L’appel de l’ange.

Le train est en compote. Je plane au dessus dans une sorte de brume légère et lumineuse.De loin en loin j’entends de moins en moins distinctement les voix de mes compagnons.

Des dizaines de cadavres jonchent le sol en bas. Certains sont incomplets. On dirait les pièces d’un puzzle macabre. C’est à cet instant qu’une voix traverse la confusion comme si c’était du beurre. Et cette voix je la reconnais entre toutes c’est la voix de l’ange, celle de mon ange, mon ange gardien, c’est Maria.

Sauf que je ne la vois pas. Elle est là dans ce que j’espère être l’emplacement de mon coeur. Si tant est qu’un ectoplasme puisse posséder encore un coeur.

—Écoute-moi me dit-Elle, il n’y a rien de grave, tu es juste dans le coma pour le moment, les secours ne vont pas tarder.

Étrangement le coma est une sensation merveilleuse. Peu à peu on dirait que tous mes sens ont été augmentés.

—c’est parce que tu es dans l’astral me dit Maria. Mais reste zen, ne commence pas à t’enthousiasmer pour des riens. Ici tout ce qui brille est loin de n’être que de l’or…

A peine Maria finit t’elle sa phrase que je me sens soudain traversé par quelque chose de glacé. La peur m’envahit soudain sans que je ne sache pourquoi. Quelque chose est en train de m’attaquer et soudain je mobilise toute mon attention pour tenter de l’apercevoir.

Surgissant de la brume un énorme Draco blanc, un Royal, la crème de la crème est en train de bondir droit sur moi. J’ai à peine le temps de tenter une position de karaté que me voici paralysé. Désormais ce n’est plus de la panique mais la rage, la colère qui m’envahit.

Comment ai-je pu me faire avoir aussi facilement.

Je ne peux pas bouger le petit doigt. Un filet aux mailles extrêmement serrées enveloppe mon corps éthérique tout entier…ma dernière pensée est pour mon corps d’os et de chair, quelque part en bas. Comment vais-je le rejoindre désormais que le lézard m’a capturé et qu’il m’emporte ?

—N’ai pas peur me dit Maria soudain, le plan fonctionne comme prévu et ne t’inquiète pas pour ton corps nous l’avons déjà mis en lieu sûr.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener