Le dégoût de l’humain
Assister impuissant au évènements et observer ce qui se met en place. Faire face en silence à tous les avis, toutes les opinions et considérer le dérisoire global. Ce dérisoire qui par ricochet nous rend tous si dérisoires. Un élevage de poulets en batterie qui s’agite fébrilement à l’heure du gavage. Des informations que l’on nous rentre dans la gorge jusqu’à ce que la tristesse, la désespérance remplissent tous les vides…
Comment pour s’en sortir ne pas tenter de s’accrocher au dégoût, le dégoût envers l’espèce toute entière, le dégoût de soi-même, de toute cette vanité humaine.
Un fou ou un sage, peu importe, quelqu’un une fois a dit, fais ce que tu dois faire de ton mieux et cette simplicité ordonnera le monde tout entier. Cela semble aussi si dérisoire après la justesse avalée elle aussi.
Pensées de mort ce matin qu’il faut pelleter pour arriver devant le chevalet. Trop lourdes et trop nombreuses. J’ai essayé de lire un peu de poésie comme un oiseau cherche du gras en plein hiver, mais tout glisse très vite, à peine une illusion de paix surgit elle que déjà elle disparaît.
J’ai fait le tour du quartier encore et encore en pleine nuit et ce matin pour aller chercher mes cigarettes.
Rien sauf les chants d’oiseaux qui ne me renvoient à aucune enfance.
Le dégoût s’est logé profondément cette fois comme une écharde.
Je peindrai avec ce dégoût de l’humain aujourd’hui , il doit lui aussi avoir ses secrets, un goût de café sans sucre un, je ne sais quoi, un presque rien, évènement parmi tous les autres. Il suffira d’être patient, d’attendre encore une fois de plus la fin des hiérarchies, et de laisser la couleur à son ouvrage.
Post-scriptum
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Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
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technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
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La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}
