Est-ce si dur

de dire aux gens ce qu’ils veulent entendre. Toujours la même chose. Comme on se croise dans la rue on dit bonjour comment ça va par réflexe sans même attendre la réponse. Pourquoi est-ce si dur de dire ce qu’ils attendent par politesse, par convention, pour ne subir aucun dérangement. Mais n’est-ce pas tout aussi dur de vouloir faire autrement. sans doute qu’entre les deux des possibilités de nuances existent, des milliers de gris colorés. Il faut conserver en mémoire cette possibilité, continuer sans abdiquer sans s’achever dans un silence total. dis une connerie, ce qui te passe par la tête. sois con, idiot, gentil méchant cruel faux-cul tout ce que tu dis n’est qu’un des mille bruits formant la clameur du monde, est-ce si dur de n’être rien de plus qu’un bruit parmi tant d’autres. Et si un jour tu pars vers le silence, ce sera aussi un silence comme un autre, rien de plus rien de moins, juste une pause entre deux bruits entre deux notes. Est-ce si dur de l’accepter ou de ne pas l’accepter . De renoncer au choix, de s’effacer ainsi.

Tu entres dans la nuit, il ne fait pas froid, tout est désormais tranquille, limpide. L’eau qui s’égoutte des feuilles après la pluie, l’odeur de bois mort, la silhouette d’un oiseau là haut qui dort sur une branche, les ombres viennent à toi en amies, la nuit est claire plus d’inquiétude, le sentier apparaît sous tes pieds.

Tu te tais, ce n’est pas dur, il fallait que ça vienne naturellement de ta propre nature.

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener