D’une pierre 7 coups (minimum)

Toujours des relations tumultueuses avec les groupes mais pas autant qu’avec moi-même. C’est pourquoi je m’efforce de temps à autre. Faire au moins une chose difficile par jour disait mon père et de préférence le matin. La participation à une exposition collective. La participation à un atelier d’écriture. Aller voir une exposition. Prendre le métro de Lyon. Aller au cinéma. Déjeuner ou dîner avec des amis. Il y a des jours où c’est possible et d’autres pas du tout. Mon épouse qui tout de même est psychanalyste rit. Et elle n’oublie pas d’ajouter tout un tas de choses que je ne dirai pas ici. Ces choses sont souvent justes. Mais je feins de ne rien entendre car je déteste la psychanalyse sauvage. Quand je paierai on verra je réplique. Donc j’étais parti pour écrire quelque chose d’important et voici que je l’ai déjà presque oublié. C’est dire ce que je pense de l’importance. Si, ça y est , ça me revient. Je voulais parler de l’accumulation impressionnante de signes qui surgissent soudain en moi et autour de moi ( mais n’est-ce pas la même chose ?!) Concernant à nouveau l’importance des protocoles. Enfin retirons importance pour le moment, ça je sais que c’est moi qui l’ajoute pour faire le malin. Encore ce matin avec Jacques Roubaud qui pour sa promenade quotidienne établi un plan. ( je mets en bas de page la vidéo je ne vous la raconte pas) Oui on peut parler d’accumulation car ça arrive de tous les cotés en ce moment. Protocole par-ci, mode d’emploi par là, agenda, emploi du temps et toutes les occurrences possibles en relation avec le fait de ne pas rester les deux pieds dans le même sabot. Occurrences dont je me serais encore fichu il y a de ça moins de six mois. Mais six mois comme la touche finale, la pierre d’achoppement, le dénouement probable d’un processus de toute une vie pas moins. C’est à dire : se dire ce que l’on va faire avant de le faire. Rien de plus bête n’est-ce pas. Oui bien sur, sauf que non. Il ne s’agit pas de se prendre trop au sérieux dans l’élaboration de tels protocoles. Pas plus que trop à la légère non plus. Et c’est là toute la difficulté que je commence à résoudre, ouf. Tenir en équilibre entre gravité et légèreté voilà à mon avis l’essence de ce que je comprends d’une bonne marche à suivre. C’est à dire poser un certain nombre de choses d’actions de projets à faire, mais sans s’y attacher comme un âne bâté, et sans les bâcler comme des corvées non plus. Trouver le bon rythme le bon tempo le bon moud qui aide à traverser ainsi ne serait-ce qu’une seule journée, en passant d’une tâche à une autre, comme un musicien de jazz saute d’une grille à une autre. Ce qui signifie que cette découverte effectuée pour une seule journée, il est possible de la calquer pour toutes les autres de la semaine. Voire même de calquer la semaine. Puis pourquoi pas le mois tout entier. Je ne suis pas ici en train de parler de développement personnel ni de marketing, mais d’une apocalypse totale, absolue. Si on veut bien se rappeler de l’étymologie d’apocalypse évidemment. Ou sinon je ne suis pas contre les appellations "pierre philosophale" " fontaine de jouvence" Ce qui grossièrement se résume pour moi de pouvoir passer d’une activité à une autre sans perdre la plus petite quantité d’énergie. Autrement dit encore : d’une pierre 7 coups puisqu’il y a autant de jours dans la semaine. Bien ceci étant posé reste à remplir la feuille, surtout à réfléchir comme la remplir. Et ce n’est surement pas une mince affaire encore qu’il ne faille ni le prendre trop au sérieux, ni s’en ficher comme de l’an 40. Tout un art quoi.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}