l’ogresse a de belles dents
Le beau marquis de Truedeball naviguait par monts et par vaux
à la recherche de l’amour.
Juché sur son cheval blanc,
panache au vent
il farfouillait par ci par là dans les buissons, les forets, les vals et les mares les océans
armé de sa petite lorgnette
pointant ceci pointant cela.
Est ce que c’est t’y du lard ou du cochon ?
Est ce de l’amour ?
De la gnognotte du toc ou du verre blanc ?
Surgit soudain l’ogresse d’un trou ici séant
une ogresse a fort belles dents
qui scintillaient comme du diamant.
Et polie avec ça
Et bien peignée
ce qui ne gâte rien.
Que viens tu faire là jeune demoiseau troublant
minauda t’elle en souriant
Je cherche l’amour l’avez vous vu ?
Frétilla le vaillant Truedeball
Oh mais oui celui là je le connais
comme ma poche
comme le fond
de ma petite culotte
regardez donc profondément dans ma profonde gorge
mettez y le chef et penchez vous franchement
ce que le jeune puceau fit ô l’inconscient !
et elle lui coupa le cou d’un seul coup
de dent
En avalant son beau minois avec délectation.
Celui là alors quel cornichon !
Depuis Truedeball erre sans tête sur son vieux cheval blanc
Il ne cherche plus rien
d’autre que le bord du monde
pour finir sa course d’écervelée.
Auriez vous vu le bord du monde ?
c’est son nombril qui parle
étant donnée la circonstance
Evidemment il y a toujours une ogresse
qui sort d’un trou ici ou là séant
et qui dit oui mais comment donc
mais bien sur je vais vous dire tout ça fissa
et elle ouvre sa grande bouche
montre un beau sourire
penchez vous donc au dessus du puits
et vous verrez enfin le bord du monde
sacré Truedeball impénitent
ou bête comme ses pieds.
Quoiqu’il faut se méfier les pieds ne sont pas si bêtes
d’ailleurs il n’est plus réduit qu’à ça notre cher marquis
il n’est plus qu’un pied qui vole dans l’azur bleu
ou dessus d’un drôle de nuage blanc
qui ne demande plus rien
sauf d’être un honnête pied
j’allais dire un bon pied mais ouvrons l’œil
méfiance dans les qualificatifs
ce sont des friandises des amuse gueules
qui attire les grandes gueules
et le dit on aussi
les ogresses charmeuses ou charmantes.
Est ce qu’on a déjà vu un pied
discuter avec une ogresse qui a de belles dents ?
Non monsieur Non madame
Un pied reste un pied
et même si le pied n’est pas un mètre
il sait se contenter de ce qu’il est
n’est il pas enfin temps ?
Pour continuer
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}