Ce que j’en pense encore
Comme d’habitude je ne comprends que ce que je veux comprendre… c’est à dire que l’ensemble des exercices réalisés dans cet atelier d’écriture sont décalés, je donne toujours à un moment mon avis mon opinion dans ces textes et visiblement ça n’est pas ce qui est franchement demandé. Au contraire il s’agirait de disparaître dans une forme, dans les mots alignés de façon la plus neutre possible en apparence. Ce serait alors au lecteur d’aller fouiller cette neutralité apparente pour se faire des idées. C’est somme toute très art contemporain. Tout ce qui d’emblée me met mal à l’aise, vu que c’est le concept, l’organisation, l’arrangement des fragments, qui va provoquer un récit dans lequel moi même j’ai toutes les difficultés du monde à trouver du sens. C’est à dire qu’il s’agit aussi de placer ça et la des références, des clins d’œil à la politique, à l’histoire, à la littérature, bref à toute une modernité qui finalement m’échappe.
Ce qui me positionne presque aussitôt comme un vieux con qu’il ne cesse de soliloquer toujours ses sempiternels histoires.
Du coup ça me rappelle mon grand père paternel. Il choisirait toujours les repas interminables du dimanche pour raconter ses histoires que personne ne souhaitait écouter.
Je dois avoir approximativement le même âge désormais. Comment on se retrouve ainsi lié à des figures historiques personnelles est tout à fait étonnant.
Faut-il y voir un acte délibéré de résistance à quelque chose … peut-être, par contre contre quoi … il y aurait une liste tellement longue à écrire qu’il vaut sans doute mieux ne rien dire… continuer à faire le con comme papy.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}