L’enterrement
Tous paraissent croire à la solennité de la situation. Un enterrement, difficile de faire autrement. Pourtant, à mesure que les souvenirs s’échangent, quelque chose grince. L’éloge devient inventaire.
– Il détestait les asperges, ça je peux vous le dire.
– Ah non, c’était les endives.
– Oui, enfin, il n’aimait pas grand-chose.
Un silence. Quelqu’un renifle. Difficile à dire si c’est d’émotion ou d’agacement.
– Il avait un rire franc.
– Plutôt bruyant.
– Un rire d’otarie.
Nouveau silence, plus long. Quelques sourires étouffés. On se racle la gorge.
– Un brave type, quand même.
– Oui.
– Il nous manquera.
Puis ils baissent la tête, remettent un peu d’ordre dans leur sérieux, et fixent à nouveau le cercueil.
Le plus étonnant de l’affaire fut le fou-rire qui emporta la veuve bien malgré elle.
Pour continuer
fictions
tant mieux
Il a dit une chose neuve : Tant mieux si le prix du chocolat augmente, personne n'en achètera et ça leur restera sur les bras. Puis un autre a dit : T'as raison et ça leur rapportera moins de TVA. Puis tout le monde a rebu un coup et c'était comme avant.|couper{180}
fictions
épuiser quelque chose
Lui avait l'air fin une fois qu'il avait déclaré : il faut épuiser quelque chose. Le simple fait de l'avoir dit l'avait comme qui dirait totalement épuisé|couper{180}
fictions
tous des chiens
Enfin, celui-là est arrivé avec son gros bonnet sur le crâne et il a dit que nous étions tous devenus des chiens. tous, des chiens sans âme ! L'autre à cet instant a voulu la ramener. Genre : ah oui ? et comment sais-tu que les chiens n'ont pas d'âme ? Mais le gros avec son bonnet avait un regard si féroce que la conversation s'est tout de suite arrétée là. Il manquait quelque chose à la scène et je ne savais pas dire quoi.|couper{180}
