carnet 05

Le ciel. On ne se souvient pas de ce ciel ci ou là en particulier, mais on l’attend. On se tient prêt à l’accueillir. 5 fois dans la journée, prendre une photo si possible et s’arrêter pour noter. Que la phrase fonctionne avec la photographie.

3h46. Traversé la cour qui sépare la maison de l’atelier, pas regardé en haut. pas vu la lune, senti vaguement.une étendue noire au dessus de la tête. Normal mal dormi, tête dans le cul. Relu le mail de l’exercice du jour. Puis suis ressorti pour mieux regarder. Vu la lune cette fois entourée d’un halo. Pris une photographie avec l’iPhone, photo qui ne rend pas grand chose, lune si petite, si éloignée. Dans la nuit de dimanche à lundi réveillé de bonne heure, traversé la cour avec ma tasse de café à la main pour me rendre à l’atelier. Pas levé les yeux au ciel, senti l’obscurité au-dessus et tout autour. Puis appui sur l’interrupteur, éclairage des néons, relecture du mail pour l’exercice du jour. Ressorti juste après pour lever la tête et mieux regarder. Une petite lune entourée d’un halo, pris une première photo avec mon portable. Mais image pas terrible. Ressorti de nouveau pour zoomer, à mieux observer vu une couleur légèrement bleutée comme si la lune se trouvait très au- dessus des nuages, comme si j’étais au fond d’un gouffre matérialisé par la figure d’un cône tout à coup. Suis à la base alors qu’elle se tient au sommet, que le périmètre de cette ouverture donnait sur un autre monde. Fait une recherche ciel et poèsie, suis tombé sur des définitions de mots croisés , puis suis arrivé sur la page du printemps des poètes. Noté éther et nue. Ce qui me fait penser à un ciel de morve. Voilà pourquoi je ne participe pas au collectif. Je tourne vite trop vite trop souvent les choses en dérision. La dérision, une façon de jeter l’éponge. De ne pas lâcher une certaine idée de médiocrité générale à laquelle je m’attache comme Ulysse à son mat. J’entends bien, parfaitement le chant des sirènes, surtout toute l’ incohérence dissimulée au-delà. Parfois une velléité de briser les liens, que je repousse aussitôt comme si je savais pertinemment ce que cette incohérence aura comme effet sur moi. Mais tout bien pesé, qu’est-ce que j’en sais. Et puis être dévoré par des sirènes pas pire sans doute que de l’être par l’administration fiscale, l’URSSAF, la Cipav. Raisonnement terre à terre sous les nues noires, un mouchoir sur la tronche bourré d’éther pour m’endormir tout seul. Inversion de la logique collective, s’endormir en raisonnant alors que c’est rêver debout le chemin le plus simple. La lune est ceinturée d’un halo. Ce qui m’emmène chez Apollinaire, à zone, texte qui ouvre le recueil d’Alcools. Zona en grec est une ceinture. C’est désormais un mot pour exprimer cette fameuse médiocrité. La zone, la banlieue en opposition à la ville intra muro. Habiter dans la zone, vivre dans la zone, être un zonard. Mais Apollinaire à placé un accent circonflexe. Dans l’édition originale il écrit zône. Ce qui est aussi un vêtement religieux. plusieurs sens possibles dans ce mot, et le fait de placer ce poème en ouverture. Pas oublier qu’à l’origine le titre du recueil devait être “eau de vie” et aussi qu’il est écrit pour Marie Laurencin ( cycle de Marie) Laure “enceint”, Laure “ceinture”. Chenapan d’Apo.

A la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventure policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thieville et l’avenue des Ternes

Extrait de zone, Alcools, Apollinaire.

7h:00. Lassitude après avoir voyagé loin et si vite et de devoir revenir. Lundi se dresse d’autant que je me courbe. Au fait du petit toit cette lueur en étoile jeune et jaune. Et au-dessus le violent viol assez du bleu. Dormir ce serait bien. S’opposer une fois de plus au matin.

9h:00 le coeur n’y est pas. Mais le cœur n’a rien à voir là, dedans. Lève les yeux au ciel et vois il est là haut quelqu’un est passé pendant que tu t’ assoupissais ce ne sont pas les moulins mais les moutons de ce vieux cœur.

Eluard, ses périodes, ses amours, simple comme bonjour. Simple comme Paul. Je pense à Dominique, enfin à sa rencontre avec Dominique. Cette réactivation nucléaire incroyable dont il était capable derrière son aspect délicat. Et tout de suite après aux cailloux qui attirent toujours le plus mon attention dans les chemins. Les cailloux qui n’ont à priori l’air d’être que de simples cailloux. Puis je les prends dans la paume un par un un, le lisse est le point commun. Et est-ce que je me soucie du ciel à ces moments là. Non, bien sûr que non, de la terre, de l’eau de la boue et des pierres mais pas du ciel. Et dire qu’un jour, sur la route qui descend depuis la petite église d’Auvers j’ai eu ce toupet de déclarer à cette fille que j’avais la clef du septième ciel. Elle n’attendait que ça, voilà pourquoi, et donc c’était bien plutôt pour m’en débarrasser. Sauf que l’effet ne fut pas immédiat. Bizarrerie des souhaits. Eluard sacralise la femme. Si j’étais une femme cela m’ennuierait, peut-être pas au tout début, j’en sourirais, je penserais à une blague. Mais si ça dure un peu trop longtemps je me dirais que ce n’est pas de moi dont il est question.

Voir le ciel dans ses yeux, je l’ai fait. Pas d’appareil photo à l’époque, les images sont tatouées quelque part dans une des galeries, très lointaine du cœur. Parfois cela ressurgit sans que je le veuille quand je peins des visages. Se noyer dans un regard comme une pierre dans le ciel

13h11 : un ciel de Borinage, quelque part au dessus de Boussu. J’imagine même la petite maison de Marcel. Le toit refait à neuf. Et aucun livre encore à l’intérieur, j’avais pris des notes il y a longtemps sur “quintes” paru en 1963. Auteur Marcel Moreau.

Une femme sans taille. brise boiteuse. poussière dure. Le soleil avare. Un crachat significatif. Il y avait de nombreuses convexités dans le ciel, il était pavé de dos de gibbon noirs et velus c’était funèbre et fulgural.

16h50 ciel pris depuis l’intérieur de l’atelier. Ce n’est pas l’usine mais ça me le rappelle. Le coucher de soleil comme aspiré par les bâtiments, peut-être à Aubervilliers. Même serrement de coeur. Le soir qui vient, puis ce sera la nuit. Métaphore de la fin de quelque chose. Cette impression de fin en suspension dans l’air, omniprésente désormais. Pas pour rien que j’ai pensé à Moreau tout à l’heure. Virer la pensée, retrouver la sauvagerie, l’impulsion. Mais quand je me relis je ne vois que des propos beaucoup trop polis. Un ciel sans espoir, l’espoir marchandise que l’on nous vend, que l’on vend à tous ceux qui ne savent pas quoi faire de leur présent. Mais débarrasser le présent de tout espoir qui y arrive…

Pour continuer

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Carnet 40

Dernière proposition de ce cycle de 40 jours. La rédaction d'un mode d'emploi personnel. Presque comme ceux qu'on utilise pour les cafetières, les aspirateurs autonomes, les toupies derviches, et les anachorètes de tout poil. Une sorte de table des commandements du littérateur. Et, un peu normal ou logique qu'après 40 jours, on se tienne dans cet état propice pour s'inventer aussi un buisson ardent. Toute foi n'est-elle pas bâtie que sur ce genre de miracles que l'on se prodigue à soi-même- par pure décision et simultanément toute inconscience. Les imaginer suffit que de les voir. Est-ce la fin du désert. Il serait sot d'y croire. Mais juste observer l'heure ou l'heur de ce miracle , se pencher soudain pour trouver manière ou façon de mieux s' adapter au fil des jours, voire l'apprécier. Du reste rien de nouveau sous le soleil. Et n'est-ce pas ce que nous essayons tous, littérateurs ou pas. Créer à un moment dans la modestie inouïe de l'attribuer à un Tiers, tel mode d'emploi Et qu'importe qu'il appartienne à la catégorie des baumes, des placébos- pas à dénigrer un seul instant- s'il nous entraine à nous fabriquer un genre de consolation ou d'entrain qui ne soit pas remède pire que la maladie. Voir cette proposition et les 39 autres plus un prologue sur le site du Tiers livre Pourquoi pas 10 étapes , et surtout les laisser venir comme elles décideront. Comme toujours. Sans une première fois il ne peut en exister de seconde. Cependant que toute les fois où l'on reprendra le clavier ou le stylo il est souhaitable de se souvenir de cette première fois. De son désir d'aller vers les tous les autres nombres, vers l'infini. Qu'importe la raison pour laquelle ce désir se met en branle. Il s'agit simplement de se souvenir et d'allumer une bougie virtuelle ou pas, de lui attribuer durant quelques minutes, une offrande. Et aussi quelque soit le nombre de fois que l'on aura réitéré cette action d'écrire s'obliger à se tenir par tout moyen possible -dans une gratitude. Probable que ce soit le plus ridicule, le plus fou, et c'est justement pour cela qu'il faut le faire. C'est à dire à se tenir aussi loin du jugement qu'il nous en sera possible.Ne pas confondre l'un et le deux. Mais observer ce que chacun doit à l'autre de leurs existences désormais. Une fois que le deux surgit l'illusion aussi. Et de l'accepter comme socle à l'écriture le plus rapidement possible, non par rumination, pensée, discernement, mais par foi. La plus vraie des raisons pour cette fois. Autrement dit quand tu prends la position si particulière, assez peu naturelle finalement de t'asseoir à une table pour écrire, sache que tu te tiens au centre de cette illusion. Le meilleur indicateur qui t'aidera à mesurer ta progression c'est ton rapport à l'ennui. Pas besoin de le chercher, l'ennui est aussi présent que le désir. Ils sont là par essence. L'un te tire vers l'immobile et l'autre vers le mouvement. Ainsi en étant plus attentif à ces deux forces contradictoires en apparence tu pourras noter les divers solutions ou moyens que tu t'inventes pour les fuir ou leur céder en te tenant étrangement disponible à la moindre sollicitation du monde.Le fruit c'est le 3. C'est ce qui ressort de la confrontation du désir et de l'ennui, et ce que tu fais pour essayer autant que possible pour rester neutre vis à vis de ces deux-là. A ce point les manifestions d'humeur, les pensées lumineuses ou pas, joie ou tristesse ne sont que des objets de constructions, des briques. Et chacune se valent. L'important à conserver à l'esprit est qu'un fruit est là en devenir dont tu dois t'occuper. Ce fruit doit occuper toute la place en toi, à ce point que cette notion d'être toi s'évanouisse. Cela peut prendre du temps, des années et le temps n'existe qu'à cette fin d'effectuer ce parcours au travers de résistances qui sont comme une main à un jeu de cartes à jouer. La période du trois s'achève quand tu ressens que le fruit est là, qu'il remue dans tes entrailles.Le quatre est un moment de récapitulation. L'œuvre est là c'est désormais un fait concret. C'est carré. Cependant comme tout enfant elle demande attention, elle mobilise encore plus l'attention, elle permet aussi de revisiter toutes nos zones d'ombres une fois encore. Il faudra alors éliminer tout ce qui est confus, flou, aspirer à une plus grande précision et ce sans perdre de vue que tous les événements ne sont qu'une suite concrète pour en revenir à la source- c'est à dire au chiffre 1. Dans le quatre plus encore que jamais ennui et désir seront des outils dès lors qu'on aura mieux appris à les utiliser. La pensée, les émotions, les actes, les rêves forment les quatre cotés du carré de l'intuition. La vitesse à laquelle on perçoit le juste ou le faux est démultipliée. Désormais on peut percevoir toute chose à sa juste valeur. Toutes les illusions s'effondrent comme celle surtout de vouloir contrôler l'enfant, de la protéger, de la garder pour soi. On apprend alors que la nature même de cette œuvre est en relation avec l'autonomie qu'on lui accorde.Tout est désormais prêt pour qu'une main possède vraiment 5 doigts et qu'on puisse se la serrer soi-même. Vous voici au milieu. Entre 1 et 10. Mais beaucoup plus serein, ce qui favorise de mieux résoudre les contradictions. Ou plutôt d'en prendre un peu plus conscience ce qui aide aussi à les aplanir. Ou à les prendre comme elles sont tout bonnement sans se morfondre. Voire en rire. On prendra conscience comme jamais auparavant de la quintessence des choses qui nous entoure comme de celles que l'on produit soi-même et surtout de ce qui la produit depuis l'origine.. Mais attention prendre conscience ne signifie pas posséder. Il s'agit d'observer tout ce qui est en ce moment même en train de se dévoiler. Le vent vient de tomber, la mer est calme. C'est aussi là que le risque sera le plus grand de vouloir s'inventer des mirages, des anges, des sirènes. Autrement dit des raisons, des écueils probablement utiles pour ne pas sombrer dans la béatitude. C'est à dire revenir la case du 1 désormais qu'on en saisit intuitivement sa raison d'être et qui est une parfaite absence de raison. Ce qui est loin d'être rien si on y pense.Retour à la bagarre entre l'identique et le distinct. Nécessaire pour comprendre la géométrie, les lois secrètes de l'équilibre. Un mensonge de symétrie proposé dans la foulée de la sérénité comme pour l'éprouver. On ne peut qu'être admiratif à ce point chiffré du chemin de voir comment le 1 continue à pousser l'être le littérateur ou l'homme à gravir des paliers de plus en plus escarpés. Une fusée qui largue ses réservoirs de carburants au fur et à mesure de sa progression vers l'espace intersidéral. Avec le 6 vient l'idée de l'organisation du temps. On se demande comment y parvenir. Comment parvenir à organiser une temporalité alors qu'au fond de soi on sait pertinemment qu'elle n'existe pas. Cela demande encore des ressources de ruse, de patience, d'abnégation. Car il existe une jouissance de l'ennui comme une jouissance du désir. Et peu importe les souffrances encore que cette jouissance produit. C'est peut-être alors la découverte de nouveaux types d'équilibres basés cette fois sur l'asymétrie. Une meilleure organisation du temps c'est avant tout tenir à l'œil ennui et désir pour que l'autre ne prenne pas le pas sur l'un. Le 6 c'est aussi le surgissement du cercle de l'horloge, avec ses deux aiguilles et la journée de 24 heures. Comment mieux s'organiser à l'intérieur de cette boucle perpétuelle. A ce point du parcours on fait des tests, on peaufine. L'écriture est devenue laboratoire. Est-ce la naissance de quelque chose de nouveau ? D'un homme d'une femme, d'un être qui réunit dans l'un tous les genres. Métamorphose qui ne s'opère que par le labeur dans le temps de la journée désormais reflet de celui d'une vie entière et sans doute même encore au-delà.Désormais la musique est audible. Les sept notes qui la composent sont de plus en plus distinctes. On perçoit l'achèvement de quelque chose même si l'on n'est pas encore en mesure de trouver les bons mots pour le dire. Si le monde extérieur est de plus en plus limpide il faut encore faire un petit effort de conversion pour faire tomber une barrière. Celle créer par l'observateur perpétuel qui nous aura conduit jusqu'ici. Jamais la distance entre l'observateur et la raison pour laquelle il observe n'aura été aussi ténue qu'à cette étape du parcours. On pourrait voir ce tableau de Michel-Ange, ces deux mains qui s'effleurent dans un ciel laiteux. Serait-on dans l'achèvement de l'œuvre, on pourrait facilement le croire ; ce qui nous sauve est toute la modestie accumulée par le labeur traversé dans les étapes précédentes ; Quelle gloire, quelle satisfaction qui ne soit pas vaine à ce point de reposer le stylo et qui nous fasse rêver d'une petite sieste bien méritée sur nos lauriers. Et d'ailleurs céder à la sieste n'est certainement pas le pire des maux à traverser.Sieste de courte durée car déjà l'infini est là debout au pied du lit. L'infini ou la mort -on distingue mal ses traits et une fois encore désir et peur s'affrontent comme pour nous remettre en train. Donc on s'occupe, on ne se laisser pas aller. Il faut mettre en œuvre des stratégies. Mais on a déjà vu tout ça avec le 4, on révise, on se relit encore plus attentivement que jamais tout en riant bien sur de toutes ces pensées qui arrivent par flots et qui concerne la postérité. Rire d'en revenir encore à cela. Et ça fait du bien de rire, on devrait se fabriquer des protocoles destinés uniquement à cela au moins deux ou trois fois par jour, et si possible aussi de nuit quant on se lancer dans l'écriture comme dans ce bon vieux Jésus dans sa Passion. 8 Se souvenir de cette horloge octogonale crée par les Athéniens et donc chaque coté était dédié à l'un des dieux du vent. Le 8 est l' étape ou seul l'apprentissage du rire mène à la délivrance finale. Mais apprendre à rire est aussi un vrai travail, il serait tout à fait inconvenant de l'oublier.C'est souvent là que tout se joue. Triple buse, triple andouille, c'est trois fois trois. Ou la béatitude absolue. Celle qui ne sert pas à grand chose lorsqu'on écrit. Qui est même souvent ennemie. On ne voudrait pas se transformer en saint, pas plus qu'en prophète, pas plus que devenir non plus aussi vieux que Mathusalem et éviter la mort, être emporté illico presto au ciel par une main divine. Il faut prévoir nez au vent l'arrivée du 9 et se carapater le plus vite possible quand ça sent un peu trop la Myrte ou l'encens.Et nous voici arrivés. Quel voyage. Il y a toujours le un et à coté un joli 0 on pourrait de demander qui est qui . Mais comme je n'en suis pas du tout arrivé là encore, je me permet donc de me taire ( enfin) pour ne pas influencer le destin qui je l'ai souvent remarqué est parfois assez chatouilleux ( Nous avons trois jours pour murir ce texte ou en écrire d'autres sur la même idée c'est aussi la consigne) Donc je vais laisser reposer. Si ça se trouve en relisant demain je trouverai tout cela complètement con- comme souvent. Ce qui ne m'empêche pas de le publier pour autant. Car le jugement est une chose mais l'œuvre est autre.|couper{180}

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carnet 37

cathédrale d'Amiens toute une mémoire dans la pierre. En pensant à Fulcanelli. phrases retenues de mémoire. un genre d'autobiographie par les phrases dont on se souvient. de 0 à 10 ans : télescopages entre les slogans familiaux, amicaux et scolaires. Mais Jacques Prévert résume assez bien la période, une des premières récitations apprises à l'école communale de Vallon-en Sully. La grasse matinée. -Il est terrible le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim mon père : -un bon tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Mon meilleur ami de l'époque à propos des filles. -il suffit d'y penser, de le vouloir, tu peux toutes les avoir. 10 à 20 ans. phrases de chansonsphrases apprises en pensionphrases entendues dans une proximité et retenues comme marquantes.phrases parfois bizarres mais que l'on conserve dans un recoin de la mémoire parce que l'on y pressent une prophétie plus ou moins claire ou vague.phrases qui servent à tenirphrases qui servent à éprouver la présence du cœur dans la poitrinephrases qui ne servent à rien mais qui musicalement apportent un peu de paix ou de plaisir. l'embarras du choix. c'est comme autrefois la page où la toile blanche. Rien ne vient. ce n'est pas que ça manque mais impression que tant de choses se pressent pour arriver en premier au moment où le rideau des soldes s'ouvre. phrase dite avant la rupture avec P. jamais je n'aurai d'enfant avec toi tu ressembles trop à mon père.heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage G.Brassensl'un croyait en Dieu l'autre ni croyait pas.Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie. G.de Nerval. Nul ne peut dire où je juche : Je n’ai ni lit ni hamac. Je ne connais d’autre huche Si ce n’est mon estomac. Mais j’ai planté mon bivac Dans le pays de maraude, Où sans lois, sans droits, sans trac, Je suis le bon gueux qui rôde. Jean Richepin. Tout, mes amis, tout peut nous servir dans les conditions où nous sommes. Je vous en prie, ne l'oubliez pas. l'île Mystérieuse Jules Vernes Ses yeux ronds, son air à la fois satisfait et ahuri, le faisaient ressembler à une oie grasse qui digère dans la salutaire crainte du cuisinier. Rien de plus charmant, en vérité, que ces promenades d'amour. L'imagination câline et inventive du Midi est là tout entière. C'est une véritable mascarade, fertile en petits bonheurs et à la portée des misérables Enfin, ils mordaient aux plaisirs des riches ! Leurs appétits, aiguisés par trente ans de désirs contenus, montraient des dents féroces./ Zola les rougon macquart La sociabilité des citadins m'attirait. L'absurdité qui régnait dans leurs moeurs m'amusait comme une farce enfantine, et dès lors que par nature j'étais bien au-delà de toutes les formes et conventions particulières en vigueur, je me jouais de toutes, les endossais et les ôtais tour à tour comme des habits de carnaval. Hyperion Holderlin Je cherche fortune, Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, A Montmartre ! Je cherche fortune ; Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, le chat noir de Bruant Un rat est venu dans ma chambre Il a rongé la souricière Il a arrêté la pendule Et renversé le pot à bière Je l'ai pris entre mes bras blancs Il était chaud comme un enfant Je l'ai bercé bien tendrement Et je lui chantais doucement Dors mon rat, mon flic, dors mon vieux bobby Ne siffle pas sur les quais endormis Quand je tiendrai la main de mon chéri / la fille de Londres P. Mac Orlan Les images qui arrivent dans nos rêves n'exigent pas une connaissance du monde, elles nous invitent à habiter le monde. Il ne s'agit pas d'un savoir, qui est avoir ; il s'agit d'être. Roland Bies. Le hasard est le plus grand romancier du monde, pour être fécond il n'y a qu'à l'étudier. Balzac. ce qui manque cherche le dans ce que tu as. Koan zen. j'accepte la grande aventure d'être moi. Simone de Beauvoir. mon père : une connerie dans une bouteille il est capable de la casser pour la faire. exercice intéressant qui mériterait de ne pas se limiter à un simple billet de blog. Il faudrait prendre plus de temps pour y penser. Et puis j'ai toujours 20 ans dans la tête, après la mémoire semble me faire défaut. A moins que la pudeur n'advienne enfin. Que je décide de ne pas tout dire.|couper{180}

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Carnet 34

Souvent j’avoue ne pas toujours bien comprendre la proposition, je crois que je le fais un peu exprès C’est la contrainte qui veut ça. J’aime les contraintes mais je ne les respecte pas souvent. D’ailleurs aujourd’hui envie de l’interpréter comme ça et pas autrement. : Des bribes qui pourraient constituer des histoires si on avait le temps l’envie de les écrire. 6h Ce matin, un coup d’œil par la fenêtre du bureau, du blanc bleuté tapisse le toit de tuiles en contrebas dans une presque absolue obscurité. Ce que la neige inspire à l’âge adulte. Une série d’emmerdements. Dommage. Autrefois enfant on s’en faisait une joie. Glisser sur le carrelage, déraper, et presque s’affaler. Durant un dixième de seconde se sentir emporté par le plaisir de la glissade. Et puis la peur, l’âge, le temps, l’imagination, les risques. Se raccrocher au poteau de la corde à linge. Aucune idée de grande chose. La neige fige le monde d’une certaine façon. Le monde en soi. Et c’est très bien comme ça. Cela laisse de la place aux petites choses. Les histoires sont toujours présentes, mais elles se taisent, elles vous laissent parler jusqu'à ce que vous soyez fatigués de vous écouter parler. Prendre un peu de neige dans la main. S’arrêter à ça. Puis le petit merle noir vient se poser sur l’olivier. Il penche la tête et semble dire c’est toi... c’est bien toi ? Les empreintes des oiseaux dans la neige c’était déjà une écriture, un livre. Ça me changeait des stupidités ordinaires des autres livres. Cette colère déjà contre les livres. Surtout ceux que tout le monde lit. 14 pieds font 7 personnes (en moyenne et à condition que tout aille bien) ou alors 3 chats et 1 oiseau. Un chien, une vache, un éléphant, un paysan.|couper{180}