Des lieux à part

Le sacré et le profane. C’est une histoire de lieu. Il faut isoler un lieu d’un autre. Le mot Kadosh qui signifie sacré en hébreu désigne au féminin kadosha, la prostituée. Le rapport entre les deux fonctions de ce même mot semble un peu plus clair quand on se cantonne ainsi au lieu. Il y a une autre orthographe du mot -Quadosh- qui signifie séparé. Kadosh est aussi un grade de franc-maçonnerie. Lors de son initiation le chevalier kadosh est invité à piétiner le diadème papal . Ce qui signifie encore une affaire de lieu de façon symbolique. En résumé Dieu et ses représentants sur terre on s’en fout. Ce qui est important en revanche c’est soi, c’est à dire ce cercle dans lequel on est enfermé et le labyrinthe qu’il contient -notre propre vie- comme un chemin à l’apparence complexe et qui passe elle aussi dans sa représentation plastique par un centre vide- nul besoin de Minotaure. Le cercle est le lieu dont Dieu s’est retiré pour que l’homme puisse agir avec son libre arbitre. Dieu qui est le tout ainsi laisse un vide un espace un lieu, un possible. Et par conséquent on devient ainsi en droit d’effectuer une différence à ce moment là entre sacré, sainteté et religiosité.C’est dans ce lieu du sacré que s’effectue la prise de conscience que nous sommes dans un cercle, un vide qui lutte de toute sa périphérie, sa circonférence pour ne pas se retrouver réduit à un point. D’ailleurs une chose étonnante est de pouvoir définir la circonférence et le diamètre d’un cercle, mais impossible d’en mesurer avec une précision nette le rapport. Le nombre 3,14116 etc par l’infinité des décimales ne s’arrête jamais. Maintenant que tout cela est dit, tu peux aussi bien te réjouir que te lamenter. Tu es comme l’une des deux souris tombées dans le bol de lait. Laquelle veux tu être ? celle qui dit il n’y a rien à faire je me laisse couler ou l’autre qui bat des pattes et ne cesse de glisser sur le bord du bol... Oui mais à la fin à force de battre le lait ça devient du beurre, on a une surface solide, et donc une possibilité de s’evader. Évidemment aucune souris ne sait d’avance que l’obstination produit du beurre. Encore un lieu qui se situe entre ce que l’on sait et ce que l’on ignore. Un entre-deux. ou encore le lieu même où s’exerce le mouvement. Le lieu où mouvement et immobilité sont deux forces réelles enfin. Possible aussi d’évoquer l’horizontalité et la verticalité qu’inspire l’idée du cercle comme lieu de vie, on peut s’y déplacer dans les deux dimensions. Voir l’horizon ou voir l’ensemble de haut ou d’en bas. Un autre symbole qui vient à l’esprit presque aussitôt est celui de l’échelle de Jacob. Pourquoi les anges emprunteraient-ils une échelle alors qu’ils ont des ailes pour monter et descendre. l’échelle est une réalité physique dans ce cas que l’on doit gravir ou descendre en opposition au fantasme de vol comme à celui de toute chute. l’échelle est aussi la matérialisation du lieu comme du chemin qui traverse tous les lieux. Ensuite tu te demandes pourquoi tu as du mal à effectuer une distinction entre lieu et espace. Tu peux te dire que l’espace est un doute comme le disait Perec et que ce serait facile logiquement de désigner le lieu comme un endroit précis. l’endroit de l’envers. Mais l’origine des étymologies est comme la décimale de Pi. Chercher la définition d’un mot ou son étymologie renvoie à 100 mots et chacun encore à 100 mots etc. Donc encore une belle occasion si on a enfin saisit l’humour de tout cela de se dire DIEU et ses décimales on s’en fout. Surtout si on le sait désormais. Et ne surtout pas trop penser que ce que tu écris ici est une configuration de chiffres après la décimale et donc de lettres tout comme le sont les œuvres de Pessoa, Kafka, Rabelais, Joyce etc à l’infini. Et tu peux aussi dire avec un sourire que ce blog est sacré puisqu’il est pour toi un lieu tout à fait à part. Que l’humour est le seul moyen au final de résoudre toute contradiction.
Post-scriptum
hautPour continuer
import
Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
import
technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
import
La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}