dépendance

Avoine sauvageAvoine sauvage

La dépendance est un lien naturel dans la nature. L’interdépendance crée un équilibre et cet équilibre est rendu précaire par notre présence. Par notre avidité notamment et notre goût à répéter sans relâche les mêmes actions dans l’illusion qu’elles puissent ainsi fournir le même résultat. Bien sûr on oublie volontiers la part de recherche et développement, la quantité incommensurable d’échecs traversée avant d’obtenir tel ou tel résultat. L’avidité n’attend qu’une impression de ce résultat pour se jeter dessus, en fabriquer règles et dogmes. L’avidité dans son aveuglement crée ainsi sa propre perte. L’avoine sauvage possède deux filaments, sorte d’antennes à l’extrémité de la graine. Lorsque le temps est venu, celui de la reproduction, la graine tombe à terre. Le jour la chaleur rétracte les filaments, la nuit ils se déplient. On peut ainsi observer des graines qui se mettent à marcher grâce à ces pattes bizarres pour aller en quête d’un lieu propice où elles pourront croître, se développer, devenir de nouvelles plantes. Qu’avons-nous déduit de cette observation... qu’il était peu pratique de cultiver des plantes qui se baladent un peu partout sur la terre. Nous avons donc sélectionné des graines dont les filaments étaient plus petits ou inexistants. Puis nous les avons alignées dans des sillons à perte de vue. Nous avons inventé le blé et beaucoup d’autres nouvelles semences exactement de la même façon. Une sélection pour obtenir toujours le même résultat. Des récoltes abondantes. Nous avons créé aussi une dépendance nouvelle ainsi entre ces plantes et nous-mêmes au dépend d’anciennes relations existantes bien avant nous.Des espèces d’insectes ont muté, ou ont disparu au profit de nouvelles qui n’entretiennent plus les mêmes relations avec les plantes endémiques. Nous avons modifié tout un système d’échange multi-millénaire pour répondre à notre besoin, pire au profit d’une poignée. Faisons- nous partie de la nature. Bien sûr que oui. Notre inconscience est la même que celle des abeilles qui butinent les fleurs pour récolter leur pollen et qui en même temps perpétuent leur existence. Il semble cependant que la plante dont l’antériorité précède celle des insectes ait à son bénéfice une bien plus grande part de recherche et développement, que ses stratégies pour survivre soient plus anciennes que n’importe quel être vivant sur la planète. Ainsi il n’est pas idiot d’imaginer que les plantes soient encore en ce moment même en train d’élaborer des stratégies pour nous utiliser nous et notre avidité à notre insu. Ainsi par exemple cette idée de récolter les graines de tous les végétaux soit-disant en voie d’extinction. Stockées désormais dans plusieurs endroits de la planète dans des silos. Dans l’attente du moment propice à germer de nouveau... est-ce une idée humaine uniquement, ou bien une suggestion provenant de bien plus loin, du cœur et de l’esprit des végétaux eux-mêmes...

Examiner les dépendances que l’on entretient avec notre milieu notre entourage, nos proches. Elles ont toutes une « bonne » raison d’exister, des plus agréables aux nauséabondes. Croire que l’on peut en extraire un sens uniquement grâce à la raison, à l’aide de nos pensées, d’une morale, et même de nos émois, semble appartenir au domaine de la fantaisie. Sans doute faudrait-il remonter à l’inouïe solitude du silex ou du granit cherchant à s’extraire d’une forme, simple grain de sable ou falaise pour appréhender un millionième de sens quant à l’éclat leur désir d’échanger avec leur l’environnement.

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener