janvier

Carnets | janvier

28 janvier 2021

Perdre un être cher bouleverse la perception de la réalité. Entre le déni, la colère et l’épuisement, le narrateur décrit une lente dérive vers l’acceptation, rythmée par les gestes répétitifs d’un quotidien qui devient à la fois absurde et apaisant.|couper{180}

Carnets | janvier

25 janvier 2021

Et si l’originalité n’était rien d’autre qu’un retour au familier, redécouvert par inadvertance ? À travers la métaphore de l’épluchure, le narrateur explore les illusions de la nouveauté et la simplicité comme source d’authenticité.|couper{180}

Carnets | janvier

16 janvier 2021

Le narrateur semble être une personne introspective, qui privilégie l’instinct à la réflexion excessive. Il se détache des conventions et des obligations, cherchant à se laisser guider par les sensations et les expériences immédiates. Il paraît à la fois lucide sur son incapacité à échapper aux incertitudes et à l’introspection, mais résolu à vivre intensément malgré tout. Son attitude vis-à-vis du « tu » suggère une recherche d’une connexion authentique avec autrui, sans pression ni jugement.|couper{180}

Autofiction et Introspection Narration et Expérimentation
16 janvier 2021

Carnets | janvier

7 janvier 2021

Le narrateur se présente comme un artiste qui oscille entre le désir de rester fidèle à sa vocation et la pression de devoir se conformer à un modèle entrepreneurial. Il est à la fois introspectif, ironique et conscient des absurdités du système économique dans lequel il doit s’inscrire pour survivre. Son discours révèle une lucidité face à l’injonction de productivité et un refus obstiné de s’y soumettre pleinement, tout en reconnaissant la tentation de céder.|couper{180}

Carnets | janvier

Le blogging, la peinture, l’hydre de Lerne annuelle

Tous les ans c'est la même histoire, les bonnes résolutions reviennent par vagues pour m'envahir la caboche et il me faut vraiment me ramasser sur moi-même, m'arcbouter farouchement pour tenter de leur résister. Mais parfois certaines sont plus virulentes que d'autres et il me faut encore ajouter à la résistance un petit quelque chose en plus. Mettons du bon sens, ou du discernement. En tant que peintre la plus belle partie du travail est évidemment de peindre. Alors donc, une fois l'an, en janvier, tout me rappelle que ça ne suffit pas et ce d'une façon encore plus insistante que tous les autres mois. Je commence à m'accabler, à me juger férocement, à me chercher des poux dans ce qu'il me reste de cheveux et tout cela tourne autour des termes "stratégies, visibilité, notoriété, et évidemment "pépettes". Il faut faire tellement d'autres choses que de peindre quand on veut vivre de sa peinture vraiment que je l'avoue systématiquement les bras m'en tombent. Ce qui est un inconvénient majeur pour ma profession on en conviendra. Du coup je passe par une période bizarre où un tas d'idées biscornues, de désirs troubles, montant de je ne sais quel lieu mercantile de ma psyché, finissent par m'assaillir et me prendre de façon obsédante, la tête. A chaque tête qu'Hercule coupe, il en pousse deux autres, o quelle saleté que cette hydre de Lerne ! Faut-il améliorer le site web, afin de le rendre plus joli, plus " responsive" , plus pro, et ainsi obtenir les faveurs Googolesques en matière de référencement ? Faut il enfin sérieusement s'intéresser au fonctionnement ésotérique de ce putain d'autorépondeur auquel je ne pige que couic et que je paye pourtant chaque mois pour pas grand chose ? Faut il s'intéresser à la création d'une boutique ? Et dans ce cas changer de CMS, troquer Wordpress contre un Prestashop ? Et puis commence alors aussi tout une batteries de tests, d'essais, pas vraiment concluants je l'avoue. Evidemment rien n'est simple lorsqu'on bidouille, un morceau de code par là, une classe CSS par ci. Je finis généralement par m'embrouiller copieusement dans toutes les ID Du coup des heures et des heures de visionnages de tutos sur YouTube à s'en faire pleurer les yeux sur des sujets tellement éloignés de la peinture dans le fond que la confusion finit par envahir à peu près tout, et surtout elle érode largement le plaisir simple de se retrouver devant son chevalet et peindre de bon cœur. Dans le fond c'est un peu la même chose dans la peinture elle-même, sauf que je l'avais oublié. Au début on se trouve tellement dépourvu de tout ce que l'on imagine comme savoir, expérience, que l'on passe des heures innombrables à chercher en dehors de soi, des astuces techniques, des savoir faire, que ce soit sous forme de cours, de tutos, de formations et de stages, si ce n'est pas une école d'art. On croit que toutes ces choses extérieures sont absolument nécessaires, que sans elles on sera condamné à ne rester qu'au niveau de l'amateur. C'est sans doute vrai en partie, mais pas complètement. Toute cette confusion d'où vient-elle vraiment finalement ? Peut-être du fait qu'on n'arrive pas vraiment à savoir ce que l'on veut, ni dans le blogging ni dans la peinture. Et si on n'y parvient pas, je dirais en ce qui me concerne que je m'y refuse même, car "savoir ce que l'on veut" dirige généralement vers un seul objectif désormais qui est de "faire du pognon". Bon je n'ai rien contre le fait d'en gagner, j'ai même passé la plus grande partie de ma vie dans ce but lorsque je travaillais en entreprise. C'est d'ailleurs en raison de cette absurdité que j'en suis finalement parti. Alors évidemment c'est difficile après tant d'émerveillement, de liberté, en choisissant tous les aléas d'une vie de peintre de revenir à nouveau vers ce questionnement et de redéfinir des stratégies que je connais au demeurant assez bien finalement. Même si les outils changent, si je ne suis pas tout à fait à la page, le contenu est toujours le même : Promettre, faire saliver, répondre à l'avance aux objections de ne pas acheter, promettre encore, faire saliver à nouveau, au moins 7 fois si possible à la queue leu leu pour que ça pénètre les cervelles et puis balancer une urgence, accompagné d'un "call to action". Vendre des tableaux comme ça, j'avoue que je suis tenté une fois l'an, généralement en Janvier. C'est assez perturbant et à la fin j'arrive même à en rigoler tout seul. Peut-on vraiment diviser à ce point son état d'esprit pour être à la fois peintre, camelot, et technicien en informatique ? C'est une colle encore pour moi. Même si je vois parfois des personnes qui y parviennent et qui même ont l'air de remporter un franc succès, je me demande bien l'impact que peut avoir cette sorte de schizophrénie, globalement sur la justesse de leur art... Peut-être suis je encore trop naïf, trop bohème, mais ce que je sais c'est ce que je ne veux pas surtout. Je veux rester peintre et n'ai pas vraiment envie de me transformer en homme d'affaire, ni en crack de la SEO, et surtout pas rester les trois quarts de la journée les yeux fixés sur des écrans à contempler des graphiques et des courbes pour me rassurer sur mon talent, sur ma sécurité et tirer je ne sais quelle fausse gloriole de toute forme de reconnaissance. La question tout de même, importante à se poser à partir de là c'est pourquoi je continue à blogguer ou à peindre ? Pour le plaisir de m'exprimer évidemment, et par les temps qui courent, sans doute que cela peut paraitre égoïste, inefficace absolument comme pas du tout rentable, je m'en fiche pas mal au fond. On m'a déjà fait le coup avec le temps, avec le genre de conneries telles que " le temps c'est de l'argent" ou encore le temps perdu ne se rattrape jamais" … je connais la musique et surtout le silence comme d'habitude entre les notes. Chaque année il y a un héros antique qui use son arc ses flèches et tout un tas de stratégies pour occire le monstre du marais. En vain du 1er de l'an à la fin janvier, après ça se calme une fois que toutes les têtes du monstre ont été calcinées méticuleusement..|couper{180}

Le blogging, la peinture, l'hydre de Lerne annuelle

Carnets | janvier

5 janvier 2021

J’habitais une chambre de bonne au septième étage d’un immeuble place de la Bastille. Au troisième vivait la famille Laraison, le père directeur de la Banque de France. Le tapis rouge s’arrêtait à leur étage. Quand je dévalais les escaliers, je les croisais parfois. Monsieur Laraison, vêtu de gris. Sa femme, son ombre. Leurs marmots, joufflus, regard en biais. Le mardi, ils recevaient. À 20h, je remontais. Dans l’escalier : parfums inconnus. J’écoutais à la porte : rires bourgeois. J’en parlais à Pauline après l’amour. Nous riions. Cela nous rassurait. Le jour où j’ai perdu Pauline, j’ai quitté la piaule. Je me suis barré. Je ne les ai jamais revus. Parfois, ça me revient. Je colle mon oreille à la porte des souvenirs. Je revois Pauline. Puis un pet sonore fend l’air du troisième. Et je me mets à rire. Je pensais à tout ça en voyant une œuvre de Chen Wenling : Le taureau qui pète. En fait : Ce que vous voyez pourrait ne pas être réel. Un taureau propulsé par un pet, écrasant Madoff. La critique de la crise financière. Ou autre chose.|couper{180}

Autofiction et Introspection Narration et Expérimentation réflexions sur l’art

Carnets | janvier

03 janvier 2021

Peut-être que tout tient dans cette idée : rester quelque part, rester en lien. Se résoudre à devenir une sorte de solide, une cristallisation. Mais au fond, ce n’est pas vraiment une question de choix ou de volonté. Aussi loin que je me souvienne, chaque rencontre avec l’autre m’a toujours inspiré une peur brutale, viscérale. Une peur difficile à définir, mais si vive qu’elle paralysait tout élan naturel. Cette angoisse primaire m’a poussé, sans doute inconsciemment, à me protéger, à dresser des barrières autour de moi. Le cerveau, lui, s’est chargé du reste. Il a créé des schémas de survie, alternant entre des élans d’affection sincère envers certaines personnes proches et des mouvements de rejet tout aussi spontanés. La sincérité, la quête d’authenticité, sont venues plus tard, comme des tentatives d’explication, un moyen de rationaliser ce sentiment profond d’inadaptation. Tout repose sur l’idée qu’on se fait du lien. Je suppose qu’elle peut être envisagée de manière positive ou négative. Chez moi, le négatif l’emporte toujours. Non que j’aie « coupé » consciemment ni systématiquement. Je ne dirais pas cela, car même si les choses se passent mal dans une relation, on peut malgré tout rester en lien. À de rares exceptions près, les gens font cela. Il y a aussi cette idée de convenance qui dicte de ne pas rester en lien avec certaines personnes — des flirts de jeunesse, des anciens camarades de classe. Face à cette porosité, j’ai toujours rencontré des difficultés. Non pas par esprit de contradiction ou par influence extérieure, mais par un rejet viscéral de ce qui, en moi, aurait pu se figer en quelque chose d’insincère. Je ne supporte pas l’idée de me voir devenir ce que je ne suis pas, de me compromettre avec des attentes sociales ou des convenances qui finiraient par me déformer. Comme si le simple fait de s’y conformer risquait d’abîmer l’être que j’imagine être. Fuir cela, c’est peut-être fuir une fatalité sociale, la compromission qui semble inévitable. Mais en cherchant à rester sincère, une question persiste : qui suis-je vraiment pour en décider ? Quelle légitimité ai-je à décréter ce qui est juste ou ce qui ne l’est pas, même en moi ? Peut-être que cette quête d’authenticité, au fond, n’est qu’une autre illusion, une façade derrière laquelle je me cache. Une façon de fuir, sous prétexte de sincérité, ce que la vie pourrait exiger de moi. Si je n’entretiens pas de liens avec les personnes que j’ai rencontrées dans ma vie, elles n’en ont pourtant jamais totalement disparues. Elles se situent dans ma mémoire et je peux revenir vers les moments passés ensemble autant que je le désire pour les examiner. Peut-être pour comprendre aussi pourquoi nous ne nous voyons plus. Pourquoi nous nous sommes perdus de vue. Ce n’est jamais de la faute à quelqu’un en particulier. C’est la vie qui veut ça, je crois. Et puis sur l’idée que l’on se fait de soi-même aussi. Pour certaines personnes, rester en lien avec les autres c’est aussi rester en lien avec soi-même par un jeu de miroirs utiles. Comme je n’ai jamais eu d’idée de moi-même suffisamment solide et durable, rester en lien n’a peut-être jamais eu d’importance. J’ai vécu de cercles de connaissances en cercles de connaissances, abandonnant ces cercles à chaque fois que j’en pénétrais un nouveau, sans vraiment me poser de question. Cela demande des efforts d’entretenir les relations, d’autant plus si on ne trouve pas de sens à les conserver. Ce qui m’a toujours effrayé, c’est la cristallisation d’un être dans un rôle déterminé, choisi, « devenir quelqu’un » en toute conscience et s’y accrocher. Je me suis dissimulé cette peur derrière la stupidité que j’attribuais à toutes ces personnes prisonnières de la constance, sans voir que j’étais tout aussi attaché à la constance de ne pas en avoir du tout. Cette ironie masquait un malheur profond, un renoncement définitif très tôt à ce que l’on appelle « la chaleur humaine ». C’est Roger, le peintre en lettres de l’imprimerie où je travaille, qui a mis le doigt sur le problème. J’ai ri doucement lorsqu’il m’a dit ça pour ne pas montrer qu’il m’avait mis KO. Avec lui non plus je ne suis pas resté en lien, pourtant on s’appréciait vraiment bien. Ça ne m’empêche pas de penser souvent à lui, comme à toutes ces personnes perdues en chemin. J’entretiens une conversation ininterrompue avec chacune d’entre elles, chacun d’entre eux. Avec leurs fantômes comme avec le mien, c’est-à-dire l’homme que j’ai pu être à un moment donné d’une ligne de temps. J’ai essayé parfois d’entretenir les relations, mais d’une façon tellement maladroite, tellement peu convaincante… Mon manque de chaleur humaine va dans les deux sens : je ne peux ni en obtenir ni en donner vraiment. C’est la même chose avec les objectifs que j’ai pu me fixer dans la vie. Le risque d’acquérir une véritable solidité, une existence « réelle » aux yeux des autres, c’est-à-dire quelqu’un sur lequel on peut « compter ». Les objectifs que je me fixe ne peuvent pas plus compter sur moi que je ne peux compter sur eux pour devenir « quelqu’un » que je ne suis pas. Pour être ce que je suis et me tenir à cela, j’ai envoyé valdinguer tout ce à quoi un être humain s’accroche généralement. Le seul objectif que j’ai toujours suivi finalement, c’est de ne pas être en lien, ni avec les gens ni avec les objectifs trop longtemps, pour pouvoir comprendre combien le temps est un mensonge, une illusion. Et peut-être, finalement, que cette obsession est liée à la mort. Ne pas rester en lien pour échapper à la nouvelle de la mort des gens, comme à la mienne inéluctable au bout du compte.|couper{180}

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