Déguisement

Elle s’était déguisée en pute et je la suivais du coin de l’œil par simple curiosité. Les hommes seuls, ceux qui étaient accompagnés, c’était cela l’intéressant, pas la femme.
Par ce déguisement qui la travestissait elle provoquait des réactions. Toutes ces réactions pouvaient à premiere vue paraître différentes. Certaines étaient violentes, d’autres sournoises et d’autres comiques. Toute une panoplie de réactions, autant sans doute qu’il y avait d’hommes dans cette rue.
Et je me demandais bien sur qu’elle pouvait être ma propre réaction à ce spectacle.
Je m’accrochais à ma curiosité comme un guerrier à son bouclier.
Et lorsqu’elle arriva enfin vers moi qu’elle tira la chaise pour s’asseoir en face de moi en croisant les jambes bien haut , à cette terrasse de café , je vis à quel point mon bouclier était inutile.
Mais que faire alors ?
Je lui demandais ce qu’elle voulait boire et elle me répondit un verre d’eau.
Sa réponse me rendit heureux, puis je vis la lumière décliner et les ombres des grands arbres s’allonger c’est comme ça que j’ai été troublé
Un désir inconnu, déguisé derrière mon bonheur et ma curiosité en cette chaude soirée d’été bouscula tout sur son passage.
Puis, comme je n’étais qu’un singe encore, je laissais l’agitation une fois de plus m’envahir.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}