3.Notule 3
En occident nous faisons les malins concernant la notion de vide et de plein que nous empruntons à l’Asie, à l’Orient. En peinture notamment.
On glose. On interprète. Surtout sur la forme sans vraiment s’attarder sur le fond.
Cette notion de vide et de plein n’est pas évidente à saisir pour des personnes qui ont besoin d’amasser quantités d’objets, de concepts, pour se sentir en sécurité.
Créer le vide c’est travailler sur sa peur.
Une fois cette notion acquise il n’y a plus de séparation.
On peut même remplir totalement l’espace d’un tableau et provoquer exactement la même émotion qu’une peinture chinoise. On peut y percevoir la même légèreté, la même liberté.
Ici j’aimerais mettre en relation la peinture de madubhani et l’art brut
Je décèle dans ces œuvres un lien de parenté.
Par quoi ces peintres sont ils animés ? Est-ce la peur ? La volonté de perpétrer au point prêt une tradition ? Une forme inédite de folie ?
Qu’importe au final
C’est le même mystère que l’on peut percevoir et ce mystère nous touche, me touche.
Aller jusqu’au bout d’une possibilité de remplissage de l’espace et voir soudain le plein s’inverser en vide…








Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}