{ "version": "https://jsonfeed.org/version/1.1", "title": "Le dibbouk", "home_page_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/", "feed_url": "https:\/\/ledibbouk.net\/spip.php?page=feed_json", "language": "fr-FR", "items": [ { "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/miettes-et-cailloux.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/miettes-et-cailloux.html", "title": "Miettes et cailloux", "date_published": "2025-09-28T10:15:24Z", "date_modified": "2025-09-28T10:26:46Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "

Un mois passe. Court et long \u00e0 la fois, quand il s\u2019agit de r\u00e9capituler. Impression de n\u2019avoir presque rien fait, et pourtant quelque chose s\u2019inscrit : des textes d\u00e9pos\u00e9s ici et l\u00e0, des r\u00e9glages souterrains, des essais discrets. Rien de spectaculaire, rien qui m\u00e9rite d\u2019\u00eatre \u00e9num\u00e9r\u00e9 dans leur exhaustivit\u00e9. Ce serait vite ennuyeux pour le Dibbouk comme pour ses visiteurs.<\/p>\n

Reste l\u2019essentiel. Septembre a vu na\u00eetre plusieurs lignes. Du c\u00f4t\u00e9 de l\u2019\u00e9criture, d\u2019abord. Dix-neuf textes<\/strong> ajout\u00e9s dans la s\u00e9rie Histoire de l\u2019imaginaire<\/a> , un nouveau mot-cl\u00e9 cr\u00e9\u00e9 — synopsis<\/a> — pour rassembler des amorces de fictions, et surtout une rubrique ouverte : Histoire de l\u2019archiviste<\/a>. Elle accompagne l\u2019atelier d\u2019\u00e9criture Boost2<\/a> men\u00e9 par Fran\u00e7ois Bon, auquel je participe \u00e0 distance, par envoi de liens. Deux propositions en septembre, d\u00e9sormais visibles dans la rubrique Ateliers d\u2019\u00e9criture<\/a> , accessible depuis le menu haut du site. Dans la rubrique Fictions, un tout petit texte seulement : V\u00e9hicules<\/a> . Mais il faut compter aussi tout ce travail invisible de r\u00e9\u00e9criture : fragments repris, condens\u00e9s, r\u00e9duits. Du nez au doigt, du scroll \u00e0 la question d\u2019habiter. Jusqu\u2019\u00e0 l\u2019id\u00e9e qu\u2019habiter n\u2019est pas impossible mais reste un probl\u00e8me, que la peinture et l\u2019\u00e9criture transforment en fantasme plus qu\u2019elles ne le r\u00e9solvent.<\/p>\n

C\u00f4t\u00e9 site, septembre a \u00e9t\u00e9 un mois de fondation. R\u00e9vision en profondeur de l\u2019ent\u00eate, meilleure reconnaissance par Google, r\u00e9duction du code dispers\u00e9, actualisation du CSS minifi\u00e9 par Tailwind. J\u2019ai am\u00e9lior\u00e9 les “livres \u00e0 feuilleter” visibles discr\u00e8tement dans les descriptifs de rubriques et de mots cl\u00e9s : la lecture est d\u00e9sormais fluide, m\u00eame si les tables des mati\u00e8res continuent de r\u00e9sister.<\/p>\n

J\u2019ai aussi d\u00e9couvert qu\u2019il \u00e9tait possible de g\u00e9n\u00e9rer automatiquement des PDF regroupant les articles d\u2019une rubrique. Reste \u00e0 travailler la mise en page et la typographie avant de rendre cela public. Une extension graphique est \u00e9galement en r\u00e9flexion : cartes interactives, diagramme de Vorono\u00ef, vue Obsidian.<\/p>\n

Reste \u00e0 travailler la mise en page et la typographie avant de rendre cela public. En parall\u00e8le, premiers pas du c\u00f4t\u00e9 de la newsletter : Les outils sont install\u00e9s, la r\u00e9flexion est lanc\u00e9e. Reste l\u2019h\u00e9sitation : rompre l\u2019anonymat des visiteurs en collectant leurs adresses mail.<\/p>\n

Tout cela ne fait pas un r\u00e9cit unitaire. Ce sont des gestes r\u00e9p\u00e9t\u00e9s, des essais, des reprises. Peut-\u00eatre est-ce l\u00e0 le vrai sens : \u00e9crire, peindre, ajuster. Traverser les \u00e9vidences. Septembre se cl\u00f4t sur ces questions. Octobre s\u2019ouvre sans promesse. Continuer, d\u00e9placer, tester d\u2019autres formes. Voir si l\u2019\u00e9dito lui-m\u00eame reste lettre, carnet, ou prend encore un autre visage. Rien n\u2019est fix\u00e9 : c\u2019est le mouvement qui compte, la seule fa\u00e7on d\u2019habiter ici.<\/p>\n

illustration<\/strong> : (Contes de Perrault, Hetzel, 1867) - Dor\u00e9<\/p>", "content_text": "Un mois passe. Court et long \u00e0 la fois, quand il s\u2019agit de r\u00e9capituler. Impression de n\u2019avoir presque rien fait, et pourtant quelque chose s\u2019inscrit : des textes d\u00e9pos\u00e9s ici et l\u00e0, des r\u00e9glages souterrains, des essais discrets. Rien de spectaculaire, rien qui m\u00e9rite d\u2019\u00eatre \u00e9num\u00e9r\u00e9 dans leur exhaustivit\u00e9. Ce serait vite ennuyeux pour le Dibbouk comme pour ses visiteurs. Reste l\u2019essentiel. Septembre a vu na\u00eetre plusieurs lignes. Du c\u00f4t\u00e9 de l\u2019\u00e9criture, d\u2019abord. **Dix-neuf textes** ajout\u00e9s dans la s\u00e9rie [Histoire de l\u2019imaginaire->https:\/\/ledibbouk.net\/-histoire-de-l-imaginaire-.html] , un nouveau mot-cl\u00e9 cr\u00e9\u00e9 \u2014 [synopsis->https:\/\/ledibbouk.net\/+-synopsis-+.html] \u2014 pour rassembler des amorces de fictions, et surtout une rubrique ouverte : [Histoire de l\u2019archiviste->https:\/\/ledibbouk.net\/-histoire-de-l-archiviste-.html]. Elle accompagne [l\u2019atelier d\u2019\u00e9criture Boost2->https:\/\/www.tierslivre.net\/spip\/spip.php?article5365] men\u00e9 par Fran\u00e7ois Bon, auquel je participe \u00e0 distance, par envoi de liens. Deux propositions en septembre, d\u00e9sormais visibles dans la rubrique [Ateliers d\u2019\u00e9criture->https:\/\/ledibbouk.net\/-ateliers-d-ecriture-.html] , accessible depuis le menu haut du site. Dans la rubrique Fictions, un tout petit texte seulement : [V\u00e9hicules->https:\/\/ledibbouk.net\/vehicules.html] . Mais il faut compter aussi tout ce travail invisible de r\u00e9\u00e9criture : fragments repris, condens\u00e9s, r\u00e9duits. Du nez au doigt, du scroll \u00e0 la question d\u2019habiter. Jusqu\u2019\u00e0 l\u2019id\u00e9e qu\u2019habiter n\u2019est pas impossible mais reste un probl\u00e8me, que la peinture et l\u2019\u00e9criture transforment en fantasme plus qu\u2019elles ne le r\u00e9solvent. C\u00f4t\u00e9 site, septembre a \u00e9t\u00e9 un mois de fondation. R\u00e9vision en profondeur de l\u2019ent\u00eate, meilleure reconnaissance par Google, r\u00e9duction du code dispers\u00e9, actualisation du CSS minifi\u00e9 par Tailwind. J\u2019ai am\u00e9lior\u00e9 les \u201clivres \u00e0 feuilleter\u201d visibles discr\u00e8tement dans les descriptifs de rubriques et de mots cl\u00e9s : la lecture est d\u00e9sormais fluide, m\u00eame si les tables des mati\u00e8res continuent de r\u00e9sister. J\u2019ai aussi d\u00e9couvert qu\u2019il \u00e9tait possible de g\u00e9n\u00e9rer automatiquement des PDF regroupant les articles d\u2019une rubrique. Reste \u00e0 travailler la mise en page et la typographie avant de rendre cela public. Une extension graphique est \u00e9galement en r\u00e9flexion : cartes interactives, diagramme de Vorono\u00ef, vue Obsidian. Reste \u00e0 travailler la mise en page et la typographie avant de rendre cela public. En parall\u00e8le, premiers pas du c\u00f4t\u00e9 de la newsletter : Les outils sont install\u00e9s, la r\u00e9flexion est lanc\u00e9e. Reste l\u2019h\u00e9sitation : rompre l\u2019anonymat des visiteurs en collectant leurs adresses mail. Tout cela ne fait pas un r\u00e9cit unitaire. Ce sont des gestes r\u00e9p\u00e9t\u00e9s, des essais, des reprises. Peut-\u00eatre est-ce l\u00e0 le vrai sens : \u00e9crire, peindre, ajuster. Traverser les \u00e9vidences. Septembre se cl\u00f4t sur ces questions. Octobre s\u2019ouvre sans promesse. Continuer, d\u00e9placer, tester d\u2019autres formes. Voir si l\u2019\u00e9dito lui-m\u00eame reste lettre, carnet, ou prend encore un autre visage. Rien n\u2019est fix\u00e9 : c\u2019est le mouvement qui compte, la seule fa\u00e7on d\u2019habiter ici. **illustration** : (Contes de Perrault, Hetzel, 1867) - Dor\u00e9 ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/ob_4b8b64_capture-d-e-cran-2012-11-15-a-17.png?1759054493", "tags": ["edito"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/tenir-le-travail.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/tenir-le-travail.html", "title": "Tenir le travail ", "date_published": "2025-08-29T10:32:36Z", "date_modified": "2025-08-29T10:32:54Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "

En juillet, j\u2019avais \u00e9crit sur la modestie, en essayant de l\u2019approcher comme on approche la justesse d\u2019un geste. En ao\u00fbt, j\u2019ai parl\u00e9 de honte, de table rase, d\u2019inach\u00e8vement. En septembre, je voudrais ne garder qu\u2019un mot : travail. \u00c9crire n\u2019a rien de magique, rien de glorieux. C\u2019est un m\u00e9tier comme un autre, une suite de gestes r\u00e9p\u00e9t\u00e9s, d\u2019erreurs corrig\u00e9es, de chantiers repris. L\u2019ombre de « l\u2019artiste » s\u2019\u00e9loigne ; reste l\u2019ouvrier, qui reprend son outil chaque matin et avance sans autre promesse que celle d\u2019une continuit\u00e9. C\u2019est dans cette logique de chantiers que les textes se sont organis\u00e9s cet \u00e9t\u00e9. Le premier, le plus avanc\u00e9, ou celui qui m’a tout simplement « tenu » durant ces derni\u00e8res semaines est celui que j\u2019ai r\u00e9uni sous le mot-cl\u00e9 hors-lieu<\/a>\n. Quarante-quatre fragments \u00e9crits depuis un \u00e9cart, social, politique, mental. Des r\u00e9cits de flottement, de d\u00e9saffiliation douce, o\u00f9 la voix se d\u00e9fait de ses appartenances ordinaires pour glisser hors du cadre. J\u2019ai choisi de leur donner une autre forme de lecture : gr\u00e2ce \u00e0 un script en flipbook, on peut les parcourir comme un livre, page apr\u00e8s page, dans une mat\u00e9rialit\u00e9 fragile et provisoire. L\u2019exp\u00e9rience n\u2019est pas close : elle reste en mouvement, mais elle balise d\u00e9j\u00e0 une zone o\u00f9 l\u2019\u00e9criture se tient autrement.<\/p>\n

Un autre chantier, plus r\u00e9cent, s\u2019appelle synopsis<\/a>\n. J\u2019y d\u00e9pose des plans de fiction, des amorces de r\u00e9cits, des structures esquiss\u00e9es. Rien d\u2019achev\u00e9, seulement des points de d\u00e9part, des \u00e9chafaudages. C\u2019est une mani\u00e8re de tenir la trace de ce qui pourrait advenir, d\u2019ouvrir des pistes que d\u2019autres textes viendront peut-\u00eatre reprendre.<\/p>\n

Enfin, j\u2019ai ouvert une nouvelle rubrique, encore invisible dans le plan du site : traductions<\/a> . Le point de d\u00e9part fut une phrase de Lovecraft, dense, r\u00e9barbative, presque intraduisible. ( Merci Fran\u00e7ois Bon ) De l\u00e0, le chantier s\u2019est ouvert \u00e0 d\u2019autres voix tomb\u00e9es dans le domaine public : Ambrose Bierce, Clark Ashton Smith, Robert W. Chambers\u2026 Chaque article propose un extrait original, une traduction litt\u00e9rale, puis une version retravaill\u00e9e. C\u2019est un atelier de traduction mis \u00e0 nu : h\u00e9sitations lexicales, choix de rythme, fid\u00e9lit\u00e9 ou adaptation. Mais c\u2019est aussi un geste intime : accueillir une voix \u00e9trang\u00e8re comme on accueillerait un dibbouk, la laisser entrer, se laisser habiter par son souffle, puis la guider vers ma langue.<\/p>\n

Tout cela reste en cours. Rien n\u2019est d\u00e9finitif, tout peut encore basculer, \u00eatre repris, effac\u00e9. Mais peut-\u00eatre que c\u2019est pr\u00e9cis\u00e9ment \u00e7a, le travail : une obstination modeste, la reprise sans fin des m\u00eames gestes, le refus de l\u2019aur\u00e9ole et de l\u2019ach\u00e8vement. Les textes continuent de pousser, de repousser, avec une vigueur qui souvent me d\u00e9passe.<\/p>\n

Septembre n\u2019apporte donc pas une rupture, mais une reprise. Il prolonge la modestie de juillet et la honte d\u2019ao\u00fbt. Il en tire une le\u00e7on simple : \u00e9crire, traduire, assembler des fragments ou des synopsis, ce n\u2019est pas entretenir un mythe. C\u2019est travailler, chaque jour, avec les outils dont on dispose, pour que quelque chose tienne, un instant au moins, debout.<\/p>", "content_text": " En juillet, j\u2019avais \u00e9crit sur la modestie, en essayant de l\u2019approcher comme on approche la justesse d\u2019un geste. En ao\u00fbt, j\u2019ai parl\u00e9 de honte, de table rase, d\u2019inach\u00e8vement. En septembre, je voudrais ne garder qu\u2019un mot : travail. \u00c9crire n\u2019a rien de magique, rien de glorieux. C\u2019est un m\u00e9tier comme un autre, une suite de gestes r\u00e9p\u00e9t\u00e9s, d\u2019erreurs corrig\u00e9es, de chantiers repris. L\u2019ombre de \u00ab l\u2019artiste \u00bb s\u2019\u00e9loigne ; reste l\u2019ouvrier, qui reprend son outil chaque matin et avance sans autre promesse que celle d\u2019une continuit\u00e9. C\u2019est dans cette logique de chantiers que les textes se sont organis\u00e9s cet \u00e9t\u00e9. Le premier, le plus avanc\u00e9, ou celui qui m'a tout simplement \"tenu\" durant ces derni\u00e8res semaines est celui que j\u2019ai r\u00e9uni sous le mot-cl\u00e9 [hors-lieu](https:\/\/ledibbouk.net\/+-hors-lieu-+.html) . Quarante-quatre fragments \u00e9crits depuis un \u00e9cart, social, politique, mental. Des r\u00e9cits de flottement, de d\u00e9saffiliation douce, o\u00f9 la voix se d\u00e9fait de ses appartenances ordinaires pour glisser hors du cadre. J\u2019ai choisi de leur donner une autre forme de lecture : gr\u00e2ce \u00e0 un script en flipbook, on peut les parcourir comme un livre, page apr\u00e8s page, dans une mat\u00e9rialit\u00e9 fragile et provisoire. L\u2019exp\u00e9rience n\u2019est pas close : elle reste en mouvement, mais elle balise d\u00e9j\u00e0 une zone o\u00f9 l\u2019\u00e9criture se tient autrement. Un autre chantier, plus r\u00e9cent, s\u2019appelle [synopsis](https:\/\/ledibbouk.net\/+-synopsis-+.html) . J\u2019y d\u00e9pose des plans de fiction, des amorces de r\u00e9cits, des structures esquiss\u00e9es. Rien d\u2019achev\u00e9, seulement des points de d\u00e9part, des \u00e9chafaudages. C\u2019est une mani\u00e8re de tenir la trace de ce qui pourrait advenir, d\u2019ouvrir des pistes que d\u2019autres textes viendront peut-\u00eatre reprendre. Enfin, j\u2019ai ouvert une nouvelle rubrique, encore invisible dans le plan du site : [traductions](https:\/\/ledibbouk.net\/-traductions-122-.html) . Le point de d\u00e9part fut une phrase de Lovecraft, dense, r\u00e9barbative, presque intraduisible. ( Merci Fran\u00e7ois Bon ) De l\u00e0, le chantier s\u2019est ouvert \u00e0 d\u2019autres voix tomb\u00e9es dans le domaine public : Ambrose Bierce, Clark Ashton Smith, Robert W. Chambers\u2026 Chaque article propose un extrait original, une traduction litt\u00e9rale, puis une version retravaill\u00e9e. C\u2019est un atelier de traduction mis \u00e0 nu : h\u00e9sitations lexicales, choix de rythme, fid\u00e9lit\u00e9 ou adaptation. Mais c\u2019est aussi un geste intime : accueillir une voix \u00e9trang\u00e8re comme on accueillerait un dibbouk, la laisser entrer, se laisser habiter par son souffle, puis la guider vers ma langue. Tout cela reste en cours. Rien n\u2019est d\u00e9finitif, tout peut encore basculer, \u00eatre repris, effac\u00e9. Mais peut-\u00eatre que c\u2019est pr\u00e9cis\u00e9ment \u00e7a, le travail : une obstination modeste, la reprise sans fin des m\u00eames gestes, le refus de l\u2019aur\u00e9ole et de l\u2019ach\u00e8vement. Les textes continuent de pousser, de repousser, avec une vigueur qui souvent me d\u00e9passe. Septembre n\u2019apporte donc pas une rupture, mais une reprise. Il prolonge la modestie de juillet et la honte d\u2019ao\u00fbt. Il en tire une le\u00e7on simple : \u00e9crire, traduire, assembler des fragments ou des synopsis, ce n\u2019est pas entretenir un mythe. C\u2019est travailler, chaque jour, avec les outils dont on dispose, pour que quelque chose tienne, un instant au moins, debout. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/obstination.jpg?1756463551", "tags": ["edito"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/table-rase.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/table-rase.html", "title": "Table rase ", "date_published": "2025-07-28T08:57:49Z", "date_modified": "2025-07-28T08:57:49Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "

Nouvelle version du site. Une de plus. Rien de r\u00e9volutionnaire, rien de parfaitement en place non plus. Le chantier du chantier. Une structure qui change encore, comme si le site devait suivre l\u2019\u00e9tat d\u2019esprit — ou l\u2019instabilit\u00e9 — de celui qui l\u2019\u00e9crit. Ce n\u2019est pas un lancement. Plut\u00f4t un passage. Une table rase partielle, forc\u00e9ment incompl\u00e8te. Les textes, eux, continuent d\u2019arriver sans plan. Ils s\u2019accumulent, repoussent, s\u2019obstinent. Je ne peux faire autrement qu’ainsi, pas faute d’avoir essay\u00e9. Dr\u00f4le de sentiment parfois \u00e0 me le dire \u00e0 voix haute.<\/p>\n

Est-ce vraiment de la honte ? Et s\u2019il fallait passer par elle pour atteindre cette fameuse notion de modestie<\/em> dont je parlais d\u00e9but juillet. Il y aurait donc un cheminement parall\u00e8le. Rien ne le laisse appara\u00eetre dans ces textes. Sauf peut-\u00eatre l\u2019inach\u00e8vement dans lequel, toujours, ils se tiennent. Toujours pr\u00eats \u00e0 basculer — soit vers une forme plus consensuelle, soit dans la corbeille. La corbeille de l\u2019autre. Y en a-t-il une autre ? Ai-je, moi, une corbeille personnelle ? Un lieu dans lequel jeter all\u00e8grement ce qui ne me conviendrait pas ? Le probl\u00e8me serait alors que rien ne me convient — comme tout. Le probl\u00e8me vient de ce que, \u00e0 un moment, dans le sillage du temps, le choix s\u2019est envol\u00e9. La capacit\u00e9 de s\u2019appuyer sur cette chose tellement salutaire : le choix.<\/p>\n

Alors, c\u2019est souvent ainsi que les choses s\u2019ach\u00e8vent — et recommencent — chez toi. Par un sas \u00e9trange, d\u00e9sar\u00e7onnant. Soit la disparition pure et simple. Soit la table rase. Avec, en secret, cette promesse enfantine : si l\u2019on rase tout, on verra bien ce qui repoussera. Car les choses repoussent. Elles repoussent avec une certaine vigueur, une obstination. Elles te repoussent aussi dans certains retranchements auxquels tu ne t\u2019attends pas.<\/p>", "content_text": " Nouvelle version du site. Une de plus. Rien de r\u00e9volutionnaire, rien de parfaitement en place non plus. Le chantier du chantier. Une structure qui change encore, comme si le site devait suivre l\u2019\u00e9tat d\u2019esprit \u2014 ou l\u2019instabilit\u00e9 \u2014 de celui qui l\u2019\u00e9crit. Ce n\u2019est pas un lancement. Plut\u00f4t un passage. Une table rase partielle, forc\u00e9ment incompl\u00e8te. Les textes, eux, continuent d\u2019arriver sans plan. Ils s\u2019accumulent, repoussent, s\u2019obstinent. Je ne peux faire autrement qu'ainsi, pas faute d'avoir essay\u00e9. Dr\u00f4le de sentiment parfois \u00e0 me le dire \u00e0 voix haute. Est-ce vraiment de la honte ? Et s\u2019il fallait passer par elle pour atteindre cette fameuse notion de *modestie* dont je parlais d\u00e9but juillet. Il y aurait donc un cheminement parall\u00e8le. Rien ne le laisse appara\u00eetre dans ces textes. Sauf peut-\u00eatre l\u2019inach\u00e8vement dans lequel, toujours, ils se tiennent. Toujours pr\u00eats \u00e0 basculer \u2014 soit vers une forme plus consensuelle, soit dans la corbeille. La corbeille de l\u2019autre. Y en a-t-il une autre ? Ai-je, moi, une corbeille personnelle ? Un lieu dans lequel jeter all\u00e8grement ce qui ne me conviendrait pas ? Le probl\u00e8me serait alors que rien ne me convient \u2014 comme tout. Le probl\u00e8me vient de ce que, \u00e0 un moment, dans le sillage du temps, le choix s\u2019est envol\u00e9. La capacit\u00e9 de s\u2019appuyer sur cette chose tellement salutaire : le choix. Alors, c\u2019est souvent ainsi que les choses s\u2019ach\u00e8vent \u2014 et recommencent \u2014 chez toi. Par un sas \u00e9trange, d\u00e9sar\u00e7onnant. Soit la disparition pure et simple. Soit la table rase. Avec, en secret, cette promesse enfantine : si l\u2019on rase tout, on verra bien ce qui repoussera. Car les choses repoussent. Elles repoussent avec une certaine vigueur, une obstination. Elles te repoussent aussi dans certains retranchements auxquels tu ne t\u2019attends pas. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/capture_d_ecran_du_2025-07-28_10-47-09.png?1753693018", "tags": ["edito"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/point-de-vue-et-quete-de-modestie.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/point-de-vue-et-quete-de-modestie.html", "title": "Point de vue et qu\u00eate de modestie", "date_published": "2025-07-01T07:07:14Z", "date_modified": "2025-07-01T07:07:25Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "

Le point de vue, c’est ce rep\u00e8re \u00e0 partir duquel une perspective se d\u00e9ploie. Il peut y avoir autant de perspectives que de points de vue. Dans cet \u00e9dito de juillet, j’aimerais dresser une sorte de cahier des charges de ce que je vais \u00e9crire durant ce mois.<\/p>\n

L’atelier d’\u00e9criture de Fran\u00e7ois Bon, auquel je participe d\u00e9sormais depuis 2022, me semble \u00eatre un bon guide pour \u00e9viter les sorties de route, bien que je ne sache encore rien de son contenu au moment o\u00f9 j’\u00e9cris ces lignes. Ce qu’il faudra surtout travailler, ce sera une certaine id\u00e9e de la modestie. Ce sera ma contrainte prioritaire et personnelle.<\/p>\n

Pour cela, faire table rase de tout ce que je crois savoir de la modestie peut \u00eatre un bon point de d\u00e9part. Il me semble, pour rejoindre mon obsession de peintre concernant la justesse, que la modestie n’est pas loin d’en \u00eatre le synonyme.<\/p>\n

\u00catre modeste, ce n’est pas chercher une posture, une position. Ce n’est pas se fier \u00e0 une vieille id\u00e9e de verticalit\u00e9, pas plus qu’\u00e0 un curseur sur lequel on aurait pouvoir d’agir. La modestie tient en grande partie du m\u00eame myst\u00e8re que la justesse. On sait que c’est juste quand \u00e7a l’est, sans avoir besoin d’expliquer, d’\u00e9piloguer.<\/p>\n

Dans l’attente d’un usage \u00e0 venir de ces textes, j’ai d\u00e9cid\u00e9 de les classer temporairement toujours dans la cat\u00e9gorie des carnets, mais sous le mot-cl\u00e9 « Recto_verso ».<\/p>\n

L’\u00e9criture comme forme de r\u00e9sistance\nPour le moment, pas de partage sur les r\u00e9seaux sociaux. Ceci afin de rester le plus concentr\u00e9 possible sur l’acte d’\u00e9crire au jour le jour. Se d\u00e9barrasser de l’inutile, du superflu, de l’aga\u00e7ant. Les temp\u00e9ratures montent en m\u00eame temps que mon d\u00e9go\u00fbt des \u00e9v\u00e9nements g\u00e9opolitiques. Impossible de ne pas constater \u00e0 quel point l’histoire est cyclique et comment, aux prises avec la r\u00e9p\u00e9tition du m\u00eame, nous sommes impuissants, faibles, vuln\u00e9rables face \u00e0 l’injustice, au cynisme, \u00e0 la b\u00eatise des pr\u00e9tendus grands de ce monde. Il ne s’agit pas de se boucher les yeux pour autant, mais de trouver une autre fa\u00e7on de r\u00e9sister que celle qu’on adopte par r\u00e9flexe, par habitude, par l\u00e2chet\u00e9 aussi bien souvent.<\/p>\n

L’\u00e9criture n’est pas de prime abord une arme de destruction massive ; elle n’explique rien, elle ne justifie ni n’excuse rien. Elle est juste un acte marquant une r\u00e9gularit\u00e9, quelque chose peut-\u00eatre de na\u00eff comme tenir une promesse, le respect d’une parole donn\u00e9e. C’est ma mani\u00e8re d’\u00eatre l\u00e0, \u00e0 la fois seul et avec toutes et tous.<\/p>\n

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div>", "content_text": " Le point de vue, c'est ce rep\u00e8re \u00e0 partir duquel une perspective se d\u00e9ploie. Il peut y avoir autant de perspectives que de points de vue. Dans cet \u00e9dito de juillet, j'aimerais dresser une sorte de cahier des charges de ce que je vais \u00e9crire durant ce mois. L'atelier d'\u00e9criture de Fran\u00e7ois Bon, auquel je participe d\u00e9sormais depuis 2022, me semble \u00eatre un bon guide pour \u00e9viter les sorties de route, bien que je ne sache encore rien de son contenu au moment o\u00f9 j'\u00e9cris ces lignes. Ce qu'il faudra surtout travailler, ce sera une certaine id\u00e9e de la modestie. Ce sera ma contrainte prioritaire et personnelle. Pour cela, faire table rase de tout ce que je crois savoir de la modestie peut \u00eatre un bon point de d\u00e9part. Il me semble, pour rejoindre mon obsession de peintre concernant la justesse, que la modestie n'est pas loin d'en \u00eatre le synonyme. \u00catre modeste, ce n'est pas chercher une posture, une position. Ce n'est pas se fier \u00e0 une vieille id\u00e9e de verticalit\u00e9, pas plus qu'\u00e0 un curseur sur lequel on aurait pouvoir d'agir. La modestie tient en grande partie du m\u00eame myst\u00e8re que la justesse. On sait que c'est juste quand \u00e7a l'est, sans avoir besoin d'expliquer, d'\u00e9piloguer. Dans l'attente d'un usage \u00e0 venir de ces textes, j'ai d\u00e9cid\u00e9 de les classer temporairement toujours dans la cat\u00e9gorie des carnets, mais sous le mot-cl\u00e9 \"Recto_verso\". L'\u00e9criture comme forme de r\u00e9sistance Pour le moment, pas de partage sur les r\u00e9seaux sociaux. Ceci afin de rester le plus concentr\u00e9 possible sur l'acte d'\u00e9crire au jour le jour. Se d\u00e9barrasser de l'inutile, du superflu, de l'aga\u00e7ant. Les temp\u00e9ratures montent en m\u00eame temps que mon d\u00e9go\u00fbt des \u00e9v\u00e9nements g\u00e9opolitiques. Impossible de ne pas constater \u00e0 quel point l'histoire est cyclique et comment, aux prises avec la r\u00e9p\u00e9tition du m\u00eame, nous sommes impuissants, faibles, vuln\u00e9rables face \u00e0 l'injustice, au cynisme, \u00e0 la b\u00eatise des pr\u00e9tendus grands de ce monde. Il ne s'agit pas de se boucher les yeux pour autant, mais de trouver une autre fa\u00e7on de r\u00e9sister que celle qu'on adopte par r\u00e9flexe, par habitude, par l\u00e2chet\u00e9 aussi bien souvent. L'\u00e9criture n'est pas de prime abord une arme de destruction massive ; elle n'explique rien, elle ne justifie ni n'excuse rien. Elle est juste un acte marquant une r\u00e9gularit\u00e9, quelque chose peut-\u00eatre de na\u00eff comme tenir une promesse, le respect d'une parole donn\u00e9e. C'est ma mani\u00e8re d'\u00eatre l\u00e0, \u00e0 la fois seul et avec toutes et tous. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/img_3601.jpg?1751352768", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/rien-que-ca.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/rien-que-ca.html", "title": "Rien que \u00e7a", "date_published": "2025-05-28T08:52:43Z", "date_modified": "2025-05-28T09:05:30Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>
\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Mai, c\u2019est fini. Ou presque.\nEncore \u00e9crit. Trop, sans doute. Pas bien. Pas mal. Trop. Des d\u00e9buts, des restes, des choses ouvertes, jamais referm\u00e9es. Des phrases qui tra\u00eenent. Qui s\u2019accrochent. Qui tombent. Pas de plan. Pas de projet. Une suite. Une suite de rien. \u00c7a recommence. \u00c7a s\u2019empile. \u00c7a fatigue. Mais \u00e7a continue.<\/p>\n

Le site ? Un atelier. Ou un chantier. Ou un corps. On ne sait plus. Il y a des choses pos\u00e9es l\u00e0. Des bouts de textes. Des bouts d\u2019id\u00e9es. \u00c0 moiti\u00e9 pris, \u00e0 moiti\u00e9 l\u00e2ch\u00e9s. Des choses commenc\u00e9es. Des choses arr\u00eat\u00e9es. Des choses jamais d\u00e9cid\u00e9es. Des titres sans suite. Des fins sans d\u00e9but. \u00c7a tient. \u00c0 peine.<\/p>\n

On voudrait faire propre. \u00c9laguer. Ranger. Montrer que \u00e7a avance. Que \u00e7a a un sens. Mais non. C\u2019est l\u00e0. Comme \u00e7a. C\u2019est ce qu\u2019il y a. Trop, mal, flou. Et pourtant on s\u2019y retrouve. Un peu. On revient. On recommence.<\/p>\n

Ce n\u2019est pas rien. Ce n\u2019est pas quelque chose non plus. Ce n\u2019est pas ce qu\u2019on voulait. Ce n\u2019est pas ce qu\u2019on veut. C\u2019est ce qu\u2019il y a.<\/p>\n

Alors on laisse. Les h\u00e9sitations, les reprises, les manques. On montre m\u00eame. On montre que \u00e7a fatigue. Que \u00e7a use. Mais que \u00e7a s\u2019\u00e9crit. Encore. Un peu.<\/p>\n

Et peut-\u00eatre, un jour, on trouvera. Une ligne. Une voix. Un fil. Ou pas. Mais en attendant, c\u2019est l\u00e0. C\u2019est \u00e7a. Le site. Le moment. Apr\u00e8s mai, juin. Rien que \u00e7a<\/p>\n


\n

Just That<\/h2>\n

May\u2019s over. Almost. Still writing. Too much, probably. Not good. Not bad. Just too much. Starts, leftovers, half-open things. Sentences lying around. Clinging on. Falling off. No plan. No project. A sequence. A sequence of nothing. Again. It piles up. It wears down. But it goes on.<\/p>\n

The site ? A workshop. Or a building site. Or a body. Hard to say. Things left lying around. Bits of texts. Bits of ideas. Half caught, half dropped. Things begun. Things stopped. Things undecided. Titles with no follow-up. Endings with no beginning. It holds. Barely.<\/p>\n

You\u2019d like it clean. Trimmed. Filed. Show it moves. That it means something. But no. It\u2019s there. Like that. That\u2019s what there is. Too much, wrong, blurry. Still, you find your way. A little. You go back. You start again.<\/p>\n

It\u2019s not nothing. Not quite something either. Not what you wanted. Not what you want. It\u2019s what there is.<\/p>\n

So you leave it. The hesitations, the returns, the gaps. You show them. You show it wears you out. But you write. Still. A little.<\/p>\n

And maybe, one day, something will come. A line. A voice. A thread. Or not. But until then, it\u2019s here. That\u2019s it. The site. The moment. May goes. June begins.<\/p>", "content_text": " Mai, c\u2019est fini. Ou presque. Encore \u00e9crit. Trop, sans doute. Pas bien. Pas mal. Trop. Des d\u00e9buts, des restes, des choses ouvertes, jamais referm\u00e9es. Des phrases qui tra\u00eenent. Qui s\u2019accrochent. Qui tombent. Pas de plan. Pas de projet. Une suite. Une suite de rien. \u00c7a recommence. \u00c7a s\u2019empile. \u00c7a fatigue. Mais \u00e7a continue. Le site ? Un atelier. Ou un chantier. Ou un corps. On ne sait plus. Il y a des choses pos\u00e9es l\u00e0. Des bouts de textes. Des bouts d\u2019id\u00e9es. \u00c0 moiti\u00e9 pris, \u00e0 moiti\u00e9 l\u00e2ch\u00e9s. Des choses commenc\u00e9es. Des choses arr\u00eat\u00e9es. Des choses jamais d\u00e9cid\u00e9es. Des titres sans suite. Des fins sans d\u00e9but. \u00c7a tient. \u00c0 peine. On voudrait faire propre. \u00c9laguer. Ranger. Montrer que \u00e7a avance. Que \u00e7a a un sens. Mais non. C\u2019est l\u00e0. Comme \u00e7a. C\u2019est ce qu\u2019il y a. Trop, mal, flou. Et pourtant on s\u2019y retrouve. Un peu. On revient. On recommence. Ce n\u2019est pas rien. Ce n\u2019est pas quelque chose non plus. Ce n\u2019est pas ce qu\u2019on voulait. Ce n\u2019est pas ce qu\u2019on veut. C\u2019est ce qu\u2019il y a. Alors on laisse. Les h\u00e9sitations, les reprises, les manques. On montre m\u00eame. On montre que \u00e7a fatigue. Que \u00e7a use. Mais que \u00e7a s\u2019\u00e9crit. Encore. Un peu. Et peut-\u00eatre, un jour, on trouvera. Une ligne. Une voix. Un fil. Ou pas. Mais en attendant, c\u2019est l\u00e0. C\u2019est \u00e7a. Le site. Le moment. Apr\u00e8s mai, juin. Rien que \u00e7a --- ## Just That May\u2019s over. Almost. Still writing. Too much, probably. Not good. Not bad. Just too much. Starts, leftovers, half-open things. Sentences lying around. Clinging on. Falling off. No plan. No project. A sequence. A sequence of nothing. Again. It piles up. It wears down. But it goes on. The site? A workshop. Or a building site. Or a body. Hard to say. Things left lying around. Bits of texts. Bits of ideas. Half caught, half dropped. Things begun. Things stopped. Things undecided. Titles with no follow-up. Endings with no beginning. It holds. Barely. You\u2019d like it clean. Trimmed. Filed. Show it moves. That it means something. But no. It\u2019s there. Like that. That\u2019s what there is. Too much, wrong, blurry. Still, you find your way. A little. You go back. You start again. It\u2019s not nothing. Not quite something either. Not what you wanted. Not what you want. It\u2019s what there is. So you leave it. The hesitations, the returns, the gaps. You show them. You show it wears you out. But you write. Still. A little. And maybe, one day, something will come. A line. A voice. A thread. Or not. But until then, it\u2019s here. That\u2019s it. The site. The moment. May goes. June begins. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/bureau.jpg?1748421917", "tags": ["edito"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/Intelligence-relativement-artificielle.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/Intelligence-relativement-artificielle.html", "title": "Intelligence relativement artificielle", "date_published": "2025-05-01T20:03:51Z", "date_modified": "2025-05-28T09:05:48Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Ce devait \u00eatre simple.<\/p>\n

On avait promis monts et merveilles, pr\u00e9dictions claires et r\u00e9solutions imm\u00e9diates. L\u2019intelligence artificielle, disait-on, ferait tout : le code, la mise en page, les ajustements au pixel pr\u00e8s, voire l\u2019architecture enti\u00e8re du site — si l\u2019on consentait \u00e0 lui parler gentiment. On n\u2019aurait plus qu\u2019\u00e0 dire ce qu\u2019on veut. M\u00eame plus besoin de savoir le dire bien.<\/p>\n

Or voil\u00e0 qu\u2019apr\u00e8s quelques jours, quelques essais, quelques commandes promptes et polies, rien ne s\u2019aligne comme pr\u00e9vu. Les marges glissent, les sections flottent, les composants r\u00e9calcitrants prennent des airs d\u2019ind\u00e9pendance. L\u2019IA r\u00e9pond, oui, toujours. Elle propose, elle sugg\u00e8re, elle hallucine parfois. Mais elle ne sait pas. Du moins, pas ce qu\u2019on n\u2019a pas su formuler.<\/p>\n

C\u2019est qu\u2019il manque une chose. Une chose qui ne se code pas. Une structure. Une vision, peut-\u00eatre. Un plan d\u2019ensemble, encore \u00e0 inventer — ou \u00e0 reconna\u00eetre, au hasard d\u2019un d\u00e9tour. Et cela, il faut bien quelqu\u2019un pour y penser. Quelqu\u2019un de non artificiel, de vaguement \u00e9puis\u00e9 mais encore capable de discernement, qui sache, par exemple, qu\u2019un site n\u2019est pas une collection d\u2019\u00e9l\u00e9ments bien rang\u00e9s, mais une proposition d\u2019espace. Une ambiance.<\/p>\n

C\u2019est donc en chantier, oui. Encore un peu. Et tant mieux si cela prend du temps : il reste des zones d\u2019ombre o\u00f9 l\u2019intuition travaille, des retards qui prot\u00e8gent le sens, et cette obstination tranquille des d\u00e9veloppeurs \u00e0 vouloir, co\u00fbte que co\u00fbte, faire les choses justement. Pas parfaitement, non : justement.<\/p>\n

Voil\u00e0 pourtant qu\u2019une nouvelle formule du site commence \u00e0 poindre — plus th\u00e9matique, plus guid\u00e9e. Les anciens liens, eux, persistent en marge, dans la barre lat\u00e9rale de [l’accueil\u2192https:\/\/ledibbouk.net\/<\/a>], comme les derniers feuillets d\u2019un carnet de bord qu\u2019on feuillette encore, par habitude — jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019un jour, sans bruit, ils cessent d\u2019\u00eatre utiles.<\/p>\n

Illustration : huile sur toile, avril 2025 P.B<\/p>", "content_text": " Ce devait \u00eatre simple. On avait promis monts et merveilles, pr\u00e9dictions claires et r\u00e9solutions imm\u00e9diates. L\u2019intelligence artificielle, disait-on, ferait tout : le code, la mise en page, les ajustements au pixel pr\u00e8s, voire l\u2019architecture enti\u00e8re du site \u2014 si l\u2019on consentait \u00e0 lui parler gentiment. On n\u2019aurait plus qu\u2019\u00e0 dire ce qu\u2019on veut. M\u00eame plus besoin de savoir le dire bien. Or voil\u00e0 qu\u2019apr\u00e8s quelques jours, quelques essais, quelques commandes promptes et polies, rien ne s\u2019aligne comme pr\u00e9vu. Les marges glissent, les sections flottent, les composants r\u00e9calcitrants prennent des airs d\u2019ind\u00e9pendance. L\u2019IA r\u00e9pond, oui, toujours. Elle propose, elle sugg\u00e8re, elle hallucine parfois. Mais elle ne sait pas. Du moins, pas ce qu\u2019on n\u2019a pas su formuler. C\u2019est qu\u2019il manque une chose. Une chose qui ne se code pas. Une structure. Une vision, peut-\u00eatre. Un plan d\u2019ensemble, encore \u00e0 inventer \u2014 ou \u00e0 reconna\u00eetre, au hasard d\u2019un d\u00e9tour. Et cela, il faut bien quelqu\u2019un pour y penser. Quelqu\u2019un de non artificiel, de vaguement \u00e9puis\u00e9 mais encore capable de discernement, qui sache, par exemple, qu\u2019un site n\u2019est pas une collection d\u2019\u00e9l\u00e9ments bien rang\u00e9s, mais une proposition d\u2019espace. Une ambiance. C\u2019est donc en chantier, oui. Encore un peu. Et tant mieux si cela prend du temps : il reste des zones d\u2019ombre o\u00f9 l\u2019intuition travaille, des retards qui prot\u00e8gent le sens, et cette obstination tranquille des d\u00e9veloppeurs \u00e0 vouloir, co\u00fbte que co\u00fbte, faire les choses justement. Pas parfaitement, non : justement. Voil\u00e0 pourtant qu\u2019une nouvelle formule du site commence \u00e0 poindre \u2014 plus th\u00e9matique, plus guid\u00e9e. Les anciens liens, eux, persistent en marge, dans la barre lat\u00e9rale de [l'accueil\u2192https:\/\/ledibbouk.net\/], comme les derniers feuillets d\u2019un carnet de bord qu\u2019on feuillette encore, par habitude \u2014 jusqu\u2019\u00e0 ce qu\u2019un jour, sans bruit, ils cessent d\u2019\u00eatre utiles. Illustration: huile sur toile, avril 2025 P.B ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/edito-mai-2025.jpg?1748065186", "tags": ["edito"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/Une-saison-de-vase-et-de-feu.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/Une-saison-de-vase-et-de-feu.html", "title": "Une saison de vase et de feu", "date_published": "2025-03-31T10:19:37Z", "date_modified": "2025-05-28T09:06:02Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Avril commence dans une \u00e9trange ambivalence. Je ne suis pas tranquille — et en m\u00eame temps, profond\u00e9ment si. Tellement profond\u00e9ment que \u00e7a m\u2019inqui\u00e8te un peu. Je lis beaucoup, j\u2019\u00e9cris tout autant, j\u2019essaie de donner une forme \u00e0 ce qui m\u2019\u00e9chappe encore. J\u2019ai m\u00eame esquiss\u00e9 un agenda, comme une petite promesse \u00e0 moi-m\u00eame, un pacte discret pour maintenir un cap.<\/p>\n

Le printemps arrive, oui. Mais ce n\u2019est pas un printemps \u00e9clatant. C\u2019est une saison trouble, faite de d\u00e9composition et de crues, comme si le renouveau devait surgir \u00e0 travers la vase. Le mot renaissance<\/em> me vient, mais je le repousse aussit\u00f4t — trop charg\u00e9, trop galvaud\u00e9. Pourtant, quelque chose pousse, \u00e0 travers le d\u00e9sordre.<\/p>\n

Je d\u00e9couvre, je red\u00e9couvre. Le Roi des Rats<\/em> de China Mi\u00e9ville m\u2019a pris par surprise. Ce roi-l\u00e0, c\u2019est un autre Dibbouk. Il marche sur les m\u00eames lignes bris\u00e9es, parle \u00e0 la m\u00eame zone trouble de la m\u00e9moire. Et moi qui croyais encore avoir invent\u00e9 quelque chose\u2026 C\u2019est mon ignorance, je crois, qui me blesse le plus souvent.<\/p>\n

Dehors, le monde s\u2019effondre. Ce que je vois aujourd\u2019hui, je ne sais m\u00eame plus comment le nommer. On dit « nazisme » faute de mieux, mais il me semble que nous sommes en pr\u00e9sence d\u2019une violence encore plus nue, plus basse, d\u00e9li\u00e9e de toute id\u00e9ologie. Une violence sans but, juste pour le profit. Une orgie terminale. Et personne ne s\u2019oppose vraiment. M\u00eame l\u2019opposition me semble orchestr\u00e9e, r\u00e9gul\u00e9e par ce qu\u2019elle d\u00e9nonce.<\/p>\n

Alors j\u2019\u00e9cris. Pas pour sauver quoi que ce soit. L\u2019\u00e9criture ne sauve pas. Elle ne fait que creuser un rythme, une pulsation. Elle fait tenir debout. Elle donne forme au n\u00e9ant, un peu, pas plus. \u00c9crire, c\u2019est recommencer \u00e0 z\u00e9ro, toujours. C\u2019est Sisyphe, oui. Ce n\u2019est pas h\u00e9ro\u00efque. C\u2019est simplement ce que je sais faire. Comme d\u2019autres prennent leur bus \u00e0 l\u2019aube.<\/p>\n

Le Dibbouk continue de muter. J\u2019ai chang\u00e9 un peu la mise en page, je suis pass\u00e9 \u00e0 Tailwind CSS, en bidouilleur honn\u00eate. Une refonte est en cours, plus s\u00e9rieuse, plus propre. Les digests de carnets ? Stand by. Ils reviendront. Je me concentre aussi sur un roman, new weird, influenc\u00e9 par Mi\u00e9ville. Douze chapitres. Pas de plan. J\u2019avance \u00e0 l\u2019aveugle. Je m\u2019essouffle, mais j\u2019apprends.<\/p>\n

Je partage mes textes sur X, Mastodon, Seenthis. Pas pour faire du bruit. Juste pour tendre une main. Pour rencontrer peut-\u00eatre quelqu\u2019un, quelque part, que \u00e7a touche. Je ne suis pas tr\u00e8s bon en communication. Je le sais. Mais je sais \u00e9crire. Et lire. Et c\u2019est encore ce qui me sauve, un peu.<\/p>\n

Ce mois-ci, j\u2019\u00e9coute les Stones, les Beatles. Non par nostalgie. Pour l\u2019\u00e9nergie. Pour le rythme. Pour faire ce que j\u2019ai \u00e0 faire.<\/p>", "content_text": " \n\nAvril commence dans une \u00e9trange ambivalence. Je ne suis pas tranquille \u2014 et en m\u00eame temps, profond\u00e9ment si. Tellement profond\u00e9ment que \u00e7a m\u2019inqui\u00e8te un peu. Je lis beaucoup, j\u2019\u00e9cris tout autant, j\u2019essaie de donner une forme \u00e0 ce qui m\u2019\u00e9chappe encore. J\u2019ai m\u00eame esquiss\u00e9 un agenda, comme une petite promesse \u00e0 moi-m\u00eame, un pacte discret pour maintenir un cap. \n\nLe printemps arrive, oui. Mais ce n\u2019est pas un printemps \u00e9clatant. C\u2019est une saison trouble, faite de d\u00e9composition et de crues, comme si le renouveau devait surgir \u00e0 travers la vase. Le mot renaissance me vient, mais je le repousse aussit\u00f4t \u2014 trop charg\u00e9, trop galvaud\u00e9. Pourtant, quelque chose pousse, \u00e0 travers le d\u00e9sordre. \n\nJe d\u00e9couvre, je red\u00e9couvre. Le Roi des Rats de China Mi\u00e9ville m\u2019a pris par surprise. Ce roi-l\u00e0, c\u2019est un autre Dibbouk. Il marche sur les m\u00eames lignes bris\u00e9es, parle \u00e0 la m\u00eame zone trouble de la m\u00e9moire. Et moi qui croyais encore avoir invent\u00e9 quelque chose\u2026 C\u2019est mon ignorance, je crois, qui me blesse le plus souvent. \n\nDehors, le monde s\u2019effondre. Ce que je vois aujourd\u2019hui, je ne sais m\u00eame plus comment le nommer. On dit \u00ab nazisme \u00bb faute de mieux, mais il me semble que nous sommes en pr\u00e9sence d\u2019une violence encore plus nue, plus basse, d\u00e9li\u00e9e de toute id\u00e9ologie. Une violence sans but, juste pour le profit. Une orgie terminale. Et personne ne s\u2019oppose vraiment. M\u00eame l\u2019opposition me semble orchestr\u00e9e, r\u00e9gul\u00e9e par ce qu\u2019elle d\u00e9nonce. \n\nAlors j\u2019\u00e9cris. Pas pour sauver quoi que ce soit. L\u2019\u00e9criture ne sauve pas. Elle ne fait que creuser un rythme, une pulsation. Elle fait tenir debout. Elle donne forme au n\u00e9ant, un peu, pas plus. \u00c9crire, c\u2019est recommencer \u00e0 z\u00e9ro, toujours. C\u2019est Sisyphe, oui. Ce n\u2019est pas h\u00e9ro\u00efque. C\u2019est simplement ce que je sais faire. Comme d\u2019autres prennent leur bus \u00e0 l\u2019aube. \n\nLe Dibbouk continue de muter. J\u2019ai chang\u00e9 un peu la mise en page, je suis pass\u00e9 \u00e0 Tailwind CSS, en bidouilleur honn\u00eate. Une refonte est en cours, plus s\u00e9rieuse, plus propre. Les digests de carnets ? Stand by. Ils reviendront. Je me concentre aussi sur un roman, new weird, influenc\u00e9 par Mi\u00e9ville. Douze chapitres. Pas de plan. J\u2019avance \u00e0 l\u2019aveugle. Je m\u2019essouffle, mais j\u2019apprends. \n\nJe partage mes textes sur X, Mastodon, Seenthis. Pas pour faire du bruit. Juste pour tendre une main. Pour rencontrer peut-\u00eatre quelqu\u2019un, quelque part, que \u00e7a touche. Je ne suis pas tr\u00e8s bon en communication. Je le sais. Mais je sais \u00e9crire. Et lire. Et c\u2019est encore ce qui me sauve, un peu. \n\nCe mois-ci, j\u2019\u00e9coute les Stones, les Beatles. Non par nostalgie. Pour l\u2019\u00e9nergie. Pour le rythme. Pour faire ce que j\u2019ai \u00e0 faire. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/fautrier-tete-d-otage.jpg?1748065061", "tags": ["new weird", "edito"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/Tenir-tete.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/Tenir-tete.html", "title": "Tenir t\u00eate ", "date_published": "2025-03-01T21:57:23Z", "date_modified": "2025-05-28T09:06:15Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Voici f\u00e9vrier qui s\u2019en va, emportant avec lui son cort\u00e8ge d\u2019\u00e9v\u00e9nements, certains pr\u00e9visibles, d\u2019autres plus abrupts, inattendus. J\u2019h\u00e9site \u00e0 en dresser l\u2019inventaire, \u00e0 en peser la teneur. Disons simplement qu\u2019ils rel\u00e8vent de l\u2019inhabituel, ou peut-\u00eatre de cette routine du monde que l\u2019on croit sans cesse in\u00e9dite alors qu\u2019elle ne fait que r\u00e9p\u00e9ter ses cycles sous d\u2019autres costumes.<\/p>\n

Mais cette fois, il y a du vacarme. Une \u00e9poque qui grince, qui tangue, secou\u00e9e par des secousses violentes, des fissures profondes. Ce qui semblait stable ne l\u2019est plus. Ce qui passait inaper\u00e7u s\u2019impose \u00e0 nous avec la brutalit\u00e9 de l\u2019\u00e9vidence. Il y a du bouleversement dans l\u2019air \u2013 et pas seulement dans l\u2019air, dans la chair des choses, dans le langage, dans les silences que l\u2019on voudrait imposer. \u00c9crire devient plus qu\u2019une habitude, une n\u00e9cessit\u00e9. Car si les mots vacillent, c\u2019est que quelque chose cherche \u00e0 les faire taire.<\/p>\n

Les jours rallongent, la lumi\u00e8re revient sans se soucier des turbulences humaines. J\u2019observe ce retour des saisons avec une certaine perplexit\u00e9, conscient que je ne sais toujours pas ce que j\u2019attends, ni si j\u2019attends quelque chose.<\/p>\n

Sur le site, les exp\u00e9rimentations continuent. La rubrique Digest<\/strong> \u2013 condens\u00e9 mensuel des carnets \u2013 a disparu, mais peut-\u00eatre rena\u00eetra-t-elle sous une autre forme. Recueil<\/strong>, elle, tient bon, \u00e0 sa mani\u00e8re : une tentative d\u2019assembler al\u00e9atoirement des fragments \u00e9pars pour composer du neuf, du mouvant. Je ne renonce pas. L\u2019architecture du site \u00e9volue en r\u00e9ponse \u00e0 ces tentatives, sans plan pr\u00e9d\u00e9fini, avec cette souplesse propre aux espaces num\u00e9riques o\u00f9 rien ne fane tout \u00e0 fait.<\/p>\n

Pendant ce temps, j\u2019ai recentr\u00e9 mon attention sur mon travail d\u2019enseignant, sur l\u2019\u00e9criture quotidienne. Tenter de maintenir la discipline du mot, creuser la phrase, ne pas se laisser emporter par la vitesse ambiante. \u00c9crire, encore. Parce que tant que l\u2019on peut \u00e9crire, tout n\u2019est pas encore fig\u00e9. Parce que la publication m\u00eame \u2013 le simple fait de poser des mots dans un espace o\u00f9 d\u2019autres peuvent les voir, les lire, s\u2019en emparer \u2013 est une libert\u00e9 qu\u2019il faut sans cesse d\u00e9fendre. Dans un monde qui se contracte, qui se tend sous le poids des interdits nouveaux, des censures insidieuses, pouvoir encore publier des textes est un acte de r\u00e9sistance.<\/p>\n

Le Dibbouk s\u2019est fait plus discret ces derniers jours, moins mordant. Serait-il fatigu\u00e9 ? Ou bien est-ce moi qui lui laisse moins de place ? Peut-\u00eatre est-il parvenu \u00e0 la fin d\u2019un cycle, pr\u00eat \u00e0 muer ou \u00e0 dispara\u00eetre momentan\u00e9ment.<\/p>\n

Cet \u00e9dito tient lieu de lettre ouverte, travers\u00e9e par le vent. Je me demande si un forum ou une newsletter auraient leur place ici. Mais je tiens \u00e0 la nature du site : un espace o\u00f9 nul n\u2019est tenu de liker, de commenter, d\u2019affirmer sa pr\u00e9sence. Un lieu d\u2019anonymat, o\u00f9 les passant\u00b7es sont libres d\u2019aller et venir sans avoir \u00e0 se nommer. Car d\u00e8s qu\u2019un nom, un visage s\u2019imposent, l\u2019\u00e9quilibre change. Et puis, n\u2019est-on pas plus \u00e0 l\u2019aise dans l\u2019absence de jugement, loin des jeux de miroirs sociaux ?<\/p>\n

Le Dibbouk, fid\u00e8le \u00e0 lui-m\u00eame, s\u2019\u00e9broue et grommelle : « Tu parles trop, mon gars. \u00c9pluche donc quelques patates, ce sera plus utile. » Il est de mauvaise humeur, comme toujours. N\u00e9glig\u00e9, r\u00e2leur, r\u00e9solument insupportable. C\u2019est peut-\u00eatre pour \u00e7a que je l\u2019appr\u00e9cie encore. On finit par aimer les d\u00e9fauts des \u00eatres plus que leurs qualit\u00e9s.<\/p>\n

Alors, c\u00e9l\u00e9brons la fin de l\u2019hiver, mais sans trop nous d\u00e9couvrir. Le printemps viendra bien assez t\u00f4t. Qui vivra verra. Et si les beaux jours eux-m\u00eames ne r\u00eavent de rien, r\u00eavons \u00e0 leur place.<\/p>\n

Musique : Nick Cave & Warren Ellis - Song For Jesse (The Assassination of Jesse James)<\/p>", "content_text": " Voici f\u00e9vrier qui s\u2019en va, emportant avec lui son cort\u00e8ge d\u2019\u00e9v\u00e9nements, certains pr\u00e9visibles, d\u2019autres plus abrupts, inattendus. J\u2019h\u00e9site \u00e0 en dresser l\u2019inventaire, \u00e0 en peser la teneur. Disons simplement qu\u2019ils rel\u00e8vent de l\u2019inhabituel, ou peut-\u00eatre de cette routine du monde que l\u2019on croit sans cesse in\u00e9dite alors qu\u2019elle ne fait que r\u00e9p\u00e9ter ses cycles sous d\u2019autres costumes. Mais cette fois, il y a du vacarme. Une \u00e9poque qui grince, qui tangue, secou\u00e9e par des secousses violentes, des fissures profondes. Ce qui semblait stable ne l\u2019est plus. Ce qui passait inaper\u00e7u s\u2019impose \u00e0 nous avec la brutalit\u00e9 de l\u2019\u00e9vidence. Il y a du bouleversement dans l\u2019air \u2013 et pas seulement dans l\u2019air, dans la chair des choses, dans le langage, dans les silences que l\u2019on voudrait imposer. \u00c9crire devient plus qu\u2019une habitude, une n\u00e9cessit\u00e9. Car si les mots vacillent, c\u2019est que quelque chose cherche \u00e0 les faire taire. Les jours rallongent, la lumi\u00e8re revient sans se soucier des turbulences humaines. J\u2019observe ce retour des saisons avec une certaine perplexit\u00e9, conscient que je ne sais toujours pas ce que j\u2019attends, ni si j\u2019attends quelque chose. Sur le site, les exp\u00e9rimentations continuent. La rubrique {{Digest}} \u2013 condens\u00e9 mensuel des carnets \u2013 a disparu, mais peut-\u00eatre rena\u00eetra-t-elle sous une autre forme. {{Recueil}}, elle, tient bon, \u00e0 sa mani\u00e8re : une tentative d\u2019assembler al\u00e9atoirement des fragments \u00e9pars pour composer du neuf, du mouvant. Je ne renonce pas. L\u2019architecture du site \u00e9volue en r\u00e9ponse \u00e0 ces tentatives, sans plan pr\u00e9d\u00e9fini, avec cette souplesse propre aux espaces num\u00e9riques o\u00f9 rien ne fane tout \u00e0 fait. Pendant ce temps, j\u2019ai recentr\u00e9 mon attention sur mon travail d\u2019enseignant, sur l\u2019\u00e9criture quotidienne. Tenter de maintenir la discipline du mot, creuser la phrase, ne pas se laisser emporter par la vitesse ambiante. \u00c9crire, encore. Parce que tant que l\u2019on peut \u00e9crire, tout n\u2019est pas encore fig\u00e9. Parce que la publication m\u00eame \u2013 le simple fait de poser des mots dans un espace o\u00f9 d\u2019autres peuvent les voir, les lire, s\u2019en emparer \u2013 est une libert\u00e9 qu\u2019il faut sans cesse d\u00e9fendre. Dans un monde qui se contracte, qui se tend sous le poids des interdits nouveaux, des censures insidieuses, pouvoir encore publier des textes est un acte de r\u00e9sistance. Le Dibbouk s\u2019est fait plus discret ces derniers jours, moins mordant. Serait-il fatigu\u00e9 ? Ou bien est-ce moi qui lui laisse moins de place ? Peut-\u00eatre est-il parvenu \u00e0 la fin d\u2019un cycle, pr\u00eat \u00e0 muer ou \u00e0 dispara\u00eetre momentan\u00e9ment. Cet \u00e9dito tient lieu de lettre ouverte, travers\u00e9e par le vent. Je me demande si un forum ou une newsletter auraient leur place ici. Mais je tiens \u00e0 la nature du site : un espace o\u00f9 nul n\u2019est tenu de liker, de commenter, d\u2019affirmer sa pr\u00e9sence. Un lieu d\u2019anonymat, o\u00f9 les passant\u00b7es sont libres d\u2019aller et venir sans avoir \u00e0 se nommer. Car d\u00e8s qu\u2019un nom, un visage s\u2019imposent, l\u2019\u00e9quilibre change. Et puis, n\u2019est-on pas plus \u00e0 l\u2019aise dans l\u2019absence de jugement, loin des jeux de miroirs sociaux ? Le Dibbouk, fid\u00e8le \u00e0 lui-m\u00eame, s\u2019\u00e9broue et grommelle : \"Tu parles trop, mon gars. \u00c9pluche donc quelques patates, ce sera plus utile.\" Il est de mauvaise humeur, comme toujours. N\u00e9glig\u00e9, r\u00e2leur, r\u00e9solument insupportable. C\u2019est peut-\u00eatre pour \u00e7a que je l\u2019appr\u00e9cie encore. On finit par aimer les d\u00e9fauts des \u00eatres plus que leurs qualit\u00e9s. Alors, c\u00e9l\u00e9brons la fin de l\u2019hiver, mais sans trop nous d\u00e9couvrir. Le printemps viendra bien assez t\u00f4t. Qui vivra verra. Et si les beaux jours eux-m\u00eames ne r\u00eavent de rien, r\u00eavons \u00e0 leur place. Musique : Nick Cave & Warren Ellis - Song For Jesse (The Assassination of Jesse James)", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/s_il_est_minuit_dans_le_siecle.webp?1748065225", "tags": ["edito"] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/ecrire-au-bord-du-monde.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/ecrire-au-bord-du-monde.html", "title": "\u00c9crire au bord du monde", "date_published": "2025-02-01T05:51:12Z", "date_modified": "2025-02-01T05:53:57Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n \n\t\t<\/a>\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Quelque chose a chang\u00e9. Les mots ne glissent plus de la m\u00eame mani\u00e8re sur la page. L\u2019\u00e9poque gronde, et avec elle, les phrases vacillent. Le r\u00e9el se fissure sous nos yeux : crises politiques, bouleversements climatiques, guerres qui s\u2019\u00e9ternisent, r\u00e9voltes qui grondent, silences impos\u00e9s. L\u2019\u00e9crivain, qu\u2019il le veuille ou non, devient guetteur. Il capte les secousses, les signaux faibles, les bruits souterrains qui annoncent les basculements \u00e0 venir.<\/p>\n

Nous traversons une \u00e9poque de bruit et de saturation. Partout, les discours s\u2019entrechoquent, s\u2019annulent, se confondent. L\u2019information d\u00e9ferle, les v\u00e9rit\u00e9s se fragmentent. Dans ce tumulte, l\u2019\u00e9criture doit redevenir un espace d\u2019\u00e9coute. \u00c9coute des corps en lutte, des existences marginalis\u00e9es, des r\u00e9cits qui peinent \u00e0 trouver place dans le vacarme ambiant.<\/p>\n

Aujourd\u2019hui, \u00e9crire exige une pr\u00e9sence accrue. Une attention non seulement au visible, mais aussi aux interstices : ces moments de bascule imperceptibles o\u00f9 tout pourrait chavirer. Dans les rues, dans les regards, dans l\u2019infime. La litt\u00e9rature ne peut plus se contenter d\u2019\u00eatre un refuge hors du monde. Elle est travers\u00e9e par lui, imbib\u00e9e de son chaos, marqu\u00e9e par sa violence et ses \u00e9lans de survie.<\/p>\n

Dans l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e, o\u00f9 tout se consume dans l\u2019instant, la litt\u00e9rature joue un r\u00f4le essentiel : celui de ralentir, de retenir, de creuser la m\u00e9moire. Face aux r\u00e9cits dominants qui effacent et recomposent l\u2019histoire selon leurs propres int\u00e9r\u00eats, elle invente d\u2019autres contre-r\u00e9cits, d\u2019autres mani\u00e8res d\u2019habiter le temps.<\/p>\n

Regarde : les soul\u00e8vements qui s\u2019\u00e9teignent, la m\u00e9moire des luttes qui s\u2019efface trop vite, les destins que l\u2019oubli menace. L\u2019\u00e9crivain est l\u00e0 pour recueillir ce qui menace de dispara\u00eetre. Pour rendre justice aux silences, aux fractures, aux voix tenues \u00e0 distance.<\/p>\n

\u00c9crire reste un geste solitaire. Une mani\u00e8re de creuser, \u00e0 contre-courant. La page blanche n\u2019ob\u00e9it \u00e0 personne. Elle attend que les mots justes surgissent, que la voix trouve son timbre singulier.<\/p>\n

Aujourd\u2019hui plus que jamais, la litt\u00e9rature n\u2019a pas \u00e0 se justifier. Elle n\u2019est pas un luxe, ni un divertissement anodin. Elle existe dans cet espace fragile entre observation et cr\u00e9ation, entre engagement et d\u00e9rive intime. Elle ne sauve pas le monde, mais elle le scrute, le r\u00e9invente, en capte les secousses.<\/p>\n

Peut-\u00eatre est-ce l\u00e0 sa force la plus vive : transformer le chaos en mati\u00e8re sensible, en gestes d\u2019\u00e9criture qui, loin de tout bruit inutile, cherchent ce qui doit \u00eatre dit.<\/p>\n

Et parfois, ne pas \u00e9crire est aussi une forme de r\u00e9sistance.<\/p>", "content_text": "Quelque chose a chang\u00e9. Les mots ne glissent plus de la m\u00eame mani\u00e8re sur la page. L\u2019\u00e9poque gronde, et avec elle, les phrases vacillent. Le r\u00e9el se fissure sous nos yeux : crises politiques, bouleversements climatiques, guerres qui s\u2019\u00e9ternisent, r\u00e9voltes qui grondent, silences impos\u00e9s. L\u2019\u00e9crivain, qu\u2019il le veuille ou non, devient guetteur. Il capte les secousses, les signaux faibles, les bruits souterrains qui annoncent les basculements \u00e0 venir. Nous traversons une \u00e9poque de bruit et de saturation. Partout, les discours s\u2019entrechoquent, s\u2019annulent, se confondent. L\u2019information d\u00e9ferle, les v\u00e9rit\u00e9s se fragmentent. Dans ce tumulte, l\u2019\u00e9criture doit redevenir un espace d\u2019\u00e9coute. \u00c9coute des corps en lutte, des existences marginalis\u00e9es, des r\u00e9cits qui peinent \u00e0 trouver place dans le vacarme ambiant. Aujourd\u2019hui, \u00e9crire exige une pr\u00e9sence accrue. Une attention non seulement au visible, mais aussi aux interstices : ces moments de bascule imperceptibles o\u00f9 tout pourrait chavirer. Dans les rues, dans les regards, dans l\u2019infime. La litt\u00e9rature ne peut plus se contenter d\u2019\u00eatre un refuge hors du monde. Elle est travers\u00e9e par lui, imbib\u00e9e de son chaos, marqu\u00e9e par sa violence et ses \u00e9lans de survie. Dans l\u2019acc\u00e9l\u00e9ration g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e, o\u00f9 tout se consume dans l\u2019instant, la litt\u00e9rature joue un r\u00f4le essentiel : celui de ralentir, de retenir, de creuser la m\u00e9moire. Face aux r\u00e9cits dominants qui effacent et recomposent l\u2019histoire selon leurs propres int\u00e9r\u00eats, elle invente d\u2019autres contre-r\u00e9cits, d\u2019autres mani\u00e8res d\u2019habiter le temps. Regarde : les soul\u00e8vements qui s\u2019\u00e9teignent, la m\u00e9moire des luttes qui s\u2019efface trop vite, les destins que l\u2019oubli menace. L\u2019\u00e9crivain est l\u00e0 pour recueillir ce qui menace de dispara\u00eetre. Pour rendre justice aux silences, aux fractures, aux voix tenues \u00e0 distance. \u00c9crire reste un geste solitaire. Une mani\u00e8re de creuser, \u00e0 contre-courant. La page blanche n\u2019ob\u00e9it \u00e0 personne. Elle attend que les mots justes surgissent, que la voix trouve son timbre singulier. Aujourd\u2019hui plus que jamais, la litt\u00e9rature n\u2019a pas \u00e0 se justifier. Elle n\u2019est pas un luxe, ni un divertissement anodin. Elle existe dans cet espace fragile entre observation et cr\u00e9ation, entre engagement et d\u00e9rive intime. Elle ne sauve pas le monde, mais elle le scrute, le r\u00e9invente, en capte les secousses. Peut-\u00eatre est-ce l\u00e0 sa force la plus vive : transformer le chaos en mati\u00e8re sensible, en gestes d\u2019\u00e9criture qui, loin de tout bruit inutile, cherchent ce qui doit \u00eatre dit. Et parfois, ne pas \u00e9crire est aussi une forme de r\u00e9sistance. ", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/fb33cd79-97e1-4fd8-99b4-c07ebbb703de.webp?1748065137", "tags": [] } ,{ "id": "https:\/\/ledibbouk.net\/l-intention-d-amitie.html", "url": "https:\/\/ledibbouk.net\/l-intention-d-amitie.html", "title": "L\u2019intention d\u2019amiti\u00e9 ", "date_published": "2025-01-13T23:53:00Z", "date_modified": "2025-05-28T09:06:27Z", "author": {"name": "Patrick Blanchon"}, "content_html": "<\/span>

\n
\n\n\n\t\t\n<\/figure>\n<\/div><\/span>\n

Parfois, tout semble \u00e0 sa place, mais une part de nous reste en attente. L’intention d’amiti\u00e9, c’est ce geste discret qui nous pousse \u00e0 avancer, sans grande certitude. Pas une promesse, pas un contrat, juste une main tendue, m\u00eame dans l’obscurit\u00e9. Parfois, personne ne la saisit. Parfois, si.<\/p>\n

J’ai appris que l’amiti\u00e9 n’est ni un \u00e9difice solide, ni une garantie. Elle est fragile, fluide. Une \u00e9nergie qui circule, un lien invisible qui existe, m\u00eame quand on ne le voit pas.<\/p>\n

Ce site, je le vois comme une halte. Un endroit simple o\u00f9 poser quelques mots, \u00e9changer des regards \u00e9crits, repartir ensuite. Rien de spectaculaire, juste un espace ouvert, discret, o\u00f9 chacun peut trouver son rythme.<\/p>\n

Merci d’\u00eatre l\u00e0, un instant ou plus. Peut-\u00eatre sommes-nous d\u00e9j\u00e0 reli\u00e9s, ou peut-\u00eatre pas encore. Quoi qu’il en soit, l’intention est l\u00e0. Et c’est d\u00e9j\u00e0 beaucoup.<\/p>", "content_text": " Parfois, tout semble \u00e0 sa place, mais une part de nous reste en attente. L'intention d'amiti\u00e9, c'est ce geste discret qui nous pousse \u00e0 avancer, sans grande certitude. Pas une promesse, pas un contrat, juste une main tendue, m\u00eame dans l'obscurit\u00e9. Parfois, personne ne la saisit. Parfois, si. J'ai appris que l'amiti\u00e9 n'est ni un \u00e9difice solide, ni une garantie. Elle est fragile, fluide. Une \u00e9nergie qui circule, un lien invisible qui existe, m\u00eame quand on ne le voit pas. Ce site, je le vois comme une halte. Un endroit simple o\u00f9 poser quelques mots, \u00e9changer des regards \u00e9crits, repartir ensuite. Rien de spectaculaire, juste un espace ouvert, discret, o\u00f9 chacun peut trouver son rythme. Merci d'\u00eatre l\u00e0, un instant ou plus. Peut-\u00eatre sommes-nous d\u00e9j\u00e0 reli\u00e9s, ou peut-\u00eatre pas encore. Quoi qu'il en soit, l'intention est l\u00e0. Et c'est d\u00e9j\u00e0 beaucoup.", "image": "https:\/\/ledibbouk.net\/IMG\/logo\/roman-opalka-02-2.jpg?1748065168", "tags": ["edito"] } ] }