Le poison lent des belles images

Elle ne l’a surement pas fait exprès, cela partait de cette zone pseudo enfantine dans laquelle se loge les "bons sentiments". Cette belle image en couleur incitant à rêver sa vie, signée Walt Disney.
Le genre d’image qui s’insinue lentement dans votre cœur d’enfant, et vous explose les neurones année après année.
Une manipulation frauduleuse, éhontée de l’éblouissement premier à la vie.
Un grand méchant loup caricature du juif qui vient se présenter devant la chaumière des trois petits cochons.
L’obsession d’un homme pour le contrôle, ultra conservateur anti sémite et sexiste.
Evidemment on peut toujours dire que l’art excuse tout et que ma foi l’homme n’est qu’un homme.
Mais cette emprise sur l’enfance de toute une génération est tellement en miroir de l’emprise américaine sur notre monde, que je ne peux que la trouver désormais insupportable.
Donc non je ne rêve pas à partir d’une belle image provenant des studios Walt Disney. Je n’ai pas besoin d’un tel support pour rêver
je n’en ai plus besoin.
Je suis au regret.
Et puis tout de suite après je regrette mon agacement, au même moment je le regrette.
Je suis comme ça.
Ne m’en voulez pas trop.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}