Transfigurer

hier lecture à voix haute des trois premiers chapitres de 20000 lieues sous les mers à l’intention des petits enfants. J’avais peur qu’ils n’éprouvent cette fascination vécue au même âge lorsque je découvrais l’œuvre de Jules Verne. Notamment en raison de ce premier chapitre extrêmement documenté dont je ne me souvenais plus de l’aridité. Mais non, ils ont apprécié. ils m’en redemandent même pour aujourd’hui. En fait il m’aura fallu relire seul ces trois premiers chapitres plusieurs fois seul et à voix haute dans l’atelier avant de leur lire Un exercice de décorticage pour ne pas butter sur les mots, trouver le rythme de ces textes.

Ce matin j’ai lu la préface de l’ouvrage écrite par Gilbert Sigaux. Je ne l’avais jamais lue, ou pas de souvenir de l’avoir lue. Ce qui me pousse à effectuer une recherche internet sur le bonhomme. Et là sacrée surprise. Ce type a écrit sur tant d’auteurs, c’est vertigineux. Il faudrait trouver un recueil de tous ses textes. Pas connaissance de l’existence d’une telle compilation pour l’instant. Si un lecteur peut me mettre sur une édition éventuelle ...

Ce qu’il écrit sur Jules Vernes rejoint mes pensées du jour à propos de la notion de transfiguration. Une documentation solide avant tout. ce qui rejoint tout ce travail effectué ces derniers mois sur le fait de partir du réel.

j’ai commencé à réunir 40 textes sur le ridicule, écrits sur mon blog. Pour l’instant simple copier coller sur un document word. Je ne relis pas. supprime tous les paragraphes pour constituer des textes blocs, l’ensemble est justifié et je me contente de mettre en forme seulement, en prenant soin d’indiquer les titres pour une table des matières à venir. Mais pour un recueil sur le ridicule, difficile de ne pas prendre conscience du ridicule de l’opération. Une fatigue de tous ces je surtout. Et déjà l’ennui possible est prévisible. Mais comme on le dit qui ne risque rien n’a rien. Et probable que la moindre difficulté n’est trouvée que comme prétexte à renoncement.

Enfin tout travail trouve sans doute une utilité même si on ne la découvre pas pendant que l’on travaille. Le fait de travailler pour travailler uniquement et non pour un but pose un problème de logique.. Si on s’attache à la logique évidemment. On peut aussi se donner le prétexte du but, ça ne change pas grand-chose. une transfiguration peut arriver par plusieurs chemins.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener