{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/ombres.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/ombres.html", "title": "ombres", "date_published": "2023-02-13T06:33:28Z", "date_modified": "2025-07-16T06:04:36Z", "author": {"name": "Auteur"}, "content_html": "
Le premier mot qui vient au r\u00e9veil est ombre<\/strong>, mais comme je l’entends phon\u00e9tiquement, je ne sais s’il s’agit d’un pluriel ou d’un singulier. S’il est \u00e0 consid\u00e9rer comme une ombre en particulier ou les ombres de fa\u00e7on g\u00e9n\u00e9rale. Et simultan\u00e9ment cette injonction qui accompagne le mot, quelque chose que l’on pourrait traduire par \u00e9tudier l’ombre<\/em> ou encore \u00e9puiser les ombres<\/em>. De plus forte impression qu’il s’agit d’une sorte de pr\u00e9sent qui m’est donn\u00e9 ainsi d\u00e8s le r\u00e9veil, en m\u00eame temps qu’une sorte de test. Peut-\u00eatre que si je botte en touche, si je ne prends pas cette injonction comme il se doit je risque gros. Gros, l’adjectif propose aussit\u00f4t diff\u00e9rentes pistes de naufrage ensuite parmi lesquelles, la folie, le suicide, la perte irr\u00e9m\u00e9diable de mon \u00e2me. Ce qui peut sembler de prime abord exag\u00e9r\u00e9, voire ridicule si la raison l’analyse. Mais tout \u00e0 fait logique sur le plan de l’intuition. Il me faut absolument tirer cette histoire d’ombre au clair si j’ose dire.<\/p>\n D’abord les faits. (Ou encore ce qu’il est convenu d’en dire.)<\/p>\n L’ombre est un ph\u00e9nom\u00e8ne optique qui se produit lorsqu’un objet bloque la lumi\u00e8re provenant d’une source de lumi\u00e8re. L’ombre est cr\u00e9\u00e9e par l’absence de lumi\u00e8re dans la zone o\u00f9 elle est bloqu\u00e9e par l’objet. Elle est g\u00e9n\u00e9ralement per\u00e7ue comme une zone plus sombre sur le sol ou sur une autre surface.<\/p>\n L’ombre peut varier en forme et en taille en fonction de la distance de l’objet par rapport \u00e0 la source de lumi\u00e8re et de l’angle sous lequel la lumi\u00e8re frappe l’objet. Lorsque la source de lumi\u00e8re est proche de l’objet, l’ombre sera plus petite et plus dense, tandis qu’elle sera plus grande et plus douce lorsque la source de lumi\u00e8re est \u00e9loign\u00e9e.<\/p>\n Outre son aspect physique, l’ombre peut \u00e9galement avoir des connotations symboliques et culturelles dans diff\u00e9rentes traditions et croyances. Par exemple, dans certaines cultures, l’ombre peut repr\u00e9senter la peur, le myst\u00e8re, la solitude ou la mort. Dans d’autres cultures, l’ombre peut repr\u00e9senter la s\u00e9curit\u00e9, la protection ou le refuge.<\/p>\n En r\u00e9sum\u00e9, l’ombre est un ph\u00e9nom\u00e8ne optique qui peut \u00eatre interpr\u00e9t\u00e9 de diff\u00e9rentes mani\u00e8res selon les contextes culturels et symboliques.<\/p>\n Est-il suffisant de nommer l’ombre sans la qualifier ? Et, dans ce cas, quel qualificatif utiliser ? Une liste de mots pour qualifier l’ombre s’av\u00e8re peut-\u00eatre utile. Ceux qui sans effort, par exemple, viennent sont :<\/p>\n Le Horla<\/em> de Maupassant vient en premier, ou encore certains r\u00e9cits d\u2019Edgar Allan Poe. Mais peut-\u00eatre que je confonds ombre et double... Essayons de retrouver d’autres r\u00e9cits o\u00f9 l’ombre joue le r\u00f4le de personnage, voire du personnage principal.<\/p>\n L’Ombre du vent<\/em> est un roman de Carlos Ruiz Zaf\u00f3n publi\u00e9 en 2001. Il est consid\u00e9r\u00e9 comme l’un des meilleurs romans espagnols de la derni\u00e8re d\u00e9cennie et a \u00e9t\u00e9 traduit dans plus de 40 langues.<\/p>\n L’histoire se d\u00e9roule \u00e0 Barcelone, en Espagne, et suit un jeune gar\u00e7on nomm\u00e9 Daniel qui d\u00e9couvre une biblioth\u00e8que secr\u00e8te appel\u00e9e le Cimeti\u00e8re des Livres Oubli\u00e9s. L\u00e0, il tombe amoureux d’un livre appel\u00e9 L’Ombre du Vent<\/em> \u00e9crit par un auteur nomm\u00e9 Julian Carax. Peu de temps apr\u00e8s, il est contact\u00e9 par une myst\u00e9rieuse figure appel\u00e9e l\u2019Ombre, qui semble le suivre partout.<\/p>\n Au fil de son enqu\u00eate, Daniel d\u00e9couvre que Carax a \u00e9t\u00e9 impliqu\u00e9 dans une s\u00e9rie de meurtres et de myst\u00e8res qui ont eu lieu \u00e0 Barcelone au d\u00e9but du XXe si\u00e8cle. L’Ombre appara\u00eet comme un personnage central dans cette intrigue m\u00eal\u00e9e de romance, de myst\u00e8re, de magie, de suspense et de litt\u00e9rature.<\/p>\n \u00c9videmment je comprends pourquoi ce mot ombre surgit ce matin. Mon polar ne se d\u00e9roule-t-il pas \u00e0 Barcelone en grande partie ? N’ai-je pas utilis\u00e9 le patronyme du Quichotte pour mon tueur ? Patati patata... l’inconscient est un farceur. Pourtant une chose \u00e0 dire : je n’ai pas lu ce roman de Carlos Ruiz Zaf\u00f3n. Je le d\u00e9couvre ce matin en effectuant une recherche Google.<\/p>\n Ce qui entra\u00eene que l’on n\u2019a pas d\u2019id\u00e9e vraiment nouvelle en d\u00e9cidant simplement qu\u2019elle le soit. Ce qui entra\u00eene qu\u2019avant de s\u2019attaquer \u00e0 un roman, il serait int\u00e9ressant de savoir de quel(s) th\u00e8me(s) on va parler, puis d\u2019aller jeter un coup d\u2019\u0153il sur ce qui a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 fait dans tel ou tel domaine. C\u2019est beaucoup moins grisant que de partir direct sur la page blanche, mais si au bout du compte \u00e7a \u00e9vite de flanquer 300 pages \u00e0 la corbeille\u2026 peser le pour et le contre.<\/p>\n Un peu d\u2019humour ne fait pas de mal pour trouver la porte de sortie.<\/p>\n Saint-Exup\u00e9ry aussi parle d\u2019ombre dans Le Petit Prince<\/em> (ce roi qui ne peut se d\u00e9placer sans son ombre).<\/p>\n Jules Verne dans son Voyage dans la Lune<\/em> (les ombres des voyageurs apparaissent puis disparaissent).<\/p>\n L\u2019Ombre du corps<\/em>, une nouvelle de Julio Cort\u00e1zar : un homme se r\u00e9veille un matin avec une ombre qui ne lui appartient pas. Cette ombre appartient \u00e0 un homme mort, mais il ne sait pas comment il a pu l\u2019obtenir. L\u2019homme se rend compte qu\u2019il peut contr\u00f4ler l\u2019ombre en la manipulant avec ses mains, et il en devient obs\u00e9d\u00e9. Il passe des heures \u00e0 jouer avec elle, jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019elle prenne vie et commence \u00e0 l\u2019attaquer.<\/p>\n Ce conte est un exemple de l\u2019utilisation symbolique de l\u2019ombre dans la litt\u00e9rature. Il joue avec les id\u00e9es de r\u00e9alit\u00e9 et d\u2019irr\u00e9alit\u00e9 et questionne les limites entre la vie et la mort. L\u2019ombre y repr\u00e9sente les aspects sombres de la personnalit\u00e9 de l\u2019homme, ainsi que ses d\u00e9sirs et ses peurs inconscients. Ce texte surr\u00e9aliste a \u00e9t\u00e9 largement salu\u00e9 pour son imagination et son usage de la symbolique. Il reste un r\u00e9cit marquant.<\/p>\n Les Ombres<\/em> est un roman de l\u2019auteur australien Tim Winton publi\u00e9 en 2008. Il se concentre sur la vie d\u2019une famille dans une petite ville c\u00f4ti\u00e8re en Australie. Les personnages cherchent \u00e0 trouver leur place dans le monde et \u00e0 faire face aux d\u00e9fis de l\u2019existence. Th\u00e8mes abord\u00e9s : famille, identit\u00e9, survie, acceptation de soi.<\/p>\n Enfin, des passages entiers, une atmosph\u00e8re, dont je me souviens et qui appartient \u00e0 la plupart des ouvrages de Virginia Woolf, notamment Orlando<\/em> et Les Vagues<\/em>, me reviennent.<\/p>\n Ai-je fait le job ? Je n\u2019en sais rien. Mais j\u2019ai aussi une vie, je ne peux pas accorder trop de temps \u00e0 l\u2019ombre ce matin. On verra si dans la journ\u00e9e d\u2019autres choses me viennent. Ou un autre jour. Ou peut-\u00eatre rien.<\/p>",
"content_text": " \n\nLe premier mot qui vient au r\u00e9veil est ombre, mais comme je l'entends phon\u00e9tiquement, je ne sais s'il s'agit d'un pluriel ou d'un singulier. S'il est \u00e0 consid\u00e9rer comme une ombre en particulier ou les ombres de fa\u00e7on g\u00e9n\u00e9rale. Et simultan\u00e9ment cette injonction qui accompagne le mot, quelque chose que l'on pourrait traduire par \u00e9tudier l'ombre ou encore \u00e9puiser les ombres. De plus forte impression qu'il s'agit d'une sorte de pr\u00e9sent qui m'est donn\u00e9 ainsi d\u00e8s le r\u00e9veil, en m\u00eame temps qu'une sorte de test. Peut-\u00eatre que si je botte en touche, si je ne prends pas cette injonction comme il se doit je risque gros. Gros, l'adjectif propose aussit\u00f4t diff\u00e9rentes pistes de naufrage ensuite parmi lesquelles, la folie, le suicide, la perte irr\u00e9m\u00e9diable de mon \u00e2me. Ce qui peut sembler de prime abord exag\u00e9r\u00e9, voire ridicule si la raison l'analyse. Mais tout \u00e0 fait logique sur le plan de l'intuition. Il me faut absolument tirer cette histoire d'ombre au clair si j'ose dire. Qu'est-ce que l'ombre ? \n\nD'abord les faits. (Ou encore ce qu'il est convenu d'en dire.) \n\nL'ombre est un ph\u00e9nom\u00e8ne optique qui se produit lorsqu'un objet bloque la lumi\u00e8re provenant d'une source de lumi\u00e8re. L'ombre est cr\u00e9\u00e9e par l'absence de lumi\u00e8re dans la zone o\u00f9 elle est bloqu\u00e9e par l'objet. Elle est g\u00e9n\u00e9ralement per\u00e7ue comme une zone plus sombre sur le sol ou sur une autre surface. \n\nL'ombre peut varier en forme et en taille en fonction de la distance de l'objet par rapport \u00e0 la source de lumi\u00e8re et de l'angle sous lequel la lumi\u00e8re frappe l'objet. Lorsque la source de lumi\u00e8re est proche de l'objet, l'ombre sera plus petite et plus dense, tandis qu'elle sera plus grande et plus douce lorsque la source de lumi\u00e8re est \u00e9loign\u00e9e. \n\nOutre son aspect physique, l'ombre peut \u00e9galement avoir des connotations symboliques et culturelles dans diff\u00e9rentes traditions et croyances. Par exemple, dans certaines cultures, l'ombre peut repr\u00e9senter la peur, le myst\u00e8re, la solitude ou la mort. Dans d'autres cultures, l'ombre peut repr\u00e9senter la s\u00e9curit\u00e9, la protection ou le refuge. \n\nEn r\u00e9sum\u00e9, l'ombre est un ph\u00e9nom\u00e8ne optique qui peut \u00eatre interpr\u00e9t\u00e9 de diff\u00e9rentes mani\u00e8res selon les contextes culturels et symboliques. Comment qualifier l'ombre ? \n\nEst-il suffisant de nommer l'ombre sans la qualifier ? Et, dans ce cas, quel qualificatif utiliser ? Une liste de mots pour qualifier l'ombre s'av\u00e8re peut-\u00eatre utile. Ceux qui sans effort, par exemple, viennent sont : Contrast\u00e9es Douces Estomp\u00e9es Sombres Obscures Myst\u00e9rieuses Fonc\u00e9es Sinistres \u00c9clips\u00e9es \u00c9touff\u00e9es Enveloppantes T\u00e9n\u00e9breuses Trompeuses Effrayantes Irr\u00e9elles Mena\u00e7antes \u00c9tranges D\u00e9moniaques Fantomatiques Vaporeuses \u00c9vanescentes Floues Brouill\u00e9es L'ombre comme personnage en litt\u00e9rature ? \n\nLe Horla de Maupassant vient en premier, ou encore certains r\u00e9cits d\u2019Edgar Allan Poe. Mais peut-\u00eatre que je confonds ombre et double... Essayons de retrouver d'autres r\u00e9cits o\u00f9 l'ombre joue le r\u00f4le de personnage, voire du personnage principal. \n\nL'Ombre du vent est un roman de Carlos Ruiz Zaf\u00f3n publi\u00e9 en 2001. Il est consid\u00e9r\u00e9 comme l'un des meilleurs romans espagnols de la derni\u00e8re d\u00e9cennie et a \u00e9t\u00e9 traduit dans plus de 40 langues. \n\nL'histoire se d\u00e9roule \u00e0 Barcelone, en Espagne, et suit un jeune gar\u00e7on nomm\u00e9 Daniel qui d\u00e9couvre une biblioth\u00e8que secr\u00e8te appel\u00e9e le Cimeti\u00e8re des Livres Oubli\u00e9s. L\u00e0, il tombe amoureux d'un livre appel\u00e9 L'Ombre du Vent \u00e9crit par un auteur nomm\u00e9 Julian Carax. Peu de temps apr\u00e8s, il est contact\u00e9 par une myst\u00e9rieuse figure appel\u00e9e l\u2019Ombre, qui semble le suivre partout. \n\nAu fil de son enqu\u00eate, Daniel d\u00e9couvre que Carax a \u00e9t\u00e9 impliqu\u00e9 dans une s\u00e9rie de meurtres et de myst\u00e8res qui ont eu lieu \u00e0 Barcelone au d\u00e9but du XXe si\u00e8cle. L'Ombre appara\u00eet comme un personnage central dans cette intrigue m\u00eal\u00e9e de romance, de myst\u00e8re, de magie, de suspense et de litt\u00e9rature. \n\n\u00c9videmment je comprends pourquoi ce mot ombre surgit ce matin. Mon polar ne se d\u00e9roule-t-il pas \u00e0 Barcelone en grande partie ? N'ai-je pas utilis\u00e9 le patronyme du Quichotte pour mon tueur ? Patati patata... l'inconscient est un farceur. Pourtant une chose \u00e0 dire : je n'ai pas lu ce roman de Carlos Ruiz Zaf\u00f3n. Je le d\u00e9couvre ce matin en effectuant une recherche Google. \n\nCe qui entra\u00eene que l'on n\u2019a pas d\u2019id\u00e9e vraiment nouvelle en d\u00e9cidant simplement qu\u2019elle le soit. Ce qui entra\u00eene qu\u2019avant de s\u2019attaquer \u00e0 un roman, il serait int\u00e9ressant de savoir de quel(s) th\u00e8me(s) on va parler, puis d\u2019aller jeter un coup d\u2019\u0153il sur ce qui a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 fait dans tel ou tel domaine. C\u2019est beaucoup moins grisant que de partir direct sur la page blanche, mais si au bout du compte \u00e7a \u00e9vite de flanquer 300 pages \u00e0 la corbeille\u2026 peser le pour et le contre. \n\nUn peu d\u2019humour ne fait pas de mal pour trouver la porte de sortie. \n\nSaint-Exup\u00e9ry aussi parle d\u2019ombre dans Le Petit Prince (ce roi qui ne peut se d\u00e9placer sans son ombre). \n\nJules Verne dans son Voyage dans la Lune (les ombres des voyageurs apparaissent puis disparaissent). \n\nL\u2019Ombre du corps, une nouvelle de Julio Cort\u00e1zar : un homme se r\u00e9veille un matin avec une ombre qui ne lui appartient pas. Cette ombre appartient \u00e0 un homme mort, mais il ne sait pas comment il a pu l\u2019obtenir. L\u2019homme se rend compte qu\u2019il peut contr\u00f4ler l\u2019ombre en la manipulant avec ses mains, et il en devient obs\u00e9d\u00e9. Il passe des heures \u00e0 jouer avec elle, jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019elle prenne vie et commence \u00e0 l\u2019attaquer. \n\nCe conte est un exemple de l\u2019utilisation symbolique de l\u2019ombre dans la litt\u00e9rature. Il joue avec les id\u00e9es de r\u00e9alit\u00e9 et d\u2019irr\u00e9alit\u00e9 et questionne les limites entre la vie et la mort. L\u2019ombre y repr\u00e9sente les aspects sombres de la personnalit\u00e9 de l\u2019homme, ainsi que ses d\u00e9sirs et ses peurs inconscients. Ce texte surr\u00e9aliste a \u00e9t\u00e9 largement salu\u00e9 pour son imagination et son usage de la symbolique. Il reste un r\u00e9cit marquant. \n\nLes Ombres est un roman de l\u2019auteur australien Tim Winton publi\u00e9 en 2008. Il se concentre sur la vie d\u2019une famille dans une petite ville c\u00f4ti\u00e8re en Australie. Les personnages cherchent \u00e0 trouver leur place dans le monde et \u00e0 faire face aux d\u00e9fis de l\u2019existence. Th\u00e8mes abord\u00e9s : famille, identit\u00e9, survie, acceptation de soi. \n\nEnfin, des passages entiers, une atmosph\u00e8re, dont je me souviens et qui appartient \u00e0 la plupart des ouvrages de Virginia Woolf, notamment Orlando et Les Vagues, me reviennent. \n\nAi-je fait le job ? Je n\u2019en sais rien. Mais j\u2019ai aussi une vie, je ne peux pas accorder trop de temps \u00e0 l\u2019ombre ce matin. On verra si dans la journ\u00e9e d\u2019autres choses me viennent. Ou un autre jour. Ou peut-\u00eatre rien. ",
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"title": "Hammett et Chandler",
"date_published": "2023-02-05T05:57:30Z",
"date_modified": "2025-07-07T05:10:48Z",
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"content_html": " Hammett \u00e9tait un vrai d\u00e9tective, il puisait dans son exp\u00e9rience. Chandler n\u2019avait aucune exp\u00e9rience, mais il adorait Hammett, dont il s\u2019est inspir\u00e9 en majeure partie pour \u00e9crire ses romans. La langue de la rue lui \u00e9tait inconnue, autant que le serait une tablette sum\u00e9rienne pour le moindre quidam. Il a d\u00fb apprendre cette langue dans les bouquins d\u2019Hammett.<\/p>\n Chandler \u00e9prouve des difficult\u00e9s \u00e0 construire des intrigues — \u00e7a l\u2019ennuie — il pr\u00e9f\u00e8re coller des fragments, les assembler, bricoler tout cela pour que \u00e7a ressemble \u00e0 une histoire. Ce qui l\u2019int\u00e9resse, c\u2019est le style, les m\u00e9taphores, les images. Il se laisse aller \u00e0 la navigation, \u00e0 l\u2019errance, ce qui n\u2019est pas le cas d\u2019Hammett qui, lui, sait o\u00f9 il va.<\/p>\n Chandler recycle \u00e9norm\u00e9ment. D\u2019ailleurs, il refuse que soient republi\u00e9es ses premi\u00e8res nouvelles parues dans des pulps. Il s\u2019en sert pour constituer des romans en les assemblant. Chandler \u00e9tait un \u00e9crivain plus qu\u2019un romancier. Il place la diff\u00e9rence entre les deux sur une absence totale de donn\u00e9es autobiographiques.<\/p>\n Simenon aussi se consid\u00e8re plus comme romancier qu\u2019\u00e9crivain, et je crois qu\u2019il est sinc\u00e8re en le disant, m\u00eame dans ses romans dits durs. Manchette, par contre, est un \u00e9crivain plus qu\u2019un romancier. Il me semble — mais je peux me tromper bien s\u00fbr — que ses personnages ne lui servent parfois qu\u2019\u00e0 exprimer ce qu\u2019il n\u2019ose assumer en pleine lumi\u00e8re : cette douleur li\u00e9e \u00e0 la solitude, \u00e0 une agoraphobie ou misanthropie, sans doute propre \u00e0 l\u2019\u00e9criture.<\/p>\n Baudelaire \u00e9crivait de courts textes la plupart du temps ; il ne parvenait pas \u00e0 se fixer, en \u00e9cho \u00e0 sa quarantaine de d\u00e9m\u00e9nagements. \u00c9trange qu\u2019il se soit autant int\u00e9ress\u00e9 \u00e0 Edgar Poe, jusqu\u2019\u00e0 le traduire. Les contraires s\u2019attirent, \u00e7a doit \u00eatre \u00e7a.<\/p>\n Si on pouvait \u00eatre attentif \u00e0 qui l\u2019on est vraiment \u00e0 vingt ans, on n\u2019aurait pas \u00e0 faire ce sale boulot \u00e0 plus de soixante. \u00c0 vingt ans, tout est d\u00e9j\u00e0 jou\u00e9. Le reste n\u2019est que bricolage. Ne pas vouloir voir cette \u00e9vidence en face tient de la b\u00eatise autant que d\u2019un orgueil fa\u00e7onn\u00e9 par notre environnement.<\/p>\n Faire croire aux gens qu\u2019ils ont plusieurs chances, qu\u2019ils sont \u00e9ternels : une belle saloperie. La v\u00e9rit\u00e9 est toujours ce que l\u2019on \u00e9vite le plus de regarder en face. Ce qui m\u2019a manqu\u00e9 \u00e0 vingt ans, ce ne fut pas le courage — je crois que je regardais d\u00e9j\u00e0 assez froidement les choses et ce que j\u2019\u00e9tais. Je crois plut\u00f4t que cela m\u2019amusait de temporiser, de trouver des raisons, des pr\u00e9textes, des excuses \u00e0 moi comme \u00e0 tout le monde. C\u2019\u00e9tait le syst\u00e8me la cause de tout le merdier.<\/p>\n Je me d\u00e9battais aussi pour ne pas trop y croire, que tout \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 fichu, conserver un minimum d\u2019espoir. C\u2019\u00e9tait d\u00e9j\u00e0 de la survie, m\u00e9lang\u00e9e \u00e0 beaucoup de gesticulations inutiles, du divertissement. La r\u00eaverie \u00e9tait un acte de r\u00e9sistance, mais elle n\u2019\u00e9tait dirig\u00e9e sur aucun but. C\u2019\u00e9tait une r\u00e9sistance \u00e0 vide, une r\u00e9sistance contre moi-m\u00eame et mes possibilit\u00e9s surtout.<\/p>\n Quand j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 \u00e9crire, je me suis toujours dit que je n\u2019\u00e9tais pas assez ceci ou cela. J\u2019avais d\u00e9j\u00e0 une exigence qui d\u00e9passait mes moyens, que j\u2019essayais de rejoindre de mani\u00e8re t\u00eatue, sans beaucoup de jugeote, de malignit\u00e9. Je voulais \u00e9carter surtout la m\u00e9chancet\u00e9, qui est un excellent moteur pour \u00e9crire. Autant dire que j\u2019ai tout de suite sci\u00e9 la branche sur laquelle j\u2019\u00e9tais grimp\u00e9 — un peu par hasard, pensais-je.<\/p>\n Je crois que c\u2019est \u00e0 partir de cette d\u00e9ception premi\u00e8re, de mon manque de foi dans le hasard, qu\u2019ensuite je me suis mis \u00e0 faire machine arri\u00e8re, \u00e0 vouloir le v\u00e9n\u00e9rer. Mais c\u2019\u00e9tait d\u00e9j\u00e0 trop tard, les d\u00e9s \u00e9taient jet\u00e9s. Ce que je tentais d\u2019\u00e9carter, ce que je nommais la m\u00e9chancet\u00e9, c\u2019\u00e9tait une force vive. Je ne mettais pas le bon mot sur elle \u00e0 l\u2019\u00e9poque.<\/p>\n J\u2019imagine tr\u00e8s bien Chandler et Manchette aux prises avec cette m\u00eame difficult\u00e9. Mais ni Hammett ni Simenon, qui avaient accept\u00e9 de bonne heure ce carburant pour \u00e9crire.<\/p>",
"content_text": " Hammett \u00e9tait un vrai d\u00e9tective, il puisait dans son exp\u00e9rience. Chandler n\u2019avait aucune exp\u00e9rience, mais il adorait Hammett, dont il s\u2019est inspir\u00e9 en majeure partie pour \u00e9crire ses romans. La langue de la rue lui \u00e9tait inconnue, autant que le serait une tablette sum\u00e9rienne pour le moindre quidam. Il a d\u00fb apprendre cette langue dans les bouquins d\u2019Hammett. Chandler \u00e9prouve des difficult\u00e9s \u00e0 construire des intrigues \u2014 \u00e7a l\u2019ennuie \u2014 il pr\u00e9f\u00e8re coller des fragments, les assembler, bricoler tout cela pour que \u00e7a ressemble \u00e0 une histoire. Ce qui l\u2019int\u00e9resse, c\u2019est le style, les m\u00e9taphores, les images. Il se laisse aller \u00e0 la navigation, \u00e0 l\u2019errance, ce qui n\u2019est pas le cas d\u2019Hammett qui, lui, sait o\u00f9 il va. Chandler recycle \u00e9norm\u00e9ment. D\u2019ailleurs, il refuse que soient republi\u00e9es ses premi\u00e8res nouvelles parues dans des pulps. Il s\u2019en sert pour constituer des romans en les assemblant. Chandler \u00e9tait un \u00e9crivain plus qu\u2019un romancier. Il place la diff\u00e9rence entre les deux sur une absence totale de donn\u00e9es autobiographiques. Simenon aussi se consid\u00e8re plus comme romancier qu\u2019\u00e9crivain, et je crois qu\u2019il est sinc\u00e8re en le disant, m\u00eame dans ses romans dits durs. Manchette, par contre, est un \u00e9crivain plus qu\u2019un romancier. Il me semble \u2014 mais je peux me tromper bien s\u00fbr \u2014 que ses personnages ne lui servent parfois qu\u2019\u00e0 exprimer ce qu\u2019il n\u2019ose assumer en pleine lumi\u00e8re : cette douleur li\u00e9e \u00e0 la solitude, \u00e0 une agoraphobie ou misanthropie, sans doute propre \u00e0 l\u2019\u00e9criture. Baudelaire \u00e9crivait de courts textes la plupart du temps ; il ne parvenait pas \u00e0 se fixer, en \u00e9cho \u00e0 sa quarantaine de d\u00e9m\u00e9nagements. \u00c9trange qu\u2019il se soit autant int\u00e9ress\u00e9 \u00e0 Edgar Poe, jusqu\u2019\u00e0 le traduire. Les contraires s\u2019attirent, \u00e7a doit \u00eatre \u00e7a. Si on pouvait \u00eatre attentif \u00e0 qui l\u2019on est vraiment \u00e0 vingt ans, on n\u2019aurait pas \u00e0 faire ce sale boulot \u00e0 plus de soixante. \u00c0 vingt ans, tout est d\u00e9j\u00e0 jou\u00e9. Le reste n\u2019est que bricolage. Ne pas vouloir voir cette \u00e9vidence en face tient de la b\u00eatise autant que d\u2019un orgueil fa\u00e7onn\u00e9 par notre environnement. Faire croire aux gens qu\u2019ils ont plusieurs chances, qu\u2019ils sont \u00e9ternels : une belle saloperie. La v\u00e9rit\u00e9 est toujours ce que l\u2019on \u00e9vite le plus de regarder en face. Ce qui m\u2019a manqu\u00e9 \u00e0 vingt ans, ce ne fut pas le courage \u2014 je crois que je regardais d\u00e9j\u00e0 assez froidement les choses et ce que j\u2019\u00e9tais. Je crois plut\u00f4t que cela m\u2019amusait de temporiser, de trouver des raisons, des pr\u00e9textes, des excuses \u00e0 moi comme \u00e0 tout le monde. C\u2019\u00e9tait le syst\u00e8me la cause de tout le merdier. Je me d\u00e9battais aussi pour ne pas trop y croire, que tout \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 fichu, conserver un minimum d\u2019espoir. C\u2019\u00e9tait d\u00e9j\u00e0 de la survie, m\u00e9lang\u00e9e \u00e0 beaucoup de gesticulations inutiles, du divertissement. La r\u00eaverie \u00e9tait un acte de r\u00e9sistance, mais elle n\u2019\u00e9tait dirig\u00e9e sur aucun but. C\u2019\u00e9tait une r\u00e9sistance \u00e0 vide, une r\u00e9sistance contre moi-m\u00eame et mes possibilit\u00e9s surtout. Quand j\u2019ai commenc\u00e9 \u00e0 \u00e9crire, je me suis toujours dit que je n\u2019\u00e9tais pas assez ceci ou cela. J\u2019avais d\u00e9j\u00e0 une exigence qui d\u00e9passait mes moyens, que j\u2019essayais de rejoindre de mani\u00e8re t\u00eatue, sans beaucoup de jugeote, de malignit\u00e9. Je voulais \u00e9carter surtout la m\u00e9chancet\u00e9, qui est un excellent moteur pour \u00e9crire. Autant dire que j\u2019ai tout de suite sci\u00e9 la branche sur laquelle j\u2019\u00e9tais grimp\u00e9 \u2014 un peu par hasard, pensais-je. Je crois que c\u2019est \u00e0 partir de cette d\u00e9ception premi\u00e8re, de mon manque de foi dans le hasard, qu\u2019ensuite je me suis mis \u00e0 faire machine arri\u00e8re, \u00e0 vouloir le v\u00e9n\u00e9rer. Mais c\u2019\u00e9tait d\u00e9j\u00e0 trop tard, les d\u00e9s \u00e9taient jet\u00e9s. Ce que je tentais d\u2019\u00e9carter, ce que je nommais la m\u00e9chancet\u00e9, c\u2019\u00e9tait une force vive. Je ne mettais pas le bon mot sur elle \u00e0 l\u2019\u00e9poque. J\u2019imagine tr\u00e8s bien Chandler et Manchette aux prises avec cette m\u00eame difficult\u00e9. Mais ni Hammett ni Simenon, qui avaient accept\u00e9 de bonne heure ce carburant pour \u00e9crire. ",
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"title": "Le livre",
"date_published": "2023-02-03T10:08:29Z",
"date_modified": "2025-05-28T06:44:51Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "<\/span> C’est le livre que l’on ne peut ouvrir qu’une fois que l’on passe l’\u00e2me hors d’ici, une fois que l’on a trouv\u00e9 la porte pour p\u00e9n\u00e9trer dans cette pi\u00e8ce sans mur ni fen\u00eatre mais dont on saisit d’embl\u00e9e qu’elle sera notre pi\u00e8ce pour toute une \u00e9ternit\u00e9 \u00e0 venir ou pass\u00e9e. C’est la pi\u00e8ce. On peut plisser les yeux et voir pour ne pas \u00eatre g\u00ean\u00e9 par les d\u00e9tails que l’on devine comme des milliers d’\u00e9l\u00e9ments perturbateurs. Au milieu de celle-ci on aper\u00e7oit une table, et au milieu de cette table il y a le livre. Il nous est familier autant qu’\u00e9tranger et c’est sans doute le seul d\u00e9bat qu’on peut encore entretenir avec soi-m\u00eame. Le dernier d\u00e9bat. S’en approcher et oser l’ouvrir ou bien s’en \u00e9loigner. Accepter ou refuser ainsi de lire son contenu. Sans doute parce que l’on ne sait jamais vraiment \u00e0 quel moment on est vraiment mort, que tant qu’un d\u00e9bat subsiste l’illusion d’\u00eatre en vie nous maintient en elle.<\/p>\n Lovecraft aurait, para\u00eet-il, invent\u00e9 le Necronomicon. C’est ce que l’on aime dire ou penser pour se rassurer et rel\u00e9guer ainsi cet objet \u00e9minemment mal\u00e9fique dans un domaine imaginaire, sans danger r\u00e9el. Je crois que les choses sont \u00e0 la fois plus compliqu\u00e9es que ce que l’on imagine, ou plus simples quand on saisit un peu de la v\u00e9rit\u00e9 dont est constitu\u00e9e la nature de la r\u00e9alit\u00e9. Ce livre ne vient pas de l’imagination de Lovecraft et en m\u00eame temps il en vient. Il vaut mieux voir les choses ainsi d’un seul \u0153il. Le livre pos\u00e9 sur cette table, l’id\u00e9e m’en aura effleur\u00e9 soudain, pourrait \u00eatre l’arch\u00e9type premier de ce livre maudit, mais il peut tout autant \u00eatre une sorte de gigantesque recension de textes sans queue ni t\u00eate, ou encore un livre merveilleux dans les pages duquel toute question trouve sa r\u00e9ponse d\u00e9finitive.<\/p>\n Ensuite, quel choix s’effectue ? Comment un m\u00eame livre peut-il prendre plusieurs apparences, \u00eatre \u00e0 la fois le m\u00eame et autre chose ? Autrement dit, qui choisit l’ennui, qui n’est rien d’autre qu’un prisme d\u00e9poli un peu sale pour lire des propos ineptes, ou d’entrer chez un opticien pour trouver enfin la paire de lunettes ad\u00e9quates, celle qui permettra enfin de lire celui-ci entre les lignes ? Je crois que m\u00eame mort, il est encore possible de se poser ce genre de question essentielle. Peut-\u00eatre que la mort n’est qu’une vue de l’esprit, que nous ne sommes jamais r\u00e9ellement morts ou vivants, mais un peu des deux \u00e0 l’instar des livres que nous lisons ou pas.<\/p>",
"content_text": " C'est le livre que l'on ne peut ouvrir qu'une fois que l'on passe l'\u00e2me hors d'ici, une fois que l'on a trouv\u00e9 la porte pour p\u00e9n\u00e9trer dans cette pi\u00e8ce sans mur ni fen\u00eatre mais dont on saisit d'embl\u00e9e qu'elle sera notre pi\u00e8ce pour toute une \u00e9ternit\u00e9 \u00e0 venir ou pass\u00e9e. C'est la pi\u00e8ce. On peut plisser les yeux et voir pour ne pas \u00eatre g\u00ean\u00e9 par les d\u00e9tails que l'on devine comme des milliers d'\u00e9l\u00e9ments perturbateurs. Au milieu de celle-ci on aper\u00e7oit une table, et au milieu de cette table il y a le livre. Il nous est familier autant qu'\u00e9tranger et c'est sans doute le seul d\u00e9bat qu'on peut encore entretenir avec soi-m\u00eame. Le dernier d\u00e9bat. S'en approcher et oser l'ouvrir ou bien s'en \u00e9loigner. Accepter ou refuser ainsi de lire son contenu. Sans doute parce que l'on ne sait jamais vraiment \u00e0 quel moment on est vraiment mort, que tant qu'un d\u00e9bat subsiste l'illusion d'\u00eatre en vie nous maintient en elle. Lovecraft aurait, para\u00eet-il, invent\u00e9 le Necronomicon. C'est ce que l'on aime dire ou penser pour se rassurer et rel\u00e9guer ainsi cet objet \u00e9minemment mal\u00e9fique dans un domaine imaginaire, sans danger r\u00e9el. Je crois que les choses sont \u00e0 la fois plus compliqu\u00e9es que ce que l'on imagine, ou plus simples quand on saisit un peu de la v\u00e9rit\u00e9 dont est constitu\u00e9e la nature de la r\u00e9alit\u00e9. Ce livre ne vient pas de l'imagination de Lovecraft et en m\u00eame temps il en vient. Il vaut mieux voir les choses ainsi d'un seul \u0153il. Le livre pos\u00e9 sur cette table, l'id\u00e9e m'en aura effleur\u00e9 soudain, pourrait \u00eatre l'arch\u00e9type premier de ce livre maudit, mais il peut tout autant \u00eatre une sorte de gigantesque recension de textes sans queue ni t\u00eate, ou encore un livre merveilleux dans les pages duquel toute question trouve sa r\u00e9ponse d\u00e9finitive. Ensuite, quel choix s'effectue ? Comment un m\u00eame livre peut-il prendre plusieurs apparences, \u00eatre \u00e0 la fois le m\u00eame et autre chose ? Autrement dit, qui choisit l'ennui, qui n'est rien d'autre qu'un prisme d\u00e9poli un peu sale pour lire des propos ineptes, ou d'entrer chez un opticien pour trouver enfin la paire de lunettes ad\u00e9quates, celle qui permettra enfin de lire celui-ci entre les lignes ? Je crois que m\u00eame mort, il est encore possible de se poser ce genre de question essentielle. Peut-\u00eatre que la mort n'est qu'une vue de l'esprit, que nous ne sommes jamais r\u00e9ellement morts ou vivants, mais un peu des deux \u00e0 l'instar des livres que nous lisons ou pas. ",
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"id": "https:\/\/ledibbouk.net\/tobosco-et-tabasco.html",
"url": "https:\/\/ledibbouk.net\/tobosco-et-tabasco.html",
"title": "Tobosco et tabasco",
"date_published": "2023-02-03T09:24:32Z",
"date_modified": "2025-04-21T23:35:40Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " La saveur \u00e9pic\u00e9e du tabasco se m\u00e9lange au souvenir d\u2019une belle attendant sagement quelque part, \u00e0 Tobosco. Cette amusante confusion que provoque la presque homonymie des mots pourrait bien glisser vers quelques grossi\u00e8ret\u00e9s si tu te laissais aller. Et serait-il impardonnable de te laisser submerger par une sc\u00e8ne apocalyptique autant que tristement ridicule : l\u2019Apollinaire en train de tringler la Marie Laurencin au beau milieu d\u2019une mare de sang \u00e0 l\u2019apog\u00e9e de ses menstrues ?<\/p>\n Et si la po\u00e9sie sodomise soudain dans son \u00e9lan la peinture, est-ce si g\u00eanant ? D\u2019autant plus que la peintresse pompe le po\u00e8te au sens figur\u00e9 comme au propre ne serait pas exceptionnel. L\u2019interaction y gagnerait soudain en images, n\u2019est-ce pas, m\u00eame si ton petit c\u00f4t\u00e9 enfant de ch\u0153ur essaie d\u2019amoindrir, avec plus ou moins de bonheur, d\u2019humour, de fausse indignation, tout en faisant cette moue horrifi\u00e9e. Cette effraction, malgr\u00e9 tous ces efforts d\u00e9risoires, reste une effraction.<\/p>\n Et en quoi aller chercher ce souvenir rapport\u00e9 par un tiers est-il pertinent ? En quoi apportera-t-il de l\u2019eau \u00e0 ce moulin qui n\u2019en a pas besoin puisque ses ailes n\u2019ob\u00e9issent qu\u2019aux vents ? Mais il y a bien l\u00e0 un ennemi gigantesque, la moustache d\u2019Alonso Quichano en fr\u00e9mit, \u00e7a ne te trompe pas — il va certainement dire quelque chose d\u2019absurde pour l\u2019occasion — comme par exemple : « Passe-moi vite mon dard, mon vieux Sancho, que je coure sus \u00e0 l\u2019ennemi », un bidule idiot du genre.<\/p>\n Mais au fait, qui est ce Sancho ? D\u2019o\u00f9 vient-il ? Quelle est son histoire ? De quel trou du cul du monde sort-il, et pourquoi reste-t-il avec ce type compl\u00e8tement d\u00e9jant\u00e9 qui ne lui file aucun salaire, l\u2019insulte et lui donne du b\u00e2ton ? Grande question !<\/p>\n Les l\u00e8vres de Sancho sont sensuelles, elles ont la couleur du sang chaud qui court dans les veines d\u2019Alonso, mais c\u2019est un animal \u00e0 sang froid. Quand les l\u00e8vres bougent, elles le font avec prudence, parcimonie ; on ne voit que tr\u00e8s peu de n\u00e9ant entre elles, mais plut\u00f4t une double rang\u00e9e de dents lim\u00e9es, un sourire \u00e9clatant.<\/p>",
"content_text": " La saveur \u00e9pic\u00e9e du tabasco se m\u00e9lange au souvenir d\u2019une belle attendant sagement quelque part, \u00e0 Tobosco. Cette amusante confusion que provoque la presque homonymie des mots pourrait bien glisser vers quelques grossi\u00e8ret\u00e9s si tu te laissais aller. Et serait-il impardonnable de te laisser submerger par une sc\u00e8ne apocalyptique autant que tristement ridicule : l\u2019Apollinaire en train de tringler la Marie Laurencin au beau milieu d\u2019une mare de sang \u00e0 l\u2019apog\u00e9e de ses menstrues ? Et si la po\u00e9sie sodomise soudain dans son \u00e9lan la peinture, est-ce si g\u00eanant ? D\u2019autant plus que la peintresse pompe le po\u00e8te au sens figur\u00e9 comme au propre ne serait pas exceptionnel. L\u2019interaction y gagnerait soudain en images, n\u2019est-ce pas, m\u00eame si ton petit c\u00f4t\u00e9 enfant de ch\u0153ur essaie d\u2019amoindrir, avec plus ou moins de bonheur, d\u2019humour, de fausse indignation, tout en faisant cette moue horrifi\u00e9e. Cette effraction, malgr\u00e9 tous ces efforts d\u00e9risoires, reste une effraction. Et en quoi aller chercher ce souvenir rapport\u00e9 par un tiers est-il pertinent ? En quoi apportera-t-il de l\u2019eau \u00e0 ce moulin qui n\u2019en a pas besoin puisque ses ailes n\u2019ob\u00e9issent qu\u2019aux vents ? Mais il y a bien l\u00e0 un ennemi gigantesque, la moustache d\u2019Alonso Quichano en fr\u00e9mit, \u00e7a ne te trompe pas \u2014 il va certainement dire quelque chose d\u2019absurde pour l\u2019occasion \u2014 comme par exemple : \u00ab Passe-moi vite mon dard, mon vieux Sancho, que je coure sus \u00e0 l\u2019ennemi \u00bb, un bidule idiot du genre. Mais au fait, qui est ce Sancho ? D\u2019o\u00f9 vient-il ? Quelle est son histoire ? De quel trou du cul du monde sort-il, et pourquoi reste-t-il avec ce type compl\u00e8tement d\u00e9jant\u00e9 qui ne lui file aucun salaire, l\u2019insulte et lui donne du b\u00e2ton ? Grande question ! Les l\u00e8vres de Sancho sont sensuelles, elles ont la couleur du sang chaud qui court dans les veines d\u2019Alonso, mais c\u2019est un animal \u00e0 sang froid. Quand les l\u00e8vres bougent, elles le font avec prudence, parcimonie ; on ne voit que tr\u00e8s peu de n\u00e9ant entre elles, mais plut\u00f4t une double rang\u00e9e de dents lim\u00e9es, un sourire \u00e9clatant. ",
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"title": "r\u00e9cit et hasard",
"date_published": "2023-02-03T08:45:34Z",
"date_modified": "2025-09-30T10:08:44Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": " Donc deux textes. Est-ce bizarre qu’ils traitent d’un m\u00eame sujet ? Qu’ils parlent de la m\u00eame chose, mais qui, s\u00e9par\u00e9s ainsi, ne le disent pas clairement. Et pourquoi faut-il que ce soit clair ? En peinture tu ne fais plus qu’une moiti\u00e9 de chemin, tu laisses une partie toujours inachev\u00e9e, et il est possible que cette habitude prise se r\u00e9percute dans ta fa\u00e7on d’\u00e9crire.<\/p>\n Une fa\u00e7on d’exorciser ton manque de confiance en l’autre en lui accordant encore plus confiance. C’est ce que tu aimerais que ce soit ainsi, si facile paradoxalement \u00e0 toute la difficult\u00e9 \u00e9prouv\u00e9e des doutes, des agacements, des hargnes, des d\u00e9pressions et intemp\u00e9ries ; c’est cette obstination \u00e0 faire confiance, quelle que soit l’incompr\u00e9hension en retour.<\/p>\n Alonso Quichano est comme \u00e7a, exactement comme Miguel de Cervantes : la confiance qui, parvenue \u00e0 ce point ultime, se transforme en foi aveugle dans ce qui s’\u00e9crit, avec ou sans la volont\u00e9. C’est un parcours alchimique pour certains, pour d’autres une suite de commentaires de commentaires, un Talmud, pour d’autres encore du bavardage, mais quels que soient les qualificatifs, \u00e7a n’enferme rien. Donc cela conserve un tout vivant, accessible de plusieurs fa\u00e7ons, pour tout un chacun comme pour toi-m\u00eame.<\/p>",
"content_text": " Donc deux textes. Est-ce bizarre qu'ils traitent d'un m\u00eame sujet ? Qu'ils parlent de la m\u00eame chose, mais qui, s\u00e9par\u00e9s ainsi, ne le disent pas clairement. Et pourquoi faut-il que ce soit clair ? En peinture tu ne fais plus qu'une moiti\u00e9 de chemin, tu laisses une partie toujours inachev\u00e9e, et il est possible que cette habitude prise se r\u00e9percute dans ta fa\u00e7on d'\u00e9crire. Une fa\u00e7on d'exorciser ton manque de confiance en l'autre en lui accordant encore plus confiance. C'est ce que tu aimerais que ce soit ainsi, si facile paradoxalement \u00e0 toute la difficult\u00e9 \u00e9prouv\u00e9e des doutes, des agacements, des hargnes, des d\u00e9pressions et intemp\u00e9ries ; c'est cette obstination \u00e0 faire confiance, quelle que soit l'incompr\u00e9hension en retour. Alonso Quichano est comme \u00e7a, exactement comme Miguel de Cervantes : la confiance qui, parvenue \u00e0 ce point ultime, se transforme en foi aveugle dans ce qui s'\u00e9crit, avec ou sans la volont\u00e9. C'est un parcours alchimique pour certains, pour d'autres une suite de commentaires de commentaires, un Talmud, pour d'autres encore du bavardage, mais quels que soient les qualificatifs, \u00e7a n'enferme rien. Donc cela conserve un tout vivant, accessible de plusieurs fa\u00e7ons, pour tout un chacun comme pour toi-m\u00eame. ",
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"title": "la touche",
"date_published": "2023-02-03T08:04:10Z",
"date_modified": "2025-04-21T23:26:17Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "<\/span> J’ai r\u00e9cup\u00e9r\u00e9 toutes les palettes laiss\u00e9es par les \u00e9l\u00e8ves, puis j’en ai fabriqu\u00e9 une nouvelle ; pouss\u00e9 avant tout par le d\u00e9sordre que provoque le g\u00e2chis, une sorte d’obstination \u00e0 vouloir en faire quelque chose, une volont\u00e9 de r\u00e9parer ce que l’inadvertance, l’inconscience, le je-m’en-foutisme laissent pour mort sur les routes comme sur la toile cir\u00e9e qui recouvre ici les tables ; ce qui, \u00e0 premi\u00e8re vue, semble assez noble. Mais ce n’est pas si simple, rien n’est aussi simple. C’est li\u00e9 \u00e0 toute une histoire du g\u00e2chis bien s\u00fbr, une histoire personnelle.<\/p>\n Comme si, dans cette id\u00e9e de vouloir r\u00e9parer un m\u00e9canisme aussi b\u00eate, aussi banal, presque stupide totalement, symboliquement je me disais tu vas tout r\u00e9parer ainsi en un seul coup de d\u00e9s.<\/p>\n \u00c7a doit encore venir d’un de ces trucs chinois dont j’\u00e9tais friand plus jeune, des r\u00e9sidus mal dig\u00e9r\u00e9s de bouddhisme. Comme si un seul geste parfaitement effectu\u00e9 pouvait r\u00e9parer tous ceux effectu\u00e9s avec b\u00eatise ou maladresse dans le temps. C’est \u00e9videmment ce que l’on adorerait croire. L’ego jouit de cette trouvaille. Mais quelque chose, au fond de nous, remue et s’en indigne doucement.<\/p>\n Car m\u00eame si le temps est un mensonge, une illusion, que tous les actes produits le sont aussi, par cons\u00e9quent, il reste de toutes ces apparentes foutaises un livre invisible, quelque part, o\u00f9 tout reste inscrit scrupuleusement, et que l’on passera toute l’\u00e9ternit\u00e9 \u00e0 se relire soi-m\u00eame.<\/p>\n Ensuite, j’ai pris une vieille toile dont la vision frise l’insupportable, qui me rappelle cette incons\u00e9quence globale qui r\u00e9sume ma vie. J’ai pris un petit pinceau, fabriqu\u00e9 des couleurs nouvelles, des verts de toutes sortes, et j’ai pos\u00e9 de petites touches, toutes presque semblables, avec des tons diff\u00e9rents, jusqu’\u00e0 tout recouvrir de l’ancienne peinture.<\/p>\n Ensuite, j’ai senti que j’\u00e9tais content d’avoir essay\u00e9 quelque chose, et j’ai finalement compris que tout cela, cet ensemble de petites choses, n’avait \u00e9t\u00e9 effectu\u00e9 que dans cet unique but : \u00eatre satisfait de m’\u00eatre agripp\u00e9 in extremis \u00e0 quelque chose, pour ne pas avoir l’effroyable sensation d’avoir compl\u00e8tement foir\u00e9 cette journ\u00e9e.<\/p>\n C’est encore une mani\u00e8re de r\u00e9sister vainement \u00e0 l’inexorable. Vainement, je cherche ce qui ne le serait pas, son antonyme, mais le mot m’\u00e9chappe, ou plut\u00f4t quelque chose m’emp\u00eache d’aller plus loin pour le trouver. Sans doute parce que cela ne servirait \u00e0 rien, que la seule fa\u00e7on de r\u00e9sister est ainsi : depuis toujours, je r\u00e9siste vainement \u00e0 l’inexorable comme un Auguste au milieu de son cercle de sciure sous le chapiteau d’un cirque.<\/p>",
"content_text": " J'ai r\u00e9cup\u00e9r\u00e9 toutes les palettes laiss\u00e9es par les \u00e9l\u00e8ves, puis j'en ai fabriqu\u00e9 une nouvelle ; pouss\u00e9 avant tout par le d\u00e9sordre que provoque le g\u00e2chis, une sorte d'obstination \u00e0 vouloir en faire quelque chose, une volont\u00e9 de r\u00e9parer ce que l'inadvertance, l'inconscience, le je-m'en-foutisme laissent pour mort sur les routes comme sur la toile cir\u00e9e qui recouvre ici les tables ; ce qui, \u00e0 premi\u00e8re vue, semble assez noble. Mais ce n'est pas si simple, rien n'est aussi simple. C'est li\u00e9 \u00e0 toute une histoire du g\u00e2chis bien s\u00fbr, une histoire personnelle. Comme si, dans cette id\u00e9e de vouloir r\u00e9parer un m\u00e9canisme aussi b\u00eate, aussi banal, presque stupide totalement, symboliquement je me disais tu vas tout r\u00e9parer ainsi en un seul coup de d\u00e9s. \u00c7a doit encore venir d'un de ces trucs chinois dont j'\u00e9tais friand plus jeune, des r\u00e9sidus mal dig\u00e9r\u00e9s de bouddhisme. Comme si un seul geste parfaitement effectu\u00e9 pouvait r\u00e9parer tous ceux effectu\u00e9s avec b\u00eatise ou maladresse dans le temps. C'est \u00e9videmment ce que l'on adorerait croire. L'ego jouit de cette trouvaille. Mais quelque chose, au fond de nous, remue et s'en indigne doucement. Car m\u00eame si le temps est un mensonge, une illusion, que tous les actes produits le sont aussi, par cons\u00e9quent, il reste de toutes ces apparentes foutaises un livre invisible, quelque part, o\u00f9 tout reste inscrit scrupuleusement, et que l'on passera toute l'\u00e9ternit\u00e9 \u00e0 se relire soi-m\u00eame. Ensuite, j'ai pris une vieille toile dont la vision frise l'insupportable, qui me rappelle cette incons\u00e9quence globale qui r\u00e9sume ma vie. J'ai pris un petit pinceau, fabriqu\u00e9 des couleurs nouvelles, des verts de toutes sortes, et j'ai pos\u00e9 de petites touches, toutes presque semblables, avec des tons diff\u00e9rents, jusqu'\u00e0 tout recouvrir de l'ancienne peinture. Ensuite, j'ai senti que j'\u00e9tais content d'avoir essay\u00e9 quelque chose, et j'ai finalement compris que tout cela, cet ensemble de petites choses, n'avait \u00e9t\u00e9 effectu\u00e9 que dans cet unique but : \u00eatre satisfait de m'\u00eatre agripp\u00e9 in extremis \u00e0 quelque chose, pour ne pas avoir l'effroyable sensation d'avoir compl\u00e8tement foir\u00e9 cette journ\u00e9e. C'est encore une mani\u00e8re de r\u00e9sister vainement \u00e0 l'inexorable. Vainement, je cherche ce qui ne le serait pas, son antonyme, mais le mot m'\u00e9chappe, ou plut\u00f4t quelque chose m'emp\u00eache d'aller plus loin pour le trouver. Sans doute parce que cela ne servirait \u00e0 rien, que la seule fa\u00e7on de r\u00e9sister est ainsi : depuis toujours, je r\u00e9siste vainement \u00e0 l'inexorable comme un Auguste au milieu de son cercle de sciure sous le chapiteau d'un cirque. ",
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"id": "https:\/\/ledibbouk.net\/realite-et-fiction.html",
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"title": "R\u00e9alit\u00e9 et fiction",
"date_published": "2023-02-01T20:33:00Z",
"date_modified": "2025-04-21T19:36:32Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "<\/span>Qu’est-ce que l’ombre ?<\/h2>\n
Comment qualifier l’ombre ?<\/h2>\n
\n
L’ombre comme personnage en litt\u00e9rature ?<\/h2>\n
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