Encore une fois le mot réparation. Obsédant. Vient-il seulement de la culpabilité, non. Problème réglé. Au demeurant assez facile à régler en tenant compte du mot ordre. Et bien sûr de son contraire le désordre. Ordre et désordre, la tentative permanente de remettre quelque chose en ordre sans vouloir tenir compte des usages que seraient la chronologie, le classement par catégorie, par arborescence, par couleurs, par synesthésie. L’obsession de réfuter l’usage et en même temps celle induite par la réparation. Trouver le moyen de réparer quelque chose de bancal, qui ne fonctionne plus, autrement que par les moyens dits normaux, classiques, logiques, raisonnables, et non plus magiques ou mystiques. L’immobilité et le silence que cette attente procure. Est-ce confortable, pas vraiment. C’est juste juste. Comme justesse avant d’être justice. Une affaire d’équilibre qui ne se constitue justement que par un déséquilibre permanent à maintenir. Accueillir réfuter. Passer au tamis, filtrer. Discerner. Comme aussi un ressort que l’on compresse sachant qu’une fois relâché quelque chose, une fulgurance, peut jaillir. Le fait qu’elle ne surgira pas de façon systématique empêchant de sombrer dans la facilité du truc, de la martingale. Sur quoi s’appuyer alors. L’hébreu dans ce qu’au figuré, ce mot inspire d’impossibilité. La Torah. Les tablettes recueillies dans un désert au sein d’un buisson ardent qui parle une langue mystérieusement intime. Ce désir n’est-il pas de tous les désirs traversés le plus suspect de tous. Comme la dernière cartouche, la dernière balle qui reste dans l’arme que l’on dirige contre soi-même à la fin d’une partie de roulette russe. Crever dans la Torah en apprenant l’hébreu. En se fondant tout entier dans une origine fantasmée. Pas bien différent que de sombrer dans le Coran, dans la télévision, dans le sexe ou l’alcool. Du déjà-vu qu’on ne veut pas voir afin de s’illusionner encore un peu. Quelle réparation dans ce cas précisément ? Écrire alors, écrire tout cela. Pourquoi, pas de réponse. surtout pas de réponse.
réparation
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}