Carnet 16
4h13. Proposition : une accumulation de vêtements aperçus dans une journée.
En profiter pour réviser les synonymes. Par exemple : ce qui vient avec le manteau, laisser venir
mantelet, manteline, balandran, balendras, balandrana au delà des Pyrénées , palandrana au delà des alpes, chape à pluie caban faire des pieds et mains pour garder ce cher caban d’antan) cape ( de cape et d’épée, Thierry La Fronde, Zorro) casaque ( le coté russe mais non c’est turc à ne pas confondre avec cosaque) clamyde ( agrafée sur l’épaule) cache-poussière, chasuble, habit, himation ( souvenir lointain ) , mante ( pas forcément que religieuse) , pèlerine, plaid, gabardine, houppelande, imperméable, pallium (antique puis chrétien et bouddhiste) pardessus ( râpé de préférence) pelisse, plumage( et ramage) une prétexte, (toga praetexta- robe de magistrat anicienne Rome) houppelande ( dans les contes et légendes) cache-misère (entendu dans l’enfance quand la misère était commune pas encore gênante, avant le mot paupérisation) limousine ( à ne pas confondre avec celle du film, rose qui d’ailleurs est une cadillac ) fourrure, paletot ( s’attraper par le ) redingote ( Balzac et Gogol en traduction) voile,( celui d’Isis, assez peu vue aujourd’hui, hier ni les autres jours d’ailleurs) une vêtement d’approche-feu ( un scaphandre pour aller au feu) une robe avec un col cheminée ( pas forcément portée par les grandes) pas exhaustive comme liste et surtout pas vraiment l’exercice.
Chaussures ?
groles, souliers, écrase-merde, godasses, péniches, pantoufles, brodequins ( pour les aïeux) sabots, savates, dans Balzac les caoutchoucs, chez les scouts les pataugas, les ballerines à l’opéra, les escarpins avec les bas qui filent, les sandales en plastique jaune transparent pour marcher sur les cailloux sur le bord de mer, les tatanes, les galoches à ne pas confondre avec les pelles, l’espadrille signe de beaux jours, comme l’hirondelle, le patin pour parquet à ne toujours pas confondre avec galoche, les mules ( bon sang que de souvenirs avec les mules, presque autant qu’avec les ânes, mais non c’est pas les mêmes, les mules à pompon de préférence) le mocassin du dernier des mohicans, les croquenots du croquenote, les babouches d’Aladin, les godillots du Père François ( d’Assise sans doute) les après-ski ( pas besoin de faire du ski avant d’ailleurs) les pompes, le fameux coup de -au derrière.
Pantalon ?
le bénard, le froc, le futal, les chausses et haut de, le fendant, le fendart, le fourreau, le saroual, le grimpant ( souvent mince des g’noux et larges des pattes) le culbutant, les vieux ou vieilles grègues, la culotte, être culotté comme une vieille pipe. bouffon et turlupin. ( s’intéresser à l’histoire des Turlupins Jeanne Daubenton et Marguerite Porettta furent brûlées vives à Paris en 1313, parce qu’elles prônaient d’aller cul nu, crac ! le pape Grégoire XI fut bien culotté lui qui leur jeta l’anathème.) Sans oublier les sans-culottes et les bonnets Phrygiens, on aurait l’air fin.
(note : l’illustration de cet article provient du site curieuseshistoires.net) A lire cette histoire des Turlupins
Les vêtements de travail, la blouse de peintre, le costume du dimanche, se mettre sur son 31, la robe de mariage, habiller un mort.
Et puis cette publicité dans un illustré, les fameuses lunettes pour voir au travers des vêtements, souvent tenté d’envoyer le bon de commande attaché, jamais fait. L’attention porté au vêtement, être bien mis. Se pomponner. Etre propre comme un sou neuf. Avoir de la prestance. Des vêtements austères, être habillé comme l’as de pique. Une tenue de hippie.
Souvenir de ce pantalon le tout premier, un pantalon en skaï, lorsqu’il fut usé jusqu’à la corde, le revêtement de faux cuir s’écaillait et ce fut un vrai chagrin de le jeter à la poubelle.
Je n’aime pas les pullovers à col roulé ni les tricots, et surtout pas les cols en V.
Pendant des années j’ai porté des pullovers de camionneurs par dessus des teeshirts, se sentir protégé par un vêtement, pas trop voyant, voir terne.
Ce caban quand j’y repense une sacrée protection. De 14 a 16 ans. A la fin les manches devenaient vraiment trop courtes et on voyait presque la moitié de mes avant-bras
hier durant le cours, elles ont accroché leurs manteaux, leurs écharpes, leurs sacs à main, aux dossiers des chaises. On s’attend qu’une vieille dame porte des vêtements de vieille dame, étonnement quand on la voit soudain arriver avec un jean moulant. Comme quoi on ne sait jamais ce qui peut arriver dans une journée.
Je ne suis pas coquet. Et ne l’étant pas je ne m’intéresse pas beaucoup à la coquetterie des autres. Ce qui m’aura été reproché de nombreuses fois au cours de ma vie. Le "tu n’as même pas vu ceci ou cela" J’ai beau essayer de me dire— fais un peu attention—, le naturel revient au galop. C’est dire à quel point je me fous des apparences. Il n’y a que l’os la structure ce qui fait tenir les choses debout qui avive mon attention. Par contre si je vois une femme habillée comme un sac je me surprends à dire tiens elle est habillée comme un sac. Mon grand-père paternel était comme ça. Il portait la même cotte de travail des jours et des jours-était-ce la même ou bien en possédait-il plusieurs exactement la même ? Je crois qu’il était tout simplement à l’aise ainsi. Il pouvait aussi bien bricoler dans sa grange, que se rendre au bistrot, toujours habillé pareil. Je suis copie conforme sur ce point. Aucune coquetterie de ce coté là. Mais il y a aussi d’autres cotés, ceux que je ne veux jamais voir.
Une plainte de femme : tu n’as même pas vu ma nouvelle nuisette. Et bien non, j’ai bossé toute la journée désolé, pas vue. Et l’agacement de ne pas avoir vu. Comment on peut ainsi perdre les gens de vue si facilement, même les plus proches, surtout les plus proches. Idem pour le coiffeur. Tu n’as même pas vu ceci ou cela. Toujours pas. Ce qui peut interroger quant à ce que l’on voit de l’autre vraiment, comment on y est attentif. Et ce que la sécurité d’une présence peut provoquer comme abandon. La sécurité en général. Mais se forcer ensuite à cette attention de tous les instants, pas mon truc non plus. Cela voudrait dire que l’on a peur de perdre quelque chose, quelqu’un en raison de ce défaut ou cet excès d’attention. Les preuves toujours elles , comme dans un procès, un tribunal. Une inaptitude chronique à embellir le quotidien. "Fais moi rêver", pas mon truc. Surtout si c’est rêver pour s’enfuir pour ne pas être là. Il y a des gens qui peuvent vivre ainsi dans une telle illusion. Ils parviennent à créer un lieu commun comme un rêve commun La mort d’un réveille l’autre qui se retrouve totalement démuni.
Le vêtement, l’apparence, le mensonge, l’arnaque. Et aussi comment c’est un papier tue-mouche. Une fascination du vêtement en tant qu’aimant. comme le plumage des mâles est souvent plus coloré que ceux des femelles. tous ces efforts que font les mâles dans le règne animal. Chez les humains longtemps cela aura été le contraire. Mais aujourd’hui plus trop de différence. Habitués à ce que tout le monde soit habillé presque pareil. Les marques affichés plus ou moins discrètement indiquent notre condition bien plus que le produit qu’on porte sur soi. Et sans doute ces marques sont elles affichées gros plus notre condition est basse. Nike écrit en gros sur les godasses ou les teeshirts. Hermès à peine notifié sur un carré de soie. Un outil social le moindre falzar, la moindre petite culotte. Jamais marché là-dedans.
Et l’érotisme pour ce que j’en pense au travers des vêtements, et bien une jolie tarte à la crème. Je suis au regret suis encore là dessus extrêmement terre à terre. Et avec l’âge ça ne s’améliore pas du tout. l’érotisme c’est tous ces mots que l’on met pour ne pas appeler un chat un chat. J’ai adoré lire Paul Léautaud pour ça aussi. Ce même malheur finalement lié à l’enfance. Au fait que plus qu’une apparence nous ayons faim et soif de présence. Et qu’une fois que nous sommes face à cette présence nous n’ayons plus que la hargne ou le désir pour en jouir ou la repousser. Même la nudité est encore un vêtement à ôter pour beaucoup.
Encore raconté ma vie. Tout n’est prétexte qu’à cela. Mais ce que l’on écrit c’est aussi de la parure, de l’oripeau, un cache-misère, le langage dans son ensemble ment, ou présente ce que l’on désire présenter exactement comme on porte un vêtement. Ensuite s’il faut mettre les mains dans le code, s’en faire un jeu, il faut le dire. Les jeux ça va quand on a le temps le loisir. J’ai souvent pensé qu’il fallait être vraiment costaud pour pratiquer un tel code sans ciller. Je crois plus aujourd’hui que la plupart en sont inconscients. Un programme leur a été implanté qu’ils suivent machinalement désormais. Une inconscience généralisée au profit de. Les actionnaires des vieillards étalés, obeses sur les plages de Miami Beach. Ils chient des tombereaux de merde tous les jours qui sont évacués vers la mer, des continents entiers de merde qui rejoignent l’Inde, Le Bengladesh, la Normandie, la Corse etc ils nous chient sur la gueule ces actionnaires luisants voilà dans quel monde on doit vivre . Et si t’es pas content, ils ont des gens à leurs solde, des politiciens, des magistrats qui pondent des lois pour enfermer les gens comme toi, qui renâclent.
Et pour te faire peur ils évoquent l’enfer ils te montrent un tableau de Jérôme Bosch, des gens si nus et blancs entourés de monstres. une belle allégorie. Mais si on réfléchit un tant soit peu, il n’y a qu’à retirer les monstres du tableau et on serait là au Paradis.
Pour continuer
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Carnet 40
Dernière proposition de ce cycle de 40 jours. La rédaction d'un mode d'emploi personnel. Presque comme ceux qu'on utilise pour les cafetières, les aspirateurs autonomes, les toupies derviches, et les anachorètes de tout poil. Une sorte de table des commandements du littérateur. Et, un peu normal ou logique qu'après 40 jours, on se tienne dans cet état propice pour s'inventer aussi un buisson ardent. Toute foi n'est-elle pas bâtie que sur ce genre de miracles que l'on se prodigue à soi-même- par pure décision et simultanément toute inconscience. Les imaginer suffit que de les voir. Est-ce la fin du désert. Il serait sot d'y croire. Mais juste observer l'heure ou l'heur de ce miracle , se pencher soudain pour trouver manière ou façon de mieux s' adapter au fil des jours, voire l'apprécier. Du reste rien de nouveau sous le soleil. Et n'est-ce pas ce que nous essayons tous, littérateurs ou pas. Créer à un moment dans la modestie inouïe de l'attribuer à un Tiers, tel mode d'emploi Et qu'importe qu'il appartienne à la catégorie des baumes, des placébos- pas à dénigrer un seul instant- s'il nous entraine à nous fabriquer un genre de consolation ou d'entrain qui ne soit pas remède pire que la maladie. Voir cette proposition et les 39 autres plus un prologue sur le site du Tiers livre Pourquoi pas 10 étapes , et surtout les laisser venir comme elles décideront. Comme toujours. Sans une première fois il ne peut en exister de seconde. Cependant que toute les fois où l'on reprendra le clavier ou le stylo il est souhaitable de se souvenir de cette première fois. De son désir d'aller vers les tous les autres nombres, vers l'infini. Qu'importe la raison pour laquelle ce désir se met en branle. Il s'agit simplement de se souvenir et d'allumer une bougie virtuelle ou pas, de lui attribuer durant quelques minutes, une offrande. Et aussi quelque soit le nombre de fois que l'on aura réitéré cette action d'écrire s'obliger à se tenir par tout moyen possible -dans une gratitude. Probable que ce soit le plus ridicule, le plus fou, et c'est justement pour cela qu'il faut le faire. C'est à dire à se tenir aussi loin du jugement qu'il nous en sera possible.Ne pas confondre l'un et le deux. Mais observer ce que chacun doit à l'autre de leurs existences désormais. Une fois que le deux surgit l'illusion aussi. Et de l'accepter comme socle à l'écriture le plus rapidement possible, non par rumination, pensée, discernement, mais par foi. La plus vraie des raisons pour cette fois. Autrement dit quand tu prends la position si particulière, assez peu naturelle finalement de t'asseoir à une table pour écrire, sache que tu te tiens au centre de cette illusion. Le meilleur indicateur qui t'aidera à mesurer ta progression c'est ton rapport à l'ennui. Pas besoin de le chercher, l'ennui est aussi présent que le désir. Ils sont là par essence. L'un te tire vers l'immobile et l'autre vers le mouvement. Ainsi en étant plus attentif à ces deux forces contradictoires en apparence tu pourras noter les divers solutions ou moyens que tu t'inventes pour les fuir ou leur céder en te tenant étrangement disponible à la moindre sollicitation du monde.Le fruit c'est le 3. C'est ce qui ressort de la confrontation du désir et de l'ennui, et ce que tu fais pour essayer autant que possible pour rester neutre vis à vis de ces deux-là. A ce point les manifestions d'humeur, les pensées lumineuses ou pas, joie ou tristesse ne sont que des objets de constructions, des briques. Et chacune se valent. L'important à conserver à l'esprit est qu'un fruit est là en devenir dont tu dois t'occuper. Ce fruit doit occuper toute la place en toi, à ce point que cette notion d'être toi s'évanouisse. Cela peut prendre du temps, des années et le temps n'existe qu'à cette fin d'effectuer ce parcours au travers de résistances qui sont comme une main à un jeu de cartes à jouer. La période du trois s'achève quand tu ressens que le fruit est là, qu'il remue dans tes entrailles.Le quatre est un moment de récapitulation. L'œuvre est là c'est désormais un fait concret. C'est carré. Cependant comme tout enfant elle demande attention, elle mobilise encore plus l'attention, elle permet aussi de revisiter toutes nos zones d'ombres une fois encore. Il faudra alors éliminer tout ce qui est confus, flou, aspirer à une plus grande précision et ce sans perdre de vue que tous les événements ne sont qu'une suite concrète pour en revenir à la source- c'est à dire au chiffre 1. Dans le quatre plus encore que jamais ennui et désir seront des outils dès lors qu'on aura mieux appris à les utiliser. La pensée, les émotions, les actes, les rêves forment les quatre cotés du carré de l'intuition. La vitesse à laquelle on perçoit le juste ou le faux est démultipliée. Désormais on peut percevoir toute chose à sa juste valeur. Toutes les illusions s'effondrent comme celle surtout de vouloir contrôler l'enfant, de la protéger, de la garder pour soi. On apprend alors que la nature même de cette œuvre est en relation avec l'autonomie qu'on lui accorde.Tout est désormais prêt pour qu'une main possède vraiment 5 doigts et qu'on puisse se la serrer soi-même. Vous voici au milieu. Entre 1 et 10. Mais beaucoup plus serein, ce qui favorise de mieux résoudre les contradictions. Ou plutôt d'en prendre un peu plus conscience ce qui aide aussi à les aplanir. Ou à les prendre comme elles sont tout bonnement sans se morfondre. Voire en rire. On prendra conscience comme jamais auparavant de la quintessence des choses qui nous entoure comme de celles que l'on produit soi-même et surtout de ce qui la produit depuis l'origine.. Mais attention prendre conscience ne signifie pas posséder. Il s'agit d'observer tout ce qui est en ce moment même en train de se dévoiler. Le vent vient de tomber, la mer est calme. C'est aussi là que le risque sera le plus grand de vouloir s'inventer des mirages, des anges, des sirènes. Autrement dit des raisons, des écueils probablement utiles pour ne pas sombrer dans la béatitude. C'est à dire revenir la case du 1 désormais qu'on en saisit intuitivement sa raison d'être et qui est une parfaite absence de raison. Ce qui est loin d'être rien si on y pense.Retour à la bagarre entre l'identique et le distinct. Nécessaire pour comprendre la géométrie, les lois secrètes de l'équilibre. Un mensonge de symétrie proposé dans la foulée de la sérénité comme pour l'éprouver. On ne peut qu'être admiratif à ce point chiffré du chemin de voir comment le 1 continue à pousser l'être le littérateur ou l'homme à gravir des paliers de plus en plus escarpés. Une fusée qui largue ses réservoirs de carburants au fur et à mesure de sa progression vers l'espace intersidéral. Avec le 6 vient l'idée de l'organisation du temps. On se demande comment y parvenir. Comment parvenir à organiser une temporalité alors qu'au fond de soi on sait pertinemment qu'elle n'existe pas. Cela demande encore des ressources de ruse, de patience, d'abnégation. Car il existe une jouissance de l'ennui comme une jouissance du désir. Et peu importe les souffrances encore que cette jouissance produit. C'est peut-être alors la découverte de nouveaux types d'équilibres basés cette fois sur l'asymétrie. Une meilleure organisation du temps c'est avant tout tenir à l'œil ennui et désir pour que l'autre ne prenne pas le pas sur l'un. Le 6 c'est aussi le surgissement du cercle de l'horloge, avec ses deux aiguilles et la journée de 24 heures. Comment mieux s'organiser à l'intérieur de cette boucle perpétuelle. A ce point du parcours on fait des tests, on peaufine. L'écriture est devenue laboratoire. Est-ce la naissance de quelque chose de nouveau ? D'un homme d'une femme, d'un être qui réunit dans l'un tous les genres. Métamorphose qui ne s'opère que par le labeur dans le temps de la journée désormais reflet de celui d'une vie entière et sans doute même encore au-delà.Désormais la musique est audible. Les sept notes qui la composent sont de plus en plus distinctes. On perçoit l'achèvement de quelque chose même si l'on n'est pas encore en mesure de trouver les bons mots pour le dire. Si le monde extérieur est de plus en plus limpide il faut encore faire un petit effort de conversion pour faire tomber une barrière. Celle créer par l'observateur perpétuel qui nous aura conduit jusqu'ici. Jamais la distance entre l'observateur et la raison pour laquelle il observe n'aura été aussi ténue qu'à cette étape du parcours. On pourrait voir ce tableau de Michel-Ange, ces deux mains qui s'effleurent dans un ciel laiteux. Serait-on dans l'achèvement de l'œuvre, on pourrait facilement le croire ; ce qui nous sauve est toute la modestie accumulée par le labeur traversé dans les étapes précédentes ; Quelle gloire, quelle satisfaction qui ne soit pas vaine à ce point de reposer le stylo et qui nous fasse rêver d'une petite sieste bien méritée sur nos lauriers. Et d'ailleurs céder à la sieste n'est certainement pas le pire des maux à traverser.Sieste de courte durée car déjà l'infini est là debout au pied du lit. L'infini ou la mort -on distingue mal ses traits et une fois encore désir et peur s'affrontent comme pour nous remettre en train. Donc on s'occupe, on ne se laisser pas aller. Il faut mettre en œuvre des stratégies. Mais on a déjà vu tout ça avec le 4, on révise, on se relit encore plus attentivement que jamais tout en riant bien sur de toutes ces pensées qui arrivent par flots et qui concerne la postérité. Rire d'en revenir encore à cela. Et ça fait du bien de rire, on devrait se fabriquer des protocoles destinés uniquement à cela au moins deux ou trois fois par jour, et si possible aussi de nuit quant on se lancer dans l'écriture comme dans ce bon vieux Jésus dans sa Passion. 8 Se souvenir de cette horloge octogonale crée par les Athéniens et donc chaque coté était dédié à l'un des dieux du vent. Le 8 est l' étape ou seul l'apprentissage du rire mène à la délivrance finale. Mais apprendre à rire est aussi un vrai travail, il serait tout à fait inconvenant de l'oublier.C'est souvent là que tout se joue. Triple buse, triple andouille, c'est trois fois trois. Ou la béatitude absolue. Celle qui ne sert pas à grand chose lorsqu'on écrit. Qui est même souvent ennemie. On ne voudrait pas se transformer en saint, pas plus qu'en prophète, pas plus que devenir non plus aussi vieux que Mathusalem et éviter la mort, être emporté illico presto au ciel par une main divine. Il faut prévoir nez au vent l'arrivée du 9 et se carapater le plus vite possible quand ça sent un peu trop la Myrte ou l'encens.Et nous voici arrivés. Quel voyage. Il y a toujours le un et à coté un joli 0 on pourrait de demander qui est qui . Mais comme je n'en suis pas du tout arrivé là encore, je me permet donc de me taire ( enfin) pour ne pas influencer le destin qui je l'ai souvent remarqué est parfois assez chatouilleux ( Nous avons trois jours pour murir ce texte ou en écrire d'autres sur la même idée c'est aussi la consigne) Donc je vais laisser reposer. Si ça se trouve en relisant demain je trouverai tout cela complètement con- comme souvent. Ce qui ne m'empêche pas de le publier pour autant. Car le jugement est une chose mais l'œuvre est autre.|couper{180}
Carnets | Le grand Carnet
carnet 37
cathédrale d'Amiens toute une mémoire dans la pierre. En pensant à Fulcanelli. phrases retenues de mémoire. un genre d'autobiographie par les phrases dont on se souvient. de 0 à 10 ans : télescopages entre les slogans familiaux, amicaux et scolaires. Mais Jacques Prévert résume assez bien la période, une des premières récitations apprises à l'école communale de Vallon-en Sully. La grasse matinée. -Il est terrible le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim mon père : -un bon tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Mon meilleur ami de l'époque à propos des filles. -il suffit d'y penser, de le vouloir, tu peux toutes les avoir. 10 à 20 ans. phrases de chansonsphrases apprises en pensionphrases entendues dans une proximité et retenues comme marquantes.phrases parfois bizarres mais que l'on conserve dans un recoin de la mémoire parce que l'on y pressent une prophétie plus ou moins claire ou vague.phrases qui servent à tenirphrases qui servent à éprouver la présence du cœur dans la poitrinephrases qui ne servent à rien mais qui musicalement apportent un peu de paix ou de plaisir. l'embarras du choix. c'est comme autrefois la page où la toile blanche. Rien ne vient. ce n'est pas que ça manque mais impression que tant de choses se pressent pour arriver en premier au moment où le rideau des soldes s'ouvre. phrase dite avant la rupture avec P. jamais je n'aurai d'enfant avec toi tu ressembles trop à mon père.heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage G.Brassensl'un croyait en Dieu l'autre ni croyait pas.Je suis le Ténébreux, – le Veuf, – l’Inconsolé, Le Prince d’Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie. G.de Nerval. Nul ne peut dire où je juche : Je n’ai ni lit ni hamac. Je ne connais d’autre huche Si ce n’est mon estomac. Mais j’ai planté mon bivac Dans le pays de maraude, Où sans lois, sans droits, sans trac, Je suis le bon gueux qui rôde. Jean Richepin. Tout, mes amis, tout peut nous servir dans les conditions où nous sommes. Je vous en prie, ne l'oubliez pas. l'île Mystérieuse Jules Vernes Ses yeux ronds, son air à la fois satisfait et ahuri, le faisaient ressembler à une oie grasse qui digère dans la salutaire crainte du cuisinier. Rien de plus charmant, en vérité, que ces promenades d'amour. L'imagination câline et inventive du Midi est là tout entière. C'est une véritable mascarade, fertile en petits bonheurs et à la portée des misérables Enfin, ils mordaient aux plaisirs des riches ! Leurs appétits, aiguisés par trente ans de désirs contenus, montraient des dents féroces./ Zola les rougon macquart La sociabilité des citadins m'attirait. L'absurdité qui régnait dans leurs moeurs m'amusait comme une farce enfantine, et dès lors que par nature j'étais bien au-delà de toutes les formes et conventions particulières en vigueur, je me jouais de toutes, les endossais et les ôtais tour à tour comme des habits de carnaval. Hyperion Holderlin Je cherche fortune, Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, A Montmartre ! Je cherche fortune ; Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, le chat noir de Bruant Un rat est venu dans ma chambre Il a rongé la souricière Il a arrêté la pendule Et renversé le pot à bière Je l'ai pris entre mes bras blancs Il était chaud comme un enfant Je l'ai bercé bien tendrement Et je lui chantais doucement Dors mon rat, mon flic, dors mon vieux bobby Ne siffle pas sur les quais endormis Quand je tiendrai la main de mon chéri / la fille de Londres P. Mac Orlan Les images qui arrivent dans nos rêves n'exigent pas une connaissance du monde, elles nous invitent à habiter le monde. Il ne s'agit pas d'un savoir, qui est avoir ; il s'agit d'être. Roland Bies. Le hasard est le plus grand romancier du monde, pour être fécond il n'y a qu'à l'étudier. Balzac. ce qui manque cherche le dans ce que tu as. Koan zen. j'accepte la grande aventure d'être moi. Simone de Beauvoir. mon père : une connerie dans une bouteille il est capable de la casser pour la faire. exercice intéressant qui mériterait de ne pas se limiter à un simple billet de blog. Il faudrait prendre plus de temps pour y penser. Et puis j'ai toujours 20 ans dans la tête, après la mémoire semble me faire défaut. A moins que la pudeur n'advienne enfin. Que je décide de ne pas tout dire.|couper{180}
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Carnet 34
Souvent j’avoue ne pas toujours bien comprendre la proposition, je crois que je le fais un peu exprès C’est la contrainte qui veut ça. J’aime les contraintes mais je ne les respecte pas souvent. D’ailleurs aujourd’hui envie de l’interpréter comme ça et pas autrement. : Des bribes qui pourraient constituer des histoires si on avait le temps l’envie de les écrire. 6h Ce matin, un coup d’œil par la fenêtre du bureau, du blanc bleuté tapisse le toit de tuiles en contrebas dans une presque absolue obscurité. Ce que la neige inspire à l’âge adulte. Une série d’emmerdements. Dommage. Autrefois enfant on s’en faisait une joie. Glisser sur le carrelage, déraper, et presque s’affaler. Durant un dixième de seconde se sentir emporté par le plaisir de la glissade. Et puis la peur, l’âge, le temps, l’imagination, les risques. Se raccrocher au poteau de la corde à linge. Aucune idée de grande chose. La neige fige le monde d’une certaine façon. Le monde en soi. Et c’est très bien comme ça. Cela laisse de la place aux petites choses. Les histoires sont toujours présentes, mais elles se taisent, elles vous laissent parler jusqu'à ce que vous soyez fatigués de vous écouter parler. Prendre un peu de neige dans la main. S’arrêter à ça. Puis le petit merle noir vient se poser sur l’olivier. Il penche la tête et semble dire c’est toi... c’est bien toi ? Les empreintes des oiseaux dans la neige c’était déjà une écriture, un livre. Ça me changeait des stupidités ordinaires des autres livres. Cette colère déjà contre les livres. Surtout ceux que tout le monde lit. 14 pieds font 7 personnes (en moyenne et à condition que tout aille bien) ou alors 3 chats et 1 oiseau. Un chien, une vache, un éléphant, un paysan.|couper{180}