Renoncer au comment taire

Des fois j’ai des idées bizarres. Souvent. Je me prends la tête sur la rédaction des commentaires. Du coup il y a des périodes où j’évite d’en émettre.

C’est idiot car je suis bien le premier à les apprécier.

C’est ce que porte ce mot comme interrogation qui me gêne. Comment taire , c’est facile et je sais tout à fait le faire, à la perfection même.

Justement. C’est ce qui m’inquiète.

Comment taire d’une façon précise et claire, juste ?

Si je le savais je serais poète.

Ce que je ne suis pas puisque je suis peintre.

Il faut revenir à la simplicité je n’arrête pas de le dire à mes élèves.

Commenter c’est autre chose bien sûr. Quelque chose de très simple c’est simplement dire je te lis, je t’écoute, je t’entends. Faire acte de présence supplémentaire.

Mais pourquoi ai je besoin de faire acte de présence bordel ?

Qu’est-ce qui me gêne tant dans la notion d’absence ?

Est-ce une crainte encore ? toujours la même.

Je la reconnais entre toutes mais ne peux pas lui donner de nom.

Et la liberté alors ?

Ne pas réfléchir à tout cela, s’en foutre royalement, commenter comme ça me chante et puis voilà c’est tout.

Renoncer n’est-ce pas aussi choisir ?

Renoncer à fabriquer des noeuds dans l’unique but d’avoir tôt ou tard à les dénouer.

Porter des espadrilles, être un va nu-pieds.

Sans commentaire.

Post-scriptum

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Pour continuer

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Comme

Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}

Comme

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technique mixte 70x70 cm

mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}

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La ramener

Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}

La ramener