On et off
Jean Rivière est déchainé en ce moment, il enchaîne les vidéos pour placer ses formations payantes. Jean Rivière est un être hybride à mi-chemin entre le chien truffier et Jean-Claude Van Damme. Sauf que JCV effectue un grand écart physiquement ( quoiqu’à son âge je sais pas s’il peut encore) alors que chez JR c’est neuronal essentiellement
Et là il m’apprend que l’on peut réaliser tout le travail d’une semaine en seulement 1 heure ou à peu près.
A condition d’acheter sa formation.
Sinon je n’aurais pas accès à tous les outils que pratiquement personne ne connait
A ces templates
A ses combines mirifiques qu’il a mis 10 ans à créer en suant sang et eaux.
Et là évidemment je me dis que c’est tentant.
Imagine que tu puisses faire autre chose que travailler comme par exemple t’occuper de ta famille, sortir ton chien, aller à la poste pour poster tes colis, faire les magasins, ramasser des champignons, aller aux putes, cumuler les deux.
C’est tentant mais bon. Moi ça m’angoisse de pas travailler.
Il suffit que l’on prononce le mot "vacances" pour que j’éprouve un vide sous mes pieds.
Pourtant il a raison sur un plan.
Je dis que je travaille mais je n’en glande pas une en vérité.
Et tout s’explique comme d’habitude chez Jean Rivière en une phrase simple et efficace sous la forme d’une métaphore.
Le bouton on et off.
Quand tu veux travailler vraiment il faut que tu sois en position on, pas le cul entre on et off.
J’ai l’impression que c’est ma fête en ce moment.
Car je suis toujours entre on et off personnellement.
En fait je ne fabrique pas de frontière entre les deux comme un couillon.
C’est pour ça que je réussis pas dans ma vie.
C’est pour ça que je suis pauvre comme job
C’est pour ça que tout un tas de choses désagréables m’arrivent.
Je ne suis pas une machine c’est surement pour ça.
Il y en a de plus en plus des formateurs à la noix de ce genre là.
Leur mot d’ordre c’est le plan, la structure, l’efficacité oups pardon l’efficience et évidemment le pognon.
gagner plein de pognon le plus facilement possible
En te prenant pour une andouille c’est évident.
Et le pire c’est que souvent ça marche.
Mais pas aujourd’hui, ça me gave aujourd’hui
Aujourd’hui je prône le temps perdu le temps où l’on ne fait rien du tout
sans culpabilité et je crois que je l’ai bien gagné et de haute lutte ce temps là.
Si tu veux c’est un genre de réussite qui en vaut bien un autre.
J’ai rien contre Jean Rivière, tout le monde a le droit de gagner sa vie comme il le peut.
Comme j’ai le droit de dire aussi que tout ça ce ne sont que des conneries.
On a le droit encore profitons ! Mettons tout ça sur off !
Image internet "efficience"
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}