Sur la route romantique
Günther Förg est né en 1952 à Füssen, en Allemagne, en Bavière, là où coule le Lecht, sur la route romantique. Romantique parce que construite par les romains. Il y a un château gothique, (Hohes Schloss) , l’un des plus beaux de Souabe. On peut le visiter et y découvrir une jolie collection d’œuvres de la période gothique et de la Renaissance. Un peu plus loin on trouvera le complexe baroque (1697 – 1726) de l’ancien monastère bénédictin de Saint-Magne fondé au viiie siècle. Le baroque c’est au XVII ème siècle la refonte plus rhétorique , plus théâtrale, d’un vocabulaire formel provenant de l’architecture antique, et déjà revisité par la Renaissance. C’est dans cette environnement que Günther Förg est né c’est de là qu’il est parti pour devenir l’un des plus grands artistes de l’abstraction contemporaine. Est-ce étonnant qu’il revisite, lui aussi, dans ses peintures abstraites, le vocabulaire formel de la peinture de ces prédécesseurs notamment : Barnett Newman, Clifford Still, Willem de Kooning ? Pas vraiment quand on réunit ensemble ces quelques informations sur lui et la ville de Füssen.
Dans les années 70 il étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Munich ( Munchen) et très tôt à partir de 1973 rencontre un succès international.
Ce qui l’intéresse c’est la modernité et surtout les signes par lesquels elle se manifeste. Il les traque au travers de ses photographies d’architecture concernant l’époque du Bauhaus, notamment la confrontation des bâtiments avec l’usure du temps
Quelques images de ses photographies de l’architecture du Bauhaus :
Quelques images de ses peintures abstraites :
Peut-être que ce qui choque le public quant à ces œuvres abstraites c’est leur apparente simplicité ou facilité d’exécution. On se dit qu’un enfant pourrait le faire. C’est vrai. En ce qui me concerne je ne trouve pas ça péjoratif. La différence se situe dans l’intention avec laquelle un enfant peut réaliser un tel travail et celle d’un artiste associée à d’autres, en matière de langage formel, et à toute une histoire de l’art traitant de la même volonté , ou curiosité, qui le précède.
Quelques œuvres de Barnett Newman ( 1905-1970 )







Quelques œuvres de Clifford Still
Quelques œuvres de Willem de Kooning
Sur la route romantique on se rend compte en premier lieu que ça vient du romain et non d’un sentiment romantique comme on aurait pu l’imaginer. En second lieu la notion de vocabulaire formel que l’on s’échange, travaille, réinvente de génération en génération à propos d’une thématique quelle qu’elle soit. La modernité n’est pas un champignon qui pousse en une nuit, elle est toujours le fruit d’une histoire, d’une langue, et des être qui prennent le temps de se pencher sur cette histoire.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

























