Construire une communauté

C’est à la mode depuis toujours, cette idée de construire des communautés. Avec internet d’autant plus encore que ce terme soit pudique
car il s’agit plus d’audience.
Je me demande toujours si j’ai besoin d’une communauté, d’une audience, cette question revient lancinante lorsque je suis fatigué, voire légèrement déprimé.
Et là je peux avoir un avis assez mitigé.
Si je voulais vendre quelque chose, je pourrais me soucier d’une audience. Ce serait même nécessaire voire capital d’entretenir des liens avec celle-ci. De les resserrer le plus possible pour faire surgir le top du top : le fameux fan. Celui capable de tout, de lire tout ce que j’écris, et voire d’acheter tout ce que je proposerais alors.
Mais ne rêvons pas, du moins pas à ça,
c’est tellement dégradant à la fois pour l’autre comme pour moi quand j’y réfléchis.
Que la seule relation à retirer de cet échange, de ce partage, puisse passer par le commerce et l’argent
Et je crois bien que malgré moi j’y ai depuis le début renoncé.
Même si comme je le disais parfois c’est fort tentant.
Il faut être raisonnable, un peu, et se connaitre beaucoup.
Car je suis infoutu d’entretenir des liens, je suis bien trop libre pour supporter le moindre lien trop serré, soit-il amoureux ou amical Et par conséquent je ne peux décemment pas infliger d’obligation ou d’élan en ce sens à personne.
Et puis pour les afficionados des thèmes astraux ma maison 12 est vide, il n’y a pas même un seul grain de poussière.
Je crois qu’il faut travailler beaucoup sur la conséquence de nos actes. Sur l’intention surtout. Quand l’intention est juste pour nous-mêmes il ne peut rien se produire en aval de celle-ci qui ne soit dommageable.
Mon intention n’a jamais été de fonder un Ashram, une communauté, une chapelle ni même une clientèle.
Je viens juste là à l’aube ou à la tombée de la nuit
côtoyer les loups, les lionnes et les serpents, tout ce qui a des poils des plumes et des écailles
en respectant chacun, et surtout cette trêve, que depuis la nuit des temps
les animaux ont passés entre eux pour venir boire à l’oasis.
Post-scriptum
hautPour continuer
import
Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
import
technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
import
La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}