07 septembre 2024
Lu sur le site Diacritik un article bien intéressant à propos de Midlife Crisis de Jean-François Santoro. Pour l’essentiel, c’est l’expression « dilapidation de la parole » qui m’a poussé à lire. Conclusion : économiser ou dilapider la parole (dans un but littéraire) conduit à un résultat semblable : la vanité de la condition humaine, pas vue méchamment, peut-être même théâtralement, poétiquement. Et plus que jamais, il s’agit de faire front à une parole tout aussi bête (moins consciente d’elle-même). Une sorte d’entité fasciste qui surgit de toute part. Au bout du compte, on retrouve la notion d’un dialogue avec soi dans l’utilisation du monologue. Du coup, j’ai pensé un peu à moi.
La seconde fournée des élèves, ce vendredi. J’ai pu ainsi mettre quelques sous sur mon compte en banque. Il était temps, pour être aussitôt engloutis par les prélèvements URSSAF et CIPAV. Moins peur cependant de ne pas manger que d’être emmerdé encore comme l’année dernière.
Le froid, est-ce que 20° représente le froid ? J’ai mis un gilet. Je me suis souvenu que, pas si longtemps, on crevait de chaud. Je ne me plains de rien, mais quand même, il me semble que le froid, c’est autre chose. Ce qui me fait penser à la vitesse à laquelle on dit certains mots, juste parce qu’on se sent obligé de dire quelque chose.
Un nouveau Premier ministre in extremis, bien impliqué dans la grande vacherie européenne à ce que j’en comprends. Ils vont vouloir passer à la vitesse supérieure, nous tondre jusqu’à l’os. Est-ce qu’on va sortir avec des fourches ? C’est pas dit. On a fini par comprendre que tout vacille gentiment, qu’il faut se mettre au russe, qui est ma foi une jolie langue, ou au chinois. Enfin, il faut se mettre à quelque chose. S’occuper avant d’être totalement occupé par des événements bien désagréables.
J’ai continué un peu la lecture du Mahabharata en me reposant après le déjeuner. Puis me suis endormi, et soudain, au réveil, des souvenirs d’un rêve de la nuit précédente, une nuit bien courte. Dans ce rêve, je crois que j’étais avec un groupe de personnes que je ne connaissais pas. Je m’empêtrais dans les usages, ne sachant pas s’il fallait les saluer en les étreignant, les embrasser comme les membres d’une famille , ou bien leur tendre la main. Puis, soudain, me suis retrouvé bloqué dans une cahute vitrée, impression d’une douane à traverser. On me demande mes papiers d’identité et je découvre un document qui porte un autre nom que le mien et qui aussitôt s’effrite, tombe en poussière. C’est à ce moment que je me réveille.
Encore charogné un peu en fin d’après-midi sur les fichiers de SPIP. Le dossier INCLURE notamment se révèle être un véritable trésor. Je me suis rendu sur le site UlKIT pour télécharger les fichiers CSS et JS nécessaires à retravailler la mise en page de mon site local. J’ai passé un bon moment ensuite à faire des tests de boucles imbriquées.
Cette sensation de piétiner, de tourner en rond, ne m’importe pas autant que je le craignais hier encore. Il ne manque plus que la garde-robe à constituer : sirkke, hirka et tennure, et je serai fin prêt à danser.
Pour continuer
Carnets | septembre 2024
Habiter l’inhabitable
Des chambres d’hôtel. Trop de chambres. Barbès, Château Rouge, Goutte d’Or. Endroits fatigués. Draps humides. Odeur de moisi et de parfums sans nom. Des lieux de passage. Pas faits pour rester. Et pourtant, j’y reviens. L’habitude s’installe. Je reconnais le sol qui grince, les heures de lumière, les cris de la rue. Je sais où poser mes affaires. Ce qui m’avait semblé inhabitable devient vivable. Pas confortable. Vivable. Je me surprends à m’y sentir presque chez moi. L’inhabituel devient un décor. Une routine. Je ne cherche plus à décorer, juste à survivre. Et parfois, au petit matin, une lumière douce. Un silence rare. Quelques secondes d’apaisement. Suffisantes pour tenir. Je ne hais plus ces chambres. J’y dépose des souvenirs sans le vouloir. J’habite sans y croire. Mais j’habite quand même. Et c’est peut-être ça, habiter l’inhabitable. Ne plus fuir. S’adosser à ce qu’on a. Même si c’est gris, froid, temporaire. Parce que dans le pire, on finit par trouver un détail qui retient. Une lueur. Un appui.|couper{180}
Carnets | septembre 2024
24 septembre 2024
Le narrateur revient dans son village d’enfance, un lieu qui porte encore son nom mais a changé au point de devenir méconnaissable. Entre souvenirs enfouis et rencontres inattendues, il tente de comprendre ce qui a disparu.|couper{180}
Carnets | septembre 2024
22 septembre 2024
Alors que le site se construit, des pensées lancinantes s’invitent : à quoi bon ? Saisir la distance pour revisiter ces fragments comme écrits par un autre, un étranger. Des marches le long du Rhône, la rencontre avec un homme et son caddy brinquebalant, et une mobylette bleue qui ressurgit du passé… Dans ce carnet littéraire, la réalité se mêle à la fiction, explorant ce que l’on traîne en soi, et ce qu’il faudrait peut-être apprendre à lâcher.|couper{180}
