Projet d’exposition

Projet d’exposition février 2022

Je suis lent, je dis souvent oui sans vraiment. réfléchir, mais je ne considère plus que ce soit un défaut.

En plus c’est moi qui ai eu l’idée de ce projet. Dans mon esprit il n’y avait pas de date arrêtée, comme si fomenter un projet ne me sert qu’à m’extraire d’une sensation d’éternité et, tout de suite après éprouver le vertige d’y replonger.

Une brève lueur illumine soudain quelque chose de l’ordre du désir puis disparaît généralement assez rapidement de la surface de la toile pour s’enfoncer lentement au travers des couches de peintures, sacrifices repentir, et tout le tralala du peintre que je suis.

Aussi quand tout à coup un e-mail surgit brusquement j’ai cette tendance à éprouver aussitôt une nervosité. Je me retrouve démuni face aux dates, à la demande qui se transmute bizarrement en contrainte en exigence.La mienne bien sûr.

Ce sera donc le 22 février, à Trevoux dans le Rhône, une librairie nous accueille Georges Chich et moi pour montrer quelque chose. Lui c’est déjà fait en quelque sorte puisque l’idée prend appui sur son recueil de poèmes. Il fera une ou plusieurs lectures et moi j’accrocherai mes toiles.

Lesquelles ? La panique m’envahit comme toujours.

Aquarelle pour rien.Quelque chose qui illumine, Georges Chich 2020 Jacques André Éditeur4ème de couverture

Écrire, peindre, le but s’il y en a un derrière tous ceux que nous nous inventons, est sûrement le même. L’unique.

S’aveugler afin de croire voir quelque chose pour l’un , ce qui est aussi mon cas, à me crever les yeux autant que je le fais pour peindre de façon borgne.

Pourtant lui comme moi nous croyons voir une lueur, lui en extirpant quelque chose de l’ordre d’un silence dans la répétition du même poème, et de mon côté du même tableau.

Je n’ai pas de réponse à formuler sur ce qu’est cette lueur qui illumine presque aussitôt qu’elle s’évanouit. Je crois même que je refuserais toute réponse. Demande t’on jamais sérieusement au cœur une réponse à cette question : pourquoi il bat ?

Aquarelle détail de quelque chose

Post-scriptum

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

technique mixte 70x70 cm

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener