Impression de livre à la demande

Lorsque j’ai voulu publier mon bouquin "Propos sur la peinture", c’était lors du premier confinement de 2019, je n’ai pas cherché bien longtemps le comment faire. J’ai crée un manuscrit sur Word et roule ma poule , je me suis rendu sur le site de KDP ( en survolant rapidement la notice) pour le publier. Le résultat est à la hauteur de mon ignorance quasi totale en matière d’édition. Pourtant voilà j’ai publié un livre. J’ai osé faire ça. La belle affaire. Est-ce que le rouge me monte au front ? parfois oui, mais très vite je me souviens alors de ce premier objet reçu par la poste. Concret le livre. Donc la honte est atténuée par l’action effectuée au terme de longues tergiversations. Des hésitations qui ne provenaient pas du comment faire mais plutôt du pourquoi le faire. Quelle légitimité fallait-il dans mon esprit pour oser publier des choses qui, somme tout, sont très personnelles. Dont on se dit presque perpétuellement qu’elles ne sauraient intéresser vraiment quiconque. Un acte purement égocentrique cette publication ? Peut-être.
Ce que ça a provoqué c’est l’envie de publier encore. Ecrire et publier cela semble tellement simple désormais grâce à la technologie. En quelques clics. Et un peu de culot. Tout le monde peut y parvenir sans mal. Oui mais en prenant un peu de recul, en se rendant compte de l’inconscience, de toutes les erreurs effectuées surtout, il se trouve que je n’ai plus osé publier quoique ce soit par la suite via ce système si facile.
En fait j’ai cherché des tutos un peu partout par la suite. sur la typographie, sur la mise en page, sur le format, sur les meilleurs logiciels pour faire ceci ou cela, bref une errance totale au final, une paralysie aussi en découvrant la montagne de mes incompétences en ces domaines.
Aussi quelle surprise et plaisir de trouver dans ma boite email un message de François Bon via sa plateforme Patréon proposant justement un tutoriel sur la façon dont lui s’y prend pour éditer ses livres sur Amazon ( oh c’est pas bien oh le vilain )
Personnellement publier sur Amazon ou ailleurs je m’en fous un peu. Ce que je trouve intéressant c’est de pouvoir publier. N’importe qui peut désormais le faire, et se servir de cette plateforme. C’est gratuit, efficace. Ensuite est-ce correct politiquement à chacun de faire sa propre balance entre livrer un contenu qui lui peut être subversif, ou pas, et des pudeurs qui au final ne font qu’entraver le désir de partager.
Trouver un éditeur classique est-ce facile ? Surement pas. Alors publier sur KDP ou autre en quelques clics est une solution pour se libérer en premier lieu d’une obsession, d’une frustration de ne pas pouvoir, de s’entraver seul ou avec d’autres.
Ensuite de toutes façons le résultat sera là. Le même au final que si l’on publie chez une éditeur classique. On aura un objet dans les mains, un livre.
Puis une fois l’enthousiasme enfantin passé on commencera à s’interroger sur la façon de le promouvoir, et sur certains avis parfois désobligeants de lecteurs. Les plus proches parfois sont les plus cruels. Qui aime bien châtie bien ?
Encore une fois la notion de limite est belle et bien là. Ce qui freine nos actions une fois que ces limites sont repérées, appréciées ou pas. L’audace, la frénésie, l’enthousiasme soudain s’y écrasent comme des mouches sur une vitre. On commence à réfléchir une fois encore sur le pourquoi le comment. Cela devient évidemment moins spontané. Mais un livre peut-il être une chose que l’on fabrique spontanément... ? Certains ont une durée de vie tellement supérieure à leurs auteurs que cela impose un minimum de respect n’est-ce pas.
donc pour ceux qui comme moi seraient tentés par l’impression à la demande voici plusieurs liens que je partage en espérant qu’ils puissent apporter de l’eau à votre moulin comme ils en ont apportée au mien.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}