la difficulté de se déplacer

un simple voyage à effectuer me met dans tous mes états et ça m’agace. Je ne vais pas au bout du monde pourtant, à moins que le bout du monde ne soit plus le même qu’autrefois, ; que se rendre à Poitiers soit devenu pour moi la nouvelle extrême... l’ultime, avec tout l’effroi que ce mot signifie évidemment.

La vieillesse n’est peut-être pas qu’un état d’esprit ; chacune des cellules du corps engage un débat de normand, peut-être bien que oui ...peut-être bien que non... à propos de la difficulté nouvelle que l’on découvre à se déplacer vers un lieu inconnu.

Je ne parle pas des trajets habituels qui sont inclus dans la sphère de la sédentarité ordinaire. Non, ce sont ces voyages vers un ailleurs qui le repeignent d’une façon bizarre et surtout dont on n’avait que faire jadis.

C’est que l’on était tellement pris dans la rêverie des toponymies, des illustrations, des images qui nous envahissent à propos de tout , et n’importe quoi, qu’il était facile de faire coïncider un désir avec une pseudo réalité que l’on s’inventait à la hâte, pour satisfaire ce désir. Alors que vieux, on est devenu bien plus méfiant, carrément trouillard, on sait bien à quel point tout est si fragile à commencer surtout par soi.

Mon agacement vient de ça, d’être vieux et fragile, de cette vue d’esprit. Mais une fois le cul posė sur la banquette du premier train en partance certainement que je me calmerai, une fois en mouvement on ne pense plus à toutes ces choses désagréable, voire stupides.

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener