{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/Le-sas-de-l-ecriture-le-mur-de-Dubuffet.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/Le-sas-de-l-ecriture-le-mur-de-Dubuffet.html", "title": "Le sas de l\u2019\u00e9criture, le mur de Dubuffet", "date_published": "2020-01-23T01:19:00Z", "date_modified": "2025-05-26T00:19:40Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "
Depuis quelque temps, j\u2019\u00e9cris tous les matins. C\u2019est devenu une n\u00e9cessit\u00e9. Un passage oblig\u00e9. Ce que je nomme un sas. Il faut que j\u2019\u00e9crive avant de faire quoi que ce soit d\u2019autre. Avant d\u2019entrer dans la mati\u00e8re du monde. Avant de peindre. Avant m\u00eame de penser.<\/p>\n
WordPress m\u2019y a aid\u00e9, d\u2019une certaine fa\u00e7on. De fa\u00e7on pu\u00e9rile sans doute, mais efficace. Ces petites m\u00e9dailles distribu\u00e9es automatiquement : « Vous avez publi\u00e9 dix jours de suite. Bravo. Continuez. » Cela amuse. Cela conditionne. Cela installe. Apr\u00e8s trente jours, l\u2019habitude est l\u00e0. L\u2019habitude a pris. L\u2019\u00e9criture est devenue le socle. Ce que je dois faire. Ce que je fais.<\/p>\n
Quand j\u2019ai \u00e9crit, j\u2019ai tenu ma part. Ensuite, le jour peut venir.<\/p>\n
Ce matin, apr\u00e8s le texte, je tombe sur une lithographie de Jean Dubuffet. Au mus\u00e9e. Un mur. Une surface noire, r\u00e2peuse, griff\u00e9e. Une procession de figures. Humaines sans l\u2019\u00eatre. Align\u00e9es. Debout. Les bras ouverts ou lev\u00e9s. Le regard vide. Les membres \u00e0 peine \u00e9bauch\u00e9s.<\/p>\n
Je reste longtemps devant. Je ne lis pas. Je regarde. Je ne cherche pas le titre. Je m\u2019en tiens \u00e0 ce que je vois. \u00c0 ce que cela provoque. L\u2019impression d\u2019un monde cuit, fig\u00e9, rong\u00e9. Des corps dans la suie. Des cris coll\u00e9s au silence. Aucun espace. Aucune parole.<\/p>\n
Dubuffet appelait cela Art Brut. C\u2019est un nom, mais ce n\u2019est pas une explication. Ce que je vois, ce sont des empreintes. Des restes. Comme si l\u2019image avait absorb\u00e9 ceux qui la regardaient. Ou peut-\u00eatre ceux qui l\u2019ont faite.<\/p>\n
On ne sait pas d\u2019o\u00f9 ces formes viennent. Elles ne racontent pas. Elles ne d\u00e9signent pas. Elles sont l\u00e0. Elles se tiennent l\u00e0, et elles ne bougent pas. Elles t\u00e9moignent.<\/p>\n
Je pense \u00e0 l\u2019apr\u00e8s-guerre. \u00c0 ce moment o\u00f9 l\u2019art ne peut plus pr\u00e9tendre repr\u00e9senter l\u2019humain comme avant. Trop de morts. Trop de silence. Dubuffet gratte, blesse, attaque la surface. Il refuse la beaut\u00e9, la narration, la culture. Il cherche ailleurs. Dans l\u2019oubli. Dans la marge. Dans les gestes perdus.<\/p>\n
Cette lithographie ne cherche pas \u00e0 s\u00e9duire. Elle ne d\u00e9ploie rien. Elle expose. Elle oppose. Elle oblige.<\/p>\n
Je la regarde encore. J\u2019ai le sentiment que l\u2019\u00e9criture du matin, le besoin de passer par elle, vient du m\u00eame endroit. D\u2019un endroit sans forme. D\u2019un mouvement int\u00e9rieur qu\u2019il faut faire appara\u00eetre, sans forc\u00e9ment comprendre.<\/p>\n
Je quitte la salle. Mais l\u2019image reste. Elle m\u2019accompagne. Comme le texte. Comme la n\u00e9cessit\u00e9.<\/p>\n<\/span> Je suis all\u00e9 au mus\u00e9e pour Picasso. C\u2019\u00e9tait l\u2019intention. La raison. Mais c\u2019est un tableau de S\u00e9raphine qui m\u2019a arr\u00eat\u00e9. Qui m\u2019a pris. Qui m\u2019a retenu.<\/p>\n Je ne savais pas qu\u2019elle \u00e9tait l\u00e0. Ni que j\u2019avais rendez-vous avec cette toile.<\/p>\n Je suis rest\u00e9 longtemps devant. Pas pour comprendre. Pas pour analyser. Juste parce que je ne pouvais pas faire autrement.<\/p>\n \u00c0 l\u2019\u00e9vocation de S\u00e9raphine, une image surgit aussit\u00f4t : Yolande Moreau. L\u2019actrice. Le r\u00f4le. Et puis les deux figures se superposent. L\u2019inconnue. L\u2019interpr\u00e8te. Et devant moi, l\u2019\u0153uvre. Pr\u00e9sente. Enti\u00e8re.<\/p>\n S\u00e9raphine. N\u00e9e dans l\u2019Oise, 1864. L\u2019\u00e9tiquette dit : art na\u00eff. Autodidacte. Religieuse, silencieuse. Elle broyait ses couleurs elle-m\u00eame. Des m\u00e9langes \u00e9tranges. Ripolin et racines. Terre et lumi\u00e8re.<\/p>\n Dans la toile : une partition. En haut, un carr\u00e9 lumineux. En bas, une densit\u00e9. Une obscurit\u00e9 pleine de formes, d\u2019objets, de souvenirs. Toujours la m\u00eame structure. Toujours ce partage. Une part d\u2019\u00e9veil. Une part de nuit.<\/p>\n Il y a l\u00e0 quelque chose de double. D\u2019irr\u00e9conciliable peut-\u00eatre. Une joie travers\u00e9e d\u2019effroi. Une extase qu\u2019habite le cauchemar.<\/p>\n Et je pense \u00e0 Klee. \u00c0 ses notes sur la cr\u00e9ation. \u00c0 cette phrase : il n\u2019y a pas d\u2019unit\u00e9 sans la pr\u00e9sence de deux forces oppos\u00e9es.<\/p>\n Ils sont contemporains. Mais ne se connaissent pas. Lui enseigne. Elle se tait. Lui analyse, pose des mots sur le myst\u00e8re. Elle peint sans mots.<\/p>\n Et pourtant ils sont li\u00e9s. Reli\u00e9s par cette n\u00e9cessit\u00e9 int\u00e9rieure. Ce besoin d\u2019agir contre l\u2019invisible. Ce combat de chaque jour pour sauver quelque chose du chaos.<\/p>\n Je suis frapp\u00e9 de les voir si proches. Une m\u00eame \u00e9nergie les traverse. Une m\u00eame urgence.<\/p>\n Il y a un tableau de Klee, un peu plus loin dans la salle. Plus petit. Plus discret. Il n\u2019attire pas. Il attend.<\/p>\n Je fais le lien. Silencieusement. Quelque chose se tend entre les deux \u0153uvres. Entre les deux pr\u00e9sences. Je ne sais pas ce que c\u2019est. Mais je sais que c\u2019est l\u00e0.<\/p>\n Je quitte la salle. Mais je les porte avec moi.<\/p>\n Je me suis arr\u00eat\u00e9 devant eux. Ils n\u2019appelaient pas, ne cherchaient rien. Ils \u00e9taient l\u00e0.<\/p>\n Des taches sombres, informes, \u00e0 peine d\u00e9finies par un contour h\u00e9sitant. Pas de fond. Pas de surface d\u2019accueil. Juste cette mati\u00e8re grise, trouble, pos\u00e9e sans profondeur mais pourtant charg\u00e9e de silence.<\/p>\n Je savais que c\u2019\u00e9taient des poissons. Il fallait les regarder longtemps pour que cela se confirme. Ils flottaient, suspendus, dans une immobilit\u00e9 sans eau. Leurs yeux, noirs et vides, n\u2019\u00e9taient pas tourn\u00e9s vers moi. Ils ne regardaient rien. Et pourtant je me sentais vu, travers\u00e9.<\/p>\n Il n\u2019y avait ni d\u00e9cor, ni sc\u00e8ne, ni narration.<\/p>\n Seulement ces pr\u00e9sences fragment\u00e9es, obstin\u00e9es, d\u00e9rangeantes, que la peinture refusait de dominer.<\/p>\n Ce n\u2019\u00e9tait pas un tableau \u00e0 comprendre.\nC\u2019\u00e9tait une masse \u00e0 encaisser, une lenteur \u00e0 \u00e9prouver.<\/p>\n Je suis rest\u00e9 l\u00e0 un long moment.\n\u00c0 guetter je ne sais quoi.\n\u00c0 attendre qu\u2019ils se d\u00e9robent ou qu\u2019ils surgissent.<\/p>\n Puis j\u2019ai fini par m\u2019arracher \u00e0 cette fixit\u00e9.\nJ\u2019ai rejoint la lumi\u00e8re du jour, la rumeur de la ville, le passage des heures.<\/p>\n Mais je savais qu\u2019ils n\u2019\u00e9taient pas rest\u00e9s dans la toile.\nIls m\u2019avaient suivi.<\/p>\n<\/blockquote>\n Ils \u00e9taient l\u00e0.\nTaches.\nPas d\u2019appel.\nPas de fond.<\/p>\n Flottants.\nSans eau.\nSans regard.\nMais je fus vu.<\/p>\n Rien.\nPas de d\u00e9cor.\nPas d\u2019histoire.\nPas de sc\u00e8ne.<\/p>\n Pr\u00e9sences.\nR\u00e9sistantes.\nInclassables.<\/p>\n Je suis rest\u00e9.\nIls sont rest\u00e9s.<\/p>\n Je suis parti.\nIls ont suivi.<\/p>\n I stopped before them.\nNo call. No search.\nThey were.<\/p>\n Dark stains. No shape.\nNo ground. No welcome.\nGrey stuff. Floating silence.<\/p>\n Fish, maybe.\nBut waterless.\nStill.\nEyes blank. Not on me.\nStill, I felt seen.<\/p>\n No scene.\nNo story.\nJust them.<\/p>\n I stayed.\nThey stayed.<\/p>\n I left.\nThey followed.<\/p>\n
<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>",
"content_text": " Depuis quelque temps, j\u2019\u00e9cris tous les matins. C\u2019est devenu une n\u00e9cessit\u00e9. Un passage oblig\u00e9. Ce que je nomme un sas. Il faut que j\u2019\u00e9crive avant de faire quoi que ce soit d\u2019autre. Avant d\u2019entrer dans la mati\u00e8re du monde. Avant de peindre. Avant m\u00eame de penser. WordPress m\u2019y a aid\u00e9, d\u2019une certaine fa\u00e7on. De fa\u00e7on pu\u00e9rile sans doute, mais efficace. Ces petites m\u00e9dailles distribu\u00e9es automatiquement : \"Vous avez publi\u00e9 dix jours de suite. Bravo. Continuez.\" Cela amuse. Cela conditionne. Cela installe. Apr\u00e8s trente jours, l\u2019habitude est l\u00e0. L\u2019habitude a pris. L\u2019\u00e9criture est devenue le socle. Ce que je dois faire. Ce que je fais. Quand j\u2019ai \u00e9crit, j\u2019ai tenu ma part. Ensuite, le jour peut venir. Ce matin, apr\u00e8s le texte, je tombe sur une lithographie de Jean Dubuffet. Au mus\u00e9e. Un mur. Une surface noire, r\u00e2peuse, griff\u00e9e. Une procession de figures. Humaines sans l\u2019\u00eatre. Align\u00e9es. Debout. Les bras ouverts ou lev\u00e9s. Le regard vide. Les membres \u00e0 peine \u00e9bauch\u00e9s. Je reste longtemps devant. Je ne lis pas. Je regarde. Je ne cherche pas le titre. Je m\u2019en tiens \u00e0 ce que je vois. \u00c0 ce que cela provoque. L\u2019impression d\u2019un monde cuit, fig\u00e9, rong\u00e9. Des corps dans la suie. Des cris coll\u00e9s au silence. Aucun espace. Aucune parole. Dubuffet appelait cela Art Brut. C\u2019est un nom, mais ce n\u2019est pas une explication. Ce que je vois, ce sont des empreintes. Des restes. Comme si l\u2019image avait absorb\u00e9 ceux qui la regardaient. Ou peut-\u00eatre ceux qui l\u2019ont faite. On ne sait pas d\u2019o\u00f9 ces formes viennent. Elles ne racontent pas. Elles ne d\u00e9signent pas. Elles sont l\u00e0. Elles se tiennent l\u00e0, et elles ne bougent pas. Elles t\u00e9moignent. Je pense \u00e0 l\u2019apr\u00e8s-guerre. \u00c0 ce moment o\u00f9 l\u2019art ne peut plus pr\u00e9tendre repr\u00e9senter l\u2019humain comme avant. Trop de morts. Trop de silence. Dubuffet gratte, blesse, attaque la surface. Il refuse la beaut\u00e9, la narration, la culture. Il cherche ailleurs. Dans l\u2019oubli. Dans la marge. Dans les gestes perdus. Cette lithographie ne cherche pas \u00e0 s\u00e9duire. Elle ne d\u00e9ploie rien. Elle expose. Elle oppose. Elle oblige. Je la regarde encore. J\u2019ai le sentiment que l\u2019\u00e9criture du matin, le besoin de passer par elle, vient du m\u00eame endroit. D\u2019un endroit sans forme. D\u2019un mouvement int\u00e9rieur qu\u2019il faut faire appara\u00eetre, sans forc\u00e9ment comprendre. Je quitte la salle. Mais l\u2019image reste. Elle m\u2019accompagne. Comme le texte. Comme la n\u00e9cessit\u00e9. ",
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\nDevant eux<\/h2>\n
Texte initial<\/h3>\n
\n
\nR\u00e9duction<\/h3>\n
\nTraduction anglaise —<\/h3>\n
Before Them<\/h2>\n
\n<\/span>