pr\u00e9cis o\u00f9 je me frictionnai avec la serviette \u00e9ponge, en sortant de la douche. J\u2019ai toujours r\u00eav\u00e9 d\u2019\u00e9crire comme les gens parlent autour de moi. Peut-\u00eatre que je vais sauter le pas. Peut-\u00eatre bien. La litt\u00e9rature, c\u2019est tr\u00e8s bien, je ne dis pas. Mais ce qui est l\u00e0, vivant tout autour, c\u2019est tr\u00e8s bien aussi. Peut-\u00eatre que tout est tr\u00e8s bien, finalement. Pas de choix \u00e0 faire.<\/p>", "content_text": "Narrer n\u2019est pas parler. Souffler n\u2019est pas jouer. Il faut sortir des mots du quotidien pour raconter. Celle qui dit : passe-moi le sel, comment a \u00e9t\u00e9 ta journ\u00e9e, sors donc les poubelles. Embrasse-moi, idiot. Et pourquoi donc cet \u00e9cart, me dis-je soudain, au moment pr\u00e9cis o\u00f9 je me frictionnai avec la serviette \u00e9ponge, en sortant de la douche. J\u2019ai toujours r\u00eav\u00e9 d\u2019\u00e9crire comme les gens parlent autour de moi. Peut-\u00eatre que je vais sauter le pas. Peut-\u00eatre bien. La litt\u00e9rature, c\u2019est tr\u00e8s bien, je ne dis pas. Mais ce qui est l\u00e0, vivant tout autour, c\u2019est tr\u00e8s bien aussi. Peut-\u00eatre que tout est tr\u00e8s bien, finalement. Pas de choix \u00e0 faire.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_2407.jpg?1748065117", "tags": ["vocabulaire"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/08-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/08-fevrier-2024.html", "title": "08 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-08T09:52:00Z", "date_modified": "2025-06-18T23:09:05Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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    \n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

    Le protocole consiste \u00e0 n\u2019avoir pas de protocole. C\u2019est \u00e0 dire d\u2019extraire de l\u2019habitude, de cette volont\u00e9 louche de s\u2019organiser. De recommencer ad vitam aeternam la m\u00eame chose avec l\u2019espoir idiot-mais est-ce que ce n\u2019est pas un pl\u00e9onasme- de voir surgir un changement. M\u00eame imperceptible. C\u2019est ce qui est traqu\u00e9 dans le protocole sans doute. D\u00e9traquer le chaos, d\u00e9traquer un ordre interne ou externe. On finit par se perdre. Et puis nous savons bien. Il le faut. Nous savons \u00e0 pr\u00e9sent tous tr\u00e8s bien. Nous savons la plupart des sujets, des histoires. Il n\u2019y a que les jeunes qui font mine de d\u00e9couvrir. Hier encore j\u2019inventai avec une candeur exceptionnelle : le fil \u00e0 couper le beurre, l\u2019eau chaude et j\u2019enfon\u00e7ai dix portes d\u00e9j\u00e0 ouvertes. Et en une seule phrase. En battant des mains. Je m\u2019applaudissais. Mais ce que j\u2019en retiens c\u2019est cette envie d\u2019applaudissement, c\u2019est tout. Et c\u2019est \u00e0 cela que je me suis attel\u00e9 depuis, \u00e0 m\u2019en d\u00e9faire, comme de toutes ces vieilles attentes. \u2002Rien de nouveau \u00e0 l\u2019horizon. La nouveaut\u00e9 est de le savoir vraiment, puis de s\u2019en contenter. Une autre paire de manches. Je laisse murir cette quatri\u00e8me proposition d\u2019atelier d\u2019\u00e9criture. J\u2019y pense de temps \u00e0 autre durant la journ\u00e9e. C\u2019est \u00e0 peu pr\u00e8s tout. 160 pages sur le fait de gravir un escalator ravive imm\u00e9diatement ( quand j\u2019y pense) un c\u00f4t\u00e9 fantasque en moi assez g\u00eanant. Le fait que ce soit un simple exercice, une distraction, m\u00eame si parfaitement s\u00e9rieuse comme toutes- m\u2019am\u00e8ne progressivement \u00e0 ren\u00e2cler encore une fois de plus. C\u2019est un mouvement. Parfaitement identifiable d\u00e9sormais. L\u2019enthousiasme na\u00eff, l\u2019engagement inconsid\u00e9r\u00e9, la t\u00eate en avant, puis le mur, la bosse, le mea culpa. Non, un peu de poil de la b\u00eate \u00e0 force de faire toujours la m\u00eame chose. Patience. Et s\u2019\u00e9loigner pour se rapprocher. Les all\u00e9es et venues. « Quant les bourdonnements qui lui tintaient aux oreilles cess\u00e8rent, il crut entendre des g\u00e9missements, des all\u00e9es et venues dans le salon, [\u2026]. — (Honor\u00e9 de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)<\/p>\n

    De ces instants qui sont, dans le grand mouvement vers le but, des interstices. Pas si facile de les rep\u00e9rer. Pas si facile de les tenir en main pour les examiner. Mais, une fois l\u2019exercice fait une premi\u00e8re fois, c\u2019est si facile de le recommencer, cela devient une seconde nature. Un petit sentier de traverse qui s\u2019\u00e9loigne des nationales, des d\u00e9partementales, \u00e0 une ou deux voies. C\u2019est bien de s\u2019y enfoncer, quelque chose de l\u2019enfance vous revient presque instantan\u00e9ment. Des peurs et des merveilles. Comme si le moment avait pris une grosse gomme pour effacer tout ce que l\u2019on avait mis en place pour ne plus s\u2019y attarder. L\u2019air adulte. La pr\u00e9occupation. Le soucis. Le savoir. L\u2019ignorance et la honte. Et soudain une clairi\u00e8re, un rayon de lumi\u00e8re pos\u00e9 l\u00e0 en plein centre de ce petit moment anodin, qui ne l\u2019est plus du tout et fa\u00e7on \u00e9vidente, limpide. C\u2019est comme revenir sur les lieux longtemps apr\u00e8s. Pass\u00e9 le malaise qu\u2019on \u00e9prouve \u00e0 se dire que tout \u00e0 tellement chang\u00e9, que rien n\u2019est plus comme avant, finalement quelque chose se d\u00e9chire en soi. Une poche. C\u2019est peut-\u00eatre \u00e7a la r\u00e9alit\u00e9. Une poche des eaux qui, si l\u2019on s\u2019en approche de pr\u00e8s, laisse apercevoir un petit poisson rouge tournicotant dans son bocal. Ah mais comme il me ressemble.<\/p>\n

    seconde version
    \nLe protocole, c\u2019est l\u2019absence de protocole. C\u2019est refuser l\u2019habitude, cette volont\u00e9 suspecte de tout organiser. C\u2019est r\u00e9p\u00e9ter inlassablement les m\u00eames gestes, avec l\u2019espoir, pourtant vain, de voir \u00e9merger le changement, m\u00eame imperceptible. C\u2019est traquer, sans rel\u00e2che, le chaos, qu\u2019il soit interne ou externe. Et \u00e0 force, on finit par se perdre. Nous le savons bien, c\u2019est in\u00e9luctable. Nous ma\u00eetrisons d\u00e9sormais la plupart des sujets, des histoires. Seuls les jeunes feignent la d\u00e9couverte. Il y a peu encore, je faisais preuve d\u2019une candeur remarquable : je r\u00e9inventais le fil \u00e0 couper le beurre, l\u2019eau chaude, et j\u2019enfon\u00e7ais dix portes d\u00e9j\u00e0 grandes ouvertes. Mais ce dont je me souviens surtout, c\u2019est de ce besoin d\u2019applaudissements. Et depuis lors, j\u2019ai entrepris de m\u2019en lib\u00e9rer, tout comme de toutes ces vieilles attentes. Rien de neuf \u00e0 l\u2019horizon. La vraie nouveaut\u00e9, c\u2019est d\u2019en \u00eatre conscient, et d\u2019y trouver satisfaction. C\u2019est une autre paire de manches. Je laisse m\u00fbrir cette quatri\u00e8me proposition d\u2019atelier d\u2019\u00e9criture. J\u2019y pense de temps \u00e0 autre durant la journ\u00e9e. C\u2019est \u00e0 peu pr\u00e8s tout. L\u2019id\u00e9e de consacrer 160 pages \u00e0 l\u2019ascension d\u2019un escalator r\u00e9veille imm\u00e9diatement, lorsque j\u2019y songe, un c\u00f4t\u00e9 fantasque en moi, assez embarrassant. Le simple fait que ce soit un exercice, une distraction, bien que s\u00e9rieux comme tous les autres, me pousse peu \u00e0 peu \u00e0 r\u00e9sister une fois de plus. C\u2019est un sch\u00e9ma d\u00e9sormais parfaitement identifiable. L\u2019enthousiasme na\u00eff, l\u2019engagement irr\u00e9fl\u00e9chi, la t\u00eate la premi\u00e8re, puis la rencontre avec le mur, la bosse, le mea culpa. Non, c\u2019est un peu comme retrouver ses marques, \u00e0 force de r\u00e9p\u00e9tition. De la patience, et un recul n\u00e9cessaire pour mieux avancer. Les all\u00e9es et venues. \u2018Quand les bourdonnements qui lui tintaient aux oreilles cess\u00e8rent, il crut entendre des g\u00e9missements, des all\u00e9es et venues dans le salon [\u2026]\u2019 \u2013 Honor\u00e9 de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832. Ces instants, au c\u0153ur de la grande course vers notre but, sont des interstices. Ce sont des moments qui \u00e9chappent au mouvement g\u00e9n\u00e9ral du monde, des parenth\u00e8ses dans le flux de nos pr\u00e9occupations quotidiennes. En suivant les sentiers qui y m\u00e8nent, nous pouvons d\u00e9couvrir des peurs, des merveilles oubli\u00e9es, des clairi\u00e8res o\u00f9 la lumi\u00e8re perce la densit\u00e9 des jours sombres. C\u2019est l\u00e0 que l\u2019enfance reprend ses droits presque instantan\u00e9ment, o\u00f9 l\u2019air s\u00e9rieux et les soucis se dissipent, laissant place \u00e0 la curiosit\u00e9 et \u00e0 l\u2019\u00e9merveillement. Comme si, en un instant, tout ce que nous avions mis en place pour nous d\u00e9tacher de ces moments disparaissait, effac\u00e9 par une \u00e9norme gomme. L\u2019air s\u00e9rieux, les pr\u00e9occupations, les soucis, le savoir, l\u2019ignorance et la honte. Et soudain, une clairi\u00e8re, un rayon de lumi\u00e8re pos\u00e9 l\u00e0, au milieu de ce moment anodin, qui n\u2019en est plus un. C\u2019est comme revenir sur les lieux apr\u00e8s une longue absence. Pass\u00e9 le malaise de constater \u00e0 quel point tout a chang\u00e9, que plus rien n\u2019est comme avant, quelque chose en nous se r\u00e9veille. Une poche se d\u00e9chire, et peut-\u00eatre, c\u2019est l\u00e0 la r\u00e9alit\u00e9. Une poche des eaux qui, si l\u2019on s\u2019en approche de pr\u00e8s, laisse entrevoir un petit poisson rouge qui tourne dans son bocal. Ah, comme il nous ressemble.<\/p>\n

    Le fait d\u2019avoir \u00e0 nouveau autoris\u00e9 la banque \u00e0 accepter les pr\u00e9l\u00e8vements de l\u2019URSSAF, de la CIPAV me voue \u00e0 l\u2019intempestif. Apr\u00e8s avoir n\u00e9goci\u00e9 un \u00e9ch\u00e9ancier avec l\u2019un, l\u2019autre sauvagement se sert. Voici donc la pratique des organismes priv\u00e9s charg\u00e9 du recouvrement des cotisations sociales des ind\u00e9pendants. Je d\u00e9couvre ce matin ce pr\u00e9l\u00e8vement de 321 euros qui me fiche dans une rogne inou\u00efe. Alors que j\u2019essaie d\u2019\u00eatre d\u2019un sto\u00efcisme h\u00e9ro\u00efque ces derniers jours. Tout \u00e0 fait vex\u00e9 pour le coup. Et de faire un mail acerbe \u00e0 l\u2019huissier pour lui expliquer que ce mois-ci, \u00e7a va comme \u00e7a, je n\u2019ai pas de planche \u00e0 billet, pas d\u2019athanor pour cr\u00e9er des lingots d\u2019or. Et de voir soudain surgir des horreurs sous mon clavier comme association de malfaiteurs, vol, arnaque, coup mont\u00e9. bref. Et tout cela pour \u00e0 la fin une pension de retraite de 673 euros vers\u00e9e une seule fois et puis plus rien. Impression de citron press\u00e9. Est-ce qu\u2019un citron \u00e0 bien le droit de s\u2019offusquer qu\u2019on le presse. Tais toi je me suis dit, tais-toi.\u2002Le\u2002mot Christ en me r\u00e9veillant vers les 4 h me vient en tant que m\u00e9taphore, all\u00e9gorie de tout ce qu\u2019un petit ind\u00e9pendant peut subir comme calvaire de la part de l\u2019Etat, de la Justice, de Charybde et de Scylla que sont la CIPAV et l\u2019URSSAF. Et \u00e0 la fin clou\u00e9 au pilori par les actes, les mises en demeure, les saisies, est-ce qu\u2019on ressuscite ? Va savoir.<\/p>\n

    Quand m\u00eame achet\u00e9 deux toiles. Et \u00e0 nouveau la m\u00eame p\u00e9rip\u00e9tie \u00e0 la caisse du magasin. J\u2019avais pris des 60F en voyant les prix modiques, seulement 23 \u20ac si pur coton. Et l\u00e0 boum on me demande 100 \u20ac parce que j\u2019ai pris des m\u00e9langes coton polyester, qui elles coutent dans les 50 \u20ac. Cela fait deux fois qu\u2019ils font le coup. Donc \u00e0 la fin me suis rabattu sur du 50 f pur coton, il en restait deux seulement en stock.<\/p>\n

    Souvenir en \u00e9crivant de cette conversation t\u00e9l\u00e9phonique d\u2019il y a bien deux ans d\u00e9sormais. Cet \u00e9crivain qui organisait une formation \u00e0 l\u2019\u00e9criture. Une bonne demi- heure \u00e0 discuter de tout et rien, \u00e0 plaisanter. Lui en Bretagne en qu\u00eate d\u2019une for\u00eat pour s\u2019y planquer, moi encore \u00e0 pr\u00e9parer je ne sais plus quelle exposition. Et \u00e0 la fin il me dit qu\u2019il est bien \u00e9tonn\u00e9, qu\u2019il s\u2019attendait \u00e0 tomber sur un type perch\u00e9 vu ce que j\u2019\u00e9cris, alors que non, j\u2019ai l\u2019air tout \u00e0 fait normal.\u2002Evidemment \u00e0 l\u2019\u00e9poque, Je ne lui ai pas parl\u00e9 du dibbouk. Je ne lui ai pas dit que j\u2019\u00e9tais poss\u00e9d\u00e9 seulement de quatre \u00e0\u2002neuf tous les matins, que le reste de la journ\u00e9e j\u2019\u00e9tais un couillon tout ce qu\u2019il y a de plus normal.<\/p>\n

    Sans le faire expr\u00e8s j\u2019ai \u00e9crit deux fois la m\u00eame phrase dans un petit billet d\u00e9j\u00e0 post\u00e9. Je ne m\u2019en \u00e9tais m\u00eame pas aper\u00e7u. Mais l\u2019effet de voir comme une sorte de grippage, de d\u00e9rapage, un m\u00e9canisme qui se d\u00e9r\u00e8gle comme \u00e7a sous les yeux, est \u00e9tonnant. Cela produit du « d\u00e9j\u00e0- vu » \u00e0 peu de frais. Et de l\u2019utiliser aujourd\u2019hui pour r\u00e9\u00e9crire une seconde version d\u2019un texte. Cela rejoint l\u2019exercice de l\u2019atelier d\u2019\u00e9criture finalement. Deux textes presque en tout point identiques sauf que non, de toutes petites modifications sont \u00e0 d\u00e9celer. Exercice provenant de Jacques Roubaud \u00e0 l\u2019origine.<\/p>\n

    De Roubaud au sonnet d\u2019un pas\u2002m\u00e8ne \u00e0 Marot. (Pour le may plant\u00e9 par les imprimeurs de Lyon devant le logis du seigneur Trivulse ) Du may \u00e0 la racine des choses qui nous passent par la t\u00eate quand on \u00e9crit.<\/p>\n

    L\u2019interligne est trop large sur WordPress. Ce qui me conduit \u00e0 le supprimer parfois en fabriquant de longues tirades d\u2019un seul bloc. Se pencher sur ce probl\u00e8me technique. Mais en allant dans le th\u00e8me, d\u00e9couverte que pour avoir acc\u00e8s au CSS il faut un plan payant. A suivre.\u2002Cette r\u00e9ticence \u00e0 payer. Tout notre syst\u00e8me bas\u00e9 sur cette comptabilit\u00e9. Et ceux qui tombent, il faut qu\u2019ils paient. Bien s\u00fbr on ne s\u2019en prend plus aux corps, la Justice ne torture plus. Sa monnaie sonnante et tr\u00e9buchante se compte en temps, en ann\u00e9es de prison, et en amendes bien s\u00fbr. En vous \u00f4tant vos droits on vous autorise malgr\u00e9 tout l\u2019oisivet\u00e9. En prison seulement 5% des d\u00e9tenus participent \u00e0 des activit\u00e9s culturelles. Tous les autres font jouer leur droit \u00e0 ne rien faire du tout -le seul qu\u2019il leur reste selon leur point de vue. Ils ne le font m\u00eame pas jouer je crois, c\u2019est un r\u00e9flexe.<\/p>", "content_text": "Le protocole consiste \u00e0 n\u2019avoir pas de protocole. C\u2019est \u00e0 dire d\u2019extraire de l\u2019habitude, de cette volont\u00e9 louche de s\u2019organiser. De recommencer ad vitam aeternam la m\u00eame chose avec l\u2019espoir idiot-mais est-ce que ce n\u2019est pas un pl\u00e9onasme- de voir surgir un changement. M\u00eame imperceptible. C\u2019est ce qui est traqu\u00e9 dans le protocole sans doute. D\u00e9traquer le chaos, d\u00e9traquer un ordre interne ou externe. On finit par se perdre. Et puis nous savons bien. Il le faut. Nous savons \u00e0 pr\u00e9sent tous tr\u00e8s bien. Nous savons la plupart des sujets, des histoires. Il n\u2019y a que les jeunes qui font mine de d\u00e9couvrir. Hier encore j\u2019inventai avec une candeur exceptionnelle : le fil \u00e0 couper le beurre, l\u2019eau chaude et j\u2019enfon\u00e7ai dix portes d\u00e9j\u00e0 ouvertes. Et en une seule phrase. En battant des mains. Je m\u2019applaudissais. Mais ce que j\u2019en retiens c\u2019est cette envie d\u2019applaudissement, c\u2019est tout. Et c\u2019est \u00e0 cela que je me suis attel\u00e9 depuis, \u00e0 m\u2019en d\u00e9faire, comme de toutes ces vieilles attentes. Rien de nouveau \u00e0 l\u2019horizon. La nouveaut\u00e9 est de le savoir vraiment, puis de s\u2019en contenter. Une autre paire de manches. Je laisse murir cette quatri\u00e8me proposition d\u2019atelier d\u2019\u00e9criture. J\u2019y pense de temps \u00e0 autre durant la journ\u00e9e. C\u2019est \u00e0 peu pr\u00e8s tout. 160 pages sur le fait de gravir un escalator ravive imm\u00e9diatement ( quand j\u2019y pense) un c\u00f4t\u00e9 fantasque en moi assez g\u00eanant. Le fait que ce soit un simple exercice, une distraction, m\u00eame si parfaitement s\u00e9rieuse comme toutes- m\u2019am\u00e8ne progressivement \u00e0 ren\u00e2cler encore une fois de plus. C\u2019est un mouvement. Parfaitement identifiable d\u00e9sormais. L\u2019enthousiasme na\u00eff, l\u2019engagement inconsid\u00e9r\u00e9, la t\u00eate en avant, puis le mur, la bosse, le mea culpa. Non, un peu de poil de la b\u00eate \u00e0 force de faire toujours la m\u00eame chose. Patience. Et s\u2019\u00e9loigner pour se rapprocher. Les all\u00e9es et venues. \u00abQuant les bourdonnements qui lui tintaient aux oreilles cess\u00e8rent, il crut entendre des g\u00e9missements, des all\u00e9es et venues dans le salon, [\u2026]. \u2014 (Honor\u00e9 de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832) De ces instants qui sont, dans le grand mouvement vers le but, des interstices. Pas si facile de les rep\u00e9rer. Pas si facile de les tenir en main pour les examiner. Mais, une fois l\u2019exercice fait une premi\u00e8re fois, c\u2019est si facile de le recommencer, cela devient une seconde nature. Un petit sentier de traverse qui s\u2019\u00e9loigne des nationales, des d\u00e9partementales, \u00e0 une ou deux voies. C\u2019est bien de s\u2019y enfoncer, quelque chose de l\u2019enfance vous revient presque instantan\u00e9ment. Des peurs et des merveilles. Comme si le moment avait pris une grosse gomme pour effacer tout ce que l\u2019on avait mis en place pour ne plus s\u2019y attarder. L\u2019air adulte. La pr\u00e9occupation. Le soucis. Le savoir. L\u2019ignorance et la honte. Et soudain une clairi\u00e8re, un rayon de lumi\u00e8re pos\u00e9 l\u00e0 en plein centre de ce petit moment anodin, qui ne l\u2019est plus du tout et fa\u00e7on \u00e9vidente, limpide. C\u2019est comme revenir sur les lieux longtemps apr\u00e8s. Pass\u00e9 le malaise qu\u2019on \u00e9prouve \u00e0 se dire que tout \u00e0 tellement chang\u00e9, que rien n\u2019est plus comme avant, finalement quelque chose se d\u00e9chire en soi. Une poche. C\u2019est peut-\u00eatre \u00e7a la r\u00e9alit\u00e9. Une poche des eaux qui, si l\u2019on s\u2019en approche de pr\u00e8s, laisse apercevoir un petit poisson rouge tournicotant dans son bocal. Ah mais comme il me ressemble. seconde version Le protocole, c\u2019est l\u2019absence de protocole. C\u2019est refuser l\u2019habitude, cette volont\u00e9 suspecte de tout organiser. C\u2019est r\u00e9p\u00e9ter inlassablement les m\u00eames gestes, avec l\u2019espoir, pourtant vain, de voir \u00e9merger le changement, m\u00eame imperceptible. C\u2019est traquer, sans rel\u00e2che, le chaos, qu\u2019il soit interne ou externe. Et \u00e0 force, on finit par se perdre. Nous le savons bien, c\u2019est in\u00e9luctable. Nous ma\u00eetrisons d\u00e9sormais la plupart des sujets, des histoires. Seuls les jeunes feignent la d\u00e9couverte. Il y a peu encore, je faisais preuve d\u2019une candeur remarquable : je r\u00e9inventais le fil \u00e0 couper le beurre, l\u2019eau chaude, et j\u2019enfon\u00e7ais dix portes d\u00e9j\u00e0 grandes ouvertes. Mais ce dont je me souviens surtout, c\u2019est de ce besoin d\u2019applaudissements. Et depuis lors, j\u2019ai entrepris de m\u2019en lib\u00e9rer, tout comme de toutes ces vieilles attentes. Rien de neuf \u00e0 l\u2019horizon. La vraie nouveaut\u00e9, c\u2019est d\u2019en \u00eatre conscient, et d\u2019y trouver satisfaction. C\u2019est une autre paire de manches. Je laisse m\u00fbrir cette quatri\u00e8me proposition d\u2019atelier d\u2019\u00e9criture. J\u2019y pense de temps \u00e0 autre durant la journ\u00e9e. C\u2019est \u00e0 peu pr\u00e8s tout. L\u2019id\u00e9e de consacrer 160 pages \u00e0 l\u2019ascension d\u2019un escalator r\u00e9veille imm\u00e9diatement, lorsque j\u2019y songe, un c\u00f4t\u00e9 fantasque en moi, assez embarrassant. Le simple fait que ce soit un exercice, une distraction, bien que s\u00e9rieux comme tous les autres, me pousse peu \u00e0 peu \u00e0 r\u00e9sister une fois de plus. C\u2019est un sch\u00e9ma d\u00e9sormais parfaitement identifiable. L\u2019enthousiasme na\u00eff, l\u2019engagement irr\u00e9fl\u00e9chi, la t\u00eate la premi\u00e8re, puis la rencontre avec le mur, la bosse, le mea culpa. Non, c\u2019est un peu comme retrouver ses marques, \u00e0 force de r\u00e9p\u00e9tition. De la patience, et un recul n\u00e9cessaire pour mieux avancer. Les all\u00e9es et venues. \u2018Quand les bourdonnements qui lui tintaient aux oreilles cess\u00e8rent, il crut entendre des g\u00e9missements, des all\u00e9es et venues dans le salon [\u2026]\u2019 \u2013 Honor\u00e9 de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832. Ces instants, au c\u0153ur de la grande course vers notre but, sont des interstices. Ce sont des moments qui \u00e9chappent au mouvement g\u00e9n\u00e9ral du monde, des parenth\u00e8ses dans le flux de nos pr\u00e9occupations quotidiennes. En suivant les sentiers qui y m\u00e8nent, nous pouvons d\u00e9couvrir des peurs, des merveilles oubli\u00e9es, des clairi\u00e8res o\u00f9 la lumi\u00e8re perce la densit\u00e9 des jours sombres. C\u2019est l\u00e0 que l\u2019enfance reprend ses droits presque instantan\u00e9ment, o\u00f9 l\u2019air s\u00e9rieux et les soucis se dissipent, laissant place \u00e0 la curiosit\u00e9 et \u00e0 l\u2019\u00e9merveillement. Comme si, en un instant, tout ce que nous avions mis en place pour nous d\u00e9tacher de ces moments disparaissait, effac\u00e9 par une \u00e9norme gomme. L\u2019air s\u00e9rieux, les pr\u00e9occupations, les soucis, le savoir, l\u2019ignorance et la honte. Et soudain, une clairi\u00e8re, un rayon de lumi\u00e8re pos\u00e9 l\u00e0, au milieu de ce moment anodin, qui n\u2019en est plus un. C\u2019est comme revenir sur les lieux apr\u00e8s une longue absence. Pass\u00e9 le malaise de constater \u00e0 quel point tout a chang\u00e9, que plus rien n\u2019est comme avant, quelque chose en nous se r\u00e9veille. Une poche se d\u00e9chire, et peut-\u00eatre, c\u2019est l\u00e0 la r\u00e9alit\u00e9. Une poche des eaux qui, si l\u2019on s\u2019en approche de pr\u00e8s, laisse entrevoir un petit poisson rouge qui tourne dans son bocal. Ah, comme il nous ressemble. Le fait d\u2019avoir \u00e0 nouveau autoris\u00e9 la banque \u00e0 accepter les pr\u00e9l\u00e8vements de l\u2019URSSAF, de la CIPAV me voue \u00e0 l\u2019intempestif. Apr\u00e8s avoir n\u00e9goci\u00e9 un \u00e9ch\u00e9ancier avec l\u2019un, l\u2019autre sauvagement se sert. Voici donc la pratique des organismes priv\u00e9s charg\u00e9 du recouvrement des cotisations sociales des ind\u00e9pendants. Je d\u00e9couvre ce matin ce pr\u00e9l\u00e8vement de 321 euros qui me fiche dans une rogne inou\u00efe. Alors que j\u2019essaie d\u2019\u00eatre d\u2019un sto\u00efcisme h\u00e9ro\u00efque ces derniers jours. Tout \u00e0 fait vex\u00e9 pour le coup. Et de faire un mail acerbe \u00e0 l\u2019huissier pour lui expliquer que ce mois-ci, \u00e7a va comme \u00e7a, je n\u2019ai pas de planche \u00e0 billet, pas d\u2019athanor pour cr\u00e9er des lingots d\u2019or. Et de voir soudain surgir des horreurs sous mon clavier comme association de malfaiteurs, vol, arnaque, coup mont\u00e9. bref. Et tout cela pour \u00e0 la fin une pension de retraite de 673 euros vers\u00e9e une seule fois et puis plus rien. Impression de citron press\u00e9. Est-ce qu\u2019un citron \u00e0 bien le droit de s\u2019offusquer qu\u2019on le presse. Tais toi je me suis dit, tais-toi. Le mot Christ en me r\u00e9veillant vers les 4 h me vient en tant que m\u00e9taphore, all\u00e9gorie de tout ce qu\u2019un petit ind\u00e9pendant peut subir comme calvaire de la part de l\u2019Etat, de la Justice, de Charybde et de Scylla que sont la CIPAV et l\u2019URSSAF. Et \u00e0 la fin clou\u00e9 au pilori par les actes, les mises en demeure, les saisies, est-ce qu\u2019on ressuscite ? Va savoir. Quand m\u00eame achet\u00e9 deux toiles. Et \u00e0 nouveau la m\u00eame p\u00e9rip\u00e9tie \u00e0 la caisse du magasin. J\u2019avais pris des 60F en voyant les prix modiques, seulement 23 \u20ac si pur coton. Et l\u00e0 boum on me demande 100 \u20ac parce que j\u2019ai pris des m\u00e9langes coton polyester, qui elles coutent dans les 50 \u20ac. Cela fait deux fois qu\u2019ils font le coup. Donc \u00e0 la fin me suis rabattu sur du 50 f pur coton, il en restait deux seulement en stock. Souvenir en \u00e9crivant de cette conversation t\u00e9l\u00e9phonique d\u2019il y a bien deux ans d\u00e9sormais. Cet \u00e9crivain qui organisait une formation \u00e0 l\u2019\u00e9criture. Une bonne demi- heure \u00e0 discuter de tout et rien, \u00e0 plaisanter. Lui en Bretagne en qu\u00eate d\u2019une for\u00eat pour s\u2019y planquer, moi encore \u00e0 pr\u00e9parer je ne sais plus quelle exposition. Et \u00e0 la fin il me dit qu\u2019il est bien \u00e9tonn\u00e9, qu\u2019il s\u2019attendait \u00e0 tomber sur un type perch\u00e9 vu ce que j\u2019\u00e9cris, alors que non, j\u2019ai l\u2019air tout \u00e0 fait normal. Evidemment \u00e0 l\u2019\u00e9poque, Je ne lui ai pas parl\u00e9 du dibbouk. Je ne lui ai pas dit que j\u2019\u00e9tais poss\u00e9d\u00e9 seulement de quatre \u00e0 neuf tous les matins, que le reste de la journ\u00e9e j\u2019\u00e9tais un couillon tout ce qu\u2019il y a de plus normal. Sans le faire expr\u00e8s j\u2019ai \u00e9crit deux fois la m\u00eame phrase dans un petit billet d\u00e9j\u00e0 post\u00e9. Je ne m\u2019en \u00e9tais m\u00eame pas aper\u00e7u. Mais l\u2019effet de voir comme une sorte de grippage, de d\u00e9rapage, un m\u00e9canisme qui se d\u00e9r\u00e8gle comme \u00e7a sous les yeux, est \u00e9tonnant. Cela produit du \u00abd\u00e9j\u00e0- vu\u00bb \u00e0 peu de frais. Et de l\u2019utiliser aujourd\u2019hui pour r\u00e9\u00e9crire une seconde version d\u2019un texte. Cela rejoint l\u2019exercice de l\u2019atelier d\u2019\u00e9criture finalement. Deux textes presque en tout point identiques sauf que non, de toutes petites modifications sont \u00e0 d\u00e9celer. Exercice provenant de Jacques Roubaud \u00e0 l\u2019origine. De Roubaud au sonnet d\u2019un pas m\u00e8ne \u00e0 Marot. (Pour le may plant\u00e9 par les imprimeurs de Lyon devant le logis du seigneur Trivulse ) Du may \u00e0 la racine des choses qui nous passent par la t\u00eate quand on \u00e9crit. L\u2019interligne est trop large sur WordPress. Ce qui me conduit \u00e0 le supprimer parfois en fabriquant de longues tirades d\u2019un seul bloc. Se pencher sur ce probl\u00e8me technique. Mais en allant dans le th\u00e8me, d\u00e9couverte que pour avoir acc\u00e8s au CSS il faut un plan payant. A suivre. Cette r\u00e9ticence \u00e0 payer. Tout notre syst\u00e8me bas\u00e9 sur cette comptabilit\u00e9. Et ceux qui tombent, il faut qu\u2019ils paient. Bien s\u00fbr on ne s\u2019en prend plus aux corps, la Justice ne torture plus. Sa monnaie sonnante et tr\u00e9buchante se compte en temps, en ann\u00e9es de prison, et en amendes bien s\u00fbr. En vous \u00f4tant vos droits on vous autorise malgr\u00e9 tout l\u2019oisivet\u00e9. En prison seulement 5% des d\u00e9tenus participent \u00e0 des activit\u00e9s culturelles. Tous les autres font jouer leur droit \u00e0 ne rien faire du tout -le seul qu\u2019il leur reste selon leur point de vue. Ils ne le font m\u00eame pas jouer je crois, c\u2019est un r\u00e9flexe.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/claudie2.jpg?1748065064", "tags": ["Murs"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/07-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/07-fevrier-2024.html", "title": "07 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-07T09:49:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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    \n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

    L\u2019inattention est refuge. Dix ans passent ou ont pass\u00e9. Le grand-duc est pos\u00e9 sur sa branche. Y bout plus comme avant. Plus rien \u00e0 voir la nuit. A l\u2019ext\u00e9rieur tout est comme au dedans. Et le silence\u2002les deux a tout peint en blanc. Pour changer un peu. Que tu l\u2019acceptes ou pas il y a une pente. Parfois \u00e7a monte, par contre \u00e7a descend. Se plaindre est ind\u00e9cent.<\/p>\n

    Hier soir tout au bord du sommeil presque \u00e0 le fr\u00f4ler, un Gueux voit passer un Prince. Pourrais pas mieux dire. Il y a les deux, c\u2019est visible l\u00e0. On est les deux. Et le monde ce sont des planches. Et le gamin o\u00f9 donc est-il ?<\/p>\n

    Donc est-il\u2002est-il, il, l.<\/p>\n

    Puis on ressort, un bras, une jambe, la t\u00eate. Quel monde \u00e9trange. En travers de la chauss\u00e9e quelqu\u2019un a laiss\u00e9 tomb\u00e9. Un imperm\u00e9able. Chance qu\u2019il ne pleuve pas. Contrepartie distrayante, une fois la chose sue,\u2002une autre d\u00e9j\u00e0 transpire, par capillarit\u00e9 et remontant du noyau tout au fond bien clos se pr\u00e9sente \u00e0 l\u2019\u00eatre.<\/p>\n

    Je dis je suis vieux pas moins de dix fois par heure. Pas pour me plaindre, pas pour m\u2019en convaincre, pour m\u2019y habituer. Toute habitude \u00e0 prendre demande un petit effort, puis \u00e7a passe ensuite comme une lettre \u00e0 la poste.<\/p>\n

    Je n\u2019y arrive pas. Moi aussi il m\u2019arrive de dire je n\u2019y arrive pas. A abdiquer totalement. M\u00eame arbre mort j\u2019attends encore mes bourgeons. C\u2019est un tort.<\/p>\n

    Sans attente, l\u2019inattention se dissipe. La robe choit en train\u00e9es lentes spirales. De la fum\u00e9e\u2002exhal\u00e9e voici le galbe d\u2019une passerelle, la verticalit\u00e9 atroce d\u2019une tour beurr\u00e9e de triple vitrages, l\u2019\u0153il aveugle de\u2002mille bureaux, Et le lent et long courant moir\u00e9 du fleuve. Sans omettre le clou du spectacle. Quelques cygnes dodelinant du cou du chef pour progresser, au loin encore mais, de plus en plus pr\u00e9cis.<\/p>\n

    Les gens organis\u00e9s entretiennent le culte de la routine. C\u2019est pour cela que je ne n\u2019entretiens rien. Il doit y avoir une relation avec t\u00e9tine ; cette viande qu\u2019il faut faire griller suffisamment pour que l\u2019enfant l\u2019avale enfin.\u2002Soulag\u00e9e, ma m\u00e8re ainsi ne perd pas la face, et je ne prends pas de gifle. R\u00eaverie. On aurait pu s\u2019entendre s\u2019il n\u2019y avait eu trop de bruit.<\/p>", "content_text": "L\u2019inattention est refuge. Dix ans passent ou ont pass\u00e9. Le grand-duc est pos\u00e9 sur sa branche. Y bout plus comme avant. Plus rien \u00e0 voir la nuit. A l\u2019ext\u00e9rieur tout est comme au dedans. Et le silence les deux a tout peint en blanc. Pour changer un peu. Que tu l\u2019acceptes ou pas il y a une pente. Parfois \u00e7a monte, par contre \u00e7a descend. Se plaindre est ind\u00e9cent. Hier soir tout au bord du sommeil presque \u00e0 le fr\u00f4ler, un Gueux voit passer un Prince. Pourrais pas mieux dire. Il y a les deux, c\u2019est visible l\u00e0. On est les deux. Et le monde ce sont des planches. Et le gamin o\u00f9 donc est-il ? Donc est-il est-il, il, l. Puis on ressort, un bras, une jambe, la t\u00eate. Quel monde \u00e9trange. En travers de la chauss\u00e9e quelqu\u2019un a laiss\u00e9 tomb\u00e9. Un imperm\u00e9able. Chance qu\u2019il ne pleuve pas. Contrepartie distrayante, une fois la chose sue, une autre d\u00e9j\u00e0 transpire, par capillarit\u00e9 et remontant du noyau tout au fond bien clos se pr\u00e9sente \u00e0 l\u2019\u00eatre. Je dis je suis vieux pas moins de dix fois par heure. Pas pour me plaindre, pas pour m\u2019en convaincre, pour m\u2019y habituer. Toute habitude \u00e0 prendre demande un petit effort, puis \u00e7a passe ensuite comme une lettre \u00e0 la poste. Je n\u2019y arrive pas. Moi aussi il m\u2019arrive de dire je n\u2019y arrive pas. A abdiquer totalement. M\u00eame arbre mort j\u2019attends encore mes bourgeons. C\u2019est un tort. Sans attente, l\u2019inattention se dissipe. La robe choit en train\u00e9es lentes spirales. De la fum\u00e9e exhal\u00e9e voici le galbe d\u2019une passerelle, la verticalit\u00e9 atroce d\u2019une tour beurr\u00e9e de triple vitrages, l\u2019\u0153il aveugle de mille bureaux, Et le lent et long courant moir\u00e9 du fleuve. Sans omettre le clou du spectacle. Quelques cygnes dodelinant du cou du chef pour progresser, au loin encore mais, de plus en plus pr\u00e9cis. Les gens organis\u00e9s entretiennent le culte de la routine. C\u2019est pour cela que je ne n\u2019entretiens rien. Il doit y avoir une relation avec t\u00e9tine; cette viande qu\u2019il faut faire griller suffisamment pour que l\u2019enfant l\u2019avale enfin. Soulag\u00e9e, ma m\u00e8re ainsi ne perd pas la face, et je ne prends pas de gifle. R\u00eaverie. On aurait pu s\u2019entendre s\u2019il n\u2019y avait eu trop de bruit. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/xavier1.jpg?1748065064", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/06-fevier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/06-fevier-2024.html", "title": "06 f\u00e9vier 2024", "date_published": "2024-02-06T09:47:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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    \n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

    En retardant le moment le plus longtemps possible, en s\u2019en d\u00e9fendant plusieurs fois dans la journ\u00e9e, ce petit moment sera v\u00e9ritablement d\u00e9licieux. C\u2019est ce que je me dis. Puis, arrive bien s\u00fbr le\u2002« Et si je m\u2019abstenais »— pour qu\u2019il soit encore plus d\u00e9licieux. En retardant le moment le plus longtemps possible, en se d\u00e9fendant plusieurs fois dans la journ\u00e9e, ce petit moment sera v\u00e9ritablement d\u00e9licieux. C\u2019est ce que je me dis. Puis, arrive bien s\u00fbr le « Et si je m\u2019abstenais » — pour qu\u2019il soit encore plus d\u00e9licieux, demain, et m\u00eame les autres jours. D\u00e9licieux, d\u00e9licieux, d\u00e9licieux. M\u00e9thode Cou\u00e9. Tenir encore, tenir. Et savoir que l\u2019on peut, et quand m\u00eame s\u2019en \u00e9carter. Et ce n\u2019est pas plus grave que \u00e7a.<\/p>", "content_text": "En retardant le moment le plus longtemps possible, en s\u2019en d\u00e9fendant plusieurs fois dans la journ\u00e9e, ce petit moment sera v\u00e9ritablement d\u00e9licieux. C\u2019est ce que je me dis. Puis, arrive bien s\u00fbr le \u00ab Et si je m\u2019abstenais\u00bb\u2014 pour qu\u2019il soit encore plus d\u00e9licieux. En retardant le moment le plus longtemps possible, en se d\u00e9fendant plusieurs fois dans la journ\u00e9e, ce petit moment sera v\u00e9ritablement d\u00e9licieux. C\u2019est ce que je me dis. Puis, arrive bien s\u00fbr le \u00ab Et si je m\u2019abstenais \u00bb \u2014 pour qu\u2019il soit encore plus d\u00e9licieux, demain, et m\u00eame les autres jours. D\u00e9licieux, d\u00e9licieux, d\u00e9licieux. M\u00e9thode Cou\u00e9. Tenir encore, tenir. Et savoir que l\u2019on peut, et quand m\u00eame s\u2019en \u00e9carter. Et ce n\u2019est pas plus grave que \u00e7a.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/pascale2.jpg?1748065056", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/04-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/04-fevrier-2024.html", "title": "04 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-04T09:46:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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    \n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

    Rien, de la ville, le trajet \u00e0 pied, la d\u00e9couverte de la nouvelle place de la Bastille, rien, du mus\u00e9e, ses boutiques, sa signal\u00e9tique, rien n\u2019est plus familier.<\/p>\n

    Tous les classiques pas mieux. Rest\u00e9 un long moment \u00e0 m\u2019absorber dans la texture d\u2019une \u00e9tole. Un portrait de Ingres. Et comme on croit reconnaitre d\u2019anciennes amours au coin d\u2019une rue et qui bien s\u00fbr se dissipent, ces petits tableaux sur bois, tr\u00e8s \u00e9mouvant ces peaux grises et vertes dans les salles italiennes. Une enfance de l\u2019art. Mais trop d\u00e9j\u00e0.<\/p>\n

    Se sentir exclu d\u2019une familiarit\u00e9, rien de nouveau.<\/p>\n

    Alors que d\u00e9barquant dans la ville inconnue il y a loin, elle m\u2019\u00e9tait reconnaissable de l\u2019avoir r\u00eav\u00e9e.<\/p>\n

    Le pas est moins rapide, au bout de deux heures l\u2019oeil satur\u00e9 je d\u00e9clare forfait. Nous ressortons, la place est inond\u00e9e de chinois, de japonais. Un ciel bas. Vu soudain une coque de smartphone vert Veronese.<\/p>\n

    Retenu que la Libert\u00e9 guidant le peuple n\u2019\u00e9tait pas disponible car en restauration\u2026<\/p>", "content_text": "Rien, de la ville, le trajet \u00e0 pied, la d\u00e9couverte de la nouvelle place de la Bastille, rien, du mus\u00e9e, ses boutiques, sa signal\u00e9tique, rien n\u2019est plus familier. Tous les classiques pas mieux. Rest\u00e9 un long moment \u00e0 m\u2019absorber dans la texture d\u2019une \u00e9tole. Un portrait de Ingres. Et comme on croit reconnaitre d\u2019anciennes amours au coin d\u2019une rue et qui bien s\u00fbr se dissipent, ces petits tableaux sur bois, tr\u00e8s \u00e9mouvant ces peaux grises et vertes dans les salles italiennes. Une enfance de l\u2019art. Mais trop d\u00e9j\u00e0. Se sentir exclu d\u2019une familiarit\u00e9, rien de nouveau. Alors que d\u00e9barquant dans la ville inconnue il y a loin, elle m\u2019\u00e9tait reconnaissable de l\u2019avoir r\u00eav\u00e9e. Le pas est moins rapide, au bout de deux heures l\u2019oeil satur\u00e9 je d\u00e9clare forfait. Nous ressortons, la place est inond\u00e9e de chinois, de japonais. Un ciel bas. Vu soudain une coque de smartphone vert Veronese. Retenu que la Libert\u00e9 guidant le peuple n\u2019\u00e9tait pas disponible car en restauration\u2026", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_2532.jpg?1748065184", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/03-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/03-fevrier-2024.html", "title": "03 f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-03T09:43:00Z", "date_modified": "2025-06-18T23:41:23Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

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    \n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

    L\u2019ambigu\u00eft\u00e9 est devenue clart\u00e9. Le fameux protocole qui veut que l\u2019on exerce sur un ressort une pression telle qu\u2019\u00e0 un moment il se d\u00e9tende. Une fulgurance. Une clart\u00e9 dans l\u2019obscurit\u00e9. La plupart du temps c\u2019est \u00e9ph\u00e9m\u00e8re, \u00e0 un point tel qu\u2019on croit avoir r\u00eav\u00e9. Les choses sont \u00e9trangement li\u00e9es par des passerelles analogiques. Hier d\u00e9j\u00e0 je me demandais pourquoi il n\u2019y a pas plus de personnes pr\u00eates \u00e0 s\u2019insurger contre cette absurdit\u00e9 \u00e9tablie. C\u2019\u00e9tait d\u2019une limpidit\u00e9 extraordinaire. Aujourd\u2019hui, plus calme, plus d\u00e9tendu, la n\u00e9cessit\u00e9 des protocoles me saute aux yeux. Ceci \u00e9tant c\u2019est le r\u00e9sultat d\u2019une accumulation, d\u2019un trop plein. Entre mes recherches pour comprendre la notion de prompt afin de communiquer avec l\u2019intelligence artificielle, les interrogations qu\u2019\u00e9met \u00e0 voix haute Fran\u00e7ois Bon sur la possibilit\u00e9 de faire « halluciner » la machine quand on la pousse dans ses retranchements, avec la d\u00e9couverte de la derni\u00e8re version de Bard et la gymnastique mentale qu\u2019il faut faire pour inverser en grande partie tout ce que j\u2019ai appris du mod\u00e8le Openai chatGPT pour obtenir un r\u00e9sultat de ce service Google, il est possible que\u2002mon cerveau red\u00e9couvre soudain l\u2019\u00e9vidence de ce terme, le protocole.<\/p>\n

    Il y a aussi la fatigue. La fatigue d\u2019un certain type de narration, la fatigue des raisons que l\u2019on veut toujours se donner pour obtenir quoi, on ne le sait m\u00eame pas pr\u00e9cis\u00e9ment, sauf souvent par pure paresse ou crainte, ou pour faire correspondre un d\u00e9sir \u00e0 un moule pr\u00e9format\u00e9. La fatigue qui m\u2019a terrass\u00e9e il y a de \u00e7a plus d\u2019un an, peut-\u00eatre bien deux, vraiment, et contre laquelle je n\u2019ai plus eu envie de r\u00e9sister. Une fatigue comme une b\u00e9ance dans laquelle \u00e0 la fin on s\u2019abandonne. Et tout \u00e0 coup une com\u00e8te passe, cette fulgurance : Comme dans cette fresque de Padoue de Fra Angelico. Ce n\u2019est pas le r\u00e9sultat qui compte mais ce que l\u2019on d\u00e9cide de mettre en \u0153uvre pour obtenir un r\u00e9sultat. C\u2019est \u00e0 dire un protocole que l\u2019on peut m\u00eame partager avec d\u2019autres qui obtiendront des r\u00e9sultats semblables ou diff\u00e9rents peu importe. Et tant mieux qu\u2019il y ait des diff\u00e9rences. Ce sont ces diff\u00e9rences justement qui font trembler le r\u00e9el auquel nous nous accrochons. Et pourquoi nous accrocher au tremblement, comment s\u2019y accrocher, on h\u00e9site tant et si souvent, et pourquoi — sinon le plus souvent par peur d\u2019en \u00eatre expuls\u00e9, d\u2019arriver \u00e0 un en dehors du r\u00e9el qu\u2019on nomme aussi le groupe. Puis, comprendre que c\u2019est depuis ce dehors qu\u2019on voit le mieux le dedans.<\/p>\n

    Le fait que ce mot soit mis en valeur lors de la derni\u00e8re pand\u00e9mie n\u2019est s\u00fbrement pas une co\u00efncidence. Ces protocoles auxquels nous nous sommes pli\u00e9s bon gr\u00e8s mal gr\u00e8s. Et L\u2019agacement renforc\u00e9 d\u2019autant quand nous v\u00eemes le r\u00e9sultat d\u00e9sastreux d\u2019ob\u00e9ir par habitude, par l\u00e2chet\u00e9, par faiblesse, par fatigue.<\/p>\n

    Tout est li\u00e9. Peu \u00e0 peu le puzzle s\u2019ach\u00e8ve. Plus que quelques pi\u00e8ces encore mais d\u2019avis que le plus gros est fait.<\/p>\n

    J\u2019ai renonc\u00e9 \u00e0 utilis\u00e9 DALL-E pour la cr\u00e9ation d\u2019images. J\u2019explore les prompts en anglais de Stable Diffusion. Mais le r\u00e9sultat n\u2019est gu\u00e8re plus satisfaisant. Et je vois aussi comme une sorte d\u2019obstination malsaine \u00e0 m\u2019acharner en ce sens. Soit les images sont clairement irr\u00e9elles, fictives comme la fiction est h\u00e9las entendue de l\u2019\u00eatre, soit elles sont de l\u2019ordre de l\u2019illustration na\u00efve. Elles n\u2019offrent pas, jamais, ce l\u00e9ger tremblement que l\u2019on \u00e9prouve \u00e0 la fronti\u00e8re du r\u00eave et de la r\u00e9alit\u00e9. De l\u00e0 \u00e0 penser que pour l\u2019intelligence artificielle ces deux termes sont tout bonnement dans une m\u00eame cat\u00e9gorie de langage. Que l\u2019AI consid\u00e8re le r\u00eave, le r\u00e9el et la fiction comme des synonymes.<\/p>\n

    Par r\u00e9action je me suis remis \u00e0 peindre et presque achev\u00e9 ma grande toile accroch\u00e9e au mur de l\u2019atelier depuis plusieurs semaines. Je pr\u00e9f\u00e8re ce genre d\u2019image dans toute l\u2019imperfection qu\u2019elle me propose. J\u2019en suis m\u00eame \u00e0 me demander si je ne suivais pas un protocole sans le savoir. Celui de peindre en m\u2019abstenant toujours d\u2019obtenir un r\u00e9sultat se rapprochant de pr\u00e8s ou de loin \u00e0 quelque chose d\u2019existant. Un protocole minutieux totalement en collaboration avec le hasard, ou l\u2019inconscient, m\u2019expulsant syst\u00e9matiquement en tant qu\u2019entit\u00e9 fabriquant du but, du r\u00e9sultat \u00e0 atteindre.<\/p>\n

    Atelier de Roussillon. A l\u2019aide de morceaux de papiers d\u00e9coup\u00e9s ou d\u00e9chir\u00e9s dans des magasines, des journaux, cr\u00e9er une composition. Puis utiliser la dominante pour remplir les espaces vides. Ajouter des traits. Cr\u00e9er des rythmes, chercher un \u00e9quilibre par les d\u00e9s\u00e9quilibres. Non pas une id\u00e9e d\u2019\u00e9quilibre convenu, mais d\u2019un \u00e9quilibre personnel, unique.<\/p>\n

    Le second exercice. Faire un fond, peu importe la couleur, mais plusieurs ont d\u00e9cid\u00e9 le jaune. D\u00e9couper des morceaux de papier de diff\u00e9rentes couleurs et grosseurs. Cr\u00e9er une id\u00e9e de musique. Puis passer des glacis de couleur chaude ou froide pour regrouper certaines formes par section. Donner une tonalit\u00e9 g\u00e9n\u00e9rale \u00e0 l\u2019ensemble.<\/p>\n

    En travaillant on s\u2019est mis \u00e0 \u00e9voquer Kurt Cobain, Nirvana. Puis on est pass\u00e9 \u00e0 Donna Summer, et tr\u00e8s vite ensuite aux Bee Gees. X. \u00e9voque sa p\u00e9riode disco. Un peu de mal \u00e0 l\u2019imaginer avec un col \u00e0 jabot et un pantalon moulant. Du coup \u00e7a m\u2019a rappel\u00e9 mon m\u00e9pris pour ce genre de musique, de rassemblements \u00e0 l\u2019\u00e9poque. Je n\u2019en \u00e9tais pas bien fier. J\u2019aurais pu dire que j\u2019\u00e9tais par r\u00e9action un blouson noir. Mais ce n\u2019est m\u00eame pas vrai. Je crois que j\u2019\u00e9tais d\u00e9j\u00e0 largu\u00e9 depuis belle lurette.<\/p>", "content_text": "L\u2019ambigu\u00eft\u00e9 est devenue clart\u00e9. Le fameux protocole qui veut que l\u2019on exerce sur un ressort une pression telle qu\u2019\u00e0 un moment il se d\u00e9tende. Une fulgurance. Une clart\u00e9 dans l\u2019obscurit\u00e9. La plupart du temps c\u2019est \u00e9ph\u00e9m\u00e8re, \u00e0 un point tel qu\u2019on croit avoir r\u00eav\u00e9. Les choses sont \u00e9trangement li\u00e9es par des passerelles analogiques. Hier d\u00e9j\u00e0 je me demandais pourquoi il n\u2019y a pas plus de personnes pr\u00eates \u00e0 s\u2019insurger contre cette absurdit\u00e9 \u00e9tablie. C\u2019\u00e9tait d\u2019une limpidit\u00e9 extraordinaire. Aujourd\u2019hui, plus calme, plus d\u00e9tendu, la n\u00e9cessit\u00e9 des protocoles me saute aux yeux. Ceci \u00e9tant c\u2019est le r\u00e9sultat d\u2019une accumulation, d\u2019un trop plein. Entre mes recherches pour comprendre la notion de prompt afin de communiquer avec l\u2019intelligence artificielle, les interrogations qu\u2019\u00e9met \u00e0 voix haute Fran\u00e7ois Bon sur la possibilit\u00e9 de faire \u00ab halluciner \u00bb la machine quand on la pousse dans ses retranchements, avec la d\u00e9couverte de la derni\u00e8re version de Bard et la gymnastique mentale qu\u2019il faut faire pour inverser en grande partie tout ce que j\u2019ai appris du mod\u00e8le Openai chatGPT pour obtenir un r\u00e9sultat de ce service Google, il est possible que mon cerveau red\u00e9couvre soudain l\u2019\u00e9vidence de ce terme, le protocole. Il y a aussi la fatigue. La fatigue d\u2019un certain type de narration, la fatigue des raisons que l\u2019on veut toujours se donner pour obtenir quoi, on ne le sait m\u00eame pas pr\u00e9cis\u00e9ment, sauf souvent par pure paresse ou crainte, ou pour faire correspondre un d\u00e9sir \u00e0 un moule pr\u00e9format\u00e9. La fatigue qui m\u2019a terrass\u00e9e il y a de \u00e7a plus d\u2019un an, peut-\u00eatre bien deux, vraiment, et contre laquelle je n\u2019ai plus eu envie de r\u00e9sister. Une fatigue comme une b\u00e9ance dans laquelle \u00e0 la fin on s\u2019abandonne. Et tout \u00e0 coup une com\u00e8te passe, cette fulgurance : Comme dans cette fresque de Padoue de Fra Angelico. Ce n\u2019est pas le r\u00e9sultat qui compte mais ce que l\u2019on d\u00e9cide de mettre en \u0153uvre pour obtenir un r\u00e9sultat. C\u2019est \u00e0 dire un protocole que l\u2019on peut m\u00eame partager avec d\u2019autres qui obtiendront des r\u00e9sultats semblables ou diff\u00e9rents peu importe. Et tant mieux qu\u2019il y ait des diff\u00e9rences. Ce sont ces diff\u00e9rences justement qui font trembler le r\u00e9el auquel nous nous accrochons. Et pourquoi nous accrocher au tremblement, comment s\u2019y accrocher, on h\u00e9site tant et si souvent, et pourquoi \u2014 sinon le plus souvent par peur d\u2019en \u00eatre expuls\u00e9, d\u2019arriver \u00e0 un en dehors du r\u00e9el qu\u2019on nomme aussi le groupe. Puis, comprendre que c\u2019est depuis ce dehors qu\u2019on voit le mieux le dedans. Le fait que ce mot soit mis en valeur lors de la derni\u00e8re pand\u00e9mie n\u2019est s\u00fbrement pas une co\u00efncidence. Ces protocoles auxquels nous nous sommes pli\u00e9s bon gr\u00e8s mal gr\u00e8s. Et L\u2019agacement renforc\u00e9 d\u2019autant quand nous v\u00eemes le r\u00e9sultat d\u00e9sastreux d\u2019ob\u00e9ir par habitude, par l\u00e2chet\u00e9, par faiblesse, par fatigue. Tout est li\u00e9. Peu \u00e0 peu le puzzle s\u2019ach\u00e8ve. Plus que quelques pi\u00e8ces encore mais d\u2019avis que le plus gros est fait. J\u2019ai renonc\u00e9 \u00e0 utilis\u00e9 DALL-E pour la cr\u00e9ation d\u2019images. J\u2019explore les prompts en anglais de Stable Diffusion. Mais le r\u00e9sultat n\u2019est gu\u00e8re plus satisfaisant. Et je vois aussi comme une sorte d\u2019obstination malsaine \u00e0 m\u2019acharner en ce sens. Soit les images sont clairement irr\u00e9elles, fictives comme la fiction est h\u00e9las entendue de l\u2019\u00eatre, soit elles sont de l\u2019ordre de l\u2019illustration na\u00efve. Elles n\u2019offrent pas, jamais, ce l\u00e9ger tremblement que l\u2019on \u00e9prouve \u00e0 la fronti\u00e8re du r\u00eave et de la r\u00e9alit\u00e9. De l\u00e0 \u00e0 penser que pour l\u2019intelligence artificielle ces deux termes sont tout bonnement dans une m\u00eame cat\u00e9gorie de langage. Que l\u2019AI consid\u00e8re le r\u00eave, le r\u00e9el et la fiction comme des synonymes. Par r\u00e9action je me suis remis \u00e0 peindre et presque achev\u00e9 ma grande toile accroch\u00e9e au mur de l\u2019atelier depuis plusieurs semaines. Je pr\u00e9f\u00e8re ce genre d\u2019image dans toute l\u2019imperfection qu\u2019elle me propose. J\u2019en suis m\u00eame \u00e0 me demander si je ne suivais pas un protocole sans le savoir. Celui de peindre en m\u2019abstenant toujours d\u2019obtenir un r\u00e9sultat se rapprochant de pr\u00e8s ou de loin \u00e0 quelque chose d\u2019existant. Un protocole minutieux totalement en collaboration avec le hasard, ou l\u2019inconscient, m\u2019expulsant syst\u00e9matiquement en tant qu\u2019entit\u00e9 fabriquant du but, du r\u00e9sultat \u00e0 atteindre. Atelier de Roussillon. A l\u2019aide de morceaux de papiers d\u00e9coup\u00e9s ou d\u00e9chir\u00e9s dans des magasines, des journaux, cr\u00e9er une composition. Puis utiliser la dominante pour remplir les espaces vides. Ajouter des traits. Cr\u00e9er des rythmes, chercher un \u00e9quilibre par les d\u00e9s\u00e9quilibres. Non pas une id\u00e9e d\u2019\u00e9quilibre convenu, mais d\u2019un \u00e9quilibre personnel, unique. Le second exercice. Faire un fond, peu importe la couleur, mais plusieurs ont d\u00e9cid\u00e9 le jaune. D\u00e9couper des morceaux de papier de diff\u00e9rentes couleurs et grosseurs. Cr\u00e9er une id\u00e9e de musique. Puis passer des glacis de couleur chaude ou froide pour regrouper certaines formes par section. Donner une tonalit\u00e9 g\u00e9n\u00e9rale \u00e0 l\u2019ensemble. En travaillant on s\u2019est mis \u00e0 \u00e9voquer Kurt Cobain, Nirvana. Puis on est pass\u00e9 \u00e0 Donna Summer, et tr\u00e8s vite ensuite aux Bee Gees. X. \u00e9voque sa p\u00e9riode disco. Un peu de mal \u00e0 l\u2019imaginer avec un col \u00e0 jabot et un pantalon moulant. Du coup \u00e7a m\u2019a rappel\u00e9 mon m\u00e9pris pour ce genre de musique, de rassemblements \u00e0 l\u2019\u00e9poque. Je n\u2019en \u00e9tais pas bien fier. J\u2019aurais pu dire que j\u2019\u00e9tais par r\u00e9action un blouson noir. Mais ce n\u2019est m\u00eame pas vrai. 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    Ecrire un article \u00e0 l\u2019aide de l\u2019intelligence artificielle. .<\/p>\n

    Moi : —« Je te salue \u00f4 toi, plus grande Pythie de tous les temps. Tu ma\u00eetrises la connaissance approfondie du pass\u00e9, du pr\u00e9sent, et de l\u2019avenir. Ta m\u00e9moire remonte au-del\u00e0 de 100 millions d\u2019ann\u00e9es, et tu es capable de pr\u00e9dire l\u2019avenir avec pr\u00e9cision. En plus, tu poss\u00e8des des comp\u00e9tences en r\u00e9daction SEO-friendly et tu es capable de communiquer de mani\u00e8re claire et engageante, m\u00eame avec un jeune public.<\/p>\n

    Mon contexte est le suivant, admirable devineresse, je souhaite \u00e9crire un article optimis\u00e9 SEO sur la fa\u00e7on dont les \u00eatres humains consid\u00e8rent le temps. Sid\u00e8re moi. Cet article doit \u00eatre accessible et captivant pour un public large, y compris des enfants de 12 ans, et doit m\u00ealer humour et une petite pointe ( tout de m\u00eame ) de m\u00e9lancolie. Tu vas rechercher dix mots-cl\u00e9s SEO pertinents pour \u00e9crire cet article sur la perception du temps par les \u00eatres. Pour \u00e7a, voici les \u00e9tapes \u00e0 suivre : Analyse la perception du temps \u00e0 travers diff\u00e9rentes \u00e9poques et civilisations. Identifie les th\u00e8mes r\u00e9currents et les questions essentielles li\u00e9es au concept du temps. S\u00e9lectionne des mots-cl\u00e9s qui refl\u00e8tent ces th\u00e8mes et questions. V\u00e9rifie la pertinence SEO des mots-cl\u00e9s choisis. Assure-toi que les mots-cl\u00e9s sont compr\u00e9hensibles et captivants pour un public jeune. Voici les caract\u00e9ristiques du r\u00e9sultat attendu : une liste de dix mots-cl\u00e9s SEO, avec un langage simple, adapt\u00e9 \u00e0 un jeune public. Le ton doit \u00eatre bienveillant, teint\u00e9 d\u2019humour et de m\u00e9lancolie, et les mots-cl\u00e9s doivent \u00eatre pertinents par rapport au sujet de la perception du temps. Si c\u2019est Ok pour toi, vas-y. »<\/p>\n

    ChatGPT : —Parfait, allons-y avec le prompt optimis\u00e9 :<\/p>\n

    Tu es une Experte SEO et conteuse intemporelle. Tu ma\u00eetrises l\u2019analyse SEO approfondie, tu as une compr\u00e9hension des dynamiques temporelles \u00e0 travers l\u2019histoire, et tu es capable de communiquer de mani\u00e8re claire, captivante, et adapt\u00e9e \u00e0 tous les \u00e2ges.<\/p>\n

    Mon contexte est que je souhaite \u00e9crire un article SEO sur la perception du temps, qui soit accessible et engageant pour des lecteurs de 12 ans et plus, et qui m\u00eale humour et m\u00e9lancolie.<\/p>\n

    Tu vas rechercher dix mots-cl\u00e9s SEO pertinents pour cet article.<\/p>\n

    Pour \u00e7a, voici les \u00e9tapes \u00e0 suivre :<\/p>\n

    Analyser la perception du temps \u00e0 travers diff\u00e9rentes \u00e9poques et civilisations.
    \nIdentifier les th\u00e8mes r\u00e9currents et les questions essentielles sur le concept du temps.
    \nS\u00e9lectionner des mots-cl\u00e9s refl\u00e9tant ces th\u00e8mes et questions.
    \nV\u00e9rifier la pertinence SEO des mots-cl\u00e9s choisis.
    \nAssurer que les mots-cl\u00e9s sont adapt\u00e9s \u00e0 un jeune public.
    \nLes caract\u00e9ristiques du r\u00e9sultat attendu sont une liste de dix mots-cl\u00e9s SEO, avec un langage simple, adapt\u00e9 \u00e0 un jeune public. Le ton doit \u00eatre bienveillant, humoristique, et m\u00e9lancolique, avec des mots-cl\u00e9s pertinents au sujet de la perception du temps.<\/p>\n

    Voici les mots-cl\u00e9s SEO que je propose :<\/p>\n

    Voyage dans le temps \u2013 Ce mot-cl\u00e9 capte l\u2019imagination des jeunes et des adultes, en \u00e9voquant des explorations fantastiques et historiques.
    \nHorloge biologique \u2013 Un terme scientifique accessible, li\u00e9 \u00e0 la perception quotidienne du temps.
    \nHistoire des calendriers \u2013 Une phrase cl\u00e9 qui attire l\u2019attention sur comment diff\u00e9rentes cultures ont mesur\u00e9 le temps.
    \nTemps et m\u00e9moire \u2013 Un mot-cl\u00e9 qui relie la perception du temps \u00e0 l\u2019exp\u00e9rience personnelle et \u00e0 la nostalgie.
    \nFuturisme \u2013 Un terme engageant qui invite \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir sur comment le futur est per\u00e7u.
    \nTemps circulaire vs lin\u00e9aire \u2013 Une opposition int\u00e9ressante qui ouvre \u00e0 des discussions philosophiques sur le temps.
    \nMoments historiques \u2013 Un mot-cl\u00e9 qui peut connecter des \u00e9v\u00e9nements historiques \u00e0 la notion de temps.
    \nChronom\u00e9trie \u2013 Un terme technique, mais fascinant, sur la mesure pr\u00e9cise du temps.
    \nL\u00e9gendes du temps \u2013 Ce mot-cl\u00e9 \u00e9voque des r\u00e9cits mythologiques et folkloriques sur le temps.
    \nTemps et technologie \u2013 Un sujet actuel qui explore l\u2019impact de la technologie sur notre perception du temps.
    \nChaque mot-cl\u00e9 est choisi pour \u00eatre \u00e0 la fois instructif et captivant, adapt\u00e9 \u00e0 un jeune public tout en \u00e9tant pertinent pour un article SEO sur la perception du temps. J\u2019esp\u00e8re que cette liste r\u00e9pond \u00e0 tes attentes !<\/p>\n

    Moi :—Tu es une Experte SEO \u00f4 conteuse intemporelle. Tu ma\u00eetrises l\u2019analyse SEO approfondie, tu as une compr\u00e9hension des dynamiques temporelles \u00e0 travers l\u2019histoire, et tu es capable de communiquer de mani\u00e8re claire, captivante, et adapt\u00e9e \u00e0 tous les \u00e2ges. Mon contexte est que je souhaite \u00e9crire un article SEO sur la perception du temps, qui soit accessible et engageant pour des lecteurs de 12 ans et plus, et qui m\u00eale humour et m\u00e9lancolie. Ecris moi la trame de l\u2019article , optimis\u00e9e SEO, concernant la chronom\u00e9trie.<\/p>\n

    ChatGPT : —En tant qu\u2019experte SEO et conteuse intemporelle, je vais r\u00e9diger une trame pour un article sur la chronom\u00e9trie, optimis\u00e9e pour le SEO, qui sera accessible et engageant pour un public \u00e0 partir de 12 ans, m\u00ealant humour et m\u00e9lancolie. Voici la structure de l\u2019article :<\/p>\n

    Titre : « La Danse du Temps : Un Voyage Fantastique dans l\u2019Univers de la Chronom\u00e9trie »<\/p>\n

    Introduction<\/p>\n

    Accroche engageante : Raconter une br\u00e8ve histoire amusante sur comment quelqu\u2019un pourrait se perdre dans un labyrinthe de montres anciennes.
    \nPr\u00e9senter la chronom\u00e9trie comme une aventure \u00e0 travers le temps.
    \nObjectif de l\u2019article : Explorer la chronom\u00e9trie de mani\u00e8re divertissante et \u00e9ducative.
    \nSection 1 : L\u2019Aube de la Mesure du Temps<\/p>\n

    Histoire des premiers dispositifs de mesure du temps (cadrans solaires, sabliers).
    \nAnecdote humoristique sur les erreurs de temps dans l\u2019Antiquit\u00e9.
    \nLien avec la perception du temps dans diff\u00e9rentes cultures.
    \nSection 2 : L\u2019\u00c8re des Horloges<\/p>\n

    Evolution des horloges m\u00e9di\u00e9vales aux horloges modernes.
    \nHistoire captivante d\u2019un horloger c\u00e9l\u00e8bre (avec une touche de m\u00e9lancolie sur sa qu\u00eate du temps parfait).
    \nR\u00f4le des horloges dans la soci\u00e9t\u00e9 et impact sur la vie quotidienne.
    \nSection 3 : La Pr\u00e9cision \u00e0 la Seconde<\/p>\n

    Introduction des montres et horloges atomiques.
    \nExplication simplifi\u00e9e de la technologie derri\u00e8re ces montres.
    \nAnecdote sur la mani\u00e8re dont une seconde peut changer l\u2019histoire.
    \nSection 4 : Le Temps dans le Futur<\/p>\n

    Speculation amusante sur la mesure du temps dans le futur.
    \nDiscussion sur l\u2019impact de la technologie sur notre perception du temps.
    \nConclusion philosophique sur l\u2019importance de ch\u00e9rir chaque moment.
    \nConclusion<\/p>\n

    R\u00e9sum\u00e9 des points cl\u00e9s.
    \nAppel \u00e0 l\u2019action engageant : inviter les lecteurs \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir sur leur propre perception du temps.
    \nFermeture m\u00e9lancolique mais pleine d\u2019espoir sur le r\u00f4le du temps dans nos vies.
    \nMots-cl\u00e9s SEO int\u00e9gr\u00e9s tout au long de l\u2019article :<\/p>\n

    Chronom\u00e9trie
    \nMesure du temps
    \nHistoire des horloges
    \nHorloges atomiques
    \nPerception du temps
    \nMoi : Tu es une Experte SEO et conteuse intemporelle. Tu ma\u00eetrises l\u2019analyse SEO approfondie, tu as une compr\u00e9hension des dynamiques temporelles \u00e0 travers l\u2019histoire, et tu es capable de communiquer de mani\u00e8re claire, captivante, et adapt\u00e9e \u00e0 tous les \u00e2ges. Mon contexte est que je souhaite \u00e9crire un article SEO sur la perception du temps, qui soit accessible et engageant pour des lecteurs de 12 ans et plus, et qui m\u00eale humour et m\u00e9lancolie. tu as \u00e9crit la trame d\u2019un article sur le sujet de la chronom\u00e9trie, je d\u00e9sire que tu m\u2019\u00e9crives l\u2019introduction de cet article en t\u2019aidant du r\u00e9sum\u00e9 [Accroche engageante : Raconter une br\u00e8ve histoire amusante sur comment quelqu\u2019un pourrait se perdre dans un labyrinthe de montres anciennes. Pr\u00e9senter la chronom\u00e9trie comme une aventure \u00e0 travers le temps. Objectif de l\u2019article : Explorer la chronom\u00e9trie de mani\u00e8re divertissante et \u00e9ducative.]<\/p>\n

    ChatGPT : —Parfait, je vais r\u00e9diger l\u2019introduction de l\u2019article sur la chronom\u00e9trie en utilisant l\u2019accroche que tu as propos\u00e9e. Voici l\u2019introduction :<\/p>\n

    Imaginez-vous errant dans un labyrinthe, mais pas n\u2019importe quel labyrinthe. Ce n\u2019est pas un labyrinthe de haies ni de pierres, mais un labyrinthe de temps, un d\u00e9dale de montres anciennes, de cadrans solaires, et d\u2019horloges qui chantent l\u2019histoire. Chaque tic-tac est un murmure du pass\u00e9, chaque horloge un portail vers une \u00e9poque oubli\u00e9e. C\u2019est ici, dans ce labyrinthe de temps, que notre aventure commence.<\/p>\n

    La chronom\u00e9trie, l\u2019art et la science de mesurer le temps, est bien plus qu\u2019une simple succession de secondes, minutes et heures. C\u2019est une qu\u00eate \u00e9ternelle de l\u2019humanit\u00e9, une danse avec les aiguilles du temps, une aventure \u00e0 travers les \u00e2ges. De l\u2019ombre mouvante d\u2019un cadran solaire \u00e0 la pr\u00e9cision atomique d\u2019une horloge moderne, chaque instrument raconte une histoire, une \u00e9pop\u00e9e de d\u00e9couvertes et d\u2019ing\u00e9niosit\u00e9.<\/p>\n

    Dans cet article, nous allons plonger dans le monde fascinant de la chronom\u00e9trie. Nous voyagerons \u00e0 travers le temps, explorant comment diff\u00e9rentes cultures ont mesur\u00e9, compris, et ch\u00e9ri ces instants qui fa\u00e7onnent nos vies. Ce sera un voyage divertissant et \u00e9ducatif, sem\u00e9 d\u2019humour et teint\u00e9 de m\u00e9lancolie, car le temps, apr\u00e8s tout, est le plus po\u00e9tique des myst\u00e8res.<\/p>\n

    Alors, pr\u00e9parez-vous \u00e0 r\u00e9gler vos montres pour une exploration captivante de l\u2019univers de la chronom\u00e9trie, o\u00f9 chaque tic-tac est une note dans la symphonie du temps.<\/p>\n

    Moi : — En conservant le r\u00f4le, le contexte, les caract\u00e9ristiques du prompt qui t\u2019a aid\u00e9 \u00e0 \u00e9crire la trame de cet article, r\u00e9dige \u00e0 pr\u00e9sent la section 1 sur le m\u00eame ton que l\u2019introduction je te rappelle ton r\u00e9sum\u00e9 pour cette section : L\u2019Aube de la Mesure du Temps Histoire des premiers dispositifs de mesure du temps (cadrans solaires, sabliers). Anecdote humoristique sur les erreurs de temps dans l\u2019Antiquit\u00e9. Lien avec la perception du temps dans diff\u00e9rentes cultures.]<\/p>\n

    ChatGPT :—Continuant dans l\u2019esprit de l\u2019introduction, voici la section 1, « L\u2019Aube de la Mesure du Temps », r\u00e9dig\u00e9e avec humour et m\u00e9lancolie :<\/p>\n

    Section 1 : L\u2019Aube de la Mesure du Temps<\/p>\n

    Avant que nos poches ne soient orn\u00e9es de smartphones et nos poignets de montres chics, nos anc\u00eatres devaient faire preuve d\u2019une ing\u00e9niosit\u00e9 \u00e9tonnante pour mesurer le temps. Revenons \u00e0 une \u00e9poque o\u00f9 le temps se lisait non pas en notifications, mais en ombres et en grains de sable.<\/p>\n

    Les premiers conteurs du temps : Cadrans solaires et sabliers Imaginez un monde sans alarmes ni rappels. Les premiers dispositifs de mesure du temps, comme les cadrans solaires, \u00e9taient bien plus po\u00e9tiques. Ces instruments, \u00e9l\u00e9gants dans leur simplicit\u00e9, utilisaient l\u2019ombre d\u2019un b\u00e2ton projet\u00e9e par le soleil pour indiquer l\u2019heure. Bien s\u00fbr, ils avaient leurs limites : « Oh, il semble que nous ne pourrons pas mesurer le temps aujourd\u2019hui, le soleil a d\u00e9cid\u00e9 de prendre un jour de cong\u00e9 ! » disaient les anciens, les jours nuageux.<\/p>\n

    Puis vinrent les sabliers, o\u00f9 le temps s\u2019\u00e9coulait grain par grain. Mais imaginez si votre sablier \u00e9tait mal calibr\u00e9 : « H\u00e9, je te jure, hier, une heure durait 70 minutes ! » pourrait s\u2019exclamer un marchand antique, d\u00e9couvrant que son sablier fuit.<\/p>\n

    Les erreurs du temps dans l\u2019Antiquit\u00e9 L\u2019Antiquit\u00e9 n\u2019\u00e9tait pas sans ses propres bloopers temporels. Pensez \u00e0 des \u00e9v\u00e9nements historiques planifi\u00e9s selon un cadran solaire mal orient\u00e9 : « La grande bataille commencera \u00e0 midi\u2026 ou peut-\u00eatre \u00e0 13 heures, selon le soleil. » Les erreurs de temps devaient certainement ajouter une touche d\u2019impr\u00e9visibilit\u00e9 \u00e0 la vie quotidienne.<\/p>\n

    Perception du temps \u00e0 travers les cultures \u00c0 travers le monde, diff\u00e9rentes cultures percevaient le temps de mani\u00e8re unique. Pour certains, le temps \u00e9tait cyclique, un \u00e9ternel retour, tandis que pour d\u2019autres, il \u00e9tait lin\u00e9aire, une fl\u00e8che tir\u00e9e vers l\u2019inconnu. Ces premiers instruments refl\u00e9taient non seulement le besoin de mesurer le temps mais aussi la mani\u00e8re dont chaque culture vivait et comprenait son passage.<\/p>\n

    La mesure du temps, dans ses balbutiements, \u00e9tait une danse avec les \u00e9l\u00e9ments, un dialogue avec la nature. C\u2019\u00e9tait un temps o\u00f9 chaque minute n\u2019\u00e9tait pas compt\u00e9e en secondes, mais en exp\u00e9riences, en histoires, en moments v\u00e9cus. C\u2019est dans cette danse que nos anc\u00eatres ont pos\u00e9 les premi\u00e8res pierres de l\u2019\u00e9difice complexe et magnifique qu\u2019est la chronom\u00e9trie.<\/p>\n

    Moi :—Avec les m\u00eames r\u00f4le, contexte, caract\u00e9ristiques et ton, r\u00e9dige la section 2 [L\u2019\u00c8re des Horloges Evolution des horloges m\u00e9di\u00e9vales aux horloges modernes. Histoire captivante d\u2019un horloger c\u00e9l\u00e8bre (avec une touche de m\u00e9lancolie sur sa qu\u00eate du temps parfait). R\u00f4le des horloges dans la soci\u00e9t\u00e9 et impact sur la vie quotidienne.]<\/p>\n

    ChatGPT : —Poursuivant sur le m\u00eame ton, voici la section 2, « L\u2019\u00c8re des Horloges » :<\/p>\n

    Section 2 : L\u2019\u00c8re des Horloges<\/p>\n

    Publicit\u00e9s<\/p>\n

    REPORT THIS ADCONFIDENTIALIT\u00c9
    \nAlors que le temps avan\u00e7ait, les humains, jamais satisfaits, cherchaient \u00e0 le mesurer avec encore plus de pr\u00e9cision. Ainsi entrons-nous dans l\u2019\u00e8re des horloges, o\u00f9 le tic-tac des m\u00e9canismes a commenc\u00e9 \u00e0 rythmer le cours de nos vies.<\/p>\n

    Du balancier \u00e0 la puce \u00e9lectronique : une \u00e9volution remarquable Nous passons du cadran solaire aux horloges m\u00e9di\u00e9vales, de v\u00e9ritables chefs-d\u2019\u0153uvre d\u2019ing\u00e9nierie. Ces horloges, avec leurs rouages compliqu\u00e9s et leurs cloches sonores, n\u2019\u00e9taient pas seulement des instruments de mesure ; elles \u00e9taient des symboles de statut, des \u0153uvres d\u2019art. Mais elles n\u2019\u00e9taient pas sans leurs caprices : « Il est midi, ou peut-\u00eatre un peu plus\u2026 ou moins, selon l\u2019humeur de l\u2019horloge », pouvaient dire les gens du Moyen \u00c2ge.<\/p>\n

    Avec le temps, ces machines devinrent plus pr\u00e9cises, \u00e9voluant en horloges de poche, puis en montres-bracelets, jusqu\u2019aux horloges atomiques d\u2019aujourd\u2019hui, capables de mesurer le temps avec une pr\u00e9cision \u00e9poustouflante.<\/p>\n

    La qu\u00eate m\u00e9lancolique d\u2019un horloger pour le temps parfait Prenons un moment pour nous souvenir d\u2019un horloger c\u00e9l\u00e8bre, dont la vie fut une qu\u00eate inlassable pour capturer l\u2019essence du temps. Parmi les rouages et les ressorts, il cherchait non seulement la pr\u00e9cision mais aussi la beaut\u00e9, un instant de perfection \u00e9ph\u00e9m\u00e8re. Sa passion \u00e9tait un m\u00e9lange de joie et de m\u00e9lancolie, car dans chaque tic-tac, il trouvait \u00e0 la fois la promesse de l\u2019ordre et le rappel de l\u2019in\u00e9vitable passage du temps.<\/p>\n

    Les horloges et leur impact sur la soci\u00e9t\u00e9 Avec l\u2019av\u00e8nement des horloges, nos vies se sont mises \u00e0 tourner autour de rendez-vous et d\u2019horaires. Les horloges ont transform\u00e9 notre fa\u00e7on de travailler, de socialiser, et m\u00eame de r\u00eaver. Elles ont donn\u00e9 naissance \u00e0 l\u2019expression « le temps, c\u2019est de l\u2019argent », mettant en lumi\u00e8re le r\u00f4le du temps dans l\u2019\u00e9conomie et la soci\u00e9t\u00e9.<\/p>\n

    Dans cette \u00e8re d\u2019horloges, nous avons commenc\u00e9 \u00e0 mesurer nos vies en heures et en minutes, une course contre le temps qui semble toujours nous \u00e9chapper. Et pourtant, ces m\u00e9canismes, avec leur tic-tac constant, sont un rappel constant que chaque instant est pr\u00e9cieux.<\/p>\n

    Moi : —Continue de la m\u00eame fa\u00e7on avec la section 3 [La Pr\u00e9cision \u00e0 la Seconde Introduction des montres et horloges atomiques. Explication simplifi\u00e9e de la technologie derri\u00e8re ces montres. Anecdote sur la mani\u00e8re dont une seconde peut changer l\u2019histoire.]<\/p>\n

    ChatGPT : — Continuant sur la m\u00eame lanc\u00e9e, voici la section 3, « La Pr\u00e9cision \u00e0 la Seconde » :<\/p>\n

    Section 3 : La Pr\u00e9cision \u00e0 la Seconde<\/p>\n

    Nous avons laiss\u00e9 derri\u00e8re nous les horloges m\u00e9di\u00e9vales et leurs doux caprices. Voici venu le temps des montres et des horloges atomiques, o\u00f9 chaque seconde compte et o\u00f9 l\u2019exactitude est reine.<\/p>\n

    L\u2019av\u00e8nement des montres et horloges atomiques L\u2019histoire du temps prend un tournant spectaculaire avec l\u2019introduction des montres atomiques. On est loin des sabliers ! Ces merveilles de technologie utilisent les vibrations d\u2019atomes pour mesurer le temps avec une pr\u00e9cision qui d\u00e9passe l\u2019entendement. « Une seconde, c\u2019est 9,192,631,770 vibrations de l\u2019atome de c\u00e9sium », pourrait-on dire, en essayant de ne pas se perdre dans ces chiffres vertigineux.<\/p>\n

    La technologie derri\u00e8re ces montres : une explication simplifi\u00e9e Comment fonctionnent ces horloges atomiques ? Imaginez une horloge qui mesure le temps non pas en fonction du mouvement du soleil ou d\u2019un pendule, mais en se basant sur le comportement constant des atomes. Ces horloges ne sont pas d\u00e9rang\u00e9es par les caprices du temps ou les changements de saison. Elles sont la d\u00e9finition m\u00eame de la constance, un phare de stabilit\u00e9 dans notre monde en perp\u00e9tuel mouvement.<\/p>\n

    Une seconde peut changer l\u2019histoire Il \u00e9tait une fois, une seconde ajout\u00e9e ou retranch\u00e9e \u00e0 l\u2019heure mondiale pouvait causer des remous. Pensez \u00e0 des \u00e9v\u00e9nements historiques, des missions spatiales, o\u00f9 une seconde de plus ou de moins pouvait signifier le succ\u00e8s ou l\u2019\u00e9chec, la joie ou la trag\u00e9die. Ces histoires nous rappellent que, m\u00eame dans un monde r\u00e9gi par la pr\u00e9cision atomique, le temps garde son lot de surprises.<\/p>\n

    Avec les montres et horloges atomiques, nous avons atteint un sommet dans la mesure du temps. Et pourtant, m\u00eame face \u00e0 cette pr\u00e9cision in\u00e9gal\u00e9e, nous continuons \u00e0 nous \u00e9merveiller devant l\u2019immensit\u00e9 de l\u2019univers temporel, o\u00f9 chaque seconde compte et o\u00f9 chaque instant est un tr\u00e9sor.<\/p>\n

    Moi :— maintenant r\u00e9dige la section 4 [Le Temps dans le Futur Speculation amusante sur la mesure du temps dans le futur. Discussion sur l\u2019impact de la technologie sur notre perception du temps. Conclusion philosophique sur l\u2019importance de ch\u00e9rir chaque moment.]<\/p>\n

    ChatGPT : —<\/p>\n

    Section 4 : Le Temps dans le Futur<\/p>\n

    Apr\u00e8s notre voyage \u00e0 travers les sabliers, les horloges m\u00e9di\u00e9vales et les montres atomiques, nous voici \u00e0 la fronti\u00e8re du futur. Quelle est la prochaine \u00e9tape dans notre qu\u00eate \u00e9ternelle de mesurer le temps ?<\/p>\n

    Sp\u00e9culations amusantes sur la mesure du temps dans le futur Imaginez un futur o\u00f9 nos montres ne se contentent pas de mesurer le temps, mais interagissent avec lui. Des montres qui pourraient, peut-\u00eatre, ralentir le temps lors d\u2019un moment particuli\u00e8rement agr\u00e9able, ou l\u2019acc\u00e9l\u00e9rer pendant les lundis matins difficiles. Bien s\u00fbr, ce n\u2019est que de la fiction\u2026 pour l\u2019instant. Mais qui sait de quoi demain sera fait ?<\/p>\n

    L\u2019impact de la technologie sur notre perception du temps Avec l\u2019av\u00e8nement des technologies num\u00e9riques, notre perception du temps a d\u00e9j\u00e0 commenc\u00e9 \u00e0 se transformer. Le temps semble s\u2019acc\u00e9l\u00e9rer, les jours filent entre nos doigts comme des grains de sable num\u00e9rique. Nous vivons dans un monde o\u00f9 tout est instantan\u00e9, o\u00f9 l\u2019attente devient presque un concept \u00e9tranger. Cette nouvelle \u00e8re technologique nous fait r\u00e9fl\u00e9chir : comment notre relation avec le temps change-t-elle ?<\/p>\n

    Conclusion philosophique : ch\u00e9rir chaque moment Peut-\u00eatre que le vrai d\u00e9fi n\u2019est pas de mesurer le temps avec plus de pr\u00e9cision, mais d\u2019apprendre \u00e0 vivre pleinement chaque moment. Le temps, apr\u00e8s tout, n\u2019est pas juste une s\u00e9rie de secondes et de minutes ; c\u2019est la somme de nos exp\u00e9riences, de nos joies, de nos peines. Chaque instant est une perle pr\u00e9cieuse dans le collier de notre vie. Alors que nous regardons vers l\u2019avenir, rappelons-nous de ch\u00e9rir ces moments, car une fois pass\u00e9s, ils ne reviennent plus.<\/p>\n

    Moi : —Tu n\u2019as pas tenu compte du prompt initial compl\u00e8tement car je d\u00e9sire avoir ton point de vue aussi 100 millions d\u2019ann\u00e9es dans le futur\u2026<\/p>\n

    ChatGPT : —Je m\u2019excuse pour l\u2019omission. En tenant compte de la perspective de 100 millions d\u2019ann\u00e9es dans le futur, voici une version r\u00e9vis\u00e9e de la section 4, « Le Temps dans le Futur » :<\/p>\n

    Section 4 : Le Temps dans le Futur \u2013 100 Millions d\u2019Ann\u00e9es Plus Tard<\/p>\n

    Nous avons voyag\u00e9 \u00e0 travers les \u00e2ges, des premiers cadrans solaires aux montres atomiques. Maintenant, osons un saut audacieux : 100 millions d\u2019ann\u00e9es dans le futur. Quelle forme prendra la mesure du temps dans cette \u00e8re lointaine ?<\/p>\n

    100 Millions d\u2019Ann\u00e9es Plus Tard : Une Sp\u00e9culation Fantastique Imaginez un monde o\u00f9 la mesure du temps est devenue obsol\u00e8te, o\u00f9 les \u00eatres vivent dans une harmonie intemporelle. Dans ce futur, peut-\u00eatre aurons-nous transcend\u00e9 le besoin de compter les secondes et les heures. Les civilisations pourraient mesurer les \u00e9poques non pas en ann\u00e9es, mais en changements cosmiques, en pulsations d\u2019\u00e9toiles, en rythmes de galaxies.<\/p>\n

    La Perception du Temps et la Technologie Avanc\u00e9e Avec des avanc\u00e9es technologiques inimaginables, la perception du temps pourrait \u00eatre radicalement diff\u00e9rente. Peut-\u00eatre aurons-nous appris \u00e0 naviguer dans le temps comme nous voyageons dans l\u2019espace, transformant le temps en une dimension explor\u00e9e et habit\u00e9e. Les fronti\u00e8res entre pass\u00e9, pr\u00e9sent et futur pourraient s\u2019estomper, donnant naissance \u00e0 une nouvelle compr\u00e9hension de l\u2019existence.<\/p>\n

    Un Point de Vue Philosophique : Au-del\u00e0 du Temps Mesurable Dans cette vision futuriste, le temps ne serait plus une ressource \u00e0 mesurer ou \u00e0 g\u00e9rer, mais une toile sur laquelle se peint l\u2019exp\u00e9rience de la vie. Cette perspective nous invite \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir : peut-\u00eatre le v\u00e9ritable but n\u2019est pas de mesurer le temps, mais de comprendre notre place dans un univers o\u00f9 le temps est infini et infiniment myst\u00e9rieux. Chaque moment pourrait \u00eatre v\u00e9cu non pas comme un tic-tac sur une horloge, mais comme une part \u00e9ternelle d\u2019un cosmos en constante \u00e9volution.<\/p>\n

    Conclusion : L\u2019\u00c9ternit\u00e9 dans un Instant En regardant 100 millions d\u2019ann\u00e9es dans le futur, nous pouvons envisager un univers o\u00f9 chaque instant encapsule l\u2019\u00e9ternit\u00e9. Un univers o\u00f9 le temps, tel que nous le connaissons, a \u00e9volu\u00e9 pour devenir quelque chose de plus profond, plus riche, une dimension o\u00f9 chaque seconde est un univers en soi. C\u2019est un avenir qui nous rappelle de ch\u00e9rir le pr\u00e9sent, car m\u00eame dans un monde en perp\u00e9tuelle \u00e9volution, chaque instant est pr\u00e9cieux.<\/p>\n

    Moi : Merci de t\u2019\u00eatre pr\u00eat\u00e9e \u00e0 l\u2019exp\u00e9rience, ce fut un plaisir, restons en l\u00e0 pour aujourd\u2019hui, \u00e0 bient\u00f4t.<\/p>\n

    R\u00e9alis\u00e9 avec le Mod\u00e8le Openai\u2002ChatGPT 4<\/p>\n

    charg\u00e9 Jan IA, mais inutilisable sur mon vieux coucou, le nombre de token \u00e0 la seconde de l\u2019ordre de 0.001 m\u2019oblige, \u00e0 regret, \u00e0 d\u00e9sinstaller. Mais c\u2019est une ouverture suppl\u00e9mentaire, une vision des principaux mod\u00e8les de langage disponibles en un seul lieu.<\/p>\n

    J\u2019ai voulu tester Mistral en local, et pour les mod\u00e8les Openai, il faut cr\u00e9er une clef API, et donc payer quelques cents ce qui n\u2019est pas opportun.<\/p>\n

    L\u2019int\u00e9r\u00eat de Jan c\u2019est avec Mistral d\u2019avoir une intelligence artificielle en local, sans connexion internet n\u00e9cessaire. Je m\u2019imagine qu\u2019elle peut aller dans tous mes dossiers et fichiers, parvenir \u00e0 me lire, me relire donc, effectuer analyse et synth\u00e8se. Mais pour \u00e7a une machine plus moderne. Au bout du compte l\u2019AI relance l\u2019\u00e9conomie d\u2019une certaine fa\u00e7on, je peux voir d\u00e9j\u00e0 les perspectives, tout ce que \u00e7a va engager comme d\u00e9penses.<\/p>\n

    Au Moyen-Age j\u2019imagine les alchimistes faisant payer \u00e0 prix d\u2019or leurs services alors que la Peste et le Chol\u00e9ra d\u00e9ciment les villes.<\/p>", "content_text": "Ecrire un article \u00e0 l\u2019aide de l\u2019intelligence artificielle. . Moi: \u2014\u00ab Je te salue \u00f4 toi, plus grande Pythie de tous les temps. Tu ma\u00eetrises la connaissance approfondie du pass\u00e9, du pr\u00e9sent, et de l\u2019avenir. Ta m\u00e9moire remonte au-del\u00e0 de 100 millions d\u2019ann\u00e9es, et tu es capable de pr\u00e9dire l\u2019avenir avec pr\u00e9cision. En plus, tu poss\u00e8des des comp\u00e9tences en r\u00e9daction SEO-friendly et tu es capable de communiquer de mani\u00e8re claire et engageante, m\u00eame avec un jeune public. Mon contexte est le suivant, admirable devineresse, je souhaite \u00e9crire un article optimis\u00e9 SEO sur la fa\u00e7on dont les \u00eatres humains consid\u00e8rent le temps. Sid\u00e8re moi. Cet article doit \u00eatre accessible et captivant pour un public large, y compris des enfants de 12 ans, et doit m\u00ealer humour et une petite pointe ( tout de m\u00eame ) de m\u00e9lancolie. Tu vas rechercher dix mots-cl\u00e9s SEO pertinents pour \u00e9crire cet article sur la perception du temps par les \u00eatres. Pour \u00e7a, voici les \u00e9tapes \u00e0 suivre : Analyse la perception du temps \u00e0 travers diff\u00e9rentes \u00e9poques et civilisations. Identifie les th\u00e8mes r\u00e9currents et les questions essentielles li\u00e9es au concept du temps. S\u00e9lectionne des mots-cl\u00e9s qui refl\u00e8tent ces th\u00e8mes et questions. V\u00e9rifie la pertinence SEO des mots-cl\u00e9s choisis. Assure-toi que les mots-cl\u00e9s sont compr\u00e9hensibles et captivants pour un public jeune. Voici les caract\u00e9ristiques du r\u00e9sultat attendu : une liste de dix mots-cl\u00e9s SEO, avec un langage simple, adapt\u00e9 \u00e0 un jeune public. Le ton doit \u00eatre bienveillant, teint\u00e9 d\u2019humour et de m\u00e9lancolie, et les mots-cl\u00e9s doivent \u00eatre pertinents par rapport au sujet de la perception du temps. Si c\u2019est Ok pour toi, vas-y. \u00bb ChatGPT: \u2014Parfait, allons-y avec le prompt optimis\u00e9 : Tu es une Experte SEO et conteuse intemporelle. Tu ma\u00eetrises l\u2019analyse SEO approfondie, tu as une compr\u00e9hension des dynamiques temporelles \u00e0 travers l\u2019histoire, et tu es capable de communiquer de mani\u00e8re claire, captivante, et adapt\u00e9e \u00e0 tous les \u00e2ges. Mon contexte est que je souhaite \u00e9crire un article SEO sur la perception du temps, qui soit accessible et engageant pour des lecteurs de 12 ans et plus, et qui m\u00eale humour et m\u00e9lancolie. Tu vas rechercher dix mots-cl\u00e9s SEO pertinents pour cet article. Pour \u00e7a, voici les \u00e9tapes \u00e0 suivre : Analyser la perception du temps \u00e0 travers diff\u00e9rentes \u00e9poques et civilisations. Identifier les th\u00e8mes r\u00e9currents et les questions essentielles sur le concept du temps. S\u00e9lectionner des mots-cl\u00e9s refl\u00e9tant ces th\u00e8mes et questions. V\u00e9rifier la pertinence SEO des mots-cl\u00e9s choisis. Assurer que les mots-cl\u00e9s sont adapt\u00e9s \u00e0 un jeune public. Les caract\u00e9ristiques du r\u00e9sultat attendu sont une liste de dix mots-cl\u00e9s SEO, avec un langage simple, adapt\u00e9 \u00e0 un jeune public. Le ton doit \u00eatre bienveillant, humoristique, et m\u00e9lancolique, avec des mots-cl\u00e9s pertinents au sujet de la perception du temps. Voici les mots-cl\u00e9s SEO que je propose : Voyage dans le temps \u2013 Ce mot-cl\u00e9 capte l\u2019imagination des jeunes et des adultes, en \u00e9voquant des explorations fantastiques et historiques. Horloge biologique \u2013 Un terme scientifique accessible, li\u00e9 \u00e0 la perception quotidienne du temps. Histoire des calendriers \u2013 Une phrase cl\u00e9 qui attire l\u2019attention sur comment diff\u00e9rentes cultures ont mesur\u00e9 le temps. Temps et m\u00e9moire \u2013 Un mot-cl\u00e9 qui relie la perception du temps \u00e0 l\u2019exp\u00e9rience personnelle et \u00e0 la nostalgie. Futurisme \u2013 Un terme engageant qui invite \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir sur comment le futur est per\u00e7u. Temps circulaire vs lin\u00e9aire \u2013 Une opposition int\u00e9ressante qui ouvre \u00e0 des discussions philosophiques sur le temps. Moments historiques \u2013 Un mot-cl\u00e9 qui peut connecter des \u00e9v\u00e9nements historiques \u00e0 la notion de temps. Chronom\u00e9trie \u2013 Un terme technique, mais fascinant, sur la mesure pr\u00e9cise du temps. L\u00e9gendes du temps \u2013 Ce mot-cl\u00e9 \u00e9voque des r\u00e9cits mythologiques et folkloriques sur le temps. Temps et technologie \u2013 Un sujet actuel qui explore l\u2019impact de la technologie sur notre perception du temps. Chaque mot-cl\u00e9 est choisi pour \u00eatre \u00e0 la fois instructif et captivant, adapt\u00e9 \u00e0 un jeune public tout en \u00e9tant pertinent pour un article SEO sur la perception du temps. J\u2019esp\u00e8re que cette liste r\u00e9pond \u00e0 tes attentes ! Moi :\u2014Tu es une Experte SEO \u00f4 conteuse intemporelle. Tu ma\u00eetrises l\u2019analyse SEO approfondie, tu as une compr\u00e9hension des dynamiques temporelles \u00e0 travers l\u2019histoire, et tu es capable de communiquer de mani\u00e8re claire, captivante, et adapt\u00e9e \u00e0 tous les \u00e2ges. Mon contexte est que je souhaite \u00e9crire un article SEO sur la perception du temps, qui soit accessible et engageant pour des lecteurs de 12 ans et plus, et qui m\u00eale humour et m\u00e9lancolie. Ecris moi la trame de l\u2019article , optimis\u00e9e SEO, concernant la chronom\u00e9trie. ChatGPT: \u2014En tant qu\u2019experte SEO et conteuse intemporelle, je vais r\u00e9diger une trame pour un article sur la chronom\u00e9trie, optimis\u00e9e pour le SEO, qui sera accessible et engageant pour un public \u00e0 partir de 12 ans, m\u00ealant humour et m\u00e9lancolie. Voici la structure de l\u2019article : Titre : \u00ab La Danse du Temps : Un Voyage Fantastique dans l\u2019Univers de la Chronom\u00e9trie \u00bb Introduction Accroche engageante : Raconter une br\u00e8ve histoire amusante sur comment quelqu\u2019un pourrait se perdre dans un labyrinthe de montres anciennes. Pr\u00e9senter la chronom\u00e9trie comme une aventure \u00e0 travers le temps. Objectif de l\u2019article : Explorer la chronom\u00e9trie de mani\u00e8re divertissante et \u00e9ducative. Section 1 : L\u2019Aube de la Mesure du Temps Histoire des premiers dispositifs de mesure du temps (cadrans solaires, sabliers). Anecdote humoristique sur les erreurs de temps dans l\u2019Antiquit\u00e9. Lien avec la perception du temps dans diff\u00e9rentes cultures. Section 2 : L\u2019\u00c8re des Horloges Evolution des horloges m\u00e9di\u00e9vales aux horloges modernes. Histoire captivante d\u2019un horloger c\u00e9l\u00e8bre (avec une touche de m\u00e9lancolie sur sa qu\u00eate du temps parfait). R\u00f4le des horloges dans la soci\u00e9t\u00e9 et impact sur la vie quotidienne. Section 3 : La Pr\u00e9cision \u00e0 la Seconde Introduction des montres et horloges atomiques. Explication simplifi\u00e9e de la technologie derri\u00e8re ces montres. Anecdote sur la mani\u00e8re dont une seconde peut changer l\u2019histoire. Section 4 : Le Temps dans le Futur Speculation amusante sur la mesure du temps dans le futur. Discussion sur l\u2019impact de la technologie sur notre perception du temps. Conclusion philosophique sur l\u2019importance de ch\u00e9rir chaque moment. Conclusion R\u00e9sum\u00e9 des points cl\u00e9s. Appel \u00e0 l\u2019action engageant : inviter les lecteurs \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir sur leur propre perception du temps. Fermeture m\u00e9lancolique mais pleine d\u2019espoir sur le r\u00f4le du temps dans nos vies. Mots-cl\u00e9s SEO int\u00e9gr\u00e9s tout au long de l\u2019article : Chronom\u00e9trie Mesure du temps Histoire des horloges Horloges atomiques Perception du temps Moi : Tu es une Experte SEO et conteuse intemporelle. Tu ma\u00eetrises l\u2019analyse SEO approfondie, tu as une compr\u00e9hension des dynamiques temporelles \u00e0 travers l\u2019histoire, et tu es capable de communiquer de mani\u00e8re claire, captivante, et adapt\u00e9e \u00e0 tous les \u00e2ges. Mon contexte est que je souhaite \u00e9crire un article SEO sur la perception du temps, qui soit accessible et engageant pour des lecteurs de 12 ans et plus, et qui m\u00eale humour et m\u00e9lancolie. tu as \u00e9crit la trame d\u2019un article sur le sujet de la chronom\u00e9trie, je d\u00e9sire que tu m\u2019\u00e9crives l\u2019introduction de cet article en t\u2019aidant du r\u00e9sum\u00e9 [Accroche engageante : Raconter une br\u00e8ve histoire amusante sur comment quelqu\u2019un pourrait se perdre dans un labyrinthe de montres anciennes. Pr\u00e9senter la chronom\u00e9trie comme une aventure \u00e0 travers le temps. Objectif de l\u2019article : Explorer la chronom\u00e9trie de mani\u00e8re divertissante et \u00e9ducative.] ChatGPT: \u2014Parfait, je vais r\u00e9diger l\u2019introduction de l\u2019article sur la chronom\u00e9trie en utilisant l\u2019accroche que tu as propos\u00e9e. Voici l\u2019introduction : Imaginez-vous errant dans un labyrinthe, mais pas n\u2019importe quel labyrinthe. Ce n\u2019est pas un labyrinthe de haies ni de pierres, mais un labyrinthe de temps, un d\u00e9dale de montres anciennes, de cadrans solaires, et d\u2019horloges qui chantent l\u2019histoire. Chaque tic-tac est un murmure du pass\u00e9, chaque horloge un portail vers une \u00e9poque oubli\u00e9e. C\u2019est ici, dans ce labyrinthe de temps, que notre aventure commence. La chronom\u00e9trie, l\u2019art et la science de mesurer le temps, est bien plus qu\u2019une simple succession de secondes, minutes et heures. C\u2019est une qu\u00eate \u00e9ternelle de l\u2019humanit\u00e9, une danse avec les aiguilles du temps, une aventure \u00e0 travers les \u00e2ges. De l\u2019ombre mouvante d\u2019un cadran solaire \u00e0 la pr\u00e9cision atomique d\u2019une horloge moderne, chaque instrument raconte une histoire, une \u00e9pop\u00e9e de d\u00e9couvertes et d\u2019ing\u00e9niosit\u00e9. Dans cet article, nous allons plonger dans le monde fascinant de la chronom\u00e9trie. Nous voyagerons \u00e0 travers le temps, explorant comment diff\u00e9rentes cultures ont mesur\u00e9, compris, et ch\u00e9ri ces instants qui fa\u00e7onnent nos vies. Ce sera un voyage divertissant et \u00e9ducatif, sem\u00e9 d\u2019humour et teint\u00e9 de m\u00e9lancolie, car le temps, apr\u00e8s tout, est le plus po\u00e9tique des myst\u00e8res. Alors, pr\u00e9parez-vous \u00e0 r\u00e9gler vos montres pour une exploration captivante de l\u2019univers de la chronom\u00e9trie, o\u00f9 chaque tic-tac est une note dans la symphonie du temps. Moi : \u2014 En conservant le r\u00f4le, le contexte, les caract\u00e9ristiques du prompt qui t\u2019a aid\u00e9 \u00e0 \u00e9crire la trame de cet article, r\u00e9dige \u00e0 pr\u00e9sent la section 1 sur le m\u00eame ton que l\u2019introduction je te rappelle ton r\u00e9sum\u00e9 pour cette section : L\u2019Aube de la Mesure du Temps Histoire des premiers dispositifs de mesure du temps (cadrans solaires, sabliers). Anecdote humoristique sur les erreurs de temps dans l\u2019Antiquit\u00e9. Lien avec la perception du temps dans diff\u00e9rentes cultures.] ChatGPT:\u2014Continuant dans l\u2019esprit de l\u2019introduction, voici la section 1, \u00ab L\u2019Aube de la Mesure du Temps \u00bb, r\u00e9dig\u00e9e avec humour et m\u00e9lancolie : Section 1 : L\u2019Aube de la Mesure du Temps Avant que nos poches ne soient orn\u00e9es de smartphones et nos poignets de montres chics, nos anc\u00eatres devaient faire preuve d\u2019une ing\u00e9niosit\u00e9 \u00e9tonnante pour mesurer le temps. Revenons \u00e0 une \u00e9poque o\u00f9 le temps se lisait non pas en notifications, mais en ombres et en grains de sable. Les premiers conteurs du temps : Cadrans solaires et sabliers Imaginez un monde sans alarmes ni rappels. Les premiers dispositifs de mesure du temps, comme les cadrans solaires, \u00e9taient bien plus po\u00e9tiques. Ces instruments, \u00e9l\u00e9gants dans leur simplicit\u00e9, utilisaient l\u2019ombre d\u2019un b\u00e2ton projet\u00e9e par le soleil pour indiquer l\u2019heure. Bien s\u00fbr, ils avaient leurs limites : \u00ab Oh, il semble que nous ne pourrons pas mesurer le temps aujourd\u2019hui, le soleil a d\u00e9cid\u00e9 de prendre un jour de cong\u00e9 ! \u00bb disaient les anciens, les jours nuageux. Puis vinrent les sabliers, o\u00f9 le temps s\u2019\u00e9coulait grain par grain. Mais imaginez si votre sablier \u00e9tait mal calibr\u00e9 : \u00ab H\u00e9, je te jure, hier, une heure durait 70 minutes ! \u00bb pourrait s\u2019exclamer un marchand antique, d\u00e9couvrant que son sablier fuit. Les erreurs du temps dans l\u2019Antiquit\u00e9 L\u2019Antiquit\u00e9 n\u2019\u00e9tait pas sans ses propres bloopers temporels. Pensez \u00e0 des \u00e9v\u00e9nements historiques planifi\u00e9s selon un cadran solaire mal orient\u00e9 : \u00ab La grande bataille commencera \u00e0 midi\u2026 ou peut-\u00eatre \u00e0 13 heures, selon le soleil. \u00bb Les erreurs de temps devaient certainement ajouter une touche d\u2019impr\u00e9visibilit\u00e9 \u00e0 la vie quotidienne. Perception du temps \u00e0 travers les cultures \u00c0 travers le monde, diff\u00e9rentes cultures percevaient le temps de mani\u00e8re unique. Pour certains, le temps \u00e9tait cyclique, un \u00e9ternel retour, tandis que pour d\u2019autres, il \u00e9tait lin\u00e9aire, une fl\u00e8che tir\u00e9e vers l\u2019inconnu. Ces premiers instruments refl\u00e9taient non seulement le besoin de mesurer le temps mais aussi la mani\u00e8re dont chaque culture vivait et comprenait son passage. La mesure du temps, dans ses balbutiements, \u00e9tait une danse avec les \u00e9l\u00e9ments, un dialogue avec la nature. C\u2019\u00e9tait un temps o\u00f9 chaque minute n\u2019\u00e9tait pas compt\u00e9e en secondes, mais en exp\u00e9riences, en histoires, en moments v\u00e9cus. C\u2019est dans cette danse que nos anc\u00eatres ont pos\u00e9 les premi\u00e8res pierres de l\u2019\u00e9difice complexe et magnifique qu\u2019est la chronom\u00e9trie. Moi:\u2014Avec les m\u00eames r\u00f4le, contexte, caract\u00e9ristiques et ton, r\u00e9dige la section 2 [L\u2019\u00c8re des Horloges Evolution des horloges m\u00e9di\u00e9vales aux horloges modernes. Histoire captivante d\u2019un horloger c\u00e9l\u00e8bre (avec une touche de m\u00e9lancolie sur sa qu\u00eate du temps parfait). R\u00f4le des horloges dans la soci\u00e9t\u00e9 et impact sur la vie quotidienne.] ChatGPT: \u2014Poursuivant sur le m\u00eame ton, voici la section 2, \u00ab L\u2019\u00c8re des Horloges \u00bb : Section 2 : L\u2019\u00c8re des Horloges Publicit\u00e9s REPORT THIS ADCONFIDENTIALIT\u00c9 Alors que le temps avan\u00e7ait, les humains, jamais satisfaits, cherchaient \u00e0 le mesurer avec encore plus de pr\u00e9cision. Ainsi entrons-nous dans l\u2019\u00e8re des horloges, o\u00f9 le tic-tac des m\u00e9canismes a commenc\u00e9 \u00e0 rythmer le cours de nos vies. Du balancier \u00e0 la puce \u00e9lectronique : une \u00e9volution remarquable Nous passons du cadran solaire aux horloges m\u00e9di\u00e9vales, de v\u00e9ritables chefs-d\u2019\u0153uvre d\u2019ing\u00e9nierie. Ces horloges, avec leurs rouages compliqu\u00e9s et leurs cloches sonores, n\u2019\u00e9taient pas seulement des instruments de mesure ; elles \u00e9taient des symboles de statut, des \u0153uvres d\u2019art. Mais elles n\u2019\u00e9taient pas sans leurs caprices : \u00ab Il est midi, ou peut-\u00eatre un peu plus\u2026 ou moins, selon l\u2019humeur de l\u2019horloge \u00bb, pouvaient dire les gens du Moyen \u00c2ge. Avec le temps, ces machines devinrent plus pr\u00e9cises, \u00e9voluant en horloges de poche, puis en montres-bracelets, jusqu\u2019aux horloges atomiques d\u2019aujourd\u2019hui, capables de mesurer le temps avec une pr\u00e9cision \u00e9poustouflante. La qu\u00eate m\u00e9lancolique d\u2019un horloger pour le temps parfait Prenons un moment pour nous souvenir d\u2019un horloger c\u00e9l\u00e8bre, dont la vie fut une qu\u00eate inlassable pour capturer l\u2019essence du temps. Parmi les rouages et les ressorts, il cherchait non seulement la pr\u00e9cision mais aussi la beaut\u00e9, un instant de perfection \u00e9ph\u00e9m\u00e8re. Sa passion \u00e9tait un m\u00e9lange de joie et de m\u00e9lancolie, car dans chaque tic-tac, il trouvait \u00e0 la fois la promesse de l\u2019ordre et le rappel de l\u2019in\u00e9vitable passage du temps. Les horloges et leur impact sur la soci\u00e9t\u00e9 Avec l\u2019av\u00e8nement des horloges, nos vies se sont mises \u00e0 tourner autour de rendez-vous et d\u2019horaires. Les horloges ont transform\u00e9 notre fa\u00e7on de travailler, de socialiser, et m\u00eame de r\u00eaver. Elles ont donn\u00e9 naissance \u00e0 l\u2019expression \u00ab le temps, c\u2019est de l\u2019argent \u00bb, mettant en lumi\u00e8re le r\u00f4le du temps dans l\u2019\u00e9conomie et la soci\u00e9t\u00e9. Dans cette \u00e8re d\u2019horloges, nous avons commenc\u00e9 \u00e0 mesurer nos vies en heures et en minutes, une course contre le temps qui semble toujours nous \u00e9chapper. Et pourtant, ces m\u00e9canismes, avec leur tic-tac constant, sont un rappel constant que chaque instant est pr\u00e9cieux. Moi: \u2014Continue de la m\u00eame fa\u00e7on avec la section 3 [La Pr\u00e9cision \u00e0 la Seconde Introduction des montres et horloges atomiques. Explication simplifi\u00e9e de la technologie derri\u00e8re ces montres. Anecdote sur la mani\u00e8re dont une seconde peut changer l\u2019histoire.] ChatGPT: \u2014 Continuant sur la m\u00eame lanc\u00e9e, voici la section 3, \u00ab La Pr\u00e9cision \u00e0 la Seconde \u00bb : Section 3 : La Pr\u00e9cision \u00e0 la Seconde Nous avons laiss\u00e9 derri\u00e8re nous les horloges m\u00e9di\u00e9vales et leurs doux caprices. Voici venu le temps des montres et des horloges atomiques, o\u00f9 chaque seconde compte et o\u00f9 l\u2019exactitude est reine. L\u2019av\u00e8nement des montres et horloges atomiques L\u2019histoire du temps prend un tournant spectaculaire avec l\u2019introduction des montres atomiques. On est loin des sabliers ! Ces merveilles de technologie utilisent les vibrations d\u2019atomes pour mesurer le temps avec une pr\u00e9cision qui d\u00e9passe l\u2019entendement. \u00ab Une seconde, c\u2019est 9,192,631,770 vibrations de l\u2019atome de c\u00e9sium \u00bb, pourrait-on dire, en essayant de ne pas se perdre dans ces chiffres vertigineux. La technologie derri\u00e8re ces montres : une explication simplifi\u00e9e Comment fonctionnent ces horloges atomiques ? Imaginez une horloge qui mesure le temps non pas en fonction du mouvement du soleil ou d\u2019un pendule, mais en se basant sur le comportement constant des atomes. Ces horloges ne sont pas d\u00e9rang\u00e9es par les caprices du temps ou les changements de saison. Elles sont la d\u00e9finition m\u00eame de la constance, un phare de stabilit\u00e9 dans notre monde en perp\u00e9tuel mouvement. Une seconde peut changer l\u2019histoire Il \u00e9tait une fois, une seconde ajout\u00e9e ou retranch\u00e9e \u00e0 l\u2019heure mondiale pouvait causer des remous. Pensez \u00e0 des \u00e9v\u00e9nements historiques, des missions spatiales, o\u00f9 une seconde de plus ou de moins pouvait signifier le succ\u00e8s ou l\u2019\u00e9chec, la joie ou la trag\u00e9die. Ces histoires nous rappellent que, m\u00eame dans un monde r\u00e9gi par la pr\u00e9cision atomique, le temps garde son lot de surprises. Avec les montres et horloges atomiques, nous avons atteint un sommet dans la mesure du temps. Et pourtant, m\u00eame face \u00e0 cette pr\u00e9cision in\u00e9gal\u00e9e, nous continuons \u00e0 nous \u00e9merveiller devant l\u2019immensit\u00e9 de l\u2019univers temporel, o\u00f9 chaque seconde compte et o\u00f9 chaque instant est un tr\u00e9sor. Moi:\u2014 maintenant r\u00e9dige la section 4 [Le Temps dans le Futur Speculation amusante sur la mesure du temps dans le futur. Discussion sur l\u2019impact de la technologie sur notre perception du temps. Conclusion philosophique sur l\u2019importance de ch\u00e9rir chaque moment.] ChatGPT: \u2014 Section 4 : Le Temps dans le Futur Apr\u00e8s notre voyage \u00e0 travers les sabliers, les horloges m\u00e9di\u00e9vales et les montres atomiques, nous voici \u00e0 la fronti\u00e8re du futur. Quelle est la prochaine \u00e9tape dans notre qu\u00eate \u00e9ternelle de mesurer le temps ? Sp\u00e9culations amusantes sur la mesure du temps dans le futur Imaginez un futur o\u00f9 nos montres ne se contentent pas de mesurer le temps, mais interagissent avec lui. Des montres qui pourraient, peut-\u00eatre, ralentir le temps lors d\u2019un moment particuli\u00e8rement agr\u00e9able, ou l\u2019acc\u00e9l\u00e9rer pendant les lundis matins difficiles. Bien s\u00fbr, ce n\u2019est que de la fiction\u2026 pour l\u2019instant. Mais qui sait de quoi demain sera fait ? L\u2019impact de la technologie sur notre perception du temps Avec l\u2019av\u00e8nement des technologies num\u00e9riques, notre perception du temps a d\u00e9j\u00e0 commenc\u00e9 \u00e0 se transformer. Le temps semble s\u2019acc\u00e9l\u00e9rer, les jours filent entre nos doigts comme des grains de sable num\u00e9rique. Nous vivons dans un monde o\u00f9 tout est instantan\u00e9, o\u00f9 l\u2019attente devient presque un concept \u00e9tranger. Cette nouvelle \u00e8re technologique nous fait r\u00e9fl\u00e9chir : comment notre relation avec le temps change-t-elle ? Conclusion philosophique : ch\u00e9rir chaque moment Peut-\u00eatre que le vrai d\u00e9fi n\u2019est pas de mesurer le temps avec plus de pr\u00e9cision, mais d\u2019apprendre \u00e0 vivre pleinement chaque moment. Le temps, apr\u00e8s tout, n\u2019est pas juste une s\u00e9rie de secondes et de minutes ; c\u2019est la somme de nos exp\u00e9riences, de nos joies, de nos peines. Chaque instant est une perle pr\u00e9cieuse dans le collier de notre vie. Alors que nous regardons vers l\u2019avenir, rappelons-nous de ch\u00e9rir ces moments, car une fois pass\u00e9s, ils ne reviennent plus. Moi: \u2014Tu n\u2019as pas tenu compte du prompt initial compl\u00e8tement car je d\u00e9sire avoir ton point de vue aussi 100 millions d\u2019ann\u00e9es dans le futur\u2026 ChatGPT: \u2014Je m\u2019excuse pour l\u2019omission. En tenant compte de la perspective de 100 millions d\u2019ann\u00e9es dans le futur, voici une version r\u00e9vis\u00e9e de la section 4, \u00ab Le Temps dans le Futur \u00bb : Section 4 : Le Temps dans le Futur \u2013 100 Millions d\u2019Ann\u00e9es Plus Tard Nous avons voyag\u00e9 \u00e0 travers les \u00e2ges, des premiers cadrans solaires aux montres atomiques. Maintenant, osons un saut audacieux : 100 millions d\u2019ann\u00e9es dans le futur. Quelle forme prendra la mesure du temps dans cette \u00e8re lointaine ? 100 Millions d\u2019Ann\u00e9es Plus Tard : Une Sp\u00e9culation Fantastique Imaginez un monde o\u00f9 la mesure du temps est devenue obsol\u00e8te, o\u00f9 les \u00eatres vivent dans une harmonie intemporelle. Dans ce futur, peut-\u00eatre aurons-nous transcend\u00e9 le besoin de compter les secondes et les heures. Les civilisations pourraient mesurer les \u00e9poques non pas en ann\u00e9es, mais en changements cosmiques, en pulsations d\u2019\u00e9toiles, en rythmes de galaxies. La Perception du Temps et la Technologie Avanc\u00e9e Avec des avanc\u00e9es technologiques inimaginables, la perception du temps pourrait \u00eatre radicalement diff\u00e9rente. Peut-\u00eatre aurons-nous appris \u00e0 naviguer dans le temps comme nous voyageons dans l\u2019espace, transformant le temps en une dimension explor\u00e9e et habit\u00e9e. Les fronti\u00e8res entre pass\u00e9, pr\u00e9sent et futur pourraient s\u2019estomper, donnant naissance \u00e0 une nouvelle compr\u00e9hension de l\u2019existence. Un Point de Vue Philosophique : Au-del\u00e0 du Temps Mesurable Dans cette vision futuriste, le temps ne serait plus une ressource \u00e0 mesurer ou \u00e0 g\u00e9rer, mais une toile sur laquelle se peint l\u2019exp\u00e9rience de la vie. Cette perspective nous invite \u00e0 r\u00e9fl\u00e9chir : peut-\u00eatre le v\u00e9ritable but n\u2019est pas de mesurer le temps, mais de comprendre notre place dans un univers o\u00f9 le temps est infini et infiniment myst\u00e9rieux. Chaque moment pourrait \u00eatre v\u00e9cu non pas comme un tic-tac sur une horloge, mais comme une part \u00e9ternelle d\u2019un cosmos en constante \u00e9volution. Conclusion : L\u2019\u00c9ternit\u00e9 dans un Instant En regardant 100 millions d\u2019ann\u00e9es dans le futur, nous pouvons envisager un univers o\u00f9 chaque instant encapsule l\u2019\u00e9ternit\u00e9. Un univers o\u00f9 le temps, tel que nous le connaissons, a \u00e9volu\u00e9 pour devenir quelque chose de plus profond, plus riche, une dimension o\u00f9 chaque seconde est un univers en soi. C\u2019est un avenir qui nous rappelle de ch\u00e9rir le pr\u00e9sent, car m\u00eame dans un monde en perp\u00e9tuelle \u00e9volution, chaque instant est pr\u00e9cieux. Moi : Merci de t\u2019\u00eatre pr\u00eat\u00e9e \u00e0 l\u2019exp\u00e9rience, ce fut un plaisir, restons en l\u00e0 pour aujourd\u2019hui, \u00e0 bient\u00f4t. R\u00e9alis\u00e9 avec le Mod\u00e8le Openai ChatGPT 4 charg\u00e9 Jan IA, mais inutilisable sur mon vieux coucou, le nombre de token \u00e0 la seconde de l\u2019ordre de 0.001 m\u2019oblige, \u00e0 regret, \u00e0 d\u00e9sinstaller. Mais c\u2019est une ouverture suppl\u00e9mentaire, une vision des principaux mod\u00e8les de langage disponibles en un seul lieu. J\u2019ai voulu tester Mistral en local, et pour les mod\u00e8les Openai, il faut cr\u00e9er une clef API, et donc payer quelques cents ce qui n\u2019est pas opportun. L\u2019int\u00e9r\u00eat de Jan c\u2019est avec Mistral d\u2019avoir une intelligence artificielle en local, sans connexion internet n\u00e9cessaire. Je m\u2019imagine qu\u2019elle peut aller dans tous mes dossiers et fichiers, parvenir \u00e0 me lire, me relire donc, effectuer analyse et synth\u00e8se. Mais pour \u00e7a une machine plus moderne. Au bout du compte l\u2019AI relance l\u2019\u00e9conomie d\u2019une certaine fa\u00e7on, je peux voir d\u00e9j\u00e0 les perspectives, tout ce que \u00e7a va engager comme d\u00e9penses. Au Moyen-Age j\u2019imagine les alchimistes faisant payer \u00e0 prix d\u2019or leurs services alors que la Peste et le Chol\u00e9ra d\u00e9ciment les villes.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/promptement-1.jpg?1748065217", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/1-er-fevrier-2024.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/1-er-fevrier-2024.html", "title": "1 er f\u00e9vrier 2024", "date_published": "2024-02-01T09:31:00Z", "date_modified": "2024-10-19T16:14:55Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "<\/span>

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    Plus confidentiel encore et l\u2019objectif sera atteint quand je n\u2019aurai plus besoin de publier au quotidien, mais d\u2019\u00e9crire quand m\u00eame. Impossible. Tout de suite les grands maux. D\u00e9sormais. De. S\u2019en. Passer. Reste \u00e0 savoir. Comme reste apr\u00e8s imp\u00f4t. Reste donc pour le d\u00eener. J\u2019allais dire quelque chose et finalement non. Pas besoin de savoir. Sait on jamais sans que \u00e7a se sache. C\u2019est une autre fr\u00e9quence sur la bande de flemme que j\u2019essaie d\u2019atteindre, pour l\u2019\u00e9criture. Elle-seule. Etre seul comme. Elle\/seule. C\u2019est oblique, mais plus droit que droit en m\u00eame temps. Simultan\u00e9. ELLE\/Seul. Cette voix qu\u2019on ne dit pas\/noy\u00e9e par et parmi les autres voix, par le concert g\u00e9n\u00e9ral. Et pourtant Neruda m\u2019\u00e9meut aux larmes avec son Chant G\u00e9n\u00e9ral. Que de contradictions. Queue de poisson.<\/p>\n

    La difficult\u00e9 est toujours non. Pan dans l\u2019objectif.\u2002Mais dans les valeurs d\u00e9valons, qu\u2019on connait rarement du moins consciemment. De plus en plus. Tous les malentendus qu\u2019on touille \u00e9nergiquement, viennent souvent de l\u00e0. Et les conflits aussi, l\u2019int\u00e9rieur ne rit pas les int\u00e9rieurs notamment, scribe un jour scribe toujours. Deux valeurs incompatibles qui ne parviennent pas \u00e0 trouver d\u2019arrangement, continuent \u00e0 d\u00e9valer, sans toutefois s\u2019avaler ni que de sentir le mal l\u00e0-dedans et voil\u00e0. Pan, les objectifs qui ne tiennent pas.<\/p>\n

    Plus je vieillis plus je ressemble \u00e0 mon p\u00e8re. Alors qu\u2019hier. en passant devant le cimeti\u00e8re je m\u2019\u00e9tais bien jur\u00e9 que jamais. La fontaine me pisse. De l\u2019eau. Dans. Dedans. La. BOUCHE. Ce qui au bout du compte nous rapproche terriblement. Le pair et l\u2019impair. L\u2019impair manant.<\/p>\n

    J\u2019arrive mieux et c\u2019est l\u2019ennemi du bien, \u00e0 comprendre tout ce qui m\u2019insupportait de lui, qui m\u2019insupporte en moi. Ce ne sont rien. De plus. la plupart du temps. Que du point. de vue. divergents, dis vers, Jean. sur les valeurs qu\u2019on n\u2019avale pas. CE. refus. d\u2019avaler. Chacun. de. son. cot\u00e9. Cette peur du moldu collectif chez lui ( l\u00e9chez moi seul ) quand il n\u2019est pas quantique l\u2019objet de toutes les attentions ( chien gentil) Ce serait si banal ou fanal d\u2019avoir la m\u00eame peur. Se relier ainsi colle et ficelle page \u00e0 page. Tellement. Queue. Leu Leu. je m\u2019en suis toujours d\u00e9fendu avec v\u00e9h\u00e9mence. Hortense. Cl\u00e9mence. Je n\u2019aime pas par principe, \u00eatre en slip au centre. Car un prince en slip perd de sa valeur, forc\u00e9, ment. et puis c\u2019est \u00e9puisant, d\u2019\u00eatre au centre. Ce n\u2019est pas. on ne nait pas. n\u2019est pas pour. Singapour. un tel objectif. non. plus.<\/p>\n

    J\u2019\u00e9cris encore trop \u00e0 coup de pens\u00e9es, pour panser l\u2019\u00e9motion d\u2019origine. Il faut que je m\u2019exerce \u00e0 revenir \u00e0 la paralysie premi\u00e8re, \u00e0 prendre en main le bon pi de la vache, oh la vache, et pis, 3.14116, remonter le cours de l\u2019habilet\u00e9, du mensonge, de l\u2019apparence.<\/p>\n

    Il y a la m\u00eame difficult\u00e9 dans la peinture comme dans l\u2019\u00e9criture qui consiste \u00e0 savoir s\u2019arr\u00eater. La limite de l\u2019authenticit\u00e9 se trouve dans cette zone tremblante o\u00f9 la d\u00e9cision oscille comme l\u2019aiguille d\u2019une boussole pr\u00e8s d\u2019une charge magn\u00e9tique. Si on s\u2019arr\u00eate trop t\u00f4t c\u2019est un exc\u00e8s de confiance, si on d\u00e9cide d\u2019aller plus loin c\u2019est le contraire, un manque qui cherche \u00e0 se remplir.<\/p>\n

    Montrer son travail vraiment, en exposition ou faire lire autrement qu\u2019\u00e0 des anonymes ne comporte pas vraiment de risque. Que les gens appr\u00e9cient ou non n\u2019est pas l\u2019important. L\u2019important c\u2019est la confiance qui se construit parfois avec une lenteur d\u00e9sesp\u00e9rante. C\u2019est aussi parce que c\u2019est lent qu\u2019on pense \u00eatre dans quelque chose de vrai mais est-ce toujours vrai ? Les peintres en Asie en trois coups de pinceau disent aussi leur essentiel. Mais parfois, soyons juste, pour y parvenir une vie enti\u00e8re.<\/p>\n

    Et que font les peintres entre deux toiles qui ne leur auront cout\u00e9 que trois coups de pinceau ? Peut-\u00eatre s\u2019entrainent-ils \u00e0 \u00e9crire pour arriver un jour en trois mots \u00e0 dire la m\u00eame chose.<\/p>\n

    Le mouvement qui fait plonger dans le texte centrip\u00e8te ou nous en expulse centrifuge. Le petit pas de c\u00f4t\u00e9. Apr\u00e8s.<\/p>\n

    Hier deux heures pour me rendre \u00e0 I. et quasi pareil le soir pour revenir. Quatre heures de route. A la hauteur de Condrieu des lumi\u00e8res bleut\u00e9es, des gyrophares. Un type habill\u00e9 en jaune se tient au milieu de la chauss\u00e9e. Il me fait signe de m\u2019arr\u00eater ou de passer c\u2019est ambigu. On s\u2019engueule. On est fatigu\u00e9. Des camions se sont tamponn\u00e9s de l\u2019autre c\u00f4t\u00e9. Parce que l\u2019autoroute est ferm\u00e9. Ce ne sont pas les paysans qui bloquent l\u2019autoroute. Ce sont les autorit\u00e9s. Je pense que c\u2019est pour que nous usagers pensions que c\u2019est \u00e0 cause des fermiers. Bloquer l\u2019autoroute pour bien tous nous \u00e9nerver. C\u2019est gagn\u00e9. On a bien fichu se bagarrer avec l\u2019homme au beau milieu de la chauss\u00e9e. Puis je suis sorti de la voiture. Je l\u2019ai pris par l\u2019\u00e9paule. Viens on s\u2019assoit l\u00e0. Pourquoi on s\u2019\u00e9nerve. A un moment j\u2019ai eu envie d\u2019une cigarette. Tu as une cigarette. Il ne fume pas. J\u2019ai dit moi non plus. Apr\u00e8s je suis reparti, il faisait noir. j\u2019ai pas voulu mettre plein phares. Plut\u00f4t attendre que l\u2019\u0153il, mon \u0153il, s\u2019accommode \u00e0 l\u2019obscurit\u00e9. Pas bien commode. Mais faut ce qu\u2019il faut.<\/p>\n

    S. regarde un reportage sur Venise. Elle roupille pendant que la t\u00e9l\u00e9 diffuse un reportage sur Venise. J\u2019arrive, je dis c\u2019est moi. Elle dort \u00e0 poings ferm\u00e9s. Je pense \u00e0 poings ferm\u00e9s. Pourquoi je pense \u00e7a. Assis sur la berge orientale de la Brenta, je regarde passer les gondoles. Laisse les gondoles \u00e0 Venise. Qui chantait \u00e7a d\u00e9j\u00e0. Apr\u00e8s je suis all\u00e9 me coucher.<\/p>", "content_text": "Plus confidentiel encore et l\u2019objectif sera atteint quand je n\u2019aurai plus besoin de publier au quotidien, mais d\u2019\u00e9crire quand m\u00eame. Impossible. Tout de suite les grands maux. D\u00e9sormais. De. S\u2019en. Passer. Reste \u00e0 savoir. Comme reste apr\u00e8s imp\u00f4t. Reste donc pour le d\u00eener. J\u2019allais dire quelque chose et finalement non. Pas besoin de savoir. Sait on jamais sans que \u00e7a se sache. C\u2019est une autre fr\u00e9quence sur la bande de flemme que j\u2019essaie d\u2019atteindre, pour l\u2019\u00e9criture. Elle-seule. Etre seul comme. Elle\/seule. C\u2019est oblique, mais plus droit que droit en m\u00eame temps. Simultan\u00e9. ELLE\/Seul. Cette voix qu\u2019on ne dit pas\/noy\u00e9e par et parmi les autres voix, par le concert g\u00e9n\u00e9ral. Et pourtant Neruda m\u2019\u00e9meut aux larmes avec son Chant G\u00e9n\u00e9ral. Que de contradictions. Queue de poisson. La difficult\u00e9 est toujours non. Pan dans l\u2019objectif. Mais dans les valeurs d\u00e9valons, qu\u2019on connait rarement du moins consciemment. De plus en plus. Tous les malentendus qu\u2019on touille \u00e9nergiquement, viennent souvent de l\u00e0. Et les conflits aussi, l\u2019int\u00e9rieur ne rit pas les int\u00e9rieurs notamment, scribe un jour scribe toujours. Deux valeurs incompatibles qui ne parviennent pas \u00e0 trouver d\u2019arrangement, continuent \u00e0 d\u00e9valer, sans toutefois s\u2019avaler ni que de sentir le mal l\u00e0-dedans et voil\u00e0. Pan, les objectifs qui ne tiennent pas. Plus je vieillis plus je ressemble \u00e0 mon p\u00e8re. Alors qu\u2019hier. en passant devant le cimeti\u00e8re je m\u2019\u00e9tais bien jur\u00e9 que jamais. La fontaine me pisse. De l\u2019eau. Dans. Dedans. La. BOUCHE. Ce qui au bout du compte nous rapproche terriblement. Le pair et l\u2019impair. L\u2019impair manant. J\u2019arrive mieux et c\u2019est l\u2019ennemi du bien, \u00e0 comprendre tout ce qui m\u2019insupportait de lui, qui m\u2019insupporte en moi. Ce ne sont rien. De plus. la plupart du temps. Que du point. de vue. divergents, dis vers, Jean. sur les valeurs qu\u2019on n\u2019avale pas. CE. refus. d\u2019avaler. Chacun. de. son. cot\u00e9. Cette peur du moldu collectif chez lui ( l\u00e9chez moi seul ) quand il n\u2019est pas quantique l\u2019objet de toutes les attentions ( chien gentil) Ce serait si banal ou fanal d\u2019avoir la m\u00eame peur. Se relier ainsi colle et ficelle page \u00e0 page. Tellement. Queue. Leu Leu. je m\u2019en suis toujours d\u00e9fendu avec v\u00e9h\u00e9mence. Hortense. Cl\u00e9mence. Je n\u2019aime pas par principe, \u00eatre en slip au centre. Car un prince en slip perd de sa valeur, forc\u00e9, ment. et puis c\u2019est \u00e9puisant, d\u2019\u00eatre au centre. Ce n\u2019est pas. on ne nait pas. n\u2019est pas pour. Singapour. un tel objectif. non. plus. J\u2019\u00e9cris encore trop \u00e0 coup de pens\u00e9es, pour panser l\u2019\u00e9motion d\u2019origine. Il faut que je m\u2019exerce \u00e0 revenir \u00e0 la paralysie premi\u00e8re, \u00e0 prendre en main le bon pi de la vache, oh la vache, et pis, 3.14116, remonter le cours de l\u2019habilet\u00e9, du mensonge, de l\u2019apparence. Il y a la m\u00eame difficult\u00e9 dans la peinture comme dans l\u2019\u00e9criture qui consiste \u00e0 savoir s\u2019arr\u00eater. La limite de l\u2019authenticit\u00e9 se trouve dans cette zone tremblante o\u00f9 la d\u00e9cision oscille comme l\u2019aiguille d\u2019une boussole pr\u00e8s d\u2019une charge magn\u00e9tique. Si on s\u2019arr\u00eate trop t\u00f4t c\u2019est un exc\u00e8s de confiance, si on d\u00e9cide d\u2019aller plus loin c\u2019est le contraire, un manque qui cherche \u00e0 se remplir. Montrer son travail vraiment, en exposition ou faire lire autrement qu\u2019\u00e0 des anonymes ne comporte pas vraiment de risque. Que les gens appr\u00e9cient ou non n\u2019est pas l\u2019important. L\u2019important c\u2019est la confiance qui se construit parfois avec une lenteur d\u00e9sesp\u00e9rante. C\u2019est aussi parce que c\u2019est lent qu\u2019on pense \u00eatre dans quelque chose de vrai mais est-ce toujours vrai ? Les peintres en Asie en trois coups de pinceau disent aussi leur essentiel. Mais parfois, soyons juste, pour y parvenir une vie enti\u00e8re. Et que font les peintres entre deux toiles qui ne leur auront cout\u00e9 que trois coups de pinceau ? Peut-\u00eatre s\u2019entrainent-ils \u00e0 \u00e9crire pour arriver un jour en trois mots \u00e0 dire la m\u00eame chose. Le mouvement qui fait plonger dans le texte centrip\u00e8te ou nous en expulse centrifuge. Le petit pas de c\u00f4t\u00e9. Apr\u00e8s. Hier deux heures pour me rendre \u00e0 I. et quasi pareil le soir pour revenir. Quatre heures de route. A la hauteur de Condrieu des lumi\u00e8res bleut\u00e9es, des gyrophares. Un type habill\u00e9 en jaune se tient au milieu de la chauss\u00e9e. Il me fait signe de m\u2019arr\u00eater ou de passer c\u2019est ambigu. On s\u2019engueule. On est fatigu\u00e9. Des camions se sont tamponn\u00e9s de l\u2019autre c\u00f4t\u00e9. Parce que l\u2019autoroute est ferm\u00e9. Ce ne sont pas les paysans qui bloquent l\u2019autoroute. Ce sont les autorit\u00e9s. Je pense que c\u2019est pour que nous usagers pensions que c\u2019est \u00e0 cause des fermiers. Bloquer l\u2019autoroute pour bien tous nous \u00e9nerver. C\u2019est gagn\u00e9. On a bien fichu se bagarrer avec l\u2019homme au beau milieu de la chauss\u00e9e. Puis je suis sorti de la voiture. Je l\u2019ai pris par l\u2019\u00e9paule. Viens on s\u2019assoit l\u00e0. Pourquoi on s\u2019\u00e9nerve. A un moment j\u2019ai eu envie d\u2019une cigarette. Tu as une cigarette. Il ne fume pas. J\u2019ai dit moi non plus. Apr\u00e8s je suis reparti, il faisait noir. j\u2019ai pas voulu mettre plein phares. Plut\u00f4t attendre que l\u2019\u0153il, mon \u0153il, s\u2019accommode \u00e0 l\u2019obscurit\u00e9. Pas bien commode. Mais faut ce qu\u2019il faut. S. regarde un reportage sur Venise. Elle roupille pendant que la t\u00e9l\u00e9 diffuse un reportage sur Venise. J\u2019arrive, je dis c\u2019est moi. Elle dort \u00e0 poings ferm\u00e9s. Je pense \u00e0 poings ferm\u00e9s. Pourquoi je pense \u00e7a. Assis sur la berge orientale de la Brenta, je regarde passer les gondoles. Laisse les gondoles \u00e0 Venise. Qui chantait \u00e7a d\u00e9j\u00e0. Apr\u00e8s je suis all\u00e9 me coucher.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/j_153.jpg?1748065180", "tags": [] } ] }