creative writing

Espace d’atelier. J’y utilise l’IA pour repérer des procédés littéraires dans des œuvres, puis en dériver des exercices concrets afin d’affiner ma propre écriture.
créative writing est un lieu d’essais et d’outils. J’y emploie l’IA comme loupe : analyser des textes (respiration, ponctuation, niveau de langue, motifs, polyphonie), formuler des principes clairs, puis les traduire en exercices praticables. Le but n’est pas de pasticher mais d’aiguiser la voix, en testant des contraintes de forme et de souffle. Transparence et sobriété : les méthodes sont explicitées, les emprunts signalés, la décision finale reste humaine.
Carnets | creative writing
Conversation — Gabarits syntaxiques (08/10/2025)article
📚 Fiche récap — Jean-Christophe Bailly, Le Dépaysement. Voyages en France (focus littérature) 1) L’ouvrage en deux lignes Voyage en France par ses lisières, gares, friches et toponymes : une cartographie sensible des lieux ordinaires. La phrase ample accueille archives, voix et détails concrets pour rouvrir le regard. 2) Thèse / geste d’écriture Refaire la carte par l’arpentage : tenir une éthique de l’attention aux signes ténus (noms, odeurs, matériaux, usages). La prose monte en période souple, et chaque détail déplace le sens plutôt qu’il ne conclut. 3) Les 5 principes majeurs (pour lire / imiter) Période ample (hypotaxe + incises) : virgules, tirets, parenthèses ; relances, rectifications ; respiration documentaire-poétique. Énonciation témoin : un je discret, adresse implicite au lecteur-marcheur ; focalisation interne mobile, temps présent + imparfait descriptif. Concret toponymique : panneaux, matériaux, odeurs, bruits ; noms propres comme opérateurs de mémoire (gares, friches, berges, zones). Montage discret : fragments cousus, citations brèves, voix rapportées, petits documents insérés. Clôtures ouvertes : fin sur un nom, un geste, une image — jamais une morale. 4) Gabarits syntaxiques (patrons réutilisables) Adresse + nécessité : « Je te le dis, [TU], parce que [JUSTIFICATION], et [CONSÉQUENCE]. » Ex. : « Mais pense-t-on à tout cela quand on est sur place ? » Constat + rectification : « On dirait [X], non, pas [X], plutôt [Y], parce que [RAISON]. » Ex. : « Rien comme cela à Toul où, au contraire, les tombes sont assez serrées […] plutôt plat. » Inventaire prosaïque : « [OBJET], [SURFACE], [BRUIT], et [GESTE], parce que [EFFET]. » Ex. : « Densité, désordre, rives grises, travaux, à Feyzin la chimie. » Voix sociale + démontage : « On a dit que [RÈGLE], sauf que [CONTRADICTION CONCRÈTE]. » Ex. : « Je dis “vaches”, mais ici il faut diversifier un peu. » Retour de motif : « [MOTIF] d’abord [V1], puis [V2], à la fin [V3]. » Ex. : « On longe d’abord de très grandes citernes d’un bleu pâle attaqué par la rouille. » Clôture sans morale : « Alors [DÉTAIL CONCRET], et c’est là que je m’arrête. » Ex. : « L’odeur de la papeterie industrielle de Tarascon que le train longe. » 5) Feuille de style “Bailly — Le Dépaysement” Amplitude : 1–3 longues périodes (virgules, tirets “—”, parenthèses). Adresse : lecteur-marcheur implicite ; “on/nous” ponctuels. Concret : 6–10 détails sensoriels par scène (matières, odeurs, inscriptions, rumeur). Motifs : 2–3 objets-pivot (panneau, friche, nom de rue) qui changent de valeur. Polyphonie : 2–3 voix du dehors (affiche, rumeur, notice) rapportées puis ré-éclairées par un détail. Éthique : pas de sentence finale ; finir sur nom/geste/image. 6) Procédure de réécriture (7 étapes) Définir le lecteur-marcheur (adresse implicite). 2) Résumer l’événement en 15 mots (geste+lieu+objet). 3) Lister 10 détails (odeur, matière, bruit, inscription). 4) Noter 3 voix sociales à décaler. 5) Choisir 2–3 motifs (panneau, friche, toponyme). 6) Écrire 1–2 longues phrases : adresse → détails → voix → rectifications → motifs. 7) Élaguer la morale, régler virgules/tirets/parenthèses. 7) Exercices rapides Inventaire aveugle : réécrire un passage uniquement avec objets + verbes de perception/mouvement. Une phrase : condenser un paragraphe en une période avec 2 rectifications (“non, pas…”, “plutôt…”). Adresse discrète : glisser une apostrophe au lecteur dans les 50 premiers mots. Contre-voix : insérer 3 voix externes (affiche, “rien à voir”, “zone à urbaniser”) et les re-situer par un détail. Refrain : faire revenir 2 motifs à trois moments, valeur déplacée à chaque retour. 8) Prompt prêt à l’emploi Réécris le passage suivant à la manière de Bailly (Le Dépaysement), en appliquant : période ample (virgules, tirets, parenthèses), adresse implicite au lecteur-marcheur, détails concrets dominants, 2–3 motifs (panneau/friche/toponyme) qui changent de valeur, voix sociales intégrées puis déjouées, clôture sans morale (nom/geste/image). Paramètres : [Destinataire implicite]=lecteur-marcheur ; [Noyau 15 mots]=… ; [Inventaire 10 détails]=… ; [Voix x3]=… ; [Motifs 2–3]=… ; [Temps/focalisation]=présent+imparfait ; [Amplitude]=1–2 longues phrases. Texte source : « …[ton texte]… » 9) Note éthique Si la matière touche des personnes/lieux réels : anonymiser si besoin ; éviter la spectacularisation ; laisser la dignité passer par l’attention au réel et l’adresse, pas par la sentence.|couper{180}

Carnets | creative writing
Conversation — Gabarits syntaxiques (07/10/2025)
📚 Fiche récap — Laurent Mauvignier, Ce que j’appelle oubli (focus littérature) 1) L’ouvrage en deux lignes Récit d’une agression mortelle inspirée d’un fait divers, écrit comme une phrase‐fleuve adressée à un “tu”. La littérature y sert de contre-récit éthique à l’oubli social. 2) Thèse / geste d’écriture Faire tenir, dans un souffle ininterrompu, la mémoire d’un corps et l’énonciation d’un témoin : parler “à” quelqu’un pour empêcher la disparition morale, sans plaidoirie explicite, par la force du détail concret et de la polyphonie rapportée. 3) Les 5 principes majeurs (pour lire / imiter) Syntaxe-flux (quasi une seule phrase, peu de points) : parataxe, incises, reprises correctives (“non, pas…”, “plutôt…”), effet d’urgence et d’oppression du souffle. Adresse à un “tu” (énonciation relationnelle) : la parole s’adresse à un proche (frère, témoin), créant une intimité responsable qui remplace la morale par la compassion lucide. Poétique du détail prosaïque : objets banals (néon, badge, carrelage, canette) comme motifs qui matérialisent l’injustice et reviennent avec un sens déplacé. Polyphonie filtrée (voix sociales rapportées) : rumeurs, discours institutionnels et clichés intégrés en style indirect pour être aussitôt démontés — naissance d’un contre-récit. Politique de l’oubli (titre-programme) : transformer l’oubli en mémoire adressée ; la littérature prend le relais là où le récit factuel échoue à rendre la dignité. 4) Gabarits syntaxiques (patrons réutilisables) Adresse + nécessité : « Je te le dis, [TU], parce que [JUSTIFICATION], et [CONSÉQUENCE]. » Ex. : « je te le dis à toi parce que tu es son frère » Constat + rectification : « On dirait [X], non, pas [X], plutôt [Y], parce que [RAISON]. » Ex. : « je ne dirais pas abattus sur lui… non, pas du tout » Inventaire prosaïque : « [OBJET], [SURFACE], [BRUIT], et [GESTE], parce que [EFFET]. » Ex. : « l’odeur de poisson, le froid des surgelés et les jambons sous vide » Voix sociale + démontage : « On a dit que [RÈGLE], sauf que [CONTRADICTION CONCRÈTE]. » Ex. : « un homme ne doit pas mourir pour si peu » — « tu entends les mots qu’ils disent ? » Retour de motif : « [MOTIF] d’abord [V1], puis [V2], à la fin [V3]. » Ex. : « il avait bu une canette » → « il finit de boire la canette » → « comme une canette écrasée » Clôture sans morale : « Alors [DÉTAIL CONCRET], et c’est à toi que je le dis. » Ex. : « un léger bruit de frigo » … « je te le dis à toi » 5) Feuille de style “Mauvignier — Oubli” Phrase-fleuve : 1–3 longues périodes ; virgules, tirets “—”, conjonctions (et/mais/parce que). Adresse : “tu” explicite dès l’ouverture, lien rappelé (frère/ami/soi d’avant). Concret : 6–10 détails matériels par scène ; verbes simples d’action ; peu d’adjectifs lyriques. Motifs : 2–3 objets-pivot qui reviennent et changent de valeur. Polyphonie : 2–3 voix du dehors (sécurité, presse, voisin) rapportées puis déjouées. Éthique : pas de sentence finale ; une image, un geste, une adresse. 6) Procédure de réécriture (7 étapes) Définir le “tu” et le lien. 2) Résumer l’événement en 15 mots (geste+lieu+objet). 3) Lister 10 détails sensoriels. 4) Noter 3 voix sociales à démonter. 5) Choisir 2–3 motifs. 6) Écrire une seule phrase (200–400 mots) : adresse → détails → voix → rectifications → motifs. 7) Élaguer la morale, renforcer détails et incises. 7) Exercices rapides Inventaire aveugle : réécrire un passage uniquement avec objets + verbes d’action. Une phrase : condenser un paragraphe en une seule période avec 3 rectifications. Adresse déclarée : ouvrir par “Je te le dis…” avec le “tu” situé. Contre-récit : insérer 3 voix externes, les contredire par un détail matériel. Refrain : faire revenir 2 motifs à trois moments, sens déplacé à chaque retour. 8) Prompt prêt à l’emploi Réécris le passage suivant à la manière de Mauvignier (Ce que j’appelle oubli), en appliquant : phrase-fleuve (peu de points, virgules et “—”), adresse au “tu” dans les 50 premiers mots, détails concrets dominants, 2–3 motifs récurrents qui changent de valeur, voix sociales intégrées puis démontées, clôture sans morale (détail ou adresse). Paramètres : [Destinataire “tu”]=…, [Noyau 15 mots]=…, [Inventaire 10 détails]=…, [Voix x3]=…, [Motifs 2–3]=…, [Temps/focalisation]=…, [Amplitude]=1–2 longues phrases. Texte source : « …[ton texte]… » 9) Note éthique Si la matière vient d’un fait divers ou d’une scène intime : anonymiser au besoin, éviter l’effet “documentariste” sentencieux ; laisser la dignité passer par le regard adressé et le pouvoir des détails plutôt que par un jugement.|couper{180}
