12.Pourquoi je ne fais jamais de plan
La nébuleuse d’Orion sondée en profondeur avec la caméra HAWK-1 du VLT, au Chili. © ESO, H. Drass et al.
— Tu ne jures que par le hasard me dit Salvador mais que sais-tu du hasard ?
Es-tu vraiment certain qu’il s’agisse vraiment du Grand Hasard horloger de l’Univers ou bien du petit hasard que tu fabriques continuellement à ta propre sauce ?
Il me fait peur Salvador. Il a des sorties imprévisibles qui me glacent le sang tout à coup.
On s’est rencontrés sur le plateau de tournage de la pub pour le chocolat d’une grande marque. Il a été un très grand peintre, le meilleur de son temps ajoute t’il avec son accent rigolo.
Au début je crois qu’il plaisante et qu’il faut tout prendre au 3ème degré. C’est exactement là qu’est mon erreur. Quand Salvador Dali dit quelque chose c’est Dieu qui s’exprime par sa bouche. Et si tu n’as pas cette foi là tu ne peux rien comprendre, et surtout pas au fait de te retrouver ici sur ce plateau de tournage.
C’est dur d’avoir la foi.
Probablement parce qu’on ne peut pas le décider. Je veux dire on ne peut pas arriver ainsi un beau matin en se disant aller aujourd’hui je vais avoir la foi. Ca ne fonctionne pas du tout comme ça.
—Agenouille-toi à coté de moi et prions ensemble me dit-il.
Je vois ses moustaches remonter de chaque coté de sa bouche comme s’il essayait de sourire. Mais Salvador Dali ne sourit pratiquement jamais, il laisse ses moustaches créer l’impression d’un sourire.
— Petit homme il faut que tu t’empiffres de ce chocolat posé sur la table, que tu en avales une quantité incroyable, et là enfin tu subiras la vraie crise de foie. Le reste viendra tout seul comme ça doit venir.
Puis la maquilleuse aide Salvador à se relever et ils me laissent seul encore à genoux, pas loin de la table où sont étalées les confiseries.
Je regarde à gauche, puis à droite et je suis son conseil. Je m’enfile des chocolats à la pelle. Tellement qu’il ne reste presque rien sur la table.
Sur quoi le producteur passant justement là (par hasard) pousse des cris d’orfraie en me voyant avec du chocolat me dégoulinant sur le menton et plein les mains encore.
Viré, je suis viré séance tenante.
C’est à ce moment là que je croise le regard de Salvador dans la glace de maquillage. Ses moustaches dessinent un joli 11h11. Et il me fait un petit geste de la main sans se retourner.
Je me retrouve dans la rue comme un idiot. J’avais tiré plein de plans sur la comète avec l’argent que j’allais gagner grâce à mon rôle de figurant dans ce clip. Tout est désormais tombé à l’eau.
Grand-mère est dans le grand-hall et m’attend. Elle est surprise de me voir déjà arriver.
— c’est déjà fini elle dit en me souriant, alors ça y est te voilà riche ? Puis elle voit les tâches de chocolat sur la jolie veste qu’elle a achetée pour l’occasion. Et elle se fâche avec une rapidité dont elle est coutumière du fait.
Mais quel petit salaud je n’y crois pas, une veste toute neuve.
L’apothéose ne tarde pas lorsque l’assistante de production qui me suit de près sans doute pour être certaine que je ne revienne pas lui confie mes méfaits.
— Mais il a le diable dans la peau ce gamin hurle grand-mère au beau milieu du grand hall.
C’est toute l’histoire de ma vie. J’ai dix ans et j’ai déjà compris l’essentiel. Sauf que je passe mon temps à vouloir l’oublier, car justement je n’ai que dix ans.
Mais tout de même je prends une décision importante ce jour là. Je décide de ne plus faire de plan. Car tous les plans que j’ai toujours échafaudés jusque là ne m’attirent jamais rien de bon.
En fait j’aperçois à chaque fois la possibilité qu’un miracle surgisse et plus je m’en rapproche plus je sens mon avidité grandir , comme une urgence dira t’on. Et bien sur au moment même où je vais enfin pouvoir saisir la queue fine du miracle, celui-ci se carapate en rigolant.
Et me laisse totalement pantois comme un bon gros nigaud que je pense toujours être.
Exactement pareil dans mes rêves. J’ai dix ans mais je fais beaucoup de rêves érotiques. Des femmes splendides à la poitrine affolante, des madones extrêmement charnues dont j’imagine les nichons comme des sources lactée intarissables. Et des culs prodigieux comme des vénus préhistoriques. J’ai feuilleté quantité de magazines et d’encyclopédies rien que pour me crever les yeux avec de telles images.
Mais toujours au sein même du rêve au moment de voir enfin la réalité crue si je puis dire, tout s’évanouit et je me retrouve comme un idiot dans la tiédeur des draps. Rien de bien différent dans la vie de tous les jours finalement.
C’est Pablo qui me donne la clef du problème des années plus tard, durant un voyage semblable à celui que nous effectuons une nouvelle fois ensemble aujourd’hui.
Il a presque le même accent que Salvador ce qui n’est pas étonnant puisqu’ils sont frères. Ils me disent aussi que je suis leur frère mais bien sur je n’en crois pas un mot. D’ailleurs la preuve, lorsque je parle je n’ai pas d’accent.
— Moi non plus m’avoue Pablo je ne fais pas de plan. Je ne cherche pas, je trouve !
Et des seins et des culs j’en trouve quand je veux vois-tu ajoute t’il en clignant d’un œil.
Nous sommes en train de patienter dans la coursive du grand vaisseau qui nous emporte vers Orion, et j’en profite pour revenir à certaines mémoires comme nous le faisons quasiment tous ici.
C’est une sorte de processus de décompression comme en connait le plongeur en apnée. On ne peut pas arriver aux abords d’Orion sans s’être un peu nettoyé de nôtre ignorance crasse terrestre.
Par un des hublots j’observe l’espace intersidéral. Déjà au loin je peux voir les trois étoiles qui constituent la ceinture du Chasseur
Alnitak, Alnilam et Mintaka me font à chaque fois exactement le même effet que lorsque je suis sur terre que je reviens de voyage et que j’aperçois le panneau familier d’une sortie d’autoroute.
Mon regard remonte et j’aperçois les épaules d’Orion, constituées par Bételgeuse l’énorme qui va bientôt exploser en super nova et Bellatrix plus fine.
— Nous arriverons bientôt, pile à temps pour la réunion me confie Maria qui est là tout près de moi. Je tourne mon visage vers elle délaissant l’orgueilleux Orion.
—Ecoute les chiens nous reconnaissent de loin me dit-elle et je comprends qu’elle parle des deux chiens d’Osiris Orion dont le plus grand semble tenir dans sa gueule l’étoile la plus brillante de notre ciel : l’étoile Sirius.
Je ne sais plus combien de fois j’ai déjà effectué ce voyage. Peu à peu ce sentiment familier balaie tout de mon ancien oubli.
Au moment où nous atterrissons , l’homme que j’ai crû être n’est plus. De même que tous mes compagnons ne sont plus ceux que j’imaginais qu’ils étaient quelques instants encore auparavant.
C’est l’unique planète connue pour son orbite circumternaire, sa rotation s’effectue autour de trois étoiles cependant que lorsqu’on regarde le ciel on n’en voit toujours que deux. Ce qui rend sa surface déjà extrêmement lumineuse ainsi que les êtres qui la peuplent. Ils sont nos frères dont je dois taire le nom pour le moment.
Le danger est toujours là, il ne cesse de nous accompagner, la vigilance est de mise, une fois que nous avons recouvré toute la mémoire de qui nous sommes nous réapprenons aussi à vivre avec cette certitude.
Ceux que l’on nomme habituellement les dracos, les reptiliens sur la Terre possèdent une puissance mentale extraordinaire. D’ailleurs ils nous pistent sans relâche grâce à certains implants qui sont logés depuis la nuit des temps dans ce que nous appelons la partie reptilienne de notre cerveau.
Ces implants sont destinés à créer et maintenir la peur de l’environnement, au début à des fins purement pratiques pour que nous ne nous autodétruisions pas. C’est une sorte de soupape de sécurité si l’on veut pour maintenir une machine en bon ordre de marche.
Grace à la peur nous avons pu survivre dans un univers souvent hostile, puis une fois la planète terre totalement conquise, nous avons été conduits à retourner la peur contre nous-mêmes au profit de ceux qui sont toujours cachés sous les apparences et qui gouvernent désormais tant de mondes.
Presque au même moment où nous touchons le sol une immense joie m’envahit, elle est si forte que j’ai du mal à conserver l’équilibre. Je titube un peu. Et ces signes aussi me redeviennent soudain familiers je sais que mon frère arcturien n’est pas loin. Benoit d’ailleurs me salue au même moment que je pense à lui.
Et il m’appelle par mon vrai prénom que je ne donnerai pas ici pour des raisons de sécurité évidentes.
Salvador Dali non plus ne se nomme pas ainsi. Pas plus que Pablo Picasso. Il n’y a que Maria qui reste toujours Maria.
L’équipe terrienne est presque là au grand complet arrivée avec d’autres vaisseaux. Nous sommes des milliers, une armée vraisemblablement.
De grandes choses doivent être en train de se fomenter dans l’univers car je reconnais les visages de nombreux frères venus de mondes lointains.
Une lueur au dessus de nos têtes nous obligent tous à la relever. Une lueur qui arrive de plus en plus rapidement et qui semble tout à coup faire pâlir la lumière déjà extrêmement forte qui nous entoure.
Saint-Michel archange ne se déplace jamais sans raison. Et si quelqu’un peut avoir un plan dans cette galaxie, nul doute que ça ne peut-être que lui.
C’est exactement à ce moment là que je m’aperçois à quel point j’ai foi en l’archange et que mon incarnation sur terre avec ses doutes, ses certitudes, se hésitations continuelles ne sont là que pour mieux renforcer l’amour que j’éprouve pour cet être.
Je ne suis qu’une toute petite partie de lui. Un peu comme si j’étais une simple cellule de mon propre corps. Mais j’éprouve un amour incroyable, j’ai envie de danser tout à coup en éprouvant la vie qui m’anime tout comme elle anime le corps de mes frères et sœurs, de Saint-Michel lui-même.
Je comprends ma réticence à ne pas vouloir faire de plan au delà de toutes les histoires que je me suis inventées pour parvenir à cette révélation.
Car le plan vient de l’ensemble du corps tout entier et de l’instant présent. De la façon dont le corps tout entier décide d’agir au présent. Et cette décision est toujours d’autant plus parfait qu’elle provient de Soi et non de "moi".
Pour continuer
Carnets | avril 2022
notule 10
Dernière mouture de cette toile qui finalement relève plus de l’icône.|couper{180}
Carnets | avril 2022
notule 24
Bientôt une nouvelle guerre avec toute sa panoplie d'inepties, c'est à prévoir comme on prévoit tranquillement les différents ingrédients d'une liste de course. On voit très bien désormais que la seule issue au capitalisme en cas de crise est de semer le désordre, de créer la confusion, pour parvenir à augmenter exponentiellement la peur dans les populations. Ce qui entrainera l'arbitraire des choix envers une cause apparente ou une autre larvée, peu importe. Et au final cette demande de sécurité, d'être rassuré, de s'en remettre à une autorité incontestable. La pantomime jouée par les faibles et les forts. Représenter l'horreur une fois de plus pour que les légendes reprennent du poil de la bête. Celle du héros, comme celui d'un âge d'or passé ou à venir. Avec toute la hiérarchie des couillonades habituelles, dont on peut déjà apercevoir les longs nez. La valeur travail, la valeur sincérité, la valeur solidarité, travail famille patrie. On secoue le pochon du loto et on tire à nouveau avec le hasard comme prétexte. On n'y coupera pas, c'est une nécessité car nous avons encore besoin de la douleur pour apprendre. Encore plus de douleur, pour parvenir à saisir l'inexistence de l'égo. De ce "je" à qui on ne cesse de demander son avis à seul fin de le renforcer. Sondages d'opinion, élections, cartes de fidélité et double voire triple authentification. Et plus cela devient raisonnable plus on obtient le contraire justement. Une irrationnalité qui se banalise, pour ne pas dire une bêtise qui se démocratise. Quand la bêtise devient la raison, la violence n'attend que ce feu vert pour se répandre, jetant à bas les institutions, en créant d'autres, toujours plus absurdes et kafkaïennes. Comme je le disais encore hier, concernant les gens de ma génération, les sexagénaires, nous avons englouti notre pain blanc qu'on l'accepte ou pas. Il en résulte une désagréable impression de satiété mal adressée pour les plus à l'écoute du pouls du monde. Un peu de culpabilité mais pas trop, et souvent une envie de réparer les pots cassés. C'est peut-être mon cas. Encore que cette envie je la trouve tout aussi suspecte que toutes les autres précitées. L'envie de fuir au fond d'une grotte ou au sommet d'une montagne, à priori ne me quitte pas depuis mes tous premiers pas. Comme si justement je savais déjà tout des tenants et des aboutissants de la satiété factice dans laquelle dès les premiers jours on m'a plongé. Les fameuses trente glorieuses ne sont rien d'autre qu'un tampon hygiénique, une sorte de bouchon à un phénomène périodique. Ma chance est d'être né prématurément quelques semaines trop tôt. Sinon je n'y coupais pas, j'allais devenir un petit robot comme les autres sans même m'en rendre compte. Le simple fait d'avoir été relégué dans une couveuse à l'hôpital Saint-Michel, dans le 15 ème arrondissement de Paris, est une chance. Car le déchirement, l'absence, le manque, à peine éjecté de la matrice maternelle m'auront donné le ressort nécessaire étrangement pour m'éveiller. C'est à dire une forme de rage directement reliée à l'amour et à ce constat d'impuissance de pouvoir le trouver normalement en l'Autre. Cette transition des limbes dans les limbes si l'on veut m'aura mis en contact immédiat avec une sensation d'équanimité qui doit venir de bien plus loin que ma naissance. Qui probablement remonte justement à cet indifférencié, ou le mal et le bien n'existent pas plus que l'ombre et la lumière. Où l'absence de séparation finit par créer le fantasme de la séparation comme pour mieux constater sa donnée immuable. Une sorte d'ennui ontologique. Je mentirais si je disais que je me souviens de cette période. Par contre lorsque mon imagination désire s'y alimenter elle n'y découvre aucune joie, et sans doute aucune peine véritable non plus Car pour éprouver ces deux émotions il faut bien évidemment les relier à quelque chose de défini, il faut bien créer une relativité. J'arrive au monde comme tout le monde par une femme, mais je n'ai guère le temps de nouer une relation claire avec elle en tant que mère, que déjà je m'en trouve séparé une seconde fois. N'est-ce pas étonnant d'y penser. Il en résulte en tous les cas un rapport d'étrangeté à la mère, à la femme puis aux autres et au monde finalement. Le fait que j'ai passé des années à suivre le penchant naturel de la plainte, m'y accrochant, parce qu'elle me construisait, ne me sert plus à rien. Je crois que l'échafaudage tout entier s'est effondré en 2003 au mois de février à l'hôpital de Créteil. Ma mère est allongée devant nous, mon père et moi. Elle a les yeux grands ouverts elle est shootée à la morphine, les yeux gris bleu immenses grands ouverts mais elle semble ne pas nous voir, nous distinguer. J'ai passé la main devant ses yeux pour voir si ils suivaient le mouvement, rien. Un regard de nouveau né au moment même de repartir dans l'indistinct. Elle nous a laissé seuls encore une fois j'ai pensé. Du coup j'ai pris les commandes avec un sang-froid comme celui que l'on s étonne de rencontrer sur un champ de bataille, durant un accident de la route, ou dans la panique d' une émeute. Je ne me suis pas laissé envahir par l'émotion, j'ai oublié que c'était ma mère, j'ai juste pensé à l'homme que j'accompagnais et qui était encore mon père à cet instant. Je n'étais plus un fils vraiment mais un compagnon apte à gouverner, à naviguer dans la confusion de ce moment. J'ai dit prends lui la main. Ce qu'il a fait sans broncher. Puis je me suis approché de l'oreille de la mourante et j'ai dit, c'est bon ma petite maman, rien ne te retient plus ici, tu peux y aller. Je n'en reviens toujours pas en y repensant. Cette froideur, cette totale absence d'émotion personnelle, et qui m'a autant effrayé que surpris d'où venait t'elle ? Tout de suite après nous sommes rentrés à la maison familiale à Limeil Brévanne . Nous n'avons pas échangé un seul mot. Et le lendemain matin très tôt l'hôpital a appelé pour dire que maman était décédée. J'éprouve le besoin de dire maman comme pour me rassurer encore. Pour me dire que moi aussi j'ai eu une mère, même si le lien entre nous aura été d'une telle bizarrerie... Je nous dois bien cela. Pourquoi je reviens encore à cela ? Pourquoi partir de ce constat que la guerre est inéluctable pour parvenir à la mort de maman. Tout simplement par ce que sans doute c'est à cette occasion qui nous est offerte, la guerre ou la mort et ce même si nous imaginons les circonstances désagréables, que nous sommes sans doute le plus nous-mêmes véritablement. Sans les oripeaux, les déguisements, les mensonges dont nous nous revêtons dans l'illusion du groupe, de la famille de la patrie ou je ne sais quelle autre illusion , nécessaire pour nous distinguer au sein de la confusion générale. En fait comme à peu près à chaque fois que j'écris je me laisse déborder par les mots qui s'inscrivent. Cette fois comme le petit Poucet j'ai pris soin d'inscrire quelques mots clefs dans la case "étiquettes" de l'éditeur que j'utilise pour rédiger ces billets. J'avais écrit "avoir un but", "supporter la douleur" et "croire en un but". J'avais pensé à la question, à la torture je crois en démarrant ce texte. Je m'étais posé la question de savoir si mon but en tant qu'être humain me permettrait de résister à toutes les douleurs qu'un bourreau pourrait m'affliger pour obtenir je ne sais quelle information. Ce qui m'a amené à considérer cette idée de but. Puis partant, en remontant encore en amont du but ce qui pouvait sans faille le créer. Je ne trouve que la foi comme source ou comme raison et cause. Donc pour résumer et pour résister à la torture , il faut croire qu'un but existe même si on ne sait pas lequel car nous ne savons pas qui nous sommes sans cette foi. Peut-être que pour résister à la douleur il faut croire qu'il existe un but, et qu'à force d'y croire il finira par exister vraiment. Peu importe si on y laisse sa peau sous la main du bourreau. Et là comme vous me voyez je peux très bien être Harrison Ford avec tout son attirail d'aventurier le précipice est devant moi, j'avance une jambe, je ferme les yeux et j'avance. Bien sur c'est très américain, cinématographique, risible à première vue. Joe Biden sans doute aussi a coiffé un drôle de chapeau mou alors que le monde entier est face au précipice. Avance t'il aussi sa jambe pour voir si quelque chose de solide supporte le poids de sa foi , de son idéal américain, de sa croyance dans le pognon, dans la démocratie à l'américaine ? Et s'il s'agissait seulement d'un pari encore, d'une simple bévue, une erreur nécessaire juste avant de projeter le monde dans un cataclysme ? Comme ma grand-mère le disait à juste raison il ne faut pas tenter le diable surtout si on a la certitude qu'il n'existe pas. Bientôt la fin de l'ère du poisson, on ne pourra plus filer entre deux eaux. Je ne pourrais plus non plus achever mes textes en queue de poisson ni peindre avec une queue de morue. Quant à l'ère du Verseau elle promet effectivement d'être plutôt glaciale du point de vue des gens qui vivent aujourd'hui. L'émotion ne sera plus nécessaire, les sentiments non plus mais ce sera probablement à ce prix que l'âge d'or reviendra. Etrange âge d'or, incompréhensible encore à l'aube d'une nouvelle fin du monde.|couper{180}
Carnets | avril 2022
notule 9
Si je dis je de façon inconsidérée c’est un blasphème. Si je est un personnage crée par soi c’est différent. Mais c’est dangereux. Le danger de confondre moi et soi. Le blasphème serait de dire je au présent sans rien créer. Je crée mais ce n’est jamais l’ego qui crée. De même pour les maladies On ne devrait pas dire j’ai mal Mais plutôt j’ai eut mal jusqu’à présent Et c’est déjà du passé. Ça a l’air con comme ça si on n’est pas dedans. Mais si on y est c’est magnifique ! Cela dit voilà l’exemple typique d’un tableau bousillé suite à une erreur d’aiguillage entre je et soi.|couper{180}