{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/31-07-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/31-07-2023.html", "title": "31\/07\/2023", "date_published": "2023-07-31T19:42:00Z", "date_modified": "2025-01-13T20:42:40Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>
\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Lecture de Claude Simon, Les G\u00e9orgiques, et aussit\u00f4t emport\u00e9 par le rythme, la musique, l\u2019humour qui (pour moi) s\u2019y dissimule \u00e0 peine et le tout si terrien, bien terre \u00e0 terre, alors que le sens d\u2019un r\u00e9cit recherch\u00e9 par r\u00e9flexe pavlovien s\u2019\u00e9parpille dans chaque phrase en images fractales se d\u00e9ployant ainsi comme source et cons\u00e9quence sans plus de cons\u00e9quence que ce mot lui-m\u00eame.<\/p>\n

Est-ce la connaissance d\u2019un art \u00e9questre, une tradition de cavalerie, qui des deux chevauche l\u2019autre de la langue ou de l\u2019auteur, une alternance forc\u00e9ment, un coup l\u2019un un coup l\u2019autre. Il n\u2019\u00e9crit qu\u2019au pr\u00e9sent son texte participe, t\u00e9moigne, d\u2019un pr\u00e9sent de l\u2019\u00e9criture d\u2019\u00eatre pr\u00e9sent \u00e0. D\u2019une offrande, d\u2019\u00eatre recueil, receptacle. En le lisant lentement avec circonspection on peut deviner des strates des couches g\u00e9ologiques se superposant d\u2019un instant pr\u00e9sent \u00e0 un autre. La couche de correction, de r\u00e9\u00e9criture \u00e9tant issue du m\u00eame imp\u00e9ratif de justesse que celle du premier jet. Se pr\u00e9cisant seulement par des crit\u00e8res de justesse d\u2019ob\u00e9dience musicale. D\u2019o\u00f9 une coh\u00e9rence que le sens cherche en vain s\u2019il ne se fie \u00e0 l\u2019oreille.<\/p>\n

Une destruction chirurgicale de la forme ancienne dont par lambeaux d\u00e9coup\u00e9s au scalpel, il effectue « un collage » fa\u00e7on cubiste. La relation \u00e0 la peinture comme \u00e0 la musique c\u2019est \u00e0 dire \u00e0 l\u2019art sans la pens\u00e9e sur l\u2019art, mais par exercices pratiques, semblables \u00e0 ceux propos\u00e9s dans les ateliers de F. Quelque chose effectu\u00e9 en tous cas dans une r\u00e9gularit\u00e9 de m\u00e9tronome, tr\u00e8s modestement, du mat\u00e9riel que l\u2019on travaille, polit, assemble et ajuste comme le font les artisans, mais toutefois mu\u00e9 par une intention « aristocratique », d\u2019ailleurs m\u00eame intention relev\u00e9e en son temps dans « les vies minuscules » de Pierre Michon. Mais peut-\u00eatre « aristocratique » est exag\u00e9r\u00e9 ou en dessous, c\u2019est une autorit\u00e9 dans l\u2019acception de ce terme o\u00f9 l\u2019auteur et la langue collaborent ensemble \u00e0 la faire sourdre d\u2019elle-m\u00eame, une autorit\u00e9 qui s\u2019accouche par la langue et celui qui se laisse conduire et la conduit. C\u2019est maladroitement dit, mais suffisant pour le recreuser ensuite, ne pas l\u2019oublier. Mais veut-on dire quelque chose en amont de l\u2019\u00e9crire, de l\u2019instant pr\u00e9sent o\u00f9 une volont\u00e9 qui souvent nous d\u00e9passe s\u2019inscrit de fa\u00e7on plus ou moins herm\u00e9tique. Ou bien dans ce cas n\u2019est-ce pas l\u00e0 le travail de p\u00e9n\u00e9trer par les sens dans l\u2019herm\u00e9tisme, et par le son, le rythme, la p\u00e9riode non pas l\u2019\u00e9ventrer mais mettre au monde un objet d\u2019apparence insens\u00e9e si on le regarde avec de vieilles lunettes.<\/p>\n

Etrangement lire Claude Simon me r\u00e9concilie avec la peinture et la notion d\u2019atelier tout enti\u00e8re.<\/p>\n

Le malentendu du journal, du carnet, s\u2019il tombe sous les yeux d\u2019un tiers s\u2019y reconnaissant, y compris son auteur. Le m\u00eame malentendu que dans la vie de tous les jours o\u00f9 sont \u00e9mises des formes sonores, visuelles, sensorielles essentiellement et \u00e0 qui on impose de vouloir dire quelque chose qui r\u00e9v\u00e9lerait, d\u00e9voilerait une v\u00e9rit\u00e9 bonne ou mauvaise\u2026 un sens. Alors qu\u2019il ne s\u2019agit que de son et d\u2019images de rythmes qui s\u2019entrelacent, se trouvent fortuitement des assemblages \u00e9ph\u00e9m\u00e8res. A la simplicit\u00e9 romanesque s\u2019oppose une r\u00e9sistance de tous les sens d\u00e9sormais en \u00e9veil. Une simultan\u00e9it\u00e9 de r\u00e9sistances contre l\u2019illusion du lin\u00e9aire. Cette simultan\u00e9it\u00e9 peut aussi bien \u00eatre un synonyme du collectif. Alors que la temporalit\u00e9 n\u00e9cessite un sens comme un sujet, une histoire.<\/p>", "content_text": "Lecture de Claude Simon, Les G\u00e9orgiques, et aussit\u00f4t emport\u00e9 par le rythme, la musique, l\u2019humour qui (pour moi) s\u2019y dissimule \u00e0 peine et le tout si terrien, bien terre \u00e0 terre, alors que le sens d\u2019un r\u00e9cit recherch\u00e9 par r\u00e9flexe pavlovien s\u2019\u00e9parpille dans chaque phrase en images fractales se d\u00e9ployant ainsi comme source et cons\u00e9quence sans plus de cons\u00e9quence que ce mot lui-m\u00eame. Est-ce la connaissance d\u2019un art \u00e9questre, une tradition de cavalerie, qui des deux chevauche l\u2019autre de la langue ou de l\u2019auteur, une alternance forc\u00e9ment, un coup l\u2019un un coup l\u2019autre. Il n\u2019\u00e9crit qu\u2019au pr\u00e9sent son texte participe, t\u00e9moigne, d\u2019un pr\u00e9sent de l\u2019\u00e9criture d\u2019\u00eatre pr\u00e9sent \u00e0. D\u2019une offrande, d\u2019\u00eatre recueil, receptacle. En le lisant lentement avec circonspection on peut deviner des strates des couches g\u00e9ologiques se superposant d\u2019un instant pr\u00e9sent \u00e0 un autre. La couche de correction, de r\u00e9\u00e9criture \u00e9tant issue du m\u00eame imp\u00e9ratif de justesse que celle du premier jet. Se pr\u00e9cisant seulement par des crit\u00e8res de justesse d\u2019ob\u00e9dience musicale. D\u2019o\u00f9 une coh\u00e9rence que le sens cherche en vain s\u2019il ne se fie \u00e0 l\u2019oreille. Une destruction chirurgicale de la forme ancienne dont par lambeaux d\u00e9coup\u00e9s au scalpel, il effectue \u00ab un collage \u00bb fa\u00e7on cubiste. La relation \u00e0 la peinture comme \u00e0 la musique c\u2019est \u00e0 dire \u00e0 l\u2019art sans la pens\u00e9e sur l\u2019art, mais par exercices pratiques, semblables \u00e0 ceux propos\u00e9s dans les ateliers de F. Quelque chose effectu\u00e9 en tous cas dans une r\u00e9gularit\u00e9 de m\u00e9tronome, tr\u00e8s modestement, du mat\u00e9riel que l\u2019on travaille, polit, assemble et ajuste comme le font les artisans, mais toutefois mu\u00e9 par une intention \u00ab aristocratique \u00bb, d\u2019ailleurs m\u00eame intention relev\u00e9e en son temps dans \u00ab les vies minuscules \u00bb de Pierre Michon. Mais peut-\u00eatre \u00ab aristocratique \u00bb est exag\u00e9r\u00e9 ou en dessous, c\u2019est une autorit\u00e9 dans l\u2019acception de ce terme o\u00f9 l\u2019auteur et la langue collaborent ensemble \u00e0 la faire sourdre d\u2019elle-m\u00eame, une autorit\u00e9 qui s\u2019accouche par la langue et celui qui se laisse conduire et la conduit. C\u2019est maladroitement dit, mais suffisant pour le recreuser ensuite, ne pas l\u2019oublier. Mais veut-on dire quelque chose en amont de l\u2019\u00e9crire, de l\u2019instant pr\u00e9sent o\u00f9 une volont\u00e9 qui souvent nous d\u00e9passe s\u2019inscrit de fa\u00e7on plus ou moins herm\u00e9tique. Ou bien dans ce cas n\u2019est-ce pas l\u00e0 le travail de p\u00e9n\u00e9trer par les sens dans l\u2019herm\u00e9tisme, et par le son, le rythme, la p\u00e9riode non pas l\u2019\u00e9ventrer mais mettre au monde un objet d\u2019apparence insens\u00e9e si on le regarde avec de vieilles lunettes. Etrangement lire Claude Simon me r\u00e9concilie avec la peinture et la notion d\u2019atelier tout enti\u00e8re. Le malentendu du journal, du carnet, s\u2019il tombe sous les yeux d\u2019un tiers s\u2019y reconnaissant, y compris son auteur. Le m\u00eame malentendu que dans la vie de tous les jours o\u00f9 sont \u00e9mises des formes sonores, visuelles, sensorielles essentiellement et \u00e0 qui on impose de vouloir dire quelque chose qui r\u00e9v\u00e9lerait, d\u00e9voilerait une v\u00e9rit\u00e9 bonne ou mauvaise\u2026 un sens. Alors qu\u2019il ne s\u2019agit que de son et d\u2019images de rythmes qui s\u2019entrelacent, se trouvent fortuitement des assemblages \u00e9ph\u00e9m\u00e8res. A la simplicit\u00e9 romanesque s\u2019oppose une r\u00e9sistance de tous les sens d\u00e9sormais en \u00e9veil. Une simultan\u00e9it\u00e9 de r\u00e9sistances contre l\u2019illusion du lin\u00e9aire. Cette simultan\u00e9it\u00e9 peut aussi bien \u00eatre un synonyme du collectif. Alors que la temporalit\u00e9 n\u00e9cessite un sens comme un sujet, une histoire. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/2023-07-19_22.19_05.jpg?1748065098", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/30-07-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/30-07-2023.html", "title": "30\/07\/2023", "date_published": "2023-07-30T19:39:00Z", "date_modified": "2025-01-13T20:40:09Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

r\u00e9veill\u00e9 par le gout sal\u00e9 des larmes dans un r\u00eave. Vers 3h, suis descendu en t\u00e2tonnant du premier \u00e9tage de cette maison inconnue vers le rez de chauss\u00e9e.<\/p>\n

Puis le coeur m\u2019a fait mal d\u2019observer que le paquet de dosettes de caf\u00e9 avait \u00e9t\u00e9 d\u00e9pos\u00e9 en \u00e9vidence pr\u00e8s de la cafeti\u00e8re et trois sachets de sucre dans un ravier attenant. Il fallait que je pointe cela.<\/p>\n

Les petites attentions d\u00e9couleraient d\u2019une logique pratique, d\u2019un ordre, d\u2019une organisation typiquement f\u00e9minine. Ce dont la submersion dans le d\u00e9sordre, l\u2019\u00e9bullition permanente dans la pens\u00e9e, cette sorte d\u2019agitation que l\u2019on prend pour une pens\u00e9e, me rend totalement incapable car inconscient.<\/p>\n

Il serait int\u00e9ressant de pouvoir en pleurer apr\u00e8s que les yeux se soient tout \u00e0 coup embu\u00e9s, que toute l\u2019\u00e9motion presse de la laisser sortir et que l\u2019on en rest\u00e2t l\u00e0, bras ballants, \u00e0 voir un peu flou le liquide sombre s\u2019\u00e9couler dans son receptacle p\u00e2le.<\/p>\n

Ainsi comme une fulgurance, un \u00e9clair, la foudre d\u2019une prise de conscience soudaine de ce que peut valoir l\u2019ordre comme source de beaut\u00e9 bont\u00e9 calme luxe et volupt\u00e9 nous abat comme un vieux ch\u00eane.<\/p>\n

Si l\u2019on pouvait quand m\u00eame se r\u00e9soudre \u00e0 en pleurer, que les larmes enfin coulent, on le sent au fond des nerfs, bien des incendies s\u2019\u00e9teindraient avant d\u2019enrager de n\u2019\u00eatre point saisis pour ce qu\u2019ils sont, un manque d\u2019attention, une soif immense, un app\u00e9tit insatiable, et que cette folie dans quoi ils s\u2019\u00e9lancent, cette ivresse par destruction due \u00e0 un forme de d\u00e9dain du d\u00e9dain. Folie de ce d\u00e9dain rejeton d\u2019orgueil et d\u2019ignorance, Hercule ainsi devient fou et tue toute sa famille avant de s\u2019en remettre au nombre 12.<\/p>\n

Pas de fum\u00e9e sans feu. La solution est de cesser toute lutte toute opposition, regarder l\u2019instant le plus bravement que l\u2019on peut, pr\u00eat d\u2019en mourrir s\u2019il le faut. Comme si l\u2019on pouvait mourir une fois pour toutes.<\/p>\n

Laisser sourdre l\u2019eau du corps une eau de vie distill\u00e9e par l\u2019\u00e9moi de fa\u00e7on honn\u00eate et brave du fin fond de notre sensation b\u00e9ate d\u2019impuissance.<\/p>\n

Une b\u00e9atitude coule comme une eau douce dans l\u2019eau sal\u00e9e, extraite de notre impuissance accept\u00e9e.<\/p>\n

Et qu\u2019est-qu\u2019\u00e9crire si ce n\u2019est cette b\u00e9atitude que l\u2019on recherche dans l\u2019eau noire, on sait bien qu\u2019elle est l\u00e0 quelque part quand les incendies ont fait table rase, elle coule, on ne peut la retenir, et qu\u2019importe la litt\u00e9rature, \u00e9crire comme pleurer lib\u00e8re.<\/p>", "content_text": "r\u00e9veill\u00e9 par le gout sal\u00e9 des larmes dans un r\u00eave. Vers 3h, suis descendu en t\u00e2tonnant du premier \u00e9tage de cette maison inconnue vers le rez de chauss\u00e9e. Puis le coeur m\u2019a fait mal d\u2019observer que le paquet de dosettes de caf\u00e9 avait \u00e9t\u00e9 d\u00e9pos\u00e9 en \u00e9vidence pr\u00e8s de la cafeti\u00e8re et trois sachets de sucre dans un ravier attenant. Il fallait que je pointe cela. Les petites attentions d\u00e9couleraient d\u2019une logique pratique, d\u2019un ordre, d\u2019une organisation typiquement f\u00e9minine. Ce dont la submersion dans le d\u00e9sordre, l\u2019\u00e9bullition permanente dans la pens\u00e9e, cette sorte d\u2019agitation que l\u2019on prend pour une pens\u00e9e, me rend totalement incapable car inconscient. Il serait int\u00e9ressant de pouvoir en pleurer apr\u00e8s que les yeux se soient tout \u00e0 coup embu\u00e9s, que toute l\u2019\u00e9motion presse de la laisser sortir et que l\u2019on en rest\u00e2t l\u00e0, bras ballants, \u00e0 voir un peu flou le liquide sombre s\u2019\u00e9couler dans son receptacle p\u00e2le. Ainsi comme une fulgurance, un \u00e9clair, la foudre d\u2019une prise de conscience soudaine de ce que peut valoir l\u2019ordre comme source de beaut\u00e9 bont\u00e9 calme luxe et volupt\u00e9 nous abat comme un vieux ch\u00eane. Si l\u2019on pouvait quand m\u00eame se r\u00e9soudre \u00e0 en pleurer, que les larmes enfin coulent, on le sent au fond des nerfs, bien des incendies s\u2019\u00e9teindraient avant d\u2019enrager de n\u2019\u00eatre point saisis pour ce qu\u2019ils sont, un manque d\u2019attention, une soif immense, un app\u00e9tit insatiable, et que cette folie dans quoi ils s\u2019\u00e9lancent, cette ivresse par destruction due \u00e0 un forme de d\u00e9dain du d\u00e9dain. Folie de ce d\u00e9dain rejeton d\u2019orgueil et d\u2019ignorance, Hercule ainsi devient fou et tue toute sa famille avant de s\u2019en remettre au nombre 12. Pas de fum\u00e9e sans feu. La solution est de cesser toute lutte toute opposition, regarder l\u2019instant le plus bravement que l\u2019on peut, pr\u00eat d\u2019en mourrir s\u2019il le faut. Comme si l\u2019on pouvait mourir une fois pour toutes. Laisser sourdre l\u2019eau du corps une eau de vie distill\u00e9e par l\u2019\u00e9moi de fa\u00e7on honn\u00eate et brave du fin fond de notre sensation b\u00e9ate d\u2019impuissance. Une b\u00e9atitude coule comme une eau douce dans l\u2019eau sal\u00e9e, extraite de notre impuissance accept\u00e9e. Et qu\u2019est-qu\u2019\u00e9crire si ce n\u2019est cette b\u00e9atitude que l\u2019on recherche dans l\u2019eau noire, on sait bien qu\u2019elle est l\u00e0 quelque part quand les incendies ont fait table rase, elle coule, on ne peut la retenir, et qu\u2019importe la litt\u00e9rature, \u00e9crire comme pleurer lib\u00e8re.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/2023-07-24_12.38_33.jpg?1748065145", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/28-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/28-juillet-2023.html", "title": "28 juillet 2023", "date_published": "2023-07-28T19:37:00Z", "date_modified": "2025-05-28T06:53:22Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

En vue de l’\u00e9ventuel arr\u00eat de ce blog un nettoyage me semble judicieux. J\u2019ai donc effac\u00e9 une bonne partie des billets des ann\u00e9es 2018, 2019, 2020 et 2021 est \u00e0 mi-parcours. Pas vraiment d\u2019\u00e9tat d\u2019\u00e2me, le seul crit\u00e8re sur lequel je me suis appuy\u00e9 est le nombre d\u2019interactions pour chaque texte. Et le fait est qu\u2019en lisant juste la premi\u00e8re phrase de certains de ces billets qui laissent indiff\u00e9rent le lecteur , elle me saoule moi-m\u00eame aussit\u00f4t. Je ne sais pas comment les choses vont \u00e9voluer par la suite. Je vais certainement perdre le nom de domaine puisque je refuse de le renouveler et je ne vois pas de solution gratuite pour continuer \u00e0 maintenir mon activit\u00e9 en ces lieux. Peut-\u00eatre ouvrir un nouveau blog sur Blogger.<\/p>\n

Hier lu une nouvelle courte de Lovecraft » Air froid » j\u2019adore le d\u00e9but » Vous me demandez de vous expliquer pourquoi je crains l\u2019air froid, pourquoi je tremble plus que les autres d\u00e8s que j\u2019entre dans une pi\u00e8ce froide, et parais malade, pris de naus\u00e9es, lorsque la fra\u00eecheur du soir s\u2019insinue sous la chaleur d\u2019un apr\u00e8s-midi de fin d\u2019automne. Il y en a qui disent que je r\u00e9agis au froid comme d\u2019autres \u00e0 une mauvaise odeur ; je suis bien le dernier \u00e0 les d\u00e9mentir. Ce que je vais faire maintenant, c\u2019est vous rendre compte de l\u2019incident le plus abominable qui me soit jamais arriv\u00e9 et vous laisser le soin de juger, de dire s\u2019il existe une explication satisfaisante \u00e0 ces r\u00e9actions qui vous \u00e9tonnent. »<\/p>\n

D\u2019embl\u00e9e le pacte entre auteur et lecteur semble sign\u00e9 par » Vous me demandez de vous expliquer pourquoi je crains l\u2019air froid »\u2026<\/p>\n

Nous partons aujourd\u2019hui \u00e0 Robion pour d\u00e9crocher l\u2019exposition puis passerons voir les cousins \u00e0 Grans o\u00f9 nous passerons la soir\u00e9e de vendredi et toute la journ\u00e9e de samedi pour pouvoir repartir dimanche matin et r\u00e9cup\u00e9rer aussi les toiles d\u2019Avignon. J. passera pour donner \u00e0 boire et \u00e0 manger \u00e0 la chatte.<\/p>\n

Ces derniers jours ont \u00e9t\u00e9 \u00e9prouvant. Une paralysie g\u00e9n\u00e9rale o\u00f9 le moindre geste coute une \u00e9nergie ph\u00e9nom\u00e9nale. Sans doute est-il opportun de faire une pause de quelques jours sur ce blog. De plus pas s\u00fbr d\u2019avoir du r\u00e9seau l\u00e0 nous nous rendrons en ao\u00fbt. L\u2019ile d\u2019Hvar en Croatie que nous avons visit\u00e9e \u00e0 l\u2019aide de Google Earth semble id\u00e9ale pour se reposer mais peu de commerces l\u00e0 o\u00f9 nous allons, le coin semble bien isol\u00e9. J\u2019ai t\u00e9l\u00e9charg\u00e9 Scrivener sur l\u2019Ipad , abandonnant Ulysses devenu trop cher pour ma bourse, je pourrai donc continuer d\u2019\u00e9crire malgr\u00e9 tout, et dans l\u2019application Livres j\u2019ai pris soin de rassembler tous les ouvrages de Didi-Huberman que j\u2019ai pu trouver en format pdf ou epub. Je voudrais bien aussi prendre le temps de terminer la lecture des « Cormac McCarhty ».<\/p>\n

Tous ces incendies un peu partout m\u2019impactent \u00e0 un point tel que je m\u2019imagine br\u00fbler en m\u00eame temps que ces arbres un peu partout . J\u2019entre dans la fournaise, \u00e7a ne dure gu\u00e8re je suis grill\u00e9 en quelques secondes, juste un mauvais moment \u00e0 passer mais tr\u00e8s court. Je ne vaux pas plus qu\u2019un des animaux de la for\u00eat en flammes je br\u00fble naturellement au m\u00eame titre qu\u2019eux. Ce qui me fait penser aux th\u00e9ories expliquant la fin de l\u2019empire Akkadien, une m\u00e9t\u00e9orite qui explose au dessus de la Mer Morte, dont la chaleur soudaine d\u00e9truit toute vie \u00e0 moins que ce ne soit l\u2019ouragan El Nino de l\u2019autre c\u00f4t\u00e9 de l\u2019Am\u00e9rique du Sud qui ne soit d\u00e9j\u00e0 responsable de la s\u00e9cheresse qui va durer des d\u00e9cennies, ass\u00e9chant les deux fleuves m\u00e9sopotamien d\u00e9truisant tout effort d\u2019irrigation jusqu\u2019au Pakistan actuel, dispersant peu \u00e0 peu l\u2019arm\u00e9e de m\u00e9tier qu\u2019on ne peut plus nourrir, laissant la barbarie envahir la plaine. Nous avons d\u00e9j\u00e0 v\u00e9cu tant d\u2019apocalypses que quelque chose au fond de moi semble s\u2019y \u00eatre habitu\u00e9, ou \u00eatre pr\u00eat \u00e0 en subir une nouvelle.<\/p>\n

Je m\u2019imagine aussi dans le Doggerland en train de p\u00e9cher gentiment au harpon quand soudain la vague gigantesque arrive et nous engloutit tous, effa\u00e7ant d\u2019un coup ce merveilleux pays paradisiaque s\u2019\u00e9tendant entre les terres du Nord, Norv\u00e8ge, Su\u00e8de Islande et le Royaume Uni<\/p>\n

Ce que l\u2019on \u00e9prouve comme sensation d\u2019insignifiance face \u00e0 de telles d\u00e9vastations et en m\u00eame temps impossible de ne pas aussi \u00e9prouver de l\u2019 admiration, un effroi sacr\u00e9 pour cette nature qui soudain reprend ses droits. Cet effroi sacr\u00e9 ce devrait \u00eatre \u00e7a justement qui pousse les mots \u00e0 sortir de la bouche ou du clavier. Cette force myst\u00e9rieuse qui nous pousse \u00e0 \u00e9mettre des sons des signes du fond de notre insignifiance. En m\u00eame temps que l\u2019humour est omnipr\u00e9sent d\u2019entendre ces mots sortir ainsi je me faisais la r\u00e9flexion hier en \u00e9coutant F. lire des pages enti\u00e8res de Lazare Sainean comme il dit du Rabelais.<\/p>", "content_text": "En vue de l'\u00e9ventuel arr\u00eat de ce blog un nettoyage me semble judicieux. J\u2019ai donc effac\u00e9 une bonne partie des billets des ann\u00e9es 2018, 2019, 2020 et 2021 est \u00e0 mi-parcours. Pas vraiment d\u2019\u00e9tat d\u2019\u00e2me, le seul crit\u00e8re sur lequel je me suis appuy\u00e9 est le nombre d\u2019interactions pour chaque texte. Et le fait est qu\u2019en lisant juste la premi\u00e8re phrase de certains de ces billets qui laissent indiff\u00e9rent le lecteur , elle me saoule moi-m\u00eame aussit\u00f4t. Je ne sais pas comment les choses vont \u00e9voluer par la suite. Je vais certainement perdre le nom de domaine puisque je refuse de le renouveler et je ne vois pas de solution gratuite pour continuer \u00e0 maintenir mon activit\u00e9 en ces lieux. Peut-\u00eatre ouvrir un nouveau blog sur Blogger. Hier lu une nouvelle courte de Lovecraft \u00bb Air froid \u00bb j\u2019adore le d\u00e9but \u00bb Vous me demandez de vous expliquer pourquoi je crains l\u2019air froid, pourquoi je tremble plus que les autres d\u00e8s que j\u2019entre dans une pi\u00e8ce froide, et parais malade, pris de naus\u00e9es, lorsque la fra\u00eecheur du soir s\u2019insinue sous la chaleur d\u2019un apr\u00e8s-midi de fin d\u2019automne. Il y en a qui disent que je r\u00e9agis au froid comme d\u2019autres \u00e0 une mauvaise odeur ; je suis bien le dernier \u00e0 les d\u00e9mentir. Ce que je vais faire maintenant, c\u2019est vous rendre compte de l\u2019incident le plus abominable qui me soit jamais arriv\u00e9 et vous laisser le soin de juger, de dire s\u2019il existe une explication satisfaisante \u00e0 ces r\u00e9actions qui vous \u00e9tonnent. \u00bb D\u2019embl\u00e9e le pacte entre auteur et lecteur semble sign\u00e9 par \u00bb Vous me demandez de vous expliquer pourquoi je crains l\u2019air froid \u00bb\u2026 Nous partons aujourd\u2019hui \u00e0 Robion pour d\u00e9crocher l\u2019exposition puis passerons voir les cousins \u00e0 Grans o\u00f9 nous passerons la soir\u00e9e de vendredi et toute la journ\u00e9e de samedi pour pouvoir repartir dimanche matin et r\u00e9cup\u00e9rer aussi les toiles d\u2019Avignon. J. passera pour donner \u00e0 boire et \u00e0 manger \u00e0 la chatte. Ces derniers jours ont \u00e9t\u00e9 \u00e9prouvant. Une paralysie g\u00e9n\u00e9rale o\u00f9 le moindre geste coute une \u00e9nergie ph\u00e9nom\u00e9nale. Sans doute est-il opportun de faire une pause de quelques jours sur ce blog. De plus pas s\u00fbr d\u2019avoir du r\u00e9seau l\u00e0 nous nous rendrons en ao\u00fbt. L\u2019ile d\u2019Hvar en Croatie que nous avons visit\u00e9e \u00e0 l\u2019aide de Google Earth semble id\u00e9ale pour se reposer mais peu de commerces l\u00e0 o\u00f9 nous allons, le coin semble bien isol\u00e9. J\u2019ai t\u00e9l\u00e9charg\u00e9 Scrivener sur l\u2019Ipad , abandonnant Ulysses devenu trop cher pour ma bourse, je pourrai donc continuer d\u2019\u00e9crire malgr\u00e9 tout, et dans l\u2019application Livres j\u2019ai pris soin de rassembler tous les ouvrages de Didi-Huberman que j\u2019ai pu trouver en format pdf ou epub. Je voudrais bien aussi prendre le temps de terminer la lecture des \u00ab Cormac McCarhty \u00bb. Tous ces incendies un peu partout m\u2019impactent \u00e0 un point tel que je m\u2019imagine br\u00fbler en m\u00eame temps que ces arbres un peu partout . J\u2019entre dans la fournaise, \u00e7a ne dure gu\u00e8re je suis grill\u00e9 en quelques secondes, juste un mauvais moment \u00e0 passer mais tr\u00e8s court. Je ne vaux pas plus qu\u2019un des animaux de la for\u00eat en flammes je br\u00fble naturellement au m\u00eame titre qu\u2019eux. Ce qui me fait penser aux th\u00e9ories expliquant la fin de l\u2019empire Akkadien, une m\u00e9t\u00e9orite qui explose au dessus de la Mer Morte, dont la chaleur soudaine d\u00e9truit toute vie \u00e0 moins que ce ne soit l\u2019ouragan El Nino de l\u2019autre c\u00f4t\u00e9 de l\u2019Am\u00e9rique du Sud qui ne soit d\u00e9j\u00e0 responsable de la s\u00e9cheresse qui va durer des d\u00e9cennies, ass\u00e9chant les deux fleuves m\u00e9sopotamien d\u00e9truisant tout effort d\u2019irrigation jusqu\u2019au Pakistan actuel, dispersant peu \u00e0 peu l\u2019arm\u00e9e de m\u00e9tier qu\u2019on ne peut plus nourrir, laissant la barbarie envahir la plaine. Nous avons d\u00e9j\u00e0 v\u00e9cu tant d\u2019apocalypses que quelque chose au fond de moi semble s\u2019y \u00eatre habitu\u00e9, ou \u00eatre pr\u00eat \u00e0 en subir une nouvelle. Je m\u2019imagine aussi dans le Doggerland en train de p\u00e9cher gentiment au harpon quand soudain la vague gigantesque arrive et nous engloutit tous, effa\u00e7ant d\u2019un coup ce merveilleux pays paradisiaque s\u2019\u00e9tendant entre les terres du Nord, Norv\u00e8ge, Su\u00e8de Islande et le Royaume Uni Ce que l\u2019on \u00e9prouve comme sensation d\u2019insignifiance face \u00e0 de telles d\u00e9vastations et en m\u00eame temps impossible de ne pas aussi \u00e9prouver de l\u2019 admiration, un effroi sacr\u00e9 pour cette nature qui soudain reprend ses droits. Cet effroi sacr\u00e9 ce devrait \u00eatre \u00e7a justement qui pousse les mots \u00e0 sortir de la bouche ou du clavier. Cette force myst\u00e9rieuse qui nous pousse \u00e0 \u00e9mettre des sons des signes du fond de notre insignifiance. En m\u00eame temps que l\u2019humour est omnipr\u00e9sent d\u2019entendre ces mots sortir ainsi je me faisais la r\u00e9flexion hier en \u00e9coutant F. lire des pages enti\u00e8res de Lazare Sainean comme il dit du Rabelais.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/incendies-en-grece.webp?1748065097", "tags": ["Lovecraft"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/27-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/27-juillet-2023.html", "title": "27 juillet 2023", "date_published": "2023-07-27T19:34:00Z", "date_modified": "2025-01-13T20:34:47Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Gagn\u00e9 une journ\u00e9e pour quatre personnes \u00e0 Walibi. Valable jusqu\u2019au mois d\u2019octobre. Voil\u00e0 qui est bien pour la semaine o\u00f9 les petits enfants viendront. Personnellement j\u2019y vois une tartufferie des forces hostiles qui ne cessent plus de m\u2019assaillir jour apr\u00e8s jour. Tout \u00e7a parce que j\u2019ai arr\u00eat\u00e9 de fumer que je vais \u00e0 la pharmacie chaque semaine pour me fournir en Nicopass et qu\u2019 \u00e0 cette occasion la gentille dame blonde \u00e0 lunettes qui me dit — C\u2019est bien vous tenez c\u2019est bien ne l\u00e2chez pas — me refourgue un billet de tombola pour l\u2019inauguration de la place Morand ( dont les travaux nous aurons bien emmerd\u00e9s pendant deux ann\u00e9es enti\u00e8res ) et que j\u2019ai fourr\u00e9 dans ma poche sans plus y penser. Quel humour franchement. Mais dans ce cas l\u00e0 je vais jouer au loto pour de bon tous les jours. Jusqu\u2019\u00e0 ce que vous me fassiez gagner le cocotier. Et juste au moment d\u2019empocher le gros ch\u00e8que vous trouverez bien une p\u00e9rip\u00e9tie quelconque pour me faire perdre le pactole, un incendie, une inondation, une jambe cass\u00e9e je ne sais pas mais je vous fais confiance pour la cr\u00e9ativit\u00e9, vous trouverez.<\/p>\n

Jamais content de rien. C\u2019est ce reproche qui revient encore et encore. Comme s\u2019il fallait \u00eatre content de quoique ce soit. Se ramollir dans ce foutu contentement des choses ou de soi-m\u00eame. Ai-je jamais \u00e9t\u00e9 content de quoi que ce soit dans ma vie ? Les deux premi\u00e8res ann\u00e9es peut-\u00eatre en toute innocence il suffisait de me donner du lait et du sucre et je ne rechignais pas je la bouclais, j\u2019\u00e9tais content.<\/p>\n

Et encore j\u2019ai beau y penser, remonter jusqu\u2019 \u00e0 l\u2019origine, \u00e7a commence si mal, dans cet effroi permanent du commencement \u00e7a m\u2019\u00e9tonnerait que je me sois laiss\u00e9 distraire.<\/p>\n

Hier durant un quart d\u2019heure v\u00e9cu un enfer. Un monde uniquement peupl\u00e9 de morts de somnambules et ceux -ci — en silence — mais avec grande insistance m\u2019accusaient d\u2019\u00eatre vivant. Il a fallu beaucoup lutt\u00e9 pour r\u00e9sister \u00e0 l\u2019envie d\u2019en finir par pure culpabilit\u00e9 d\u2019\u00eatre seul. De sombrer \u00e0 nouveau dans l\u2019imb\u00e9cilit\u00e9 en s\u2019installant devant le journal du soir. Et aussi cette tentation proche de celle de Saint-Antoine de m\u2019installer sur le canap\u00e9 pour \u00eatre quelques instants aupr\u00e8s de ma pauvre \u00e9pouse qui vit l\u2019enfer par ricochet. Encore une belle raison pour me culpabiliser, puis de r\u00e9sister contre cet effroyable sentiment, et au final de sauter d\u2019un coup sur mes deux jambes, de quitter la pi\u00e8ce pour aller lire dans l\u2019atelier.<\/p>\n

J\u2019exag\u00e8re bien s\u00fbr ici pour \u00eatre l\u00e0 cet homme si doux comme un agneau que l\u2019on rencontre. Si je n\u2019avais cette soupape je serais d\u00e9j\u00e0 mort d\u2019un ulc\u00e8re ou me serais pendu, noy\u00e9 d\u00e9fenestr\u00e9 ou je ne sais quoi. Peut-\u00eatre que finalement je prends tout \u00e7a \u00e0 la l\u00e9g\u00e8re dans le fond, que je m\u2019en fous. Que mort depuis longtemps je m\u2019amuse encore \u00e0 vide \u00e0 \u00eatre le vivant que j\u2019aurais d\u00fb \u00eatre de toutes fa\u00e7ons. J\u2019ai d\u00e9samorc\u00e9 le destin c\u2019est l\u00e0 ma faute mon forfait. Peut-\u00eatre que l\u2019enfer n\u2019est d\u00fb qu\u2019\u00e0 cette obstination de vouloir \u00eatre en vie alors qu\u2019on est mort.<\/p>\n

Finalement ce n\u2019est pas si sot que \u00e7a puisse para\u00eetre si je regarde autour de moi ce monde de morts vivants qui tuerait p\u00e8re et m\u00e8re pour se sentir en vie qui s\u2019accroche bec et ongle \u00e0 une certaine id\u00e9e de la vie<\/p>\n

Satisfaire des besoins \u00e0 la cha\u00eene voil\u00e0 ce que c\u2019est d\u2019\u00eatre en vie, bouffer, chier, bouffer, chier, baiser de temps en temps, se reproduire, chier, bouffer, baiser, puis \u00eatre vieux et regretter cette immense perte de temps, voil\u00e0 en gros.<\/p>\n

Et la culture n\u2019est qu\u2019un placebo— vous allez mal cultivez-vous donc.<\/p>\n

encore ce leurre de vouloir \u00eatre en vie par perfusion de savoir de connaissance<\/p>\n

Disons que \u00e7a occupe, \u00e7a passe le temps, la culture est une sorte de coca\u00efne ou de morphine.<\/p>\n

J\u2019exag\u00e8re encore \u00e9videmment. Et je suis de tr\u00e8s mauvaise foi. Quelle honte d\u2019\u00eatre si d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9. Quelle immaturit\u00e9 n\u2019est-ce pas. C\u2019est le prix \u00e0 payer et je le paie rubis sur l\u2019ongle.<\/p>\n

Ce carnet est \u00e9trange s\u2019il est fond\u00e9 sur la sinc\u00e9rit\u00e9 sur l\u2019id\u00e9e qu\u2019il soit carnet. Comme cette histoire de sinc\u00e9rit\u00e9 nous \u00e9chappe toujours \u00e0 un moment ou l\u2019autre il vaut mieux ne pas en tenir trop compte. La seule chose est d\u2019\u00e9crire ce qui vient ainsi jour apr\u00e8s jour, d\u2019\u00e9loigner toute id\u00e9e de sinc\u00e9rit\u00e9 comme de litt\u00e9rature. Et comme dirait je ne sais qui » on verra bien « <\/p>\n

O\u00f9 enfin on ne verra plus rien et on sera bien content.<\/p>", "content_text": "Gagn\u00e9 une journ\u00e9e pour quatre personnes \u00e0 Walibi. Valable jusqu\u2019au mois d\u2019octobre. Voil\u00e0 qui est bien pour la semaine o\u00f9 les petits enfants viendront. Personnellement j\u2019y vois une tartufferie des forces hostiles qui ne cessent plus de m\u2019assaillir jour apr\u00e8s jour. Tout \u00e7a parce que j\u2019ai arr\u00eat\u00e9 de fumer que je vais \u00e0 la pharmacie chaque semaine pour me fournir en Nicopass et qu\u2019 \u00e0 cette occasion la gentille dame blonde \u00e0 lunettes qui me dit \u2014 C\u2019est bien vous tenez c\u2019est bien ne l\u00e2chez pas \u2014 me refourgue un billet de tombola pour l\u2019inauguration de la place Morand ( dont les travaux nous aurons bien emmerd\u00e9s pendant deux ann\u00e9es enti\u00e8res ) et que j\u2019ai fourr\u00e9 dans ma poche sans plus y penser. Quel humour franchement. Mais dans ce cas l\u00e0 je vais jouer au loto pour de bon tous les jours. Jusqu\u2019\u00e0 ce que vous me fassiez gagner le cocotier. Et juste au moment d\u2019empocher le gros ch\u00e8que vous trouverez bien une p\u00e9rip\u00e9tie quelconque pour me faire perdre le pactole, un incendie, une inondation, une jambe cass\u00e9e je ne sais pas mais je vous fais confiance pour la cr\u00e9ativit\u00e9, vous trouverez. Jamais content de rien. C\u2019est ce reproche qui revient encore et encore. Comme s\u2019il fallait \u00eatre content de quoique ce soit. Se ramollir dans ce foutu contentement des choses ou de soi-m\u00eame. Ai-je jamais \u00e9t\u00e9 content de quoi que ce soit dans ma vie ? Les deux premi\u00e8res ann\u00e9es peut-\u00eatre en toute innocence il suffisait de me donner du lait et du sucre et je ne rechignais pas je la bouclais, j\u2019\u00e9tais content. Et encore j\u2019ai beau y penser, remonter jusqu\u2019 \u00e0 l\u2019origine, \u00e7a commence si mal, dans cet effroi permanent du commencement \u00e7a m\u2019\u00e9tonnerait que je me sois laiss\u00e9 distraire. Hier durant un quart d\u2019heure v\u00e9cu un enfer. Un monde uniquement peupl\u00e9 de morts de somnambules et ceux -ci \u2014 en silence \u2014 mais avec grande insistance m\u2019accusaient d\u2019\u00eatre vivant. Il a fallu beaucoup lutt\u00e9 pour r\u00e9sister \u00e0 l\u2019envie d\u2019en finir par pure culpabilit\u00e9 d\u2019\u00eatre seul. De sombrer \u00e0 nouveau dans l\u2019imb\u00e9cilit\u00e9 en s\u2019installant devant le journal du soir. Et aussi cette tentation proche de celle de Saint-Antoine de m\u2019installer sur le canap\u00e9 pour \u00eatre quelques instants aupr\u00e8s de ma pauvre \u00e9pouse qui vit l\u2019enfer par ricochet. Encore une belle raison pour me culpabiliser, puis de r\u00e9sister contre cet effroyable sentiment, et au final de sauter d\u2019un coup sur mes deux jambes, de quitter la pi\u00e8ce pour aller lire dans l\u2019atelier. J\u2019exag\u00e8re bien s\u00fbr ici pour \u00eatre l\u00e0 cet homme si doux comme un agneau que l\u2019on rencontre. Si je n\u2019avais cette soupape je serais d\u00e9j\u00e0 mort d\u2019un ulc\u00e8re ou me serais pendu, noy\u00e9 d\u00e9fenestr\u00e9 ou je ne sais quoi. Peut-\u00eatre que finalement je prends tout \u00e7a \u00e0 la l\u00e9g\u00e8re dans le fond, que je m\u2019en fous. Que mort depuis longtemps je m\u2019amuse encore \u00e0 vide \u00e0 \u00eatre le vivant que j\u2019aurais d\u00fb \u00eatre de toutes fa\u00e7ons. J\u2019ai d\u00e9samorc\u00e9 le destin c\u2019est l\u00e0 ma faute mon forfait. Peut-\u00eatre que l\u2019enfer n\u2019est d\u00fb qu\u2019\u00e0 cette obstination de vouloir \u00eatre en vie alors qu\u2019on est mort. Finalement ce n\u2019est pas si sot que \u00e7a puisse para\u00eetre si je regarde autour de moi ce monde de morts vivants qui tuerait p\u00e8re et m\u00e8re pour se sentir en vie qui s\u2019accroche bec et ongle \u00e0 une certaine id\u00e9e de la vie Satisfaire des besoins \u00e0 la cha\u00eene voil\u00e0 ce que c\u2019est d\u2019\u00eatre en vie, bouffer, chier, bouffer, chier, baiser de temps en temps, se reproduire, chier, bouffer, baiser, puis \u00eatre vieux et regretter cette immense perte de temps, voil\u00e0 en gros. Et la culture n\u2019est qu\u2019un placebo\u2014 vous allez mal cultivez-vous donc. encore ce leurre de vouloir \u00eatre en vie par perfusion de savoir de connaissance Disons que \u00e7a occupe, \u00e7a passe le temps, la culture est une sorte de coca\u00efne ou de morphine. J\u2019exag\u00e8re encore \u00e9videmment. Et je suis de tr\u00e8s mauvaise foi. Quelle honte d\u2019\u00eatre si d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9. Quelle immaturit\u00e9 n\u2019est-ce pas. C\u2019est le prix \u00e0 payer et je le paie rubis sur l\u2019ongle. Ce carnet est \u00e9trange s\u2019il est fond\u00e9 sur la sinc\u00e9rit\u00e9 sur l\u2019id\u00e9e qu\u2019il soit carnet. Comme cette histoire de sinc\u00e9rit\u00e9 nous \u00e9chappe toujours \u00e0 un moment ou l\u2019autre il vaut mieux ne pas en tenir trop compte. La seule chose est d\u2019\u00e9crire ce qui vient ainsi jour apr\u00e8s jour, d\u2019\u00e9loigner toute id\u00e9e de sinc\u00e9rit\u00e9 comme de litt\u00e9rature. Et comme dirait je ne sais qui \u00bb on verra bien \u00ab O\u00f9 enfin on ne verra plus rien et on sera bien content.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/sans-titre-2.webp?1748065151", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/26-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/26-juillet-2023.html", "title": "26 juillet 2023", "date_published": "2023-07-26T19:22:00Z", "date_modified": "2025-01-13T20:23:06Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>

Petit pr\u00e9cis de d\u00e9senvoutement<\/h3>\n

1. En premier lieu accepter qu\u2019au vingt et uni\u00e8me l\u2019envoutement existe<\/p>\n

2. Ouvrir l\u2019\u0153il et se d\u00e9boucher tous les orifices de la merde dont ils sont remplis depuis l\u2019origine<\/p>\n

3. apprendre \u00e0 chier par soi-m\u00eame sa propre merde sans pour autant sombrer dans l\u2019auto idol\u00e2trie<\/p>\n

4. Croire en l\u2019 Esprit et le Souffle, c\u2019est la m\u00eame chose et pour \u00e7a crier dans les aigus et les graves alternativement plus vous crierez plus vous verrez<\/p>\n

5. cr\u00e9ation de son propre pas de danse, au travers de quoi si c\u2019est fait correctement s\u00e9rieusement un nom secret surgit apr\u00e8s que soit tomb\u00e9 l\u2019autre comme une vieille \u00e9corce que vous ne d\u00e9voilerez \u00e0 personne m\u00eame pas \u00e0 vous-m\u00eame et cris cris cris r\u00e9p\u00e9tition insistance du cri dans la nuit dans vos r\u00eaves, tout en dansant un peu partout r\u00eave r\u00e9alit\u00e9 cauchemar \u2013danser danser mais \u00e0 l\u2019envers Tr\u00e8s efficace pour remonter le temps revenir \u00e0 l\u2019origine de tout envoutement subit<\/p>\n

6. avalement de petits cailloux un par un pour fortifier votre squelette<\/p>\n

7. les jours de grand vent sortir nu — quelque soit la temp\u00e9rature — se mettre de face de dos et selon les deux profils quelques instants, environ deux minutes pour chacune des stations debout<\/p>\n

8. roulement des yeux dans les orbites aussit\u00f4t que vous avez un instant de calme, \u00eatre absolument seul et jamais pr\u00e8s d\u2019une \u00e9glise et encore moins d\u2019une cath\u00e9drale, d\u2019une abbaye d\u2019un monast\u00e8re\/ Par contre les menhirs et dolmen sont extr\u00eamement b\u00e9n\u00e9fiques, les cimeti\u00e8res d\u2019Egypte aussi, et les temples en forme de pyramide de tout acabit<\/p>\n

9. boire et pisser beaucoup et n\u2019avaler que des n\u00e8fles durant toute une semaine, surtout aucun \u0153uf quel qu\u2019en soit sa cuisson<\/p>\n

10. quand le monde dans le lequel on se retrouve est cent fois plus horrible que tout ce que vous n\u2019avez jamais connu auparavant, quand l\u2019angoisse est d\u00e9multipli\u00e9e par 1000, que cheveux poils en tout genre se dressent sur t\u00eate corps c\u2019est gagn\u00e9 l\u2019envoutement a disparu on est de plain-pied dans le vrai monde et pas cette merde inf\u00e2me que provoque tout envoutement<\/p>\n

Exercice pour interroger le mental avant d\u2019\u00e9crire ( se d\u00e9senvouter tout seul de la grammaire)<\/h3>\n

LE CODE cet abracadabra de la grammaire ( pousser des cris les plus aigus possible ) HI insister sur le iiiii puis pour contrebalancer passer dans les graves avec Oh oooooooooooo<\/p>\n

Le refaire comme un \u00e2ne bleu de Chagall HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII HOOOOOOOOO<\/p>\n

Liste de noms \u00e0 la vol\u00e9e pour repousser les murs du Code de la grammaire ( pas de ponctuation )<\/p>\n

R\u00e9glage du clapet pour que ne sorte que du nom propre<\/h3>\n

Paraclet Cr\u00e9on Ulysse \u0152dipe M\u00e9n\u00e9las Potron-Minet Belz\u00e9buth Belph\u00e9gor Baphomet Barba papa Brughel Bressan Brie de Meaux Bartleby BECKETT BRILLAT- SAVARIN ( Il faut \u00e9crire ce qu\u2019on gueule ce qui vient par la bouche quand on gueule alors on met en majuscule) BIDINDUM BARON ROTCHSHILD BARABAS BALZAC BEETHOVEN BAVIERE BROCELIANDE BRUGES BRUXELLES BOLENE BERCY BAUGENCY BACH<\/p>\n

Ensuite passe en colonne ce qui permet un temps d\u2019arr\u00eat plus long entre chaque son<\/p>\n

laisser le corps se soulever en station debout puis lever une jambe afin d\u2019\u00eatre dans un \u00e9quilibre pr\u00e9caire comme font les poules<\/p>\n

Caqueter ainsi<\/p>\n

Caca cacahu\u00e8te cortico\u00efde cotyledon<\/p>\n

carambolage cartag\u00e8ne cartilage coconuts<\/p>\n

cafouillis cartonn\u00e9 corticole cucurbitac\u00e9e<\/p>\n

cliver colle cul cale chique col choc<\/p>\n

clair clou caracole collapse clinique<\/p>\n

cri croc crac crue croule croire<\/p>\n

Se reposer en changeant de jambe<\/p>\n

Dinde dodue doux dernier<\/p>\n

dette dattes donne dire<\/p>\n

derche darne dune drone<\/p>\n

derby darde dr\u00f4le drame<\/p>\n

draine dring dresse drame<\/p>\n

Bloc ( suite )<\/p>\n

Ecrire en ne tenant plus compte des codes par bloc s\u2019extraire de l\u2019enchantement<\/p>\n

Bloc sans sujet faire surgir un lieu<\/h3>\n

vision Amasser du mat\u00e9riel de la mati\u00e8re avant de se lancer dans le bloc ce qui surgit on l\u2019examine comme un m\u00e9decin examine un mourant
\nVertical horizontal croisement lignes formes g\u00e9om\u00e9triques haut alignement trou\u00e9es saign\u00e9es voies rampes fen\u00eatres ouvertures balcon rembardes fa\u00e7ades travaux voirie trottoirs pav\u00e9s goudron asphalte mobilier urbain abribus panneaux indicateurs sens unique sens giratoire sens interdit couloir d\u2019autobus devantures vitrines promotionnel publicit\u00e9 affiches colonne Morris zoom sur GRILLE D\u2019ENTOURAGE DE PIED D\u2019ARBRE DE RUE PARISIENNE Fonte, de forme circulaire, \u00e0 d\u00e9cor d\u2019ajours rayonnants. Fin du XIXe si\u00e8cle, d\u00e9but du XXe si\u00e8cle Diam : 108 cm. \u00c9paisseur : 2 cm. Haussmann, Haussmannien crit\u00e8res de construction : Rez-de-chauss\u00e9e haut de plafond abris commerces un premier \u00e9tage \u2013 d\u00e9nomm\u00e9 « entresol » \u2013 logement des magasins le stockage des marchandises (pas de commerce dans immeubles grande bourgeoisie deux \u00e9tages sont le plus souvent stri\u00e9s de mani\u00e8re horizontale.<\/p>\n

Deuxi\u00e8me \u00e9tage « noble », avec balcons et des encadrements de fen\u00eatres plus riches. Pourquoi le deuxi\u00e8me \u00e9tage est-il le « noble » ? Parce qu\u2019\u00e0 cette \u00e9poque l\u2019ascenseur civil n\u2019existe pas encore. Cela \u00e9vitait donc aux plus riches de s\u2019\u00e9puiser \u00e0 la lourde t\u00e2che de l\u2019ascension d\u2019escalier\u2026 Troisi\u00e8me et quatri\u00e8me \u00e9tages plus classiques, avec des encadrements de fen\u00eatre moins riches. Des balcons individuels ont pu appara\u00eetre \u00e0 la fin de la p\u00e9riode Haussmannienne \u00e0 la suite de nouvelles r\u00e9glementations. Cinqui\u00e8me \u00e9tage avec balcon filant. Un \u00e9tage qui n\u2019est pas « noble », mais dispose d\u2019un balcon dans un soucis d\u2019\u00e9quilibre dans l\u2019esth\u00e9tisme de la fa\u00e7ade. Dernier \u00e9tage servant de combles ou d\u2019appartements de service gradation esth\u00e9tique des immeubles parall\u00e8le gradation sociale au sol luxe et volupt\u00e9 RICHE En haut les petites bonnes et pas de d\u00e9co
\nEncorbellement linteaux ferronnerie vocabulaire architecture pr\u00e9cision carr\u00e9 Envoutement apr\u00e8s la Commune Haussmann Baron Efficacit\u00e9 du meurtre difficult\u00e9 des barricades risible le pav\u00e9 arme cr\u00e9ativit\u00e9 de la r\u00e9volte r\u00e9volutionnaire extraction de pav\u00e9 de grilles de pied d\u2019arbre — Remplacement des pav\u00e9s par de l\u2019asphalte des grilles par du composite<\/p>\n

Rat\u00e9 pour ce coup l\u00e0 car la col\u00e8re barre l\u2019intuition, recommenceras plus calme.<\/p>\n

Exercice d\u2019\u00e9criture \u00e9t\u00e9 2023 roman — passer par l\u2019odeur<\/h3>\n

L\u2019odeur vous prend \u00e0 la gorge sit\u00f4t qu\u2019on entre est-elle agr\u00e9able d\u00e9sagr\u00e9able pas le probl\u00e8me c\u2019est une odeur reconnaissable entre toutes — l\u2019odeur de la maison familiale —qui se raccroche illico \u00e0 vos souvenirs \u00e0 votre m\u00e9moire qui vous recompose imm\u00e9diatement en tant qu\u2019\u00e9l\u00e9ment de cette maison de cette famille tout de vous se m\u00e9tamorphose presque d\u00e8s le seuil franchit l\u2019envoutement entre par les narines et remplit instantan\u00e9ment le corps entier on dit \u00e7a<\/strong> vous prend \u00e0 la gorge car oui c\u2019est une \u00e9treinte un toucher qui arrive ainsi par le nez remonte au ciboulot et vous vous en fabriquez une sorte d\u2019empoigne qui vous serre le kiki car alors aucun mot ne peut plus jaillir que de vieux mots bien us\u00e9s si d\u00e9sesp\u00e9rants de les sentir jaillir sous cette \u00e9treinte olfactive essaierait-on de d\u00e9crire cette odeur on saurait imm\u00e9diatement que c\u2019est tout \u00e0 fait vain car on d\u00e9crit pour \u00eatre lu pour \u00eatre entendu compris or ici rien \u00e0 comprendre tout \u00e0 sentir et ressentir \u00e0 ressasser l\u2019envoutement est celui qui enferme dans un ressassement en boucle de sensations de sentiments de r\u00e9flexes pavloviens , on assiste \u00e0 l\u2019irruption olfactive d\u2019un double de soi-m\u00eame sur quoi on n\u2019a aucun contr\u00f4le il faut le savoir et donc chercher un si\u00e8ge quelque part pour observer le plus calmement possible les agissements de ce double dans les lieux au contact des autres personnages de ce lieu apr\u00e8s l\u2019effroi l\u2019angoisse travers\u00e9es possible enfin d\u2019essayer diverses strat\u00e9gies ce qui n\u00e9cessite de revenir souvent dans le m\u00eame lieu soit physiquement soit en pens\u00e9e soit par imagination peu importe dans le fond la fa\u00e7on ce qui compte c\u2019est l\u2019angle le point de vue la contrainte que l\u2019on s\u2019imposera pour p\u00e9n\u00e9trer dans le m\u00eame envoutement sans oublier que le but d\u2019en sortir de se d\u00e9senvo\u00fbter ) on peut suivre ainsi chacun des personnages \u00e0 la trace en essayant de discerner les quelques crit\u00e8res essentielles qui cr\u00e9e cette odeur qu\u2019on lui imagine en propre celle des doigts qui viennent d\u2019\u00e9plucher de l\u2019ail des oignons de fumer de caresser le chien, de se torcher le cul se curer le nez ou l\u2019oreille des odeurs passant ainsi du plan familial au plan plus individuel plus intime, au plan de l\u2019\u00eatre sans le r\u00f4le —ce qui au bout de l\u2019analyse participe de l\u2019intime de l\u2019observateur l\u2019impr\u00e8gne l\u2019envahit le colonise surtout —si le penchant \u00e0 la nostalgie est fort si le caract\u00e8re est faible si la solitude essentielle n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 explor\u00e9e de fond en comble si la maison dans laquelle l\u2019observateur p\u00e9n\u00e8tre est encore par abus de langage SA MAISON il ne faut pas prendre un \u00e9l\u00e9ment olfactif l\u2019un apr\u00e8s l\u2019autre, il ne faut pas s\u2019en faire une histoire un r\u00e9cit avec des personnages ce n\u2019est pas \u00e7a, plus pertinent de parvenir \u00e0 cr\u00e9er des assemblages des combinatoires d\u2019amasser en amont du mat\u00e9riel de mots afin de l\u2019\u00e9puiser copieusement suffisamment pour s\u2019abstenir ensuite de vouloir s\u2019en servir parvenir \u00e0 une indiff\u00e9rence vis \u00e0 vis de ce mat\u00e9riel-mot dans laquelle le mot merde soit un parfait \u00e9quivalent aux mots ail oignons chien cigare pipe pet tapisseries poussi\u00e8re moquette tapis livres anciens brule-parfum dentifrice apr\u00e8s-rasage d\u00e9odorant pour chiotte suppositoire m\u00e9dicament fleurs coup\u00e9es pieds aisselles entre-jambe haleine<\/p>", "content_text": " {{{Petit pr\u00e9cis de d\u00e9senvoutement}}} 1. En premier lieu accepter qu\u2019au vingt et uni\u00e8me l\u2019envoutement existe 2. Ouvrir l\u2019\u0153il et se d\u00e9boucher tous les orifices de la merde dont ils sont remplis depuis l\u2019origine 3. apprendre \u00e0 chier par soi-m\u00eame sa propre merde sans pour autant sombrer dans l\u2019auto idol\u00e2trie 4. Croire en l\u2019 Esprit et le Souffle, c\u2019est la m\u00eame chose et pour \u00e7a crier dans les aigus et les graves alternativement plus vous crierez plus vous verrez 5. cr\u00e9ation de son propre pas de danse, au travers de quoi si c\u2019est fait correctement s\u00e9rieusement un nom secret surgit apr\u00e8s que soit tomb\u00e9 l\u2019autre comme une vieille \u00e9corce que vous ne d\u00e9voilerez \u00e0 personne m\u00eame pas \u00e0 vous-m\u00eame et cris cris cris r\u00e9p\u00e9tition insistance du cri dans la nuit dans vos r\u00eaves, tout en dansant un peu partout r\u00eave r\u00e9alit\u00e9 cauchemar \u2013danser danser mais \u00e0 l\u2019envers Tr\u00e8s efficace pour remonter le temps revenir \u00e0 l\u2019origine de tout envoutement subit 6. avalement de petits cailloux un par un pour fortifier votre squelette 7. les jours de grand vent sortir nu \u2014 quelque soit la temp\u00e9rature \u2014 se mettre de face de dos et selon les deux profils quelques instants, environ deux minutes pour chacune des stations debout 8. roulement des yeux dans les orbites aussit\u00f4t que vous avez un instant de calme, \u00eatre absolument seul et jamais pr\u00e8s d\u2019une \u00e9glise et encore moins d\u2019une cath\u00e9drale, d\u2019une abbaye d\u2019un monast\u00e8re\/ Par contre les menhirs et dolmen sont extr\u00eamement b\u00e9n\u00e9fiques, les cimeti\u00e8res d\u2019Egypte aussi, et les temples en forme de pyramide de tout acabit 9. boire et pisser beaucoup et n\u2019avaler que des n\u00e8fles durant toute une semaine, surtout aucun \u0153uf quel qu\u2019en soit sa cuisson 10. quand le monde dans le lequel on se retrouve est cent fois plus horrible que tout ce que vous n\u2019avez jamais connu auparavant, quand l\u2019angoisse est d\u00e9multipli\u00e9e par 1000, que cheveux poils en tout genre se dressent sur t\u00eate corps c\u2019est gagn\u00e9 l\u2019envoutement a disparu on est de plain-pied dans le vrai monde et pas cette merde inf\u00e2me que provoque tout envoutement {{{Exercice pour interroger le mental avant d\u2019\u00e9crire ( se d\u00e9senvouter tout seul de la grammaire)}}} LE CODE cet abracadabra de la grammaire ( pousser des cris les plus aigus possible ) HI insister sur le iiiii puis pour contrebalancer passer dans les graves avec Oh oooooooooooo Le refaire comme un \u00e2ne bleu de Chagall HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII HOOOOOOOOO Liste de noms \u00e0 la vol\u00e9e pour repousser les murs du Code de la grammaire ( pas de ponctuation ) {{{R\u00e9glage du clapet pour que ne sorte que du nom propre}}} Paraclet Cr\u00e9on Ulysse \u0152dipe M\u00e9n\u00e9las Potron-Minet Belz\u00e9buth Belph\u00e9gor Baphomet Barba papa Brughel Bressan Brie de Meaux Bartleby BECKETT BRILLAT- SAVARIN ( Il faut \u00e9crire ce qu\u2019on gueule ce qui vient par la bouche quand on gueule alors on met en majuscule) BIDINDUM BARON ROTCHSHILD BARABAS BALZAC BEETHOVEN BAVIERE BROCELIANDE BRUGES BRUXELLES BOLENE BERCY BAUGENCY BACH Ensuite passe en colonne ce qui permet un temps d\u2019arr\u00eat plus long entre chaque son laisser le corps se soulever en station debout puis lever une jambe afin d\u2019\u00eatre dans un \u00e9quilibre pr\u00e9caire comme font les poules Caqueter ainsi Caca cacahu\u00e8te cortico\u00efde cotyledon carambolage cartag\u00e8ne cartilage coconuts cafouillis cartonn\u00e9 corticole cucurbitac\u00e9e cliver colle cul cale chique col choc clair clou caracole collapse clinique cri croc crac crue croule croire Se reposer en changeant de jambe Dinde dodue doux dernier dette dattes donne dire derche darne dune drone derby darde dr\u00f4le drame draine dring dresse drame Bloc ( suite ) Ecrire en ne tenant plus compte des codes par bloc s\u2019extraire de l\u2019enchantement {{{Bloc sans sujet faire surgir un lieu}}} vision Amasser du mat\u00e9riel de la mati\u00e8re avant de se lancer dans le bloc ce qui surgit on l\u2019examine comme un m\u00e9decin examine un mourant Vertical horizontal croisement lignes formes g\u00e9om\u00e9triques haut alignement trou\u00e9es saign\u00e9es voies rampes fen\u00eatres ouvertures balcon rembardes fa\u00e7ades travaux voirie trottoirs pav\u00e9s goudron asphalte mobilier urbain abribus panneaux indicateurs sens unique sens giratoire sens interdit couloir d\u2019autobus devantures vitrines promotionnel publicit\u00e9 affiches colonne Morris zoom sur GRILLE D\u2019ENTOURAGE DE PIED D\u2019ARBRE DE RUE PARISIENNE Fonte, de forme circulaire, \u00e0 d\u00e9cor d\u2019ajours rayonnants. Fin du XIXe si\u00e8cle, d\u00e9but du XXe si\u00e8cle Diam : 108 cm. \u00c9paisseur : 2 cm. Haussmann, Haussmannien crit\u00e8res de construction : Rez-de-chauss\u00e9e haut de plafond abris commerces un premier \u00e9tage \u2013 d\u00e9nomm\u00e9 \u00ab entresol \u00bb \u2013 logement des magasins le stockage des marchandises (pas de commerce dans immeubles grande bourgeoisie deux \u00e9tages sont le plus souvent stri\u00e9s de mani\u00e8re horizontale. Deuxi\u00e8me \u00e9tage \u00ab noble \u00bb, avec balcons et des encadrements de fen\u00eatres plus riches. Pourquoi le deuxi\u00e8me \u00e9tage est-il le \u00ab noble \u00bb ? Parce qu\u2019\u00e0 cette \u00e9poque l\u2019ascenseur civil n\u2019existe pas encore. Cela \u00e9vitait donc aux plus riches de s\u2019\u00e9puiser \u00e0 la lourde t\u00e2che de l\u2019ascension d\u2019escalier\u2026 Troisi\u00e8me et quatri\u00e8me \u00e9tages plus classiques, avec des encadrements de fen\u00eatre moins riches. Des balcons individuels ont pu appara\u00eetre \u00e0 la fin de la p\u00e9riode Haussmannienne \u00e0 la suite de nouvelles r\u00e9glementations. Cinqui\u00e8me \u00e9tage avec balcon filant. Un \u00e9tage qui n\u2019est pas \u00ab noble \u00bb, mais dispose d\u2019un balcon dans un soucis d\u2019\u00e9quilibre dans l\u2019esth\u00e9tisme de la fa\u00e7ade. Dernier \u00e9tage servant de combles ou d\u2019appartements de service gradation esth\u00e9tique des immeubles parall\u00e8le gradation sociale au sol luxe et volupt\u00e9 RICHE En haut les petites bonnes et pas de d\u00e9co Encorbellement linteaux ferronnerie vocabulaire architecture pr\u00e9cision carr\u00e9 Envoutement apr\u00e8s la Commune Haussmann Baron Efficacit\u00e9 du meurtre difficult\u00e9 des barricades risible le pav\u00e9 arme cr\u00e9ativit\u00e9 de la r\u00e9volte r\u00e9volutionnaire extraction de pav\u00e9 de grilles de pied d\u2019arbre \u2014 Remplacement des pav\u00e9s par de l\u2019asphalte des grilles par du composite Rat\u00e9 pour ce coup l\u00e0 car la col\u00e8re barre l\u2019intuition, recommenceras plus calme. {{{Exercice d\u2019\u00e9criture \u00e9t\u00e9 2023 roman \u2014 passer par l\u2019odeur}}} L\u2019odeur vous prend \u00e0 la gorge sit\u00f4t qu\u2019on entre est-elle agr\u00e9able d\u00e9sagr\u00e9able pas le probl\u00e8me c\u2019est une odeur reconnaissable entre toutes \u2014 l\u2019odeur de la maison familiale \u2014qui se raccroche illico \u00e0 vos souvenirs \u00e0 votre m\u00e9moire qui vous recompose imm\u00e9diatement en tant qu\u2019\u00e9l\u00e9ment de cette maison de cette famille tout de vous se m\u00e9tamorphose presque d\u00e8s le seuil franchit l\u2019envoutement entre par les narines et remplit instantan\u00e9ment le corps entier on dit {{\u00e7a}} vous prend \u00e0 la gorge car oui c\u2019est une \u00e9treinte un toucher qui arrive ainsi par le nez remonte au ciboulot et vous vous en fabriquez une sorte d\u2019empoigne qui vous serre le kiki car alors aucun mot ne peut plus jaillir que de vieux mots bien us\u00e9s si d\u00e9sesp\u00e9rants de les sentir jaillir sous cette \u00e9treinte olfactive essaierait-on de d\u00e9crire cette odeur on saurait imm\u00e9diatement que c\u2019est tout \u00e0 fait vain car on d\u00e9crit pour \u00eatre lu pour \u00eatre entendu compris or ici rien \u00e0 comprendre tout \u00e0 sentir et ressentir \u00e0 ressasser l\u2019envoutement est celui qui enferme dans un ressassement en boucle de sensations de sentiments de r\u00e9flexes pavloviens , on assiste \u00e0 l\u2019irruption olfactive d\u2019un double de soi-m\u00eame sur quoi on n\u2019a aucun contr\u00f4le il faut le savoir et donc chercher un si\u00e8ge quelque part pour observer le plus calmement possible les agissements de ce double dans les lieux au contact des autres personnages de ce lieu apr\u00e8s l\u2019effroi l\u2019angoisse travers\u00e9es possible enfin d\u2019essayer diverses strat\u00e9gies ce qui n\u00e9cessite de revenir souvent dans le m\u00eame lieu soit physiquement soit en pens\u00e9e soit par imagination peu importe dans le fond la fa\u00e7on ce qui compte c\u2019est l\u2019angle le point de vue la contrainte que l\u2019on s\u2019imposera pour p\u00e9n\u00e9trer dans le m\u00eame envoutement sans oublier que le but d\u2019en sortir de se d\u00e9senvo\u00fbter ) on peut suivre ainsi chacun des personnages \u00e0 la trace en essayant de discerner les quelques crit\u00e8res essentielles qui cr\u00e9e cette odeur qu\u2019on lui imagine en propre celle des doigts qui viennent d\u2019\u00e9plucher de l\u2019ail des oignons de fumer de caresser le chien, de se torcher le cul se curer le nez ou l\u2019oreille des odeurs passant ainsi du plan familial au plan plus individuel plus intime, au plan de l\u2019\u00eatre sans le r\u00f4le \u2014ce qui au bout de l\u2019analyse participe de l\u2019intime de l\u2019observateur l\u2019impr\u00e8gne l\u2019envahit le colonise surtout \u2014si le penchant \u00e0 la nostalgie est fort si le caract\u00e8re est faible si la solitude essentielle n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 explor\u00e9e de fond en comble si la maison dans laquelle l\u2019observateur p\u00e9n\u00e8tre est encore par abus de langage SA MAISON il ne faut pas prendre un \u00e9l\u00e9ment olfactif l\u2019un apr\u00e8s l\u2019autre, il ne faut pas s\u2019en faire une histoire un r\u00e9cit avec des personnages ce n\u2019est pas \u00e7a, plus pertinent de parvenir \u00e0 cr\u00e9er des assemblages des combinatoires d\u2019amasser en amont du mat\u00e9riel de mots afin de l\u2019\u00e9puiser copieusement suffisamment pour s\u2019abstenir ensuite de vouloir s\u2019en servir parvenir \u00e0 une indiff\u00e9rence vis \u00e0 vis de ce mat\u00e9riel-mot dans laquelle le mot merde soit un parfait \u00e9quivalent aux mots ail oignons chien cigare pipe pet tapisseries poussi\u00e8re moquette tapis livres anciens brule-parfum dentifrice apr\u00e8s-rasage d\u00e9odorant pour chiotte suppositoire m\u00e9dicament fleurs coup\u00e9es pieds aisselles entre-jambe haleine", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/2023-07-26_11.23_02.jpg?1748065095", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/25-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/25-juillet-2023.html", "title": "25 juillet 2023", "date_published": "2023-07-25T19:32:00Z", "date_modified": "2025-01-13T20:32:39Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Et soudain il se releva du lit en criant Horreur charmante \u00e0 tue-t\u00eate Il fut exact et les vit venir toutes deux, si gaies et si nouvelles qu\u2019il croyait ne pas les reconna\u00eetre (\u2026) parlant et riant \u00e0 tue-t\u00eate, faisant lever et fuir les oiseaux et les papillons (Barr\u00e8s, Jard. Oronte, 1922, p. 56).Le vacarme est assourdissant, car, dominant le beuglement des trompes, tous, \u00e0 la seule exception des petits danseurs blancs, chantent, hurlent \u00e0 tue-t\u00eate, inlassablement, un air \u00e9trange (que par ailleurs j\u2019ai not\u00e9) (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 729). Et sa t\u00eate se vidait au fur \u00e0 mesure qu\u2019il criait bient\u00f4t elle serait parfaitement propre et vide et ne sentirait plus cette agr\u00e9able odeur de merde dont il n\u2019avait pas pu se passer durant des ann\u00e9es car cette agr\u00e9able odeur de merde lui \u00e9tait comme le mat auquel il se fut attach\u00e9 dans la gal\u00e8re voguant vers le rocher des Sir\u00e8nes, admirable histoire racont\u00e9e par Hom\u00e8re o\u00f9 avec un tantinet de jugeotte on comprendra l\u2019origine de tout langage, c\u2019est \u00e0 dire un chant \u00e9mis par la langue quand elle joue avec le palais les dents tout \u00e0 fait innocemment et dont par la suite on fera des caisses des milliers de caisses empil\u00e9es des dictionnaires des encyclop\u00e9dies pour faire croire qu\u2019une pens\u00e9e qu\u2019une intelligence qu\u2019une raison existe \u00e0 l\u2019origine de tout ce bordel.<\/p>\n

« Horreur charmante » il continuait \u00e0 crier gaiement en serrant \u00e0 deux doigts l\u2019index et le pouce sur sa boule \u00e0 cris pour sentir le bruit du son qu\u2019il \u00e9mettait<\/p>\n

Son \u00e9pouse s\u2019assit elle ne pouvait pas rester debout ce lui \u00e9tait parfaitement impossible ce n\u2019\u00e9tait plus du tout l\u2019homme qu\u2019elle avait \u00e9pous\u00e9 oh non c\u2019\u00e9tait un fou qu\u2019elle ne comprenait plus du tout qui l\u2019aga\u00e7ait qu\u2019elle avait une furieuse envie de taper avec un manche \u00e0 balai pour que le sang du cr\u00e2ne de son \u00e9poux coule \u00e0 gros flots comme les sanglots longs des violons elle essaya mais il avait d\u00e9sormais la t\u00eate parfaitement vide et propre, il n\u2019y avait pas de sang non plus,<\/p>\n

elle attrapa son t\u00e9l\u00e9phone et composa les deux chiffres des pompiers<\/p>\n

Elle soupire Antoine Marie Joseph qu\u2019ai-je fait au bon dieu pour \u00eatre punie ainsi<\/p>\n

Pourquoi Antoine Marie Joseph comme c\u2019est \u00e9trange pensa t\u2019il puis il oublia car il faut tout oublier<\/p>", "content_text": " Et soudain il se releva du lit en criant Horreur charmante \u00e0 tue-t\u00eate Il fut exact et les vit venir toutes deux, si gaies et si nouvelles qu\u2019il croyait ne pas les reconna\u00eetre (\u2026) parlant et riant \u00e0 tue-t\u00eate, faisant lever et fuir les oiseaux et les papillons (Barr\u00e8s, Jard. Oronte, 1922, p. 56).Le vacarme est assourdissant, car, dominant le beuglement des trompes, tous, \u00e0 la seule exception des petits danseurs blancs, chantent, hurlent \u00e0 tue-t\u00eate, inlassablement, un air \u00e9trange (que par ailleurs j\u2019ai not\u00e9) (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 729). Et sa t\u00eate se vidait au fur \u00e0 mesure qu\u2019il criait bient\u00f4t elle serait parfaitement propre et vide et ne sentirait plus cette agr\u00e9able odeur de merde dont il n\u2019avait pas pu se passer durant des ann\u00e9es car cette agr\u00e9able odeur de merde lui \u00e9tait comme le mat auquel il se fut attach\u00e9 dans la gal\u00e8re voguant vers le rocher des Sir\u00e8nes, admirable histoire racont\u00e9e par Hom\u00e8re o\u00f9 avec un tantinet de jugeotte on comprendra l\u2019origine de tout langage, c\u2019est \u00e0 dire un chant \u00e9mis par la langue quand elle joue avec le palais les dents tout \u00e0 fait innocemment et dont par la suite on fera des caisses des milliers de caisses empil\u00e9es des dictionnaires des encyclop\u00e9dies pour faire croire qu\u2019une pens\u00e9e qu\u2019une intelligence qu\u2019une raison existe \u00e0 l\u2019origine de tout ce bordel. \u00ab Horreur charmante \u00bb il continuait \u00e0 crier gaiement en serrant \u00e0 deux doigts l\u2019index et le pouce sur sa boule \u00e0 cris pour sentir le bruit du son qu\u2019il \u00e9mettait Son \u00e9pouse s\u2019assit elle ne pouvait pas rester debout ce lui \u00e9tait parfaitement impossible ce n\u2019\u00e9tait plus du tout l\u2019homme qu\u2019elle avait \u00e9pous\u00e9 oh non c\u2019\u00e9tait un fou qu\u2019elle ne comprenait plus du tout qui l\u2019aga\u00e7ait qu\u2019elle avait une furieuse envie de taper avec un manche \u00e0 balai pour que le sang du cr\u00e2ne de son \u00e9poux coule \u00e0 gros flots comme les sanglots longs des violons elle essaya mais il avait d\u00e9sormais la t\u00eate parfaitement vide et propre, il n\u2019y avait pas de sang non plus, elle attrapa son t\u00e9l\u00e9phone et composa les deux chiffres des pompiers Elle soupire Antoine Marie Joseph qu\u2019ai-je fait au bon dieu pour \u00eatre punie ainsi Pourquoi Antoine Marie Joseph comme c\u2019est \u00e9trange pensa t\u2019il puis il oublia car il faut tout oublier", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/balthus-peintre2.webp?1748065071", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/10-juillet-2023-636.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/10-juillet-2023-636.html", "title": "10 juillet 2023", "date_published": "2023-07-10T03:37:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:45:36Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Y en a un qu\u2019est mort et un autre qui est vivant. Mais \u00e7a peut \u00eatre l\u2019inverse, un qui est vivant et l\u2019autre qu\u2019est mort. Mais y en a pas un des deux qui sait qu\u2019il est soit mort soit vivant. pas de preuve par neuf, pas de deux plus deux font quatre. Est-ce que \u00e7a ne ferait pas un beau dialogue de sourds ?<\/p>\n

— Tiens bonjour est-ce que c\u2019est toi le mort dirait le premier qui se croit vivant.<\/p>\n

Et \u00e7a pourrait s\u2019arr\u00eater d\u00e9j\u00e0 l\u00e0 par l\u2019ind\u00e9termination de savoir qui qu\u2019est mort qui qu\u2019est vivant.<\/p>\n

— Ce serait botter un peu vite en touche tu crois pas , dirait le mort, bien qu\u2019il ne sache pas s\u2019il s\u2019adresse \u00e0 lui-m\u00eame ou \u00e0 un autre mort ou encore \u00e0 un autre vivant.<\/p>\n

Du coup le vivant s\u2019interrogerait. Suis-je vraiment vivant, ou suis-je un mort qui s\u2019imagine encore \u00eatre vivant\u2026<\/p>\n

Comment qu\u2019on sait qu\u2019on est mort, comment qu\u2019on sait qu\u2019on est vivant ?<\/p>\n

Mais admettons une fronti\u00e8re totalement arbitraire sous forme de phrases dans un livre, un dialogue, peut-\u00eatre qu\u2019on pourrait se faire une id\u00e9e.<\/p>\n

L\u2019un se mettrait au volant, et ce serait lui le vivant, l\u2019autre s\u2019installerait \u00e0 c\u00f4t\u00e9 par convention la place du mort.<\/p>\n

Ils pourraient voyager ensemble.<\/p>\n

Comment se rencontrent-ils ? est-ce qu\u2019ils appartiennent \u00e0 la m\u00eame famille ? est-ce que c\u2019est un couple ? Un p\u00e8re et son fils ? Une m\u00e8re et sa fille les combinaisons sont multiples, voire infinies.<\/p>\n

Ce pourrait-\u00eatre un vivant qui prend un mort en auto stop.<\/p>\n

Au d\u00e9but, vu de loin, on pense que ces deux l\u00e0 sont bien vivants, ils plaisantent de tout et rien jusqu\u2019\u00e0 ce que la n\u00e9gociation d\u2019un virage tourne au vinaigre. Qu\u2019il y ait une conversation juste apr\u00e8s l\u2019accident pour d\u00e9termin\u00e9 qui qu\u2019est mort qui qu\u2019est vivant<\/p>\n

Peut-\u00eatre que les deux sont morts sur le coup. Ou encore l\u2019un avant l\u2019autre. Mais si le mort \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 mort avant l\u2019accident \u00e7a n\u2019arrangerait pas les bidons. L\u2019un serait en plus grande d\u00e9composition que l\u2019autre forc\u00e9ment. Faudrait avoir du flair pour le savoir.<\/p>\n

— Allo ? t\u2019es encore vivant ou t\u2019es d\u00e9j\u00e0 mort ?<\/p>\n

— Va jusqu\u2019au bout de l\u2019histoire et on le saura peut-\u00eatre, peut-\u00eatre pas, parce que m\u00eame \u00e0 la fin on ne sera pas bien s\u00fbr de le savoir qui qu\u2019est mort qui qu\u2019est vivant.<\/p>", "content_text": "Y en a un qu\u2019est mort et un autre qui est vivant. Mais \u00e7a peut \u00eatre l\u2019inverse, un qui est vivant et l\u2019autre qu\u2019est mort. Mais y en a pas un des deux qui sait qu\u2019il est soit mort soit vivant. pas de preuve par neuf, pas de deux plus deux font quatre. Est-ce que \u00e7a ne ferait pas un beau dialogue de sourds ? \u2014 Tiens bonjour est-ce que c\u2019est toi le mort dirait le premier qui se croit vivant. Et \u00e7a pourrait s\u2019arr\u00eater d\u00e9j\u00e0 l\u00e0 par l\u2019ind\u00e9termination de savoir qui qu\u2019est mort qui qu\u2019est vivant. \u2014Ce serait botter un peu vite en touche tu crois pas , dirait le mort, bien qu\u2019il ne sache pas s\u2019il s\u2019adresse \u00e0 lui-m\u00eame ou \u00e0 un autre mort ou encore \u00e0 un autre vivant. Du coup le vivant s\u2019interrogerait. Suis-je vraiment vivant, ou suis-je un mort qui s\u2019imagine encore \u00eatre vivant\u2026 Comment qu\u2019on sait qu\u2019on est mort, comment qu\u2019on sait qu\u2019on est vivant ? Mais admettons une fronti\u00e8re totalement arbitraire sous forme de phrases dans un livre, un dialogue, peut-\u00eatre qu\u2019on pourrait se faire une id\u00e9e. L\u2019un se mettrait au volant, et ce serait lui le vivant, l\u2019autre s\u2019installerait \u00e0 c\u00f4t\u00e9 par convention la place du mort. Ils pourraient voyager ensemble. Comment se rencontrent-ils ? est-ce qu\u2019ils appartiennent \u00e0 la m\u00eame famille ? est-ce que c\u2019est un couple ? Un p\u00e8re et son fils ? Une m\u00e8re et sa fille les combinaisons sont multiples, voire infinies. Ce pourrait-\u00eatre un vivant qui prend un mort en auto stop. Au d\u00e9but, vu de loin, on pense que ces deux l\u00e0 sont bien vivants, ils plaisantent de tout et rien jusqu\u2019\u00e0 ce que la n\u00e9gociation d\u2019un virage tourne au vinaigre. Qu\u2019il y ait une conversation juste apr\u00e8s l\u2019accident pour d\u00e9termin\u00e9 qui qu\u2019est mort qui qu\u2019est vivant Peut-\u00eatre que les deux sont morts sur le coup. Ou encore l\u2019un avant l\u2019autre. Mais si le mort \u00e9tait d\u00e9j\u00e0 mort avant l\u2019accident \u00e7a n\u2019arrangerait pas les bidons. L\u2019un serait en plus grande d\u00e9composition que l\u2019autre forc\u00e9ment. Faudrait avoir du flair pour le savoir. \u2014 Allo ? t\u2019es encore vivant ou t\u2019es d\u00e9j\u00e0 mort ? \u2014 Va jusqu\u2019au bout de l\u2019histoire et on le saura peut-\u00eatre, peut-\u00eatre pas, parce que m\u00eame \u00e0 la fin on ne sera pas bien s\u00fbr de le savoir qui qu\u2019est mort qui qu\u2019est vivant. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/virage.webp?1748065234", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/10-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/10-juillet-2023.html", "title": "10 juillet 2023", "date_published": "2023-07-10T03:33:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:34:23Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Comme tailler un crayon pour le rendre plus pointu, et ainsi tracer des traits plus fins, \u00e9crire vite, se tailler.<\/p>\n

zigzaguer, esquiver, tourner comme un ex sans trique autour de l\u2019axe tar\u00e9. S\u2019 \u00e2me user, \u00e9crire vite, se tailler.<\/p>\n

Confiance, se confier au flux incessant qui ne cesse que lorsque qu\u2019on devient plume, contact de la pulpe des doigts avec le plastique des touches du clavier, \u00e9crire vite, se tailler.<\/p>\n

Disparaitre en un instant tann\u00e9, ici coule une Bi\u00e8vre intemporelle, la narine se refait une beaut\u00e9 au sein des puanteurs, \u00e9crire vite , se tailler.<\/p>\n

le rouge-gorge enrou\u00e9 s\u2019\u00e9veille et tente de petites vocalises, \u00e9crire vite, se tailler<\/p>\n

Dans le ciel bleu laiteux le cri d\u2019une tourterelle ponctue l\u2019absence, \u00e9crire vite, se tailler.<\/p>", "content_text": "Comme tailler un crayon pour le rendre plus pointu, et ainsi tracer des traits plus fins, \u00e9crire vite, se tailler. zigzaguer, esquiver, tourner comme un ex sans trique autour de l\u2019axe tar\u00e9. S\u2019 \u00e2me user, \u00e9crire vite, se tailler. Confiance, se confier au flux incessant qui ne cesse que lorsque qu\u2019on devient plume, contact de la pulpe des doigts avec le plastique des touches du clavier, \u00e9crire vite, se tailler. Disparaitre en un instant tann\u00e9, ici coule une Bi\u00e8vre intemporelle, la narine se refait une beaut\u00e9 au sein des puanteurs, \u00e9crire vite , se tailler. le rouge-gorge enrou\u00e9 s\u2019\u00e9veille et tente de petites vocalises, \u00e9crire vite, se tailler Dans le ciel bleu laiteux le cri d\u2019une tourterelle ponctue l\u2019absence, \u00e9crire vite, se tailler. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/2023-07-09_08.15_44.jpg?1748065084", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/9-juillet-2023-634.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/9-juillet-2023-634.html", "title": "9 juillet 2023", "date_published": "2023-07-09T03:32:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:32:24Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Le premier mot qui vient sera le bon. Ansi arrive ce cornichon, qui est corps et nichon. Nichon qui fait r\u00eaver quand il ne fait pas rire le couillon. Nichon comme nicher comme nid et niche , et donc de gros nichons c\u2019est une grande niche, ou gros nid qui fait r\u00eaver quand \u00e7a ne fait pas rire. Et ce rire ce qu\u2019il veut, ce qu\u2019il ne veut pas dire, c\u2019est souvent ce qui le fait grandement languir comme souffrir le souffrir. Que Le corps dans « cornichon » est le grand absent. Le corps dont on ne conserve que l\u2019acidul\u00e9 du petit laid ce Toto t\u00eatu taiseux qui t\u00eate ad vitam aeternam son titanesque t\u00e9ton.<\/p>", "content_text": "Le premier mot qui vient sera le bon. Ansi arrive ce cornichon, qui est corps et nichon. Nichon qui fait r\u00eaver quand il ne fait pas rire le couillon. Nichon comme nicher comme nid et niche , et donc de gros nichons c\u2019est une grande niche, ou gros nid qui fait r\u00eaver quand \u00e7a ne fait pas rire. Et ce rire ce qu\u2019il veut, ce qu\u2019il ne veut pas dire, c\u2019est souvent ce qui le fait grandement languir comme souffrir le souffrir. Que Le corps dans \u00ab cornichon \u00bb est le grand absent. Le corps dont on ne conserve que l\u2019acidul\u00e9 du petit laid ce Toto t\u00eatu taiseux qui t\u00eate ad vitam aeternam son titanesque t\u00e9ton.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/2023-07-09_07.52_42.jpg?1748065126", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/9-juillet-2023-633.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/9-juillet-2023-633.html", "title": "9 juillet 2023", "date_published": "2023-07-09T03:30:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:30:19Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

toujours trouv\u00e9 cette expression bizarre, tout en ne sachant pas vraiment quoi en penser. « Avoir l\u2019esprit mal plac\u00e9 » comme d\u00e9j\u00e0 « avoir de l\u2019esprit » comme avoir un avoir chez un commer\u00e7ant. Comment peut-on se faire avoir au point de penser qu\u2019on puisse « avoir de l\u2019esprit »\u2026 c\u2019est un myst\u00e8re de ces tournures de phrase qu\u2019on comprend sans comprendre pour s\u2019entendre assez clairement sur les non-dits.<\/p>\n

A les \u00e9couter j\u2019ai souvent l\u2019esprit mal plac\u00e9. Comme si je portais \u00e0 gauche plut\u00f4t qu\u2019\u00e0 droite, comme un chibre tout tordu effrayant. Car bien s\u00fbr c\u2019est toujours de \u00e7a qu\u2019il sera question, quand ils disent « esprit mal plac\u00e9 » comme d\u2019un \u00eatre, un objet, qui n\u2019aurait pas trouv\u00e9 son meilleur emploi, un employ\u00e9 aux basses besognes, un animal \u00e0 quatre pattes cochon ou lapine.<\/p>\n

Il est vrai qu\u2019\u00e0 trop fr\u00e9quenter les psychologues on fini par fumer du vieux cigare tordu. Si on les \u00e9coute, tout passe en grande part dans le robot mixeur du sexe. Et vas-y que je t\u2019y fourre le d\u00e9sir, le r\u00eave, l\u2019intention, le but, l\u2019argent, le beurre, la po\u00e9sie et la cr\u00e9mi\u00e8re. Ensuite quoi ? plus rien.<\/p>\n

Ensuite encore tombant ainsi sur rien tu te dis soyons sage, spirituel, assoyons nous en tailleur pour nous tailler un patron de lin blanc au soleil. Apprenons \u00e0 marcher sur les eaux, la l\u00e9vitation. l\u2019amour universel\u2026 Belle connerie en barre !<\/p>\n

c\u2019est la grenouille qui veut se faire aussi grosse qu\u2019un boeuf et qui se retrouve toute penaude avec une bouche en cul de poule.<\/p>\n

L\u2019esprit peut-il \u00eatre plac\u00e9 comme un domestique ? Bien s\u00fbr que non. il n\u2019y a que des valets au chomdu qui pensent \u00e7a comme \u00e7a.<\/p>", "content_text": "toujours trouv\u00e9 cette expression bizarre, tout en ne sachant pas vraiment quoi en penser. \u00ab Avoir l\u2019esprit mal plac\u00e9 \u00bb comme d\u00e9j\u00e0 \u00ab avoir de l\u2019esprit \u00bb comme avoir un avoir chez un commer\u00e7ant. Comment peut-on se faire avoir au point de penser qu\u2019on puisse \u00ab avoir de l\u2019esprit \u00bb\u2026 c\u2019est un myst\u00e8re de ces tournures de phrase qu\u2019on comprend sans comprendre pour s\u2019entendre assez clairement sur les non-dits. A les \u00e9couter j\u2019ai souvent l\u2019esprit mal plac\u00e9. Comme si je portais \u00e0 gauche plut\u00f4t qu\u2019\u00e0 droite, comme un chibre tout tordu effrayant. Car bien s\u00fbr c\u2019est toujours de \u00e7a qu\u2019il sera question, quand ils disent \u00ab esprit mal plac\u00e9 \u00bb comme d\u2019un \u00eatre, un objet, qui n\u2019aurait pas trouv\u00e9 son meilleur emploi, un employ\u00e9 aux basses besognes, un animal \u00e0 quatre pattes cochon ou lapine. Il est vrai qu\u2019\u00e0 trop fr\u00e9quenter les psychologues on fini par fumer du vieux cigare tordu. Si on les \u00e9coute, tout passe en grande part dans le robot mixeur du sexe. Et vas-y que je t\u2019y fourre le d\u00e9sir, le r\u00eave, l\u2019intention, le but, l\u2019argent, le beurre, la po\u00e9sie et la cr\u00e9mi\u00e8re. Ensuite quoi ? plus rien. Ensuite encore tombant ainsi sur rien tu te dis soyons sage, spirituel, assoyons nous en tailleur pour nous tailler un patron de lin blanc au soleil. Apprenons \u00e0 marcher sur les eaux, la l\u00e9vitation. l\u2019amour universel\u2026 Belle connerie en barre ! c\u2019est la grenouille qui veut se faire aussi grosse qu\u2019un boeuf et qui se retrouve toute penaude avec une bouche en cul de poule. L\u2019esprit peut-il \u00eatre plac\u00e9 comme un domestique ? Bien s\u00fbr que non. il n\u2019y a que des valets au chomdu qui pensent \u00e7a comme \u00e7a.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/2023-07-11_06.03_39.jpg?1748065103", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/9-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/9-juillet-2023.html", "title": "9 juillet 2023", "date_published": "2023-07-09T03:27:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:27:25Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

six clefs se recyclent mais ces cycles font toujours six, on a beau prendre les clefs dans tous les sens, la sept se fait \u00e0 tendre. Et on peut \u00eatre carr\u00e9, tourner en rond tant qu\u2019on voudra, c\u2019est \u00e0 tendre que tout se fait s\u2019est d\u00e9j\u00e0 fait et se fera. Et le z\u00e9phyr rote d\u2019aise une fois cette v\u00e9rit\u00e9 admise, m\u00e2ch\u00e9e, m\u00e2chouill\u00e9e, afin d\u2019en extirper le suc invisible, incolore, ingo\u00fbtable au premier coup de langue.<\/p>\n

« Solitude o\u00f9 je trouve une douceur secr\u00e8te,
\nLieux que j\u2019aimai toujours, ne pourrai-je jamais,
\nLoin du monde et du bruit, go\u00fbter l\u2019ombre et le frais ? »<\/p>\n

dit Jean aux indigents. qui n\u2019y comprendront go\u00fbte que goutte, autrement dit tr\u00e8s petite quantit\u00e9 du grand tout du fait tout.<\/p>\n

Comme je le disais, je ne comprenais goutte \u00e0 tout ce que l\u2019on me disait, mais du peu de ce que je comprenais je me disais que \u00e7a me suffisait amplement. Ainsi apprendre t\u00f4t \u00e0 fabriquer de l\u2019ample avec du peu, je vous l\u2019ai probablement d\u00e9j\u00e0 dit, fut ma grande sp\u00e9cialit\u00e9, de laquelle on ne tire aucune gloire, ni m\u00e9daille, pas m\u00eame un sourire ni une poign\u00e9e de main. Ce qui est fort utile aussi pour apprendre \u00e0 se passer de toutes ces choses qui mettent un terme au m\u2019\u00eatre, au ma\u00eetre, au m\u00e8tre, ainsi qu\u2019au vers. C\u2019est \u00e0 dire cet arbitraire qu\u2019on trait comme une vache sans lui demander son avis, avant de le conduire au bout du compte \u00e0 l\u2019abattoir, puis l\u2019\u00e9quarrir. A tout cela o\u00f9 me conduit le peu par l\u2019amplement compris de ce peu extrait du suc de tout arbitraire.<\/p>\n

et c\u2019est donc, comme par hasard, dans la nuit du samedi au dimanche, que je d\u00e9couvre soudain en ouvrant la fen\u00eatre de mon petit bureau, \u00e0 l\u2019\u00e9tage, vers trois heures et vingt deux minutes, juste au bord d\u2019arriver \u00e0 trois heures et vingt trois minutes, dans cet entre-deux, que je parle oiseau couramment.<\/p>\n

C\u2019est \u00e0 dire en courant en imagination le plus vite que possible dans l\u2019impossible. Sautant all\u00e8grement par dessus le sens, l\u2019apparence, le rance, la crasse dite aussi ordinaire, ou banale, insignifiance, ou fatigue de d\u00e9j\u00e0 vu, entendu, bu, rebut, ou r\u00e9bus, \u00e0 califourchon sur un rayon de lumi\u00e8re pour acc\u00e9l\u00e9rer plus encore cet \u00e9lan vers l\u2019intime de l\u2019intime.<\/p>\n

Encore pour dire simple imaginez un arbre qui retourne en moins de temps qu\u2019il le faut pour le dire \u00e0 sa graine. et que cette graine ensuite ingurgit\u00e9e par un petit oiseau remonte elle-m\u00eame par un cheminement dans les boyaux les entrailles , \u00e0 la langue commune originelle.<\/p>\n

Mais possible aussi que tout cela ne soit que fantaisie, r\u00e9sultat d\u2019un coup de chaud essuy\u00e9 avant de p\u00e9n\u00e9trer dans cette nuit si bizarre, mais qui ne le fut point pendant que je la traversais.<\/p>", "content_text": "six clefs se recyclent mais ces cycles font toujours six, on a beau prendre les clefs dans tous les sens, la sept se fait \u00e0 tendre. Et on peut \u00eatre carr\u00e9, tourner en rond tant qu\u2019on voudra, c\u2019est \u00e0 tendre que tout se fait s\u2019est d\u00e9j\u00e0 fait et se fera. Et le z\u00e9phyr rote d\u2019aise une fois cette v\u00e9rit\u00e9 admise, m\u00e2ch\u00e9e, m\u00e2chouill\u00e9e, afin d\u2019en extirper le suc invisible, incolore, ingo\u00fbtable au premier coup de langue. \u00ab Solitude o\u00f9 je trouve une douceur secr\u00e8te, Lieux que j\u2019aimai toujours, ne pourrai-je jamais, Loin du monde et du bruit, go\u00fbter l\u2019ombre et le frais ? \u00bb dit Jean aux indigents. qui n\u2019y comprendront go\u00fbte que goutte, autrement dit tr\u00e8s petite quantit\u00e9 du grand tout du fait tout. Comme je le disais, je ne comprenais goutte \u00e0 tout ce que l\u2019on me disait, mais du peu de ce que je comprenais je me disais que \u00e7a me suffisait amplement. Ainsi apprendre t\u00f4t \u00e0 fabriquer de l\u2019ample avec du peu, je vous l\u2019ai probablement d\u00e9j\u00e0 dit, fut ma grande sp\u00e9cialit\u00e9, de laquelle on ne tire aucune gloire, ni m\u00e9daille, pas m\u00eame un sourire ni une poign\u00e9e de main. Ce qui est fort utile aussi pour apprendre \u00e0 se passer de toutes ces choses qui mettent un terme au m\u2019\u00eatre, au ma\u00eetre, au m\u00e8tre, ainsi qu\u2019au vers. C\u2019est \u00e0 dire cet arbitraire qu\u2019on trait comme une vache sans lui demander son avis, avant de le conduire au bout du compte \u00e0 l\u2019abattoir, puis l\u2019\u00e9quarrir. A tout cela o\u00f9 me conduit le peu par l\u2019amplement compris de ce peu extrait du suc de tout arbitraire. et c\u2019est donc, comme par hasard, dans la nuit du samedi au dimanche, que je d\u00e9couvre soudain en ouvrant la fen\u00eatre de mon petit bureau, \u00e0 l\u2019\u00e9tage, vers trois heures et vingt deux minutes, juste au bord d\u2019arriver \u00e0 trois heures et vingt trois minutes, dans cet entre-deux, que je parle oiseau couramment. C\u2019est \u00e0 dire en courant en imagination le plus vite que possible dans l\u2019impossible. Sautant all\u00e8grement par dessus le sens, l\u2019apparence, le rance, la crasse dite aussi ordinaire, ou banale, insignifiance, ou fatigue de d\u00e9j\u00e0 vu, entendu, bu, rebut, ou r\u00e9bus, \u00e0 califourchon sur un rayon de lumi\u00e8re pour acc\u00e9l\u00e9rer plus encore cet \u00e9lan vers l\u2019intime de l\u2019intime. Encore pour dire simple imaginez un arbre qui retourne en moins de temps qu\u2019il le faut pour le dire \u00e0 sa graine. et que cette graine ensuite ingurgit\u00e9e par un petit oiseau remonte elle-m\u00eame par un cheminement dans les boyaux les entrailles , \u00e0 la langue commune originelle. Mais possible aussi que tout cela ne soit que fantaisie, r\u00e9sultat d\u2019un coup de chaud essuy\u00e9 avant de p\u00e9n\u00e9trer dans cette nuit si bizarre, mais qui ne le fut point pendant que je la traversais.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/2023-07-08_09.36_09.jpg?1748065224", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023-631.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023-631.html", "title": "8 juillet 2023", "date_published": "2023-07-08T03:23:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:24:16Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

pas beaucoup dormi. assaut de pens\u00e9es, d\u2019images, incontrolable. l\u2019issue est dans respirer. inspirer, expirer. attendre ainsi durant quelques minutes que tout cela s\u2019evanouisse comme c\u2019est venu.<\/p>\n

si je ne cesse de creer le monde pourquoi est- il donc si confus ? et cette confusion provient de quoi. pas de ce monde puisque je ne cesse de le creer. par consequence cette confusion vient de moi.<\/p>\n

mais qui me creer moi dans ce cas ? et pourquoi tant de confusion dans cette creature ? donc ca ne vient pas de la creature puisq\u2019elle est une invention.<\/p>\n

mais d\u2019abord et avant tour qu\u2019appelle tu confusion ?<\/p>\n

respire, oublie \u00e7a<\/p>", "content_text": "pas beaucoup dormi. assaut de pens\u00e9es, d\u2019images, incontrolable. l\u2019issue est dans respirer. inspirer, expirer. attendre ainsi durant quelques minutes que tout cela s\u2019evanouisse comme c\u2019est venu. si je ne cesse de creer le monde pourquoi est- il donc si confus ? et cette confusion provient de quoi. pas de ce monde puisque je ne cesse de le creer. par consequence cette confusion vient de moi. mais qui me creer moi dans ce cas ? et pourquoi tant de confusion dans cette creature ? donc ca ne vient pas de la creature puisq\u2019elle est une invention. mais d\u2019abord et avant tour qu\u2019appelle tu confusion ? respire, oublie \u00e7a", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_2063.webp?1748065207", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023-630.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023-630.html", "title": "8 juillet 2023", "date_published": "2023-07-08T03:20:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:20:59Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Toujours cette sensation douloureuse d\u2019appartenir \u00e0 un monde parral\u00e8le, dont la logique diff\u00e8re totalement du premier. C\u2019est douloureux d\u2019autant que j\u2019\u00e9prouve une sorte de regret de ne pas pouvoir appartenir \u00e0 ce monde que j\u2019apelle g\u00e9neralement « le monde commun. » Mais j\u2019en \u00e9prouve tout autant de regret que de la satisfaction. Peut-\u00eatre par une croyance bizarre en la mathematique qui dit que deux signes \u2013 finissent par faire un +.<\/p>\n

En fait, il m\u2019est difficile de parvenir \u00e0 choisir entre ces deux \u00e9motions autant que de d\u00e9cider appartenir \u00e0 l\u2019un de ces deux mondes. Donc je suis la pupart du temps entre ces deux \u00e9motions comme entre ces deux mondes, c\u2019est la place que je me suis choisie pour pouvoir vivre.<\/p>\n

Donc j\u2019explore un peu des deux. Mais de fa\u00e7on superficielle car une exploration plus profonde serait un risque, un choix qui s\u2019effectuerait malgr\u00e9 moi. Un choix qui proviendrait uniquement de ce d\u00e9sir d\u2019explorer de fond en comble l\u2019un de ces deux mondes, voire m\u00eame par orgueil les deux.<\/p>\n

c\u2019est ainsi que je suis parvenu \u00e0 cette sorte d\u2019equilibre bizarre. J\u2019explore un peu puis je me retire. A quel moment est-ce que je sens qu\u2019il faut se retirer\u2026 Souvent je crois percevoir qu\u2019il s\u2019agit d\u2019une fin en soi. Je ne sais pas vraiment ce que cette expression signifie vraiment mais c\u2019est celle qui vient au moment o\u00f9 je me pose la question. Je crois que j\u2019y vois le plus grand des dangers tout simplement et donc qu\u2019il ne doit s\u2019agir que d\u2019un r\u00e9flexe, une sorte de programme, ce qu\u2019on nomme l\u2019instinct.<\/p>\n

Atteindre une fin en soi mettrait en p\u00e9ril l\u2019un ou l\u2019autre de ces deux mondes, sans doute m\u00eame les deux simultan\u00e9ment.<\/p>", "content_text": "Toujours cette sensation douloureuse d\u2019appartenir \u00e0 un monde parral\u00e8le, dont la logique diff\u00e8re totalement du premier. C\u2019est douloureux d\u2019autant que j\u2019\u00e9prouve une sorte de regret de ne pas pouvoir appartenir \u00e0 ce monde que j\u2019apelle g\u00e9neralement \u00ab le monde commun. \u00bb Mais j\u2019en \u00e9prouve tout autant de regret que de la satisfaction. Peut-\u00eatre par une croyance bizarre en la mathematique qui dit que deux signes \u2013 finissent par faire un +. En fait, il m\u2019est difficile de parvenir \u00e0 choisir entre ces deux \u00e9motions autant que de d\u00e9cider appartenir \u00e0 l\u2019un de ces deux mondes. Donc je suis la pupart du temps entre ces deux \u00e9motions comme entre ces deux mondes, c\u2019est la place que je me suis choisie pour pouvoir vivre. Donc j\u2019explore un peu des deux. Mais de fa\u00e7on superficielle car une exploration plus profonde serait un risque, un choix qui s\u2019effectuerait malgr\u00e9 moi. Un choix qui proviendrait uniquement de ce d\u00e9sir d\u2019explorer de fond en comble l\u2019un de ces deux mondes, voire m\u00eame par orgueil les deux. c\u2019est ainsi que je suis parvenu \u00e0 cette sorte d\u2019equilibre bizarre. J\u2019explore un peu puis je me retire. A quel moment est-ce que je sens qu\u2019il faut se retirer\u2026 Souvent je crois percevoir qu\u2019il s\u2019agit d\u2019une fin en soi. Je ne sais pas vraiment ce que cette expression signifie vraiment mais c\u2019est celle qui vient au moment o\u00f9 je me pose la question. Je crois que j\u2019y vois le plus grand des dangers tout simplement et donc qu\u2019il ne doit s\u2019agir que d\u2019un r\u00e9flexe, une sorte de programme, ce qu\u2019on nomme l\u2019instinct. Atteindre une fin en soi mettrait en p\u00e9ril l\u2019un ou l\u2019autre de ces deux mondes, sans doute m\u00eame les deux simultan\u00e9ment. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_9070.webp?1748065174", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023-629.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023-629.html", "title": "8 juillet 2023", "date_published": "2023-07-08T03:16:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:17:06Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Je regarde une \u00e9mission sur les animaux. Une femme qui a le pouvoir de projeter son esprit vers celui d\u2019un animal, de ressentir dans celui-ci toutes les \u00e9motions qui les traversent ensemble et en m\u00eame temps, une sorte de connection au del\u00e0 du langage commun, de la pens\u00e9e, une communication essentiellement compos\u00e9e d\u2019images, de sensations, d\u2019\u00e9motions. Etrange que \u00e7a ne me surprenne pas. Elle r\u00e9alise l\u2019op\u00e9ration avec un chien qui d\u00e9chir\u00e9 un morceau du doigt de son ma\u00eetre. Celui-ci dit ne comprend pas pourquoi le chien qu\u2019il adore a bien pu faire \u00e7a. L\u2019abandon est \u00e9voqu\u00e9. Il a peur que vous l\u2019abandonniez, il a paniqu\u00e9, et d\u2019ailleurs vous aussi vous avez peur d\u2019\u00eatre abandonn\u00e9, vous avez eu ce genre d\u2019experience dans votre vie ? L\u2019homme est sid\u00e9r\u00e9, il a perdu son p\u00e8re alors qu\u2019il n\u2019etait qu\u2019un tout jeune gar\u00e7on , et plus r\u00e9cemment des personnes tr\u00e8s ch\u00e8res.<\/p>\n

 » Il y a eu une confusion reprend la femme, vous avez d\u00fb avoir tr\u00e8s peur au m\u00eame moment ce qui a provoqu\u00e9 la morsure. Mais d\u00e9s que le chien a compris qu\u2019il avait un morceau de votre doigt dans la bouche il s\u2019est assis et l\u2019a recrach\u00e9, il se sentait penaud d\u2019avoir fait \u00e7a. »<\/p>\n

On la voit ainsi voyager d\u2019un lieu l\u2019autre et rencontrer \u00e0 chaque fois des animaux diff\u00e9rents. Jusqu\u2019\u00e0 ce moment o\u00f9 elle arrive en Allemagne. Dans une for\u00eat des scientifiques \u00e9tudient le comportement d\u2019une variet\u00e9 de corbeaux. Ce sont les seuls \u00e0 utiliser des outils. Les scientifiques voudraient savoir ce qui se passe dans leur t\u00eate pour \u00eatre ainsi aptes \u00e0 r\u00e9cuperer de la nourriture qu\u2019ils ont plac\u00e9 dans une boite. La femme se concentre un instant pendant que justement l\u2019un des corbeaux r\u00e9alise l\u2019exp\u00e9rience. Puis elle fait part de ce qu\u2019elle a ressenti au groupe de scientifiques.<\/p>\n

Le corbeau est capable de fixer son attention sur un but tr\u00e8s longtemps et d\u2019\u00e9tudier plusieurs hypoth\u00e8ses pour y parvenir. Au travers d\u2019images qu\u2019il d\u00e9roule dans son esprit mais aussi par les sensations procur\u00e9es par\u2019les diff\u00e9rents outils qu\u2019il sera susceptible d\u2019utiliser. Par exemple ce petit b\u00e2ton poss\u00e8de une courbure \u00e0 l\u2019une de ses extremit\u00e9s, le corbeau est capable de sentir le morceau de bois d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre de celui-ci et comment il va ainsi extraire de la boite le fruit qui y est d\u00e9pos\u00e9 »<\/p>\n

Les scientifiques sont interloqu\u00e9s. Il n\u2019y a rien de scientifique dans ce qui dit la femme capable de communiquer par son esprit avec celui des animaux.<\/p>\n

En m\u00eame temps que je regarde cette vid\u00e9o je me rends compte \u00e0 quel point je suis incapable de penser comme un corbeau. A quel point, il m\u2019est difficile de penser longtemps \u00e0 quoi que ce soit. Et tandis que j\u2019observe cette apparente carence je vois bien que j\u2019y pense et qu\u2019aussit\u00f4t j\u2019oppose un refus d\u2019y penser plus longtemps.<\/p>", "content_text": "Je regarde une \u00e9mission sur les animaux. Une femme qui a le pouvoir de projeter son esprit vers celui d\u2019un animal, de ressentir dans celui-ci toutes les \u00e9motions qui les traversent ensemble et en m\u00eame temps, une sorte de connection au del\u00e0 du langage commun, de la pens\u00e9e, une communication essentiellement compos\u00e9e d\u2019images, de sensations, d\u2019\u00e9motions. Etrange que \u00e7a ne me surprenne pas. Elle r\u00e9alise l\u2019op\u00e9ration avec un chien qui d\u00e9chir\u00e9 un morceau du doigt de son ma\u00eetre. Celui-ci dit ne comprend pas pourquoi le chien qu\u2019il adore a bien pu faire \u00e7a. L\u2019abandon est \u00e9voqu\u00e9. Il a peur que vous l\u2019abandonniez, il a paniqu\u00e9, et d\u2019ailleurs vous aussi vous avez peur d\u2019\u00eatre abandonn\u00e9, vous avez eu ce genre d\u2019experience dans votre vie ? L\u2019homme est sid\u00e9r\u00e9, il a perdu son p\u00e8re alors qu\u2019il n\u2019etait qu\u2019un tout jeune gar\u00e7on , et plus r\u00e9cemment des personnes tr\u00e8s ch\u00e8res. \u00bb Il y a eu une confusion reprend la femme, vous avez d\u00fb avoir tr\u00e8s peur au m\u00eame moment ce qui a provoqu\u00e9 la morsure. Mais d\u00e9s que le chien a compris qu\u2019il avait un morceau de votre doigt dans la bouche il s\u2019est assis et l\u2019a recrach\u00e9, il se sentait penaud d\u2019avoir fait \u00e7a. \u00bb On la voit ainsi voyager d\u2019un lieu l\u2019autre et rencontrer \u00e0 chaque fois des animaux diff\u00e9rents. Jusqu\u2019\u00e0 ce moment o\u00f9 elle arrive en Allemagne. Dans une for\u00eat des scientifiques \u00e9tudient le comportement d\u2019une variet\u00e9 de corbeaux. Ce sont les seuls \u00e0 utiliser des outils. Les scientifiques voudraient savoir ce qui se passe dans leur t\u00eate pour \u00eatre ainsi aptes \u00e0 r\u00e9cuperer de la nourriture qu\u2019ils ont plac\u00e9 dans une boite. La femme se concentre un instant pendant que justement l\u2019un des corbeaux r\u00e9alise l\u2019exp\u00e9rience. Puis elle fait part de ce qu\u2019elle a ressenti au groupe de scientifiques. Le corbeau est capable de fixer son attention sur un but tr\u00e8s longtemps et d\u2019\u00e9tudier plusieurs hypoth\u00e8ses pour y parvenir. Au travers d\u2019images qu\u2019il d\u00e9roule dans son esprit mais aussi par les sensations procur\u00e9es par\u2019les diff\u00e9rents outils qu\u2019il sera susceptible d\u2019utiliser. Par exemple ce petit b\u00e2ton poss\u00e8de une courbure \u00e0 l\u2019une de ses extremit\u00e9s, le corbeau est capable de sentir le morceau de bois d\u2019un bout \u00e0 l\u2019autre de celui-ci et comment il va ainsi extraire de la boite le fruit qui y est d\u00e9pos\u00e9 \u00bb Les scientifiques sont interloqu\u00e9s. Il n\u2019y a rien de scientifique dans ce qui dit la femme capable de communiquer par son esprit avec celui des animaux. En m\u00eame temps que je regarde cette vid\u00e9o je me rends compte \u00e0 quel point je suis incapable de penser comme un corbeau. A quel point, il m\u2019est difficile de penser longtemps \u00e0 quoi que ce soit. Et tandis que j\u2019observe cette apparente carence je vois bien que j\u2019y pense et qu\u2019aussit\u00f4t j\u2019oppose un refus d\u2019y penser plus longtemps.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_9069.webp?1748065097", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023-628.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023-628.html", "title": "8 juillet 2023", "date_published": "2023-07-08T03:14:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:15:26Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

« cette facult\u00e9 de refus doit bien avoir une utilit\u00e9. il est inconcevable que l\u2019on refuse comme \u00e7a tout syst\u00e8matiquement sans la moindre raison. »<\/p>\n

Quelqu\u2019un essaie de prendre ma d\u00e9fense, mais il s\u2019y prend comme un manche. L\u2019id\u00e9e qu\u2019il faille des raisons pour tout est stupide. D\u2019ailleurs je crois qu\u2019\u00e0 un moment je me suis lev\u00e9, j\u2019ai pouss\u00e9 la porte de la chambre et me suis plant\u00e9 au milieu de la cuisine. Le carrelage sous les pieds \u00e9tait frais et quelqu\u2019un avait mal ferm\u00e9 le robinet de l\u2019\u00e9vier.<\/p>\n

Je les ai regard\u00e9, ils \u00e9taient tous assis autour de la table de la cuisine. Une bonne partie de la famille. C\u2019est \u00e0 ce moment l\u00e0 que j\u2019ai ouvert la bouche pour laisser sortir \u00e7e qu\u2019elle avait envie de dire.<\/p>\n

« Non ! »<\/p>\n

L\u2019un apr\u00e8s l\u2019autre je les ai regard\u00e9 dans le blanc de l\u2019oeil et \u00e0 chaque fois je r\u00e9p\u00e8tais la m\u00eame chose<\/p>\n

« Non ! « <\/p>\n

Je n\u2019\u00e9tais pas en col\u00e8re, je n\u2019\u00e9prouvais pas d\u2019\u00e9motion, de sensation particuli\u00e8re, j\u2019\u00e9tais vide comme jamais je n\u2019avais \u00e9t\u00e9 vide<\/p>\n

j\u2019ai ainsi fait le tour complet de la table pour arriver face \u00e0 mon p\u00e8re<\/p>\n

« Non ! « <\/p>\n

et j\u2019ai m\u00eame pas pu emp\u00eacher ce sourire d\u2019arriver sur mon visage.<\/p>\n

C\u2019est \u00e0 ce moment l\u00e0 que ma m\u00e8re s\u2019est lev\u00e9e et qu\u2019elle a dit « oh mais \u00e7a suffit » \u00e0 elle-m\u00eame. Puis \u00e0 moi :<\/p>\n

\u2013<\/b><\/span> « Assis, pas bouger, pas penser. « <\/p>\n

La vieille dame \u00e0 cot\u00e9 d\u2019elle, sa m\u00e8re, a allum\u00e9 une disque bleu, la fum\u00e9e s\u2019est ajout\u00e9e \u00e0 toutes les odeurs de la cuisine, elle p\u00e9n\u00e8trait la couche de peinture, s\u2019infiltrait dans les moellons des murs de la pi\u00e8ce. Le robinet continuait \u00e0 couler, ploc ploc ploc, quelqu\u2019un a essay\u00e9 de p\u00e9ter dis\u00e7r\u00e8tement en conservant un visage impassible mais ce fut rat\u00e9 on savait tous qui c\u2019\u00e9tait.<\/p>\n

j\u2019ai tir\u00e9 une chaise libre vers moi, je me suis assis et je me suis immobilis\u00e9 sans penser \u00e0 rien. Il ne m\u2019a plus rest\u00e9 bient\u00f4t que mon non qui s\u2019amusait avec le ploc ploc du robinet qui coulait.<\/p>\n

« Non ! ploc ploc Non ! ploc ploc « <\/p>\n

Peu de temps apr\u00e8s tout le monde est parti se coucher. Je me suis lev\u00e9 pour aller resserer le robinet et je l\u2019ai dit moi aussi comme pour ne pas le garder en moi.<\/p>\n

\u2013<\/b><\/span> « Assis, pas bouger, pas penser ». \u00e7a m\u2019a fait rire. puis j\u2019ai d\u00fb retourner dormir.<\/p>", "content_text": "\u00ab cette facult\u00e9 de refus doit bien avoir une utilit\u00e9. il est inconcevable que l\u2019on refuse comme \u00e7a tout syst\u00e8matiquement sans la moindre raison. \u00bb Quelqu\u2019un essaie de prendre ma d\u00e9fense, mais il s\u2019y prend comme un manche. L\u2019id\u00e9e qu\u2019il faille des raisons pour tout est stupide. D\u2019ailleurs je crois qu\u2019\u00e0 un moment je me suis lev\u00e9, j\u2019ai pouss\u00e9 la porte de la chambre et me suis plant\u00e9 au milieu de la cuisine. Le carrelage sous les pieds \u00e9tait frais et quelqu\u2019un avait mal ferm\u00e9 le robinet de l\u2019\u00e9vier. Je les ai regard\u00e9, ils \u00e9taient tous assis autour de la table de la cuisine. Une bonne partie de la famille. C\u2019est \u00e0 ce moment l\u00e0 que j\u2019ai ouvert la bouche pour laisser sortir \u00e7e qu\u2019elle avait envie de dire. \u00ab Non ! \u00bb L\u2019un apr\u00e8s l\u2019autre je les ai regard\u00e9 dans le blanc de l\u2019oeil et \u00e0 chaque fois je r\u00e9p\u00e8tais la m\u00eame chose \u00ab Non ! \u00ab Je n\u2019\u00e9tais pas en col\u00e8re, je n\u2019\u00e9prouvais pas d\u2019\u00e9motion, de sensation particuli\u00e8re, j\u2019\u00e9tais vide comme jamais je n\u2019avais \u00e9t\u00e9 vide j\u2019ai ainsi fait le tour complet de la table pour arriver face \u00e0 mon p\u00e8re \u00ab Non ! \u00ab et j\u2019ai m\u00eame pas pu emp\u00eacher ce sourire d\u2019arriver sur mon visage. C\u2019est \u00e0 ce moment l\u00e0 que ma m\u00e8re s\u2019est lev\u00e9e et qu\u2019elle a dit \u00ab oh mais \u00e7a suffit \u00bb \u00e0 elle-m\u00eame. Puis \u00e0 moi : -\u00ab Assis, pas bouger, pas penser. \u00ab La vieille dame \u00e0 cot\u00e9 d\u2019elle, sa m\u00e8re, a allum\u00e9 une disque bleu, la fum\u00e9e s\u2019est ajout\u00e9e \u00e0 toutes les odeurs de la cuisine, elle p\u00e9n\u00e8trait la couche de peinture, s\u2019infiltrait dans les moellons des murs de la pi\u00e8ce. Le robinet continuait \u00e0 couler, ploc ploc ploc, quelqu\u2019un a essay\u00e9 de p\u00e9ter dis\u00e7r\u00e8tement en conservant un visage impassible mais ce fut rat\u00e9 on savait tous qui c\u2019\u00e9tait. j\u2019ai tir\u00e9 une chaise libre vers moi, je me suis assis et je me suis immobilis\u00e9 sans penser \u00e0 rien. Il ne m\u2019a plus rest\u00e9 bient\u00f4t que mon non qui s\u2019amusait avec le ploc ploc du robinet qui coulait. \u00ab Non! ploc ploc Non ! ploc ploc \u00ab Peu de temps apr\u00e8s tout le monde est parti se coucher. Je me suis lev\u00e9 pour aller resserer le robinet et je l\u2019ai dit moi aussi comme pour ne pas le garder en moi. -\u00ab Assis, pas bouger, pas penser \u00bb. \u00e7a m\u2019a fait rire. puis j\u2019ai d\u00fb retourner dormir.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_9068.webp?1748065225", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/8-juillet-2023.html", "title": "8 juillet 2023", "date_published": "2023-07-08T03:11:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:11:58Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

A chaque nouvelle exposition se repr\u00e9sente le probl\u00e8me de se pr\u00e9senter. C\u2019est un probleme aujourdhui qui n\u2019existait pas hier. Hier aucune difficult\u00e9 ne se pr\u00e9sentait pour dire Je suis ceci Je suis cela. Aujourd\u2019hui c\u2019est devenu un probl\u00e8me parce que je n\u2019arrive pas \u00e0 \u00eatre tout simplement ce que je suis face aux gens. C\u2019est \u00e0 dire que tout le monde vient dans cette salle pour voir mes peintures et \u00e7a ne suffit pas. Ils veulent en plus que je parle que je dise qui suis et pourquoi ceci pourquoi cela. Je ne suis pas fou, juste un peu lache, c\u2019est a dire assez gentil avec les gens en g\u00e9n\u00e9ral. Ils me demandent et, si je le peux, bien sur que je leur donne ce qu\u2019ils demandent. je leur donne m\u00eame de bon coeur. J\u2019ai ainsi beaucoup de discours tr\u00e8s bien rod\u00e9s que je peux d\u00e9biter en mode automtique tout en faisant ce qu\u2019il faut pour que \u00e7a ne ressemble pas \u00e0 quelque chose d\u2019automatique. C\u2019est en cela que je suis \u00e0 la fois gentil et l\u00e0che. Pour ne pas blesser les gens. Mais en fait je me blesse moi m\u00eame souvent en pratiquant cet exercice. Pas gravement, juste de petites \u00e9gratignures. Je m\u2019identifie momentanement \u00e0 ce personnage de peintre que beaucoup desirent connaitre. Mais en fait m\u00eame si je fournissait tous les d\u00e9tails autobiogrgiques possibles de ma vie ils ne la connaitraient pas plus. Ils interpreteraient leur propre histoire \u00e0 partir des \u00e9l\u00e9ments vrais ou faux que je leur fournirais . Je dis vrai et faux parce que je ne sais m\u00eame plus moi m\u00eame ce qui est vrai ou faux, voil\u00e0 une v\u00e9rit\u00e9. Parce que dans le fond je ne m\u2019identifie pas \u00e0 moi-m\u00eame, \u00e0 ce recit de moi-m\u00eame. Je suis rest\u00e9 cet enfant qui bondissait dans les escaliers en empruntant des personnages vus dans des feuilletons t\u00e9l\u00e9. Je n\u2019y croyais que pour jouer un moment \u00e0 \u00eatre ces personnages. Et puis une fois le jeu termin\u00e9 je redevenais cet enfant qui ne s\u2019identifie \u00e0 rien et le fait tr\u00e9s s\u00e9rieusement. C\u2019est \u00e0 dire en opposant un refus cat\u00e9gorique aux identifications ordinaires. Ainsi je ne peux dire que j\u2019ai \u00e9t\u00e9 un \u00e9colier, un bon ou un mauvais \u00e9l\u00e8ve. J\u2019ai travers\u00e9 ma scolarit\u00e9 dans un refus global d\u2019adh\u00e9rer \u00e0 toute identification possible, imaginable. Mieux que cela, j\u2019ai travers\u00e9 ma vie enti\u00e8re ainsi. Et m\u00eame quand j\u2019\u00e9tais gai, quand j\u2019\u00e9tais triste, riche, pauvre, je ne m\u2019identifais pas \u00e0 ces \u00e9motions. Je crois qu\u2019un instinct de libert\u00e9 et aussi ce recul incroyable que cr\u00e9e l\u2019humour m\u2019auront toujours accompagn\u00e9 dans ce refus de m\u2019identifier \u00e0 qui ou quoique ce soit.<\/p>\n

Et maintenant que je me suis present\u00e9 \u00e0 vous, je vous propose que nous partagions cet excellent ros\u00e9 avant qu\u2019il ne se r\u00e9chauffe.<\/p>", "content_text": "A chaque nouvelle exposition se repr\u00e9sente le probl\u00e8me de se pr\u00e9senter. C\u2019est un probleme aujourdhui qui n\u2019existait pas hier. Hier aucune difficult\u00e9 ne se pr\u00e9sentait pour dire Je suis ceci Je suis cela. Aujourd\u2019hui c\u2019est devenu un probl\u00e8me parce que je n\u2019arrive pas \u00e0 \u00eatre tout simplement ce que je suis face aux gens. C\u2019est \u00e0 dire que tout le monde vient dans cette salle pour voir mes peintures et \u00e7a ne suffit pas. Ils veulent en plus que je parle que je dise qui suis et pourquoi ceci pourquoi cela. Je ne suis pas fou, juste un peu lache, c\u2019est a dire assez gentil avec les gens en g\u00e9n\u00e9ral. Ils me demandent et, si je le peux, bien sur que je leur donne ce qu\u2019ils demandent. je leur donne m\u00eame de bon coeur. J\u2019ai ainsi beaucoup de discours tr\u00e8s bien rod\u00e9s que je peux d\u00e9biter en mode automtique tout en faisant ce qu\u2019il faut pour que \u00e7a ne ressemble pas \u00e0 quelque chose d\u2019automatique. C\u2019est en cela que je suis \u00e0 la fois gentil et l\u00e0che. Pour ne pas blesser les gens. Mais en fait je me blesse moi m\u00eame souvent en pratiquant cet exercice. Pas gravement, juste de petites \u00e9gratignures. Je m\u2019identifie momentanement \u00e0 ce personnage de peintre que beaucoup desirent connaitre. Mais en fait m\u00eame si je fournissait tous les d\u00e9tails autobiogrgiques possibles de ma vie ils ne la connaitraient pas plus. Ils interpreteraient leur propre histoire \u00e0 partir des \u00e9l\u00e9ments vrais ou faux que je leur fournirais . Je dis vrai et faux parce que je ne sais m\u00eame plus moi m\u00eame ce qui est vrai ou faux, voil\u00e0 une v\u00e9rit\u00e9. Parce que dans le fond je ne m\u2019identifie pas \u00e0 moi-m\u00eame, \u00e0 ce recit de moi-m\u00eame. Je suis rest\u00e9 cet enfant qui bondissait dans les escaliers en empruntant des personnages vus dans des feuilletons t\u00e9l\u00e9. Je n\u2019y croyais que pour jouer un moment \u00e0 \u00eatre ces personnages. Et puis une fois le jeu termin\u00e9 je redevenais cet enfant qui ne s\u2019identifie \u00e0 rien et le fait tr\u00e9s s\u00e9rieusement. C\u2019est \u00e0 dire en opposant un refus cat\u00e9gorique aux identifications ordinaires. Ainsi je ne peux dire que j\u2019ai \u00e9t\u00e9 un \u00e9colier, un bon ou un mauvais \u00e9l\u00e8ve. J\u2019ai travers\u00e9 ma scolarit\u00e9 dans un refus global d\u2019adh\u00e9rer \u00e0 toute identification possible, imaginable. Mieux que cela, j\u2019ai travers\u00e9 ma vie enti\u00e8re ainsi. Et m\u00eame quand j\u2019\u00e9tais gai, quand j\u2019\u00e9tais triste, riche, pauvre, je ne m\u2019identifais pas \u00e0 ces \u00e9motions. Je crois qu\u2019un instinct de libert\u00e9 et aussi ce recul incroyable que cr\u00e9e l\u2019humour m\u2019auront toujours accompagn\u00e9 dans ce refus de m\u2019identifier \u00e0 qui ou quoique ce soit. Et maintenant que je me suis present\u00e9 \u00e0 vous, je vous propose que nous partagions cet excellent ros\u00e9 avant qu\u2019il ne se r\u00e9chauffe.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_2047.webp?1748065216", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/7-juillet-2023-626.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/7-juillet-2023-626.html", "title": "7 juillet 2023", "date_published": "2023-07-08T03:01:00Z", "date_modified": "2025-01-14T04:02:04Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

la part de soi qu\u2019on livre, jour apr\u00e8s jour pour gagner sa vie c\u2019est la plus grande en nombre d\u2019heures, d\u2019ann\u00e9es. Toujours pens\u00e9 que c\u2019\u00e9tait injuste surtout quand n\u2019a pas de plan de carri\u00e8re, qu\u2019on ne brigue aucun sommet, juste pouvoir vivre correctement. Ensuite il y a la part pour soi qui est d\u2019autant plus productive si je m\u2019en souviens comme d\u2019une tentative d\u2019\u00e9quilibre. Entre ces deux versants, le sas permettant ce retour vers soi, Fran\u00e7ois Bon parle d\u2019un effondrement en soi, quelques minutes n\u00e9cessaires pour d\u00e9compresser, puis on vaquera \u00e0 autre chose, les diveses contingences d\u2019une vie familiale par exemple. De ces quelques minutes pass\u00e9es dans ce relachement d\u2019une tension sociale avant d\u2019en aborder d\u2019autres. Et je demandai tout \u00e0 coup : en est-on conscient ? A bien y penser avec le recul c\u2019etait p\u00e9n\u00e9trer dans ce sas comme dans une dimension \u00e9trange, \u00e0 mi chemin du sommeil et des r\u00eaves. Peut-\u00eatre que le terme hypnagogique pourrait convenir, en tous cas c\u2019est celui qui se pr\u00e9sente pour d\u00e9signer cette vision l\u00e9g\u00e8rement modifi\u00e9e du r\u00e9el de tous les jours. On pr\u00e8te soudain une attention \u00e0 des rythmiques, mouvements des corps, toussements, remuements de bras, de mains, jeux de couleurs de l\u2019environnement, qu\u2019on tente d\u2019associer aux autres sens comme l\u2019ou\u00efe, l\u2019odorat, le toucher. On est l\u00e0 \u00e0 marcher dans une rue mais on est aussi un peu partout en m\u00eame temps, dans une transe. Et si on prend les transports en commun, le fait de rester assis ou debout immobile augmente encore l\u2019effet de ce nulle part et partout. Quelque chose effectivement s\u2019effondre. Peut-\u00eatre un r\u00f4le social auquel on pensait l\u2019instant pr\u00e9c\u00e9dent \u00eatre si solidaire, si soud\u00e9. On ne sait plus vraiment qui l\u2019on est et certainement que c\u2019est cette ignorance dans laquelle on plonge qui nous repose le temps de parvenir aux autres rounds de la journ\u00e9e.<\/p>\n

en pi\u00e9ce jointe la video d\u2019aujourdhui des carnets de F.B<\/a>, qui tombe toujours \u00e9trangement \u00e0 pic.<\/p>", "content_text": "la part de soi qu\u2019on livre, jour apr\u00e8s jour pour gagner sa vie c\u2019est la plus grande en nombre d\u2019heures, d\u2019ann\u00e9es. Toujours pens\u00e9 que c\u2019\u00e9tait injuste surtout quand n\u2019a pas de plan de carri\u00e8re, qu\u2019on ne brigue aucun sommet, juste pouvoir vivre correctement. Ensuite il y a la part pour soi qui est d\u2019autant plus productive si je m\u2019en souviens comme d\u2019une tentative d\u2019\u00e9quilibre. Entre ces deux versants, le sas permettant ce retour vers soi, Fran\u00e7ois Bon parle d\u2019un effondrement en soi, quelques minutes n\u00e9cessaires pour d\u00e9compresser, puis on vaquera \u00e0 autre chose, les diveses contingences d\u2019une vie familiale par exemple. De ces quelques minutes pass\u00e9es dans ce relachement d\u2019une tension sociale avant d\u2019en aborder d\u2019autres. Et je demandai tout \u00e0 coup : en est-on conscient ? A bien y penser avec le recul c\u2019etait p\u00e9n\u00e9trer dans ce sas comme dans une dimension \u00e9trange, \u00e0 mi chemin du sommeil et des r\u00eaves. Peut-\u00eatre que le terme hypnagogique pourrait convenir, en tous cas c\u2019est celui qui se pr\u00e9sente pour d\u00e9signer cette vision l\u00e9g\u00e8rement modifi\u00e9e du r\u00e9el de tous les jours. On pr\u00e8te soudain une attention \u00e0 des rythmiques, mouvements des corps, toussements, remuements de bras, de mains, jeux de couleurs de l\u2019environnement, qu\u2019on tente d\u2019associer aux autres sens comme l\u2019ou\u00efe, l\u2019odorat, le toucher. On est l\u00e0 \u00e0 marcher dans une rue mais on est aussi un peu partout en m\u00eame temps, dans une transe. Et si on prend les transports en commun, le fait de rester assis ou debout immobile augmente encore l\u2019effet de ce nulle part et partout. Quelque chose effectivement s\u2019effondre. Peut-\u00eatre un r\u00f4le social auquel on pensait l\u2019instant pr\u00e9c\u00e9dent \u00eatre si solidaire, si soud\u00e9. On ne sait plus vraiment qui l\u2019on est et certainement que c\u2019est cette ignorance dans laquelle on plonge qui nous repose le temps de parvenir aux autres rounds de la journ\u00e9e. en pi\u00e9ce jointe l[a video d\u2019aujourdhui des carnets de F.B->https:\/\/youtu.be\/4ehTtfuJLzc], qui tombe toujours \u00e9trangement \u00e0 pic.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/image-58.webp?1748065135", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/7-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/7-juillet-2023.html", "title": "7 juillet 2023", "date_published": "2023-07-07T02:58:00Z", "date_modified": "2025-01-14T03:58:57Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

On pourrait s\u2019allonger, se dire que tout ce que l\u2019on a tent\u00e9 pour rester debout ne valait rien. S\u2019\u00e9tendre doucement au sol comme s\u2019\u00e9croulent les apparences, une nappe recouvre la table au ralenti. Comme une fleur s\u2019\u00e9tiole sur la tige. Mais c\u2019est l\u2019\u00e9t\u00e9, ce n\u2019est pas le moment. On trouve encore des raisons c\u2019est fou.<\/p>", "content_text": "On pourrait s\u2019allonger, se dire que tout ce que l\u2019on a tent\u00e9 pour rester debout ne valait rien. S\u2019\u00e9tendre doucement au sol comme s\u2019\u00e9croulent les apparences, une nappe recouvre la table au ralenti. Comme une fleur s\u2019\u00e9tiole sur la tige. Mais c\u2019est l\u2019\u00e9t\u00e9, ce n\u2019est pas le moment. On trouve encore des raisons c\u2019est fou.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_2067.webp?1748065123", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/6-juillet-2023.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/6-juillet-2023.html", "title": "6 juillet 2023", "date_published": "2023-07-06T02:40:00Z", "date_modified": "2025-01-14T03:40:45Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

WordPress est devenu une vraie usine \u00e0 gaz., je ne veux pas payer pour renouveler l\u2019abonnement. Si des fans fortun\u00e9s le d\u00e9sirent ils peuvent le faire, ( me suis fendu de pr\u00e9senter la banni\u00e8re) . Pour mon compte, trop de probl\u00e8mes, pas seulement financiers, depuis que JetPack ( GOOGLE ) est de la partie WordPress c\u2019est du grand n\u2019importe quoi. Et je vois que ce n\u2019est pas fini, maintenant il y a BLAZE pour promouvoir les billets. \u00e7a me blase. C\u2019est \u00e0 dire tu paies t\u2019es lu, tu paies pas tu disparais. Et bien soit, je m\u2019en fous, \u00e7a fait des ann\u00e9es que je m\u2019entraine \u00e0 disparaitre de toutes fa\u00e7ons, une de plus \u00e7a ne m\u2019en bouchera pas un coin.<\/p>\n

Vers la mi-juillet ce blog va donc disparaitre avec tout son contenu. J\u2019ai effectu\u00e9 une sauvegarde pour r\u00e9cup\u00e9rer les billets en local, lire d\u00e9sormais tout \u00e7a \u00e0 t\u00eate repos\u00e9e. Ou pas. Je suis plut\u00f4t tent\u00e9 d\u2019embl\u00e9e par le ou pas.<\/p>\n

De recommencer autrement.<\/p>\n

En attendant de voir, peut-\u00eatre de recommencer sur une version all\u00e9g\u00e9e de ce blog s\u2019il survit \u00e0 mon renoncement de payer je tiens \u00e0 remercier toutes les personnes qui l\u2019ont suivi, bien chaleureusement.<\/p>\n

Amicalement.<\/p>\n

Peinture Chamanique.<\/p>\n

Illustration : Courbet avait fait ce grand tableau pour se moquer de ces grands formats essentiellement pr\u00e9vus pour les sc\u00e8nes mythologiques ou d\u2019histoire. Il a voulu peindre une \u00e9v\u00e9nement banal, un enterrement, un enterrement \u00e0 Ornans. Je trouve tr\u00e8s bien cette image , ad\u00e9quate pour un enterrement de blog.<\/p>", "content_text": "WordPress est devenu une vraie usine \u00e0 gaz., je ne veux pas payer pour renouveler l\u2019abonnement. Si des fans fortun\u00e9s le d\u00e9sirent ils peuvent le faire, ( me suis fendu de pr\u00e9senter la banni\u00e8re) . Pour mon compte, trop de probl\u00e8mes, pas seulement financiers, depuis que JetPack ( GOOGLE ) est de la partie WordPress c\u2019est du grand n\u2019importe quoi. Et je vois que ce n\u2019est pas fini, maintenant il y a BLAZE pour promouvoir les billets. \u00e7a me blase. C\u2019est \u00e0 dire tu paies t\u2019es lu, tu paies pas tu disparais. Et bien soit, je m\u2019en fous, \u00e7a fait des ann\u00e9es que je m\u2019entraine \u00e0 disparaitre de toutes fa\u00e7ons, une de plus \u00e7a ne m\u2019en bouchera pas un coin. Vers la mi-juillet ce blog va donc disparaitre avec tout son contenu. J\u2019ai effectu\u00e9 une sauvegarde pour r\u00e9cup\u00e9rer les billets en local, lire d\u00e9sormais tout \u00e7a \u00e0 t\u00eate repos\u00e9e. Ou pas. Je suis plut\u00f4t tent\u00e9 d\u2019embl\u00e9e par le ou pas. De recommencer autrement. En attendant de voir, peut-\u00eatre de recommencer sur une version all\u00e9g\u00e9e de ce blog s\u2019il survit \u00e0 mon renoncement de payer je tiens \u00e0 remercier toutes les personnes qui l\u2019ont suivi, bien chaleureusement. Amicalement. Peinture Chamanique. Illustration : Courbet avait fait ce grand tableau pour se moquer de ces grands formats essentiellement pr\u00e9vus pour les sc\u00e8nes mythologiques ou d\u2019histoire. Il a voulu peindre une \u00e9v\u00e9nement banal, un enterrement, un enterrement \u00e0 Ornans. Je trouve tr\u00e8s bien cette image , ad\u00e9quate pour un enterrement de blog.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/courbet-un-enterrement-a-ornans.webp?1748065132", "tags": [] } ] }