Cocréer le monde, peinture collective

a collaborative mural created by a global group of mosaic artists and donated to Providence Park Hospital, Novi, Michigan, USA

Ce pourrait être l’intitulé sibyllin d’un nouveau stage de peinture à venir. Le postulat de départ est qu’ un impératif de cohérence se tient en dessous du chaos apparent. Que sous ce que nous avons coutume de nommer le "n’importe quoi" se tient un équilibre qui sans cesse se réajuste sous l’influence de nos actions si grandes ou petites soient-t ’elles.

Et donc pour tester cette théorie j’ai envie de proposer cet exercice à mon groupe d’élèves du vendredi après-midi.

La première question que je me pose puisqu’on me la pose tout le temps c’est celle du "où on va" qui généralement se réduit au choix d’un thème.

A mon avis je peux régler cette question comme d’habitude en prenant n’importe quel thème puisque je considère qu’il s’agit surtout d’un prétexte.

Peut-être que pour changer, je n’ai qu’à changer les mots tout simplement et qu’au lieu de dire paysage, abstraction, visage, nature morte je pourrais dire par exemple "la paix".

Prenons donc la paix et pour faire bien, c’est à dire sérieux, professionnel, partons à la quête d’une ou deux citations…

La paix nourrit, le trouble consume ( proverbe chinois)

“La paix à n’importe quel prix, ce n’est plus la paix.” ( Kofi Annan )

“Garde la paix en toi, ensuite offre-la aux autres.” (José Artur)

“Seule l’action peut donner la paix.” (Samuel Butler)

Avec ça si on n’a pas d’inspiration..

Et là faire démarrer comme d’habitude sans rien dire. Laisser un peu de temps pour préparer les couleurs, s’installer, peindre un brin.

Puis au bout d’une heure dire :

—Magnifique ! maintenant échangez vos travaux les uns avec les autres.

Résister contre les protestations, rappeler que tout cela n’est qu’un exercice, un jeu, un amusement.

Laisser une heure passer encore et recommencer à faire tourner les feuilles. On pourrait prendre le sens des aiguilles d’une montre par exemple pour orienter le hasard.

A la fin regarder l’ensemble de ces feuilles mises bout à bout.

Y t’il une cohérence que l’on peut percevoir ? Autrement dit est ce que ça évoque quelque chose de paisible à la fin ?

— Oui mais comment sait-on à qui appartient chaque œuvre ? on me posera surement la question.

Dans ce cas deux solutions :

  1. On tire au sort.
  2. On déchire tout en petits morceaux et chacun se sert pour fabriquer son œuvre personnelle dans la dernière heure restante.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener