Carnet 15
6h57. La proposition, des bribes de phrases que l’on entend dans une journée. Et je n’ai pas relu la proposition une seconde fois. Les cours du mercredi. Puis cette fois laisser passer la nuit en laissant la tâche de fond faire son job. la première phrase pourrait être ce "je n’y arrive pas". Peut-être celle que j’entends le plus le mercredi, et qui se confond parfois avec le "je ne sais pas quoi faire", le "je n’ai pas d’idée". Locutions spontanées qui me laissent de marbre désormais. Elle ne me sont pas adressées. D’ailleurs, c’est étonnant avec l’âge de constater que très peu de phrases nous sont véritablement adressées. La véritable solitude vient probablement d’un tel constat. On en a une vague intuition enfant, puis après une longue et fastidieuse vérification on finit par en être assuré. A moins que l’on s’efforce d’imaginer que rien ne nous sera plus adressé. Ce qui par association me renvoie encore à la littérature, à l’écriture. A cette vision monacale d’un Proust. Cette discipline qu’il s’impose de ne plus céder à la moindre frivolité. De s’enfermer. Possible que cet enfermement provienne du même constat. Comprendre une bonne fois pour toute que rien ne nous est adressé. Et de se demander alors que faire de toute cette maladresse reçue.
Lorsque le marchand de pommes de terre te disait—je vais te tailler les oreilles en pointe—, vers l’âge de 6 ans sur les marchés de Montrouge, Brune, Lefebvre, qu’elle idée d’enfant se fabriquait-il de toi, sinon la sienne. Et cette terreur qu’il t’imposait soudain, elle ne venait pas de l’imagination, c’est à dire d’éprouver physiquement la douleur du couteau pénétrant dans ta chair. Elle provenait déjà de cette prise de conscience que tu n’existais pas, que tu n’étais qu’une projection des autres à partir de leur propre souvenir d’enfance.
Se rendre dans un café, dans le brouhaha, s’enfermer dans ce brouhaha, parvenir à recréer une bulle au beau milieu de celui-ci, renforce la certitude de l’anonymat. Cet anonymat qui fait si peur au début puis qui avec les années devient un recours, une quiétude. Et je crois que publier chaque jour sur ce blog ne signifie pas autre chose que de tester la solidité de cette création personnelle. Créer son anonymat personnel plutôt que de se mettre systématiquement en position de le subir. Repousser encore un peu plus loin ses frontières chaque jour. Et soudain arrive le moment où tout n’est plus qu’écriture. Même passe moi le beurre.
Ce qui me conduit aux tableaux de Hopper encore une fois. A la puissance de l’anecdotique. Alors que tout le monde ne cesse d’avoir les yeux rivés sur un but important, ou encore le sens général, ou encore le gros lot du loto. Ce billet perdant que l’on froisse dans une main et que l’on jette en passant dans une poubelle. On n’y accorde plus d’importance parce qu’on n’a pas investi trop d’espoir non plus. "Comment ça va aujourd’hui, on fait avec."
La morosité d’un tel enfermement parfois, un angle de vue obtus. Parce que tout simplement voir les choses en noir est plus fécond pour écrire que de les voir en rose. Les toiles d’Hopper ne sont pas dénuées d’humour, d’ironie, le sujet lui-même est déjà une sorte de pamphlet. De l’humour si l’on y réfléchit. Gas. L’enseigne "MOBI" Et ce cheval ailé qu’on y remarque, point focal du tableau. Pégase qui donne un coup de talon pour faire jaillir la source à laquelle viendront s’abreuver les muses. Pégase devient l’emblème d’un compagnie de pétrole ou de carburant. Ce carburant désormais de toute l’inspiration capitaliste. La source c’est celle du pétrole et c’est de là désormais qu’une monstrueuse création surgit. Donc l’inquiétante étrangeté peut aussi déclencher le sourire si on prend ce fameux recul, si on atteint le même sentiment d’anonymat que celui qui peint le tableau. Si on commence à voir se dessiner les tenants et aboutissants ; si on découvre l’intention et que le peintre lui-même finit par disparaitre derrière cette intention.

Arrête ton cinéma cette phrase comme un ricochet sur l’eau. Le père de cette petite Louise gêné que je lui réponde que sa gamine flanque un joli bordel dans le groupe. Mais il ne fallait pas non plus me demander " alors comment ça va Louise". Le fait de poser ce genre de question, c’est cela qui m’agace sans doute le plus. Comme si soudain nous nous installions tranquillement sur un pied d’égalité lui et moi pour parler de la petite fille devant elle. Ne manque que le whisky et les cigares, les pieds sur la table. "Alors comment ça va Louise". - Oh Louise mon Dieu, cher ami, comment voudriez vous que je vous le dise... retirez lui les piles avant qu’elle vienne par exemple, ça vous irait comme réponse. Ah moins que tout à coup je vous demande, mais non de Dieu qu’avez vous fait à cette gamine pour qu’elle soit autant excitée et spécialement le mercredi à 17h ? Et Louise se marre évidemment, pour un peu elle nous en resservirait presque un petit, maintenant qu’on est en train. Arrête ton cinéma Louise répète le père sur un ton presque inaudible.
Hopper allait au cinéma, mais je crois que c’était plus le théâtre qui l’inspirait. D’ailleurs dans les années 20 les cinémas n’étaient ils pas des théâtres réaménagés la plupart du temps. D’où cette erreur de penser qu’il soit un peintre réaliste. Justement il arrête quelque chose en relation avec le cinéma. Il arrête le mouvement. Il revient soit en arrière soi après une scène dite "importante" il se moque du "climax". Comme Hitchcock tout un art de ménager le suspens, de le fabriquer à partir de petits détails. La peinture à partir de la photographie, de l’image en mouvement, est forcée de faire avec cette nouvelle donnée : d’arrêter son cinéma. Pollock s’en fout, il se fout totalement du sujet, il botte en touche. Il se carapate dans le chamanisme. Ce que ça va donner sur Louise tout ça, on ne le sait pas. Mais ne me demande plus "alors comment ça va avec Louise" et sur ce ton tellement condescendant. Ressers -moi encore un petit, Louise.
Je n’aime pas les gens, je n’aime personne, elle me lâche ça en tirant une bouffée de sa cigarette électronique . La nuit devant le bâtiment, éclairage public, égouttement des feuilles de l’olivier dans le pot. j’étais sorti fumer une vraie cigarette, retrouver ce petit moment de tranquillité, habituel, vers 20h. Elle est sortie presque tout de suite après moi. On discute à peine 30 secondes qu’elle me dit que rien ne va. "Je n’aime personne je n’aime pas les gens". Et puis elle enchaine avec j’ai commencé une psychothérapie. Quelle erreur j’allais dire, elle était en si bon chemin. Mais je me suis contenté de hocher la tête.
17h38 des bribes, des petites touches, beaucoup de blanc. Un effacement mais qui ne fonctionne que s’il y a quelque chose de lourd installé au préalable.
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Pour continuer
Carnets | Le grand Carnet
Carnet 40
Dernière proposition de ce cycle de 40 jours. La rédaction d'un mode d'emploi personnel. Presque comme ceux qu'on utilise pour les cafetières, les aspirateurs autonomes, les toupies derviches, et les anachorètes de tout poil. Une sorte de table des commandements du littérateur. Et, un peu normal ou logique qu'après 40 jours, on se tienne dans cet état propice pour s'inventer aussi un buisson ardent. Toute foi n'est-elle pas bâtie que sur ce genre de miracles que l'on se prodigue à soi-même- par pure décision et simultanément toute inconscience. Les imaginer suffit que de les voir. Est-ce la fin du désert. Il serait sot d'y croire. Mais juste observer l'heure ou l'heur de ce miracle , se pencher soudain pour trouver manière ou façon de mieux s' adapter au fil des jours, voire l'apprécier. Du reste rien de nouveau sous le soleil. Et n'est-ce pas ce que nous essayons tous, littérateurs ou pas. Créer à un moment dans la modestie inouïe de l'attribuer à un Tiers, tel mode d'emploi Et qu'importe qu'il appartienne à la catégorie des baumes, des placébos- pas à dénigrer un seul instant- s'il nous entraine à nous fabriquer un genre de consolation ou d'entrain qui ne soit pas remède pire que la maladie. Voir cette proposition et les 39 autres plus un prologue sur le site du Tiers livre Pourquoi pas 10 étapes , et surtout les laisser venir comme elles décideront. Comme toujours. Sans une première fois il ne peut en exister de seconde. Cependant que toute les fois où l'on reprendra le clavier ou le stylo il est souhaitable de se souvenir de cette première fois. De son désir d'aller vers les tous les autres nombres, vers l'infini. Qu'importe la raison pour laquelle ce désir se met en branle. Il s'agit simplement de se souvenir et d'allumer une bougie virtuelle ou pas, de lui attribuer durant quelques minutes, une offrande. Et aussi quelque soit le nombre de fois que l'on aura réitéré cette action d'écrire s'obliger à se tenir par tout moyen possible -dans une gratitude. Probable que ce soit le plus ridicule, le plus fou, et c'est justement pour cela qu'il faut le faire. C'est à dire à se tenir aussi loin du jugement qu'il nous en sera possible.Ne pas confondre l'un et le deux. Mais observer ce que chacun doit à l'autre de leurs existences désormais. Une fois que le deux surgit l'illusion aussi. Et de l'accepter comme socle à l'écriture le plus rapidement possible, non par rumination, pensée, discernement, mais par foi. La plus vraie des raisons pour cette fois. Autrement dit quand tu prends la position si particulière, assez peu naturelle finalement de t'asseoir à une table pour écrire, sache que tu te tiens au centre de cette illusion. Le meilleur indicateur qui t'aidera à mesurer ta progression c'est ton rapport à l'ennui. Pas besoin de le chercher, l'ennui est aussi présent que le désir. Ils sont là par essence. L'un te tire vers l'immobile et l'autre vers le mouvement. Ainsi en étant plus attentif à ces deux forces contradictoires en apparence tu pourras noter les divers solutions ou moyens que tu t'inventes pour les fuir ou leur céder en te tenant étrangement disponible à la moindre sollicitation du monde.Le fruit c'est le 3. C'est ce qui ressort de la confrontation du désir et de l'ennui, et ce que tu fais pour essayer autant que possible pour rester neutre vis à vis de ces deux-là. A ce point les manifestions d'humeur, les pensées lumineuses ou pas, joie ou tristesse ne sont que des objets de constructions, des briques. Et chacune se valent. L'important à conserver à l'esprit est qu'un fruit est là en devenir dont tu dois t'occuper. Ce fruit doit occuper toute la place en toi, à ce point que cette notion d'être toi s'évanouisse. Cela peut prendre du temps, des années et le temps n'existe qu'à cette fin d'effectuer ce parcours au travers de résistances qui sont comme une main à un jeu de cartes à jouer. La période du trois s'achève quand tu ressens que le fruit est là, qu'il remue dans tes entrailles.Le quatre est un moment de récapitulation. L'œuvre est là c'est désormais un fait concret. C'est carré. Cependant comme tout enfant elle demande attention, elle mobilise encore plus l'attention, elle permet aussi de revisiter toutes nos zones d'ombres une fois encore. Il faudra alors éliminer tout ce qui est confus, flou, aspirer à une plus grande précision et ce sans perdre de vue que tous les événements ne sont qu'une suite concrète pour en revenir à la source- c'est à dire au chiffre 1. Dans le quatre plus encore que jamais ennui et désir seront des outils dès lors qu'on aura mieux appris à les utiliser. La pensée, les émotions, les actes, les rêves forment les quatre cotés du carré de l'intuition. La vitesse à laquelle on perçoit le juste ou le faux est démultipliée. Désormais on peut percevoir toute chose à sa juste valeur. Toutes les illusions s'effondrent comme celle surtout de vouloir contrôler l'enfant, de la protéger, de la garder pour soi. On apprend alors que la nature même de cette œuvre est en relation avec l'autonomie qu'on lui accorde.Tout est désormais prêt pour qu'une main possède vraiment 5 doigts et qu'on puisse se la serrer soi-même. Vous voici au milieu. Entre 1 et 10. Mais beaucoup plus serein, ce qui favorise de mieux résoudre les contradictions. Ou plutôt d'en prendre un peu plus conscience ce qui aide aussi à les aplanir. Ou à les prendre comme elles sont tout bonnement sans se morfondre. Voire en rire. On prendra conscience comme jamais auparavant de la quintessence des choses qui nous entoure comme de celles que l'on produit soi-même et surtout de ce qui la produit depuis l'origine.. Mais attention prendre conscience ne signifie pas posséder. Il s'agit d'observer tout ce qui est en ce moment même en train de se dévoiler. Le vent vient de tomber, la mer est calme. C'est aussi là que le risque sera le plus grand de vouloir s'inventer des mirages, des anges, des sirènes. Autrement dit des raisons, des écueils probablement utiles pour ne pas sombrer dans la béatitude. C'est à dire revenir la case du 1 désormais qu'on en saisit intuitivement sa raison d'être et qui est une parfaite absence de raison. Ce qui est loin d'être rien si on y pense.Retour à la bagarre entre l'identique et le distinct. Nécessaire pour comprendre la géométrie, les lois secrètes de l'équilibre. Un mensonge de symétrie proposé dans la foulée de la sérénité comme pour l'éprouver. On ne peut qu'être admiratif à ce point chiffré du chemin de voir comment le 1 continue à pousser l'être le littérateur ou l'homme à gravir des paliers de plus en plus escarpés. Une fusée qui largue ses réservoirs de carburants au fur et à mesure de sa progression vers l'espace intersidéral. Avec le 6 vient l'idée de l'organisation du temps. On se demande comment y parvenir. Comment parvenir à organiser une temporalité alors qu'au fond de soi on sait pertinemment qu'elle n'existe pas. Cela demande encore des ressources de ruse, de patience, d'abnégation. Car il existe une jouissance de l'ennui comme une jouissance du désir. Et peu importe les souffrances encore que cette jouissance produit. C'est peut-être alors la découverte de nouveaux types d'équilibres basés cette fois sur l'asymétrie. Une meilleure organisation du temps c'est avant tout tenir à l'œil ennui et désir pour que l'autre ne prenne pas le pas sur l'un. Le 6 c'est aussi le surgissement du cercle de l'horloge, avec ses deux aiguilles et la journée de 24 heures. Comment mieux s'organiser à l'intérieur de cette boucle perpétuelle. A ce point du parcours on fait des tests, on peaufine. L'écriture est devenue laboratoire. Est-ce la naissance de quelque chose de nouveau ? D'un homme d'une femme, d'un être qui réunit dans l'un tous les genres. Métamorphose qui ne s'opère que par le labeur dans le temps de la journée désormais reflet de celui d'une vie entière et sans doute même encore au-delà.Désormais la musique est audible. Les sept notes qui la composent sont de plus en plus distinctes. On perçoit l'achèvement de quelque chose même si l'on n'est pas encore en mesure de trouver les bons mots pour le dire. Si le monde extérieur est de plus en plus limpide il faut encore faire un petit effort de conversion pour faire tomber une barrière. Celle créer par l'observateur perpétuel qui nous aura conduit jusqu'ici. Jamais la distance entre l'observateur et la raison pour laquelle il observe n'aura été aussi ténue qu'à cette étape du parcours. On pourrait voir ce tableau de Michel-Ange, ces deux mains qui s'effleurent dans un ciel laiteux. Serait-on dans l'achèvement de l'œuvre, on pourrait facilement le croire ; ce qui nous sauve est toute la modestie accumulée par le labeur traversé dans les étapes précédentes ; Quelle gloire, quelle satisfaction qui ne soit pas vaine à ce point de reposer le stylo et qui nous fasse rêver d'une petite sieste bien méritée sur nos lauriers. Et d'ailleurs céder à la sieste n'est certainement pas le pire des maux à traverser.Sieste de courte durée car déjà l'infini est là debout au pied du lit. L'infini ou la mort -on distingue mal ses traits et une fois encore désir et peur s'affrontent comme pour nous remettre en train. Donc on s'occupe, on ne se laisser pas aller. Il faut mettre en œuvre des stratégies. Mais on a déjà vu tout ça avec le 4, on révise, on se relit encore plus attentivement que jamais tout en riant bien sur de toutes ces pensées qui arrivent par flots et qui concerne la postérité. Rire d'en revenir encore à cela. Et ça fait du bien de rire, on devrait se fabriquer des protocoles destinés uniquement à cela au moins deux ou trois fois par jour, et si possible aussi de nuit quant on se lancer dans l'écriture comme dans ce bon vieux Jésus dans sa Passion. 8 Se souvenir de cette horloge octogonale crée par les Athéniens et donc chaque coté était dédié à l'un des dieux du vent. Le 8 est l' étape ou seul l'apprentissage du rire mène à la délivrance finale. Mais apprendre à rire est aussi un vrai travail, il serait tout à fait inconvenant de l'oublier.C'est souvent là que tout se joue. Triple buse, triple andouille, c'est trois fois trois. Ou la béatitude absolue. Celle qui ne sert pas à grand chose lorsqu'on écrit. Qui est même souvent ennemie. On ne voudrait pas se transformer en saint, pas plus qu'en prophète, pas plus que devenir non plus aussi vieux que Mathusalem et éviter la mort, être emporté illico presto au ciel par une main divine. Il faut prévoir nez au vent l'arrivée du 9 et se carapater le plus vite possible quand ça sent un peu trop la Myrte ou l'encens.Et nous voici arrivés. Quel voyage. Il y a toujours le un et à coté un joli 0 on pourrait de demander qui est qui . Mais comme je n'en suis pas du tout arrivé là encore, je me permet donc de me taire ( enfin) pour ne pas influencer le destin qui je l'ai souvent remarqué est parfois assez chatouilleux ( Nous avons trois jours pour murir ce texte ou en écrire d'autres sur la même idée c'est aussi la consigne) Donc je vais laisser reposer. Si ça se trouve en relisant demain je trouverai tout cela complètement con- comme souvent. Ce qui ne m'empêche pas de le publier pour autant. Car le jugement est une chose mais l'œuvre est autre.|couper{180}
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carnet 37
cathédrale d'Amiens toute une mémoire dans la pierre. En pensant à Fulcanelli. phrases retenues de mémoire. un genre d'autobiographie par les phrases dont on se souvient. de 0 à 10 ans : télescopages entre les slogans familiaux, amicaux et scolaires. Mais Jacques Prévert résume assez bien la période, une des premières récitations apprises à l'école communale de Vallon-en Sully. La grasse matinée. -Il est terrible le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim mon père : -un bon tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Mon meilleur ami de l'époque à propos des filles. -il suffit d'y penser, de le vouloir, tu peux toutes les avoir. 10 à 20 ans. phrases de chansonsphrases apprises en pensionphrases entendues dans une proximité et retenues comme marquantes.phrases parfois bizarres mais que l'on conserve dans un recoin de la mémoire parce que l'on y pressent une prophétie plus ou moins claire ou vague.phrases qui servent à tenirphrases qui servent à éprouver la présence du cœur dans la poitrinephrases qui ne servent à rien mais qui musicalement apportent un peu de paix ou de plaisir. l'embarras du choix. c'est comme autrefois la page où la toile blanche. Rien ne vient. ce n'est pas que ça manque mais impression que tant de choses se pressent pour arriver en premier au moment où le rideau des soldes s'ouvre. phrase dite avant la rupture avec P. jamais je n'aurai d'enfant avec toi tu ressembles trop à mon père.heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage G.Brassensl'un croyait en Dieu l'autre ni croyait pas.Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie. G.de Nerval. Nul ne peut dire où je juche : Je n’ai ni lit ni hamac. Je ne connais d’autre huche Si ce n’est mon estomac. Mais j’ai planté mon bivac Dans le pays de maraude, Où sans lois, sans droits, sans trac, Je suis le bon gueux qui rôde. Jean Richepin. Tout, mes amis, tout peut nous servir dans les conditions où nous sommes. Je vous en prie, ne l'oubliez pas. l'île Mystérieuse Jules Vernes Ses yeux ronds, son air à la fois satisfait et ahuri, le faisaient ressembler à une oie grasse qui digère dans la salutaire crainte du cuisinier. Rien de plus charmant, en vérité, que ces promenades d'amour. L'imagination câline et inventive du Midi est là tout entière. C'est une véritable mascarade, fertile en petits bonheurs et à la portée des misérables Enfin, ils mordaient aux plaisirs des riches ! Leurs appétits, aiguisés par trente ans de désirs contenus, montraient des dents féroces./ Zola les rougon macquart La sociabilité des citadins m'attirait. L'absurdité qui régnait dans leurs moeurs m'amusait comme une farce enfantine, et dès lors que par nature j'étais bien au-delà de toutes les formes et conventions particulières en vigueur, je me jouais de toutes, les endossais et les ôtais tour à tour comme des habits de carnaval. Hyperion Holderlin Je cherche fortune, Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, A Montmartre ! Je cherche fortune ; Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, le chat noir de Bruant Un rat est venu dans ma chambre Il a rongé la souricière Il a arrêté la pendule Et renversé le pot à bière Je l'ai pris entre mes bras blancs Il était chaud comme un enfant Je l'ai bercé bien tendrement Et je lui chantais doucement Dors mon rat, mon flic, dors mon vieux bobby Ne siffle pas sur les quais endormis Quand je tiendrai la main de mon chéri / la fille de Londres P. Mac Orlan Les images qui arrivent dans nos rêves n'exigent pas une connaissance du monde, elles nous invitent à habiter le monde. Il ne s'agit pas d'un savoir, qui est avoir ; il s'agit d'être. Roland Bies. Le hasard est le plus grand romancier du monde, pour être fécond il n'y a qu'à l'étudier. Balzac. ce qui manque cherche le dans ce que tu as. Koan zen. j'accepte la grande aventure d'être moi. Simone de Beauvoir. mon père : une connerie dans une bouteille il est capable de la casser pour la faire. exercice intéressant qui mériterait de ne pas se limiter à un simple billet de blog. Il faudrait prendre plus de temps pour y penser. Et puis j'ai toujours 20 ans dans la tête, après la mémoire semble me faire défaut. A moins que la pudeur n'advienne enfin. Que je décide de ne pas tout dire.|couper{180}
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Carnet 34
Souvent j’avoue ne pas toujours bien comprendre la proposition, je crois que je le fais un peu exprès C’est la contrainte qui veut ça. J’aime les contraintes mais je ne les respecte pas souvent. D’ailleurs aujourd’hui envie de l’interpréter comme ça et pas autrement. : Des bribes qui pourraient constituer des histoires si on avait le temps l’envie de les écrire. 6h Ce matin, un coup d’œil par la fenêtre du bureau, du blanc bleuté tapisse le toit de tuiles en contrebas dans une presque absolue obscurité. Ce que la neige inspire à l’âge adulte. Une série d’emmerdements. Dommage. Autrefois enfant on s’en faisait une joie. Glisser sur le carrelage, déraper, et presque s’affaler. Durant un dixième de seconde se sentir emporté par le plaisir de la glissade. Et puis la peur, l’âge, le temps, l’imagination, les risques. Se raccrocher au poteau de la corde à linge. Aucune idée de grande chose. La neige fige le monde d’une certaine façon. Le monde en soi. Et c’est très bien comme ça. Cela laisse de la place aux petites choses. Les histoires sont toujours présentes, mais elles se taisent, elles vous laissent parler jusqu'à ce que vous soyez fatigués de vous écouter parler. Prendre un peu de neige dans la main. S’arrêter à ça. Puis le petit merle noir vient se poser sur l’olivier. Il penche la tête et semble dire c’est toi... c’est bien toi ? Les empreintes des oiseaux dans la neige c’était déjà une écriture, un livre. Ça me changeait des stupidités ordinaires des autres livres. Cette colère déjà contre les livres. Surtout ceux que tout le monde lit. 14 pieds font 7 personnes (en moyenne et à condition que tout aille bien) ou alors 3 chats et 1 oiseau. Un chien, une vache, un éléphant, un paysan.|couper{180}