Le do it yourself ( DIY)
Le Tawashi DIY , l’objet le plus inutile du monde que l’on peut confectionner soi-même.
1990. Que fichais-je ? trente ans, pas un rond, je voulais écrire et c’est à peu près tout de ce que je voulais. Le reste ne m’intéressait pas. Les femmes de temps en temps, mais c’était pour épuiser un trop plein d’énergie inutile, se décharger d’un trop plein. Sinon la masturbation était plus paisible. Une forme d’autosatisfaction à bas prix. Pas besoin de paraitre, pas besoin de cirer ses chaussures, de se faire la raie, de changer de chemise, de se raser de près, de se retrouver à gesticuler dans une salle obscure giflé de lumières stroboscopiques non plus. Ni d’acheter des bouteilles cinq fois le prix, ni d’offrir la possibilité, au bon moment, d’aller boire un verre ailleurs, ni de sourire comme un con pour exhiber une dentition parfaite. Ni de subir ensuite tout ce que l’on doit bien subir ensuite. Se frotter à l’autre, se l’imaginer, toute cette permutation de sensations, d’humeurs, ces échanges abominables pour obtenir au final une satisfaction médiocre, un contentement passager, un déjeuner de soleil, une déprime d’autant plus carabinée. 1990 la naissance du DIY le do it yourself, la démocratisation de la masturbation à grande échelle, à une échelle commerciale. Le bricolage élevé à la hauteur d’une religion, d’un sacerdoce. J’étais là dedans moi aussi, j’avais l’air d’être ailleurs, je m’évertuais à vouloir être ailleurs, mais j’étais bien dedans. Encore que le bricolage, à bien y réfléchir, je n’ai toujours connu que cela. Une expérience qui remonte à loin, de génération en génération, mais autrefois ça s’appelait la survie, on ne se sentait pas obligé de faire le malin avec des mots d’outre-manche, des mots ayant traversé la Manche, voire l’Atlantique.
Ce plaisir autonome, le summum de l’individualisme, ou du capitalisme si on pousse le raisonnement à ses extrêmes. Le self made man qui ruisselle dans le do it yourself, Dans le DIY, TO DIE. Bricoler ou crever, finalement, le choix fut vite assez restreint.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}