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Exercice à partir de photofiction09Silomots clefs récupérés à coté d’une photographie de silo.#2017 #silos #silos val de loire #hiver #dunoisce que produit le mot : lieu où l’on aurait rangé, stocké du grain, du blé, dans l’histoire en perpétuelle modification d’une enfance bourbonnaiseSILOEn ce temps là comme disent les vieux, y avait non pas « un » silo mais LE siloTrès peu attentif à partir de là –c’est à dire six ou sept ans– à d’autres définitions du mot. drôle qu’en y repensant j’associe encore ce même mot au blé essentiellement, puis en plongeant virtuellement les mains dans le grain j’en extirpe tout à coup le GRENIERpuis remonte le souvenir de ces trous que je creusais dans la terre, SANS LE SAVOIR je rejoins à mains nues une préhistoire, une origine, une étymologie. Me voici, sorte de taupe, creuser la terre me permet d’y voir plus clair. C’est à dire cet aveuglement aux choses extérieures ; l’action de creuser le sous-sol l’ impose. Il faut se concentrer sur la poignée, la motte, le caillou qu’on extraie comme des dents. et plus on s’aveugle ainsi, plus on commence à y voir, à y voir, à y voir de plus en plus clair sur notre véritable nature, une nature de taupe, essentiellement.Ensuite tout au fond du trou écouter les résonances SILO, GRENIER, GRAINE, TROU, TAUPE, VOIR, RECOLTER, NOISETTES, ECUREUIL, RENARD, POULAILLER, RENARD, VOLEUR, GARDER, PROTEGERSi on veut chercher encore plus des titres de chapitres.Attrait et danger du siloMythologie du silo du siloIntérieur et extérieur du siloce que l’on respire, renifle dans le silomême en hiver il fait chaud dans le siloQue faire avec ça maintenant que je l’ai exhumé, je pourrais en faire un livre, des histoires à dormir debout, des contes pour s’aveugler afin d’y voir clair comme de l’eau de roche. A moins que je ne garde le mot dans un coin de ma tête, on ne sait jamais, ma tête aussi doit bien ressembler à un silo comme celui que je vois là bas sur la photo, un vieux silo qui se disloque, qui n’est plus habité par aucun meunier, un silo à l’abandon, à vau l’eau…mais peut-être que c’est suffisant pour le silo et pour aujourd’hui, demain je changerai de photo, de regard, et probablement découvrirais-un autre mot.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}