20.notule 20

Je crois que c’est l’été 2013 que nous nous rendons au musée Pierre André Benoit à Ales.Probablement deuxième quinzaine d’août car les figues sont déjà mûres, il n’y a qu’à tendre le bras pour en cueillir lorsque nous petit déjeunons chez nos amis de Maruejols lez Gardon.

Une exposition Francis Picabia et d’autres amis nous ont rejoint, ça y est ça me revient. Des psy que nous ne voyons plus désormais que nous habitons au diable vau vert.

Comme l’amitié est drôle parfois, on s’entiche, on ne se quitte plus durant des mois, des années et puis soudain on se quitte justement sans qu’on ne trouve une raison valable vraiment pour cela. Alors on fait appel à la distance et aux adages. Loin des yeux loin du cœur.

Je mise plus sur l’ennui ou la répétition pour ma part, sans oublier l’agacement pour être bien franc.

Bref on se retrouve là devant les fresques d’Alechinski, puis quelques marches après sur le perron d’une demeure bourgeoise transformée en musée.

Picabia m’a gonflé le boudin derechef. Dès « moi je »placardés partout. Je suis ceci je suis cela, et d’une méchanceté parfois difficile à saisir.

Mais ce n’est rien à côté de la stupidité de cet ex ami s’il faut dire ainsi qui s’arrêtant devant des dessins dans lesquels se mélangent plusieurs silhouettes et visages, se permet un diagnostique à l’emporte pièce.

J’ai du penser si fort quel con qu’il a fait un pas de côté.

Je me retrouve seul devant tout cet étalage d’auto proclamation.

Pourquoi donc cela m’agace t’il autant ?

Mais parce qu’on n’est jamais content de voir son reflet dans les vitres certainement.

En 2022, toute hargne retombée depuis envers Picabia et pratiquement le monde dans son entièreté, j’ai parfois la sensation d’un manque, d’une absence, de ce petit quelque chose qui rend plus présent le chant des cigales, la douceur des soirs d’été, et le bruit des glaçons dans le Ricard.

Voici en passant la dernière mouture d’un travail commencée hier dont j’ai déjà parlé.

C’est sans doute qu’il y a un lien mais je ne vois pas lequel pour l’instant.

Techniques mixtes format 40x50cm

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener