Le travail et l’argent
Combien coûte ceci combien coûte cela ? Et on marchande, on négocie avec comme objectif, comme idée fixe de remporter une “bonne affaire”.
Depuis l’arrivée du Covid j’ai pris l’habitude de faire payer les élèves au mois. Afin de ne pas les léser en cas de nouveau confinement car ils payaient au trimestre avant cela.
Mais pour le coup je me rends compte des dérives que je n’ai bien sûr pas prévues.
Ainsi un tel arrête de venir car son jour de télétravail a changé une autre ne viendra pas pendant trois semaines car elle va en vacances au Mexique, une autre ne peut pas venir tous les cours du moi d’avril et mai et ne veut plus payer qu’un seul mois…
Bref me voici devant les conséquences malencontreuses d’avoir voulu bien faire.
Qu’à cela ne tienne je l’assume.
Cependant l’année prochaine non seulement mes tarifs augmenteront mais en plus je ferai payer d’avance toute l’année !
Je ne vais pas me justifier encore en expliquant par le menu que moi je paie les memes charges toute l’année et que je calcule un tarif horaire en conséquent. Je l’ai déjà fait, ça ne sert strictement à rien.
Et puis ma foi si j’ai moins d’élèves l’année prochaine cela me donnera l’occasion de faire autre chose je ne vais pas m’inquiéter. C’est tout à fait face à ce genre de situation que l’on comprend comment les choses peuvent changer et s’améliorer même. En faisant confiance y compris à son sentiment d’injustice et d’agacement.

Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}