certain, incertain

La réalité ne propose pas de chemin, elle est une multitude de chemins qui s’enchevêtrent. Suivre un chemin est donc du domaine de la volonté, pour avant tout ne pas perdre de vue un tracé choisi. Mais ce n’est pas un chemin que l’ on effectue dans une réalité, c’est un déplacement dans l’arbitraire. Que faire une fois que l’on a compris que tout chemin est arbitraire, qu’il n’a rien à voir avec le reel, mais plutôt avec un double que l’on s’invente ?

L’errance me paraissait idéale pour pallier le problème, et durant une bonne partie de mon existence j’y ai cru dur comme fer comme si cette dureté qu’elle imposait pouvait représenter la dureté que j’attribuais au réel. Mais là encore je me fourvoyais. Le reel n’est ni dur ni mou, ou bien il est les deux et bien des choses encore. Tout ce que l’on voudra bien imaginer. Autant de choses que l’on voudra déposer dans ce double qui n’est pas lui, qui ne peut être lui.

Ainsi l’errance possède sa propre détermination tout comme le fait de choisir un chemin et s’ y tenir, le but est grosso modo le même, considérer le réel comme une entité qui nous échappe quoiqu’on veuille faire pour essayer de le saisir. Cette esquive de la réalité entre certain et incertain forme néanmoins une assez touchante histoire. Parfois comique, parfois tragique. D’autres fois encore sans saveur particulière. Peut-être que c’est l’histoire- cette réalité qu’on ne peut dépasser, en tant que double double. Double de la réalité et double de soi-même. Ensuite la difficulté réside dans le fait qu’on ne peut savoir qu’il s’agit seulement, vraiment d’une histoire, que lorsqu’elle celle-ci s’est achevée.

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener