Où t’en es
Est-ce que tu sais où t’en es. Où t’en es de quoi, qu’est ce que c’est que ce quoi dont tu ne sais pas s’il est loin d’où t’es. Mais de même avec qui. Tout aussi loin. Est-ce que tu sais où t’en es avec qui et quoi. C’est une question. Il faut bien un quoi ou un qui, peut-être les deux. Est-ce que tu veux vraiment savoir où t’en es avec qui ou quoi ou avec qui et quoi ? Et comment que tu le sauras comment que tu peux le savoir, est-ce que tu veux vraiment le savoir, où t’en es de qui de quoi. C’est pas seulement en le disant, en se posant la question que ça devient une vraie question. Tu le sais ça. Tu sais que tu pourrais très bien lancer une question en l’air sans en avoir rien à faire. Et vite repartir entre les pluies de réponses qui tombent. Est-ce que ça va bien t’avancer pour savoir où t’en es, pour savoir de qui ou de quoi. T’es ici, t’es là, tu le vois bien, alors pourquoi que tu demandes où t’en es. Peut-être que t u voudrais que quelqu’un s’amène et te réponde, qu’il te dise t’es ici t’es là comme un pot sur cette étagère, cet arbre dans ce champs, c’est pas comme si toi tu ne le savais pas. Peut-être alors que c’est pour que t’en sois sûr . Tout à fait certain, certain à devenir fou. Mais pourquoi pas devenir fous pourquoi vouloir jamais être sûr toute la question est peut-être ici ou là comme dans qui ou quoi. Peut-être que c’est pour ne pas devenir fou. Et peut-être qu’à force tu l’es vraiment devenu. Et si des fois t’en sais rien qu’est ce que ça peut bien faire, si ça se trouve c’est comme ça qu’on sait où en en est c’est quand on arrête de se le demander. Quelqu’un s’amène et te demande alors où t’en es, tu réponds je sais pas, suis ici ou là , ici et là , voilà tout.
Post-scriptum
hautPour continuer
import
Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
import
technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
import
La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}