Diverses tentatives et au bout un texte
Écrire tous les jours, ne pas s’attendre à un miracle journalier. Écrire exactement comme on se rend à l’usine. Avec parfois de la bonne humeur d’autre fois moins, prendre en compte le climat, la digestion, le corps pris dans le mouvement entier.
Les notes sont utiles au moment où on les prend, ensuite c’est selon.
Podcast France Culture sur Simondon
Distinguer images et concepts
Image organisme autonome organisme vivant s’il on veut, population étrangère au sein d’un état bien organisé.
Imagination embryon proche d’un organisme
Les images naissent croissent et sont modifiées
Embryon mouvement
Pour percevoir il faut d’abord avoir imaginé
Mouvement inconscient qu’il vient de naître
Tropisme orientation vers une nécessité
Agir et imaginer en même temps
Penser le mouvement comme une image
Travailler le ridicule
Non, on ne torture pas, on ne trépane pas,
Ça ne fonctionne pas comme ça.
On ne travaille pas le ridicule.
On s’asseoit et on l’écoute
On écoute parler le ridicule.
On laisse descendre en soi ce qu’il est en train de nous dire
Car il dit beaucoup de choses
Si on ne l’interrompt pas
Si on n’essaie pas de l’arrêter
En raison de ceci ou cela.
Ces gènes en nous ces rochers ces montagnes
Qui font qu’on a du mal à supporter Le ridicule.
Comme on supporterait un champion
Un marathonien
Un footballeur
Un tennisman
Un chanteur de variété
Un groupe de musique Punk.
Ou comme on supporterait la chaleur
L’âge, la fatigue, la déception.
Toutes ces choses qu’on ressasse
Sitôt que le ridicule surgit pour dire un truc.
Pour écouter le ridicule
On peut aussi ouvrir un micro
Dire tout ce qui nous passe par la tête
En n’ayant même pas peur
Sans être conscient d’être soi-même ridicule.
Puis une fois qu’on a tout dit ce qui nous passe par la tête
Rembobiner
S’assoir confortablement
Et écouter
Le ridicule ce qu’il dit derrière ce qu’il dit
Et s’enfoncer, se laisser aller
Se laisser bercer
On peut même reproduire l’opération
Plusieurs fois si on a un doute
Si on pense que quelque chose
Nous a échappé
Si soudain le ridicule devient quelque chose
D’un peu inquiétant
Qu’on en a la chair de poule
Et qu’on zappe vite pour écouter
Tout et n’importe quoi
Pour échapper à l’effroi.
Ensuite on peut aussi écouter l’effroi
Mais c’est une autre histoire.
Assez tôt, un embryon de mouvement, puis presque tout de suite, les images se sont mises à affluer. Elles ont trouvé une nécessité certainement par hasard, et c’était aussi un hasard d’être là pile au bon moment. Dans le monde tout autour les images sont divisées en deux, elles ne se font pas la guerre pour autant, une image qui ne veut rien dire n’agresse pas une image qui veut dire quelque chose, les images sont apparemment au courant de cette difficulté de parler ou de ne rien dire, ou bien ce n’est qu’une interprétation dûe uniquement à la manie de classer les choses. Avec le temps l’idée peut germer. Les images disent ou ne disent rien c’est ainsi, il n’y a pas trop à polémiquer sur cet état de fait. On leur fait surtout dire des choses. Ce qui ne veut pas dire qu’elles ont une nature à s’exprimer facilement.Enfin pour continuer à dire la vérité, celles qui ne voulaient rien dire me semblaient plus intéressantes que les autres. Peut-être une affaire de point commun, à t’on toujours ou jamais quelque chose à dire. Veut-t’on dire quelque chose et quoi, est-ce que ça sert à quelque chose. On imagine que ça sert parce qu’on a appris comme ça. On classe tout en choses utiles qui servent et inutiles qui ne servent à rien. Toute une population en esclavage ces images. Pourtant il parait que l’esclavage est aboli, pas tout à fait encore partout sur Terre. Les êtres humains sont comme ces images… observations nombreuses effectuées. Certains n’ont rien de spécial à dire alors que d’autres semblent animés par une vocation étonnante de s’exprimer toutes les dix secondes.
Quelque chose pousse à dire en eux, en sont-ils conscients, inconscients… mystère. C’est inquiétant pour pas mal de gens qui n’ont rien à dire de tomber sur des gens qui parlent tout le temps, mais tout ça est encore interprétation spéculation ou manipulation. Soit tout le monde devrait pouvoir dire ce qu’il veut où pourrait ne rien dire, chacun pourrait au moins disposer de ce choix et donc de cette liberté. D’ailleurs la question revient toujours, en réunion, quelqu’un a quelque chose à dire. On met du temps à apprendre à se taire lors de réunions, même si on a quelque chose à dire. On sent bien que ce qu’on pourrait dire n’est pas opportun. Si un tableau c’est une image, il est préférable de ne rien vouloir lui faire dire. C’est comme ça qu’on découvre un monde parallèle à celui qui entoure l’utile, explorer l’inutile est loin d’être de tout repos d’accord.Mais on n’a rien sans rien.
Imaginer pour percevoir et non l’inverse
Pour peindre il suffit d’un tout petit mouvement de rien du tout à la surface de la toile pour qu’un embryon d’image naisse. On dirait un nouveau né qui peine à ouvrir en grand ses petits yeux. Il arrive par hasard, et vous l’imaginez ainsi aussi par hasard. C’est un hasard total. Impossible de trouver un meilleur hasard que celui-là. Vous le nourrissez cet embryon, jour après jour, une relation naîtra forcément de cet échange. C’est ensuite que vous vous reculerez à quelques pas loin du chevalet où est posée la toile. Vous pouvez plisser les yeux pour mieux voir, pour percevoir ce que cette toute petite image de départ provoque alors sur votre imagination. Mais surtout prenez votre temps, n’allez pas trop vite, rappelez vous c’est un bébé, un enfant, continuezt à nourrir cet enfant, et surtout n’imaginez aucune gratitude venant de lui. La gratitude en peinture ne sert à rien, rien du tout. Soyez ferme, attentif, entraînez-vous ! Ne cherchez rien d’autre que de consolider cette fermeté et attention et vous verrez, la souplesse viendra d’elle-même.
Puis l’exercice du jour
https://www.tierslivre.net/ateliers/40jours-34-une-chambre-en-ville/
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}