Lecture nocturne de Perturbation, Bernhard. Cette lecture m’apaise. Rien n’y est apaisant pourtant : la crudité avec laquelle les choses sont dites, les décors, les personnages, les événements. Aucune illusion. C’est cela qui calme. On croit ne pas savoir pourquoi, puis on comprend que c’est l’absence d’illusion, cette crudité même, qui agit.

Pourquoi le manque d’illusion apaise ? À chacune, à chacun, de retourner la question sur sa tempe. Le danger est dans la réponse trop rapide.

Bref. Hier. Sitôt que je m’interroge, tout devient un fatras : faits, gestes, pensées, tentatives hétéroclites. Ce mot fatras, ajouté à hétéroclite, n’est-il pas déjà une encre de seiche, pour masquer ?

Trente septembre. Fin du mois. Peut-être faudrait-il un récapitulatif. Je pourrais le faire ici,

discrètement

.


Ceci pour le petit côté cabotin du personnage.


Hier matin, très tôt, j’ai mis à plat

la proposition d’écriture de F.B

autour des statues figées dans Caprice de la Reine de Jean Echenoz. Vingt minutes : je m’étais donné trente. L’urgence m’est nécessaire : vouloir tout préciser, c’est noyer l’image.

Ensuite, papiers. Scans de devis : dents arrachées, prothèses temporaires, appareils masticatoires haut et bas. Les cliniques ne prennent plus le tiers payant ; elles renvoient vers la mutuelle avec une facture à régler le plus rapidement possible (traduction de l’auteur).

Je passe les détails. Mais j’ajoute les banques : toujours épique, surtout en fin de mois. Cette façon qu’ont les gestionnaires de comptes de vous prendre de haut me coupe le souffle. Je serre les dents pour ne pas être blessant. La fragilité dentaire vient peut-être de là. Se rebeller au téléphone ne vaut rien, pas un pet de lapin. On peut s’époumonner, JE NE SUIS PAS UN NUMÉRO, tout le monde s’en fout ; et chacun sait que, de toute façon, rien ne sert de le nier : vous l’êtes.

Plus tard, j’ai repris l’archiviste. J’allais perdre le fil, je me suis forcé à tenir. Petite victoire technique : installation d’un sommaire avec le Couteau suisse ; il a fallu fouiller dans mes squelettes, ouvrir l’article, supprimer toutes les étoiles derrière le TEXTE. Désormais je peux produire du sommaire à volonté, en ajoutant une balise.

Deux textes de l’archiviste publiés coup sur coup ; quelques réécritures de 2021 accessibles depuis l’article-sommaire Palimpsestes.

En fin de journée, décision d’organiser Obsidian : trois fiches modèles avec Periodic Notes — jour, semaine, mois. Trois temporalités. Comme si l’histoire ne se décidait jamais en amont, mais surgissait une fois écrite.