l’élan

Cet élan qui toujours s’adresse vers l’autre est un malentendu, une faute de logique. Tes élans sont semblables à ces résolutions erronées que tu installes mécaniquement pour résoudre tout calcul qui te semble trop compliqué. l’élan comme un réflexe de défense, l’élan pour parer d’avance toute agression anticipée. l’élan une attaque dérisoire sachant la défaite à venir. l’élan est ce mauvais calcul avec quoi tu as creusé tous tes découverts. La consommation n’est pas autre chose que l’utilisation de ce même élan, au profit de ceux qui savent compter comme il s’agit de savoir compter. C’est à dire efficace et sans perte de temps ou autre. Renoncer à ces élans est un crève-cœur car tu penses qu’ils appartiennent intimement à ta nature, dans ce qu’ils témoignent de valeurs nécessaires, acceptables pour avoir une place au sein du groupe. Tu confonds élan et compromission et voilà l’horreur. Encore ce même mouvement qui serpente, entre l’attirance inconsciente et le dégoût qu’offre le recul. Cependant que dans la progression de ce qui rampe péniblement ainsi, l’esprit acquiert sa propre connaissance constate ses forces et ses faiblesses et apprend. Quoi. Sa propre nature insaisissable pour l’essentiel. Ce dont à certaines heures il s’enivre, et à d’autres se désespère. Puis il s’immobilise et sitôt qu’il s’en effraie saute dans le premier élan venu comme un voyageur pressé et étourdi saute dans le premier train qui passe sans même consulter la destination.

Post-scriptum

haut

Pour continuer

import

Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

import

technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

import

La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener