a rolling stone<\/em> cr\u00e9ant ainsi cette fameuse impulsion propre \u00e0 la cin\u00e9tique, n\u00e9cessaire au mouvement. Il n’y avait que ce mouvement d’important, le mouvement du corps pour se sentir vivant. Le reste, les pens\u00e9es, les \u00e9motions c’\u00e9tait accessoire totalement, je crois que j’en doutais perp\u00e9tuellement \u00e0 un point qu’il m’\u00e9tait facile d’en changer \u00e0 ma guise comme on s’empare d’outils, de couteaux de boucher pour d\u00e9couper la viande. Pour d\u00e9couper la r\u00e9alit\u00e9 et le temps, la tailler en pi\u00e8ce.<\/p>\nUn besoin de d\u00e9sordre, d’ennui, de mouvement, un refuge finalement contre cet ordre accept\u00e9 tacitement par tous et qui me renvoyait cette image d’inaptitude chronique \u00e0 y participer de bon c\u0153ur.<\/p>\n
Une impuissance que je me dissimulais ou contre laquelle je luttais inconsciemment en incarnant le d\u00e9sordre le plus flamboyant.<\/p>\n
Mon intelligence du monde fonctionne par association. Il n’y a rien de logique en apparence l\u00e0 dedans. Une dispersion tellement \u00e9vidente, tellement obsessionnelle finalement qu’elle ressemble exactement \u00e0 celle d’une m\u00e9nag\u00e8re qui du matin au soir briquerait sa baraque juste pour se d\u00e9fouler et ne pas se pendre.<\/p>\n
C’est en cela que je pense que l’ordre, le d\u00e9sordre, ce fameux p\u00eale-m\u00eale, sont souvent des mots employ\u00e9s machinalement par la plupart des personnes qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs chaussures. Ils n’ont pas fait 10 m\u00e8tres dans mes mocassins.<\/p>\n
Ce qui \u00e9videmment me rend responsable mais plus coupable. Responsable totalement cette fois et si j’ose dire \"en pleine conscience\" d’accepter cette chance d’\u00eatre ce que je suis. C’est \u00e0 dire cet apparent p\u00eale-m\u00eale. Ce cadre que l’on accroche \u00e0 un mur de sa cervelle avec deux trois instantan\u00e9s permettant d’identifier quelque chose pour, le plus souvent et seulement, se rassurer d’avoir \u00e9t\u00e9 et pourquoi pas d’\u00eatre encore, d’\u00eatre toujours.<\/p>\n
Non je ne te laisse pas tomber Alcofribas. J’ai juste appris un peu plus de choses sur la patience et l’\u00e9coute. J’attends que tu ressortes de ton trou ou que tu redescendes de ton cerisier, de ta tonnelle. Tiens j’ai apport\u00e9 un bout de r\u00e9glisse, je vais l’\u00e9plucher tranquillement en attendant, et \u00e0 la fin je le laisserai sur le muret si le c\u0153ur t’en dit... il fait bon, l’air s’est r\u00e9chauff\u00e9, les oiseaux commencent juste \u00e0 se r\u00e9veiller, pas de raison pour que ce ne soit pas une bonne journ\u00e9e.<\/p>\n
Ah oui j’ai fait fait quelques peintures il faut que je les mette comme on laisse des miettes sur le chemin avant de comprendre que les cailloux c’est mieux. les premi\u00e8res images sont des d\u00e9tails des tableaux qui suivent<\/p>",
"content_text": " il ne faut pas que je le perde de vue. Comme d'habitude je ne pr\u00e9pare rien je laisse venir ce qui vient au moment o\u00f9 j'\u00e9cris, et le coq se rue sur l'\u00e2ne et vice versa. Cela me fait penser \u00e0 ce mot : p\u00eale-m\u00eale. Le d\u00e9sordre complet d'apr\u00e8s ce qu'en disent les dictionnaires. Et \u00e9galement un cadre destin\u00e9 \u00e0 recevoir plusieurs photographies. Un d\u00e9sordre et un cadre en m\u00eame temps. Bizarre...Mais peut-on en attendre plus de n'importe quelle d\u00e9finition ?\n\nJe m'aper\u00e7ois que j'ai une sorte de r\u00eaverie r\u00e9currente concernant l'ordre. Un espace presque vide d' o\u00f9 j'imagine que la qui\u00e9tude pourrait surgir comme un joli diable de sa boite. Et en m\u00eame temps \u00e0 chaque fois que j'ai habit\u00e9 de tels espaces je n'ai jamais pu y juguler l'angoisse qu'ils me procuraient.\n\nA 30 ans j'ai rat\u00e9 de nombreuses fois l'occasion de me pencher sur ce paradoxe. Je me souviens notamment d'un immense atelier que l'on m'avait pr\u00eat\u00e9 gracieusement durant quelques mois \u00e0 Clignancourt. Tout y \u00e9tait si merveilleux, murs peints en blanc, grande verri\u00e8re donnant sur les toits, lumi\u00e8re p\u00e9n\u00e9trant \u00e0 flot dans la grande pi\u00e8ce... je n'ai jamais pu me r\u00e9soudre \u00e0 y travailler tranquillement. Au lieu de \u00e7a je me r\u00e9fugiais dans une petite alc\u00f4ve qui mesurait 5 m2 pour \u00e9crire sur mes foutus carnets. Et j'y \u00e9crivais des choses sans int\u00e9r\u00eat , des chroniques ayant pour principal sujet ma poitrine oppress\u00e9e ma bite ou mon nombril.\n\nDe temps \u00e0 autre un croquis, une petite aquarelle vite faite. Et au bout du compte quand la tension parvenait au paroxisme je me ruais vers la porte, d\u00e9valait l'escalier de bois menant \u00e0 la cour, me h\u00e2tais encore d'aller ouvrir le lourd portail donnant sur la rue et je disparaissais dans l'errance et dans la marche. Des kilom\u00e8tres et des kilom\u00e8tres \u00e0 me fuir. Fuir comme on d\u00e9gueule.\n\nJe crois que l'ordre m'\u00e9tait d'autant insupportable qu'il m'apparaissait comme la premi\u00e8re marche \u00e0 gravir d'un escalier qui me m\u00e8nerait in\u00e9luctablement vers la r\u00e9ussite ou \u00e0 la gloire. C'\u00e9tait quelque chose d'entendu depuis le d\u00e9but, d\u00e8s mes premiers vagissements de pr\u00e9ma. R\u00e9ussite ou gloire comme des revanches en h\u00e9ritage. Enfin un but qui aurait l'apparence d'un but mais qui, dans la r\u00e9alit\u00e9 ne serait rien d'autre qu'un r\u00e9sidu de miel au fond d'une tasse dans laquelle un insecte se d\u00e9bat en vain pour s'en extraire.\n\nCependant je n'arrivais pas \u00e0 discerner ce mouvement de va et vient entre ordre et d\u00e9sordre, ce m\u00e9canisme que j'avais finalement mis en place depuis des ann\u00e9es. \n\nL'ordre ce n'est pas l'ordre tel qu'on a voulu le faire entrer dans ma cervelle, \u00e7a je n'ai jamais vraiment pu m'en satisfaire et donc y adh\u00e9rer. Cet ordre l\u00e0 je devais en avoir une vision d\u00e9form\u00e9e par la douleur, l'espoir et la d\u00e9ception que je devais traverser syst\u00e9matiquement pour tenter d'y parvenir. Mon dieu tout ces efforts pour d\u00e9couvrir le vain... la fatalit\u00e9 ou le destin..\n\nCet ordre n'\u00e9tait ni plus ni moins qu'une redite d'un \u00e9v\u00e9nement dont nul ne parlait jamais. Un viol, un saccage que l'on tente de dissimuler derri\u00e8re une apparente propret\u00e9, quelque chose d'harmonieux d'autant plus effrayant, puis presque simultan\u00e9ment path\u00e9tique que cette harmonie. Cette harmonie semble s'\u00eatre vid\u00e9e de tout l'essentiel. Une harmonie froide sans vie. \n\nLe d\u00e9sordre \u00e0 bien y r\u00e9fl\u00e9chir r\u00e9cup\u00e9rait cette id\u00e9e de vigueur, il la recyclait, la transmutait. Le plus souvent en ennui d'ailleurs. En une relation fixe avec le monde. Une fixit\u00e9 comme issue du regard de la Gorgone qui te transforme en bloc de b\u00e9ton. Et par dessus le march\u00e9 arm\u00e9 le b\u00e9ton. Ou plus modestement un boulet.\n\nEt c'est en boulet que je traversais la ville, une pierre qui roule a rolling stone cr\u00e9ant ainsi cette fameuse impulsion propre \u00e0 la cin\u00e9tique, n\u00e9cessaire au mouvement. Il n'y avait que ce mouvement d'important, le mouvement du corps pour se sentir vivant. Le reste, les pens\u00e9es, les \u00e9motions c'\u00e9tait accessoire totalement, je crois que j'en doutais perp\u00e9tuellement \u00e0 un point qu'il m'\u00e9tait facile d'en changer \u00e0 ma guise comme on s'empare d'outils, de couteaux de boucher pour d\u00e9couper la viande. Pour d\u00e9couper la r\u00e9alit\u00e9 et le temps, la tailler en pi\u00e8ce.\n\nUn besoin de d\u00e9sordre, d'ennui, de mouvement, un refuge finalement contre cet ordre accept\u00e9 tacitement par tous et qui me renvoyait cette image d'inaptitude chronique \u00e0 y participer de bon c\u0153ur.\n\nUne impuissance que je me dissimulais ou contre laquelle je luttais inconsciemment en incarnant le d\u00e9sordre le plus flamboyant.\n\nMon intelligence du monde fonctionne par association. Il n'y a rien de logique en apparence l\u00e0 dedans. Une dispersion tellement \u00e9vidente, tellement obsessionnelle finalement qu'elle ressemble exactement \u00e0 celle d'une m\u00e9nag\u00e8re qui du matin au soir briquerait sa baraque juste pour se d\u00e9fouler et ne pas se pendre.\n\nC'est en cela que je pense que l'ordre, le d\u00e9sordre, ce fameux p\u00eale-m\u00eale, sont souvent des mots employ\u00e9s machinalement par la plupart des personnes qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs chaussures. Ils n'ont pas fait 10 m\u00e8tres dans mes mocassins.\n\nCe qui \u00e9videmment me rend responsable mais plus coupable. Responsable totalement cette fois et si j'ose dire \"en pleine conscience\" d'accepter cette chance d'\u00eatre ce que je suis. C'est \u00e0 dire cet apparent p\u00eale-m\u00eale. Ce cadre que l'on accroche \u00e0 un mur de sa cervelle avec deux trois instantan\u00e9s permettant d'identifier quelque chose pour, le plus souvent et seulement, se rassurer d'avoir \u00e9t\u00e9 et pourquoi pas d'\u00eatre encore, d'\u00eatre toujours.\n\nNon je ne te laisse pas tomber Alcofribas. J'ai juste appris un peu plus de choses sur la patience et l'\u00e9coute. J'attends que tu ressortes de ton trou ou que tu redescendes de ton cerisier, de ta tonnelle. Tiens j'ai apport\u00e9 un bout de r\u00e9glisse, je vais l'\u00e9plucher tranquillement en attendant, et \u00e0 la fin je le laisserai sur le muret si le c\u0153ur t'en dit... il fait bon, l'air s'est r\u00e9chauff\u00e9, les oiseaux commencent juste \u00e0 se r\u00e9veiller, pas de raison pour que ce ne soit pas une bonne journ\u00e9e.\n\nAh oui j'ai fait fait quelques peintures il faut que je les mette comme on laisse des miettes sur le chemin avant de comprendre que les cailloux c'est mieux. les premi\u00e8res images sont des d\u00e9tails des tableaux qui suivent ",
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"title": "Cette id\u00e9e",
"date_published": "2021-04-20T02:48:45Z",
"date_modified": "2025-11-14T16:26:20Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
Cette id\u00e9e de toi que j’ai gard\u00e9e comme une braise<\/p>\n
qui me brulait et me r\u00e9chauffait pendant que je marchais<\/p>\n
je ne sais plus ce que j’en ai fait<\/p>\n
ce que je n’ai pas fait<\/p>\n
Pour l’oublier profond\u00e9ment<\/p>\n
si profond\u00e9ment qu’elle se transforme<\/p>\n
en mon c\u0153ur et mon souffle<\/p>\n
pour que je ne puisse plus dire elle m’appartient.<\/p>\n
Elle est juste une id\u00e9e<\/p>\n
qui va son chemin parall\u00e8le au mien<\/p>\n
Et que je crois rencontrer encore<\/p>\n
parfois comme une inconnue s\u00e9duisante.<\/p>\n
au hasard de la rue.<\/p>\n
Cette id\u00e9e de toi je ne l’ai plus.<\/p>\n
Je l’ai us\u00e9e \u00e0 force de m’en rappeler<\/p>\n
je l’ai souill\u00e9e et sublim\u00e9e<\/p>\n
Tant et tant qu’elle s’est dissoute dans le pr\u00e9sent<\/p>\n
et rend parfois ce pr\u00e9sent amer ou sucr\u00e9<\/p>\n
comme ce caf\u00e9 noir qui toujours m’accompagne<\/p>\n
et ces cigarettes parfois insupportables.<\/p>\n
Cette id\u00e9e de toi ce n’est pas mon id\u00e9e<\/p>\n
ce n’est qu’une trace laiss\u00e9e par d’autres<\/p>\n
et que j’ai relev\u00e9e comme un chasseur<\/p>\n
dont le but est de tuer<\/p>\n
d’achever.<\/p>\n
Ce chasseur n’a pour arme que l’inachev\u00e9<\/p>\n
qui ne tire que des balles \u00e0 blanc<\/p>\n
parce que c’est trop dur de tuer<\/p>\n
parce qu’on s’enfuit toujours dans la pens\u00e9e<\/p>\n
les \u00e9motions pour ne pas voir la r\u00e9alit\u00e9.<\/p>\n
Cette id\u00e9e est un meurtre pr\u00e9m\u00e9dit\u00e9<\/p>\n
un contrat qu’\u00e0 la naissance j’ai sign\u00e9<\/p>\n
avant m\u00eame de savoir parler.<\/p>\n
Cette id\u00e9e j’ai beau tenter de m’en rappeler<\/p>\n
je ne m’en rappelle plus<\/p>\n
ce n’est pas ma m\u00e9moire<\/p>\n
ce ne l’a jamais \u00e9t\u00e9<\/p>\n
Elle vient du Nord<\/p>\n
emprisonn\u00e9e dans l’ambre<\/p>\n
comme un \u00eatre fossile<\/p>\n
une patience qui vient de loin<\/p>\n
du fond de la mer baltique.<\/p>\n
Cette id\u00e9e m’a un jour donn\u00e9 une dignit\u00e9<\/p>\n
puis me l’a \u00f4t\u00e9e.<\/p>\n
Et je me suis retrouv\u00e9 nu<\/p>\n
abandonn\u00e9 comme un coquillage<\/p>\n
d\u00e9sert\u00e9.<\/p>\n
Cette id\u00e9e c’est juste ce son<\/p>\n
ce vent qui souffle<\/p>\n
cette musique qui m’emporte tout entier vers toi.<\/p>",
"content_text": "Cette id\u00e9e de toi que j'ai gard\u00e9e comme une braise \n\nqui me brulait et me r\u00e9chauffait pendant que je marchais \n\nje ne sais plus ce que j'en ai fait \n\nce que je n'ai pas fait\n\nPour l'oublier profond\u00e9ment \n\nsi profond\u00e9ment qu'elle se transforme \n\nen mon c\u0153ur et mon souffle \n\npour que je ne puisse plus dire elle m'appartient.\n\nElle est juste une id\u00e9e \n\nqui va son chemin parall\u00e8le au mien\n\nEt que je crois rencontrer encore \n\nparfois comme une inconnue s\u00e9duisante.\n\nau hasard de la rue.\n\nCette id\u00e9e de toi je ne l'ai plus.\n\nJe l'ai us\u00e9e \u00e0 force de m'en rappeler \n\nje l'ai souill\u00e9e et sublim\u00e9e\n\nTant et tant qu'elle s'est dissoute dans le pr\u00e9sent \n\net rend parfois ce pr\u00e9sent amer ou sucr\u00e9 \n\ncomme ce caf\u00e9 noir qui toujours m'accompagne \n\net ces cigarettes parfois insupportables.\n\nCette id\u00e9e de toi ce n'est pas mon id\u00e9e \n\nce n'est qu'une trace laiss\u00e9e par d'autres\n\net que j'ai relev\u00e9e comme un chasseur \n\ndont le but est de tuer \n\nd'achever.\n\nCe chasseur n'a pour arme que l'inachev\u00e9 \n\nqui ne tire que des balles \u00e0 blanc \n\nparce que c'est trop dur de tuer \n\nparce qu'on s'enfuit toujours dans la pens\u00e9e \n\nles \u00e9motions pour ne pas voir la r\u00e9alit\u00e9.\n\nCette id\u00e9e est un meurtre pr\u00e9m\u00e9dit\u00e9\n\nun contrat qu'\u00e0 la naissance j'ai sign\u00e9 \n\navant m\u00eame de savoir parler.\n\nCette id\u00e9e j'ai beau tenter de m'en rappeler \n\nje ne m'en rappelle plus \n\nce n'est pas ma m\u00e9moire \n\nce ne l'a jamais \u00e9t\u00e9 \n\nElle vient du Nord \n\nemprisonn\u00e9e dans l'ambre \n\ncomme un \u00eatre fossile \n\nune patience qui vient de loin \n\ndu fond de la mer baltique.\n\nCette id\u00e9e m'a un jour donn\u00e9 une dignit\u00e9 \n\npuis me l'a \u00f4t\u00e9e.\n\nEt je me suis retrouv\u00e9 nu \n\nabandonn\u00e9 comme un coquillage \n\nd\u00e9sert\u00e9.\n\nCette id\u00e9e c'est juste ce son \n\nce vent qui souffle \n\ncette musique qui m'emporte tout entier vers toi.",
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"id": "https:\/\/ledibbouk.net\/exil-1045.html",
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"title": "Exil",
"date_published": "2021-04-20T02:03:44Z",
"date_modified": "2025-11-14T16:24:32Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
C’est le m\u00eame sentiment, la m\u00eame douleur, le m\u00eame \u00e9cho<\/p>\n
tout persiste<\/p>\n
joie et douleur se c\u00f4toient.<\/p>\n
M\u00eame pour ceux qui viennent apr\u00e8s<\/p>\n
et qui ne t’ont pas connu.<\/p>\n
La nostalgie peut se transmettre<\/p>\n
ici pas besoin de r\u00e8gle<\/p>\n
On se retrouve exil\u00e9 comme on se retrouve juif.<\/p>\n
Que ce soit par p\u00e8re ou m\u00e8re<\/p>\n
par la montagne et les rivi\u00e8res.<\/p>\n
On est diff\u00e9rent et on va passer sa vie \u00e0 le refuser<\/p>\n
et on va passer sa vie \u00e0 l’accepter.<\/p>\n
Peut-\u00eatre que je n’irai jamais vers toi<\/p>\n
Peut-\u00eatre ne donnerais je aucun fruit<\/p>\n
Pour tenter d’arr\u00eater la chaine<\/p>\n
conscient ou pas.<\/p>\n
Peut-\u00eatre qu’un jour j’inventerai la paix.<\/p>\n
M\u00eame pour ceux qui sont venu avant<\/p>\n
et que je ne connais plus.<\/p>\n
Mais que je connais tellement<\/p>\n
que je connais autrement.<\/p>\n
Je ne sais plus de quoi tu es fait<\/p>\n
\u00e0 force de tout me rappeler<\/p>\n
j’ai oubli\u00e9 la v\u00e9rit\u00e9.<\/p>\n
Et pourtant tu es l\u00e0<\/p>\n
derri\u00e8re mes yeux clos<\/p>\n
Comme des larmes contenues<\/p>\n
de lourds tr\u00e9sors amass\u00e9s<\/p>\n
qu’il semble impossible de partager.<\/p>",
"content_text": "C'est le m\u00eame sentiment, la m\u00eame douleur, le m\u00eame \u00e9cho \n\ntout persiste \n\njoie et douleur se c\u00f4toient.\n\nM\u00eame pour ceux qui viennent apr\u00e8s \n\net qui ne t'ont pas connu.\n\nLa nostalgie peut se transmettre \n\nici pas besoin de r\u00e8gle \n\nOn se retrouve exil\u00e9 comme on se retrouve juif.\n\nQue ce soit par p\u00e8re ou m\u00e8re\n\npar la montagne et les rivi\u00e8res.\n\nOn est diff\u00e9rent et on va passer sa vie \u00e0 le refuser\n\net on va passer sa vie \u00e0 l'accepter.\n\nPeut-\u00eatre que je n'irai jamais vers toi\n\nPeut-\u00eatre ne donnerais je aucun fruit \n\nPour tenter d'arr\u00eater la chaine \n\nconscient ou pas.\n\nPeut-\u00eatre qu'un jour j'inventerai la paix.\n\nM\u00eame pour ceux qui sont venu avant \n\net que je ne connais plus.\n\nMais que je connais tellement \n\nque je connais autrement.\n\nJe ne sais plus de quoi tu es fait\n\n\u00e0 force de tout me rappeler \n\nj'ai oubli\u00e9 la v\u00e9rit\u00e9.\n\nEt pourtant tu es l\u00e0 \n\nderri\u00e8re mes yeux clos \n\nComme des larmes contenues \n\nde lourds tr\u00e9sors amass\u00e9s\n\nqu'il semble impossible de partager.",
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"id": "https:\/\/ledibbouk.net\/coup-de-mou.html",
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"title": "Coup de mou",
"date_published": "2021-04-19T06:33:43Z",
"date_modified": "2025-11-14T16:21:25Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
Oh la la j’ai eu la trouille... et ce n’est pas encore totalement termin\u00e9 encore. Affaibli, d\u00e9moralis\u00e9, je me suis train\u00e9 ces derniers jours de la maison \u00e0 l’atelier. J’ai fait appel \u00e0 tout ce que j’avais pu glaner par ci par l\u00e0 comme astuce pour me rebooster, me motiver, m’auto flanquer des coups de pied aux fesses... et je vous avoue que seul le besoin de tacher de la toile ou du papier m’a maintenu la t\u00eate hors de l’eau.<\/p>\n
Evidemment j’ai pens\u00e9 \u00e0 ce foutu virus en premier. On ne pense plus qu’\u00e0 \u00e7a des qu’il y a la moindre d\u00e9faillance d\u00e9sormais ce qui indique - qu’on le veuille ou pas -que nous sommes tout de m\u00eame touch\u00e9s par la psychose ambiante.<\/p>\n
M\u00eame l’optimiste forcen\u00e9 que je suis l’est, ce qui n’est pas peu dire. Ou l’hypocondriaque plut\u00f4t car avant l’arriv\u00e9e de la Covid ( vous avez remarqu\u00e9 le f\u00e9minin ) j’\u00e9tais plut\u00f4t acc\u00e8s sur le cancer des testicules, la tumeur du ciboulot, sans oublier la leuc\u00e9mie, le cancer des os j’en passe et des meilleures.<\/p>\n
Donc reniflements, maux de cr\u00e2ne \u00e0 r\u00e9p\u00e9tition, fatigue g\u00e9n\u00e9rale et transformation intempestive en cloporte se trainant du lit au canap\u00e9 globalement une fois mon effort pictural de la journ\u00e9e men\u00e9 plus ou moins \u00e0 bien.<\/p>\n
A grands renforts de Doliprane et de mantras, j’ai \u00e9videmment fait appel \u00e0 l’esprit de Monsieur Cou\u00e9, vaut mieux revenir aux origines qu’aux produits d\u00e9riv\u00e9s, comme la PNL et autres billeves\u00e9es de d\u00e9veloppement personnel. Et aujourd’hui une petite semaine apr\u00e8s, me revoici un peu plus en forme et apte \u00e0 \u00e9crire de nouvelles b\u00eatises.<\/p>\n
Etre malade a ceci de bon qu’on est pr\u00eat \u00e0 tout pour que \u00e7a se termine le plus rapidement possible. Etre malade rend cr\u00e9atif. Pas de fa\u00e7on directe, je veux dire pas pendant qu’on est alit\u00e9. Non, pendant que tu es alit\u00e9 tu roupilles, tu sers les dents, tu te poses des questions sur l’apr\u00e8s vie, et tu regardes le plafond. C’est plut\u00f4t lorsque \u00e7a va mieux que la cr\u00e9ativit\u00e9 surgit, un peu comme la Grace tombe sur une bonne s\u0153ur au bout de 30 ou 40 ans d’ennui. Ou comme lorsque tu ressors de chez le dentiste qui vient de te soigner une rage de dents.<\/p>\n
Toujours ce syst\u00e8me des vases communicants.<\/p>\n
Du coup j’ai revisit\u00e9 toutes ces pens\u00e9es morbides que j’ai eu, du genre je vais crever c’est sur, que vais je donc laisser derri\u00e8re moi, ou encore putain je m’y prends vraiment comme un gland pour communiquer sur mon art avec les gens, ou encore je suis un peintre de merde et je devrais laisser tomber tout \u00e7a pour passer \u00e0 la plomberie ou \u00e0 la peinture en b\u00e2timent,.<\/p>\n
On vient juste de faire appel \u00e0 un artisan pour r\u00e9nover notre cuisine et pendant le camping forc\u00e9, ajout\u00e9 aux affres de la d\u00e9pression caus\u00e9e par ce qui n’est qu’un petit refroidissement -plut\u00f4t classique au mois d’avril-, j’ai calcul\u00e9 que je me ferais des coucougnettes en or massif si je choisissais de gagner ma vie comme \u00e7a. Sauf que j’ai plus de 60 balais et qu’il fallait y penser avant mon petit pote.<\/p>\n
Bref . On ne peut pas \u00eatre et avoir \u00e9t\u00e9 comme disait je ne sais plus qui.<\/p>\n
Je crois que j’adore \u00e7a en fait. M’imaginer au bord du trou, quasi habill\u00e9 en suaire, pr\u00e8s \u00e0 recevoir la premi\u00e8re pellet\u00e9e de terre. C’est une pens\u00e9e obsessionnelle. Je peux \u00eatre en train de faire la cuisine, bricoler, faire l’amour, me promener en for\u00eat je ne peux pas m’emp\u00eacher de penser que je vais claquer. Que tout ce que je suis va s’\u00e9vanouir d’un coup dans la stratosph\u00e8re \u00e0 tout jamais. PSSSHHHIITTTT ! et puis pas plus. Je tente d’affronter cette vision d’an\u00e9antissement totale depuis toujours. Depuis mon tout premier cours d’astronomie o\u00f9 le prof nous avait sugg\u00e9r\u00e9 d’imaginer le rien avant l’arriv\u00e9e du Big Bang.<\/p>\n
Evanouissement direct.<\/p>\n
Je ne m’\u00e9vanouis plus \u00e0 cette pens\u00e9e. Je deviens juste morose. Ce qui n’est pas bon du tout pour le syst\u00e8me immunitaire \u00e9videmment, tous les bons donneurs de le\u00e7on pr\u00f4nant la pens\u00e9e positive le diront.<\/p>\n
La maladie a cela de bon qu’elle nous rappelle un vieux principe quasiment perdu de vue dans ce monde ubuesque. Le fameux principe de r\u00e9alit\u00e9.<\/p>\n
On poss\u00e8de un corps en plus d’un esprit et ce corps de temps \u00e0 autre, surtout vers la retraite peu devenir un tantinet r\u00e9calcitrant face \u00e0 la jeunesse d’esprit qui a tendance \u00e0 s’en foutre comme si celui ci avait toujours 20 ans.<\/p>\n
Je ne suis pas fortiche en sondage mais si je posais la question \u00e0 toutes les personnes ayant franchi la cinquantaine :<\/p>\n
Dans ta t\u00eate tu as quel age ?<\/p>\n
Bon nombre s’ils sont honn\u00eates donneraient une r\u00e9ponse qui oscillerait entre 7 ans et 25 ans. Je veux \u00e9videmment parler des plus lucides d’entre nous. Pour les autres qui se pensent terrass\u00e9s par les ann\u00e9es, accabl\u00e9s par le bagage d’exp\u00e9riences et de connaissances et qui confondent \u00e7a avec la connaissance j’ai peur de ne plus rien pouvoir faire pour eux.<\/p>\n
Winston Churchill l’avait dit : la vieillesse est un \u00e9tat d’esprit et il avait parfaitement raison. C’est d’ailleurs ce qui l’aura conduit a faire tellement de bourdes dans sa vie et parmi toutes celles ci quelques fameux coups de g\u00e9nie.<\/p>\n
S’imaginer vieux c’est souvent du \u00e0 un exc\u00e8s de pr\u00e9tention si ce ne sont pas les articulations qui nous conduisent \u00e0 le penser. On pr\u00e9tend avoir v\u00e9cu, on pr\u00e9tend savoir un tas de trucs et souvent quand on regarde clairement les choses en face - ce fameux principe de r\u00e9alit\u00e9- de quoi s’aper\u00e7oit t’on je vous le demande ?<\/p>\n
On s’aper\u00e7oit qu’on n’est sans doute m\u00eame pas encore n\u00e9. Que l’on est rest\u00e9 coinc\u00e9 dans une esp\u00e8ce de no man’s land \u00e0 dig\u00e9rer du placenta en attendant d’avoir l’espoir de prendre un bon bol d’air.<\/p>\n
C’est toujours une question de point de vue mais pas seulement, cela peut \u00eatre li\u00e9 \u00e0 tellement de facteurs divers et vari\u00e9s qu’on ne peut qu’\u00eatre humble en fin de compte face \u00e0 la solidit\u00e9, \u00e0 la v\u00e9racit\u00e9 de ce point de vue justement.<\/p>\n
Je ne sais plus quel Bodhisattva fameux disait que l’esprit \u00e9tait changeant et qu’il ne servait pas \u00e0 grand chose de s’y attacher de trop. Qu’il fallait plut\u00f4t le consid\u00e9rer comme un ciel avec des changement de luminosit\u00e9, des \u00e9claircies et des orages pas grand chose de plus. Cela demande un effort de distanciation qui ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval venu. D’autant que d\u00e9sormais on n’en voit plus beaucoup des chevaux si on observe bien...<\/p>\n
Donc un coup de mou pour tenter de recentrer le sujet car j’ai toujours tendance \u00e0 m’\u00e9garer par distraction.<\/p>\n
Un coup de mou c’est neutre finalement tout d\u00e9pend comment on l’interpr\u00e8te, avec quelles lunettes on le regarde, parfois \u00e7a peut venir d’un rien ou d’un tas de bonnes raisons car -bien sur- il faut aussi de sacr\u00e9es bonne raisons, et on est port\u00e9 \u00e0 se les fabriquer en cas de besoin. On n’imagine pas un coup de mou gracieux qui viendrait comme un cheveu sur la soupe un poil pubien d’ange , un cadeau du ciel. C’est forc\u00e9ment qu’un truc ne tourne pas rond. Comme si tout devait tourner rond. Du coup on s’invente des raisons mais surtout des fautes, une culpabilit\u00e9.<\/p>\n
Si je ne vais pas bien c’est parce que etc.<\/p>\n
Bon on en perd du temps avec \u00e7a ,et j’en perds surement \u00e0 vous narrer ces fadaises, o\u00f9 alors \u00e7a meuble, \u00e7a occupe le temps qu’il faut en attendant d’aller mieux en attendant que le train train reprenne que tout se remette \u00e0 tourner rond.<\/p>\n
C’est confortable de tourner en rond \u00e7a peut mener \u00e0 des transes de derviche comme \u00e0 l’ennui, et encore une fois les r\u00e9sultats sont tellement surprenants pour un \u00e9v\u00e8nement aussi banal que l’on est bien droit de se poser quelques questions sur les v\u00e9ritables raisons, ontologiques cette fois, servant \u00e0 l’\u00e9quilibre d’un syst\u00e8me qu’on ignore totalement impliquant ce fameux coup de mou et aussi pourquoi pas la rotation des plan\u00e8tes qui tournent en rond elles aussi comme \u00e0 peu pr\u00e8s tout dans la r\u00e9alit\u00e9 qu’on nous ass\u00e8ne r\u00e9guli\u00e8rement.<\/p>\n
quelques uns de mes derniers travaux sous coup de mou :<\/p>",
"content_text": "Oh la la j'ai eu la trouille... et ce n'est pas encore totalement termin\u00e9 encore. Affaibli, d\u00e9moralis\u00e9, je me suis train\u00e9 ces derniers jours de la maison \u00e0 l'atelier. J'ai fait appel \u00e0 tout ce que j'avais pu glaner par ci par l\u00e0 comme astuce pour me rebooster, me motiver, m'auto flanquer des coups de pied aux fesses... et je vous avoue que seul le besoin de tacher de la toile ou du papier m'a maintenu la t\u00eate hors de l'eau. \n\nEvidemment j'ai pens\u00e9 \u00e0 ce foutu virus en premier. On ne pense plus qu'\u00e0 \u00e7a des qu'il y a la moindre d\u00e9faillance d\u00e9sormais ce qui indique - qu'on le veuille ou pas -que nous sommes tout de m\u00eame touch\u00e9s par la psychose ambiante. \n\nM\u00eame l'optimiste forcen\u00e9 que je suis l'est, ce qui n'est pas peu dire. Ou l'hypocondriaque plut\u00f4t car avant l'arriv\u00e9e de la Covid ( vous avez remarqu\u00e9 le f\u00e9minin ) j'\u00e9tais plut\u00f4t acc\u00e8s sur le cancer des testicules, la tumeur du ciboulot, sans oublier la leuc\u00e9mie, le cancer des os j'en passe et des meilleures.\n\nDonc reniflements, maux de cr\u00e2ne \u00e0 r\u00e9p\u00e9tition, fatigue g\u00e9n\u00e9rale et transformation intempestive en cloporte se trainant du lit au canap\u00e9 globalement une fois mon effort pictural de la journ\u00e9e men\u00e9 plus ou moins \u00e0 bien.\n\nA grands renforts de Doliprane et de mantras, j'ai \u00e9videmment fait appel \u00e0 l'esprit de Monsieur Cou\u00e9, vaut mieux revenir aux origines qu'aux produits d\u00e9riv\u00e9s, comme la PNL et autres billeves\u00e9es de d\u00e9veloppement personnel. Et aujourd'hui une petite semaine apr\u00e8s, me revoici un peu plus en forme et apte \u00e0 \u00e9crire de nouvelles b\u00eatises.\n\nEtre malade a ceci de bon qu'on est pr\u00eat \u00e0 tout pour que \u00e7a se termine le plus rapidement possible. Etre malade rend cr\u00e9atif. Pas de fa\u00e7on directe, je veux dire pas pendant qu'on est alit\u00e9. Non, pendant que tu es alit\u00e9 tu roupilles, tu sers les dents, tu te poses des questions sur l'apr\u00e8s vie, et tu regardes le plafond. C'est plut\u00f4t lorsque \u00e7a va mieux que la cr\u00e9ativit\u00e9 surgit, un peu comme la Grace tombe sur une bonne s\u0153ur au bout de 30 ou 40 ans d'ennui. Ou comme lorsque tu ressors de chez le dentiste qui vient de te soigner une rage de dents.\n\nToujours ce syst\u00e8me des vases communicants.\n\nDu coup j'ai revisit\u00e9 toutes ces pens\u00e9es morbides que j'ai eu, du genre je vais crever c'est sur, que vais je donc laisser derri\u00e8re moi, ou encore putain je m'y prends vraiment comme un gland pour communiquer sur mon art avec les gens, ou encore je suis un peintre de merde et je devrais laisser tomber tout \u00e7a pour passer \u00e0 la plomberie ou \u00e0 la peinture en b\u00e2timent,.\n\nOn vient juste de faire appel \u00e0 un artisan pour r\u00e9nover notre cuisine et pendant le camping forc\u00e9, ajout\u00e9 aux affres de la d\u00e9pression caus\u00e9e par ce qui n'est qu'un petit refroidissement -plut\u00f4t classique au mois d'avril-, j'ai calcul\u00e9 que je me ferais des coucougnettes en or massif si je choisissais de gagner ma vie comme \u00e7a. Sauf que j'ai plus de 60 balais et qu'il fallait y penser avant mon petit pote.\n\nBref . On ne peut pas \u00eatre et avoir \u00e9t\u00e9 comme disait je ne sais plus qui.\n\nJe crois que j'adore \u00e7a en fait. M'imaginer au bord du trou, quasi habill\u00e9 en suaire, pr\u00e8s \u00e0 recevoir la premi\u00e8re pellet\u00e9e de terre. C'est une pens\u00e9e obsessionnelle. Je peux \u00eatre en train de faire la cuisine, bricoler, faire l'amour, me promener en for\u00eat je ne peux pas m'emp\u00eacher de penser que je vais claquer. Que tout ce que je suis va s'\u00e9vanouir d'un coup dans la stratosph\u00e8re \u00e0 tout jamais. PSSSHHHIITTTT ! et puis pas plus. Je tente d'affronter cette vision d'an\u00e9antissement totale depuis toujours. Depuis mon tout premier cours d'astronomie o\u00f9 le prof nous avait sugg\u00e9r\u00e9 d'imaginer le rien avant l'arriv\u00e9e du Big Bang.\n\nEvanouissement direct.\n\nJe ne m'\u00e9vanouis plus \u00e0 cette pens\u00e9e. Je deviens juste morose. Ce qui n'est pas bon du tout pour le syst\u00e8me immunitaire \u00e9videmment, tous les bons donneurs de le\u00e7on pr\u00f4nant la pens\u00e9e positive le diront.\n\nLa maladie a cela de bon qu'elle nous rappelle un vieux principe quasiment perdu de vue dans ce monde ubuesque. Le fameux principe de r\u00e9alit\u00e9.\n\nOn poss\u00e8de un corps en plus d'un esprit et ce corps de temps \u00e0 autre, surtout vers la retraite peu devenir un tantinet r\u00e9calcitrant face \u00e0 la jeunesse d'esprit qui a tendance \u00e0 s'en foutre comme si celui ci avait toujours 20 ans.\n\nJe ne suis pas fortiche en sondage mais si je posais la question \u00e0 toutes les personnes ayant franchi la cinquantaine :\n\nDans ta t\u00eate tu as quel age ?\n\nBon nombre s'ils sont honn\u00eates donneraient une r\u00e9ponse qui oscillerait entre 7 ans et 25 ans. Je veux \u00e9videmment parler des plus lucides d'entre nous. Pour les autres qui se pensent terrass\u00e9s par les ann\u00e9es, accabl\u00e9s par le bagage d'exp\u00e9riences et de connaissances et qui confondent \u00e7a avec la connaissance j'ai peur de ne plus rien pouvoir faire pour eux.\n\nWinston Churchill l'avait dit : la vieillesse est un \u00e9tat d'esprit et il avait parfaitement raison. C'est d'ailleurs ce qui l'aura conduit a faire tellement de bourdes dans sa vie et parmi toutes celles ci quelques fameux coups de g\u00e9nie.\n\nS'imaginer vieux c'est souvent du \u00e0 un exc\u00e8s de pr\u00e9tention si ce ne sont pas les articulations qui nous conduisent \u00e0 le penser. On pr\u00e9tend avoir v\u00e9cu, on pr\u00e9tend savoir un tas de trucs et souvent quand on regarde clairement les choses en face - ce fameux principe de r\u00e9alit\u00e9- de quoi s'aper\u00e7oit t'on je vous le demande ?\n\nOn s'aper\u00e7oit qu'on n'est sans doute m\u00eame pas encore n\u00e9. Que l'on est rest\u00e9 coinc\u00e9 dans une esp\u00e8ce de no man's land \u00e0 dig\u00e9rer du placenta en attendant d'avoir l'espoir de prendre un bon bol d'air.\n\nC'est toujours une question de point de vue mais pas seulement, cela peut \u00eatre li\u00e9 \u00e0 tellement de facteurs divers et vari\u00e9s qu'on ne peut qu'\u00eatre humble en fin de compte face \u00e0 la solidit\u00e9, \u00e0 la v\u00e9racit\u00e9 de ce point de vue justement.\n\nJe ne sais plus quel Bodhisattva fameux disait que l'esprit \u00e9tait changeant et qu'il ne servait pas \u00e0 grand chose de s'y attacher de trop. Qu'il fallait plut\u00f4t le consid\u00e9rer comme un ciel avec des changement de luminosit\u00e9, des \u00e9claircies et des orages pas grand chose de plus. Cela demande un effort de distanciation qui ne se trouve pas sous le sabot du premier cheval venu. D'autant que d\u00e9sormais on n'en voit plus beaucoup des chevaux si on observe bien...\n\nDonc un coup de mou pour tenter de recentrer le sujet car j'ai toujours tendance \u00e0 m'\u00e9garer par distraction.\n\nUn coup de mou c'est neutre finalement tout d\u00e9pend comment on l'interpr\u00e8te, avec quelles lunettes on le regarde, parfois \u00e7a peut venir d'un rien ou d'un tas de bonnes raisons car -bien sur- il faut aussi de sacr\u00e9es bonne raisons, et on est port\u00e9 \u00e0 se les fabriquer en cas de besoin. On n'imagine pas un coup de mou gracieux qui viendrait comme un cheveu sur la soupe un poil pubien d'ange , un cadeau du ciel. C'est forc\u00e9ment qu'un truc ne tourne pas rond. Comme si tout devait tourner rond. Du coup on s'invente des raisons mais surtout des fautes, une culpabilit\u00e9.\n\nSi je ne vais pas bien c'est parce que etc.\n\nBon on en perd du temps avec \u00e7a ,et j'en perds surement \u00e0 vous narrer ces fadaises, o\u00f9 alors \u00e7a meuble, \u00e7a occupe le temps qu'il faut en attendant d'aller mieux en attendant que le train train reprenne que tout se remette \u00e0 tourner rond.\n\nC'est confortable de tourner en rond \u00e7a peut mener \u00e0 des transes de derviche comme \u00e0 l'ennui, et encore une fois les r\u00e9sultats sont tellement surprenants pour un \u00e9v\u00e8nement aussi banal que l'on est bien droit de se poser quelques questions sur les v\u00e9ritables raisons, ontologiques cette fois, servant \u00e0 l'\u00e9quilibre d'un syst\u00e8me qu'on ignore totalement impliquant ce fameux coup de mou et aussi pourquoi pas la rotation des plan\u00e8tes qui tournent en rond elles aussi comme \u00e0 peu pr\u00e8s tout dans la r\u00e9alit\u00e9 qu'on nous ass\u00e8ne r\u00e9guli\u00e8rement.\n\nquelques uns de mes derniers travaux sous coup de mou :",
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"title": "Gravit\u00e9",
"date_published": "2021-04-11T06:41:16Z",
"date_modified": "2025-11-14T16:18:20Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
r\u00e9\u00e9criture<\/strong><\/p>\nJe n\u2019ai jamais su conjuguer. Le pass\u00e9 simple, l\u2019ant\u00e9rieur, le participe : autant de pierres d\u2019achoppement. Chaque souvenir devenait une t\u00eate r\u00e9duite, une peau de chagrin, un masque de carton bouilli.<\/p>\n
Le temps, pour moi, n\u2019a jamais \u00e9t\u00e9 une ligne. Plut\u00f4t un sous-bois, sentiers multiples, bifurcations sans fin. Choisir un chemin ? Arbitraire, tant qu\u2019on ignore o\u00f9 il m\u00e8ne.<\/p>\n
D\u2019o\u00f9 venait cette force ? De moi ? Du monde ? Force antagoniste, peut-\u00eatre naturelle, \u00e9quilibre plus vaste que nous.<\/p>\n
Cinquante ans de progr\u00e8s n\u2019ont rien \u00e9clairci. Les savants cherchent encore, moi je partirai sans r\u00e9ponse.<\/p>\n
Chaque \u00e9l\u00e9vation, il m\u2019a fallu la payer : gravir une butte \u00e0 v\u00e9lo, gravir l\u2019\u00e9chelle sociale, gravir l\u2019amour, l\u2019art, la peinture. Toujours la gravit\u00e9 me repoussait.<\/p>\n
J\u2019ai supprim\u00e9 ce qui pesait : gloire, fortune, reconnaissance. Je n\u2019ai gard\u00e9 que l\u2019amour. Pas un manque \u00e0 combler, mais un trop-plein \u00e0 donner. Et pourtant la gravit\u00e9 demeure. Grav\u00e9e dans le marbre, comme disent les anciens.<\/p>\n
Il suffit de voir une fus\u00e9e : milliards pour quitter l\u2019air, pour s\u2019arracher \u00e0 cette prison invisible. On peut s\u2019en indigner, s\u2019en \u00e9merveiller.<\/p>\n
J\u2019ai cru, un temps, qu\u2019il suffirait de l\u2019esprit. Voler par d\u00e9sir ma\u00eetris\u00e9. Manger sans argent. Aimer sans parade. Voyager sans fus\u00e9e.<\/p>\n
Tout revient \u00e0 la gravit\u00e9. Elle est peut-\u00eatre une particule, li\u00e9e au regard de l\u2019observateur. Peut-\u00eatre qu\u2019il existe une fr\u00e9quence, une harmonique, un son \u00e0 prononcer.<\/p>\n
Alors le voyage commencerait.<\/p>\n
Et nous comprendrions que la gravit\u00e9 est une port\u00e9e. Qu\u2019il suffit d\u2019y poser des notes pour entrer dans la musique du monde, jusqu\u2019aux confins de l\u2019infini.<\/p>",
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"title": "Voguer vers l'incoh\u00e9rence",
"date_published": "2021-04-06T01:47:26Z",
"date_modified": "2025-11-14T16:17:07Z",
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"content_html": "
Ulysse dit attachez-moi \u00e0 ce putain de mat je veux aller jusqu’au bout, entendre le chant de ces putains de sir\u00e8nes.<\/p>\n
Genre h\u00e9ros de chez h\u00e9ros y a pas mieux<\/p>\n
ou pire.<\/p>\n
Je m’attache \u00e0 mon pinceaux tout seul, j’ai perdu l’\u00e9quipage quelque part sur une c\u00f4te de Papouasie ou dans un d\u00e9sert Mongol.<\/p>\n
Y plus que mon \u00e9pouse, ma chatte et mes pinceaux<\/p>\n
C’est pas l’arche de No\u00e9 non plus.<\/p>\n
Et on vogue doucement mais surement vers la plus belle des sources<\/p>\n
l’incoh\u00e9rence.<\/p>\n
On allume la t\u00e9l\u00e9 \u00e7a nous fait pareil qu’entendre les piafs chanter<\/p>\n
tout se m\u00e9lange<\/p>\n
on s’en fout<\/p>\n
Peut-\u00eatre qu’au bout de tout \u00e7a<\/p>\n
tous ces beaux parleurs ces menteurs d\u00e9couverts pour ce qu’ils sont<\/p>\n
se jetteront par d\u00e9pit du haut des falaises<\/p>\n
A vrai dire on s’en fout<\/p>\n
Le blabla reviendra d’une fa\u00e7on ou l’autre<\/p>\n
Le blabla est le joli masque que porte l’incoh\u00e9rence<\/p>\n
Voguons voguons comme disait Fellini<\/p>\n
et tant pis pour les gal\u00e8res.<\/p>",
"content_text": "Ulysse dit attachez-moi \u00e0 ce putain de mat je veux aller jusqu'au bout, entendre le chant de ces putains de sir\u00e8nes.\n\nGenre h\u00e9ros de chez h\u00e9ros y a pas mieux \n\nou pire.\n\nJe m'attache \u00e0 mon pinceaux tout seul, j'ai perdu l'\u00e9quipage quelque part sur une c\u00f4te de Papouasie ou dans un d\u00e9sert Mongol.\n\nY plus que mon \u00e9pouse, ma chatte et mes pinceaux \n\nC'est pas l'arche de No\u00e9 non plus.\n\nEt on vogue doucement mais surement vers la plus belle des sources \n\nl'incoh\u00e9rence.\n\nOn allume la t\u00e9l\u00e9 \u00e7a nous fait pareil qu'entendre les piafs chanter \n\ntout se m\u00e9lange \n\non s'en fout \n\nPeut-\u00eatre qu'au bout de tout \u00e7a \n\ntous ces beaux parleurs ces menteurs d\u00e9couverts pour ce qu'ils sont \n\nse jetteront par d\u00e9pit du haut des falaises \n\nA vrai dire on s'en fout \n\nLe blabla reviendra d'une fa\u00e7on ou l'autre \n\nLe blabla est le joli masque que porte l'incoh\u00e9rence \n\nVoguons voguons comme disait Fellini \n\net tant pis pour les gal\u00e8res.",
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"title": "Le joyeux bordel",
"date_published": "2021-04-06T01:17:29Z",
"date_modified": "2025-11-14T16:14:48Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
Malgr\u00e9 tout il y a la joie. Ind\u00e9boulonnable. Je peux sombrer autant de fois que je le veux, ou pas, c’est toujours elle qui gagne. La joie de quoi ? peu importe ce que l’on peut bien lui accoler.<\/p>\n
Je flanque le bordel sur mes toiles avec joie. Surtout quand je parviens \u00e0 les terminer, que j’ai franchi des nu\u00e9es d’h\u00e9sitations et de doutes et que je me retrouve encore une fois \u00e0 la fin avec pour seule compagne cette joie finalement.<\/p>\n
Est ce que les gens \u00e9prouveront cette joie en voyant mes tableaux ? C’est une question qui revient sans cesse.<\/p>\n
Personne ne me r\u00e9pond ce que j’ai envie d’entendre.<\/p>\n
On me dit c’est beau<\/p>\n
c’est int\u00e9ressant<\/p>\n
Parfois il y en a m\u00eame qui ach\u00e8tent.<\/p>\n
Mais personne ne me parle de la joie que j’ai r\u00e9ussi \u00e0 capturer l\u00e0, personne n’ose le dire ou personne ne la voit<\/p>\n
je ne sais pas.<\/p>\n
Est ce que \u00e7a suffit \u00e0 ces messieurs dames des hautes sph\u00e8res de l’art que ma seule th\u00e9matique soit de trouver la joie dans le bordel ?<\/p>\n
De la trouver et de tenter de la partager.<\/p>\n
Ce sera court mon vieux.<\/p>\n
Et bien tant pis j’ai envie de dire. Moi c’est la seule chose qui me fasse vraiment tenir apr\u00e8s en avoir essay\u00e9 toute une panoplie.<\/p>\n
Je me r\u00e9veille le matin et je me dis : allons z’y encore une fois flanquons donc un joyeux bordel et puis c’est tout.<\/p>\n
Huile sur toile 50x50 cm 2021 Patrick Blanchon<\/p>",
"content_text": "Malgr\u00e9 tout il y a la joie. Ind\u00e9boulonnable. Je peux sombrer autant de fois que je le veux, ou pas, c'est toujours elle qui gagne. La joie de quoi ? peu importe ce que l'on peut bien lui accoler.\n\nJe flanque le bordel sur mes toiles avec joie. Surtout quand je parviens \u00e0 les terminer, que j'ai franchi des nu\u00e9es d'h\u00e9sitations et de doutes et que je me retrouve encore une fois \u00e0 la fin avec pour seule compagne cette joie finalement.\n\nEst ce que les gens \u00e9prouveront cette joie en voyant mes tableaux ? C'est une question qui revient sans cesse. \n\nPersonne ne me r\u00e9pond ce que j'ai envie d'entendre.\n\nOn me dit c'est beau\n\nc'est int\u00e9ressant\n\nParfois il y en a m\u00eame qui ach\u00e8tent.\n\nMais personne ne me parle de la joie que j'ai r\u00e9ussi \u00e0 capturer l\u00e0, personne n'ose le dire ou personne ne la voit \n\nje ne sais pas.\n\nEst ce que \u00e7a suffit \u00e0 ces messieurs dames des hautes sph\u00e8res de l'art que ma seule th\u00e9matique soit de trouver la joie dans le bordel ?\n\nDe la trouver et de tenter de la partager.\n\nCe sera court mon vieux.\n\nEt bien tant pis j'ai envie de dire. Moi c'est la seule chose qui me fasse vraiment tenir apr\u00e8s en avoir essay\u00e9 toute une panoplie.\n\nJe me r\u00e9veille le matin et je me dis : allons z'y encore une fois flanquons donc un joyeux bordel et puis c'est tout.Huile sur toile 50x50 cm 2021 Patrick Blanchon ",
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"title": "Le vide et le plein",
"date_published": "2021-04-06T00:34:01Z",
"date_modified": "2025-11-14T16:12:44Z",
"author": {"name": "Auteur"},
"content_html": "
Quelques semaines que je me cantonne \u00e0 la r\u00e9alisation de petits formats. Comme il faut quelques contraintes j’ai d\u00e9cid\u00e9 au d\u00e9but de ne pas utiliser de bleu et de ne travailler qu’avec de l’ocre, du vermillon du noir et du blanc.<\/p>\n
Mon id\u00e9e \u00e9tait de travailler \u00e0 la fois la composition et la nuance des couleurs de fa\u00e7on \u00e0 ce que ces petits formats soient attractifs vus de loin. Que l’on ait envie de s’approcher d’eux. J’avais donc la contrainte et le but, ce n’\u00e9tait pas si mal. Ensuite je pourrais disserter durant des heures et de fa\u00e7on psychanalytique \u00e9videmment sur les formes, sur ce que tout cela repr\u00e9sente ou ne repr\u00e9sente pas, cela n’a pas grand int\u00e9r\u00eat.<\/p>\n
Une chose que j’ai retenue c’est que plus le format est petit plus le rapport entre vide et plein est important \u00e0 trouver.<\/p>\n
Cependant le plaisir de d\u00e9couvrir toutes ces couleurs, toutes ces nuances et de les apposer les unes \u00e0 cot\u00e9 des autres m’aura fait oublier cette derni\u00e8re contrainte.<\/p>\n
Finalement la peinture ressemble beaucoup \u00e0 l’\u00e9criture.<\/p>\n
Ca ne sert pas \u00e0 grand chose d’avoir beaucoup de mati\u00e8res beaucoup d’id\u00e9es et de toutes les \u00e9taler en m\u00eame temps.<\/p>\n
A trop vouloir en dire on finit par ne plus rien dire du tout.<\/p>\n
Cela me laisse un sale gout dans la bouche.<\/p>\n
Mais en m\u00eame temps il y a l\u00e0 mati\u00e8re \u00e0 r\u00e9flexion et \u00e0 travailler d’autant plus.<\/p>\n
Supprimer tout ce qui n’est pas essentiel demande de savoir au pr\u00e9alable ce qui l’est vraiment.<\/p>\n
Peut-\u00eatre que tout ce d\u00e9sordre, ce cot\u00e9 brouillon dans lequel je ne cesse jamais de m’engager dans tout travail de peinture ou d’\u00e9criture n’est que la r\u00e9p\u00e9tition perp\u00e9tuelle d’une recherche d’essentiel.<\/em><\/p>\nCependant je m’arr\u00eate souvent avant de l’avoir d\u00e9couvert cet essentiel comme si je ne voulais au bout du compte pas le voir. Comme s’il allait me flanquer, sit\u00f4t aper\u00e7u, sur une mauvaise piste. Comme si soudain j’allais surtout perdre tout plaisir de d\u00e9sordonner le monde.<\/p>\n
Le plaisir du d\u00e9sordre et l’aust\u00e9rit\u00e9 de l’essentiel.. ce serait donc ainsi que je vois les choses ?<\/p>\n
Alors que la plupart des personnes me diront que c’est tout l’inverse bien sur ...<\/p>\n
Cet \u00e9quilibre du vide et du plein c’est aussi celui que je m’inventerais alors entre ordre et d\u00e9sordre, entre s’exprimer et ne rien dire.<\/p>\n
En rephotographiant ces tableaux avec un bon appareil et en utilisant un logiciel de traitement d’images je les red\u00e9couvre tout \u00e0 coup. J’effectue des s\u00e9lections, des recadrages dans cette parole ininterrompue que repr\u00e9sente la peinture.<\/p>\n
Cela pourrait tr\u00e8s bien \u00eatre un vrai travail que de partir de ces fragments pour r\u00e9aliser de grands formats.<\/p>\n
Je suis sur un fil en plein vent au dessus des gouffres. Je vacille perp\u00e9tuellement dans cette qu\u00eate d’un \u00e9quilibre qui au bout du compte me procurerait cette confiance que j’imagine n\u00e9cessaire pour effectuer le pas suivant... Et bien sur , et \u00e9videmment, dans une sensation de confort ou de s\u00e9curit\u00e9 qui, sit\u00f4t qu’elle advient, me parait \u00eatre une l\u00e2chet\u00e9 de plus et que je m’emploie \u00e0 d\u00e9truire aussit\u00f4t.<\/p>\n
Le recours \u00e0 la dispersion c’est le champs de bataille sur lequel tous les possibles tombent les uns apr\u00e8s les autres fauch\u00e9s par ce combat entre confort et risque pour ne pas s’arr\u00eater \u00e0 la facilit\u00e9 tout en ne cessant pas de l’explorer.<\/p>\n
Parce qu’il y a des choses qui semblent faciles et qui ne le sont pas du tout et qui rendent le difficile soudain plus supportable, car on le comprend comme refuge.<\/p>\n
Au bout du compte les deux se rejoignent- facile et difficile-, vide et plein etc. Ils se rejoignent mais ne se confondent pas. Il y a un \u00e9cart parfois tellement infime que l’on peut s’y tromper, se maudire, ou s’encenser b\u00eatement.<\/p>\n
Ceci expliquant cela entre les mont\u00e9es de confiance en soi intempestives et les d\u00e9pressions qui ne tardent jamais \u00e0 les suivre.<\/p>\n
Evidemment p\u00e9n\u00e9trer dans la vacuit\u00e9, l’impermanence serait une sin\u00e9cure. Pas de doute que la l\u00e9vitation arriverait en bonus, cet upsell comme disent les vendeurs de soupe qui veulent bourrer le panier de la m\u00e9nag\u00e8re.<\/p>\n
L\u00e0 aussi il y aurait beaucoup \u00e0 dire sur les besoins v\u00e9ritables et les d\u00e9sirs imaginaires. Surtout sur cette obsession de vouloir \u00eatre autre par le fait non pas d’\u00eatre mais d’avoir.<\/p>\n
Un grand fil en travers du grand Canyon, des vents qui font rage, du ciel et des gouffres et je suis l\u00e0 en plein milieu pr\u00eat \u00e0 chuter \u00e0 tout instant sans m\u00eame le recours d’un balancier. Je m’y suis engag\u00e9 \u00e0 bras nu, avec ma bite et mon couteau. C’est surement d’une ineptie totale et \u00e7a risque de bien mal finir si je me mets \u00e0 y penser.<\/p>\n
Il y a d\u00e9j\u00e0 eut tous ces jours \u00e0 s’enfoncer dans le gras du quotidien \u00e0 faire des jobs de merde, \u00e0 vivre une vie de merde, et le mot merde me monte naturellement, tout \u00e7a juste parce que je ne me sentais pas d’accord, parce que je croyais que j’\u00e9tais diff\u00e9rent, et surement je pensais aussi que j’avais totalement raison envers vents et mar\u00e9es de m’accrocher \u00e0 cette id\u00e9e de m’exprimer.<\/p>\n
L’envie d’\u00eatre comme tout le monde me terrasse \u00e0 chaque fois de la m\u00eame fa\u00e7on.<\/p>\n
L’envie d’\u00eatre comme tout me monde arrive sur son char arm\u00e9e d’une lance et je suis \u00e0 poil face \u00e0 elle, cette salope , sur le champs de bataille.<\/p>\n
Des milliers de fois je suis parvenu \u00e0 m’\u00e9carter au bon moment lorsqu’elle me fon\u00e7ait dessus. Une fois ou deux peut-\u00eatre j’ai r\u00e9ussi \u00e0 la d\u00e9stabiliser mais pas vraiment \u00e0 la vaincre une bonne fois pour toutes.<\/p>\n
Pas faute d’avoir r\u00eav\u00e9 \u00e0 ces nu\u00e9es de corbeaux qui la becqu\u00e8teraient par lambeaux.<\/p>\n
Je ne suis pas Prom\u00e9th\u00e9e faut que je me rentre \u00e7a dans le cr\u00e2ne aucun vautour \u00e0 l’horizon, Je ne le suis plus.<\/p>\n
Dans mes pires moments, je ne suis plus qu’un sombre idiot, une sorte de d\u00e9bile mental ou un gamin qui ne parvient plus \u00e0 se relever tant il a finit par s’infliger lui m\u00eame des coups pour se sentir vivant dans le territoire des morts.<\/p>\n
Je vais ranger \u00e7a dans r\u00e9cits de fiction. Ce genre de choses qui me traversent et par lesquelles je me laisse traverser sans trop broncher. Je n’ai absolument aucune id\u00e9e sur la teneur de ce genre de propos. Est ce du lard ou du cochon ? Du vide ou du plein ? du vrai ou du faux ?<\/p>\n
Je me contente juste de l’\u00e9crire tel que \u00e7a vient au cas o\u00f9 \u00e7a puisse servir un de ces quatre \u00e0 moi ou \u00e0 quiconque peu importe.<\/p>\n
C’est un petit format comme ceux que je peins avec souvent beaucoup trop de choses. Mais dont l’agrandissement d’un fragment r\u00e9servera peut-\u00eatre une ou deux surprises voil\u00e0 tout simplement ce que je me dis.<\/p>\n
Et peut-\u00eatre aussi que \u00e7a me permet d’avancer d’un pas de plus pour aujourd’hui sur ce putain de fil<\/p>\n
on ne sait jamais.<\/p>\n
Fragment huile sur toile 2021 Patrick Blanchon<\/p>",
"content_text": "Quelques semaines que je me cantonne \u00e0 la r\u00e9alisation de petits formats. Comme il faut quelques contraintes j'ai d\u00e9cid\u00e9 au d\u00e9but de ne pas utiliser de bleu et de ne travailler qu'avec de l'ocre, du vermillon du noir et du blanc.\n\nMon id\u00e9e \u00e9tait de travailler \u00e0 la fois la composition et la nuance des couleurs de fa\u00e7on \u00e0 ce que ces petits formats soient attractifs vus de loin. Que l'on ait envie de s'approcher d'eux. J'avais donc la contrainte et le but, ce n'\u00e9tait pas si mal. Ensuite je pourrais disserter durant des heures et de fa\u00e7on psychanalytique \u00e9videmment sur les formes, sur ce que tout cela repr\u00e9sente ou ne repr\u00e9sente pas, cela n'a pas grand int\u00e9r\u00eat.\n\nUne chose que j'ai retenue c'est que plus le format est petit plus le rapport entre vide et plein est important \u00e0 trouver.\n\nCependant le plaisir de d\u00e9couvrir toutes ces couleurs, toutes ces nuances et de les apposer les unes \u00e0 cot\u00e9 des autres m'aura fait oublier cette derni\u00e8re contrainte.\n\nFinalement la peinture ressemble beaucoup \u00e0 l'\u00e9criture.\n\nCa ne sert pas \u00e0 grand chose d'avoir beaucoup de mati\u00e8res beaucoup d'id\u00e9es et de toutes les \u00e9taler en m\u00eame temps. \n\nA trop vouloir en dire on finit par ne plus rien dire du tout.\n\nCela me laisse un sale gout dans la bouche. \n\nMais en m\u00eame temps il y a l\u00e0 mati\u00e8re \u00e0 r\u00e9flexion et \u00e0 travailler d'autant plus.\n\nSupprimer tout ce qui n'est pas essentiel demande de savoir au pr\u00e9alable ce qui l'est vraiment.\n\nPeut-\u00eatre que tout ce d\u00e9sordre, ce cot\u00e9 brouillon dans lequel je ne cesse jamais de m'engager dans tout travail de peinture ou d'\u00e9criture n'est que la r\u00e9p\u00e9tition perp\u00e9tuelle d'une recherche d'essentiel.\n\nCependant je m'arr\u00eate souvent avant de l'avoir d\u00e9couvert cet essentiel comme si je ne voulais au bout du compte pas le voir. Comme s'il allait me flanquer, sit\u00f4t aper\u00e7u, sur une mauvaise piste. Comme si soudain j'allais surtout perdre tout plaisir de d\u00e9sordonner le monde.\n\nLe plaisir du d\u00e9sordre et l'aust\u00e9rit\u00e9 de l'essentiel.. ce serait donc ainsi que je vois les choses ?\n\nAlors que la plupart des personnes me diront que c'est tout l'inverse bien sur ...\n\nCet \u00e9quilibre du vide et du plein c'est aussi celui que je m'inventerais alors entre ordre et d\u00e9sordre, entre s'exprimer et ne rien dire.\n\nEn rephotographiant ces tableaux avec un bon appareil et en utilisant un logiciel de traitement d'images je les red\u00e9couvre tout \u00e0 coup. J'effectue des s\u00e9lections, des recadrages dans cette parole ininterrompue que repr\u00e9sente la peinture. \n\nCela pourrait tr\u00e8s bien \u00eatre un vrai travail que de partir de ces fragments pour r\u00e9aliser de grands formats. \n\nJe suis sur un fil en plein vent au dessus des gouffres. Je vacille perp\u00e9tuellement dans cette qu\u00eate d'un \u00e9quilibre qui au bout du compte me procurerait cette confiance que j'imagine n\u00e9cessaire pour effectuer le pas suivant... Et bien sur , et \u00e9videmment, dans une sensation de confort ou de s\u00e9curit\u00e9 qui, sit\u00f4t qu'elle advient, me parait \u00eatre une l\u00e2chet\u00e9 de plus et que je m'emploie \u00e0 d\u00e9truire aussit\u00f4t.\n\nLe recours \u00e0 la dispersion c'est le champs de bataille sur lequel tous les possibles tombent les uns apr\u00e8s les autres fauch\u00e9s par ce combat entre confort et risque pour ne pas s'arr\u00eater \u00e0 la facilit\u00e9 tout en ne cessant pas de l'explorer.\n\nParce qu'il y a des choses qui semblent faciles et qui ne le sont pas du tout et qui rendent le difficile soudain plus supportable, car on le comprend comme refuge.\n\nAu bout du compte les deux se rejoignent- facile et difficile-, vide et plein etc. Ils se rejoignent mais ne se confondent pas. Il y a un \u00e9cart parfois tellement infime que l'on peut s'y tromper, se maudire, ou s'encenser b\u00eatement.\n\nCeci expliquant cela entre les mont\u00e9es de confiance en soi intempestives et les d\u00e9pressions qui ne tardent jamais \u00e0 les suivre.\n\nEvidemment p\u00e9n\u00e9trer dans la vacuit\u00e9, l'impermanence serait une sin\u00e9cure. Pas de doute que la l\u00e9vitation arriverait en bonus, cet upsell comme disent les vendeurs de soupe qui veulent bourrer le panier de la m\u00e9nag\u00e8re.\n\nL\u00e0 aussi il y aurait beaucoup \u00e0 dire sur les besoins v\u00e9ritables et les d\u00e9sirs imaginaires. Surtout sur cette obsession de vouloir \u00eatre autre par le fait non pas d'\u00eatre mais d'avoir.\n\nUn grand fil en travers du grand Canyon, des vents qui font rage, du ciel et des gouffres et je suis l\u00e0 en plein milieu pr\u00eat \u00e0 chuter \u00e0 tout instant sans m\u00eame le recours d'un balancier. Je m'y suis engag\u00e9 \u00e0 bras nu, avec ma bite et mon couteau. C'est surement d'une ineptie totale et \u00e7a risque de bien mal finir si je me mets \u00e0 y penser.\n\nIl y a d\u00e9j\u00e0 eut tous ces jours \u00e0 s'enfoncer dans le gras du quotidien \u00e0 faire des jobs de merde, \u00e0 vivre une vie de merde, et le mot merde me monte naturellement, tout \u00e7a juste parce que je ne me sentais pas d'accord, parce que je croyais que j'\u00e9tais diff\u00e9rent, et surement je pensais aussi que j'avais totalement raison envers vents et mar\u00e9es de m'accrocher \u00e0 cette id\u00e9e de m'exprimer.\n\nL'envie d'\u00eatre comme tout le monde me terrasse \u00e0 chaque fois de la m\u00eame fa\u00e7on.\n\nL'envie d'\u00eatre comme tout me monde arrive sur son char arm\u00e9e d'une lance et je suis \u00e0 poil face \u00e0 elle, cette salope , sur le champs de bataille.\n\nDes milliers de fois je suis parvenu \u00e0 m'\u00e9carter au bon moment lorsqu'elle me fon\u00e7ait dessus. Une fois ou deux peut-\u00eatre j'ai r\u00e9ussi \u00e0 la d\u00e9stabiliser mais pas vraiment \u00e0 la vaincre une bonne fois pour toutes.\n\nPas faute d'avoir r\u00eav\u00e9 \u00e0 ces nu\u00e9es de corbeaux qui la becqu\u00e8teraient par lambeaux. \n\nJe ne suis pas Prom\u00e9th\u00e9e faut que je me rentre \u00e7a dans le cr\u00e2ne aucun vautour \u00e0 l'horizon, Je ne le suis plus.\n\nDans mes pires moments, je ne suis plus qu'un sombre idiot, une sorte de d\u00e9bile mental ou un gamin qui ne parvient plus \u00e0 se relever tant il a finit par s'infliger lui m\u00eame des coups pour se sentir vivant dans le territoire des morts.\n\nJe vais ranger \u00e7a dans r\u00e9cits de fiction. Ce genre de choses qui me traversent et par lesquelles je me laisse traverser sans trop broncher. Je n'ai absolument aucune id\u00e9e sur la teneur de ce genre de propos. Est ce du lard ou du cochon ? Du vide ou du plein ? du vrai ou du faux ? \n\nJe me contente juste de l'\u00e9crire tel que \u00e7a vient au cas o\u00f9 \u00e7a puisse servir un de ces quatre \u00e0 moi ou \u00e0 quiconque peu importe.\n\nC'est un petit format comme ceux que je peins avec souvent beaucoup trop de choses. Mais dont l'agrandissement d'un fragment r\u00e9servera peut-\u00eatre une ou deux surprises voil\u00e0 tout simplement ce que je me dis.\n\nEt peut-\u00eatre aussi que \u00e7a me permet d'avancer d'un pas de plus pour aujourd'hui sur ce putain de fil\n\non ne sait jamais.Fragment huile sur toile 2021 Patrick Blanchon",
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"title": "Confiance et pognon",
"date_published": "2021-04-04T06:26:54Z",
"date_modified": "2025-11-14T16:10:43Z",
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Une chose importante pour le premier banquier venu est la confiance. Si elle n’est pas l\u00e0 vous n’aurez rien, vous n’existerez pas sauf si vous allez par m\u00e9garde faire un tour dans le rouge. Mais vous existerez en n\u00e9gatif alors, en mouton noir, en vilain petit canard.<\/p>\n
Sans la confiance il y a de grandes chances qu’aucun syst\u00e8me \u00e9conomique viable n’existerait.<\/p>\n
Cependant \u00e0 force d’assimiler confiance et pognon nous avons probablement fini par y perdre notre latin.<\/p>\n
Si fidus d\u00e9sormais ne se d\u00e9cline plus autrement que par fiducier, finances, on peut nonobstant le myst\u00e8re des consonnes qui d\u00e9rivent avec le temps du d vers n... imaginer que la confiance part d’un \u00e9change tout b\u00eate pour s’achever d\u00e9sormais en catastrophe plan\u00e9taire.<\/p>\n
Heureusement la na\u00efvet\u00e9 g\u00e9n\u00e9rale vient \u00e0 la rescousse. C’est son r\u00f4le principal d’ailleurs car sans elle il y a fort \u00e0 parier que nous n’entretiendrons les uns envers les autres que des relations de m\u00e9fiance.<\/p>\n
Etre na\u00eff peut ressembler \u00e0 une tare lorsqu’on est jeune et inexp\u00e9riment\u00e9. Je veux dire qu’on s’en veut beaucoup \u00e0 soi-m\u00eame de l’\u00eatre, de l’avoir \u00e9t\u00e9, tout en se jurant qu’on ne nous y reprendrait plus.<\/p>\n
Cependant qu’avec le temps, l’\u00e2ge on s’aper\u00e7oit que c’est une ineptie de l’\u00e9carter, de la rel\u00e9guer dans les oubliettes, de la conspuer ou de la maudire.<\/p>\n
Et tout \u00e7a sous pr\u00e9texte que l’on aurait apprit quoique ce soit sur la vie, sur nos contemporains, qu’on serait devenu \"lucide\".<\/p>\n
La lucidit\u00e9 est une prison, je peux vous l’assurer, et une fois qu’on y est on ne cherche qu’une seule chose, c’est bel et bien de s’en \u00e9vader.<\/p>\n
Se re pr\u00e9sente alors la na\u00efvet\u00e9 qui nous fait de l’\u0153il, avec la lime ad\u00e9quat \u00e0 limer les barreaux, la corde tress\u00e9e d’espoirs et on se dit que ce serait bien ballot de ne pas en profiter.<\/p>\n
Redonner de la confiance \u00e0 la na\u00efvet\u00e9 est sans doute l’une des derni\u00e8res aventures digne de ce nom pour un aventurier qui se respecte un peu.<\/p>\n
Evidemment il y a toujours un risque de se faire avoir si on esp\u00e8re. Et n’esp\u00e8re t’on pas toujours plus ou moins ?<\/p>\n
R\u00e9cemment j’ai \u00e9t\u00e9 contact\u00e9 par un client qui m’a d\u00e9j\u00e0 achet\u00e9 plusieurs toiles \u00e0 bon prix. Et celui ci me propose soudain de lui proposer de grands formats qu’il exposera sur une plateforme internet bien connue et sur laquelle il poss\u00e8de un gigantesque r\u00e9seau de followers.<\/p>\n
Jusque l\u00e0 tout va bien. Tout est gratuit. Je n’envoie pas de toile tant qu’elle n’est pas achet\u00e9e et pay\u00e9e... une sin\u00e9cure pour artiste peintre forc\u00e9ment.<\/p>\n
J’allais commencer \u00e0 effectuer des s\u00e9lections parmi mes jpeg, cr\u00e9er de jolies fiches, bref tout pr\u00e9parer pour passer \u00e0 l’action quand tout \u00e0 coup je me suis demand\u00e9 quel pouvait bien \u00eatre l’int\u00e9r\u00eat de ce client galeriste d’exposer mes \u0153uvres virtuellement. Qu’est ce qui le diff\u00e9rencierait de ce que je pratique d\u00e9j\u00e0 moi-m\u00eame... ?<\/p>\n
En allant jeter un coup d’\u0153il \u00e0 la page en question et \u00e0 son fil d’actualit\u00e9 je vois des \u0153uvres d’art entour\u00e9es de jolies filles un peu d\u00e9nud\u00e9es accompagn\u00e9es de musique, le tout en vid\u00e9o ou en photographies et effectivement le truc \u00e0 l’air de bien fonctionner \u00e9tant donn\u00e9 le nombre de vues pour chacun de ces post. Pas beaucoup de \"like\" mais \u00e9norm\u00e9ment de vues.<\/p>\n
Ma premi\u00e8re r\u00e9action est de me dire comme c’est de mauvais gout<\/em>. Je pense \u00e0 ces pubs de bagnoles avec ces nanas qui l\u00e8chent le capot et je me dis ensuite quel est donc le public vis\u00e9 par ce genre de produit ?<\/p>\nDes parvenus, des nouveaux riches, des gens incultes et sans gout avec de grosses gourmettes au poignet assur\u00e9ment...<\/p>\n
Et o\u00f9 trouve t’on ce genre de sp\u00e9cimen le plus actuellement ? En Russie et en Chine. D’ailleurs il y a beaucoup de mannequins de l’Est et d’Asie sur les posts en question.<\/p>\n
Bien Bien Bien.... je cogite je cogite ... Finalement je me dis que j’ai un esprit petit bourgeois m\u00e2tin\u00e9 de gauche caviar pour avoir un tel toupet question gout... Car finalement si on vend de la lessive, des brosses \u00e0 dents, des bagnoles et des assurances d\u00e9ces comme \u00e7a pourquoi la peinture ferait-t ’elle exception ?<\/p>\n
Du coup je transmute gentiment le mauvais gout en ph\u00e9nom\u00e8ne d’avant garde, je me dis oh mais finalement on d\u00e9tourne les codes c’est tout \u00e0 fait chouette pourquoi pas.<\/p>\n
Je me remets le nez dans le tri, je m’\u00e9baubis, tout en tirant la langue en m’appliquant \u00e0 bien tout noter et surtout le prix de mes \u0153uvres dans ce joli dossier pr\u00eat \u00e0 \u00eatre envoy\u00e9.<\/p>\n
Je monte mes prix du coup parce que je me dis que si je mets les prix habituels on va me rire au nez.<\/p>\n
Est ce qu’un milliardaire russe ou chinois va prendre au s\u00e9rieux une toile \u00e0 100 balles ? Que nenni, un peu de jugeotte mon vieux.<\/p>\n
Je me dis sois pas con monte encore un peu plus. Voil\u00e0 tu y es presque encore un effort, pi\u00e9tine donc ta moralit\u00e9 \u00e0 la noix, ta philanthropie, ta g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 et ta gentillesse, tout cela ne sert \u00e0 rien pour l’occasion.<\/p>\n
Je m’arr\u00eate en plein vol cependant car tout \u00e0 coup de sombres pens\u00e9es me viennent du fin fond de l’encombrante lucidit\u00e9 qui certainement a pour petit nom ma connerie et qui ne cesse de m’entraver comme un boulet au pied.<\/p>\n
Et si c’\u00e9tait la mafia ? Et si c’\u00e9tait rien que pour blanchir du pognon sale toute cette affaire ?<\/p>\n
Peu importe les prix et au contraire tant mieux s’ils sont gros, ils ach\u00e8teront \u00e0 tour de bras.<\/p>\n
Oh la la Patriiiiiiick qu’est ce que tu es en train de penser et que t’appr\u00eates tu \u00e0 foutre ?<\/p>\n
Et puis je me suis fait un caf\u00e9... j’ai fum\u00e9 une clope, je me suis gratt\u00e9 la t\u00e8te, un peu les couilles aussi pendant que j’y \u00e9tais et je me suis dit t’es vraiment un putain de parano.<\/p>\n
Sois confiant en ton \u00e9toile, mise tout ce que tu as vas y, que risque tu au bout du compte ? De devenir riche juste \u00e7a, est ce vraiment si grave ?<\/p>\n
D’\u00eatre ridicule aussi ? quelle importance finalement tu l’es d\u00e9j\u00e0 tellement, un peu plus un moins \u00e7a ne te changera pas vraiment la vie.<\/p>\n
Et depuis j’ai tout laiss\u00e9 en stand by, un coup je me dis oui un coup je me dis non, le diable est l\u00e0 au fond de moi et me tripatouille sans rel\u00e2che en prenant la t\u00eate de KAAA le serpent du livre de la jungle qui susurre<\/p>\n
\"aie confiance aie confiance\"<\/p>\n
https:\/\/youtu.be\/evt_8hluLww<\/a><\/p>",
"content_text": "Une chose importante pour le premier banquier venu est la confiance. Si elle n'est pas l\u00e0 vous n'aurez rien, vous n'existerez pas sauf si vous allez par m\u00e9garde faire un tour dans le rouge. Mais vous existerez en n\u00e9gatif alors, en mouton noir, en vilain petit canard.\n\nSans la confiance il y a de grandes chances qu'aucun syst\u00e8me \u00e9conomique viable n'existerait.\n\nCependant \u00e0 force d'assimiler confiance et pognon nous avons probablement fini par y perdre notre latin.\n\nSi fidus d\u00e9sormais ne se d\u00e9cline plus autrement que par fiducier, finances, on peut nonobstant le myst\u00e8re des consonnes qui d\u00e9rivent avec le temps du d vers n... imaginer que la confiance part d'un \u00e9change tout b\u00eate pour s'achever d\u00e9sormais en catastrophe plan\u00e9taire.\n\nHeureusement la na\u00efvet\u00e9 g\u00e9n\u00e9rale vient \u00e0 la rescousse. C'est son r\u00f4le principal d'ailleurs car sans elle il y a fort \u00e0 parier que nous n'entretiendrons les uns envers les autres que des relations de m\u00e9fiance.\n\nEtre na\u00eff peut ressembler \u00e0 une tare lorsqu'on est jeune et inexp\u00e9riment\u00e9. Je veux dire qu'on s'en veut beaucoup \u00e0 soi-m\u00eame de l'\u00eatre, de l'avoir \u00e9t\u00e9, tout en se jurant qu'on ne nous y reprendrait plus.\n\nCependant qu'avec le temps, l'\u00e2ge on s'aper\u00e7oit que c'est une ineptie de l'\u00e9carter, de la rel\u00e9guer dans les oubliettes, de la conspuer ou de la maudire.\n\nEt tout \u00e7a sous pr\u00e9texte que l'on aurait apprit quoique ce soit sur la vie, sur nos contemporains, qu'on serait devenu \"lucide\".\n\nLa lucidit\u00e9 est une prison, je peux vous l'assurer, et une fois qu'on y est on ne cherche qu'une seule chose, c'est bel et bien de s'en \u00e9vader.\n\nSe re pr\u00e9sente alors la na\u00efvet\u00e9 qui nous fait de l'\u0153il, avec la lime ad\u00e9quat \u00e0 limer les barreaux, la corde tress\u00e9e d'espoirs et on se dit que ce serait bien ballot de ne pas en profiter. \n\nRedonner de la confiance \u00e0 la na\u00efvet\u00e9 est sans doute l'une des derni\u00e8res aventures digne de ce nom pour un aventurier qui se respecte un peu.\n\nEvidemment il y a toujours un risque de se faire avoir si on esp\u00e8re. Et n'esp\u00e8re t'on pas toujours plus ou moins ? \n\nR\u00e9cemment j'ai \u00e9t\u00e9 contact\u00e9 par un client qui m'a d\u00e9j\u00e0 achet\u00e9 plusieurs toiles \u00e0 bon prix. Et celui ci me propose soudain de lui proposer de grands formats qu'il exposera sur une plateforme internet bien connue et sur laquelle il poss\u00e8de un gigantesque r\u00e9seau de followers.\n\nJusque l\u00e0 tout va bien. Tout est gratuit. Je n'envoie pas de toile tant qu'elle n'est pas achet\u00e9e et pay\u00e9e... une sin\u00e9cure pour artiste peintre forc\u00e9ment.\n\nJ'allais commencer \u00e0 effectuer des s\u00e9lections parmi mes jpeg, cr\u00e9er de jolies fiches, bref tout pr\u00e9parer pour passer \u00e0 l'action quand tout \u00e0 coup je me suis demand\u00e9 quel pouvait bien \u00eatre l'int\u00e9r\u00eat de ce client galeriste d'exposer mes \u0153uvres virtuellement. Qu'est ce qui le diff\u00e9rencierait de ce que je pratique d\u00e9j\u00e0 moi-m\u00eame... ?\n\nEn allant jeter un coup d'\u0153il \u00e0 la page en question et \u00e0 son fil d'actualit\u00e9 je vois des \u0153uvres d'art entour\u00e9es de jolies filles un peu d\u00e9nud\u00e9es accompagn\u00e9es de musique, le tout en vid\u00e9o ou en photographies et effectivement le truc \u00e0 l'air de bien fonctionner \u00e9tant donn\u00e9 le nombre de vues pour chacun de ces post. Pas beaucoup de \"like\" mais \u00e9norm\u00e9ment de vues.\n\nMa premi\u00e8re r\u00e9action est de me dire comme c'est de mauvais gout. Je pense \u00e0 ces pubs de bagnoles avec ces nanas qui l\u00e8chent le capot et je me dis ensuite quel est donc le public vis\u00e9 par ce genre de produit ?\n\nDes parvenus, des nouveaux riches, des gens incultes et sans gout avec de grosses gourmettes au poignet assur\u00e9ment...\n\nEt o\u00f9 trouve t'on ce genre de sp\u00e9cimen le plus actuellement ? En Russie et en Chine. D'ailleurs il y a beaucoup de mannequins de l'Est et d'Asie sur les posts en question.\n\nBien Bien Bien.... je cogite je cogite ... Finalement je me dis que j'ai un esprit petit bourgeois m\u00e2tin\u00e9 de gauche caviar pour avoir un tel toupet question gout... Car finalement si on vend de la lessive, des brosses \u00e0 dents, des bagnoles et des assurances d\u00e9ces comme \u00e7a pourquoi la peinture ferait-t 'elle exception ?\n\nDu coup je transmute gentiment le mauvais gout en ph\u00e9nom\u00e8ne d'avant garde, je me dis oh mais finalement on d\u00e9tourne les codes c'est tout \u00e0 fait chouette pourquoi pas.\n\nJe me remets le nez dans le tri, je m'\u00e9baubis, tout en tirant la langue en m'appliquant \u00e0 bien tout noter et surtout le prix de mes \u0153uvres dans ce joli dossier pr\u00eat \u00e0 \u00eatre envoy\u00e9.\n\nJe monte mes prix du coup parce que je me dis que si je mets les prix habituels on va me rire au nez.\n\nEst ce qu'un milliardaire russe ou chinois va prendre au s\u00e9rieux une toile \u00e0 100 balles ? Que nenni, un peu de jugeotte mon vieux.\n\nJe me dis sois pas con monte encore un peu plus. Voil\u00e0 tu y es presque encore un effort, pi\u00e9tine donc ta moralit\u00e9 \u00e0 la noix, ta philanthropie, ta g\u00e9n\u00e9rosit\u00e9 et ta gentillesse, tout cela ne sert \u00e0 rien pour l'occasion.\n\nJe m'arr\u00eate en plein vol cependant car tout \u00e0 coup de sombres pens\u00e9es me viennent du fin fond de l'encombrante lucidit\u00e9 qui certainement a pour petit nom ma connerie et qui ne cesse de m'entraver comme un boulet au pied.\n\nEt si c'\u00e9tait la mafia ? Et si c'\u00e9tait rien que pour blanchir du pognon sale toute cette affaire ?\n\nPeu importe les prix et au contraire tant mieux s'ils sont gros, ils ach\u00e8teront \u00e0 tour de bras.\n\nOh la la Patriiiiiiick qu'est ce que tu es en train de penser et que t'appr\u00eates tu \u00e0 foutre ?\n\nEt puis je me suis fait un caf\u00e9... j'ai fum\u00e9 une clope, je me suis gratt\u00e9 la t\u00e8te, un peu les couilles aussi pendant que j'y \u00e9tais et je me suis dit t'es vraiment un putain de parano.\n\nSois confiant en ton \u00e9toile, mise tout ce que tu as vas y, que risque tu au bout du compte ? De devenir riche juste \u00e7a, est ce vraiment si grave ?\n\nD'\u00eatre ridicule aussi ? quelle importance finalement tu l'es d\u00e9j\u00e0 tellement, un peu plus un moins \u00e7a ne te changera pas vraiment la vie.\n\nEt depuis j'ai tout laiss\u00e9 en stand by, un coup je me dis oui un coup je me dis non, le diable est l\u00e0 au fond de moi et me tripatouille sans rel\u00e2che en prenant la t\u00eate de KAAA le serpent du livre de la jungle qui susurre \n\n\"aie confiance aie confiance\" https:\/\/youtu.be\/evt_8hluLww",
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