Les descriptions en littérature m’ennuient généralement.
Sonnette intelligente photo trouvée sur internet...
Et cela m’ennuie d’être ennuyé par si peu.
Mais il est vrai que sitôt que l’on commence à me décrire un personnage, un lieu, un bouquet de fleurs, et même une scène de cul, je baille désormais.
Le bâillement est une chose formidable dont on ne parle presque jamais de la bonne façon, c’est à dire pour en constater et en relever les vertus.
Plus je vais vers la fin plus je fais attention à mes bâillements. Plus je m’y fie. Et qu’on ne vienne pas me dire que c’est un phénomène digestif, je vous en prie, pas d’enfantillage. D’ailleurs même si ce n’était que cela, et puisque désormais l’intestin est considéré comme notre véritable cerveau, tout bâillement devrait appartenir à la sémantique du colon, à son vocabulaire, et sa syntaxe.
Je trouve que flanquer des descriptions dans une histoire c’est tricher et se moquer des lecteurs. C’est les prendre par la main en disant viens voir par là je vais t’en narrer une bonne que tu vas en rester bouche bée durant 300 pages, alors qu’en vrai 50 auraient largement suffit pour énoncer cette somme de stupidités.
Sans compter évidemment ce désastre écologique dû à la description. Toutes ces forets dévorées par des bavardages débiles si souvent.
Je me demande si quelque part on ne pourrait pas parler de masturbation collective qui s’effectuerait ainsi en douce et à la barbe de l’Eglise via la littérature descriptive.
Il faut être deux pour danser le tango bien sur, l’auteur et sa lectrice, l’autrice et sa lectrice les auteurs et leurs lecteurs.
Mais on a déjà la télévision pour cela me semble t’il. Je veux dire pour sombrer dans l’onanisme en fin de journée en avalant des chips et des cacahuètes, faut-il vraiment en rajouter ?
Post-scriptum
hautPour continuer
import
Comme
Comme la mer qui cavale vers le mont Saint-Michel comme si elle allait lui faire sa fête, l'engloutir tout entier en deux coups les gros. L'air du temps me rattrape et je me mettrais bien à courir comme un dératé dans l'espoir de trouver une hauteur. En vain. C'est comme Waterloo morne plaine dans le coin. Encore pire depuis qu'il fait beau. Le soleil ne rend pas le monde plus beau il nous aveugle c'est tout. Pire je courre mais je fais du sur-place. La poisse comme le sable, la poisse comme les sables mouvants. Et la mer monte bon sang comme elle monte vite et je m'enfonce lentement. Comme un ange passe en tutu qui joue de la trompette mais mal. La fausse note m'excite me fait dresser les poils. Ta gueule l'ange je dis et ça m'extrait d'un coup des sables. Me v'la qui lévite. Comme par enchantement. L'ange se marre. Genre t'inquiète j'ai toujours raison, le con. Que t'aies la foi ou pas n'a aucune espèce d'importance. Comment on en est arrivé là ? Aucune idée j'ai juste dit comme au début et puis ensuite j'ai laissé filé pour arriver à la fin.|couper{180}
import
technique mixte 70x70 cm
mai 2023 technique mixte 70x70 cm mai 2023|couper{180}
import
La ramener
Il la ramenait sans arrêt. Pour un oui, un non. Sans qu’on ne lui demande quoi que ce soit. Pour passer le temps je l’imaginais aux toilettes pendant qu’il la ramenait. Son gros cul posé sur la lunette. Ou encore accroupi la tête rouge en train de pousser dans des turques. Il pouvait la ramener tant qu’il voulait. Je pouvais même le regarder dans le blanc des yeux sans ciller cependant . Il y avait même en chœur tout un raffut de sons foireux qui appuyait les images mentales. Quand il avait terminé, il disait — alors t’en pense quoi ? C’est un sale con n’est-ce pas, ou encore une belle salope tu trouve tu pas ? J’en pensais rien bien sûr, je le laissais avec sa question en suspens. Puis je me dépêchais de prétexter une course urgente avant que ça ne lui reprenne, qu’il la ramène encore sur un autre sujet. En gros toujours le même. Lui aux prises avec les dangers infinis du monde extérieur peuplé d’idiots, d’idiotes écervelées. Je me tirais au même moment où il commençait à entrouvrir la bouche de nouveau le laissant là planté comme un poisson en train d'étouffer C'était un miroir qui devait au moins faire sept mètre de long et qui faisait face au bar. Un jour qu'il la ramenait j'ai chopé un tabouret et je l'ai envoyé valdinguer dans le miroir. Il ne l'a plus ramené, c'était fini.|couper{180}