L’emploi du participe présent permet d’éviter celui de la subordonnée relative. Je déjeune écoutant les commentaires radiophoniques tartinant, beurrant une biscotte sur l’autre comme il se doit pour ne pas la briser. Nous sommes aujourd’hui le 1er juillet, l’air est un peu frais à l’extérieur, le soleil se lève, à 9h j’irai décrocher l’exposition de S. Du mal à distinguer l’émotion qui l’emporte, de la colère ou de la tristesse. Un mélange. Il faut que j’écrive pour me calmer. Que je m’intéresse à quelque chose de difficile. La grammaire de Joëlle Gardes Tamine par exemple. Tout ce qui se dit de la grammaire ici m’est un écueil, me ramène à ma propre imbécillité dans une salle de classe. Seule la rage alors provoquant la reprise peut y faire quelque chose, comme s’accrocher, décrypter à la loupe chaque mot, chaque proposition, jusqu’à ce qu’une impression de clarté s’en suive ou rien.
La déclinaison est absente en français- encore faut-il savoir le latin ou l’allemand pour en comprendre l’usage et ce que ça impacte sur la fonction du nom, celui ds êtres et des choses, nous qui n’avons que deux genres, masculin ou féminin pour évoquer le monde.
La légende de Sainte Eulalie 842, plus ancien poème écrit en français.
La Cantilène de sainte Eulalie (IXe siècle)
Version originale Adaptation en français moderne
Buona pulcella fut Eulalia
Bel avret corps, bellezour anima.
Voldrent la veintre li Deo inimis,
Voldrent la faire diavle servir.
Il non eskoltet les mal conseillers,
In figure de colomb volat a ciel.
Tuit oram que por nos degnet preier
Qued avrisset de nos Christus mercit,
Post la mort, et a lui nos laist venir.
Par souve clementia. Bonne pucelle fut Eulalie
Bel avait le corps, plus belle l’âme.
Voulurent la vaincre les ennemis de Dieu,
Voulurent la faire diable servir.
Elle n’écoute les mauvais conseillers,
Sous forme de colombe vola au ciel.
Tous prions que pour nous daigne prier
Que de nous Christ ait merci,
Après la mort, et à lui nous laisse venir.
Par sa clémence.
Souvent, à lire l’ancien français, la viande dans quoi j’habite s’émeut, retrouve de la tendreté envers elle-même et les êtres et les choses, la viande se souvient bien mieux que l’esprit.
Et peut-être aussi ces vieilles paroles attrapées au vol dans la campagne, et qu’aucune haie,-elles ont toutes été abattues au nom du rendement- ne conserve plus, la viande les garde t’elle entre ses nerfs ses fibres sa lymphe son sang
le patois et l’accentuation de certains mots, les expressions exprimées comme un jus exprimé de fruit
Comment cela est-il possible que quelqu’un, quelque chose d’autre que moi se souvienne en moi de la langue et la trouve, la retrouve, devenue soudain si familière si présente, c’est une question depuis toujours.
l’ordre des mots ( autre ouvrage de JGT) d’un abord pas facile non plus. Une aridité dont je ne sais si elle provient de l’ouvrage ou de moi-même.
Il y a la faute qui vient de l’ignorance et puis de l’inattention, mais c’est la même chose.
avons-nous encore le droit d’être inattentifs ?